En cours au Siège de l'ONU

CD/254

NOUS AVONS UNE OCCASION PRECIEUSE MAIS FUGITIVE DE LIBERER LE MONDE DES ARMES NUCLEAIRES, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

11/11/2001
Communiqué de presse
CD/254


Conférence en vue de faciliter l´entrée

en vigueur du Traité d´interdiction

complète des essais nucléaires

1re séance plénière – matin


NOUS AVONS UNE OCCASION PRECIEUSE MAIS FUGITIVE DE LIBERER LE MONDE DES ARMES NUCLEAIRES, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL


La Conférence visant à faciliter l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires s’est ouverte ce matin


«Nous disposons d’une occasion précieuse mais fugitive de faire du monde un endroit plus sûr, libéré des armes nucléaires.  Nous ne pouvons pas la laisser passer», a déclaré ce matin le Secrétaire général, M. Kofi Annan, ouvrant la deuxième Conférence visant à faciliter l´entrée en vigueur du Traité d´interdiction complète des essais nucléaires (TICEN).


Comment accélérer le processus de ratification du Traité telle est la question à laquelle Ministres des affaires étrangères, Vice-premiers Ministres et experts en désarmement devront répondre au cours de trois jours de débats organisés dans le cadre de la Conférence.  Il s´agit de la deuxième du genre depuis l'ouverture à la signature du Traité en 1996 qui a été décrit par le Secrétaire général comme un élément essentiel du régime de non-prolifération.  Pourquoi l'entrée en vigueur du Traité devrait-elle être si difficile,  s’est-t-il demandé, soulignant que de nombreux Etats ont depuis des années fait part de leur soutien au désarmement nucléaire mondial et que nombre d'entre eux ont longuement travaillé à la conclusion du Traité.


Dressant dans l’ensemble un bilan positif des cinq années qui se sont écoulées depuis l'ouverture à la signature du Traité -  161 pays signataires, 85 pays ayant déposé leurs instruments de ratification, Singapour l´ayant fait hier, un secrétariat technique provisoire de 266 personnes pour un budget de 324 millions de dollars pour la période 1997-2001 – les intervenants ont souligné ce matin la responsabilité première qui incombe aux Etats dotés d’armes nucléaires dans la mise en oeuvre du Traité, et notamment ceux qui n’ont toujours pas déposé leurs instruments de ratification.  Ainsi, la Belgique, au nom de l’Union européenne, a demandé aux Etats-Unis de revoir leur position, tandis que le représentant de la Fédération de Russie a indiqué qu’il allait  proposer, en particulier aux Etats-Unis, de développer des mesures de vérification additionnelles allant au-delà des dispositions du Traité sur certains types d’essais nucléaires.  Des propositions visant à maintenir et à renforcer l’élan suscité en 1996, date de l’ouverture à la signature du Traité, ont également été faites, notamment pour convaincre les Etats des avantages du multilatéralisme.


M. Miguel Marin-Bosch, Vice-Ministre pour les questions relatives à l’Afrique, à l’Asie-Pacifique, à l’Europe et aux Nations Unies au Ministère des relations extérieures du Mexique a été porté à la Présidence de la Conférence par acclamation.  La Conférence a également confié la vice-présidence aux représentants des cinq Etats suivants: Autriche, Pérou, Slovaquie, République de Corée, Afrique du Sud.


Les Ministres et Vice-Ministres des affaires étrangères des pays suivantS ont pris la parole au cours du débat : Autriche au nom de l´Union européenne, Malte, Suède, Irlande, République tchèque, Slovénie et Lesotho.  Les représentants des pays suivants se sont également exprimés : Belgique (au nom de l’Union européenne et des pays associés, Finlande, Pérou, Fédération de Russie, Mexique, Islande, Australie, Indonésie et Bangladesh.  Le Secrétaire général des Nations Unies, le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’organisation du TICEN/CTBT et le Président de la Conférence ont également pris la parole en début de séance.  Le représentant du Japon a présenté pour sa part le rapport intérimaire sur la coopération visant à faciliter l’entrée en vigueur du Traité.


La Conférence reprendra son échange de vues à 15 heures.

