AG/EF/397

LA PRIORITE DU SOMMET MONDIAL SUR LA SOCIETE DE L’INFORMATION DE 2003 ET 2005 DEVRA ETRE DE REDUIRE LA FRACTURE NUMERIQUE NORD-SUD

16/10/02
Communiqué de presse
AG/EF/397


Deuxième Commission

11e séance - après-midi


LA PRIORITE DU SOMMET MONDIAL SUR LA SOCIETE DE L’INFORMATION DE 2003 ET 2005 DEVRA ETRE DE REDUIRE LA FRACTURE NUMERIQUE NORD-SUD


“Avec 19% de la population de la planète, les pays industrialisés comptent cependant 91% des utilisateurs de l’internet”, a noté cet après-midi, en parlant de la fracture numérique, devant la Deuxième Commission, le Président du Comité préparatoire du Sommet mondial sur la société de l’information qui aura lieu respectivement en 2003 à Genève, en Suisse, et en 2005, à Tunis, en Tunisie. 

La révolution digitale, qui avait fait espérer un développement accéléré des conditions sociales et économiques des pays en développement, n’a pas tenu ses promesses, et le premier objectif du Sommet mondial devra être de trouver les moyens de réduire la fracture numérique qui existe entre les pays du Nord et ceux du Sud et qui continue de s’élargir, a estimé M. Adama Samassekou.


Représentant le pays coorganisateur du Sommet mondial, la délégation de la Suisse a déclaré que cette rencontre devra rassembler tous les acteurs: Etats, ONG, secteur privé, et société civile, en vue de forger un consensus mondial et une volonté collective afin de recueillir les avantages des technologies de l’information et de la communication (TIC) et de les mettre au service de la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire.  Approuvant la nécessité de faire participer les divers acteurs économiques, sociaux et politiques à la préparation et à la tenue du Sommet, le représentant de la Tunisie, dont le pays accueillera la deuxième partie de cette rencontre en 2005, a attiré l’attention des délégations sur le projet de résolution que son pays et la Suisse soumettront à la Commission au cours de cette session.  La Tunisie, a ajouté le représentant, est convaincue que le Sommet mondial permettra de renforcer les schémas de coopération pour promouvoir la réduction de la fracture numérique Nord-Sud.


Pour la représentante du Brésil, les TIC ont montré la force de leur impact à la fois dans les domaines économiques et politiques.  Au Brésil, a-t-elle précisé, la démocratie a été renforcée par l’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication.  Au cours du premier tour du scrutin présidentiel qui vient d’avoir lieu, les 95 millions d’électeurs brésiliens ont pu voter par ordinateur, le résultat du scrutin étant, pour sa part, connu moins de 24 heures après la fermeture des bureaux de vote.  Les délibérations et les décisions du Sommet mondial devront prendre en compte les positions de tous les Etats, et ne devront pas seulement se baser sur des considérations d’ordre


commercial, a dit la représentante.  Intervenant sur les objectifs du Sommet, la délégation des Etats-Unis a prévenu que son pays n’accepterait aucune tentative visant à contrôler le contenu des informations circulant sur l’internet.  Les Etats-Unis sont pour un Sommet qui mettrait l’accent sur la sécurité des réseaux et de leurs contenus, et sur le renforcement des capacités humaines et des infrastructures.


Outre l’examen des questions liées au processus préparatoire du Sommet mondial sur la société de l’information, la Deuxième Commission a débattu, dans le cadre de la science et de la technique au service du développement, de l’appui à apporter dans ce domaine aux pays du Sud.  En début de séance, la Commission a d’autre part entendu une présentation par le Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, du projet de résolution relatif aux préparatifs de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transport, prévue du 28 au 29 août 2003 à Almaty au Kazakhstan.


Outre les délégations citées ci-dessus, les représentants des Etats Membres dont les noms suivent ont pris la parole:  Pakistan, Fédération de Russie, Inde, Roumanie, Chili, Suriname et Egypte. La Commission a aussi entendu les représentants de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de l’Organisation internationale du travail (OIT), et de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), ainsi que le Coordonnateur exécutif du Sommet mondial sur la société de l’information, le Directeur de la Division de l’appui et de la coordination du Conseil économique et social, et le représentant du Corps commun d’inspection de l’ONU.


