AG/EF/392

LES DOLEANCES DES PAYS EN DEVELOPPEMENT ENCLAVES EN MATIERE D'ACCES AUX TRANSPORTS AU CENTRE DU DEBAT GENERAL

1/10/02
Communiqué de presse
AG/EF/392


Deuxième Commission                                      AG/EF/392

5ème séance –après-midi                                      1er octobre 2002


LES DOLEANCES DES PAYS EN DEVELOPPEMENT ENCLAVES EN MATIERE D'ACCES AUX TRANSPORTS AU CENTRE DU DEBAT GENERAL


Poursuivant cet après-midi son débat général, la Deuxième Commission a entendu les déclarations de 14 Etats Membres, majoritairement des pays en développement et tout particulièrement des pays en développement sans littoral souffrant de problèmes d’enclavement et d’insuffisance d’accès à des infrastructures de transports. 


Dans ce contexte, plusieurs délégations ont précisé que le développement de capacités de transit et de transport demeure une question capitale pour les pays enclavés en général et les Etats d’Asie centrale en particulier.  Comme tous les pays en développement sans littoral, nous connaissons un problème aigu d’accès et nous avons de gros problèmes de dépendance à l’égard des infrastructures de transports, a déclaré le représentant du Kazakhstan.  De nombreuses délégations ont formé le vœu que la future Conférence internationale sur la coopération en matière de transport et de transit, qui se tiendra au Kazakhstan en 2003, soit l’occasion de répondre aux besoins particuliers de ces pays. 


De son côté, la représentante de la Croatie a appelé la Deuxième Commission à tenir le plus grand compte des conclusions des Conférences et Sommets de Doha, Monterrey et de Johannesburg dans ses débats et d'insuffler une énergie nouvelle aux nouveaux partenariats pour contribuer à la promotion d’un véritable multilatéralisme tel que défini hier par le Secrétaire général adjoint, M. Nitin Desai. 


S’agissant du développement en général, il a été souligné la nécessité pour la communauté internationale de se remettre en question, pour être capable de laisser de côté les activités qui ne sont plus pertinentes et pour mieux se tourner vers les nouveaux problèmes qui émergent.  Illustrant tout particulièrement le problème des priorités à suivre, le représentant du Népal a déclaré que le développement dans les pays pauvres était aussi vital que la paix et la sécurité dans les pays développés. De manière générale, il a été souligné, qu’après le Sommet de Johannesburg, la difficulté réside dans la mise en œuvre de son Plan d’Action et l’intégration de la notion de développement durable dans l’environnement mondial.  A cet égard, la représentante de Singapour a précisé que les pays en développement et pays développés sont aujourd’hui "dans le même bateau" et que notre sort commun dépend de notre façon de naviguer ensemble sur la mer des défis mondiaux.  Cela passe par le renforcement de la coopération internationale entre pays développés et en développement et une collaboration accrue entre les Nations Unies, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce et le Fonds monétaire international. 


Outre les délégations citées, sont également intervenus les représentants de l’Ethiopie, du Cambodge, de la Mongolie, d’El Salvador, du Viet Nam, de la Bolivie, du Bénin, du Paraguay, du Surinam et du Sénégal


La Deuxième Commission entendra demain matin à 10 heures un exposé de M. Joseph Stiglitz, professeur d’économie et de finance, Lauréat du Prix Nobel, avant de poursuivre son débat général.



Débat général


M. ABDULMEJID HUSSEIN (Ethiopie) a déclaré que nous disposons du cadre pour réduire la pauvreté mondiale et pour atteindre les objectifs en matière d’accès à l’éducation, la réduction de la mortalité infantile et de la pandémie du VIH/sida et autres maladies.  Il s’agit maintenant de se concentrer sur les moyens de mettre en œuvre nos engagements et de financer les objectifs de développement de Monterrey et ceux de la Déclaration du Millénaire.  Il a évoqué les conséquences sérieuses de la chute des prix des produits de base de l’Ethiopie, qui a aggravé la pénurie alimentaire et la situation du budget à l’égard de la dette.  Il faut des approches intégrées à la finance, au développement et au commerce pour faire face aux objectifs de la Déclaration du Millénaire, a-t-il ajouté.  Cela passe par l’accès des marchés aux produits des pays en développement dans le cadre d’un système commercial mondial juste.  Il a appelé à une annulation totale de la dette des pays pauvres les plus endettés.  Il a salué les engagements du Sommet de Johannesburg  qui nous ont montré que l’élimination de la pauvreté peut aller de pair avec la protection du développement.  Notre Commission peut tirer une leçon importante de l’UN-NADAF et la meilleure leçon à retenir est celle de la nécessité d’honorer nos engagements pour maintenir les principes de l’équité et de la dignité humaine au niveau mondial, a-t-il encore précisé.  En ce qui concerne le NEPAD, il s’est félicité qu’il contienne les principes de base de la bonne gouvernance et de la démocratie comme un préalable au développement économique.  En conclusion, il a présenté la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire d’ici 2015, comme un préalable à un monde juste et équitable.


