UN NOUVEAU MULTILATERALISME DEVRAIT REGIR LA MISE EN OEUVRE DES ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse AG/EF/389 |
Deuxième Commission
1ère séance – matin
UN NOUVEAU MULTILATERALISME DEVRAIT REGIR LA MISE EN OEUVRE DES ENGAGEMENTS INTERNATIONAUX EN FAVEUR DU DEVELOPPEMENT
La Deuxième Commission ouvre
le débat général des travaux de sa session de fond
Sous la présidence de M. Marco Antonio Suazo (Honduras), la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a ouvert ce matin le débat général de sa session de fond en entendant une allocution d’ouverture de M. Nitin Desaï, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, qui a fait un bilan des activités de son Département et des conférences organisées sous l’égide du système des Nations Unies sur les questions relatives au développement, à la finance internationale et au commerce multilatéral.
A cet égard, M. Desaï a déclaré à la Commission que l’économie mondiale avait connu un fort ralentissement depuis les attentats perpétrés contre les Etats-Unis le 11 septembre 2001. Ce ralentissement, qui a affecté les principales économies du monde, dont celles des Etats-Unis, des pays d’Europe et du Japon, a par ricochet durement touché les économies des pays en développement du fait de l’interdépendance causée par les mécanismes de la mondialisation. M. Desaï a précisé cependant que les résultats positifs et les consensus atteints lors des grandes conférences de l’ONU, notamment celle sur le financement du développement, tenue à Monterrey au Mexique, et celle organisée à Johannesburg sur le développement durable, ouvraient des espoirs pour l’avenir. La mise en œuvre des recommandations et des programmes d’action adoptés par consensus à l’issue de ces grandes conférences, a besoin de s’appuyer sur un nouveau multilatéralisme international, a estimé M. Nitin Desaï en recommandant à la Deuxième Commission de placer ses travaux sous cette optique.
Intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Venezuela a déclaré qu’il était plus que jamais nécessaire de réaliser les Objectifs de développement du Millénaire sur lesquels les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats Membres de l’ONU étaient parvenus à un accord lors du Sommet du Millénaire tenu en l’an 2000. Mais pour en arriver là, a-t-il dit, les engagements pris en matière de soutien au développement par les différents Etats et institutions internationales doivent être tenus. Monterrey et Johannesburg ont permis à la communauté internationale de réaffirmer le besoin de construire un nouvel ordre économique mondial plus juste et plus équitable. Si le ralentissement économique frappe l’Europe, les Etats-Unis et le Japon, ses conséquences sont pires pour les pays en développement dont les économies, peu diversifiées, sont frappées par une profonde récession dont ils ne voient pas la fin, a précisé le représentant dont l’analyse a été confortée par celle de la délégation de l’Inde, qui a indiqué que la croissance commerciale des pays en développement avait décru, passant de 14% en l’an 2000 à moins de 1% en l’an 2001. Les investissements étrangers directs, a dit le représentant de l’Inde, sont quant à eux passés de 238 à 205 milliards de dollars au cours de la même période, alors que l’aide publique au développement n’a pas connu d’augmentation.
Dans leurs déclarations, les pays en développement, dont le Venezuela, l’Inde, l’Egypte et la Malaisie, ont demandé que les questions de l’accès aux marchés des pays industrialisés des produits en provenance du Sud de même que la suppression des subventions agricoles versées par les gouvernements du Nord à leurs producteurs et la démocratisation des processus de décision des institutions de Bretton Woods et de l’Organisation mondiale, soient abordées au cours des travaux de la Deuxième Commission.
S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, la représentante du Danemark a déclaré que l’Union européenne considérait la Déclaration du Millénaire et ses Objectifs de développement du Millénaire comme le cadre des débats de politique économique et sociale de l’ONU. La mise en œuvre des engagements contenus dans ce texte et dans les autres plans d’actions internationaux ne peut plus attendre, et le défi à relever par la Deuxième Commission est de prouver la pertinence des actions qu’elle est invitée à prendre pour soutenir l’application du Consensus de Monterrey, de la Déclaration de Johannesburg, et des autres résultats des grandes conférences de l’ONU. Les efforts de la Commission devront, de l’avis de l’Union européenne, être complétés par ceux des mécanismes intergouvernementaux de l’Assemblée générale et de la Troisième Commission. Toutefois, a précisé la représentante, l’Union européenne réitère sa conviction que le développement et la réalisation de tous les objectifs qui lui sont liés, sont d’abord de la responsabilité de chaque pays. C’est dans cet esprit que l’Union européenne, qui déclare son ferme soutien à la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), soutiendra les efforts déployés par les Etats et leurs peuples en faveur du développement durable.
