L’ASSEMBLEE CONDAMNE ISRAEL POUR SON REFUS DE COOPERER AVEC L’EQUIPE D’ETABLISSEMENT DES FAITS ET PRIE KOFI ANNAN DE PRESENTER UN RAPPORT SUR LES EVENEMENTS DE DJENINE
Communiqué de presse AG/1284 |
Assemblée générale
Dixième session extraordinaire d’urgence
16ème séance plénière – matin & après-midi
L’ASSEMBLEE CONDAMNE ISRAEL POUR SON REFUS DE COOPERER AVEC L’EQUIPE D’ETABLISSEMENT DES FAITS ET PRIE KOFI ANNAN DE PRESENTER UN RAPPORT SUR LES EVENEMENTS DE DJENINE
A la demande de la Ligue des Etats arabes et du Mouvement des pays non alignés, l’Assemblée générale a repris, aujourd’hui, sa dixième session extraordinaire d’urgence consacrée à l’examen des mesures illégales prises par Israël dans Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire occupé. Convoquée sept fois depuis le 27 avril 1997 et suspendue, pour la dernière fois, le 20 décembre 2001, la session extraordinaire, par la reprise de ses travaux, a été pour l’Assemblée l’occasion d’adopter, par 74 voix pour, 4 voix contre (Etats-Unis, Israël, îles Marshall et Micronésie) et 54 abstentions, une résolution portant condamnation du refus d’Israël de coopérer avec l’équipe d’établissement des faits du Secrétaire général dans le camp de réfugiés de Djénine, et ce, précise le texte, en violation de la résolution 1405 (2002) du Conseil de sécurité. Après avoir condamné tous les actes de violence et de terreur qui font des morts et des blessés parmi les civils palestiniens et israéliens, l’Assemblée prie, dans le même texte, le Secrétaire général de présenter un rapport sur les évènements récents qui se sont produits dans le camp de Djénine et d’autres villes palestiniennes.
Cette résolution a été accueillie par de nombreuses délégations comme une juste initiative de l’Assemblée générale pour pallier la paralysie du Conseil lorsqu’il s’agit de la situation au Moyen-Orient. En présentant le texte au nom de ses 27 coauteurs, le représentant de l’Afrique du Sud a estimé que les deux parties ont intérêt à ce que la vérité soit établie pour mettre fin aux accusations et aux doutes. Pour lui, le temps est venu pour la communauté internationale d’envoyer un message clair à Israël sur le caractère non négociable du droit international et des droits de l’homme. En écho à ces propos, l’Observateur de la Palestine a regretté qu’une nouvelle fois, le Conseil de sécurité n’ait pu dégager un consensus pour dénoncer la position d’Israël. Après avoir reconnu les avancées positives qu’ont représentées les résolutions 1397, 1402 et 1403 adoptées par le Conseil entre le 12 mars et le 4 avril 2002 et relatives à la vision de deux Etats, à la cessation de tout acte de terreur et de provocation, et au retrait des forces israéliennes, l’Observateur a stigmatisé le “scandale de la résolution 1405” du 19 avril 2002. La résolution, qui prévoyait la mise sur pied d’une équipe d’établissement des faits sur les événements de Djénine, n'a jamais été mise en oeuvre, a rappelé l'Observateur, à cause des nouvelles exigences présentées par Israël.
Explicitant lesdites exigences, le représentant d’Israël a déclaré « nous avons tout simplement demandé que l'équipe comprenne des représentants de toutes les disciplines nécessaires à la collecte d'informations fiables, y compris dans le domaine de la sécurité et du contre-terrorisme ». Israël demandait aussi, a ajouté le représentant, que l'équipe enquête sur les actions des deux parties, y
(à suivre –1a)
compris l'utilisation d'un camp administré par l'ONU comme centre d'activités terroristes, en violation du droit humanitaire international et des résolutions du Conseil de sécurité. Répondant aux critiques adressées à son Gouvernement concernant notamment les opérations des forces israéliennes dans le territoire occupé, depuis le 29 mars dernier, le représentant a imputé les événements tragiques, enclenchés par l’Intifada de septembre 2000, à la décision stratégique des dirigeants palestiniens d’abandonner le processus politique au profit d’une stratégie terroriste. Il a fait part, à ce propos, de la découverte de preuves irréfutables sur le rôle central du Président Arafat et d'autres hauts fonctionnaires de l'Autorité palestinienne dans l'organisation, l'incitation et le financement d'actes de terreur.
Ayant rejeté la résolution pour son caractère partial, le représentant des Etats-Unis a mis l'accent sur les efforts urgents que doivent déployer les responsables arabes, l’Autorité palestinienne et la communauté internationale pour mettre un terme à la violence et à la terreur. Il a attiré, dans ce cadre, l’attention sur la stratégie globale réaffirmée, par le « Quartet » - Etats-Unis, Fédération de Russie, ONU, Union européenne - lors de sa réunion du 2 mai 2002 à Washington. La stratégie, a-t-il indiqué, prévoit des mesures de sécurité et la cessation de la terreur et la violence; la reprise des négociations en vue d'un règlement définitif du conflit; et la fourniture d’une assistance économique et humanitaire en faveur du peuple palestinien. Faisant part, dans ce contexte, du "travail intense " pour mettre en oeuvre la résolution 1397 du Conseil, le représentant a, à l'instar de nombreux autres, cité les espoirs réels quant à la fin du siège de l’église de la Nativité et au retrait des troupes israéliennes des dernières villes palestiniennes.
L’initiative du « Quartet » de convoquer dès cet été, au niveau des ministres des affaires étrangères, une conférence internationale sur la paix a recueilli l’adhésion de la grande majorité des délégations. En la matière, l'Observateur de la Palestine a posé ses conditions : la participation des membres du « Quartet » et de toutes les parties arabes concernées, l'élaboration préalable des directives à mettre en place pour atteindre l’objectif final, et le respect de toutes les résolutions pertinentes du Conseil dont la 242 ( 1967) et la 338 (1973) sur lesquelles se fonde le Plan de paix approuvé, en mars dernier à Beyrouth, par le Sommet de la Ligue des Etats arabes.
Adhérant également à l'idée de cette conférence internationale, le représentant d'Israël a estimé qu'il appartient maintenant au Président Arafat d’élaborer sur les progrès accomplis jusqu'ici et d’éradiquer le terrorisme palestinien par le désarmement des groupes terroristes palestiniens, la création d’un corps de sécurité, la transparence financière dans la gestion de la chose publique, et le rejet total de l’usage du terrorisme comme instrument politique. En la matière, l’idée d’envoyer une force multinationale sur le terrain pour surveiller la normalisation des relations entre les parties a été réitérée aujourd’hui par plusieurs délégations dont celle de l’Espagne, au nom de l’Union européenne et des pays associés.
Outre les orateurs cités, ont pris part au débat les représentants des pays suivants : Soudan (au nom du Groupe des Etats arabes), Egypte, République islamique d’Iran, Cuba, Norvège, Fédération de Russie, Chine, Tunisie, République arabe syrienne, Nouvelle-Zélande, Iraq, Indonésie, Pakistan, Ukraine, Turquie, Malaisie, Chili, Japon, Costa Rica (au nom du Groupe de Rio), Jordanie, Australie,
Thaïlande, Maldives, Mexique, Colombie, République populaire démocratique de Corée, Brunéi Darussalam, Chypre, Bélize et Philippines. Le Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien est également intervenu.
En expliquant son vote avant l’adoption de la résolution, le représentant d’Israël a annoncé la perpétration, cet après-midi, d’un attentat suicide qui a fait au moins 16 morts. Il a estimé, en conséquence, que l’adoption par l’Assemblée d’une résolution qui ne dit mot des attentats suicides équivaut à donner aux responsables de ce type d’attentats un supplément de caution internationale. Les représentants des pays suivants ont également expliqué leur vote : Pérou, Canada, République islamique d’Iran, Australie, Espagne (au nom de l’Union européenne); Paraguay, Guatemala, Fédération de Russie, Chili (au nom de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, de la Colombie, de l’Equateur, du Mexique et de l’Uruguay); et Japon. L’Observateur de la Palestine a fait des dernières remarques.
Avant le débat, l'Assemblée générale avait pris note d’une lettre datée du 6 mai 2002*, adressée à son Président par le Secrétaire général qui transmet la liste des 21 Etats Membres de l’ONU qui sont actuellement en retard dans le paiement de leurs contributions au sens de l’Article 19 de la Charte des Nations Unies qui dispose qu’« un membre des Nations Unies en retard dans le paiement de sa contribution aux dépenses de l’Organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées».
* A/ES-10/172
MESURES ILLÉGALES PRISES PAR ISRAËL DANS JÉRUSALEM-EST OCCUPÉE ET DANS LE RESTE DU TERRITOIRE OCCUPÉ
Présentation du projet de résolution (A/ES-10/L.9)
Par ce projet de résolution, présenté par M. DUMISANI SHADRACK KUMALO, Représentant permanent de l’Afrique du Sud au nom du Mouvement des pays non alignés, l’Assemblée générale condamnerait les assauts violents commis par les forces israéliennes d’occupation contre la population palestinienne dans plusieurs villes palestiniennes, en particulier dans le camp de réfugiés de Djénine. Elle condamnerait également le refus d’Israël, puissance occupante, de coopérer avec l’équipe d’établissement des faits du Secrétaire général dans le camp de réfugiés de Djénine, en violation de la résolution 1045 (2002) du Conseil de sécurité. L’Assemblée demanderait que soit appliquée la déclaration adoptée par la Conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention, convoquée à nouveau le 5 décembre 2001, et prie le Secrétaire général de présenter un rapport sur les évènements récents qui se sont produits à Djénine et dans d’autres villes palestiniennes.