Ouverture de la Conférence


Ouvrant la Conférence, le Secrétaire général des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a déclaré que, loin d’avoir éclipsé  ou marginalisé le Traité d´interdiction complète des essais nucléaires ou cette Conférence  de facilitation de son entrée en vigueur, les événements du 11 septembre montrent clairement que nous ne pouvons pas accepter une nouvelle prolifération des armes nucléaires ni permettre que les efforts visant le démantèlement des arsenaux perdent de leur élan.  Le Secrétaire général a jugé qu’il fallait tout faire pour empêcher que ce type d’armes tombe entre les mains de terroristes.


Le TICEN/CTBT est un élément de la plus haute importance du régime de non-prolifération.  Plus nous retarderons son entrée en vigueur, plus le risque que les essais nucléaires reprennent sera grand, a déclaré M. Annan.  Il a estimé que le but majeur de cette Conférence était de trouver le moyen de convaincre les Etats qui n’ont pas encore signé et ratifié le Traité de le faire, insistant en particulier sur les Etats dont la ratification est indispensable à son entrée en vigueur.  Pourquoi cela est-ce si difficile, s’est interrogé le Secrétaire général, alors que nombre de ces Etats ont clamé pendant des années leur appui à la cause du désarmement nucléaire et ont contribué à la conclusion du TICEN/CTBT.  Il a ajouté qu’il leur incombe maintenant d’oeuvrer à son entrée en vigueur avant de leur lancer un appel pour qu’ils saisissent l’occasion de rendre le monde plus sûr en le libérant de la menace des armes nucléaires.


M. MARIN BOSCH, Président de la Conférence (Mexique), a indiqué que son élection à la présidence de la Conférence couronnait les efforts du Mexique en faveur de la non-prolifération et du désarmement nucléaires.  Le nombre élevé d’Etats parties au TICEN montre que la communauté internationale appuie les objectifs de ce Traité.  Les événements nous obligent à analyser la situation, les progrès réalisés et les mesures à prendre pour accélérer le processus de ratification et d’entrée en vigueur.  Notre tâche exige la participation de tous.  Nous souhaitons que cette Conférence conduise à la mise en oeuvre du Traité dans les plus brefs délais.


M. WOLFGANG HOFFMANN, Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du TICEN/CTBT, a rappelé que depuis l’ouverture à la signature du TICEN/CTBT le 24 septembre 1996, des progrès considérables ont été réalisés puisque 161 Etats l’ont signé et 84 l’ont ratifié, y compris 31 des 44 Etats dont la ratification est indispensable à son entrée en vigueur.  Il a poursuivi en reconnaissant qu’il restait beaucoup à faire pour parvenir à l’adhésion universelle du Traité.


Depuis l’ouverture des bureaux du Secrétariat provisoire technique à Vienne en mars 1997, des mesures ont été prises pour la mise en oeuvre des dispositions du Traité relatives au régime de vérification mondial, a poursuivi le Secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’OTICE.  Il a ajouté que ce régime comprend un système de surveillance international, un processus de consultation et de clarification, d’inspections sur place, et des mesures de confiance.  La mise en place du système de surveillance international est un véritable défi, a-t-il déclaré, qui prévoit l’installation d’un réseau de 337 stations dans 90 pays, y compris dans des régions éloignées et inaccessibles, dont 121 sont déjà achevées et 90 sont en cours de construction.  Il a fait aussi état de progrès dans l´élaboration du cadre juridique de coopération entre le Secrétariat provisoire et les Etats qui abritent les stations.  Le cadre a été finalisé avec 71 Etats hôtes.  Les informations données par ces installations, notamment sur les différentes caractéristiques d’explosions nucléaires dans le monde, sont transmises, par satellite, par une infrastructure globale de communication en cours d’installation et auxquelles 65 stations sont déjà reliées a ajouté M. Hoffmann.


Le Centre international de données, prévu dans le Traité, qui traite déjà les données fournies par le système international de contrôle, devrait être pleinement opérationnel en 2002 quand il disposera de son propre logiciel.  Le Secrétaire exécutif a précisé ensuite que la préparation d’un manuel d’observation sur site était une priorité pour la Commission préparatoire et le Secrétariat provisoire.  Abordant la question des ressources, il a souligné que le Secrétariat provisoire technique compte 266 personnes originaires de 68 pays tandis que le budget approuvé de la Commission était, pour la période 1997-2001, de 324 millions de dollars, dont la majeure partie a été allouée à la vérification.  Il a appelé enfin à une coopération continue des Etats signataires et s’est félicité des relations avec les Nations Unies, en particulier aux termes de l’Accord conclu conjointement avec la Commission en l’an 2000.


