LA DEUXIEME COMMISSION EXAMINE LE RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Communiqué de presse AG/EF/417 |
Deuxième Commission
32e séance – après-midi
LA DEUXIEME COMMISSION EXAMINE LE RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Des délégations insistent sur la nécessité
de privilégier la dimension humaine dans tout processus de développement
Les délégations qui sont intervenues dans le cadre des débats de la Deuxième Commission, réunie cet après-midi sous la présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras) pour examiner le rapport du Conseil économique et social, se sont félicitées de la cohérence et de l’exhaustivité de ce rapport qui porte sur des objectifs de fond de la Déclaration du Millénaire et les responsabilités de l’ECOSOC en la matière. Elles ont formé le vœu que le processus de réforme des Nations Unies soit l’occasion de redéfinir la contribution spécifique de l’ECOSOC de façon à gagner en efficacité dans des domaines comme la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement.
Même si les aspects économique et commercial revêtent une importance considérable, a précisé la représentante du Venezuela, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, nous ne pouvons oublier que tout processus de développement doit avant tout viser la dimension humaine. C’est pourquoi, elle a encouragé les efforts de l’ECOSOC à promouvoir le développement social, en rappelant que la lutte contre la pauvreté et la recherche d’un développement durable sont les deux grands enjeux éthiques de notre époque.
A titre d’illustration de l’évolution positive des activités du Conseil, le Directeur de la Division de l’appui du Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination a cité la tenue de diverses réunions au cours de l’année, à savoir: réunions de haut niveau; tables rondes ministérielles avec la participation de ministres, de personnalités, d’experts et des représentants de la société civile; dialogue de haut niveau entre l’ECOSOC et les Institutions de Bretton Woods. Grâce à la revitalisation du Conseil économique et social, a-t-il ajouté, celui-ci est beaucoup plus apte que d’autres organismes, pour mobiliser la communauté internationale autour d’objectifs clefs.
Les délégations qui sont intervenues se sont tout particulièrement félicitées du Projet de déclaration ministérielle du débat de haut niveau de 2002 du Conseil économique et social sur la mise en valeur des ressources humaines, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation, et sa contribution au développement, qui soulignele rôle décisif dudit Conseil en matière de promotion des ressources humaines dans le cadre des fonctions dont il est chargé en matière d’intégration et de coordination des grands sommets et conférences des Nations Unies.
Illustrant la teneur de ces débats, la représentante de la Croatie a souligné la nécessité de travailler ensemble pour savoir dans quels domaines on peut améliorer la coopération de l’ECOSOC, d’une part avec les grands organes des Nations Unies (Conseil de sécurité, Assemblée générale), d’autre part avec les institutions financières internationales. Il faudrait également déterminer comment l’ECOSOC peut apporter une contribution en matière de prévention des conflits et de maintien de la paix et de la sécurité internationales.
De son côté, le représentant de la Chine a déclaré qu’il soutenait le rôle que joue l’ECOSOC dans la promotion et le renforcement de la coopération internationale pour le développement. A cet égard, il a estimé que la sélection des thèmes destinés à figurer à l’ordre du jour de la session de fond de l’ECOSOC devrait en priorité répondre aux besoins des pays en développement en vue de trouver des réponses aux problèmes qu’ils rencontrent.
En introduction de ces débats, la Deuxième Commission a entendu la présentation par le Directeur de la Division de l’économie et de la fonction publique du Conseil économique et social du rapport relatif au Rôle de l’administration publique dans l’application de la Déclaration du Millénaire*.
La Deuxième Commission se réunira à nouveau demain, mercredi 13 novembre à 10 heures, pour entamer l’examen de la mise en œuvre d’Action 21 et du programme relatif à sa mise en œuvre.
*A/57/262 – E/2002/82
RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Présentation de rapport
Présentant le rapport A/57/3 (Part I et II), M KHAN (Directeur de la Division de l’appui du Conseil économique et social (ECOSOC) et de la coordination) a évoqué le rôle du Conseil économique et social et comment celui-ci a évolué au cours de l’année. Il a rappelé les propos d’un des anciens présidents de l’ECOSOC qui a déclaré que cet organisme est le parent pauvre de l’ONU, alors qu’il fut une époque où il était considéré comme une colonie de vacances pour diplomates. Dans ce contexte, il s’est félicité des changements remarquables observés au cours de l’année écoulée dans le fonctionnement de l’ECOSOC. A titre d’illustration, il a cité la tenue de réunions très différentes comme des réunions de haut niveau, des tables rondes ministérielles en février, mars et avril 2002 avec la participation de ministres, de personnalités, d’experts et des représentants de la société civile ou encore le dialogue de haut niveau entre le Conseil économique et social et les Institutions de Bretton Woods. Il a salué tout particulièrement la session de juillet qui a été marquée par un travail acharné réunissant des chefs de gouvernement, dont le remarquable résultat est l’aboutissement à un projet de déclaration ministérielle du débat de haut niveau de 2002 du Conseil économique et social sur la mise en valeur des ressources humaines, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation et sa contribution au développement.