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a déclaré que le Népal s’est engagé à mettre en place les conditions qui lui permettront de répondre aux exigences des engagements du Consensus de Monterrey, du Sommet mondial pour le développement durable, de la Déclaration du Millénaire et de la Déclaration de Bruxelles en faveur des pays les moins avancés (PMA).  Notre pays a donné la priorité à la réduction de la pauvreté et a lancé des réformes visant à réduire le pourcentage de sa population vivant dans la pauvreté.  Le Népal fait face aux menées terroristes de mouvements maoïstes, qui veulent porter atteinte à sa démocratie et à ses libertés constitutionnelles.  Cette lutte draine une bonne partie de nos ressources et nous avons besoin de l’appui de nos partenaires développés pour y mettre fin. 


L’aide publique au développement (APD) joue un rôle crucial dans la capacité des pays pauvres à s’équiper des infrastructures dont ils ont besoin, et qui leur sont nécessaires, s’ils veulent attirer les investissements dont ils ont besoin pour augmenter leur production, développer leur commerce et accélérer leur processus de développement.  Les 56 milliards de dollars d’APD versés par les pays riches aux pays pauvres sont cependant largement insuffisants, la Banque mondiale estimant qu’il faudrait augmenter cette somme de 40 à 60 milliards de dollars par an.  Les pays sans littoral comme le Népal sont handicapés par les coûts de transport élevés qui s’appliquent à leurs activités commerciales et entravent le développement.  Nos pays ont besoin d’un soutien spécial pour améliorer leurs systèmes de transport.  A cet égard, nous plaçons beaucoup d’espoirs dans la tenue de la Réunion interministérielle internationale sur les pays enclavés et le développement des transports, qui doit avoir lieu en 2003 au Kazakhstan, et nous appelons la communauté internationale à en appuyer l’organisation.


Mme IRENA ZUBCEVIC (Croatie) a déclaré que les nouvelles manifestations de vulnérabilité qui émergent aux  niveaux international, régional et national, conséquences de la mondialisation, doivent recevoir une attention particulière de notre part.  Elle a fait sienne la proposition du Secrétaire général sur la nécessité d’appliquer de manière intégrée et coordonnée les résultats des conférences et sommets majeurs des Nations Unies, comme une étape préalable pour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Le suivi de cette mise en œuvre devrait être examiné et discuté régulièrement par le Conseil économique et social et ses Commissions compétentes, tout comme par la CNUCED,  afin que nous soyons en mesure de fournir une substance conséquente à l'Assemblée générale comme organe principal des Nations Unies.


La représentante a également souligné que la Deuxième Commission doit, dans ses débats, tenir le plus grand compte des conclusions des Conférences et Sommets de Doha, Monterrey et de Johannesburg et donner une nouvelle énergie aux nouveaux partenariats pour contribuer à la promotion d’un véritable multilatéralisme tel que défini hier par le Secrétaire général adjoint Nitin Desai.  Il s’agit de nous remettre en question pour être capable de laisser de côté les activités qui ne sont plus pertinentes et pour nous tourner vers les nouveaux problèmes qui émergent.  Dans ce contexte, il nous appartient de trouver des arrangements intégrés et équilibrés au niveau mondial.  Cela passe par une plus grande équité du système commercial international.  Dans le même ordre d’idées, elle a précisé que l’investissement étranger direct (IED), qui est un moyen vital d’accélérer le développement dans les pays en développement, ne devrait pas être perçu comme un moyen de remplacer l’aide public au développement (APD).  Elle a souhaité une coopération approfondie à l’échelle internationale et régionale sans hiérarchie et que les pays en développement soient responsabilisés.  Elle s’est félicitée de la mise en œuvre du NEPAD, initiative conçue par les Africains pour l’Afrique. 