La Commission économique et financière poursuivra ses travaux demain, jeudi 17 octobre, à 10 heures.     


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE: PREPARATIFS DE LA REUNION MINISTERIELLE INTERNATIONALE SUR LA COOPERATION EN MATIERE DE TRANSPORT DE TRANSIT


Présentation de projet de résolution A/C.2/57/L.2


Mme ILEANA VILLALOBOS Venezuela) a présenté, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, un projet de résolution relatif aux “Préparatifs de la Réunion ministérielle internationale sur la coopération en matière de transit” (A/C.2/57/L.2).  Aux termes de ce projet de texte soumis à l’adoption de la Deuxième Commission, l'Assemblée générale accepterait avec reconnaissance l'offre généreuse du Gouvernement de la République du Kazakhstan d'accueillir la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et de transit et des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de développement sur la coopération en matière de transport de transit. 


Aux termes du texte introduit par le représentant du Venezuela, l'Assemblée déciderait que la Conférence se tiendra les 28 et 29 août 2003 à Almaty, et elle déciderait que le comité préparatoire intergouvernemental à composition non limitée de la Conférence tiendra deux sessions, et que la sixième Réunion d'experts gouvernementaux des pays en développement sans littoral et de transit et de représentants d'organismes de financement et de développement sur la coopération en matière de transport de transit, qui doit se réunir du 23 au 27 juin à New York, servira de première session et s'occupera des questions de fond et des questions d'organisation, notamment celles concernant l'élection des membres du bureau et les modalités de la Conférence, et que la Réunion de hauts fonctionnaires qui doit se tenir du 25 au 27 août 2003 servira de deuxième session.


Aux termes du projet de résolution adopté par la Deuxième Commission, l'Assemblée générale déciderait en outre que le bureau du comité préparatoire intergouvernemental sera composé de dix représentants d'Etats Membres, élus selon le principe d'une représentation géographique équitable, et elle désignerait le Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral, les petits Etats insulaires en développement comme Secrétaire général de la Conférence.  Selon le projet de résolution, l'Assemblée demanderait à toutes les organisations et organes des Nations Unies, et notamment au Secrétariat de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement et aux commissions régionales, ainsi qu'aux organismes internationaux de financement, en particulier la Banque mondiale, de fournir tout l'appui technique et de fond nécessaire au processus préparatoire et à l'organisation de la Conférence ministérielle internationale.


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE: SCIENCE ET TECHNIQUE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT (A/57/71-E/2002/52 ET A/57/71-E/2002/52/ADD.1, A/C.2/57/2 ET A/56/370 ET A/56/370/ADD.1)


Déclarations


M. ADAMA SEMASEKOU, Président du Comité préparatoire du Sommet mondial sur la société de l’information, a déclaré que les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) ont radicalement changé la vie des peuples au 21ème siècle.  La société de l’information permet théoriquement à chaque individu de produire, traiter et distribuer l’information sans limites de temps ou d’espace.  On a longtemps cru que cette révolution permettrait un meilleur partage des bénéfices qu’elle génère entre les pays des hémisphères Nord et Sud.  Mais malheureusement, les Etats du Sud ont été placés en marge de cette évolution, les pays riches totalisant à ce jour à l'échelle planétaire plus de 90% des utilisateurs de l’internet.   La réduction de la fracture numérique et le souhait d’un meilleur partage des richesses culturelles et matérielles ont conduit l’Assemblée générale à convoquer le Sommet de la société mondiale de l’information, qui se déroulera en deux phases, en Suisse en 2003 et en Tunisie en 2005.  Comme les précédents grands sommets mondiaux, celui-ci adoptera un plan d’action et un programme de travail.  Le débat sur la réduction de la fracture numérique fournira l'occasion d’associer les Etats, les ONG, la société civile et le secteur privé.  Il appartient aux organisations intergouvernementales de définir les normes et les techniques de l'information et de la communication.  Tandis que le secteur privé devra pour sa part fournir les équipements et réseaux nécessaires, la société civile pourrait quant à elle être en charge des contenus tout en y travaillant avec les gouvernements.