Par ailleurs, M. Khan a tenu à rappeler qu’il a beaucoup été question de la revitalisation du Conseil économique et social et que celui-ci est plus apte, par rapport aux autres organismes, à réunir la communauté internationale autour d’objectifs clefs. Néanmoins, a-t-il souligné, il y a encore un nombre d’éléments qu’il faudra aborder pour renforcer les relations générales entre l’ECOSOC et ses organes subsidiaires, d’une part, et les Deuxième et Troisième Commission, d’autre part. Il faudra aussi renforcer son rôle dans des domaines qui ne sont pas forcément considérés comme des domaines relevant de sa compétence (la dimension humanitaire et la dimension plus large des questions de paix et de sécurité). L’année 2002 a été marquée par un grand dynamisme du Conseil économique et social, a-t-il conclu, mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers.
M. BERTUCCI (Directeur de la Division de l’économie et de la fonction publique du Conseil économique et social –ECOSOC-) a déclaré que pour réaliser les objectifs de lutte contre la pauvreté, il faut mettre en place une gouvernance et une administration publiques fortes et efficientes dans les pays en développement. Il faut donc par conséquent renforcer les structures et les institutions capables de fournir les services sociaux qui permettraient d’atteindre les Objectifs de développement du Millénaire (ODM). Il importe donc de renforcer la capacité du secteur public à faciliter l’adoption et l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) par le grand public. La communauté internationale
devrait aider les gouvernements à renforcer leurs capacités d’administration publique. L’ONU pourrait, dans ce cadre, intervenir dans un processus d’échange d’expériences qui permettrait à différents Etats de bénéficier des leçons et des expertises apprises et acquises par d’autres. Un réseau mondial fonctionnel des administrations publiques serait à cet égard bénéfique.
Déclarations
S’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme MARISOL BLACK (Venezuela) s’est félicitée de la cohérence et de l’exhaustivité du rapport du Conseil économique et social qui porte sur des objectifs de fonds de la Déclaration du Millénaire et les responsabilités de l’ECOSOC en la matière. Il a formé le vœu que le processus de réforme des Nations Unies soit l’occasion de redéfinir la contribution spécifique de l’ECOSOC de façon à gagner en efficacité dans des domaines comme la lutte contre la pauvreté. Même si les aspects économique et commercial sont d’une importance capitale, a-t-elle ajouté, nous ne pouvons oublier que tout processus de développement doit viser avant tout la dimension humaine. C’est pourquoi, elle a encouragé les efforts du Conseil économique et social visant à promouvoir le développement social. Dans ce contexte, elle a précisé que la lutte contre la pauvreté et la recherche d’un développement durable sont les deux grands enjeux éthiques de notre époque.
Elle a formé le vœu d’une recherche de formules novatrices qui puissent garantir la pertinence du Conseil. A cet égard, elle s’est félicitée de l’adoption par l’ECOSOC de la résolution portant création du Groupe de travail relatif aux pays africains sortant d’un conflit.
M. SUN XIAOBO (Chine) a déclaré que sa délégation partageait les points de vue exposés par le Venezuela. Il a ensuite dit que la Chine soutient le Conseil dans ses efforts de promotion de la coopération internationale en faveur du développement. Nous croyons que la sélection du thème des segments de la session annuelle de l’ECOSOC devrait amener cette institution à prendre d’abord en considération les questions qui répondraient aux problèmes que rencontrent les pays en développement. Pour permettre à l’ECOSOC de jouer son rôle et de s’acquitter de son mandat, la communauté internationale doit prendre des mesures en vue de financer, sur une base prévisible et de manière substantielle, les activités du Conseil. En tant que principal organe de coordination des activités de développement du système des Nations Unies, l’ECOSOC doit continuer à s’acquitter du suivi de la mise en œuvre des recommandations et des engagements des grandes conférences et réunions au sommet organisées sous l’égide de l’ONU: La Chine estime que l’ECOSOC a en charge la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et doit s’acquitter du suivi des engagements de la Conférence sur le financement du développement. Nous l’encourageons à poursuivre à cet égard sa coopération avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC, et à contribuer à l’examen de tout suivi de la mise en œuvre des engagements de Monterrey par l’Assemblée générale.
Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) a souligné la contribution attendue de l’ECOSOC dans la promotion d’un dialogue constructif en vue de donner une orientation pratique à la communauté internationale en matière de mise en œuvre des Conférences de Johannesburg et Monterrey et de montrer que les pays en développement et développés estiment que ces questions multilatérales sont d’une grande importance. Il s’agit de travailler ensemble pour savoir dans quels domaines on peut améliorer la coopération de l’ECOSOC d’une part avec les grands organes des Nations Unies (Conseil de sécurité, Assemblée générale), mais aussi avec les institutions financières internationales ou encore comment l’ECOSOC peut apporter une contribution en matière de prévention des conflits et de maintien de la paix et de la sécurité internationales. Elle a également invité l’ECOSOC et la Deuxième Commission à veiller à la coordination des affaires économiques et sociales. Elle a tout particulièrement salué la déclaration ministérielle du débat de haut niveau de 2002 du Conseil économique et social sur la mise en valeur des ressources humaines, notamment dans le domaine de la santé et de l’éducation et sa contribution au développement. C’est là, a-t-elle ajouté, l’une des questions essentielles visant à améliorer l’administration publique dans ces domaines. En conclusion, elle a appelé à éviter tout double emploi aux niveaux des fonctions et des institutions.
* *** *