AG/EF/398

LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION POUR LE DEVELOPPEMENT DOIT FACILITER LA MISE EN OEUVRE DU CONSENSUS DE MONTERREY

17/10/02
Communiqué de presse
AG/EF/398


Deuxième Commission

12e séance - matin


LE DIALOGUE DE HAUT NIVEAU SUR LE RENFORCEMENT DE LA COOPERATION POUR LE DEVELOPPEMENT DOIT FACILITER LA MISE EN OEUVRE DU CONSENSUS DE MONTERREY


Le Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, dont l’idée avait été lancée il y a une dizaine d’années et dont les premières sessions se sont tenues en septembre 1998 et en 2001, un an après le Sommet du Millénaire, a été ce matin au centre des débats de la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  Instrument de coordination intergouvernementale chargé du suivi général de la Conférence internationale sur le financement du développement, ainsi que le prévoit le Consensus de Monterrey, le Dialogue de haut niveau devra, lors de sa tenue en 2003, traiter de manière multidimensionnelle de l’ensemble des questions nationales, internationales et systémiques liées à la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, a recommandé le Secrétaire général,

M. Kofi Annan, dans le rapport qu’il a soumis à la Commission.


Pour la délégation du Japon, seul un suivi efficace de la mise en oeuvre des engagements de Monterrey permettra à la communauté internationale de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire.  Le Japon est donc d’avis qu’en plus des échanges que permettent le dialogue de printemps du Conseil économique et social (ECOSOC) avec les institutions de Bretton Woods, les rôles de la Deuxième Commission et de l’ECOSOC dans le suivi du Consensus de Monterrey doivent être renforcés, en vue de permettre à ces deux instances de mieux contribuer à l’organisation du Dialogue de haut niveau qui, pour le Japon, devrait se tenir tous les deux ans après la réunion de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international.  Dans la définition de son ordre du jour et dans la composition des participants à ses travaux, le Dialogue devrait aussi être inclusif, a estimé le représentant du Japon, dont la position sur ce point et sur celui de la date de la rencontre a été partagée par les délégations de la Fédération de Russie, du Mexique et du Guyana.


Cependant, pour le représentant du Guyana, la tenue du troisième Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat ne devra pas servir de prétexte à une renégociation des accords et des engagements pris à Monterrey.  Elle devra plutôt, a recommandé le représentant, mettre l’accent sur l’amélioration des mesures de mise en oeuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement en assurant une représentation de toutes les parties prenantes aux travaux du Dialogue.


L’autre grande question débattue ce matin par la Deuxième Commission avait trait à l’intégration des économies en transition à l’économie mondiale.  Partageant les conclusions du rapport du Secrétaire général, selon lesquelles les pays en transition ont accompli des progrès considérables pour arriver à prendre place dans l’économie internationale, les délégations du Danemark, au nom de l’Union européenne, de la Roumanie, de la Fédération de Russie et du Bélarus, ont estimé que les sacrifices consentis par ces pays pour devenir des économies de marché avaient porté des fruits.  Ces succès se sont traduits par la décision de l’Union européenne de permettre à huit pays en transition de commencer leur processus d’intégration à l’Europe, leurs économies ayant été jugées capables de soutenir la pression de la concurrence et des forces du marché de l’Union européenne.


A l’ouverture de sa séance de ce matin, la Deuxième Commission a pris connaissance de cinq textes de projets de résolution présentés par les délégations du Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et de la Suisse qui parlait aussi au nom de la Tunisie.  Ces textes avaient trait, entre autres, aux produits de base, à la crise de la dette et au Sommet mondial de la société de l’information.


Outre les délégations citées plus haut, la Commission a aussi entendu les représentants de l’Indonésie, d’Oman, de la Croatie et de l’Inde, ainsi que l’Observateur du Saint-Siège.  Auparavant, la Commission avait entendu des présentations de rapports faites par le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement de l’ECOSOC, le Directeur du Bureau de New York de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), le Directeur de la Division d’appui et de la coordination de l’ECOSOC et le représentant du Corps commun d’inspection de l’ONU.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi le 18 octobre, à 10 heures, en examinant le point de son ordre du jour relatif à l’environnement et au développement durable.  