Déclarations


M. NOBUYASU ABE (Japon), faisant rapport sur les consultations informelles dont son pays avait été chargé pour promouvoir la coopération visant à faciliter l’entrée en vigueur du CTBT/TICEN, a indiqué que le Japon avait déployé tous les efforts en ce sens, conformément à la Déclaration finale de la Conférence d’examen du TNP de mai 2000.  Au cours des deux années qui ont suivi la première Conférence visant à faciliter l’entrée en vigueur du Traité, sept pays supplémentaires ont signé le Traité tandis que 33 Etats supplémentaires l’ont ratifié.  Aujourd’hui, le Traité compte 161 Etats signataires et le nombre de ratifications est de 84.  Parmi les 44 Etats figurant sur la liste de ceux dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur du Traité, cinq l’ont ratifié depuis la Conférence de Vienne, à savoir la Turquie, le Bangladesh, la Fédération de Russie, le Chili et l’Ukraine alors qu’aucun pays de ce même groupe ne l’a signé au cours de la même période. 


Le Traité est perçu désormais comme un instrument d’une importance majeure dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires. Nous devons toutefois nous préoccuper du fait que le Traité n’est toujours pas entré en vigueur et il reste encore beaucoup à faire pour satisfaire aux exigences nécessaires à sa mise en oeuvre.  Il est nécessaire de délivrer, lors de cette Conférence, un message vigoureux appelant instamment les Etats qui ne l’ont pas fait à signer et à ratifier le Traité.  Pour que le Traité entre en vigueur le plus rapidement possible, il est impératif de continuer à exhorter les pays figurant sur la liste de l’annexe 2, à savoir la liste des 44 Etats dont la ratification est indispensable, à le signer et à le ratifier.  Il est également important de soutenir davantage les efforts du Secrétariat technique provisoire visant à fournir une incitation aux pays qui n’ont pas ratifié le Traité, par le biais notamment d’ateliers de travail.  Le représentant a souligné qu’il était également de la plus haute importance d’appeler instamment les Etats dotés d’armes nucléaires de ne plus procéder à des essais.  Compte tenu des doutes exprimés quant à l’efficacité du régime de vérification, il est également important de mener des discussions franches et intenses avec les parties intéressées et notamment les experts et ONG si nécessaires.


      MME BENITA FERRERO-WALDNER, Ministre fédérale des affaires étrangères de l’Autriche, s’est associée à la déclaration faite par la Belgique au nom de l’Union européenne et a rappelé que l’Autriche, en sa qualité de pays hôte de la Commission préparatoire de l’Organisation du CTBT/TICEN assume une responsabilité particulière pour ce qui est du processus menant à l’entrée en vigueur du Traité.  La représentante a estimé que tous les Etats, et pas seulement les Etats dotés de capacités nucléaires, devaient adhérer au Traité.  La non-prolifération nucléaire est en effet une question trop sensible pour que son examen soit l’apanage d’un petit groupe d’Etats.  Il est également nécessaire de faire du principe interdisant les essais nucléaires une norme universelle. La représentante a toutefois précisé que les difficultés internes auxquelles se heurtent les 13 Etats dont la ratification est attendue pour la mise en oeuvre du Traité doivent être prises en considération.  Il s’agit notamment de problèmes liés à leurs procédures juridiques. 