L’Assemblée exigerait aussi qu’Israël mette fin à toutes les entraves et à tous les obstacles qui s’opposent aux travaux des organisations humanitaires et des organismes des Nations Unies dans le territoire occupé et demande que soient fournis d’urgence l’aide et les services nécessaires pour aider à améliorer la situation humanitaire actuelle et appuyer les efforts de reconstruction, y compris la remise en état des institutions de l’Autorité palestinienne. Elle demanderait à toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour aider les parties à mettre fin à la crise actuelle et les ramener à la table des négociations en vue de parvenir à un règlement définitif de toutes les questions, y compris la création de l’Etat palestinien.
Déclarations
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a estimé que la crise au Moyen-Orient et en Palestine se double d’une crise du système international établi par la Charte des Nations Unies. Espérant que l’Assemblée générale pourra entreprendre collectivement ce que le Conseil de sécurité a été incapable de réaliser, l’Observateur permanent a demandé qu’un terme soit mis à la campagne militaire sanglante d’Israël. Il a rappelé que les forces d’occupation israéliennes ont volontairement tué des civils et commis des exécutions extrajudiciaires, utilisé des civils comme boucliers humains, imposé des détentions collectives, empêché de façon répétée le déplacement des ambulances, du personnel de la santé et des organisations humanitaires. A Djénine, là où sur une surface d’un kilomètre carré vivaient depuis 1948 environ 13 000 réfugiés, les bâtiments ont été détruits par des bulldozers après avoir été la cible de missiles lancés d’hélicoptères. Les forces israéliennes ont violé les lois régissant les conflits armés, violé la quatrième Convention de Genève et se sont rendus coupables de crimes de guerre; la possibilité de crime contre l’humanité n’est pas à exclure à Djénine.
Il revient maintenant à la communauté internationale de prendre position contre ces actes épouvantables, a continué M. Al-Kidwa, demandant aux Etats Membres et au système des Nations Unies de poursuivre en justice ceux qui se sont rendus coupables de crimes de guerre, au nombre desquels le Général Shaul Mofaz, Chef de l’armée israélienne. Bien que les forces israéliennes aient maintenant levé le siège de plusieurs villes palestiniennes, la situation demeure hautement critique, a-t-il indiqué. Ainsi, l’église de la Nativité est encore assiégée.
Selon M. Al-Kidwa, la crise du système international est claire, notamment au cours des 16 derniers mois où le Conseil de sécurité a été incapable de faire face à ses responsabilités. Suite à l’adoption de la résolution 1402 le 30 mars 2002, nous étions optimistes, a-t-il poursuivi, en dépit des faiblesses de ce texte; il est cependant apparu clairement par la suite qu’il n’avait pas empêché Israël d’intensifier ses assauts. L’Observateur a ensuite évoqué le “scandale de la résolution 1405” qui prévoyait la mise sur pied d’une équipe d’établissement des faits sur les événements de Djénine. Après avoir accueilli favorablement cette résolution, Israël a ensuite changé d’avis et s’est opposé à cette enquête. Comment expliquer cela? Les résolutions du Conseil de sécurité sont-elles optionnelles, sujettes à la négociation et aux changements? Est-il possible que l’influence dont jouissent les Etats-Unis au Conseil permette d’ignorer la Charte des Nations Unies, le droit international et le droit humanitaire? M. Nasser Al-Kidwa a enfin regretté qu’Israël détourne à ses propres fins l’ordre du jour international relatif à la lutte contre le terrorisme. Rejetant en conclusion toute proposition visant à établir des arrangements transitoires, qui ne servent, à son avis, qu’à maintenir l’occupation et à exempter Israël de ses responsabilités, l’Observateur s’est prononcé en faveur de la tenue d’une conférence internationale, aux conditions suivantes: les membres du “Quartet” et toutes les parties arabes concernées doivent y participer, et on doit préalablement se mettre d’accord sur le contenu et les directives à mettre en place pour atteindre l’objectif final; les résolutions relatives à la légitimité internationale et l’initiative de paix des pays arabes approuvée lors du Sommet arabe qui s’est tenu en mars dernier à Beyrouth doivent en constituer les fondements.
M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA
(Soudan), s’exprimant au nom des Etats du Groupe arabe, a indiqué que les territoires occupés connaissent une situation des plus précaires provoquée par Israël qui, en dépit des résolutions du Conseil de sécurité et des appels de la communauté internationale, s’emploie à la destruction de l’Autorité palestinienne. Les forces d’occupation ont commis des crimes de guerre graves et ont violé le droit international, notamment par l’organisation d’assassinats et par des arrestations arbitraires.
Le représentant s’est félicité de l’initiative prise par le Secrétaire général de constituer une force multinationale et une équipe chargée de faire la lumière sur les événements qui se sont déroulés à Djénine. Cependant, il a regretté qu’en dépit des efforts consentis, Israël se soit dédit et ait déclaré publiquement son refus d’accepter une telle équipe. Le Groupe arabe nourrit par conséquent l’espoir que le Conseil de sécurité condamnera le mépris israélien de ses résolutions ainsi que du droit international et humanitaire. Nous souhaitons
également, a poursuivi le représentant, qu’Israël coopère avec l’équipe d’établissement des faits. Nous demandons donc à l'Assemblée générale de condamner Israël et de lui adresser un message sans équivoque, notamment en ce qui concerne la protection des civils et la levée des entraves apportées à l’accès aux aides humanitaires. Enfin, elle doit recueillir toutes les informations pertinentes relatives aux crimes commis à Djénine.
M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal), Président du Comité spécial pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a souligné que l’Assemblée générale se réunit aujourd’hui en raison de l’apparente incapacité du Conseil de sécurité à faire respecter ses propres résolutions et à exercer ses responsabilités statutaires. Depuis plusieurs mois, a-t-il rappelé, la communauté internationale assiste avec impuissance voire avec indifférence à l’intensification de l’agression israélienne dans le territoire palestinien occupé sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme. Le Président du Comité a ainsi exprimé sa frustration devant l’échec du Conseil à imposer la mise en œuvre de ses résolutions en invoquant, pour illustrer ses propos, la dissolution de l’équipe d’établissement des faits. Tel-Aviv a-t-il quelque chose à cacher ? s’est interrogé le Président du Comité en dénonçant, par la même occasion, le fait qu’Israël semble vouloir écarter le Président Arafat et dicter ainsi aux Palestiniens le choix de leur dirigeant.
Aujourd’hui, a-t-il souligné, la communauté internationale, l’Assemblée et le Conseil, en particulier, se trouvent solennellement interpelésinterpellés et doivent évaluer objectivement la situation tragique créée à Djénine. Pour lui, la collecte d’informations fiables se présente comme un devoir de justice et d’équité contre la culture de l’impunité et l’agenda des extrémistes israéliens. Voyant malgré tout quelques lueurs d’espoir à l’horizon, le Président du Comité s’est félicité de la fin du confinement du Président Arafat, du prochain règlement pacifique du siège de l’église de la Nativité, de la volonté du « Quartet » de convoquer une conférence internationale, et des initiatives américaines, européennes et autres. Cela montre, a-t-il estimé, que la communauté internationale a pris conscience de l’ampleur de la tragédie humaine et de la nécessité d’une protection internationale du peuple palestinien tout en trouvant les moyens de sanctionner les violations du droit international humanitaire.
Face à eux-mêmes Israéliens et Palestiniens ne peuvent que continuer à se faire la guerre, avant de rappeler « quelques faits têtus ». L’occupation du territoire palestinien et le mépris des résolutions des Nations Unies sont au cœur de la question de Palestine et de son règlement. L’échec de la politique de tout militaire doit privilégier les approches novatrices et holistiques fondées sur le Plan de la Ligue des Etats arabes et de la résolution 1397 du Conseil de sécurité. Avec l’aide des coparrains du processus de paix, la communauté internationale a le devoir d’imposer la mise en œuvre des résolutions 1402 et 1403 du Conseil et de demander l’application de la résolution 1405 sur l’envoi d’une mission d’informations à Djénine. Le chemin de la paix étant inséparable de la création d’un Etat palestinien, tout accord à conclure doit prendre en considération le dossier de Jérusalem et le droit au retour des réfugiés palestiniens. Les Nations Unies, a encore dit le Président du Comité, ont le devoir sacré d’exercer leur responsabilité à l’égard de la question de Palestine conformément aux résolutions 242, 338 et 1397. Le Président a aussi plaidé pour l’aide humanitaire et l’assistance à la reconstruction des infrastructures palestiniennes.
M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a indiqué que les événements tragiques et inhumains intervenus récemment en Palestine ont encore été aggravés par les échecs qui ont affecté le Conseil de sécurité et l’ont empêché de jouer pleinement son rôle. Faisant fi de l’adoption de la résolution 1405 qui autorisait le Secrétaire général à mettre sur pied une mission d’établissement des faits, le Gouvernement israélien a refusé de recevoir cette mission que le Secrétaire général a été contraint de dissoudre. Le représentant a déploré qu’outre l’occupation de Gaza et de la Cisjordanie qui dure depuis 35 ans s’ajoute la construction de colonies de peuplement, en dépit des Accords d’Oslo, soulignant que cette stratégie de colonisation asphyxie le peuple palestinien et le pousse au désespoir. Le représentant a demandé que l’agression cesse immédiatement, que les forces d’occupation mettent un terme à tous leurs crimes et notamment à la destruction d’infrastructures. Ce que nous attendons de l’Assemblée générale, a-t-il continué, c’est d’être du côté de la légalité internationale et de défendre le droit à l’autodétermination des peuples, de défendre la crédibilité de la Charte, ainsi que de demander au Secrétaire général un rapport complet sur les violations et les crimes de guerre commis par les forces israéliennes. Le règlement pacifique et durable de cette crise doit constituer un objectif prioritaire de la communauté internationale. C’est pourquoi, a encore indiqué le représentant, nous demandons la cessation immédiate de l’agression, le retrait des forces israéliennes, le retour aux frontières d’avant le 28 septembre 2000, le déploiement rapide d’une force d’observateurs, l’ouverture de négociations politiques menant à une solution durable, le respect de tous les instruments convenus internationalement tels que les résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité, ainsi que le principe “terre contre la paix” de la Déclaration de Madrid, l’initiative de paix arabe, le retrait d’Israël des territoires occupés depuis 1967, la création de l’Etat de Palestine avec Jérusalem-Est comme capitale, et le règlement de la question des réfugiés sur la base des résolutions des Nations Unies. Le représentant a également demandé qu’un calendrier soit établi afin d’accélérer ces négociations, faisant valoir qu’on ne peut négocier indéfiniment sans enregistrer de progrès concrets en faveur de la cause historique du peuple palestinien. Il a en conclusion indiqué que le peuple palestinien a besoin de l’appui soutenu de la communauté internationale après la destruction massive de ses infrastructures.