Questions de politique macroéconomique


Présentations de projets de résolution


La Commission a entendu la présentation, par le représentant du Venezuela, qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, d’un projet de résolution relatif aux produits de base (A/C.2/57/L.5).  Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale déclarerait qu’il faut d’urgence élaborer des politiques et des mesures internationales de soutien pour améliorer le fonctionnement des marchés des produits de base, et elle exhorterait les gouvernements et les institutions internationales à réexaminer les systèmes de financement compensatoires des déficits de recettes d’exportation en vue d’assurer un filet de sécurité temporaire aux producteurs des pays en développement qui sont très tributaires de l’exportation d’un petit nombre de produits de base.


D'autre part, le représentant de la Suisse, qui s’exprimait aussi au nom de la délégation de la Tunisie, a présenté un projet de résolution relatif au Sommet mondial de la société de l’information (A/C.2/57/L.7). Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les organismes de l’ONU et aux autres organisations intergouvernementales, internationales et régionales compétentes, de renforcer leur coopération et leur appui au processus préparatoire du Sommet. 


Par le projet de résolution intitulé “science et technique au service du développement”(A/C.2/57/L.3) présenté également par le Venezuela, l’Assemblée soulignerait, selon ses termes, qu’il importe de faciliter l’accès aux connaissances et technologies et leur transfert aux pays en développement à des conditions avantageuses, préférentielles et de faveur mutuellement convenue, en tenant compte de protéger les droits de propriété intellectuelle et les besoins particuliers des pays en développement


Le représentant du Venezuela a ensuite présenté un projet de résolution relatif à la crise de la dette extérieure et au développement (A/C.2/57/L.6).  Selon les termes de ce projet de texte, l’Assemblée générale soulignerait, entre autres, que l’allègement de la dette devrait jouer dans le sens des objectifs de développement, en contribuant notamment à la réduction de la pauvreté et à la réalisation des autres Objectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire et à cet égard, elle demanderait instamment aux pays intéressés de consacrer à la poursuite de ces objectifs les ressources dégagées grâce à l’allègement de leur dette, et en particulier à son annulation ou sa réduction.


Le représentant du Venezuela a terminé sa présentation en introduisant un projet de résolution relatif au système financier international et au développement (A/C.2/57/L.4).  Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe de promouvoir la stabilité financière et insisterait sur la nécessité de politiques et de règles qui atténuent les effets de l’instabilité financière en améliorant la transparence et l’information concernant les flux financiers.


Présentation des rapports sur le développement durable et la coopération économique internationale.


Rapport du Secrétaire général sur les difficultés et progrès dans l’application de la Déclaration sur la coopération économique internationale, en particulier la relance de la croissance économique et de développement dans les pays en développement et la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement.  (A/57/216)


Ce rapport donne un aperçu des difficultés et contraintes rencontrées dans la réalisation des grands objectifs du développement adoptés par les Nations Unies dans les années 90, y compris la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement – et il fait le point sur les progrès accomplis dans cette voie pendant la Décennie. 


Il précise que depuis 1990, le développement économique et social des pays en développement, notamment les moins avancés, se heurte à des difficultés et menaces diverses – certaines déjà anciennes d’autres nouvelles. Il présente des chiffres sur la croissance du produit intérieur brut des différents groupes de pays en développement ainsi que sur la situation de la pauvreté, la faim, la malnutrition, la mortalité infantile, l’accès à l’eau potable ou encore l’éducation et l’alphabétisation.


Rapport du Directeur général de l’UNESCO sur l’application de la résolution 55/192 du 20 décembre 2000, intitulée «Culture et développement» (A/57/226)


Transmis à l’Assemblée générale par le Secrétaire général le rapport du Directeur général de l’UNESCO sur l’application de la résolution 55/192 du 20 décembre 2000 intitulée «Culture et développement» contient plusieurs sections sur la stratégie suivie par l’UNESCO en ce qui concerne la culture et le développement et les progrès réalisés dans l’établissement de normes au service de la culture ainsi que dans la mise en œuvre de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle.  Le texte de la Déclaration est annexé au rapport. 


