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AG/EF/401

LA DESTRUCTION DE L’ECOSYSTEME ET DES RESSOURCES NATURELLES DES ETATS INSULAIRES PAR LES CATASTROPHES NATURELLES, SOURCE DE VIVES INQUIETUDES

22/10/02
Communiqué de presse
AG/EF/401


Deuxième Commission

16e séance – matin


LA DESTRUCTION DE L’ECOSYSTEME ET DES RESSOURCES NATURELLES DES ETATS INSULAIRES PAR LES CATASTROPHES NATURELLES, SOURCE DE VIVES INQUIETUDES


La Deuxième Commission a conclu ce matin, sous la présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras), l’examen des questions relatives aux liens entre le développement durable et l’environnement en exprimant particulièrement ses inquiétudes sur les dangers que représentent les catastrophes naturelles par leur capacité à porter atteinte à l’écosystème et aux ressources naturelles des petits États insulaires en développement.


Illustrant la teneur de ces débats, les représentants de Fidji, au nom du Forum des îles du Pacifique et de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) se sont félicités des dispositions du Plan d’action de Johannesburg relatives à la promotion de sources d’énergies renouvelables, à bon marché et non polluantes pour un développement durable.  Il a été souligné que des partenariats efficaces, tels que ceux proposés à Johannesburg pouvaient satisfaire les besoins des petits États insulaires en développement.  Le représentant de Fidji a souligné la pertinence pour ces petits États des points abordés lors de la Plate-forme régionale de Phnom Penh sur le développement durable pour l’Asie et le Pacifique, qui traitait des questions relatives aux océans, aux changements climatiques, à la vulnérabilité, aux énergies durables, à la préservation des ressources naturelles, à la santé, à la bonne gouvernance, au développement des capacités, au tourisme, aux ressources en eau douce et à un soutien financier adéquat. 


La représentante du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), rappelant que 75% des personnes vivant en dessous du seuil de la pauvreté extrême se trouvent dans les campagnes, a souligné la nécessité de mener de concert la lutte contre la pauvreté, la faim et la protection de l’environnement.  Dans ce contexte, plusieurs délégations ont souligné le rôle déterminant des trois conventions issues de Rio et tout particulièrement de la portée de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, qu’ils ont présentées comme un instrument incontournable de la lutte contre la faim et la pauvreté. 


Par ailleurs, le représentant de l’Iraq a évoqué les conséquences environnementales et les effets nocifs sur la santé, et donc sur le développement durable, des munitions à l’uranium appauvri utilisées contre son pays par les États-Unis et qui sont aujourd’hui une menace à l’équilibre écologique et sanitaire de l’Iraq. 


Outre les intervenants cités, sont également intervenus les représentants du Sri Lanka, du Suriname, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge.


Pour l’examen du point de son ordre du jour relatif à l’environnement et au développement durable, la Commission était saisie de six rapports.  Les présentations des rapports ont été faites respectivement par le Secrétaire exécutif du Secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, le Directeur du Secrétariat interagence de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (ISDR), le Fonctionnaire principal au Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique, le Chef de la Branche des petits États insulaires, de l’eau et des ressources naturelles de la Division du développement durable, et le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays enclavés et les petits États insulaires en développement. 


La prochaine réunion de la Deuxième Commission sera annoncée dans le journal. 


Déclarations


S’exprimant au nom du Forum des Iles du Pacifique, M. AMRAIYA NAIDUY (Fidji) a donné la définition du développement durable arrêtée par le Forum au terme d’un processus de deux ans, définition qui insiste sur la nécessité d’une bonne gouvernance dans les limites d’un changement qui soit acceptable pour les villes, les îles et leurs océans sans porter atteinte aux opportunités qu’ils représentent pour les générations futures.  Evoquant tout particulièrement la qualité de la vie, il a déclaré que nous avons une responsabilité commune de préserver notre environnement et nos océans, car nos écosystèmes comprennent une diversité biologique inestimable et indispensable à notre survie.  Les questions qui nous préoccupent, a-t-il ajouté, ont été abordées dans le cadre de la Plate-forme régionale de Phnom Penh sur le développement durable pour l’Asie et le Pacifique, incluant les océans, le changement climatique, la vulnérabilité, les énergies durables, la préservation et la gestion des ressources naturelles, la santé des populations, la bonne gouvernance, le développement des capacités, le tourisme, les ressources en eau douce et les ressources financières. 