Le Sommet traitera, entre autres, des aspects juridiques et de sécurité liés aux TIC, des applications et des contenus et des rôles spécifiques que pourront jouer les femmes et les jeunes dans la nouvelle société mondiale de l’information.  Des conférences préparatoires régionales sont prévues en Afrique, Asie, Europe et Amérique latine.  Concernant l’organisation du Sommet, le Bureau du Comité préparatoire a été élu, et sa première session s’est tenue à Bamako, au Mali.   Le consensus mondial sur le développement durable et les potentialités offertes par les TIC permettent d’espérer que la société mondiale de l’information sera une société de communication, prélude à un nouveau dialogue mondial.


M. PIERRE GAGNIER (Secrétaire exécutif du Sommet mondial sur la société de l’information) a déclaré que la première réunion préparatoire a été un succès, car elle a permis d’arrêter un règlement intérieur très utile et de donner l’occasion aux participants d’engager des échanges de fonds sur les thèmes et contenu du futur sommet.  Il a précisé que  142 Etats Membres ont participé à cette première réunion préparatoire.  Il  s’est félicité du travail engagé qui a permis, sous la présidence de l’Ambassadeur mexicain, d’avancer dans la définition des principes et contenu du processus préparatoire.  Il a également précisé que la seconde

réunion préparatoire aura lieu à Genève, du 17 au 28 février 2003, et que nous attendons des propositions concrètes de chaque partie prenante qui devront figurer dans un projet de plan d’action pour le sommet.  Car, la deuxième réunion préparatoire se concentrera sur la présentation d’un Plan d’action et d’une Déclaration de principe.  La troisième session préparatoire est prévue pour septembre 2003, alors que des réunions régionales se seront tenues d’ici là.  A titre d’illustration, il a précisé que la prochaine réunion régionale se tiendra à Bucarest du 7 au 9 novembre prochain.


D’autres réunions régionales, l’une pour l’Asie et l’autre pour l’Amérique latine se tiendront en janvier prochain.  Diverses organisations internationales auront la possibilité de nous communiquer leurs observations.  Evoquant le projet de budget du futur sommet mondial, il s’est félicité des contributions fournies par un certain nombre d’Etats, ce qui permet désormais à la situation financière de mieux se présenter.  En conclusion, il a invité les parties prenantes qui, à l’heure actuelle, ont pris des initiatives intéressantes dans le domaine des technologies de l’information et de la communication aux niveaux national, régional et international, de collaborer avec le sommet mondial pour lui permettre de bénéficier de leurs expériences respectives. 


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de soutien et de coordination du Conseil économique et social (ECOSOC), a rappelé que le Secrétaire général a mis sur pied une équipe de travail sur les TIC, il y a un an.  Composée de membres du secteur privé, de représentants d’ONG et de ceux de groupes de la société civile, cette équipe a beaucoup travaillé en vue de constituer des réseaux régionaux ou nationaux sur la question des TIC.  Toutes les Commissions régionales de l’ONU et les banques de développement régionales participent également aux travaux de ce groupe de travail, qui touchent des domaines aussi divers que le renforcement des capacités humaines ou la création d’entreprises. 


L’Equipe de travail sur les TIC a décidé de mettre tous les réseaux régionaux qu’elle a aidés à créer au service de la préparation du Sommet mondial sur la société de l’information.  L’Equipe de travail a elle-même fait appel à l’ancien Président du Costa Rica, pour l’aider à mieux préparer les projets de Plan d’action et de Déclaration qui pourraient être adoptés à l’issue du futur Sommet.  Le Secrétaire général participe pleinement à la préparation du Sommet, qui est appuyé dans tous les domaines, par les Nations Unies.  L’ONU veillera à ce que le Sommet bénéficie de tout l’appui politique nécessaire à  sa réussite et à celle de la mise en œuvre des décisions et recommandations qui seront adoptées en Suisse et en Tunisie.