Les principes relatifs à l’impact de la culture sur la pertinence, la réussite et la durabilité des politiques de développement, traités depuis plus de deux décennies à l’UNESCO, ont été affirmés en 1995 par la Commission mondiale de la culture et du développement, puis avalisés à Stockholm par la Conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le développement. 


Ce rapport souligne les nouveaux défis de la mondialisation qui rendent de plus en plus nécessaire une nouvelle définition entre culture, diversité culturelle et développement.  Dans ce nouveau contexte, la notion de diversité culturelle devient un thème mobilisateur, étant donné que les conflits à connotation identitaire ont pris une nouvelle dimension à l’échelle planétaire.  D’où l’importance de souligner que le développement ne peut être atteint sans une paix durable et que celle-ci n’est obtenue que par la mise en dialogue de la diversité.  À ce titre, l’adoption par la trente et unième session de la Conférence générale de l’UNESCO, le 2 novembre 2001, de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle et les grandes lignes de son plan d’action constituent une contribution majeure à l’avancée de la réflexion sur les nouvelles relations entre culture et développement. 


En capitalisant les expériences multiples, accumulées et renouvelées par la mise en œuvre du Plan d’action, cette déclaration constitue une nouvelle plate-forme de coopération internationale. 


M. IAN KINNINBURGH, Directeur de la division des politiques de développement, a présenté deux rapports relatifs, d'une part, au Respect des engagements et application des politiques convenus dans la Déclaration de la coopération économique internationale, en particulier la relance de la croissance économique et du développement dans les pays en développement; et le deuxième rapport porte sur l'application de la Stratégie internationale de développement pour la Quatrième décennie des Nations Unies pour le développement (A/57/216) et l’Intégration de l’économie des pays en transition dans l’économie mondiale (A/57/288).  Ces deux rapports ont des origines très différentes et adoptent une perspective distincte, mais il convient de les examiner ensemble, a-t-il précisé.  En ce qui concerne les pays à économie en transition, il a souligné que beaucoup d’anciens pays de l’Union soviétique ont connu une chute de l’emploi au début des années 90 et qu’il a fallu attendre la deuxième moitié de la décennie pour voir ces pays connaître une croissance positive.  Les deux rapports du Secrétaire général constatent qu’il y a des différences marquées dans les économies des pays en transition comme dans les pays développés.  L’une des principales raisons est la mondialisation et ses conséquences diverses.  Un certain nombre d’économies en développement se sont mieux intégrées à l’économie mondiale dans les années 90, notamment les pays de l’Europe de l’Est, et ont su développer une économie de marché en l’espace d’une décennie, attirer les investissements étrangers et développer le secteur privé. Il a évoqué le problème de l’instabilité des flux financiers et la chute des cours de produits de base,  qui a frappé de nombreux pays en développement, en faisant chuter la croissance et augmenter la pauvreté.  Nous avons assisté à une décennie de promesses, la prochaine décennie devra être une décennie de résultats, a–t-il conclu, en regrettant le manque de progrès dans la réalisation des Objectifs du Millénaire.  C’est pourquoi il a appelé à des efforts complémentaires pour s’assurer que la croissance soit au rendez-vous. 


M. JONES KYAZZE, Directeur du Bureau de l’UNESCO, présentant le rapport intitulé Culture et développement (A/57/226), a souligné les liens fondamentaux existant entre ces deux thèmes.  Après avoir salué les orientations stratégiques adoptées par les Nations Unies pour la période 2002-2007, M. Kyazze a articulé son intervention autour de ce qu’il considère l’un des acquis les plus importants en la matière, à savoir l’adoption, lors de la 31ème session de la conférence de l’UNESCO, de la Déclaration universelle sur la diversité culturelle.  M. Kiazze a défini celle-ci comme un cadre de référence éthique en vue d’assurer le caractère durable de la diversité culturelle comme un patrimoine commun de l’humanité.  Cette déclaration s’efforce d’humaniser la mondialisation en proposant des orientations et des grandes lignes d'action dont les gouvernements pourraient se servir dans leurs orientations politiques sur le terrain.  L’Objectif de l’UNESCO est de placer la culture au cœur même du développement et nous devons nous lancer dans une action concertée au sein du système des Nations Unies, pour dresser les grandes lignes et priorités à suivre dans ce domaine. 