Outre les délégations ci-dessus citées, la Deuxième Commission a aussi entendu les déclarations du Mexique, de l’Afrique du Sud, du Guatemala et de Samoa, qui s’exprimait au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires en développement (AOSIS). La Deuxième Commission poursuivra son débat général cet après-midi à 15 heures.
Déclaration du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales (DESA), a déclaré que peu de choses se sont déroulées, comme prévu, voilà un an en matière d’économie mondiale. La demande domestique a considérablement baissé au Japon et aux Etats-Unis et nous avons connu une crise financière en Amérique du Sud qui a hypothéqué les perspectives de développement de toute une région. Les perspectives de croissance pour 2002 ont été revues à la baisse et il en sera probablement de même en 2003. Il y a des incidences politiques avec des conséquences très graves sur les pays en développement. Il subsiste des déséquilibres commerciaux très importants comme l’instabilité bancaire, les problèmes de gouvernance de dettes et de budgets dans les pays en développement, sans oublier les catastrophes naturelles aux conséquences économiques lourdes.
Par ailleurs, il a souligné l’interconnexion entre les différents problèmes en faisant notamment référence au terrorisme. Avec Doha, Monterrey, Johannesburg ou encore le Sommet mondial pour l’alimentation nous avons vu naître un nouveau multilatéralisme. Notre travail aujourd’hui est de définir en quoi consiste ce nouveau multilatéralisme et ce qui le distingue de la coopération internationale pour le développement, car la frontière entre ces deux concepts est floue. Les conférences internationales des nations Unies de ces dix dernières années avaient comme but d’influencer et de réorienter le système multilatéral en matière de finance et de commerce. Les questions financières et de commerce ne peuvent se limiter à des logiques libérales, mais doivent également contribuer à réduire les disparités entre les Nations. Il a souligné les convergences entre le courant de développement du système multilatéral et celui de la coopération internationale, comme cela a été souligné à Monterrey et à Doha. La caractéristique de Monterrey, c’est qu’on y a cherché à changer notre façon d’interpréter le système financier mondial et nous avons abordé les relations entre les Nations Unies et les institutions financières internationales (OMC, Fonds monétaire et Banque mondiale), ce qui a été une première en matière de coordination des politiques macroéconomiques et d’examen des cohérences de ces politiques.
Un des objectifs de la Deuxième Commission est de nous doter d’une structure et d’un mandat qui vont nous permettre de donner une suite favorable au Sommet de Monterrey. S’agissant de la cohérence des politiques, il faut étudier, par exemple, comment influencer les processus d’investissement étranger direct (IED), la restructuration de la dette, les liens entre le commerce et l’investissement, l’instabilité que provoquent les crashs financiers ou encore l’influence des entreprises privées.