M. JOHN D. NEGROPONTE (Etats-Unis) a estimé que l’adoption de résolutions telles que celle mise au vote aujourd’hui ainsi qu’une rhétorique déséquilibrée qui préjuge de ce que les parties doivent faire ne représentent pas la meilleure voie à emprunter pour tracer le chemin de la paix. La meilleure solution consiste à suivre la stratégie globale réaffirmée par le “quartet” lors de sa réunion de la semaine dernière. Les trois éléments de cette stratégie, a rappelé le représentant, sont la sécurité et la cessation de la terreur et la violence, la reprise de négociations sérieuses et accélérées afin de faire renaître l’espoir et de conduire à un règlement politique ainsi que le déploiement d’une assistance économique et humanitaire en faveur du peuple palestinien. Dans ce contexte, les Etats-Unis restent engagés à la recherche de la paix au Moyen-Orient. M. Colin Powell a rencontré hier le Ministre des affaires étrangères saoudien, le Roi Abdullah de Jordanie et le Premier Ministre israélien Ariel Sharon afin de faire avancer ce processus. Le Président Bush rencontrera M. Sharon aujourd’hui et le Roi Abdullah demain pour discuter de moyens d’accomplir la paix au Moyen-Orient.
Le représentant a également indiqué que des progrès ont été réalisés dans la mise en oeuvre de la résolution 1397, appuyée par les Etats-Unis. En effet, un travail intense est accompli afin de mettre en terme au siège de l’église de la Nativité à Bethléem et de faire en sorte qu’Israël retire ses troupes des dernières villes palestiniennes et de Bethléem. Ceci devrait d’ailleurs être réalisé prochainement. Cependant, les responsables arabes, l’Autorité palestinienne et la communauté internationale ont encore beaucoup à faire pour mettre un terme à la violence et à la terreur. La résolution dont est saisie l'Assemblé générale aujourd’hui ressemble peu aux résolutions du Conseil de sécurité sur le Moyen-Orient car elle est pleine d’une rhétorique partiale et ne fait que condamner une seule des parties en ne mentionnant même pas les attaques terroristes palestiniennes contre des civils israéliens. Par conséquent, nous voterons contre cette résolution, a fait savoir le représentant, car nous voulons travailler directement avec les parties pour des résultats concrets. La rhétorique qui consiste à condamner Israël, a estimé le représentant, ne permettra pas de mettre un terme à la violence et de retourner à la table des négociations.
M. HADI NEJAD HOSSEINIAN (République islamique d’Iran) a profondément regretté qu’au moment où une large majorité des membres du Conseil de sécurité mettait tout en œuvre pour traiter des actions illégales israéliennes dans le territoire palestinien occupé, un seul membre choisissait de prendre une direction opposée. Il ne fait aucun doute, a prédit le représentant, que l’inaction du Conseil devant le mépris par Israël des récentes résolutions restera gravée dans l’histoire comme un échec notoire dans le maintien de la paix et de la sécurité internationales. L’inaction du Conseil restera également gravée dans l’histoire comme un autre exemple de l’imposition de la politique « des deux poids, deux mesures » par certains de ses membres.
La convocation de la session extraordinaire, a poursuivi le représentant, est un autre signe de l’intransigeance d’Israël face aux principes du droit international et des dispositions des résolutions 1042, 1403 et 1405 du Conseil de sécurité. Les mesures prises par Israël démontrent, une nouvelle fois, a-t-il souligné, la nature non fiable et irresponsable du régime israélien. En la matière, les évènements de Djénine montrent l’irrespect des textes internationaux dont la quatrième Convention de Genève. Pour le représentant, il est absolument nécessaire que la communauté internationale, représentée par les Nations Unies, enquête sur les crimes de guerre perpétrés par les forces israéliennes au cours des 19 derniers mois. Il est impératif, a ajouté le représentant, que la communauté internationale conduise les responsables devant la justice et, ce faisant, prévienne la résurgence de tels actes à l’avenir.
M. YEHUDA LANCRY (Israël) a indiqué que les événements tragiques survenus depuis un an et demi au Moyen-Orient résultent de la décision stratégique des dirigeants palestiniens d’abandonner le processus politique au profit d’une stratégie terroriste qui a mené au chaos et à la ruine. Selon M. Lancry, c’est cette décision qui est à l’origine des morts de civils des deux côtés, c’est cette décision qui a conduit à la dévastation de l’économie palestinienne et c’est encore cette décision qui a amené de nombreux Israéliens à perdre foi dans les
partenaires palestiniens et a contraint les forces israéliennes à prendre des mesures qu’elles abhorrent pour protéger des civils israéliens. Alors que l’établissement de deux Etats vivant l’un à côté de l’autre, ainsi que l’évoque la résolution 1397 du Conseil de sécurité, était un objectif à portée de main à Camp David et à Taba, son rejet par le Président Arafat a amené de nombreux Israéliens à penser que les dirigeants palestiniens ne sont pas intéressés par la création d’un Etat palestinien, a estimé M. Lancry.
Cependant, après des mois de violences et de terrorisme au Moyen-Orient, nous avons de nouveau des raisons d’espérer, a-t-il poursuivi. Lors d’une réunion à Washington la semaine dernière, les membres du “Quartet” ont annoncé qu’une conférence internationale de paix pourrait se réunir l’été prochain. M. Lancry a également mis au nombre des raisons d’espoir le terme mis au siège pacifique des bureaux du Président Arafat à Ramallah. De même, les forces israéliennes ont pratiquement achevé leur retrait des villes palestiniennes, conformément à la résolution 1402. Il appartient aujourd’hui au Président Arafat d’élaborer sur ces progrès et d’éradiquer le terrorisme palestinien. Ceci exige le désarmement des groupes terroristes palestiniens, la création d’un corps de sécurité, la transparence financière visant à approfondir les processus démocratiques, et le rejet fondamental de l’usage du terrorisme comme instrument politique. La décision de poursuivre sur cette voie est entièrement entre les mains du Président Arafat, a indiqué M. Lancry. Malheureusement, ici aux Nations Unies, il semble que la délégation palestinienne préfère se livrer à une campagne de désinformation, s’enferrer dans la condamnation unilatérale d’Israël, rechercher des nouvelles résolutions et autres diversions bureaucratiques plutôt que de se saisir de cette nouvelle opportunité.
Ainsi, en ce qui concerne Djénine, la communauté internationale est aujourd’hui parfaitement au courant que ce qui s’y est passé n’est en rien ressemblant à ce qu’en rapportent les Palestiniens. Cinquante-six Palestiniens ont perdu la vie à Djénine, la plupart d’entre eux étaient des hommes armés. Les nombreux reporters et observateurs indépendants qui sont entrés dans le camp ne font aucunement état d’un massacre. Dans ces conditions, on peut douter de l’utilité d’une enquête d’établissement des faits, a indiqué M. Lancry, mettant en cause les tentatives palestiniennes de désinformer la communauté internationale sur les faits. Les dirigeants palestiniens, a-t-il poursuivi, ont par ailleurs beau jeu d’affirmer que le terrorisme est le fait de groupes indépendants de l’Autorité palestinienne: on dispose aujourd’hui de preuves suffisantes pour affirmer que les brigades Tanzim et Al Aksa agissent sous l’Autorité palestinienne.
Revenant sur la mission d’établissement des faits qui devait se rendre à Djénine, M. Lancry a estimé qu’une telle mission aurait dû avoir pour mission d’enquêter sur les activités de toutes les parties, y compris l’utilisation d’un camp administré par les Nations Unies comme centre d’activités terroristes, en violation du droit humanitaire international et des résolutions du Conseil de sécurité. M. Lancry a regretté que quand les porte-paroles palestiniens font état d’un massacre à Djénine, les Nations Unies n’attendent aucune vérification pour reprendre cette accusation à leur compte; mais quand des Israéliens sont massacrés, les Nations Unies restent silencieuses. Il est également déplorable que les résultats des enquêtes dont fait l’objet Israël soient connus d’avance.
Le projet de résolution présenté aujourd’hui, a continué le représentant, ne mentionne le terrorisme palestinien qu’à mots couverts. Il n’est pas fidèle à l’esprit de la résolution 1402 qui définit des obligations spécifiques pour les Palestiniens, dont la mise en oeuvre d’un cessez-le-feu, la fin du terrorisme et la coopération avec le Général Zinni. Qualifiant en conclusion cette session extraordinaire de l’Assemblée générale d’inutile et de perte de temps pour les délégués, M. Lancry a indiqué que le projet de résolution considéré ne ferait qu’éloigner les parties du seul chemin qui permettrait de satisfaire les droits et les besoins des peuples israéliens et palestiniens.