En outre, elle a formé le vœu que la situation des pays sortant d'un conflit soit abordée par la Deuxième Commission.  En conclusion, elle a précisé qu’après le Sommet de Johannesburg, la difficulté réside dans la mise en œuvre de son Plan d’action et l’intégration de la notion de développement durable dans l’environnement mondial. 


M. OUCH BORITH (Cambodge) a déclaré que pour les pays en développement et notamment les PMA, dont le Cambodge fait partie, un des principaux défis à relever aujourd’hui est celui de la réduction du niveau de pauvreté de leurs populations, tout en veillant à s’intégrer dans les processus de mondialisation.  Nous devons trouver des mécanismes qui permettront à nos pays de bénéficier de la mondialisation et de sortir de leur marginalisation actuelle.  Sortant d’une longue période de conflits, le Cambodge a enfin pu consacrer tous ses efforts à son développement.  Le Gouvernement royal de notre pays a lancé, le 29 juillet dernier, le Deuxième plan national de développement socioéconomique, qui met en place les moyens d’une stratégie de réduction de la pauvreté.  Notre gouvernement mobilise à cet égard le maximum de ressources dont il est capable, en réduisant notamment ses dépenses militaires et de sécurité, qui sont passées de 3,03% du PNB en 2001 à 2,72% du PNB cette année.  Le budget de la santé a, quant à lui, connu une augmentation de 22%, celui de l’éducation s’accroissant de 28%, celui de l’agriculture de 13% et celui du développement rural de 45% par rapport à l’an dernier.  Avec le retour de la paix et de la stabilité, le Cambodge a


connu un taux de croissance raisonnable au cours des deux dernières années.  Nous ferons tout ce qui est possible pour mettre en œuvre les engagements que nous avons pris dans le cadre des accords du Sommet du Millénaire, du Consensus de Monterrey, du Sommet de Johannesburg, et de l’Accord sur le lancement d’un nouveau cycle de négociations commerciales conclu à Doha.  Nous pensons que le sort des pauvres pourra s’améliorer à travers de nouvelles formes de partenariats internationaux, au lieu de perdre des ressources et des énergies dans les traditionnelles confrontations entre blocs du Nord et du Sud.


Mme SUSAN GOH (Singapour) a évoqué les avis divergents sur les bienfaits de la  mondialisation.  Elle a parlé de l'ouvrage du prix Nobel Joseph Stiglitz intitulé “La mondialisation et les mécontents” qui critique les institutions financières, en leur reprochant de ne pas tenir compte de la situation spécifique des plus démunis et la persistance des barrières douanières injustes.  Tout en reconnaissant les difficultés que présente la mondialisation, la représentante de Singapour a également souligné les potentialités qu’elle offre.  Ce qui compte, a-t-elle ajouté, c’est de savoir pourquoi certains pays ont mieux réussi que d’autres, et pourquoi ils ont mieux profité que d’autres des avantages de la mondialisation.  La communauté internationale doit chercher un accès réel aux marchés pour les biens et produits de tous et permettre à tous de participer de façon équitable au commerce mondial. 


En outre, elle a précisé que la bonne gouvernance est le facteur le plus important dans la lutte contre la pauvreté et le développement économique.  Chaque nation a des circonstances particulières et il n’y a pas de formule particulière en matière de bonne gouvernance.  Il faut avoir des institutions efficaces et rappeler qu’une bonne partie des responsabilités en matière de développement incombe aux gouvernements nationaux eux-mêmes.  Les Conférences de Doha, de Monterrey et de Johannesburg nous ont déjà donné les plates-formes à partir desquelles nous devons chercher les moyens d’atteindre nos objectifs de développement.  Les pays en développement et pays développés sont aujourd’hui dans le même bateau et notre sort commun dépend de notre façon de naviguer ensemble sur la mer des défis mondiaux.  Cela passe par le renforcement de la coopération internationale entre pays développés et en développement et la collaboration accrue entre les Nations Unies, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du Commerce et le Fonds monétaire international est un élément crucial pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. 