En ce qui concerne le Sommet de Johannesburg, sa spécificité réside dans le fait qu’il portait sur la mise en œuvre de décisions déjà prises. M. Desai a cité les initiatives prises dans le domaine de la production et de la consommation durables. Nous avons pris des engagements sur un programme de dix ans et, avec succès, nous avons introduit un concept très important en matière de développement durable, avec des cadres de développement, des cibles, des spécificités et des calendriers critiques. Nous savons que pour y parvenir, il faudra non seulement des ressources financières supplémentaires mais aussi la mise en place de partenariats conséquents permettant aussi bien aux bailleurs de fonds qu’aux bénéficiaires de se rencontrer au niveau des organisations internationales, du secteur privé ou des ONG. Aucun partenariat, a-t-il néanmoins précisé, ne peut remplacer les programmes d’actions intergouvernementaux. Les partenariats doivent s’affirmer comme un complément pour améliorer la mise en œuvre de ces programmes d’action
Débat général
M. VICENTE VALLENILLA (Venezuela), qui s’exprimait au nom des Etats Membres du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que ce Groupe croyait en la possibilité de réaliser les Objectifs de développement du millénaire décidés par les chefs d’Etat et de gouvernement des Etats Membres de l’ONU lors du Sommet du Millénaire de l’an 2000, à condition toutefois que les engagements pris par les différents Etats et institutions internationales soient tenus. Les conférences de Monterrey et de Johannesburg, qui ont eu lieu cette année, ont permis à la communauté internationale de réaffirmer le besoin de construire un nouvel ordre économique mondial plus juste et plus équitable. Puisque l’économie mondiale accuse un ralentissement important depuis septembre 2001, nous devons trouver des formules innovatrices susceptibles de mettre fin à la misère et à la pauvreté qui frappent la majorité des peuples de la planète. S’il est vrai que l’Europe, les Etats-Unis et le Japon ressentent durement le ralentissement économique qui les frappe, les conséquences sont pires pour les pays en développement dont les économies, peu diversifiées, connaissent une profonde récession dont ils ne voient pas la fin. La semaine dernière, nous avons pu en discuter à Washington dans le cadre des réunions annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Nous souhaitons que les pays industrialisés renouvellent fermement leur engagement à soutenir les pays du Sud dans leurs efforts de promotion d’un développement durable. La mondialisation a donné une nouvelle dimension aux problèmes auxquels font face les pays en développement. Les bénéfices de cette mondialisation et de la libéralisation de l’économie mondiale ont été mal répartis, excluant les pays pauvres. Le Groupe des 77 lance un appel pour que les processus de décision de la mondialisation soient ouverts à tous et démocratisés au niveau international. Le commerce étant la source de mobilisation de ressources de développement potentiellement la plus prometteuse, il est impératif de créer un cadre commercial international plus favorable aux pays en développement. Le système commercial multilatéral doit éliminer les crêtes tarifaires, les barrières douanières et toutes les pratiques protectionnistes, dont les subventions à l’agriculture, qui sont des obstacles, pour le moment infranchissables, au commerce des produits des pays en développement.
La Conférence de Monterey avait pour objectif initial de mettre fin aux débats fragmentaires qui avaient lieu jusque-là sur les questions de développement. Pour la première fois, les institutions de Bretton Woods ont commencé à prendre part aux débats organisés dans le cadre des conférences multilatérales de l’ONU et à se sentir engagées par les décisions qui y sont prises. Le Consensus de Monterrey vise essentiellement à améliorer l’efficacité des mécanismes de financement du développement. Quant à Johannesburg, il s’est agi d’un Sommet qui a servi à faire une évaluation de la mise en œuvre du Programme “Action 21”, adopté il y a 10 ans à Rio de Janeiro, et à voir comment cette mise en œuvre pouvait être améliorée. L’urgence de la mise en œuvre des recommandations du Sommet de la Terre, est évidente au vu des dangers écologiques qui menacent l’avenir de la planète. La création d’un fonds mondial de solidarité destiné à soutenir les pays les plus défavorisés est une des réussites des dernières conférences de l’ONU. Le renforcement et la réorientation des ressources du Fonds mondial pour l’environnement sont un autre succès, obtenu à Johannesburg. Le Groupe des 77 et la Chine se félicitent d’autre part de la volonté de la communauté internationale de soutenir la mise en œuvre du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). Nous demandons, dans le même esprit, que la Déclaration de Bruxelles, adoptée en faveur du développement des pays les moins avancés (PMA), soit mise en œuvre, cette tâche étant facilitée par la création du nouveau “Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les PMA et les petits Etats insulaires en développement”.
