AG/EF/407

DIFFICULTES D’ONU-HABITAT DANS SA MISSION D'AIDE AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT EN MATIERE DE LOGEMENTS

04/11/02
Communiqué de presse
AG/EF/407


Deuxième Commission

24e séance - matin


DIFFICULTES D’ONU-HABITAT DANS SA MISSION D'AIDE AUX PAYS EN DEVELOPPEMENT EN MATIERE DE LOGEMENTS


Présidée par M. Marco Antonio Suazo (Honduras), la Deuxième Commission s'est réunie ce matin pour examiner les questions relatives aux activités opérationnelles de développement en général, et du programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) en particulier.  Dans leurs interventions, les délégués ont passé en revue les programmes liés à la mise en œuvre d’objectifs en matière d’établissements humains, visant à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici 2020.  Dans ce contexte, certaines délégations, dont celle du Venezuela, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, tout en reconnaissant les progrès réalisés, se sont inquiétées que de nombreux pays en développement n’aient pu atteindre les objectifs qui leur avaient été assignés en matière de logement et d’infrastructures urbaines à cause d’un manque de soutien technique des pays donateurs. 


En début de séance, les délégations ont entendu la présentation, par le représentant du Venezuela, s’exprimant au nom du groupe des 77 et de la Chine, de trois projets de résolution respectivement intitulés, "Mécanismes d’annonces de contributions au financement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies"*, "Coopération économique et technique entre pays en développement"** et "Rapport sur les développements humains"***.  Cette séance a également permis la présentation, par la  Directrice du Bureau new-yorkais de ONU-Habitat, de trois rapports du Secrétaire général portant respectivement sur la Session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)****, le Renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)***** et, la Mise en œuvre de la coordination aux fins de l’application du programme de ONU-Habitat******.  Elle a souligné la responsabilité croissante à laquelle doit faire face ONU-Habitat, ce qui met en évidence la nécessité de mettre en place de nouvelles stratégies dans le cadre d’actions plus ciblées pour mieux s’acquitter de ses devoirs face à une ampleur accrue des tâches à effectuer. 


De nombreuses délégations ont souligné la contribution primordiale d’ONU-Habitat pour atteindre des objectifs de la Déclaration du Millénaire non seulement en matière de logements, mais également en matière de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  Elles se sont dans leur ensemble félicitées du mandat et du statut de la Commission des établissements humains ainsi que du statut, du rôle et des attributions du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat).  Dans le même ordre d’idées, elles se sont félicitées de la réforme initiée par ONU-Habitat dans le souci de renforcer sa coopération avec les autres fonds et programmes des Nations Unies et tous les partenaires travaillant sur les questions relatives aux établissements humains et de diversifier les sources de financement de ses différents programmes. 


En outre, elles ont salué la décision d’organiser tous les deux ans un Forum des villes - dont la première édition s’est tenue en avril 2002 - qu’elles ont définies comme une forme novatrice de dialogue entre les gouvernements, la société civile, les entreprises et les scientifiques pour promouvoir un développement durable des villes. 


De son côté, la représentante de la Chine a précisé que la clef aux problèmes des établissements humains réside dans le développement économique et l’élimination de la pauvreté.  A l’instar de nombreuses délégations, elle a appelé à l’établissement d’un véritable partenariat entre les gouvernements, la société civile et toutes les parties concernées, pour développer un environnement économique et social favorable à la résolution des problèmes liés aux établissements humains en tenant compte des réalités, législations et cultures locales.


En outre, les délégations de l’Egypte, des Emirats arabes unis et de la Syrie ont dénoncé les conditions de vie très dures dans lesquelles vit le peuple palestinien à cause de la destruction par les Israéliens des infrastructures et habitats palestiniens.  A l’issue de la séance, les représentants d’Israël et de la Syrie ont fait usage de leur droit de réponse. 


Outre les intervenants cités, sont également intervenus les représentants des délégations suivantes : Danemark au nom de l’Union européenne, Norvège, Fédération de Russie, Indonésie, Kenya, Croatie, Afrique du Sud, Bahamas au nom du CARICOM, Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, Organisation internationale du Travail et Nigéria. 