M. BRUNO RODRIGUEZ PARRILLA (Cuba) a regretté qu’une fois de plus le Conseil de sécurité se soit montré incapable d’assumer ses responsabilités et d’agir face à la situation préoccupante des territoires occupés. Il n’a même pas pu réagir à la décision du Gouvernement Sharon de ne pas coopérer avec l’équipe d’enquête qui devait être envoyée à Djénine. Cependant, la vérité ne pourra pas être cachée et elle représentera une nouvelle page noire de l’histoire de l’humanité. L’attitude de défi au droit international du Gouvernement d’Israël est le résultat de l’impossibilité du Conseil de sécurité à faire appliquer ses résolutions. C’est également le résultat de l’appui apporté par un membre permanent du Conseil de sécurité qui, par ses votes, l’empêche d’agir. Les Etats-Unis ont en effet utilisé leur droit de veto à 25 reprises en ce qui concerne la question de la Palestine. Cuba estime que ce pays doit suspendre l’appui financier à des fins de guerre apporté à Israël et condamner le terrorisme d’Etat pratiqué par cet Etat s’il veut affronter le terrorisme partout où il se manifeste. Il faut également analyser de façon sérieuse la proposition du Secrétaire général consistant à établir une force multinationale dans les territoires occupés. Enfin, Cuba condamne les actes d’agression et de barbarie commis par Israël et exige que soit réaffirmé le droit inaliénable du peuple palestinien à disposer d’un Etat indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.
M. OLE PETER KOLBY (Norvège) s’est félicité de la levée du siège contre le Président Arafat et du règlement pacifique qui semble avoir été trouvé en ce qui concerne l’impasse de l’église de la Nativité à Jérusalem. Une fois de plus, il a été prouvé que la diplomatie et les négociations, et non pas les actions militaires ni la violence, sont les moyens par lesquels le conflit du Moyen-Orient doit être résolu. La Norvège appuie les efforts déployés par les Etats-Unis et le “Quartet” pour faire cesser la violence et ramener les parties à la table des négociations, de même que ceux déployés par la Ligue des Etats arabes dans la promotion de l’initiative de paix saoudienne. Le représentant a également indiqué que son pays regrette les pertes humaines israéliennes dues au terrorisme et reconnaît le droit d’Israël à la légitime défense mais estime que ce pays doit respecter le droit international et faire en sorte que les civils israéliens ne deviennent pas les victimes des mesures de légitime défense israéliennes. Dans ce contexte, la Norvège regrette que le Secrétaire général ait été contraint de dissoudre l’équipe d’enquête qui devait être envoyée à Djénine. Nous estimons en effet qu’il est dans l’intérêt de chacun, des Palestiniens, des Israéliens et de la communauté internationale, de disposer d’informations précises sur ce qui s’est produit dans ce camp.
Le défi qui se pose aujourd’hui est de reconstruire l’Autorité palestinienne car, sans elle, il est impossible de faire progresser la lutte contre le terrorisme et de reprendre les négociations. C’est pourquoi, nous nous félicitons de la tenue d’une réunion de donateurs internationaux il y a deux semaines à Oslo et des engagements pris en faveur de la reconstruction des institutions palestiniennes. Cependant, de réels progrès dans l’avancement du processus de paix ne pourront être réalisés que si l’on analyse les causes mêmes du conflit. La Norvège appelle Israël et les Palestiniens à agir de façon responsable et de s’engager vers un règlement politique du conflit. Israël doit faire cesser ses opérations militaires et retirer ses forces des territoires occupés et l’Autorité palestinienne doit mettre un terme au terrorisme. De même, Israël doit cesser les destructions infligées aux infrastructures de police palestiniennes qui empêchent l’Autorité palestinienne de lutter contre le terrorisme. Enfin, a conclu le représentant, la Norvège appuie la tenue d’une conférence de paix au cours de l’été prochain. Les négociations doivent reprendre avec pour objectif de trouver un consensus international sur la base de la coexistence de deux Etats, Israël et la Palestine, à l’intérieur de frontières reconnues en conformité avec les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) s’est dit inquiet par la situation générale au Moyen-Orient. Il a souligné que, malgré des avancées, la tension demeure et la crise humanitaire s’intensifie. Pour normaliser la situation, a-t-il dit, des efforts sont nécessaires pour réaliser la cessation des actes de violence, de terreur et de provocation. Le «Quartet», a-t-il rappelé, s’est exprimé en faveur de meures collectives concrètes et urgentes sur la base des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et du Plan de paix du Sommet de la Ligue des Etats arabes. Dans ce cadre, le représentant a dit ne pas comprendre le rejet par Israël de l’équipe d’établissement des faits créée conformément à la résolution 1405. Se félicitant, une nouvelle fois, de la levée du siège de l’Autorité palestinienne, il a appelé les parties à prendre d’autres mesures pour normaliser la situation notamment en ce qui concerne le siège de l’église de la Nativité, le retrait des troupes israéliennes et le règlement de la crise humanitaire. Il n’existe pas de solutions militaires, a conclu le représentant en arguant que seule une solution politique permettra de trouver une issue à la crise.
M. YISHAN ZHANG (Chine) a dénoncé le refus d’Israël d’appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Sous prétexte de lutter contre le terrorisme, les troupes israéliennes ont causé une tragédie humanitaire choquante, a ajouté le représentant en stigmatisant également le refus d’Israël de coopérer avec l’équipe d’établissement des faits dans le camp de réfugiés de Djénine. Cette situation, a-t-il estimé, indique, une nouvelle fois, que la question du Moyen-Orient ne peut être réglée que par le dialogue et les négociations. L’action militaire ne peut manquer d’intensifier la haine et de rendre difficile toute instauration de la paix, a ajouté le représentant en arguant qu’en tant que pays voisins, Israël et la Palestine ne peuvent coexister sans la mise en place de mesures de confiance. Dans ce cadre, le représentant a demandé à Israël de cesser ses attaques, de lever le siège de l’église de la Nativité et de se retirer du territoire occupé palestinien. Les deux parties doivent abandonner le cercle vicieux de la violence et reprendre les négociations en vue d’un règlement final, fondé sur le principe de la terre contre la paix. Attirant l’attention sur la résolution 1397 du Conseil de sécurité et le Plan de paix approuvé par le Sommet de la Ligue des Etats arabes, le représentant a estimé que ce sont là les bases d’une paix durable dans la région. Israël, la Palestine et la communauté internationale doivent oeuvrer ensemble à la réalisation des objectifs de paix et il faut espérer que le Conseil de sécurité joue un rôle positif dans ce contexte, a encore dit le représentant. Lançant un appel à la reconstruction des infrastructures palestiniennes, il a conclu en soulignant que le maintien de l’autorité du Président Arafat contribuera sans aucun doute à promouvoir parmi la population palestinienne la reprise des négociations.
M. OTHMAN JERANDI (Tunisie), ayant rappelé que le système des Nations Unies reste le garant de la paix et de la sécurité dans le monde, a lancé un appel à l’Assemblée générale pour éveiller la conscience du monde face aux violences perpétrées contre les Palestiniens. Il a jugé préoccupant que le Conseil de sécurité n’ait pas été en mesure de répondre à la crise ni de faire respecter ses décisions. Certes, a-t-il fait observer, le fait que le Conseil de sécurité ne serve plus à faire appliquer la Charte des Nations Unies n’est pas chose nouvelle, mais dans ce cas précis le refus d’Israël d’accueillir une mission d’établissement des faits fait peser les pires soupçons sur ce pays, notamment quand il clame n’avoir commis aucun acte contraire au droit international humanitaire à Djénine. Les médias, même ceux d’Israël, ont indiqué que des actes odieux avaient été perpétrés, a continué le représentant et aujourd’hui c’est Israël qui doit pouvoir prouver que le droit humanitaire a été respecté et que les équipes médicales ont pu circuler librement. Le représentant a encore estimé qu’il ne saurait y avoir « deux poids, deux mesures » en matière de droit international et a rappelé la responsabilité collective de l’Assemblée générale. Souhaitant qu’Israël soit réprimandé suite à son refus d’accueillir la mission d’établissement des faits, il a qualifié ce refus de précédent grave dans l’histoire des Nations Unies.
M. MIKHAIL MEHBE (République arabe syrienne) a rappelé que le recours, par Israël, aux moyens brutaux contraires au droit humanitaire international contre le peuple palestinien a pour objectif d’éliminer toute lueur d’espoir pour arriver à une paix juste dans la région. Israël souhaite en effet que la région demeure en ébullition afin de mener à bien sa politique de colonisation. De nombreuses résolutions ont été adoptées par le Conseil de sécurité pour demander à Israël de mettre un terme à la tuerie de nombreux innocents et pour répondre aux besoins humanitaires du peuple palestinien. Toutefois, Israël continue de violer le droit international.
S’il n’y avait pas eu de crime à Djénine, a poursuivi le représentant, Israël aurait accepté l’envoi d’une équipe pour enquêter sur place. Or, au lieu de cela, Israël a lancé une campagne insultant les membres de l’équipe et a retardé son arrivée pour enfin refuser de l’accueillir. Cette position d’Israël a sapé la crédibilité du Conseil de sécurité et le message est clair: Israël ne souhaite payer aucun prix alors que d’autres paient un lourd tribut lorsqu’ils ne respectent pas les résolutions du Conseil de sécurité. Dans ce contexte, la Syrie a redoublé d’efforts pour aider au déploiement de la mission d’établissement des faits et pour maintenir l’unité du Conseil de sécurité au moment où ses pouvoirs étaient contestés. C’est pourquoi, après l’échec du Conseil de sécurité de dire par le biais d’une résolution à Israël qu’il ne peut être en marge de l’histoire, il faut lui rappeler qu’il ne peut agir en toute impunité. Il faut également lui transmettre un message clair lui demandant de respecter sa responsabilité légale, notamment en ce qui concerne la protection des civils. Enfin, l'Assemblée générale doit condamner énergiquement les pratiques israéliennes contre le peuple palestinien et est priée de mettre en place un mécanisme chargé de garantir l’accès à l’information.