S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark) a dit que la Déclaration du Millénaire constitue le cadre politique de référence pour les travaux des Nations Unies dans le domaine économique et social. Les objectifs de développement du Millénaire ainsi que ceux adoptés récemment à Johannesburg nous fournissent des objectifs mesurables et concrets dans les domaines économique, social et environnemental; leur mise en œuvre ne peut plus attendre. Le défi auquel nous avons à faire face aujourd’hui est d’intégrer le rôle de la Deuxième Commission et la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire, ainsi que les Consensus de Monterrey, de Johannesburg et les conférences majeures des Nations Unies de la dernière décennie. La déléguée s’est félicitée des efforts du Secrétaire général visant à renforcer les Nations Unies et à rationaliser son travail, efforts qui devront être complétés au niveau intergouvernemental à l'Assemblée générale comme au sein des Deuxième et Troisième Commissions. Dans le même ordre d’idées, elle a formé le vœu que l’ordre du jour de la Deuxième Commission soit consolidé de façon à mieux refléter les impératifs de la Déclaration du Millénaire et des Conférences de Monterrey et de Johannesburg. Cela passe par la nécessité de repenser nos méthodes de travail pour être en mesure de fournir la meilleure substance pour les futurs travaux de printemps du Conseil économique et social et du Dialogue de haut niveau de l'Assemblée générale. Pour arriver à une croissance et au développement durables et de même qu’à l’élimination de la pauvreté, nous devons agir dans nos pays respectifs.
Par ailleurs, Mme Loj a exprimé tout son soutien au NEPAD, le programme de l’Union africaine, qu’elle a défini comme un cadre politique intégré au service des efforts africains en direction de la réalisation de nos objectifs. Notre objectif, a-t-elle ajouté, est de s’assurer de la coordination et de l’intégration des suivis des conférences. Cette approche coordonnée devra se concentrer sur la manière d’atteindre nos objectifs et qui doivent être intégrés dans les travaux de l'Assemblée générale en tenant compte des attentes de l’ECOSOC. Nous sommes convaincus de la nécessité d’améliorer les travaux de l'Assemblée générale en matière de coopération avec l’ECOSOC, a-t-elle dit en affirmant qu’il fallait favoriser le partenariat avec tous les secteurs concernés, qu’il s’agisse des organisations internationales comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire et l’OMC, ou le secteur privé et la société civile. En conclusion, elle a souligné la nécessité pour les pays développés de favoriser l’investissement étranger direct (IED) et l’ouverture des marchés aux produits des pays en développement.
M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a déclaré que la mise en œuvre des recommandations des dernières grandes conférences des Nations Unies devait devenir la base du nouveau multilatéralisme que la communauté internationale doit mettre sur pied et auquel le Mexique participera pleinement. La mise en œuvre des programmes de développement durable doit se réaliser dans un cadre transparent, inclusif et bénéfique à tous les peuples. Nous devons élaborer des indicateurs qui permettront de conduire des évaluations régulières et transparentes de la réalisation de ces programmes à la fois aux niveaux national, régional et mondial. Le Consensus de Monterrey doit nous guider vers une réalisation des objectifs de développement du millénaire sur la base d’un partenariat mondial de financement du développement dont les Nations Unies pourraient assurer le suivi. Ce partenariat pourrait se manifester immédiatement dans un soutien efficace au NEPAD, l’Afrique étant la région du monde la plus affectée par les asymétries qui existent dans les mécanismes économiques mondiaux.
Le Mexique accueillera l’an prochain, à Cancun, la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Nous pensons que ce sera l’occasion de débattre des moyens de mettre fin au protectionnisme qui est pratiqué, au Nord, contre les capacités d’exportation des pays en développement. Concernant le suivi du Consensus de Monterrey, le Mexique pense qu’il faut mobiliser la volonté politique indispensable à la mise en œuvre de ses engagements. A ce sujet, nous pensons que les Nations Unies sont le cadre et l’outil qui peuvent mobiliser cette volonté, nous faisons appel aux capacités du Secrétariat de l’ONU et des autres agences, en matière de coopération avec la société civile et les milieux d’affaires. La réunion entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods, qui se tient au mois d’avril, pourrait discuter de cette question et manifester ainsi l’engagement de l’Assemblée générale sur les questions économiques et financières.