La Deuxième Commission reprendra ses travaux cet après-midi à 15 heures pour examiner les questions relatives à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les Pays les moins avancés. 


*A/C.2/57/L.25

**A/C.2/57/L.26

***A/C.2/57/L.27

****A/57/271

*****A/57/272

******E/2002/48


ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT


Documentation


Rapport du Secrétaire général sur la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) A/57/271.


Ce rapport est publié conformément au paragraphe 11 de la résolution 56/205 de l'Assemblée générale. 


Afin de mieux se concentrer avec les partenaires du Programme pour l’habitat, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) a organisé, en avril 2002, le premier Forum urbain mondial – organe consultatif d’experts auprès de la Directrice exécutive d’ONU-Habitat sur la coopération internationale en ce qui concerne la politique de logement et les politiques d’urbanisation – qui se tiendra tous les deux ans.  Les résultats dudit Forum ont été présentés au Sommet mondial pour le développement durable.  Le Comité consultatif d’autorités locales a tenu sa cinquième réunion annuelle pendant le Forum de 2002, au cours duquel ses membres ont fait part de leurs préoccupations, face au constat que le manque de ressources financières et d’appui institutionnel nuit souvent à la mise en œuvre des plans d’action locaux.  La Division de la coopération régionale et technique, branche opérationnelle d’ONU-Habitat, organise de plus en plus d’activités normatives liées aux Objectifs du Millénaire et au Programme pour l’Habitat.  Elle intervient désormais dans plus de 60 pays en développement.  ONU-Habitat encourage les gouvernements et les partenaires du programme pour l’habitat à diffuser la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire et d’autres grands documents de politique générale publiés par l’Organisation des Nations Unies afin que les objectifs qui y sont énoncés se concrétisent dans leur politique nationale et locale.


Le rapport contient un certain nombre de recommandations visant à renforcer les initiatives de collaboration en faveur de la mise en œuvre du programme pour l’habitat et de la Déclaration sur les villes et autres établissements humains ainsi que de la réalisation de l’Objectif du Millénaire en matière de développement, qui consiste à améliorer sensiblement la vie de 100 millions d’habitants de taudis dans le monde. 


Rapport du Secrétaire général sur le Renforcement du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) A/57/272


Ce rapport est soumis en application du paragraphe 5 de la section III de la résolution 56/206 de l'Assemblée générale, datée du 21 décembre 2001, intitulée “Renforcement du mandat et du statut de la Commission des établissements humains ainsi que du statut, du rôle et des attributions du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)”.


Il présente un exposé succinct des progrès accomplis dans le renforcement du statut du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) et dans l’adoption, par ce programme, d’objectifs de développement et de normes se rapportant à son domaine de responsabilité en vue d’appuyer la mise en œuvre des mesures figurant dans le Programme pour l’habitat et la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire, ainsi qu’en vue de la réalisation de l’objectif de développement pour le Millénaire, à savoir améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici 2020.  ONU-Habtitat procède actuellement à un examen approfondi afin de définir une nouvelle approche de ses sources de financement et de son programme de travail.  Il a renforcé ses compétences pour jouer un rôle plus prospectif dans les nouveaux défis à relever, la promotion des partenariats, la facilitation des contacts et la coopération avec les partenaires du programme pour l’habitat aux niveaux international, national et local. 


Le rapport estime que la communauté internationale devra fournir un appui institutionnel et financier suffisant afin de mieux prévoir les ressources et les activités d’ONU-Habitat.  Il encourage également les États Membres à soutenir ONU-Habitat dans ses efforts pour intensifier le dialogue entre les gouvernements à tous les niveaux et les partenaires du Programme pour l’habitat sur toutes les questions de décentralisation rationnelle et de renforcement des autorités locales, conformément au cadre légal de chaque pays, aux fins de contribuer à la mise en œuvre du programme pour l’habitat, de la Déclaration sur les villes et les autres établissements humains en ce nouveau millénaire ainsi qu’à la réalisation de l’objectif de développement du millénaire mentionné plus haut. 