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de l’appui et de la coordination du Conseil économique et social (ECOSOC), a déclaré en introduisant le rapport du Secrétaire général relatif au “Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat” (A/57/388), que ce Dialogue résulte d’une initiative lancée par les pays en développement il y a 10 ans.  Cette forme de dialogue a marqué une nouvelle forme d’interaction au sein de l’ONU et de la communauté internationale, si on la compare à ce qui se faisait auparavant.  Il était normal que l’examen de ce point se fasse au sein de la Deuxième Commission, une fois la question approuvée par l’Assemblée.  Le Président de l’Assemblée a résumé les débats qui ont eu lieu sur cette question.  On remarquera que le thème de la mondialisation a été introduit dans l’ordre du jour de l’Assemblée à la suite du Dialogue. 


Les étapes de la préparation de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui a eu lieu à Monterrey, reposent sur les mécanismes mis en place par le Dialogue, ce qui était une première en ce qui concerne l’organisation d’une grande conférence aux Nations Unies.  Le Secrétaire général est chargé de proposer un thème pour la prochaine tenue du Dialogue, qui aura lieu en 2003.  L’après Monterrey semble être au centre des préoccupations et des sujets que les Etats Membres voudraient voir évoqués.  Certains paragraphes du rapport prennent donc clairement en compte les avis des Etats Membres.  Nous avons fait des suggestions que la Commission prendra sans doute en considération pour examiner la manière dont aura lieu le prochain Dialogue, en 2003.  Nous suggérons, entre autres, un Dialogue de haut niveau, et plus précisément au niveau ministériel.  Il pourrait avoir lieu avant le débat général de haut niveau de l’Assemblée générale, les ministres étant généralement à New York à cette période.  Mais on pourrait aussi envisager d’organiser le Dialogue au printemps, juste après la tenue des rencontres de printemps de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI).  Cette option peut être pertinente si l’on tient à mettre un accent particulier sur les questions économiques et financières et à faire participer les décideurs et les experts de ces domaines.  L’orientation du Dialogue dans ce sens nous amènerait à inviter aussi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les organismes spécialisés de l’ONU comme la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les questions commerciales étant désormais au cœur du débat sur le développement.


M. FRANCESCO MEZZALANA, Inspecteur du Corps commun d’inspection, a présenté le rapport intitulé Participation des partenaires de la société civile autres que les ONG et le secteur privé aux activités de coopération technique (A/57/118).  Le Corps commun d’inspection a senti le besoin d’aider la société civile à s’organiser, notamment dans ses relations avec le système des Nations Unies et les moyens de se faire entendre.  Il a souligné la nécessité de modéliser le potentiel de la société civile en tant qu’outil indispensable des Nations Unies pour l’aider à atteindre ses objectifs en matière de développement.  Ce rapport évoque en particulier la présentation d’éléments d’information spécifiques pouvant contribuer à une discussion en profondeur de la question; il met en évidence le fait que la société civile est devenue un partenaire de plus en plus incontournable dans tous les secteurs concernés par la promotion du développement,


de la coopération, des droits de l’homme, de la bonne gouvernance, de la santé ou encore de l’éducation.  Il est important que ces démarches soient appuyées par le Secrétaire général et le Conseil des Chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies (CCS).  L’une des caractéristiques principales des organisations de la société civile, c’est qu’elles deviennent de plus en plus autonomes et couvrent les secteurs de façon de plus en plus complète.  De nouvelles forces apparaissent, et il convient de les organiser afin qu’elles puissent être reconnues comme des partenaires fructueux en matière de coopération. 