Présentant le rapport du Corps commun d’inspection intitulé “appui du système des Nations Unies à la science et à la technologie en Amérique latine et dans les Caraïbes, M. HOMERO LUIS HERNANDEZ (inspecteur du Corps commun d’inspection) a précisé qu’il a pour but d’examiner les progrès réalisés dans ce domaine conformément aux résolutions et programmes d’action adoptés ces vingt dernières années par les organismes des Nations Unies.  Il a rappelé que ce rapport, le troisième de ce type, intervient après celui destiné à l’Afrique en 1994 et celui se rapportant à l’Asie et au Pacifique en 1995.  La science et la technique, a-t-il insisté, peuvent aider les pays du Sud à faire face plus efficacement aux défis qui les confrontent.  Il a salué l’engagement du Groupe des huit lors du Sommet d’Okinawa en juillet 2001, au Japon, de réduire le fossé numérique entre le Nord et le Sud.  Le présent rapport, a-t-il dit, évalue dans quelles mesures les déclarations politiques des Etats Membres se sont effectivement matérialisées sur le terrain et si elles ont eu un impact positif sur leurs bénéficiaires.  En dépit de conclusions positives dans l’ensemble, il existe encore des carences au sein de certaines institutions des Nations Unies, comme par exemple la suppression de certaines institutions décisives dams le domaine de la technologie de l’information et de la communication.


Mme ILEANA VILLALOBOS (Venezuela) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que les pays en développement ont besoin de ressources humaines fonctionnelles et d’infrastructures viables pour pouvoir accueillir les investissements dont ils ont besoin.  La mise en valeur des connaissances et des capacités scientifiques et technologiques modernes dans ces pays est donc une des conditions sine qua non de leur développement.  Il faudrait donc veiller à assurer des transferts de technologies constants et prévisibles du Nord vers le Sud.  L’ONU peut jour un rôle d’incitation et de coordination sur cette question.  La promotion de la science et de la technologie devrait aboutir à celle de petites et moyennes entreprises mettant en valeur les connaissances et les techniques acquises à travers les transferts de connaissances générés par les activités des organismes de l’ONU.  La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a joué un rôle crucial dans ce domaine pendant de longues années.  Le Groupe des 77 et de la Chine tient à l’en remercier. 


Nous tenons aussi à souligner que nous estimons crucial le rôle que joue la Commission de la science et de la technique au service du développement dans la préparation du Sommet mondial de la société de l’information.  Les avantages que peuvent apporter les TIC à la promotion du développement sont en effet indiscutables, et notre Groupe de pays aimerait que les ressources du système de l’ONU destinées à la réduction de la fracture numérique soient revues à la hausse.  Nous demandons que la CNUCED reçoive les ressources dont elle a besoin pour mieux appuyer les pays en développement dans de nombreux domaines du développement, du commerce et de la production.  Le Groupe des 77 et de la Chine pense aussi que le renforcement de la coopération internationale permettrait d’élargir les compétences endogènes des pays en développement dans le domaine des TIC.  Nous demandons que les pays développés donnent aux pays du Sud un meilleur accès aux innovations qui se produisent dans les domaines des technologies de pointe, et notamment de celles liées à l’information et au commerce électronique. 


M. JENÖ C. STAEHELIN (Suisse) a souligné la nécessité de rétablir les liens entre chaque société et notamment les communautés les plus défavorisées.  Il a salué les initiatives intéressantes lancées dans différents contextes pour favoriser la promotion de ces technologies auprès des pays en développement.  Il a estimé qu'il fallait entreprendre une action concertée de tous les acteurs pour promouvoir ces technologies et obtenir un consensus mondial permettant de mettre les avantages que procurent les technologies de l’information et de la communication au service des objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire.


Il est temps, a-t-il par ailleurs ajouté, de travailler à l’adoption d’un Plan d’action et d’une Déclaration de principe d’ici 2003 pour mettre ces technologies au service de la communauté internationale dans son ensemble.  Se félicitant de la tenue des réunions régionales, il a émis l'espoir que l’on s’efforcera de faire figurer les conclusions de ces réunions dans un document unique, et que l’on intensifiera la coopération entre les Nations Unies, l’Union internationale des Télécommunications et toutes les autres organisations qui peuvent d’une manière ou d’une autre contribuer au succès du futur Sommet mondial sur la société de l’information.  En conclusion, il a précisé que des travaux préliminaires ont montré que quelques thèmes ont d’ores et déjà reçu le soutien quasiment unanime de la communauté internationale, dont l’éducation et la formation, mais aussi la mise en valeur de la diversité culturelle et de la pluralité linguistique de la société de l’information.  Car, a-t-il insisté, il ne suffit pas d’avoir un ordinateur, il faut aussi disposer des outils intellectuels pour pouvoir mettre en valeur le potentiel offert par les nouvelles technologies. 