M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a déploré le refus d’Israël de permettre à l’équipe d’établissement des faits du Secrétaire général de se rendre dans le camp de réfugiés de Djénine. En bloquant ainsi l’enquête de la communauté internationale, a dit le représentant, Israël se condamne par ses propres actions et viole du même coup la résolution 1405 du Conseil de sécurité. Le monde n’est pas à court de plans de paix, a rappelé le représentant en arguant que la priorité doit être de susciter auprès des deux parties le leadership politique et le courage nécessaires aux compromis et au retour à la table des négociations. Si les progrès politiques requièrent une amélioration de la situation en matière de sécurité, la réduction de la violence exige elle aussi un processus politique propre à assurer de réels progrès vers un accord de paix. En la matière, la communauté internationale doit apporter son assistance, a estimé le représentant en renouvelant l’appui de son pays à la création d’un mécanisme tiers et neutre pour surveiller le cessez-le-feu, condition préalable au rétablissement de la confiance entre les deux parties. Souhaitant que ce mécanisme soit dépêché sous l’égide du Conseil de sécurité, le représentant a dit la disposition de son pays à y participer si l’objectif de maintenir la paix existe.
M. MOHAMMED ALDOURI (Iraq) a qualifié les événements récents au Moyen-Orient de “flagrantes violations sionistes de la Charte des Nations Unies” et a appelé l’Assemblée générale à assumer ses responsabilités afin d’assurer la paix et la sécurité internationales. Pour tenter de stopper les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’entité sioniste, a-t-il poursuivi, des mises en garde répétées ont été formulées, y compris par ses meilleurs amis et soutiens financiers, mais en vain. La résolution 1405, qui visait à établir des informations exactes sur les événements de Djénine, a finalement été invalidée par l’entité sioniste, et ceci constitue une confirmation, si besoin il y en avait, du peu de cas qu’Israël accorde aux résolutions du Conseil de sécurité. Cela confirme également qu’Israël jouit d’un appui sans faille des Etats-Unis et que ce pays domine les décisions prises par le Conseil de sécurité. Enfin, a estimé le représentant, cela confirme la politique de sélectivité et des “deux poids, deux mesures” que met en oeuvre le Conseil de sécurité. Par ailleurs, le représentant a déclaré que le refus de l’entité sioniste de recevoir l’équipe témoigne de sa culpabilité dans la perpétration de crimes contre l’humanité. Rappelant que l'Assemblée générale des Nations Unies, en vertu des articles 10, 11 et 14 de la Charte, doit assurer le maintien de la paix et de la sécurité quand le Conseil de sécurité échoue dans cette fonction, le représentant a demandé un rapport du Secrétaire général sur les crimes et les destructions commises dans les territoires palestiniens occupés. Il a également demandé à tous les Etats Membres de faire pression sur l’entité sioniste afin que cette dernière respecte les règles du droit international humanitaire contenues dans les quatre Conventions de Genève.
M. MOCHAMAD SLAMET HIDAYAT (Indonésie) a déclaré qu’il incombe à la communauté internationale d’établir ce qui s’est exactement passé dans le camp de réfugiés de Djénine. Les obstacles qu’Israël a levés contre la constitution d’une équipe d’établissement des faits ne doivent pas empêcher qu’un rapport soit présenté par le Secrétaire général, contenant les informations disponibles. Confrontés à une agression de cette ampleur, nous devons assurer que la justice prévale, dans l’intérêt de tous les Palestiniens qui ont perdu leurs biens et leur vie, a poursuivi le représentant. En deuxième lieu, il a demandé que la puissance d’occupation cesse de faire obstruction au travail des institutions humanitaires, notamment l’UNWRA, faisant observer que les souffrances de la population civile sont aggravées par le manque d’accès aux denrées de base, notamment en matière de nourriture et de médicaments. Le représentant a demandé qu’Israël, en tant que puissance occupante, respecte scrupuleusement la quatrième Convention de Genève sur la protection des personnes civiles en temps de guerre. Enfin, il a fait observer qu’en aucun cas, le recours à la force et la logique de guerre ne sauraient se substituer à l’état de droit et à l’aspiration d’une population entière à l’autodétermination et à l’indépendance. L’établissement de deux Etats à l’intérieur de frontières internationalement reconnues, conformément à la résolution 1397 (2002), ne peut se faire que par la cessation de la violence, le déploiement d’une force de sécurité internationale, la reprise des négociations entre les parties sur la base des résolutions du Conseil de sécurité 242 et 338 et du principe “terre contre paix”, a conclu le représentant.
M. MASOOD KHALID (Pakistan) a regretté qu’Israël continue d’ignorer les appels internationaux et les résolutions du Conseil de sécurité et que l’invasion des villes palestiniennes se poursuive. Jamais dans l’histoire de la Palestine, la situation n’a été aussi fragile, a-t-il fait remarquer. Dans ce contexte, il a rappelé que son pays avait lancé en décembre dernier un appel pour la reprise d’un véritable dialogue fondé sur la justice et l’égalité conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. Cependant, a-t-il poursuivi, il est regrettable que toutes les tentatives d’instauration de la paix aient été mises à mal et que la proposition d’envoyer une mission d’établissement des faits neutre n’ait pas été suivie d’effets.
Le Pakistan comprend particulièrement la souffrance du peuple palestinien, a ajouté le représentant, car un scénario similaire existe dans notre région où les forces d’occupation indiennes continuent à nier le droit à l’autodétermination du peuple du Cachemire et, ce, en violation flagrante des résolutions des Nations Unies. En ce qui concerne les perspectives de paix au Moyen-Orient, le représentant a estimé qu’elles ne pourront être effectives sans un arrêt immédiat de tous les actes de violence, des provocations et des destructions. Dans ce contexte, la communauté internationale ne doit pas permettre que la situation alarmante dans les territoires occupés se perpétue. Les Nations Unies ne peuvent en effet pas se permettre de rester silencieuses au moment où la paix dans une des régions les plus sensibles du monde est menacée. Enfin, le représentant a rappelé que le cadre d’action pour l’instauration d’une paix durable existe dans le
contexte des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et que l’application loyale de tous les accords passés représente le moyen de prévenir une détérioration de la situation qui plongerait la région dans une violence, une instabilité et une incertitude encore plus grandes.
M. VALERY KUCHINSKY (Ukraine) s’est dit préoccupé par la situation actuelle au Moyen-Orient malgré l’atténuation relative de la violence au cours de ces dernières semaines. Il n’en reste pas moins, a en effet déclaré le représentant, que la communauté internationale aura à apporter une solution à la situation catastrophique dans laquelle se trouve le territoire palestinien occupé à la suite des opérations menées par Israël sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Il ne peut y avoir de justification à l’imposition de restrictions à la circulation du personnel humanitaire, a dit le représentant en soulignant que de telles actions sont inadmissibles et qu’elles constituent une violation du droit international. Il est particulièrement préoccupant d’entendre les informations sur le camp de réfugiés de Djénine, a ajouté le représentant en renouvelant son appui à la résolution 1405. Il a donc déploré le refus d’Israël d’offrir sa coopération à l ’‘équipe d’établissement des faits que le Secrétaire général a établie. Pour lui, le rapport de cette équipe aurait été de l’intérêt propre d’Israël qui aurait ainsi pu prouver ses affirmations selon lesquelles ses forces n’ont rien à cacher.
L’échec du Conseil à assurer une pleine application de la résolution 1405 ne peut que saper sa crédibilité, a poursuivi le représentant en estimant que la situation actuelle exige une mobilisation des efforts internationaux notamment du «Quartet» et des pays arabes. Il a félicité des résultats de la réunion du «Quartet» à Washington et des engagements en matière de sécurité pris par le Royaume-Uni et les Etats-Unis. Appelant l’attention sur le plan de paix présenté par le Président ukrainien au Roi de Jordanie, lors de sa visite en avril dernier, le représentant a, dans ce cadre, souligné la nécessité d’une aide humanitaire à la population palestinienne et d’une assistance à la reconstruction économique. Il a souligné la nécessité de prendre des mesures pour assurer la sécurité des Palestiniens et des Israéliens conformément aux récentes résolutions adoptées par le Conseil de sécurité et au Plan de paix approuvé par le Sommet de la Ligue des Etats arabes. Plaidant aussi pour le déploiement d’une force multilatérale neutre à laquelle son pays serait prêt à participer, il a conclu sur la nécessaire normalisation des relations entre d’une part Israël et la Syrie et d’autre part entre Israël et le Liban. Il a conclu sur l’offre de son pays d’accueillir la conférence internationale voulue par le « Quartet ».
M. UMIT PAMIR (Turquie) a rappelé que la position de son pays sur la question du terrorisme est claire et constante, affirmant sans relâche qu’il n’existe aucune forme “acceptable” de terrorisme. C’est dans cet esprit que la Turquie condamne fermement toutes les attaques terroristes, y compris les attentats suicides perpétrés contre les civils israéliens. Le droit d’Israël d’assurer la sécurité de ses citoyens est aussi légitime que les revendications des Palestiniens en faveur d’un Etat indépendant, a déclaré le représentant. Reconnaissant l’opportunité de l’initiative de M. Annan relative au déploiement d’une force multinationale, ainsi que le bien-fondé de la création d’une équipe d’établissement des faits sur les événements de Djénine, le représentant a regretté le manque de coopération d’Israël sur cette question purement humanitaire. Sa délégation regrette la dissolution de l’équipe chargée d’établir
les faits à Djénine. Toutefois, la Turquie se félicite des résultats de la rencontre du “Quartet” le 2 mai dernier, se félicitant de la perspective d’une conférence internationale l’été prochain. Réitérant son engagement en faveur de la reprise du processus de paix, le représentant a déclaré appuyer le projet de résolution.