Présentant l’additif 1 du rapport sus-mentionné contenant les remarques du Conseil des Chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies (CCS), M. Mezzalana s’est félicité de ce rapport qui note les contributions de la société civile autres que les ONG et le secteur privé (OCS)  en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire.  Au niveau des pays, a-t-il ajouté, les OCS constituent un élément important permettant d’assurer la cohésion sociale notamment dans les pays qui ont connu une crise.  Il s’est dit conscient de la nécessité d’encourager le dialogue avec les OCS et de trouver les moyens de leur permettre de concourir à la réalisation des buts et objectifs de l’ensemble du système des Nations Unies.  Il a rappelé qu’un certain nombre d’organisations du système ont participé au renforcement des capacités des OCS, notamment dans les pays en développement.  Les relations entre le CCS et l’OCS sont importantes, a-t-il conclu, en regrettant que le rapport n’ait pas tenu compte de manière plus pertinente des efforts du CCS pour améliorer les relations entre les Nations Unies et les OCS. 


Déclarations


M. VICENTE VALLENILLA (Venezuela) a déclaré, en s’exprimant au nom des pays membres du Groupe des 77 et de la Chine, que les questions relatives au développement durable et à la coopération technique en matière économique sont de grande importance pour les pays en développement.  Le Groupe des 77 et de la Chine regrette les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement.  Les rapports présentés par le Secrétaire général montrent que l’appui apporté aux pays en développement en matière économique et financière a été très insuffisant tout au long de la décennie écoulée.  Ceci est prouvé par la baisse de la plupart des indicateurs de développement.  Nous regrettons que la plupart des engagements pris au cours des grandes conférences internationales en matière de coopération n’aient pas été tenus. 


Le Groupe des 77 et de la Chine tient à affirmer l’importance du respect des objectifs de développement définis par les pays en développement eux-mêmes.  Concernant les questions du Dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale, et de la nécessité du respect de la diversité culturelle, la Déclaration adoptée par l’UNESCO sur la question montre clairement que l’épanouissement des cultures doit être une partie fondamentale des stratégies de développement.  Nous demandons à l’ONU, et notamment à son Département de l’information, de renforcer les actions visant à promouvoir le respect et la connaissance des différentes sensibilités et des différents points de vue culturels, ceci étant  indispensable à la création d’un dialogue mondial fructueux sur les questions économiques, sociales et politiques.  Le Groupe des 77 et de la Chine accueille à cet égard avec satisfaction la prochaine tenue de la seconde session du Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat.


S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, M. TOMAS CHRISTENSEN a commenté les points b) et d) des débats sur le développement durable et la coopération économique internationale.  Il s’est félicité du rapport du Secrétaire général sur l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale.  L’Union européenne, a-t-il précisé, constate que ces pays sont arrivés à des stades différents de développement.  A cet égard, il s’est inquiété du fait que de nombreux pays ne profitent pas des opportunités offertes par la mondialisation.  En novembre prochain, a-t-il souligné,  une décision sur l’élargissement de l’Union sera prise pour permettre à de nouveaux pays de devenir membre en 2004, si leurs conditions économiques le permettent.  L’élargissement contribuera au développement des nouveaux Etats membres, mais aussi des nouveaux voisins de l’Union européenne.  Au delà des nouveaux voisins se trouvent des pays en transition moins développés et qui connaissent de réels problèmes en matière de pauvreté.  Pour profiter de toutes les opportunités de développement les pays en transition doivent se doter de politiques macroéconomiques saines, promouvoir la primauté du droit, la stabilité et la sécurité nationales, ainsi que la mise en place d’un environnement privilégiant la transparence.  Il faut aussi des programmes d’assistance et de renforcement des capacités et c’est un domaine auquel l’Union européenne souhaite accorder une priorité. 