M. MUHAMMAD HASSAN (Pakistan) a déclaré que le Sommet mondial sur la société de l’information devrait promouvoir l’accès aux TIC en recommandant l’élimination de toutes les barrières qui existent sur les transferts de technologies du Nord vers le Sud.  Le Sommet devrait proposer des mesures à moyen et long terme destinées à aider les pays en développement à s’équiper des infrastructures dont ils ont besoin pour bénéficier de TIC fonctionnelles.  Le Sommet devrait arrêter des programmes de renforcement des capacités humaines, d’éducation et de partage des expertises et des connaissances.  La science et la technologie sont au centre des stratégies de développement de notre pays.  Mais nous aimerions proposer que

l’ONU renforce le rôle de la Commission de la science et de la technique au service du développement, comme cela a été recommandé par l’ECOSOC, qui a demandé que les sessions de cette Commission se tiennent désormais chaque année.  Le Pakistan demande aussi que la CNUCED bénéficie de plus de ressources, en vue de mieux promouvoir la science et la technologie.  Nous demandons d’autre part une réévaluation des Accords de propriété intellectuelle liés au commerce (TRIPS), en vue de faciliter l’acquisition de technologies par les pays en développement.


M. EVGENY A. STANISLAVOV (Fédération de Russie) a déclaré que le futur Sommet mondial sur la société de l’information a pour but d’examiner les différents aspects de la société de l’information et qu'il ne devra pas s’en tenir à des débats techniques, mais s’efforcer plutôt de définir le vaste domaine d’action de ces technologies.  Il a souligné l’importance d’utiliser au mieux les potentiels offerts par ces technologies au service du développement durable.  Il semble, a-t-il ajouté, qu’il faille équilibrer les défis et les potentialités nouvelles de ces technologies.  Il a rappelé que son pays est doté d’une expérience très intéressante en matière d’introduction dans les pays en développement de technologies de l’information.  Il s’est félicité des conclusions de la première réunion préparatoire et de la multiplication des réunions régionales en formant le vœu qu’elles puissent apporter une contribution concrète aux débats du futur Sommet.  Il a également suggéré le recours à toutes les opportunités qu’offrent le secteur privé et la société civile en ce domaine.


M. SUSHMIL KUMAR SHINDE (Inde) a souligné l’importance de la science et de la technologie comme un déterminant critique du développement.  C’est pourquoi, a-t-il ajouté, l’Inde a fait des efforts pour améliorer la qualité des institutions scientifiques et technologiques, la promotion et la formation.  Il a précisé que l’investissement de l’Inde dans le domaine de la recherche est passé de 2 millions de dollars, en 1960, à 2 milliards de dollars, en 1996.  Soulignant les inégalités entre le Nord et le Sud, il a également rappelé qu’en 1998, les 29 pays de l’OCDE ont dépensé plus de 520 milliards de dollars dans le domaine de la recherche et du développement - somme qui dépasse la production cumulée des 30 pays les plus pauvres de la planète - et ont ainsi produit 91% des brevets.  Dans ce contexte, il a estimé qu’une réforme du régime de propriété intellectuelle pourrait mettre fin à une certaine discrimination à l’égard des pays en développement en matière de transfert des compétences. 


Dans le même ordre d’idées, il a souhaité que la communauté internationale s’applique à promouvoir la recherche de technologies qui puissent aider au développement de la qualité de vie tout en respectant les principes éthiques.  A cet effet, il a tout particulièrement souligné le rôle vital des technologies de l’information et de la communication, mais aussi les opportunités qu’offre la biotechnologie notamment à destination de l’agriculture.  Il s’est félicité de la tenue l’année prochaine au Chili du premier Forum mondial sur la biotechnologie ainsi que de la décision de l’ECOSOC de tenir des réunions annuelles de la Commission de la science et de la technologie.  Il a également salué la tenue, du 27 au 30 octobre prochain, de la première conférence de haut niveau Sud-Sud sur la science et la technologie, qu’il a définie comme un témoignage des efforts des pays en développement pour encourager leurs institutions à promouvoir ces technologies. 