Présentations des projets de résolution


La Commission a entendu la présentation, par le représentant du Venezuela, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d’un projet de résolution relatif aux mécanismes d’annonces de contribution au financement des activités opérationnelles des Nations Unies (A/C.2/57/L.25).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe d’appuyer le financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies en faisant connaître, dans le cadre de l’Assemblée générale et du Conseil économique et social, les manifestations intergouvernementales qui constituent des instances de haut niveau permettant de débattre des questions de coopération aux fins du développement ainsi que du financement des activités opérationnelles de développement du système de l’ONU, et servent à faciliter la mobilisation de ressources, en particulier de ressources de base pour ces activités.


Le représentant du Venezuela a ensuite présenté à la Commission un projet de résolution relatif à la coopération économique et technique entre pays en développement (A/C.2/57/L.26), aux termes duquel l’Assemblée générale encouragerait les pays en développement à renforcer leurs mécanismes nationaux de coordination en vue d’accroître l’efficacité de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire et, à cet égard, encouragerait également les autres partenaires bilatéraux et multilatéraux à en faire de même, le cas échéant.


La Commission a ensuite entendu la présentation, par la délégation du Venezuela, d’un projet de résolution relatif au Rapport sur le développement humain (A/C.2/57/L.27).  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale reconnaîtrait que le Rapport sur le développement humain ne reflète pas les vues de l’ONU ou de ses Membres, et réaffirmerait qu’il doit être le fruit d’un exercice intellectuel indépendant et que les politiques régissant les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies continueront d’être définies par les Etats Membres.  L’Assemblée réaffirmerait également que l’établissement du Rapport sur le développement humain devrait être effectué de manière neutre et transparente en consultation avec les Etats Membres tout en respectant l’indépendance du rapport ainsi que l’indépendance des sources utilisées.


APPLICATION DES DECISIONS PRISES PAR LA CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES ETABLISSEMENTS HUMAINS (Habitat II) ET PAR l'ASSEMBLEE GENERALE A SA VINGT-CINQUIEME SESSION EXTRAORDINAIRE


Présentant les trois rapports à l’ordre du jour, Mme Axumite Gebre-Egziabher,  Directrice du Bureau ONU-Habitat à New York, a attiré l’attention sur le mandat fondamental de ONU-Habitat et de ses responsabilités en matière d’établissements humains et de logements. Elle a rappelé que ce mandat se fonde sur les résolutions 3327 du 16 décembre 1974, 32/162 du 19 décembre 1977 et 34/115 du 14 décembre 1979  de l'Assemblée générale.  Depuis 1976, a-t-elle précisé, le Programme des Nations Unies pour l’habitat s’est vu confié des missions additionnelles comme la coordination entre les différents partenaires, le renforcement des capacités ou encore la diffusion de l’information.  Cette responsabilité croissante a mis en évidence  la nécessité de mettre en place de nouvelles stratégies dans le cadre d’actions plus ciblées pour mieux s’acquitter de ses devoirs face à une ampleur accrue des tâches à effectuer.  Nous sommes pleinement engagés à travailler avec les institutions sœurs des Nations Unies pour que le système soit plus efficace, dans l’intérêt des plus pauvres, a-t-elle ajouté. 


Nous nous sommes concentrés sur la formation des acteurs locaux et notamment de fonctionnaires municipaux.  Evoquant les attentes du système des Nations Unies pour une participation grandissante d’ONU-Habitat à des opérations de reconstruction dans des zones post-conflictuelles, elle a précisé que ce programme se classait en deuxième position pour la reconstruction en Iraq et qu’il existait une approche en trois volets pour la reconstruction du Kosovo.  L’assainissement et la gestion de l’eau constituent également une de nos priorités, a-t-elle ajouté, en précisant que cette année un accord a été passé avec la Banque de développement asiatique pour l’eau dans les villes asiatiques.  Nous avons lancé des campagnes à l’échelon national pour améliorer la situation de bidonvilles au Nigeria, en Inde, aux Philippines, en Afrique du Sud et en Europe orientale.  Elle a précisé qu’ONU-Habitat s’appuyait sur les Objectifs du Millénaire qui fournissent un cadre clair pour la gouvernance urbaine et la sécurité du logement. 