Evoquant le système de vérification dont est assorti le Traité, elle a indiqué que la Commission préparatoire du CTBT/TICEN et le Secrétariat technique provisoire doivent avoir des ressources financières suffisantes pour établir le Système de surveillance international qui doit être prêt au moment de l’entrée en vigueur du Traité.  La représentante a fait part de sa satisfaction du fait que l’Agence internationale de l’énergie atomique et la Commission préparatoire de l’Organisation du CTBT/TICEN sont forts du soutien des Etats Membres ce qui atteste de l’importance qui est attribuée aux systèmes de vérification pour le succès des traités multilatéraux de non-prolifération.  Nous estimons que le succès des Nations Unies dépend de la participation de toutes les organisations concernées.  Dans ce contexte, nous accueillons avec satisfaction les liens de coopération entre les Nations Unies et la Commission de l’Organisation du CTBT/TICEN qui sont désormais régies par un Accord signé en juin de l’année dernière.  Nous sommes également convaincus que le succès du CTBT/TICEN aura un impact positif sur l’environnement de la sécurité internationale. Mais malgré un large soutien, le Traité n’est toujours pas entré en vigueur cinq ans après son ouverture à la signature.  Il faut savoir qu’aucun système national, pour sophistiqué qu’il soit, ne sera pas aussi complet que le système de vérification que fournit le Traité.  Nous demandons donc instamment aux Etats qui n’ont pas signé le Traité d’y accéder le plus rapidement possible.  Nous demandons à ceux sans lesquels le Traité ne peut entrer en vigueur de déposer leurs instruments de ratification le plus rapidement possible.


M. ADAM MICHEL (Belgique) a déclaré, au nom de l'Union européenne et des pays qui lui sont associés, que l'Union européenne condamne le terrorisme sous toutes ses formes, elle exprime sa solidarité avec le peuple et le Gouvernement des Etats-Unis, et estime que le désarmement et la non-prolifération sur une base multilatérale et générale sont aujourd'hui plus que jamais indispensables afin d'interdire aux terroristes et à leurs organisations tout accès à des moyens plus puissants pour mener leurs abominables activités.  Le travail de la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN/CTBT) complète les efforts de l'ONU dans le domaine de la sécurité internationale, du contrôle des armements et du désarmement, dit M. Michel en ajoutant que l'Union européenne salue l'adoption d'un accord de partenariat entre la Commission préparatoire de l'Organisation du Traité et l'ONU.  Nous souhaitons, a-t-il poursuivi, que le cinquième anniversaire de l'adoption du TICEN/CTBT soit l'occasion de réaffirmer l'importance de ce Traité au cours de la présente Conférence.  Le TICEN/CTBT est une étape importante de la non-prolifération et du désarmement nucléaires, dont nous rappelons que le Traité de non-prolifération (TNP) est la pierre angulaire et le fondement.  Le TICEN/CTBT a vocation universelle et ceci, a estimé l'orateur, est confirmé par son caractère égalitaire.


L'Union européenne reste attachée à la mise en place intégrale du régime de vérification et à l'entrée en vigueur rapide du Traité et souhaite, à cet égard, rappeler la déclaration faite par les Etats-Unis le 21 août lors de la 15ème Commission préparatoire de l'Organisation du TICEN/CTBT.  Tout en prenant note que les Etats-Unis ont annoncé leur intention de maintenir leur moratoire sur les essais nucléaires, nous ne pouvons que regretter l'annonce qu'ils ont faite qu'ils ne participeront plus à certaines des activités découlant du Traité et qu'ils ne prévoient pas de reconsidérer leur position concernant la ratification.  L'Union européenne en appelle au Gouvernement des Etats-Unis et lui demande instamment de revoir sa position et de participer ainsi aux efforts communs de mise en application de l'interdiction de toute explosion nucléaire.  Le bilan des cinq années qui se sont écoulées depuis l'ouverture à la signature du Traité peut se résumer à quelques chiffres: 161 pays l'ont signé; 80 l'ont ratifié; un secrétariat de 280 personnes doté d'un budget de près de 80 millions de dollars a été installé, et un réseau de vérification se met en place à un rythme soutenu.  Ces chiffres indiquent que la volonté de la communauté internationale n'a pas faibli.  Un esprit de collaboration règne entre Etats signataires et se manifeste par le budget en croissance mis à la disposition de la Prepcom et qui lui permet de mettre en place le réseau de vérification, et par la mise à la disposition du Secrétariat technique provisoire (STP) de technologies avancées et d'experts, et par la coopération avec le STP de nombreux Etats qui accueilleront des stations de vérification.  Nous nous réjouissons que tous les pays dotés d'armes nucléaires aient signé le Traité, et que la France, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni l'aient ratifié, et nous appelons les deux Etats nucléaires qui l'ont pas encore fait à le ratifier.  L'Union européenne note avec intérêt que les deux Etats qui en 1998 avaient effectué des essais, ont annoncé et appliqué des moratoires unilatéraux et leur volonté d'adhérer à terme au TICEN/CTBT.  Elle réitère son appui aux efforts de la Prepcom visant à établir le système de vérification dans les délais appropriés et appelle tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait à adhérer sans retard et sans condition à l'Organisation du Traité, tout particulièrement ceux figurant sur la liste des 44 Etats dont la ratification est indispensable à l'entrée en vigueur du TICEN/CTBT.