Mme ENKHTSETSEG (Mongolie) a déclaré que son pays a mis en place un groupe de travail multidisciplinaire national qui travaille avec les organismes de l’ONU, en vue de coordonner les actions de lutte contre la pauvreté et contre la corruption, afin de favoriser la mise en place de réformes structurelles indispensables à la relance de l’économie mongole.  Nous lançons cependant un appel à la communauté internationale pour qu’elle respecte l’esprit de Monterrey et mette en place les partenariats de développement qui rendraient possible une véritable coopération entre pays riches et pauvres.  La nouvelle vision économique mondiale doit se baser sur des notions de complémentarité et de justice, et non pas sur une quelconque charité que nous ne demandons pas.  Chaque pays doit simplement respecter ses


engagements multilatéraux.  Nous pensons notamment ici à l’APD, dont la baisse a été constante depuis une décennie.  Non seulement faut-il relancer à la hausse cette aide, il faudrait aussi en améliorer la cohérence et la coordination de l’utilisation en respectant la volonté et les besoins des pays récipiendaires.  La Mongolie, qui est un pays souffrant d’enclavement, participera de façon active à l’organisation de la conférence prévue en 2003 au Kazakhstan sur les problèmes qu’affrontent les pays sans littoral.


Mme LAURA L. CRUZ RUBIO (El Salvador) a déclaré que, face au ralentissement économique mondial, les Nations Unies sont confrontées au défi de traduire en action les engagements pris lors des dernières Conférences internationales de Doha, Monterrey et Johannesburg.  Elle a tout particulièrement évoqué les difficultés rencontrées par les pays sud-américains qui subissent une grave crise.  Dans ce contexte, elle a précisé que la coopération internationale est nécessaire, à condition qu’elle se fonde sur des principes acceptables par tous.  Nous pensons, a-t-elle ajouté, qu’il est essentiel d’obtenir des cadres structurels pour la promotion du développement, ce qui passe par une démarche multilatérale.  A cet égard, elle a réaffirmé le rôle fondamental de l'Assemblée générale pour l’établissement de règles et de cadres de référence.  Elle a appelé la communauté internationale à minimiser la vulnérabilité des pays comme le Salvador, notamment à l’égard des catastrophes naturelles et de ses conséquences secondaires. 


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a souscrit à la déclaration faite par le Venezuela au nom du Groupe des 77 et de la Chine et a regretté que la mondialisation n’ait pas été bénéfique à tous les pays, et notamment à ceux qui sont les plus défavorisés.  Le grand défi à relever est de mettre fin à la marginalisation croissante de la majorité des pays en développement.  Il est important de réformer le modèle actuel d’architecture financière et juridique en ce qui concerne le monde des affaires.  Les pays développés devraient faire l’effort de respecter les engagements qu’ils prennent au cours des grandes rencontres internationales.  Ils devraient respecter les accords internationaux en ouvrant, de manière réciproque, leurs marchés aux produits des pays en développement et en respectant, entre autres, les engagements qu’ils ont pris en matière d’aide au développement et de transferts de technologies.  Le Viet Nam se réjouit que la communauté internationale se soit rendue compte de l’importance des questions relatives au financement du développement et à la promotion du développement durable, et espère que les points de vue des pays du Sud seront mieux pris en compte dans l’avenir sur ces questions. 


M. EDUARDO GALLARDO APARICIO (Bolivie) a rappelé que la Déclaration du Millénaire a réaffirmé le rôle central des Nations Unies pour le développement des peuples.  Au sujet des engagements spécifiques obtenus lors des Conférences de Monterrey et de Johannesburg.  Il a préconisé de veiller à la mise en œuvre de ces engagements.  Le Représentant a regretté que le système financier international ne réponde pas encore aux attentes des pays en développement.  Selon lui, la combinaison de l’effort interne et de la coopération internationale était la meilleure façon d’atteindre les objectifs en matière de développement économique et social.


En outre, il a regretté que la mondialisation ait pour corollaire l’élargissement du fossé qui sépare aussi bien les pays entre eux que les citoyens d’un même pays.  Dans ce contexte, il s’est félicité de la portée du Plan d’action de Bruxelles pour les Pays les moins avancés (PMA) et du Programme de la Barbade concernant les petits pays insulaires.  Chaque citoyen, a-t-il dit, devrait avoir sa place au soleil et obtenir le droit de produire et de vendre.  Il ne faudrait pas accéder aux marchés des autres et fermer ses propres marchés.  Par ailleurs, il a indiqué qu’il faudrait accorder une attention particulière aux sciences et à la technologie et saisir l’occasion du prochain sommet mondial sur les technologies de l’information et de la communication qui se tiendra à Genève en 2003 pour examiner les besoins particuliers des pays en développement.