Par ailleurs, il a salué le rapport sur la participation de la société civile autre que les ONG et le secteur privé (OCS) au renforcement de la coopération économique internationale.  Il s’est félicité du rôle des OCS en tant que partenaires de l’élaboration de programmes de coopération et d’assistance et leur soutien inestimable pour aider le système des Nations Unies à atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de coopération économique internationale au service du développement et de la lutte contre la pauvreté


M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a déclaré que la relance du Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat (le Dialogue) devait viser à soutenir la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey et de la Déclaration de Johannesburg.  Le Mexique tient à ce que ce Dialogue remplisse les fonctions de concertation et de coopération indispensable à la mise en œuvre des accords et des engagements du Consensus de Monterrey.  Le Dialogue devrait donner aux Etats Membres et aux autres parties prenantes l’opportunité d’affiner les concepts élaborés à Monterrey.  Nous pensons aussi que tous les organes intergouvernementaux pertinents devraient s’atteler au suivi de Monterrey. 


Le Mexique compte sur une collaboration accrue entre le Secrétariat et les Etats pour faire du Dialogue de haut niveau le cadre d’échanges interactifs ouverts à tous les acteurs du développement.  A notre avis, les rencontres de printemps du mois d’avril entre l’ECOSOC, la Banque mondiale, le FMI et l’OMC, et les débats qui ont lieu au sein de l’Assemblée générale à l’automne devraient permettre d’assurer un suivi concerté de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et des engagements relatifs au développement durable.  Les thèmes débattus au cours de ces rencontres pourraient tous être inclus dans le Dialogue, qui se déroulerait ainsi en deux étapes complémentaires.


M. YURIY N. ISAKOV (Fédération de Russie) a souligné la nécessité de fournir un mécanisme de suivi aux activités qui font suite aux grandes conférences; d'autre part, le dialogue de haut niveau devrait assurer la coordination des activités s'inscrivant dans le cadre de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement.  Il a fait sienne la proposition du Secrétaire général de tenir une réunion de trois jours au niveau intergouvernemental avec un débat interactif en présence de toutes les parties prenantes, ainsi que des tables rondes sur toutes les questions relatives au financement du développement.  Il a formé le vœu que la prochaine réunion de printemps entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods soit l’occasion de mettre en œuvre des modalités de partenariats et de partager les tâches entre les différents partenaires et que l’on établisse des liens avec la réunion entre la Banque mondiale et le Fonds monétaire international.  Compte tenu des différents degrés de développement des pays en transition, la coopération internationale devrait considérer comme prioritaires les pays ayant les plus grands besoins en matière de restructuration de l’économie, de mise en place d’une économie de marché, de renforcement du système bancaire et des investissements étrangers directs. 


M. TALBOT (Guyana) a déclaré que le Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat devrait être destiné à renforcer les engagements pris à Monterrey, qui ne doivent pas être renégociés à travers ses débats.  Le Dialogue doit servir à évaluer la mise en œuvre des engagements du Consensus de Monterrey tout en servant aussi à une élaboration constante des mesures de mise en œuvre.  Le Dialogue pourrait aussi identifier les domaines qui ont besoin d’un renforcement de la coopération interinstitutions dans la perspective de la promotion de la cohérence et d’une certaine consistance dans les politiques et systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux.  Les modalités qui ont été utilisées avec succès lors de la préparation de la Conférence de Monterrey pourraient être réutilisées pour l’organisation du Dialogue, et des efforts devraient être déployés pour qu’il se tienne au plus haut niveau possible, notamment en y faisant participer des ministres et les dirigeants des institutions financières et commerciales internationales.


Evoquant le rapport sur le Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, M. YUSRA KHAN (Indonésie) s’est dit conscient de la nécessité de poursuivre ce Dialogue.  Dans le contexte des nouvelles dimensions du suivi du Consensus de Monterrey, pour donner un nouvel élan à l’économie mondiale.  Seuls le dialogue et le partenariat nous permettront de résoudre les questions et problèmes auxquels nous avons à faire face, au-delà des intérêts particuliers.  Il s’agit d’encourager les complémentarités et les synergies entre les différents partenaires de la coopération internationale.  Nous avons besoin de structures appropriées et durables qui puissent renforcer la participation de toutes les parties prenantes pour nous aider à réaliser nos aspirations communes de paix et de développement en vue de promouvoir la coopération économique internationale au service du développement.  Et, pour ce faire l’Organisation des Nations Unies est la mieux placée.  Il faut également une préparation et une stimulation nationales et régionales pour promouvoir ce dialogue et apporter une contribution à ce processus. 