M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) a déclaré que les TIC sont devenus un des outils les plus puissants de développement social et économique dont la communauté internationale ait jamais bénéficié.  Le prochain Sommet de la société mondiale de l’information devra avoir pour premier objectif de réduire la fracture numérique qui existe entre pays nantis et pays en développement et en transition.  La Roumanie accueillera dans trois semaines à Bucarest une conférence ministérielle paneuropéenne qui s’inscrit dans la préparation du Sommet mondial.  Cette rencontre comprendra un certain nombre d’ateliers, dont un destiné au rôle des médias de masse.  La Roumanie est heureuse à cet égard que le Département de l’information de l’ONU transmette à l’opinion publique le contenu des débats de la Commission consacrés à la préparation du Sommet de la société mondiale de l’information.  Nous espérons que la conférence de Bucarest contribuera au succès des rencontres de haut niveau de Genève et de Tunis.


M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili)a rappelé que son pays accueille, du 9 au 12 décembre 2003, le premier Forum mondial de la biotechnologie, une science qui présente de nombreux avantages pour l’agriculture en général et pour les pays en développement en particulier.  Au cours des trente dernières années, a-t-il précisé, la biotechnologie a connu une évolution sans précédent qui lui a permis de s’affirmer, aux côtés des technologies de l’information et de la communication, comme un des piliers de l’économie du savoir.  Les progrès spectaculaires auxquels nous assistons ont amené de nombreux pays à moderniser leurs activités traditionnelles tout en créant de nouvelles industries et en offrant des possibilités sans précédent pour le développement économique et social des pays en développement.  Ces techniques, a-t-il insisté, peuvent être utilisées pour le bénéfice de l’humanité tout entière en respectant les principes éthiques.


Dans le domaine de la santé, a-t-il par ailleurs ajouté, la biotechnologie a réussi à diviser de moitié le nombre des maladies jusqu’alors incurables et a permis de réduire les coûts de la santé.  Les effets des nouvelles applications de la biotechnologie se font sentir dans l’économie des pays en développement et ont fait l’objet de nombreuses études.  D'ailleurs, cette question a même été inscrite parmi les principaux du Plan d’action adopté au Sommet de Johannesburg.  Il a émis le souhait que ce futur Forum puisse aboutir à des conclusions permettant à la communauté internationale de réduire les écarts entre les riches et les pauvres en matière d’application de ces techniques.


Mme IRMA LOEMBAN TOBING-KLEIN (Suriname), a déclaré, au nom des Etats de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que la CARICOM encourage les travaux de l’Equipe des Nations Unies sur les TIC.  Elle pense que le genre de coopération qu’elle promeut créera des opportunités pour la région des Caraïbes, en vue de lui permettre de mieux bénéficier des bienfaits de la science et de la technique.  Nous avons besoin notamment de renforcer nos capacités en vue de mieux pouvoir lutter contre la pandémie du VIH/sida dans les Caraïbes.  Les pays de la CARICOM se réjouissent d’autre part de la tenue annoncée d’une Conférence Sud-Sud sur la science et la technologie à Dubaï dans les Emirats arabes unis, à la fin de ce mois.  Les questions relatives aux défis technologiques qui confrontent les pays du Sud, et celles ayant trait à l’ordre du jour du premier Forum mondial sur les biotechnologies, prévu au Chili en décembre 2003, seront débattues à Dubaï.  La CARICOM est d’avis qu’en vue d’identifier les différents domaines dans lesquels la coopération Sud-Sud pourrait être renforcée, les organismes de l’ONU devraient étudier les expériences et les bénéfices qu’ont acquis les réseaux scientifiques et technologiques de la région d’Amérique latine et des Caraïbes. 


La CARICOM pense que les transferts de technologies Nord-Sud pourraient être facilités par des investissements étrangers directs (IED).  A cet égard, nous pensons que les IED pourraient favoriser le renforcement des capacités et pourraient s’accompagner de conditions permettant aux pays en développement de bénéficier d’exonérations vis-à-vis du cadre actuel des Accords de propriété intellectuelle liés au commerce (TRIPS).  Un allègement des termes des Accords TRIPS permettrait aux pays des Caraïbes de bénéficier de meilleurs transferts technologiques.