Elle s’est félicitée que ONU-Habitat s’appuie de plus en plus sur des partenariats, ce qui lui permet de se trouver dans une situation où les financements sont de plus en plus prévisibles, ce qui permet de développer la coopération technique et le renforcement des capacités à l’abri de souci d’ordre financier.  A titre d’illustration de cette coopération, elle a signalé la mise en place de comités nationaux d’ONU-Habitat comprenant des représentants de la société civile et du monde politique local. 


Déclarations


M. LUIS JOSE CARPIO GOVEA (Venezuela) s’est expriméeau nom du Groupe des 77 et de la Chine et a indiqué que les objectifs de la Déclaration du Millénaire en matière d’amélioration de l’habitat ont été réaffirmés par les engagements pris lors du Sommet pour le développement durable.  La garantie d’un logement salubre pour tous doit devenir un objectif universel.  Notre Groupe est alarmé par les informations contenues dans les rapports du Secrétaire général, qui soulignent que de nombreux pays en développement n’ont pas pu atteindre les objectifs qui leur avaient été assignés dans le domaine du logement et des infrastructures urbaines d’accompagnement du fait d’un manque de soutien technique des pays donateurs.  Nous sommes cependant satisfaits que les pays en développement aient renforcé la coopération technique, ce qui leur permet de partager leurs expériences et d’améliorer certaines des conditions de vie de leurs populations urbaines.  Nous saluons la tenue du Forum urbain mondial, qui s’est tenu à Nairobi, au Kenya, et nous recommandons que des alliances entre villes se multiplient en vue de permettre un transfert de connaissances et de capacités entre centres urbains.  Le Groupe des 77 et de la Chine demande d’autre part à la communauté internationale de mettre plus de ressources financières et techniques au service du Programme Habitat de l’ONU.


S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, M JAKOB ROGILD (Danemark) s’est félicité du suivi et de la mise en œuvre de la “Déclaration sur les villes et les établissements humains en ce nouveau millénaire” adopté lors de la Session spéciale de l'Assemblée générale en juin 2001.  Il a salué l’évolution du statut de ONU-Habitat vers un programme plus apte à jouer un rôle stratégique au sein du système des Nations Unies, en faveur des questions relatives aux établissements humains.  Il a noté avec satisfaction le renforcement de la coopération de ONU-Habitat avec le PNUE dans le cadre du «Programme des villes durables» ainsi qu’avec le PNUD dans le cadre de la mise en place de  points de contact avec différents bureaux du PNUD à travers le monde. 


Il a souligné tout particulièrement la contribution du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) pour la mise en œuvre d’objectifs en matière d’établissements humains, visant à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici 2020.  Il a souligné son rôle particulier pour contribuer aux objectifs de la Déclaration du Millénaire, comme la réduction de  moitié d’ici 2015 de la proportion de gens qui vivent avec moins de 1 dollar par jour ou qui n’ont pas accès à l’eau potable, mais aussi pour la promotion de la décentralisation et le renforcement des autorités locales en encourageant un dialogue actif entre ce programme et la société civile.  Enfin, il a évoqué la nécessité de ne pas disperser nos efforts.  Dans ce contexte, il a noté avec satisfaction que ONU-Habitat a décidé de réexaminer ces programmes afin d’en redéfinir les financements.


Mme THERESE AALBERG (Norvège) a déclaré que sa délégation soutenait la réforme qui est en ce moment en cours au sein du Programme Habitat de l’ONU.  La Norvège accorde beaucoup d’importance à l’amélioration du gouvernement urbain.  Il faut trouver un équilibre au financement du Programme Habitat et la Norvège pense que les ressources de l’agence doivent être augmentées dans le cadre du budget ordinaire de l’ONU.  Notre pays a, de façon notable, augmenté sa part de contributions.  Seuls 6 grands pays donateurs ont à ce jour répondu aux besoins d’augmentation financière de la Fondation pour le développement de l’habitat humain.  Nous espérons que les appels de fonds lancés par la Directrice exécutive d’Habitat seront entendus.