Par ailleurs, il a souligné les actions prioritaires dégagées par le Forum qui cible le développement durable dans la région et qui regroupe 14 initiatives de type II.  Il a émis l’espoir que de nouveaux partenaires viendront se joindre à ces projets.  Il a précisé que ce groupe de pays souhaite porter sur les fonds baptismaux un plan régional cohérent visant à renforcer les capacités nationales dans le domaine du développement.  Le Programme de la Barbade, a-t-il ajouté, constitue l’expression très concrète de l’application dans notre région du Plan d’action 21 et nous accueillons avec satisfaction la série d’actions arrêtée par le plan de Johannesburg et que la communauté internationale a accepté de soutenir pour faire avancer le développement durable dans les petits États Insulaires en développement.


M. SAID SHIHAB AHMAD (Iraq) a déclaré que les questions touchant à la lutte contre la désertification et au développement durable des petits Etats insulaires sont d’un intérêt particulier pour l’Iraq.  Cependant, l’Iraq est aussi victime d’agressions quotidiennes de la part de deux membres permanents du Conseil de sécurité.  Il y a dix ans, des quantités énormes de munitions à l’uranium appauvri ont été utilisées par les Etats-Unis contre l’Iraq.  Ces munitions sont aujourd’hui une menace à l’équilibre écologique et sanitaire de l’Iraq et ont des effets nocifs sur la santé de ses populations.  Les cas de leucémies, d’avortements spontanés et de naissances difformes se sont multipliés au sein de la population de notre pays.  Le même phénomène commence à être observé parmi les populations du Kosovo, où les forces américaines ont aussi fait usage d’armes à l’uranium appauvri.  Les troupes américaines ont elles-même été victimes du fameux “syndrome du Golfe”, dû à ces armes.  L’Iraq a introduit un projet de résolution au sein de la Première Commission, où elle demande des enquêtes approfondies sur l’usage militaire de l’uranium appauvri.  Nous voulons que la Deuxième Commission soit, elle aussi, sensibilisée sur cette question qui a des impacts sur la promotion d’un développement durable.


M. SANJEEWA VAVIRATNE (Sri Lanka) a souligné le risque que représente pour le développement la récurrence croissante des catastrophes naturelles dans le monde.  Le Sri Lanka, a-t-il ajouté, accorde la plus haute priorité à ce que l’on veille à une utilisation durable de nos ressources naturelles.  Nous disposons d’une forte diversité en matière de faune et de flore et nous avons lancé de nombreuses études sur notre environnement.  La propagation d’espèces étrangères qui menacent l’équilibre de nos écosystèmes nous a conduit à une mise en œuvre accrue de différents programmes pour l'environnement.  En tant que pays qui promeut le tourisme environnemental, la préservation de l’environnement est une de nos priorités.  C’est pourquoi, nous avons signé et ratifié plusieurs conventions internationales en ce domaine, comme les trois conventions issues de Rio, mais aussi le Protocole de Kyoto et la Convention sur la biosécurité.


Il a également précisé que le Sri Lanka travaille actuellement à un Programme d’action national contre la dégradation des sols, mais aussi à un projet pour la gestion des eaux et à l’accès aux ressources génétiques et leur transfert vers l’étranger afin de prévenir des pratiques illégales dans ce domaine.  Il a exhorté la communauté internationale à porter de manière urgente toute son attention aux besoins du monde en développement en matière de préservation de l’environnement pour que celui-ci puisse répondre aux conséquences catastrophiques des changements climatiques.  Dans ce contexte, il a appelé les pays développés à apporter aux pays en développement une aide conséquente en matière de ressources financières et de transfert de technologies pour leur permettre de s’acquitter de leurs obligations. 