Mme FERNANDE AFIAVI HOUNGBEDJI (Bénin) a déclaré que la lutte contre la pauvreté doit demeurer la priorité absolue de la communauté internationale.  Le Bénin appelle par conséquent à la mise en œuvre des engagements contenus dans la Déclaration de Bruxelles qui contient les termes du 3ème Plan d’action en faveur des PMA pour la décennie 2001-2010.  Lors de la Conférence de Bruxelles, la communauté internationale avait renouvelé son engagement à aider les 49 PMA à s’attaquer résolument aux mécanismes qui entretiennent la pauvreté.  Ce programme contient 7 points essentiels, dont notamment, l’encouragement aux actions axées sur les populations; la promotion d’une bonne gouvernance nationale et internationale; le renforcement des capacités humaines et institutionnelles; la mise en place de capacités nationales permettant aux PMA de bénéficier de la mondialisation; le renforcement du rôle du commerce dans le développement et la mobilisation des ressources.


Nous sommes inquiets de la baisse des contributions qui devraient permettre aux fonds et programmes de l’ONU susceptibles de soutenir la mise en œuvre des engagements de Bruxelles d’opérer.  Le Bénin souhaite une mobilisation accrue des ressources en vue de créer dans les PMA une base structurelle solide destinée au renforcement des taux de croissance par tête d’habitant, et l’instauration d’une dynamique économique et de développement durable.  Nous suggérons aussi que soit établie une collaboration étroite entre la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, le Fonds des Nations Unies pour l’équipement et le Fonds pour l’environnement mondial, pour la mise en œuvre des activités identifiées par les pays concernés dans le secteur du développement rural.


M. ELADIO LOIZAGA (Paraguay) a formé le vœu que les engagements formulés par la communauté internationale lors de la Conférence de Doha à l’égard d'une ouverture réelle du commerce international soient assumés de façon responsable et solidaire et que l’on tienne des négociations pour lutter contre la recrudescence de protectionnisme.  Le protectionnisme déguisé réduit souvent à néant la compétitivité des pays en développement dans le domaine agricole et les marginalise.  Il a formé le vœu que l’aide publique au développement atteigne le chiffre minimum de 0,7% du PNB des pays développés.  Il s’est félicité des nouveaux engagements de Johannesburg en matière de développement durable et l’affirmation selon laquelle le développement ne doit pas se faire au détriment de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles.  Dans le même ordre d’idées, il a salué la réaffirmation du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a formulé l'espoir de mener à bien les objectifs du Programme d’action 21 en trouvant de nouvelles formules pour lutter contre la pauvreté; il s’est félicité du projet de création d’un Fonds mondial de solidarité.  Evoquant les difficultés particulières qui touchent les pays enclavés ou sans littoral d'une part pour atteindre les ports et d'autre part pour disposer de moyens de transport adéquats.  Il a émis l'espoir que la future Conférence internationale sur la coopération en matière de transport et de transit, qui se tiendra au Kazakhstan en 2003, sera une occasion de trouver une réponse aux problèmes particuliers qui se posent à ces pays. 


Mme LOEMBAN TUBING-KLEIN (Suriname) a souscrit à la déclaration faite ce matin par la Jamaïque au nom des Etats de la Communauté des Caraïbes.  L’essentiel des activités économiques du Suriname s’effectue dans les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’exploitation des hydrocarbures.  Notre territoire et ses ressources sont fortement dépendants des conditions climatiques et de la préservation de l’environnement naturel.  C’est pourquoi les questions qui affectent les Etats insulaires en développement sont aussi les nôtres.  Le Suriname est victime des nombreuses catastrophes causées par les changements climatiques et la diminution de la diversité biologique.  La mise en œuvre des recommandations de Johannesburg, de Monterrey et de Doha est donc indispensable, si nous voulons atteindre les objectifs du Millénaire les plus cruciaux.  L’élévation du niveau des mers met en danger nos ressources en eau douce.  C’est pourquoi les politiques de notre gouvernement s’orientent essentiellement vers la protection de l’environnement naturel et de ses ressources essentielles.


Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a rappelé qu’aucun pays ne peut faire front tout seul aux défis de la mondialisation, comme le terrorisme, la lutte contre la pauvreté, la dégradation de l’environnement ou encore la pandémie du VIH/sida qui ne connaissent pas de frontière.  Elle s’est dite heureuse de constater que les Nations Unies sont en train de concevoir de nouveaux principes en direction du multilatéralisme.  Elle a défini l’élargissement du commerce international comme un moteur du développement.  Elle a également souligné l’importance de l’augmentation de la coopération financière et technique à l’échelle internationale.  La seule chose qui nous manque, a-t-elle ajouté, c’est une bonne gestion des moyens et de leur mise en œuvre.  Elle a appelé la Deuxième Commission à utiliser toutes ses capacités pour promouvoir un consensus autour des décisions et engagements pris à Monterrey et Johannesburg.


Par ailleurs, elle a tout particulièrement évoqué l’intégration des économies en cours de transition dans l’économie mondiale qui, selon elle, demeure l’un des sujets vitaux de nos objectifs de développement.  Beaucoup d’obstacles empêchent ces pays de terminer leur adaptation à l’économie de marché, a-t-elle précisé à ce sujet.  S’agissant des engagements du Sommet de Johannesburg, elle a déclaré que le développement durable est la seule voie de survie de l’humanité.  Nous accordons la plus grande importance à la coopération avec les Nations Unies pour la gestion des ressources hydrauliques et la protection de la diversité biologique, a-t-elle précisé à cet égard. 


En outre, elle a déclaré que le développement des capacités de transit demeure une question capitale pour tous les pays enclavés et les États d’Asie centrale en particulier.  Comme tous les pays en développement sans littoral, nous connaissons un problème aigu d’accès, et nous avons de gros problèmes de dépendance à l’égard des infrastructures de transports.  C’est pourquoi, elle a exhorté la communauté internationale à entreprendre des mesures permettant de faire face aux besoins spécifiques des pays en développement sans littoral, en matière de transit et de transport.  Dans ce contexte, elle a indiqué qu'elle attendait beaucoup de la future Conférence internationale sur la coopération en matière de transport et de transit qui se tiendra au Kazakhstan en 2003. 


M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a déclaré que sa délégation souscrivait aux constats faits hier par le Venezuela, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Cette session de la Deuxième Commission se tient au moment où la communauté internationale a pris conscience qu’il fallait transformer les promesses de la mondialisation en réalités palpables pour tous les pays du monde.  La nomination d’un Représentant spécial du Secrétaire général pour les PMA, et d’autres actes, comme les accords obtenus à Doha, à Monterrey et à Johannesburg, sont des signes encourageants.  La mise en œuvre des engagements pris au niveau international requiert la naissance d’un nouveau dialogue multilatéral, comme l’a dit M. Nitin Desaï dans son allocution d’ouverture. 


En ce qui concerne l’Afrique, le NEPAD et le soutien qu’il reçoit sont un succès indéniable.  Le plan d’action du G8 pour l’Afrique devrait permettre au continent de relever les défis auxquels elle fait face en matière de développement.  L’Afrique doit cette fois éviter les écueils qu’ont connu l’UN-NADAF et les autres programmes autrefois conçus pour elle.  L’APD à elle seule n’est pas un facteur suffisant pour l’Afrique et ses besoins de développement.  Il faudrait au minimum en doubler le montant, comme l’a fait remarquer le Secrétaire général.  L’Afrique croule d’autre part sous le poids de la dette, et il faut arriver à mettre fin au cycle sans fin de l’endettement et de ses remboursements qui ne font en fait que provoquer de nouveaux endettements.  Le commerce est l’outil dont l’Afrique a besoin pour mobiliser les ressources qui lui sont nécessaires pour réaliser les Objectifs de développement du Millénaire (ODM).  Un accès juste aux marchés internationaux permettrait à l’Afrique, si sa capacité de production est soutenue, de tenir sa place dans le commerce mondial.  Le rattachement des pays du continent aux réseaux mondiaux des technologies de l’information et de la communication (TIC), dont l’Assemblée générale a débattu il y quelques semaines, est-elle aussi indispensable.  L’Afrique est consciente qu’elle a une part du contrat à remplir en promouvant la bonne gouvernance, la démocratie et l’état de droit.  Elle s’y est engagée.


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