M. JOE BORG, Ministre des affaires étrangères de Malte, a rappelé que son pays a signé le TICEN/CTBT dès le 24 septembre 1996 et a déposé ses instruments de ratification le 23 juillet 2001, après que le Parlement eût ratifié le Traité.  Il a estimé que le TICEN/CTBT est une étape importante vers le désarmement nucléaire et constitue une mesure de confiance essentielle, contribuant ainsi à accroître la sécurité internationale.  Il a fait observer que la présente Conférence est une occasion, cinq ans après l’ouverture du Traité à la signature, de faire le bilan des progrès réalisés vers l’entrée en vigueur de cet instrument et d’en accélérer le processus de ratification.  Il a insisté sur la nécessité pour les 13 Etats restants dont la ratification est indispensable, de ratifier au plus vite le TICEN/CTBT, ce afin qu’aucun Etat ne puisse reprendre les essais nucléaires.  Il a fait observer que, à la lumière des événements du 11 septembre, la coopération internationale a pris un nouvel élan et une nouvelle dimension avant de souhaiter que cette coopération puisse faire avancer l’entrée en vigueur du TICEN/CTBT.


MME ANNA LINDH, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a estimé que pour être durable, la sécurité internationale et nationale doit s’inscrire dans un cadre multilatéral et c’est la raison pour laquelle les Nations Unies occupent une place importante dans la formulation de la politique étrangère de la Suède.  Elle a cité, en exemple, les efforts multilatéraux réussis, l’adoption par consensus de la Déclaration finale de la Conférence d’examen du TNP aux termes de laquelle les Etats dotés d’armes nucléaires se sont engagés, sans équivoque, à éliminer leurs arsenaux nucléaires ou encore la constitution de la Coalition pour un nouvel agenda.  Nous disposons d’un certain nombre d’instruments visant l’interdiction des essais, la production des armes nucléaires ainsi que l’amélioration des systèmes de vérification.  Le CTBT/TICEN, un Traité d’interdiction, de production et de transfert de matières fissiles et le modèle de protocole additionnel au système de garanties de l’AIEA sont des instruments indissociables et ouvrent la voie à la non-prolifération et au désarmement nucléaires.


Réaffirmant le soutien de son pays au CTBT/TICEN, la représentante a regretté la position des Etats-Unis vis-à-vis du Traité, et notamment le vote négatif relatif à une décision de nature procédurale lors d’une réunion de la Première Commission la semaine dernière.  Nous appelons les Etats-Unis à réexaminer leur position.  Nous appelons également les 13 Etats qui ne l´ont pas encore ratifié à ne pas garder ce Traité en otage.  Le désarmement multilatéral ne peut pas attendre.  Le moment est venu de mettre en oeuvre les 13 mesures de désarmement nucléaire identifiées dans la Déclaration finale de la Conférence d’examen du TNP, de mettre un terme aux essais nucléaires et à la production de matières fissiles, de renforcer notre filet de sécurité contre la menace terroriste.   Il est temps de promouvoir des solutions multilatérales.