M. AHMED EL-SAID RAGAB (Egypte) a souligné la nécessité d’accorder une attention particulière aux besoins des pays en développement pour réduire le fossé numérique qui les sépare des pays développés.  Les études publiées par l'Assemblée générale et les organes pertinents dans ce domaine ont montré la nécessité de subvenir aux besoins en progrès technologiques des pays en développement à travers la négociation avec le secteur privé, notamment les multinationales informatiques afin d’obtenir leurs produits à des prix raisonnables pour les pays en développement.  Il s’est félicité de la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information et du processus préparatoire de ce Sommet.  Il a salué les efforts déployés par les gouvernements de la Suisse et de la Tunisie et de tous les pays qui ont ou vont abriter des réunions régionales pour la préparation de ce Sommet. 


Il a, par ailleurs, mis l’accent sur la nécessité pour le Sommet d’examiner les questions fondamentales soulevées par la société de l’information et qui figure à l’ordre du jour des débats.  A cet égard, il a évoqué les problèmes liés à la création de l’infrastructure, à l’ouverture des portes permettant à tous de tirer profit de la société de l’information de façon équitable, aux besoins des utilisateurs, à la préparation du cadre d’utilisation dans les domaines social, économique et de l’environnement et enfin à la technologie de communication et de l’information dans l’enseignement.  En conclusion, il a déclaré que l’examen de cette question doit se faire en tenant dûment compte de tous les aspects relatifs au développement et de tous les aspects concernant la politique en général, les questions sociales et culturelles en particulier. 


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a déclaré que l’un des bénéfices les plus visibles de l’usage des TIC s’était manifesté au Brésil dans le domaine de la vie publique.  La plupart des services gouvernementaux sont aujourd’hui accessibles en ligne, et les Brésiliens peuvent remplir leur déclaration d’impôt ou voter à travers leurs ordinateurs.  Durant le récent scrutin présidentiel, conduit presque entièrement de manière électronique, les 95 millions d’électeurs brésiliens ont pu, lors du premier tour, voter et avoir le résultat du scrutin en moins de 24 heures.  Le Brésil soutient donc l’organisation du Sommet de la société mondiale de l’information, qui doit être préparé de manière transparente, inclusive et démocratique.  Le succès de cet évènement sera mesuré dans sa capacité à réduire la fracture numérique qui existe aujourd’hui entre les pays industrialisés et les autres.  Toutes les décisions prises en matière de TIC et de gouvernance de l’internet doivent éviter de se limiter à des aspects purement commerciaux.  Les pays en développement doivent y avoir voix au chapitre, et l’esprit du Sommet doit rester orienté vers les impératifs du développement.


M. MOHAMED FAHDEL AYARI (Tunisie) a déclaré que la recherche scientifique et technologique constitue un apport solide au processus de développement.  C’est pourquoi, il est impératif de faciliter l’accès aux connaissances et aux technologies et leur transfert aux pays en développement à des conditions avantageuses afin de renforcer leurs capacités techniques, leurs aptitudes, leur productivité, et leur compétitivité sur le marché mondial.  Il est également important d’identifier les obstacles et les restrictions injustifiables qui entravent le transfert des technologies, y compris les technologies nouvelles et novatrices.  A cet égard, il a souligné le rôle important que devrait jouer la Commission de la science et de la technique, mais aussi du Groupe d’étude des technologies de l’information et de la communication  au service du développement, notamment dans la formulation de stratégies.   


Par ailleurs, le représentant de la Tunisie a précisé que son pays a accepté d’organiser la deuxième phase du Sommet mondial sur la société de l’information, en 2005, car il demeure convaincu que ce Sommet nous permettra de développer des schémas de coopération de nature à réduire l’écart numérique.  La Tunisie, a-t-il ajouté, a arrêté une stratégie en quatre axes, avec la modernisation des infrastructures de communication, l’aménagement de l’environnement réglementaire, le développement de ressources humaines et enfin la promotion d’une vision nouvelle de la coopération et du partenariat à l’échelle régionale et internationale.  Il a souligné la nécessité de la participation de tous les partenaires concernés, notamment la société civile et le secteur privé, pour permettre la pleine réussite de ce Sommet et assurer le désenclavement numérique d’une partie de la société.  En conclusion, il a attiré l’attention des délégations sur le projet de résolution tuniso-suisse sur le Sommet mondial sur la société de l’information et qui sera présenté pour approbation à la Deuxième Commission. 