Mme JEANETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a souligné l’importance des deux grands évènements internationaux qui ont eu lieu cette année avec la Conférence de Monterrey et le Sommet de Johannesburg. A cet égard, il a déclaré que la Déclaration de Johannesburg et son plan d’application représentent un engagement profond de nos dirigeants pour la mise en œuvre du développement durable. Il a salué les nouveaux objectifs instaurés par le Plan de Johannesburg en faveur de la lutte contre la pauvreté, ainsi que les décisions concernant la création d’un Fonds mondial pour la solidarité et la négociation d’un nouveau régime international en matière de biodiversité. Elle s’est également félicitée que ce Sommet ait souligné l’importance des partenariats et de la coopération entre les gouvernements et tous les partenaires concernés pour la mise en œuvre du développement durable. Elle a exhorté la communauté internationale à faire face aux décisions prises et de les respecter.
Elle a également souligné que la Deuxième Commission devra assurer le suivi du Sommet de Johannesburg pour le développement durable et de la Conférence de Monterrey en matière de financement du développement. Elle a évoqué la nécessité de renforcer les travaux de l'Assemblée générale et du Conseil économique et social. Elle a fait référence à la Conférence ministérielle de l’OMC à Doha, qui a reconnu l’importance de répondre aux besoins des pays en développement et de mettre leurs préoccupations au centre du système commercial multilatéral. Elle a salué la naissance de l’Union africaine et du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, ainsi que du programme pour la régénération sociale et économique de l’Afrique. Dans le même ordre d’idées, elle a évoqué le réexamen final du Nouvel Ordre du jour pour le développement de l’Afrique (UN-NADAF) et a déclaré qu’elle attendait impatiemment le remplacement de cette structure par le NEPAD qui deviendra essentiel dans les travaux de cette commission puisque le NEPAD couvre toutes les questions de développement de l’Afrique.
M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa) a déclaré, au nom des Etats membres de l’Alliance des petits Etats insulaires en développement (AOSIS), que ces pays souscrivaient à la déclaration prononcée par le Venezuela au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Les pays membres de l’Alliance soutiennent inconditionnellement la mise en œuvre du plan “Action 21” adopté il y a 10 ans à Rio et dont le Sommet de Johannesburg a réitéré l’importance. La mise en œuvre des engagements de Monterrey concernant le financement du développement est urgente, a poursuivi le représentant, en faisant remarquer que peu d’actes concrets avaient été cependant accomplis depuis la fin de cette conférence. L’aide au développement doit être revue dans sa forme, et l’importance quantitative doit être accrue, dans le respect des engagements pris par les pays il y a plus d’une décennie. Aux termes de ces engagements, il avait été convenu que les pays riches devaient verser 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement en vue de soutenir des projets prioritaires et vitaux. Nous sommes aujourd’hui très loin du compte.
Les petits Etats insulaires attirant très peu d’investissements privés, ils doivent bénéficier de formes spéciales d’assistance qui leur permettraient de mieux affronter les problèmes particuliers auxquels ils font face et qui sont en grande partie dus à l’étroitesse de leurs marchés, à leur manque de ressources naturelles et à la dégradation de leur environnement, provoqués essentiellement par le réchauffement de la planète. Le Sommet de Johannesburg a eu pour principal succès de convaincre la communauté internationale de la nécessité de formuler des stratégies de développement diversifiées et respectueuses des particularités de chaque région du monde, ce que demandaient depuis longtemps nos pays. Les petits Etats insulaires lancent un appel au système de l’ONU pour que la prochaine réunion de suivi de la mise en œuvre du Plan d’action de la Barbade soit un succès. Les Etats Membres d’AOSIS se réjouissent de la création du Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général pour les PMA et les petits Etats insulaires en développement. Les pays membres d’AOSIS regrettent cependant que certains Etats industrialisés refusent de signer ou de ratifier le Protocole de Kyoto relatif au réchauffement de la planète et à la limitation d’usage des énergies et des gaz à effets de serre, alors que les changements climatiques sont une menace directe à l’existence même de nombreuses petites nations insulaires.
M. GAMALELDIN (Egypte) a déclaré que l’élimination de la pauvreté et la promotion du développement durable pour tous reposent sur une responsabilité commune. Cela passe par une coopération internationale entre le nord et le sud pour atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire. Le phénomène de la mondialisation impose des défis qui risquent d’entraîner une crise de confiance et un manque de crédibilité des cadres internationaux.