M. HASMY AGAM (Malaisie) a rappelé que la tenue de la réunion d’aujourd’hui n’aurait pas été nécessaire si le Conseil de sécurité avait assumé ses responsabilités dans le cadre du mandat prévu par la Charte des Nations Unies. La situation dans les territoires occupés demeure tendue et peut exploser à tout moment du fait de la brutalité des actes de violence perpétrés par Israël. Le monde civilisé ne peut plus fermer les yeux et la Malaisie appuie sans réserve le projet de résolution soumis aujourd’hui à l'Assemblée générale. Les atrocités commises par les forces d’Israël et notamment d’éventuels crimes de guerre ne doivent pas rester impunis. Israël doit donc coopérer avec la communauté internationale. Les efforts déployés pour torpiller la mission d’établissement des faits est une tentative évidente de dissimulation. Or, si Israël est un membre responsable et discipliné de la communauté internationale, il doit accepter de faire la lumière sur les actes perpétrés à Djénine et soumettre ses soldats à la justice internationale.
La reprise de la session d’urgence est importante car il s’agit de défendre la cause palestinienne. La communauté internationale ne peut en effet être neutre car nous sommes en présence d’une violation évidente du droit légitime d’un peuple à lutter contre une force d’occupation. L’inaction de la communauté internationale voudrait dire qu’on laisse Israël agir en toute impunité en lui permettant de resserrer son étau sur le peuple palestinien. La recherche de la paix entre les parties prenantes dans le cadre d’un processus à deux voix est nécessaire et cela ne peut être possible dans l’isolement. Par conséquent, le représentant a estimé en conclusion que dans la mesure où les Palestiniens ont à faire à M. Sharon, Israël doit reconnaître l’autorité de M. Yasser Arafat et cesser de le diaboliser.
M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) a également exprimé sa profonde préoccupation face à la situation de violence qui prévaut en Israël et en Palestine. S’il s’est félicité de l’évolution des choses notamment grâce aux efforts du «Quartet», le représentant a néanmoins désapprouvé le non-respect par Israël des quatre résolutions que le Conseil de sécurité a adoptées au cours des dernières semaines. Ce ne sont pas des textes facultatifs, a insisté le représentant en déplorant ainsi des occasions perdues. L’attitude d’Israël, a-t-il dit, touche à la dignité de tous les membres de l’ONU et mine l’efficacité du Conseil, garant de la paix et la sécurité internationales. Il a donc appelé Israël à retirer ses troupes de toutes les villes palestiniennes en souhaitant que l’occupation cesse et cède à la coexistence pacifique entre deux Etats indépendants. Le Chili, a poursuivi le représentant, qui a condamné les attentats terroristes contre la population civile israélienne, juge tout aussi condamnable la situation humanitaire grave qui a découlé de l’invasion israélienne de villes et villages palestiniens. Les évènements de Djénine, a-t-il estimé, doivent faire l’objet d’une enquête détaillée et complète au risque de voir les doutes se multiplier et le processus de négociations se compliquer.
Soulignant la validité des résolutions de l’ONU et celle de l’Autorité palestinienne, le représentant s’est félicité des accords en matière de sécurité conclus entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et les deux parties. Il a aussi appelé Israéliens et Palestiniens à mettre tout en œuvre pour participer à la conférence internationale que devrait organiser le «Quartet». Il a enfin appuyé le déploiement sur le terrain d’une force multinationale.
M. YUKIO SATOH (Japon) a jugé extrêmement regrettable que l’équipe chargée d’établir les faits à Djénine ait été dissoute en raison de l’opposition du Gouvernement d’Israël. Il s’est en revanche félicité du retrait des forces israéliennes de Ramallah, permettant au Président Arafat de recouvrer sa liberté. Le Japon a de façon continue appuyé le droit à l’autodétermination du peuple palestinien, y compris son droit à établir un Etat indépendant, ainsi que le droit du peuple d’Israël à vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. Le Japon a, de façon répétée, demandé à Israël de se retirer des territoires palestiniens et aux Palestiniens de renforcer les mesures de lutte contre le terrorisme. Afin que la paix soit durable, a poursuivi le représentant, il importe de déployer des efforts sur trois fronts simultanément: organisation d’une conférence internationale visant à garantir le cessez-le-feu et à réaffirmer les objectifs du processus de paix, notamment l’indépendance de l’Etat palestinien; renforcement de la coopération internationale afin d’assurer la stabilité et la prospérité du Moyen-Orient; et consolidation d’une relation de confiance entre Palestiniens et Israéliens. Le Japon est disposé à déployer des efforts sur ces trois fronts et est favorable à l’organisation d’un Forum de discussion sur la coexistence pacifique entre Palestiniens et Israéliens. En ce qui concerne la situation humanitaire, le Japon a déclaré avoir versé 3,3 millions de dollars d’aide humanitaire par l’intermédiaire du PNUD et a l’intention d’augmenter sa contribution à l’UNWRA d’environ.
M. BERND NIEHAUS (Costa Rica), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a condamné les actes de violence commis au Moyen-Orient et a lancé un appel pour que les parties au conflit mettent un terme au terrorisme, aux provocations et aux attaques perpétrées contre des civils. Il a également rappelé la nécessité de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et a apporté son appui à la résolution soumise aujourd’hui à l'Assemblée générale. Regrettant que l’enquête d’établissement des faits à Djénine n’ait pu être effectuée, il a demandé aux parties un cessez-le-feu immédiat et a déclaré appuyer toutes les mesures prises par les Nations Unies allant dans ce sens. Il s’est également déclaré favorable à la tenue d’une conférence ministérielle afin de relancer le processus de paix. Il a souhaité que l’aide humanitaire indispensable puisse être acheminée et a fait part du souhait de son Groupe de participer à toute initiative visant à renforcer la paix.
Le Prince ZEID RA’AD ZEID AL-HUSSEIN de la Jordanie a souligné que les derniers évènements dans le Territoire occupé sont bien connus et prouvent l’incapacité de la communauté internationale à s’opposer à une puissance occupante qui viole les normes essentielles des relations entre Etats. Le Gouvernement israélien et ses structures militaires sont conscients que l’utilisation excessive de la force contre un peuple désarmé constitue une violation patente de ses obligations, notamment au titre de la quatrième Convention de Genève. Partant, a expliqué le représentant, les Etats arabes se sont tournés vers le Conseil pour lui demander de s’acquitter de ses responsabilités. Il a donc regretté qu’Israël se soit attaché à violer chacune des résolutions adoptées par le Conseil. Se félicitant des efforts déployés par toutes les parties pour convaincre Israël d’appliquer les résolutions du Conseil, le représentant a néanmoins exprimé ses regrets de voir le Conseil permettre à Israël de continuer à violer ses résolutions. C’est la raison pour laquelle l’Assemblée générale est saisie aujourd’hui pour remédier aux lacunes du Conseil. La communauté internationale, a insisté le représentant, ne peut pas accepter la situation actuelle et si elle ne réussit pas à prendre des mesures contre la position d’Israël, elle oublierait que la légitime défense suppose des critères bien définis. La communauté internationale doit réaffirmer le droit des Palestiniens à un Etat indépendant avec Al-Qods comme capitale. Elle doit adopter la résolution pour indiquer l’importance des résolutions du Conseil et, dans ce cadre, la Jordanie appuie la disposition de la résolution qui demande au Secrétaire général de présenter un rapport sur les évènements de Djénine.
M. DAVID STUART (Australie) a rappelé que son pays appuie la résolution 1405 du Conseil de sécurité et regrette que les parties concernées n’aient pu arriver à un accord afin que la mission procède à l’établissement des faits. Préoccupée par la situation humanitaire, l’Australie a par ailleurs décidé d’augmenter sa contribution à l’assistance humanitaire dans les territoires palestiniens d’un million de dollars. Cependant, a poursuivi le représentant, l’Australie ne saurait appuyer la présente résolution. En effet, en raison de son vocabulaire virulent et son caractère déséquilibré, elle ne contribue aucunement à une résolution pacifique de la situation au Moyen-Orient.
M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a condamné tous les actes de violence quels qu’ils soient, en particulier ceux perpétrés contre des civils et a souhaité qu’ils cessent immédiatement. Il a également appelé les parties à faire preuve de retenue afin de mettre un terme à la spirale de la violence. La Thaïlande estime qu’un règlement politique de la situation par la tenue de négociations pacifiques est le seul moyen de s’acheminer vers une paix durable. Dans ce contexte, a poursuivi le représentant, la Thaïlande appuie les efforts internationaux et demande à toutes les parties de respecter les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il a également apporté son appui à l’Initiative du Prince héritier Abdullah d’Arabie saoudite.
La question la plus urgente est la situation humanitaire dans les territoires occupés. C’est pourquoi, a ajouté M. Kasemsarn, mon pays formule l’espoir que l’aide médicale puisse être acheminée sans entraves dans les territoires occupés. Il s’est en outre félicité du fait que le Président Arafat puisse à présent se déplacer librement et a salué les efforts déployés par le « Quartet » pour un règlement pacifique de la situation.
M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a condamné les attaques brutales perpétrées par Israël à l’encontre du peuple palestinien. Cette approche militaire et l’asphyxie économique du peuple palestinien ont pour seul objectif de détruire tout espoir de création d’un Etat palestinien et de détruire les infrastructures de l’Autorité palestinienne. Il est regrettable qu’Israël ait détourné les accords passés entre les deux parties et ait plongé la région dans la spirale de la guerre. M. Shihab a également condamné le refus continu d’Israël de répondre aux demandes du Conseil de sécurité et de la communauté internationale. Il n’y a pas d’alternative à la paix, a–t-il poursuivi. Une approche militaire n’aboutira pas à la paix. Seuls le dialogue et la négociation peuvent y conduire.