Mme JANINE GUSTAFSON (Etats-Unis) a déclaré que le Sommet de la société mondiale de l’information devrait se concentrer sur la sécurité de l’internet, la mise en place d’un cadre juridique et le renforcement des capacités humaines. 

Les Etats-Unis n’accepteront cependant aucune tentative de vouloir imposer des mécanismes de censure ou de contrôle de l’information sur l’internet et ils tiennent à ce que soit respecté le régime des droits de propriété intellectuelle de certains contenus du web. 


Mme Caroline LEWIS (Organisation internationale du travail) a déclaré que les pays qui profitent de bons réseaux de communication jouissent d’une meilleure croissance économique et d’un meilleur accès aux marchés.  L’OIT est optimiste quant aux opportunités que procurent les nouvelles technologies en matière d’emploi.  Elle a notamment évoqué les opportunités qu’offrent les technologies d’information et de la communication (TIC) en matière de développement du travail à distance, dont profitent surtout les femmes.  Elle a noté que 5% de tous les emplois dans les services des pays développés pourraient être entrepris à partir de pays en développement grâce aux TIC.  Ces techniques peuvent être un outil de développement si elles sont bien liées à d’autres outils.  A titre d’illustration, elle a expliqué qu’elles permettent aux petites entreprises d’avoir accès aux marchés mondiaux.  Avec une bonne combinaison des politiques et des talents, certains pays peuvent faire des progrès considérables.  Elle s’est félicitée de la tenue du futur Sommet mondial sur la société de l’information en formant le vœu qu’il permette à la communauté internationale de formuler des stratégies pour réduire le fossé entre le Nord et le Sud.


M. OROBOLA FASEHUN (Directeur de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle) a déclaré que les sciences et les techniques ont constitué un élément déterminant de l’amélioration de la condition humaine et de conditions sociales difficiles.  Il a souligné la nécessité de promouvoir la protection de la propriété intellectuelle afin de mettre la créativité au service des progrès de la science et de la technique.  Il a évoqué les actions de l’OMPI pour aider les pays à améliorer leurs instances et mieux protéger la propriété intellectuelle.  Nous avons, a-t-il ajouté, lancé des projets d’automatisation dans plusieurs pays

africains et développé des systèmes d’information régionaux dans les pays des Caraïbes.  Il a évoqué tout particulièrement le projet WIPONET, réseau d’information mondial qui rassemble 300 bureaux de propriété intellectuelle à travers le monde.  Ce programme, a-t-il précisé, a pour objectif d’offrir un courrier électronique, des moyens d’échanges de données, des moyens de communication rapides, des sites internet et des supports de formation. 


M. RAMON OSIRIS BLANCO DOMINGEZ (République Dominicaine) a déclaré que son pays travaille au niveau national et régional à la réussite du futur Sommet mondial sur la société de l’information afin de réaliser les objectifs prévus dans la Déclaration du Millénaire.  Il a précisé que son pays

a été choisi comme siège de la réunion préparatoire régionale de janvier prochain pour l’Amérique latine et les Caraïbes.  Il a souligné l’importance de la formation pour parvenir à tous ces objectifs d’utilisation des technologies de l’information et de la communication au service du développement.  Il a ajouté qu’il reste beaucoup à faire dans le domaine de la technologie de l’information en République dominicaine en soulignant la responsabilité des pays développés et leur devoir de mettre à disposition des pays en développement les technologies nécessaires à un coût raisonnable. 


M. TZOTZOS (ONUDI) a précisé que l’ONUDI a entrepris de nombreuses initiatives, ces dernières années, en matière de nouvelles technologies, notamment dans le domaine de la biotechnologie qui présente un potentiel considérable pour promouvoir le développement durable.  Il a appelé à promouvoir les nouvelles technologies et leur transfert dans les pays en développement en aidant ces derniers à faire les choix qui sont dans leurs intérêts.  Il a formé le vœu que le futur Sommet mondial sur la société de l’information qui se tiendra en 2003 et 2005, respectivement en Suisse et en Tunisie, ainsi que le Forum mondial sur la biotechnologie, en décembre 2003 au Chili, permettent d’identifier des mesures concrètes pour répondre aux besoins et attentes des pays en développement en ce qui concerne le transfert des technologies et plus particulièrement de la biotechnologie. 


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