M. ABDULLAH AL-SHEKAILY (Oman) a estimé que l’existence d’un dialogue Nord-Sud pourrait favoriser la discussion et la mise en œuvre de la demande faite par le Groupe des 77 et de la Chine, qui souhaite que les pays en développement aient la possibilité de participer aux rencontres organisées par les organisations qui, actuellement, regroupent essentiellement les pays industrialisés.  Le Gouvernement d’Oman est convaincu que la tenue d’un Dialogue au niveau le plus pertinent, pourrait favoriser la mobilisation des énergies et des volontés nécessaires à la bonne application des plans d’action et des engagements des grandes conférences internationales.  Oman travaille déjà, de manière fructueuse, avec les Etats de sa région, à travers les mécanismes existant au sein d’institutions régionales ou sous-régionales.  Nous demandons aux pays industrialisés d’aider les pays en développement à mieux s’intégrer à la mondialisation et à ses échanges commerciaux.


Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) a déclaré que le développement durable est le défi ultime de la mondialisation et d’une distribution plus équitable des richesses du monde.  Elle a regretté le retard accusé par les pays subsahariens du fait des conséquences de conflits armés, de la pandémie du VIH/sida mais aussi du manque de ressources et de compétences.  Afin de développer la croissance de manière durable, des ressources additionnelles pour renforcer l’économie dans le monde sont nécessaires et dans ce contexte l’intégration des pays en transition est très importante.  Promouvoir le développement du secteur privé, a-t-elle ajouté, permet d’attirer l’investissement étranger et de faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale.  Cette intégration ne peut réussir que si elle est bénéfique non seulement aux citoyens de ces pays, mais aussi à leurs partenaires commerciaux.  Elle a formé le vœu que toutes les parties prenantes puissent participer au Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat et que l’ECOSOC soit l’articulation privilégiée de ce dialogue.  Elle a également appuyé la récente Déclaration de l’UNESCO sur la préservation de la diversité culturelle qui atteste le rôle clef de la culture dans tout programme de développement.  


Mgr RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) a évoqué le rapport sur la culture et le développement et a précisé que les principes qui doivent inspirer l’UNESCO dans son action visant à éradiquer la pauvreté et promouvoir les technologies de l’information et de la communication au service du développement, doivent reposer sur la reconnaissance de la dignité humaine, la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le respect des différences culturelles et l’égalité.  Il a appelé à l’élaboration d’une culture mondiale de la solidarité.  Il a formé le vœu que ces débats sur la culture de la paix, le dialogue entre les civilisations et la protection de l’héritage culturel de l’humanité se poursuivent en rappelant les propos de Jean Paul II qui a souligné la voie incontournable que représentent les Nations Unies pour nous guider vers une civilisation moderne et la paix mondiale.   


M. OVIDIU IERULESCU (Roumanie) a estimé que le passage des Etats d’Europe centrale du statut d’économies en transition à celui de pays membres de l’Union européenne montre clairement que, couplée à une économie de marché, la démocratisation est une voie qui mène vers le succès.  Le défi qui se pose désormais à la Roumanie est celui du développement de son secteur privé.  Ceci sera possible par la poursuite des programmes de privatisation et par la création de nouvelles entreprises.  Ces deux types de programmes ont permis aux initiatives privées de générer 67% du PNB de notre pays au cours l’année 2001.  Nous sommes conscients que les investissements étrangers directs (IED) continueront de jouer un rôle important dans la croissance des économies en transition.  En collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), notre pays compte organiser, au début de l’année 2003, sa deuxième table ronde nationale sur la promotion des IED.  Après cette rencontre, nous pourrions envisager l’organisation d’un atelier régional sur la question, réunissant la plupart des pays à économie en transition.