La rapide augmentation démographique que l’on observe à travers le monde fait naître des défis difficiles à relever en matière de logement, défis que le Programme Habitat ne pourra relever sans un ferme soutien de tous les Etats.  La coopération entre les collectivités et les pouvoirs locaux et Habitat est nécessaire, car c’est au niveau local que doivent être résolus les problèmes d’habitat urbain.  Si l’on veut que le Forum urbain mondial continue, il faut qu’il reçoive l’appui de tous les partenaires au développement. Nous pensons à cet égard que les Etats doivent soutenir les ONG, qui sont la principale courroie de transmission des décisions prises au niveau international sur le terrain.  La Banque mondiale devrait mieux appuyer les programmes relevant de l’agenda mondial pour l’habitat et la Norvège participera à l’adoption d’une résolution allant dans ce sens au cours des travaux de la Deuxième Commission.


M. OLEG A. SHAMANOV (Fédération de Russie) a rappelé que l’objectif prioritaire du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat) est la mise en œuvre d’objectifs en matière d’établissements humains, visant à améliorer sensiblement la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici 2020.  Pour parvenir à ces résultats, a-t-il ajouté, il faut renforcer la coopération entre les différents programmes et fonds des Nations Unies, dans le but de diversifier les sources de financements pour les différents projets et chercher de nouvelles formes de coopérations interinstitutions.  Il a salué la décision de la 56ème Assemblée générale de renforcer les statut et mandat de la Commission des établissements humains pour répondre aux objectifs que nous nous sommes fixés en matière d’établissements humains, de logements et d’accès à l’eau potable et à l’assainissement.  Il s’est félicité de la décision d’organiser tous les deux ans un Forum des villes, qu’il a défini comme une forme novatrice de dialogue entre les gouvernements, la société civile, les entreprises et les scientifiques pour promouvoir un développement durable des villes.  Il a remercié le Secrétaire général des Nations Unies et la Directrice exécutive de UN–Habitat d’avoir participé à la récente conférence de Moscou sur le développement durable des villes russes. 


M. IHAB GAMALELDIN (Egypte) a déclaré que son pays soutient les recommandations faites par le Secrétaire général dans ses rapports relatifs à l’habitat.  Notre pays est inquiet de la situation qui prévaut en ce moment dans le territoire palestinien occupé et demande à la communauté internationale de mettre en œuvre tous les engagements et termes des différentes résolutions adoptées par l’ONU sur la question palestinienne.  Nous demandons notamment la totale application par Israël des termes et des obligations de la Convention de Genève, qui interdit à toute puissance occupante de procéder à des déportations de populations ou d’individus de leurs terres légitimes.  L’Egypte demande l’arrêt de la construction illégale de colonies par Israël, qui se fait en violation patente du droit international.  Nous soutenons la visite faite par une équipe du Programme Habitat dans la localité de Jénine, et nous attendons le rapport qu’elle doit remettre au Secrétariat. 


Mme WANG LING (Chine) a souligné l’importance de laConférence des Nations Unies sur les établissements humains  qui s’est tenue en 1996 et qui a jeté les bases pour aider les pays à réaliser des progrès en matière de développement durable liés aux établissements humains.  Au cours des six dernières  années, a-t-elle précisé,  les pays ont fait des efforts considérables pour améliorer les conditions de vie de leurs concitoyens,  mais il est clair que les problèmes d’établissements humains sont loin d’être résolus dans la plupart des pays en développement.  La clef aux problèmes des établissements humains réside dans le développement économique et l’élimination de la pauvreté.  Il faut établir un véritable partenariat entre les gouvernements et toutes les parties concernées pour développer un environnement économique et social favorable à la résolution des problèmes liés aux établissements humains en tenant compte des réalités, législations et cultures locales.  Il ne peut y avoir une seule méthode, a-t-elle insisté.  En ce qui concerne la décentralisation et le renforcement des pouvoirs locaux,  a-t-elle ajouté, il faut respecter le cadre politique de chaque pays.  Elle s’est félicitée des progrès réalisés en Chine en matière de logements comme en témoignent l’augmentation du nombre de mètres carrés habitables par habitants et l’accès à l’eau potable.  