Le droit légitime du peuple palestinien à construire un Etat ne doit pas être usurpé et Israël doit se retirer des territoires occupés dans le respect des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité et du principe de la «terre contre la paix». Les Maldives se félicitent en outre de l’Initiative de l’Arabie saoudite qui représente une opportunité sans précédent dans l’histoire du conflit israélo-palestinien ainsi que des efforts déployés par le «Quartet». La communauté internationale doit agir maintenant pour ouvrir la voie à une paix durable dans la région. Enfin, les partenaires principaux du processus de paix, en particulier les Etats-Unis, doivent rester activement engagés à aider les parties à coopérer.
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a estimé qu’en tant que membre de la communauté internationale, son pays a une responsabilité particulière et doit répondre de façon efficace et immédiate à la situation au Moyen-Orient dans la mesure où le Conseil de sécurité a été incapable de produire un résultat satisfaisant face à une situation qui menace clairement la paix et la sécurité internationales. Cette situation résulte du fait qu’Israël ne respecte pas les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Depuis la dernière réunion de la dixième session extraordinaire d’urgence de l'Assemblée générale, la situation s’est détériorée au Moyen-Orient. Face à cette situation, le Conseil de sécurité a répondu de façon opportune en maintenant son unité. La résolution 1397 exprime en effet une vision politique importante qui mérite d’être protégée par la communauté internationale et la résolution 1402 contribue à générer une confiance entre les parties. Il est cependant fort regrettable que ces résolutions ne soient pas respectées. Dans le même esprit, le Conseil de sécurité a adopté la résolution 1405 fondée sur l’acceptation, par Israël, de la constitution d’une équipe d’établissement des faits à Djénine. Cependant, a regretté le représentant, Israël n’a pas accepté l’envoi d’une telle équipe qui ne pouvait pourtant pas nuire à ses intérêts. Elle représentait au contraire l’opportunité de connaître la vérité et ce refus d’Israël ne fait que générer une série d’interrogations. Enfin, M. Valdivieso a estimé que l'Assemblée générale devait appuyer l’idée de la tenue d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient.
M. PAK GIL YOU (République populaire démocratique de Corée) a indiqué qu’il y a beau avoir des pays développés et des pays moins développés sur la terre, il ne saurait y avoir de nations dominantes ou de nations destinées à être dominées. Les droits des Etats sont tous les mêmes, quels que soient les niveaux de développement et la taille des territoires. Cependant, a poursuivi le représentant, Israël a récemment tenté d’enfermer et d’enterrer politiquement le Président Arafat. Les actes d’Israël, a encore estimé le représentant, portent une atteinte grave à la souveraineté des Palestiniens et il est injustifiable de limiter la liberté de mouvement du dirigeant d’une nation. La République populaire démocratique de Corée dénonce l’agression militaire d’Israël destinée à éliminer l’autorité nationale palestinienne et son représentant légitime et à finalement se débarrasser de la cause palestinienne. La République populaire démocratique de Corée estime qu’Israël devrait mettre un terme immédiat aux actes militaires barbares et agressifs qui visent à détruire la paix et la stabilité dans la région, retirer ses forces des territoires palestiniens et reprendre les négociations, ainsi que l’exige la communauté internationale.
M. SERBINI ALI (Brunéi Darussalam) s’est dit préoccupé par la situation humanitaire dans le territoire palestinien occupé due à l’usage excessif de la force par le Gouvernement d’Israël. Se félicitant du Plan de paix du Sommet de la Ligue des Etats arabes, de la résolution 1397 du Conseil et des efforts du «Quartet» dont l’organisation d’une conférence internationale sur la paix, il a appelé à des efforts renouvelés pour «sauver la vie des civils palestiniens». Il faut, a-t-il dit, créer un climat de confiance entre les deux parties qui doivent faire preuve de la plus grande retenue et cesser la violence. A ce stade, a ajouté le représentant, il faut souligner l’importance du rôle des Nations Unies, en particulier celui du Conseil de sécurité. Le représentant s’est dit découragé de voir que les autorités israéliennes continuent de défier les résolutions du Conseil qui doivent pourtant être appliquées immédiatement. Il s’est dit consterné par le fait que l’équipe d’établissement des faits n’ait pu accomplir sa tâche. Il a souligné en conclusion que la paix durable ne pourra être réalisée que si elle se fonde sur les résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.
M. GEORGE KASOULIDES (Chypre) a souhaité que les consultations constantes au Conseil de sécurité ainsi que les initiatives internationales telles que la Déclaration de Madrid des membres du « Quartet » et l’Initiative de paix du Prince Abdullah aboutissent. Sans négociations politiques, il ne saurait être mis fin à cette situation inacceptable, a estimé le représentant, appuyant une mise en oeuvre immédiate des résolutions 1397, 1402, 1403 et 1405 du Conseil de sécurité. Chypre demande instamment à Israël d’accepter la proposition du Secrétaire général d’établir une force internationale au Moyen-Orient disposant de pouvoirs étendus; Chypre demande également que les sites religieux soient protégés et respectés. Exprimant sa sympathie pour le Président Arafat, dirigeant légitime et représentant élu du peuple palestinien, M. Kasoulides a demandé que le respect dû à son rang et à sa position lui soit accordé. Il a également demandé que le siège de l’église de la Nativité cesse immédiatement. Regrettant la dissolution de l’équipe d’établissement des faits de Djénine, le représentant a estimé que ce recul a porté atteinte à la crédibilité et à l’autorité du Conseil de sécurité.
M. STUART LESLIE (Bélize) a qualifié d’erreur la décision d’Israël d’ignorer les attentes de la communauté internationale. Il a donc appelé l’Assemblée à exprimer son mécontentement devant cette position et a invité les parties à mettre fin aux actes terroristes et à consolider le cessez-le-feu. Il a aussi appelé au déploiement d’une force multinationale sur le terrain avant de se dire favorable à la reprise des négociations pour conduire à la création d’un Etat palestinien.
M. ENRIQUE MANALO (Philippines) a estimé que la tenue d’une conférence internationale qui ne règlerait pas les questions de fond ne pourrait que déboucher sur plus d’instabilité. Il a également regretté que les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité ne soient pas appliquées et que l’envoi d’une mission d’établissement des faits à Djénine ait été refusé par Israël. Les résolutions du Conseil de sécurité doivent être appliquées dans leur intégralité mais ne représentent qu’un pas vers un processus visant à l’établissement d’une paix durable. Les deux parties prenantes au conflit ne peuvent pas seules y aboutir. Dans ce contexte, a poursuivi le représentant, nous soutenons les efforts déployés par le «Quartet» ainsi que l’Initiative du Prince Abdullah d’Arabie saoudite. Les Philippines sont également favorables à la proposition du Secrétaire général, présentée le 18 avril dernier, d’établir une force multinationale. Enfin, le représentant a fait part des inquiétudes de sa délégation face à la situation humanitaire dans les territoires occupés et a lancé un appel pour qu’un accès sans entraves de l’aide humanitaire soit assuré.
M. INOCENCIO F. ARIAS (Espagne), s’exprimant au nom de l’Union européenne, de la Bulgarie, de la République tchèque, de l’Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie, de la Slovénie, de Chypre, de Malte, de la Turquie et du Liechtenstein, a indiqué que l’Union européenne, réunie avec les Nations Unies, les Etats-Unis et la Fédération de Russie à Washington le 2 mai dernier, s’était dite prête à organiser une conférence internationale l’été prochain en vue d’examiner les questions de sécurité, la situation économique et humanitaire et les voies de sortie politiques. Convaincue que la paix et la sécurité ne peuvent être construites que par la négociation, l’Union européenne contribuera activement à la tenue et à la réussite de cette Conférence. En ce qui concerne l’ordre du jour immédiat, a estimé le représentant, il est nécessaire que l’Autorité palestinienne fasse tout ce qui est en son pouvoir pour: mettre fin aux attaques terroristes contre des Israéliens, y compris les attentats suicides; démanteler les infrastructures terroristes et le financement aux réseaux terroristes; et arrêter les incitations à la violence.
L’Union européenne demande au Président Arafat, en tant que représentant légitime du peuple palestinien, d’utiliser toute la force de sa légitimité et de son autorité politique pour combattre la terreur et restaurer le calme. L’Union européenne estime par ailleurs qu’Israël, en dépit de son droit à combattre le terrorisme, doit mettre un terme aux exécutions extra-judiciaires, lever les sièges et les restrictions d’accès aux territoires palestiniens, geler et renverser la tendance en ce qui concerne sa politique de colonisation et respecter le droit international. Le recours excessif à la force ne saurait être justifié et les actions contre les institutions médicales et humanitaires sont absolument inacceptables et contraires aux Conventions des Nations Unies et au droit international humanitaire, a indiqué M. Arias. A cet égard, l’Union européenne réaffirme l’applicabilité de la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils dans les conflits. Profondément préoccupée par les dégâts sans précédent causés par les opérations militaires israéliennes, l’Union européenne a indiqué que la destruction d’infrastructures civiles ne saurait être justifiée par la lutte contre le terrorisme. Regrettant enfin la dissolution de l’équipe d’établissement des faits constituée en vertu de la résolution 1405, le représentant a indiqué qu’en l’absence d’un rapport juste, précis et professionnel de ce qui s’est passé, des doutes sérieux sur les événements ne pourront pas être levés.
Explications de vote
Le représentant du Pérou a réaffirmé le ferme appui de son pays aux efforts déployés par le Conseil de sécurité pour arriver à une paix juste et durable au Moyen-Orient. Il faut en outre que les troupes israéliennes se retirent des territoires occupés. Pour le Pérou, il n’y a pas de solution militaire au conflit. Nous faisons nôtres les éléments positifs du projet de résolution, notamment ceux qui concernent l’augmentation de l’aide humanitaire. Cependant, ma délégation s’abstiendra lors du vote car elle estime qu’il s’agit d’un projet de résolution déséquilibré qui ne condamne pas les actes de terrorisme commis par des Palestiniens.