Evoquant la question de l’intégration des économies en transition dans l’économie mondiale, M. ALEG IVANOU (Bélarus) a souligné les difficultés rencontrées par son pays qui, de 1996 à mi 2001, n’a pratiquement bénéficié d’aucune aide nouvelle de la part des institutions financières internationales.  Il a évoqué les problèmes rencontrés par les économies en transition de l’Europe de l’Est après la crise qui a frappé la Fédération de Russie en 1998.  Il a rappelé les efforts de son pays en matière de développement, comme en témoigne l’adoption par décret présidentiel, le 8 août 2001, d’un Programme de développement économique et social.  Il a regretté que la part des économies en transition ne représente que 7 à 8 % du commerce mondial.  Il a évoqué les difficultés que rencontrent les pays en transition pour financer leurs réformes et attirer des investissements étrangers directs.  Aussi le Bélarus estime-t-il qu’il faudrait promouvoir une mondialisation plus équitable, en tenant compte des attentes et des besoins des plus défavorisés. 


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a déclaré que si la communauté internationale veut vraiment voir se réaliser les Objectifs de développement du Millénaire, elle devrait accorder une attention particulière au suivi du Consensus de Monterrey en créant de nouveaux partenariats destinés à mobiliser les fonds et ressources dont la mise en oeuvre des engagements de Monterrey a besoin.  Bien que le débat de haut niveau de l’Assemblée générale et la rencontre entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods soient des moments propices aux échanges, le Japon tient à souligner que l’ONU devrait assurer le suivi de Monterrey à travers d’autres forums, notamment la Deuxième Commission  et l’ECOSOC, qui pourraient jouer un rôle plus important que celui qu’ils assument aujourd’hui.  A cet égard, notre délégation se réjouit de la tendance allant dans le sens de la consolidation des résolutions relatives aux questions de politique macroéconomique qui sont liées au suivi de fond de la Conférence de Monterrey. 


Le Japon est d’avis que le Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat doit se tenir tous les deux ans.  Il devrait avoir lieu après la rencontre de printemps entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods et avant les travaux de la Deuxième Commission.  La Commission pourrait, pour sa part, avoir un examen approfondi de la question du Dialogue en suspendant le cours normal de ses travaux.  Ensuite, le Japon tient à ce que le caractère pleinement participatif adopté lors de la Conférence de Monterrey soit maintenu dans la tenue du Dialogue, en terme de participants et d’ordre du jour.  A notre avis, le Dialogue devrait faire une évaluation de la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey, et enfin, nous pensons que les résultats du Dialogue devraient être présentés sous la forme d’un résumé du Président et non pas comme un texte négocié par les délégations.


M. SUSHMIL KUMAR SHINDE (Inde) a fait observer que la croissance moyenne des pays en développement n’a été que de 4,5% par an au cours des années 90, bien loin de l’objectif de 7%.  Même si la pauvreté a diminué, 1,2 milliard d’habitants vivent toujours dans la pauvreté absolue.  Il a évoqué les difficultés que rencontrent ces pays pour exporter leurs produits face aux barrières tarifaires.  Les acquis de la communauté internationale en matière de développement devront augmenter si nous voulons garantir aux générations futures un avenir sans faim, sans maladie et sans pauvreté.  Il a salué la portée des Sommets de Monterrey et de Johannesburg, mais aussi du Sommet de l’enfance.  Il a néanmoins regretté que ces grands rendez-vous aient retenu l’attention de la communauté internationale aux dépens des consultations sur le projet de stratégie de développement.  Il a rappelé que les délibérations sur le Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, ont lieu dans le cadre d’un mandat émanant de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement.  C’est pourquoi, nous appuyons un mécanisme de suivi efficace qui soit orienté vers des résultats avec la participation de tous les partenaires concernés.  Il s’est déclaré favorable à la tenue de débats répartis sur deux jours avec une déclaration finale qui mettrait en évidence la volonté de la communauté internationale de répondre à ces questions. 


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