M. DJAUHARI ORATMANGUN (Indonésie) a déclaré que selon des statistiques récentes, 800 millions de personnes à travers le monde vivent dans des bidonvilles urbains.  La vie dans ces taudis se caractérise par l’absence de services, dont l’eau potable, l’électricité et les égouts.  Les habitants de ces bidonvilles ne sont pas propriétaires de leurs logis miséreux dans lesquels prolifèrent maladies, épidémies et actes de violence.  48% des 6,2 milliards d’habitants de la planète vivent dans des villes, mais cette croissance rapide de la population urbaine n’est pas suivie par celle des installations qui amélioreraient le sort des gens.  Comme le dit le Secrétaire général, une nouvelle volonté politique est nécessaire au niveau mondial, si nous voulons parvenir à mobiliser les ressources humaines et financières indispensables pour l’amélioration de l’habitat et pour la mise en œuvre effective des recommandations contenues dans l’Agenda pour l’habitat et dans la Déclaration sur les villes et autres habitats humains en ce nouveau siècle.  Notre pays encourage le Programme Habitat à identifier de nouvelles sources potentielles de financement de ses programmes.  Nous soutenons les partenariats entre villes et nous encourageons celles-ci à développer cette coopération dans les domaines spécifiquement définis par le Programme Habitat.  Le rôle des ONG et de la société civile est, selon nous, primordial dans l’amélioration de la mise en œuvre du Plan d’action adopté à Istanbul et qui vise à assurer un logement décent à chaque famille au niveau national.


M. ABDULLAH KHAMIS AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) s’est inquiété que plus de 100 millions de personnes vivent encore dans des conditions inacceptables en matière de logement et d’accès aux services de base comme l’eau potable et l’assainissement.  Il est nécessaire, a-t-il ajouté, que les pays développés respectent leurs engagements et fournissent aux pays en développement une aide technique et financière pour leur permettre de répondre à leurs objectifs en matière d’établissements humains et de logements.  Il a précisé que son gouvernement  appuie différents programmes de logement pour ses concitoyens en créant de nouvelles villes et villages avec toutes les infrastructures de base nécessaire.  Notre gouvernement donne des terrains pour la construction de logements et offre des prêts à long terme pour permettre aux gens à bas revenus de construire leurs maisons.  Par ailleurs, il a dénoncé la destruction par Israël d’infrastructures palestiniennes qui mettent le peuple palestinien dans une situation intenable, comme en témoigne la destruction des camps de réfugiés en général et du camp de Jenine en particulier.  Il a défini ces destructions comme une violation de la Quatrième convention de Genève et du droit des palestiniens à avoir accès à un logement décent.  Dans le même ordre d’idées, il a rappelé la grave détérioration des conditions de vie en Iraq, due aux sanctions économiques imposées au peuple iraquien. 


Mme GRACE WANYONYI (Kenya) a déclaré que la mise en œuvre de l’Agenda pour l’habitat n’a pas satisfait les espoirs que la communauté internationale avait placés en ce programme.  Cet échec est dû au fossé qui existe entre les engagements pris lors de la Conférence d’Istanbul et un manque de la volonté politique qui serait nécessaire, si l’on veut respecter ces engagements afin de mettre fin à l’absence de ressources qui est un frein à l’amélioration de la vie des populations.  Notre délégation pense que la 19ème session du Conseil d’administration du Programme Habitat, qui doit avoir lieu au mois de mai 2003, prendra les décisions qui s’imposent pour promouvoir les changements nécessaires.  Habitat a besoin de financements substantiels et prévisibles pour pouvoir remplir son mandat.  Il faut réduire sa dépendance envers les contributions volontaires, qui sont par essence imprévisibles.  Notre pays se félicite de la révision du plan à moyen terme pour la période 2002-2005, qui a permis d’y inclure des sous-programmes liés au volet du financement de l’habitat humain et de l’évaluation de l’agenda mondial pour l’habitat.  Nous nous félicitons que le Sommet de Johannesburg ait reconnu que le logement, l’eau potable et les installations sanitaires urbaines sont des thèmes à intégrer dans les programmes de développement durable.


Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) s’est félicitée du nouveau statut conféré à ONU-Habitat qui consacre ce programme comme le point central en matière de coordination des questions relatives aux établissements humains.  Dans le contexte du renforcement de la coordination avec tous les partenaires concernés, elle s’est félicitée que la coopération entre l'Assemblée générale, le Conseil économique et social et le conseil d’administration de ONU-Habitat se soit améliorée.  La représentante a d'autre part indiqué qu'un comité national croate a été mis en place pour accompagner l’application des programmes d’action inspirés par le Programme des Nations Unies pour l’habitat.  De même, un groupe de travail multidisciplinaire a été créé pour mieux définir la politique de la Croatie en matière de logements et d’établissements humains.  La Croatie, a-t-elle ajouté, encourage ONU-Habitat à travailler avec tous les partenaires dans un souci d’efficacité mais aussi dans l’objectif de diversifier les sources de financements de ses différents programmes.  


M. XOLISA MFUNDISO MABHONGO (Afrique du Sud) a déclaré que le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg a mis en évidence l’importance d’un logement décent à la disposition de chaque famille, comme cela est stipulé dans la Déclaration du Millénaire.  Le Sommet a identifié la question de l’habitat comme l’une des plus importantes pour l’éradication de la pauvreté.  Il a reconnu les difficultés particulières que rencontrent les pays africains dans la mise en œuvre de l’Agenda mondial pour l’habitat et celle de la Déclaration d’Istanbul.  Nous notons cependant avec satisfaction le nombre appréciable de partenariats lancés à Johannesburg dans le domaine de l’amélioration du logement et de l’espace urbains.  Nous espérons que ces partenariats complèteront la mise en œuvre des accords intergouvernementaux.  L’Afrique du Sud, à travers son Ministre du logement, a eu l’honneur de présider le premier Forum urbain mondial.  C’est au cours de ce Forum qu’ont été esquissés certains des projets qui ont, plus tard, fait l’objet de partenariats au Sommet de Johannesburg.  Nous demeurons engagés en faveur de la réalisation de l’Agenda mondial pour l’habitat.


S’exprimant au nom des États du CARICOM, M ANTHONY C.ROLLE (Bahamas) a déclaré que l’accès à un logement adéquat est un droit fondamental des peuples du monde. Il s’est félicité des efforts de réforme de ONU-Habitat dans le but de  renforcer la coordination des activités du système des Nations Unies en matière d’établissements humains, dans le souci d’améliorer la situation des taudis et bidonvilles aux niveaux international, national et local.  Les Caraïbes, a-t-il ajouté, font face à de grandes difficultés en raison du développement de bidonvilles, mais aussi en matière de reconstruction de logements détruits par les catastrophes naturelles.  Il s’est félicité du travail du Bureau régional pour l’Amérique latine et les Caraïbes en matière de renforcement des capacités.  Il a salué les objectifs d’ONU-Habitat, visant à améliorer de façon sensible d’ici 2020, les conditions de vie de 100 millions de personnes qui vivent dans les bidonvilles.  Il a formé le vœu que la Banque mondiale participe à cet effort.  Il a fait siennes les recommandations  du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg qui  définissent les actions à prendre pour améliorer l’accès à la propriété privée, à un logement décent ainsi qu’à l’eau potable. 


M. ENCHO GOSPODINOV, Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que les gouvernements devraient établir de meilleurs codes de construction du logement, en y incluant un minimum de normes et de standards.  Des mesures devraient être prises pour que toutes les entreprises et agences, même celles venant de l’étranger, respectent ces normes.  La planification de l’occupation des terres doit être inclue dans ces règles, ce qui permettrait de prévoir à l’avance les lieux d’implantation des écoles, des hôpitaux, et des autres services sociaux.  Quand on recase des communautés, par exemple après des catastrophes naturelles, on devrait leur fournir les conditions qui leur permettront de s’épanouir de nouveau en tant qu’entités viables.  Il faut, à cet égard, prévoir des activités potentiellement génératrices d’emplois qui permettent à ces gens de garder leur dignité.  Il faut, d’autre part, améliorer la coopération entre agences sur ces questions.  Nous ne devons jamais oublier que dans toutes les langues du monde, les peuples disent “ma maison est ma forteresse”.  Nous devons donc, en toutes circonstances, les aider à construire des forteresses humanisées dans lesquelles ils soient, non seulement en sécurité, mais aussi heureux et productifs.