Les moyens économiques et technologiques sans précédent dont dispose, la communauté internationale contrassent fortement avec les déséquilibres actuels et le développement de la pauvreté. Il est indispensable d’arriver à un consensus afin de bien utiliser les avantages offerts par la mondialisation tout en évitant ses conséquences négatives.
L’expérience des dix dernières années, a-t-il par ailleurs ajouté, nous a montrés que l’intégration dans l’économie mondiale passe par des mesures corrigeant les déséquilibres. Une meilleure gouvernance internationale doit être favorisée et le processus démocratique de prise de décision, lors des travaux des instances internationales, doit être accessible à tous les pays, en tenant compte des décisions prises dans un cadre intergouvernemental. L’Egypte est d’avis que les Nations Unies devraient jouer un rôle fondamental et entreprendre tous les efforts nécessaires pour promouvoir un développement durable pour tous. Les Sommets de Monterrey et de Johannesburg ont représenté un grand succès pour les pays en développement et les pays africains en particulier. Il a défini les décisions de Johannesburg comme un nouveau contrat entre les pays développés et ceux en développement qui permettra d’atteindre nos objectifs dans un délai bien défini. Mais, il faut que les engagements financiers des pays développées soient respectés. Pour conclure, il a enjoint les pays en développement à respecter les principes de bonne gouvernance comme condition préalable à tout développement durable.
M. JOSE ALBERTO BRIZ-GUTIERREZ (Guatemala) a déclaré que cette Commission a une responsabilité fondamentale pour la mise en œuvre des Consensus de Monterrey et de Johannesburg, notamment pour donner une impulsion au développement durable. Nous nous trouvons au seuil d’une ère nouvelle en matière de coopération entre les gouvernements, les institutions internationales et la société civile. Notre cadre de référence reste la Déclaration du Millénaire et ses objectifs. Nous appuyons tous les efforts pour rationaliser nos travaux en vue de simplifier les mécanismes mis à la disposition de cette Commission. Nous sommes préoccupés tout à la fois par la tendance à augmenter le nombre de rapports et par leur faible qualité. Nous appelons à accorder une attention particulière aux nombres et types de rapports que nous demandons pour qu’ils soient réellement utiles. En conclusion, il a appelé à renforcer les travaux de l'Assemblée générale et à renforcer la coopération entre cette dernière et le Conseil économique et social.
M.DATUK WIRA ABU SEMAN HJ. YUSOP (Malaisie) a déclaré que les résultats des Conférences de Monterrey et de Johannesburg constituent des défis que la communauté internationale doit relever en les traduisant en actions concrètes. Les questions de développement prioritaires ont bien été identifiées par ces deux rencontres et il faut désormais tout mettre en place, au niveau national et mondial, pour que les deux processus initiés se concrétisent sur le terrain. La Malaisie tient au principe de la responsabilité commune mais différenciée qui doit régir toutes les actions internationales, chaque Etat devant s’acquitter de tâches qui sont à sa portée. Notre délégation est ravie de constater que le Consensus de Monterrey est perçu comme une plate-forme d’actions consensuelles dans un monde de plus en plus interdépendant. Nous tenons cependant à rappeler que le temps n’est pas de notre côté et que plus rapidement les programmes seront mis en œuvre et mieux cela vaudra, notamment en matière de développement. Nous récusons l’axiome entendu dans l’hémisphère Nord selon lequel il faudrait à tout prix promouvoir la croissance, même quand il y va de l’existence même de la planète. Les avis sur cette question semblent diamétralement opposés entre le Nord et le Sud. Concernant le commerce, le délégué a soutenu le point de vue du nouveau Directeur général de l’OMC selon lequel le commerce ne doit pas simplement être une série de froides analyses chiffrées. Le commerce doit être accepté comme le moteur même du développement et de la mobilisation des ressources indispensables à sa promotion. Il est donc temps que ses règles deviennent plus équitables et que l’accès aux marchés du Nord des produits en provenance des nations du Sud soit amélioré. Dans un monde de plus en plus intégré, l’esprit de partenariat et d’équité doit régner.
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