Mme MURIEL HELD (Suriname) s'est rangée aux points de vue exprimés par le Venezuela - au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de Belize - et a déclaré que plus de 80% des forêts du Suriname sont des zones protégées.  Notre gouvernement a, il y a longtemps, reconnu que l’avenir économique de notre pays était lié à la bonne conservation et à une gestion rationnelle de nos ressources naturelles.  Nous sommes pour une préservation des ressources forestières de la planète dont l’exploitation des richesses doit se faire de manière soigneusement planifiée en respectant les droits des populations autochtones et en tirant avantage de leurs connaissances traditionnelles.  Pendant une certaine période, le Suriname a traversé une série de crises civiles qui ont perturbé la bonne gestion du pays.  Mais nous avons, depuis la fin de cette période, accentué l’efficacité des mécanismes qui permettent au Suriname d’être partie aux conventions, traités et programmes d’action élaborés par l’ONU et la communauté internationale sur les questions de développement durable et de préservation de l’environnement.  Nous allons, à cet égard, mettre en œuvre les recommandations et engagements du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg.


M. ENCHO GOSPODINOV (Fédération internationale des sociétés de la Croix rouge et du Croissant rouge) a déclaré que l’insuffisance de développement a une corrélation directe avec la fréquence des catastrophes naturelles.  Compte tenu de la nécessité de prévenir le risque que représentent ces catastrophes, il a proposé que la question de la réduction du risque devienne une partie intégrante de toutes les stratégies de promotion du développement durable et que des mesures soient arrêtées pour aider les pays en développement à développer leurs capacités pour faire face aux conséquences de ces catastrophes.  Il a salué le Programme d’action adopté à Johannesburg
pour le développement durable des petits États insulaires en développement en soulignant que ces questions feront l’objet d’un examen particulier lors de la prochaine conférence internationale de la Croix rouge et du Croissant rouge qui se tiendra à Genève en 2003. 

S’agissant de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes, il a souligné la contribution de sa Fédération en matière de formation dans les pays en développement et la nécessité de renforcer les capacités locales des pays en développement.  Il a tout particulièrement insisté sur l’importance de la gestion du risque et des dangers des catastrophes naturelles, mais aussi de la nécessité de promouvoir un accès aux services de santé.  Dans le même ordre d’idées, il s’est félicité des opportunités que présente la tenue, en 2004 à Maurice, de la prochaine réunion internationale d’examen du Plan d’action de la Barbade.


M. GRZEGORZ DONOCIK, Représentant de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a déclaré que l’ONUDI a participé au Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg et est satisfaite des dispositions du Chapitre VII de son plan d’action.  L’une des ces dispositions est relative aux sources d’énergie pour un développement durable et aux besoins des petits Etats insulaires.  L’ONUDI note aussi que les dirigeants de ces petits Etats insulaires en développement et ceux des autres Etats qui ont pris part au Sommet, ont déclaré qu’ils sont déterminés à créer des partenariats mondiaux sur l’énergie qui devront assurer qu’une énergie suffisante, à bon marché, et propre, soit mise à la disposition des petits Etats insulaires.  A Johannesburg, l’ONUDI a présenté une initiative sur l’énergie rurale, et nous sommes heureux que l’Union européenne l’ait acceptée comme part de sa propre démarche concernant l’énergie et la réduction de la pauvreté.  Le Royaume-Uni a aussi accepté notre proposition et l’a intégrée dans son Initiative sur les énergies renouvelables et le développement durable.  Nous avons, d’autre part, conclu un accord avec les compagnies d’énergie des pays du G7 en vue de créer des liens de coopération entre ces compagnies, regroupées sous le sigle E-7, et les pays en développement.


Mme VERA P. WEILL-HALLE (Fonds international pour le développement agricole) a rappelé que 75% des personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté extrême se trouvent dans les campagnes.  Dans ce contexte, elle a souligné la nécessité de mener de concert la lutte contre la pauvreté, la faim et la protection de l’environnement.  Elle a évoqué les efforts du FIDA pour promouvoir de pair un système de gestion foncière et la réduction de la pauvreté pour briser le cercle vicieux de la pauvreté et de la dégradation des sols.  Dans le même ordre d’idées, le FIDA a lancé plusieurs initiatives pour promouvoir l’accès aux ressources naturelles productives.  Mme Weill-Hallé a salué le rôle essentiel de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification et a invité les délégations à prendre connaissance de l’intervention du Président du FIDA devant la deuxième Assemblée de la Facilité pour l’environnement mondial qui s’est tenue à Beijing le 16 octobre dernier.


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