Le représentant d’Israël a rappelé que la délégation palestinienne avait condamné ce matin, oralement, les attentats terroristes perpétrés contre des civils israéliens. Cependant, a continué le représentant, la délégation palestinienne a refusé que la condamnation des attentats suicides ne figure pas par écrit dans la résolution qui est sur le point d’être adoptée. La condamnation formulée ce matin a été obtenue à l’arrachée et elle est comprise par les terroristes palestiniens comme une déclaration ne devant perturber en rien leurs activités. Indiquant qu’un attentat suicide perpétré aujourd’hui même en Israël a tué 16 personnes et en a blessé 60 autres, le représentant a expliqué que si l’Assemblée générale devait adopter ce texte de résolution, le message transmis aux Palestiniens serait sans équivoque: les terroristes auront obtenu une caution de la communauté internationale. Qualifiant l’adoption de ce projet de résolution de “sinistre ineptie”, le représentant a estimé qu’il incarne une vision faussée de la réalité israélo-palestinienne et qu’il constituerait une souillure indélébile dans l’histoire de l’Assemblée générale. Il serait un “flagrant aveu d’indigence” de l'Assemblée générale et une “tragique erreur de navigation”. Soulignant qu’aucun artifice procédural ne saurait procurer au projet la légitimité qui lui fait défaut, il a demandé à l’Assemblée un sursaut salutaire et le rejet du projet, indiquant en conclusion qu’Israël rejetterait l’ensemble de la résolution.
Le représentant du Canada s’est dit révolté par la dernière attaque terroriste qui a eu lieu aujourd’hui en Israël. Il a également exprimé son opposition au vote paragraphe par paragraphe et a indiqué que sa délégation s’est abstenue lors du vote car il s’agit d’un projet qui n’est pas équilibré. Le Gouvernement du Canada estime en outre qu’il est dans l’intérêt d’Israël que la lumière soit faite sur les événements de Djénine et est préoccupé par les incursions israéliennes dans les zones contrôlées par les Palestiniens. Regrettant que la résolution d’aujourd’hui ne traite pas de l’équilibre des responsabilités, le représentant a indiqué que le Canada ne peut pas accepter l’interprétation des faits proposée. Enfin, il a exhorté le Président Arafat à prévenir les actes de terrorisme et à traduire en justice les responsables d’attaques terroristes.
Le représentant de la République islamique d’Iran a dit que sa délégation avait voté en faveur de la résolution et qu’elle souhaitait émettre des réserves à toute référence pouvant limiter le droit du peuple palestinien à résister à l’agression.
Le représentant de l’Australie, profondément perturbé par les récents attentats, a déclaré que son pays s’était abstenu lors du vote sur la résolution dans son ensemble ainsi que lors des votes paragraphe par paragraphe à l’exception du paragraphe 4. Il s’est déclaré très préoccupé par la façon dont l’Assemblée générale a travaillé et a regretté que les délégations n’aient pas eu le temps de consulter leurs capitales avant de devoir se prononcer sur les paragraphes de la résolution.
Le représentant de l’Espagne, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a fermement condamné l’attentat terroriste perpétré aujourd’hui en Israël tout comme il a condamné les morts causées par les opérations des forces israéliennes dans le Territoire palestinien occupé. Le représentant s’est dit consterné par le cycle de la violence qui semble sans fin. Il a déploré le refus d’Israël de coopérer avec l’équipe d’établissement des faits constituée par le Secrétaire général en soulignant que des doutes très sérieux persisteront sans des informations précises et professionnelles. Le représentant a rappelé la position de l’Union européenne qui veut toute résolution en la matière se concentre uniquement sur la demande faite au Secrétaire général de présenter un rapport. Or, a regretté le représentant, pour des questions de procédure, l’Union européenne a dû s’abstenir sur tous les paragraphes à l’exception des paragraphes 4 et 6.
Le représentant du Paraguay a indiqué que son pays s’est abstenu sur l’ensemble du projet de résolution car il estime qu’il n’est pas équilibré, notamment en ce qui concerne le partage des responsabilités.
Pour sa part, le représentant du Guatemala a expliqué son abstention par le fait que le texte ne prend pas en compte la dynamique perverse créée par les attentats terroristes. La spirale de violence n’admet en effet pas d’accusation unilatérale. Nous aurions préféré une focalisation plus équilibrée même si nous partageons nombre des idées qui sous-tendent le texte ainsi que la vision de deux Etats voisins coexistant dans la paix.
Le représentant de la Fédération de Russie a déclaré avoir voté en faveur de la résolution car tout ce qui figure dans cette résolution était déjà contenu dans des résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité. Voter autre chose implique de mettre en doute les résolutions préalablement adoptées, a-t-il estimé.
Le représentant du Chili, s’exprimant au nom de l’Argentine, de la Bolivie, du Brésil, de la Colombie, de l’Equateur et du Mexique, a dit que l’appui apporté à la résolution devait être interprété comme une désapprobation du refus de l’une des parties au conflit de mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité. Ces résolutions ne sont pas facultatives, a rappelé le représentant, soulignant cependant que son pays aurait préféré un texte qui condamne explicitement les attentats suicides.
Le représentant du Japon a rappelé qu’il est important d’avoir des informations précises sur les événements de Djénine et a prié les deux parties d’œuvrer à la recherche d’un cessez-le-feu. Le Japon s’est abstenu sur la plupart des paragraphes pour des raisons de procédure. En effet, la procédure du vote paragraphe par paragraphe n’est pas appropriée.
L’Observateur permanent de la Palestine a condamné les actions perpétrées par les forces israéliennes ainsi que la position de la puissance occupante face à la résolution 1405 qui a conduit à la dissolution de la mission d’établissement des faits. L’adoption, aujourd’hui, de cette résolution est un message clair de la communauté internationale. Cependant, la situation alarmante qui règne sur le terrain aurait dû conduire nos amis à adopter une position claire au terme d’un long processus de négociations. C’est pourquoi, nous sommes surpris, a poursuivi le représentant, que les longues négociations menées avec l’Union européenne aient en fait conduit à une situation étrange et inhabituelle qui s’est traduite par la proposition d’un projet de résolution entièrement nouveau. Nous aurions souhaité que ce projet de résolution soit présenté la semaine dernière. Quoiqu’il en soit, nous prions pour que l’on ne crée pas une situation à l’Assemblée générale similaire à celle du Conseil de sécurité.
Le représentant d’Israël a prononcé des paroles indécentes qui montrent la tentative qui est faite par cet Etat d’effrayer les autres. Les représentants de cette puissance occupante dont l’armée a commis des crimes de guerre ces dernières semaines n’ont pas le droit de donner des leçons aux Etats Membres des Nations Unies. Ils devraient avoir honte des pratiques qu’ils suivent depuis ces dernières années. Enfin, le représentant a regretté qu’Israël ait voté seul avec l’appui automatique des Etats-Unis, de la Micronésie et des Iles Marshall.
Adoption de la résolution A/ES-10/L.9. Rev.1
Après la mise aux voix de chacun des quatorze alinéas de son préambule et des dix paragraphes de son dispositif, la résolution a été adoptée dans son ensemble par 74 voix pour, 4 voix contre (Israël, îles Marshall, Micronésie et Etats-Unis) et 54 abstentions. Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale condamne les assauts violents commis par les forces israéliennes d’occupation contre la population palestinienne dans plusieurs villes palestiniennes, en particulier dans le camp de réfugiés de Djénine. Elle condamne également le refus d’Israël, puissance occupante, de coopérer avec l’équipe d’établissement des faits du Secrétaire général dans le camp de réfugiés de Djénine, en violation de la résolution 1045 (2002) du Conseil de sécurité. L’Assemblée souligne l’importance de la sécurité et du bien-être de toutes les populations civiles dans l’ensemble de la région du Moyen-Orient et condamne en particulier tous les actes de violence et de terreur qui font des morts et des blessés parmi les civils palestiniens et israéliens.
L’Assemblée exige l’application immédiate et intégrale de la résolution 1402 (2002) du Conseil de sécurité et demande que soit appliquée la déclaration adoptée par la Conférence des Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention, convoquée à nouveau le 5 décembre 2001. L’Assemblée prie le Secrétaire général de présenter un rapport sur les évènements récents qui se sont produits à Djénine et dans d’autres villes palestiniennes. Elle exige qu’Israël mette fin à toutes les entraves et à tous les obstacles qui s’opposent aux travaux des organisations humanitaires et des organismes des Nations Unies dans le territoire palestinien occupé et demande que soient fournis d’urgence l’aide et les services nécessaires pour aider à améliorer la situation humanitaire actuelle et appuyer les efforts de reconstruction. L’Assemblée demande enfin aux parties concernées de redoubler d’efforts pour aider les parties à mettre fin à la crise actuelle et les ramener à la table des négociations en vue de parvenir à un règlement définitif de toutes les questions, y compris la création de l’Etat palestinien.
L’Assemblée exige aussi qu’Israël mette fin à toutes les entraves et à tous les obstacles qui s’opposent aux travaux des organisations humanitaires et des organismes des Nations Unies dans le territoire occupé et demande que soient fournis d’urgence l’aide et les services nécessaires pour aider à améliorer la situation humanitaire actuelle et appuyer les efforts de reconstruction, y compris la remise en état des institutions de l’Autorité palestinienne. Elle demande à toutes les parties concernées à redoubler d’efforts pour aider les parties à mettre fin à la crise actuelle et les ramener à la table des négociations en vue de parvenir à un règlement définitif de toutes les questions, y compris la création de l’Etat palestinien.
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