Mme CAROLINE LEWIS, Organisation internationale du travail, a salué l’efficacité du partenariat entre l’OIT et l’ONU-Habitat dans le souci de matérialiser les recommandations du Millénaire en général et les objectifs en matière d’établissements humains et de logements en particulier.  Au niveau des pays, a-t-elle ajouté, l’OIT continue de poursuivre sa coopération dans de nombreux programmes, notamment par le biais de contributions techniques

qu’elle dispense.  Elle a évoqué la priorité de l’OIT consistant à améliorer les conditions de vie et d’accès au logement, en incluant les notions de droit du travail, d’égalité entre les sexes,  mais aussi de promotion de l’emploi des jeunes dans les zones urbaines.  Elle a assuré que l’OIT souhaite apporter toute sa contribution pour faire des zones urbaines des villes prospères et durables. 


M. MOHAMMED K. IBRAHIM (Nigéria) a déclaré que son pays soutient les réformes en cours au sein du Programme Habitat.  Nous notons que la campagne mondiale en faveur du droit à la propriété va dans le sens de l’amélioration des conditions de vie en terme d’accès au logement.  La réduction de la pauvreté doit s’accompagner d’une amélioration de la vie dans les zones qui sont aujourd’hui des zones de bidonvilles urbains.  La promotion des droits inaliénables de toutes les couches de populations est à cet égard indispensable.  Nous pensons cependant que dans ses efforts visant à faire participer toutes les parties prenantes au lancement de programmes en faveur de l’habitat salubre, le Programme Habitat doit tenir compte de la diversité culturelle et des croyances et de la législation de chaque pays et région.  Le Nigéria soutient la “Campagne mondiale en faveur d’une meilleure gouvernance urbaine” qui promeut notamment l’inclusion des pauvres et des exclus dans la gestion de la ville.  Un système de gouvernance urbaine transparent, et qui rend compte de ses actes, peut soutenir les programmes de lutte contre la pauvreté et ceux de promotion du développement.  Nous soutenons un renforcement des projets de gouvernance urbaine entre les gouvernements, le secteur privé, les ONG et la société civile.  Nous pensons que la prise de décision devrait être sensible aux besoins des pauvres et des plus vulnérables.


M. ABDOU AL-MOULA NAKKARI (Syrie) a estimé que les travaux menés par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Programme Habitat sont complémentaires.  La Syrie se félicite cependant qu’Habitat soit devenue une entité à part entière au sein de l’ONU.  Mais il faut que les ressources dont a besoin cet organisme soient mises à sa disposition.  L’amélioration de l’habitat est l’un des objectifs essentiels de la Déclaration du Millénaire.  La diginité humaine dépend en grand partie des conditions de logement dans lesquelles vivent les individus.  La pauvreté et le manque de logements décents vont souvent de pair et la question des établissements humains devrait recevoir une plus grande attention de la part de la communauté internationale.  A cet égard,la Syrie appelle l’attention de tous les Etats Membres sur la situation que vit la population palestinienne, victime d’actes de destruction et de déportation de la part des forces d’occupation israélienne.  La violence israélienne est une violation du droit international.  La moitié des Palestiniens vivent pratiquement comme des sans-abri.  Nous devons tout faire pour améliorer leur sort.


Droits de réponse


Le représentant d’Israël a déclaré, en exerçant son droit de réponse, que c’est la campagne de terrorisme menée par les Palestiniens qui a porté atteinte à leurs conditions de vie.  Israël a pris, par son droit à l’autodéfense, des mesures en vue de se protéger de ces attaques.  Israël espère que ceux qui sont en faveur d’un véritable bien-être du peuple palestinien s’abstiendront de venir politiser ce problème devant la Deuxième Commission.


Le représentant de la Syrie a pris à son tour la parole pour déclarer que les actes commis à Jénine par l’armée israélienne avaient totalement ignoré le droit à la vie des Palestiniens.  L’attaque de l’Eglise de la Nativité a elle sussi été une démonstration du manque de respect israélien à l’égard de toute la communauté internationale.  Nous ne pouvons passer sous silence les violations de la Quatrième Convention de Genève et nous ne pouvons accepter la poursuite d’une occupation condamnée par toute la communauté internationale, a dit le représentant.


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