M. GRÖNBERG, (Finlande), a déclaré que sa délégation souscrivait aux vues exprimées par la Présidence de l'Union européenne.  Le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICEN/CTBT) peut être perçu comme le résultat du travail persistant accompli par les avocats et promoteurs du contrôle des armements pendant presqu'un demi- siècle, a estimé le représentant.  Le fait que ce Traité représente une mesure concrète pour avancer la promotion de la paix et de la sécurité a conduit la grande majorité des nations à le ratifier.  En interdisant les essais d'explosions nucléaires dans tous les types d'environnement, le Traité donne un moyen efficace et crédible de prévention des proliférations nucléaires verticale et horizontale.  La Finlande s'est pleinement engagée à respecter les obligations du Traité et fait tous les efforts nécessaires pour promouvoir son entrée en vigueur sans délai.  La Finlande a signé le TICEN/CTBT au premier jour de son ouverture à la signature, et l'a ratifié en 1999.  Un accord d'installation a été signé entre notre pays et la Commission préparatoire, et la première station sismique installée sur notre territoire a déjà été certifiée.  La Finlande soutient aussi le Secrétariat technique provisoire (STP) dans ses activités de formation, et nous assistons les pays en développement pour les aider à construire les capacités dont ils ont besoin pour respecter les obligations du Traité.  Le TICEN/CTBT a un vaste soutien de la communauté internationale et notamment de la société civile.  En tant que représentants des Etats, il nous revient de joindre nos forces pour lever les obstacles qui nous empêchent encore d'atteindre l'objectif final qui est l’entrée en vigueur et l’application du Traité.


M. BRIAN COWEN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, a déclaré que les terroristes qui ont perpétré les attaques criminelles et haineuses du 11 septembre constituent une menace pour tout le monde, avant de considérer que la tenue de cette Conférence de facilitation est une occasion importante de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale en faveur de l’entrée en vigueur du TICEN/CTBT.  Il a ajouté qu’un tel Traité contribue non seulement au renforcement de la paix et de la sécurité, mais également à la non-prolifération et au désarmement.  Le TICEN/CTBT est un instrument égalitaire qui soumet tous les Etats parties aux mêmes obligations, a-t-il fait observer, avant de juger que ce Traité pouvait aider à réduire la concurrence dangereuse entre Etats nucléaires.  Il a souligné que les explosions nucléaires de l’Inde et du Pakistan, en 1998, avaient démontré l’importance du TICEN/CTBT et des mesures qu’il prévoit.  Il a souhaité que les Etats nucléaires maintiennent leur moratoire sur l’interdiction des essais nucléaires, en attendant l’entrée en vigueur du Traité, et qu’ils appuient l’établissement d’un système de vérification effectif qui comprenne, entre autres, des inspections sur site.  Il a proposé l’envoi, par les Etats qui ont ratifié le TICEN/CTBT, d’émissaires dans les Etats dont la ratification est indispensable afin de les convaincre d’y adhérer sans délai.  Il a rappelé l’engagement pris par les Etats nucléaires à la Conférence d’examen de mai 2000 sur le TNP en faveur du désarmement nucléaire total et du démantèlement de leurs arsenaux nucléaires, faisant observer que l’entrée en vigueur du TICEN/CTBT serait une étape essentielle dans cette voie. 


M. HELI PELAEZ (Pérou), a expliqué que l’appui de son pays aux instruments internationaux relatifs au désarmement et à la non-prolifération nucléaires s’est traduit par une participation active dans tous les forums de discussions concernés.  Le Pérou a été le premier pays d’Amérique latine à avoir ratifié le Traité en 1997 et le second des pays figurant à l’annexe 2.  Le représentant a également expliqué que son pays accorde toute son aide à la Commission préparatoire pour que le fonctionnement des deux stations sismologiques sur son territoire puisse être assuré.  Au mois de novembre de 2000, Lima a accueilli l’atelier de travail sur la coopération internationale.  Le Pérou a également parrainé différentes résolutions approuvées  dans le cadre des deux dernières sessions de l’Assemblée générale de l’Organisation des Etats d’Amérique. 


Le représentant a tenu à réaffirmer, compte tenu de l’état des relations internationales actuelles, l’importance de la pleine validité des principes qui gouvernent la coexistence entre les Etats et qui se sont traduits par une action coordonnée et le respect des accords internationaux.  Le CTBT/TICEN n’est pas une exception, en particulier en raison du fait que ses principes de base et obligations sont essentiel à la paix et à la sécurité internationales.  Le Mexique a lancé des idées pionnières il y a plus de trente ans qui ont mené à la conclusion du Traité de Tlatelolco.  C’est dans cet état d’esprit que nous approuverons la déclaration finale de cette Conférence.


M. IGOR D. SERGEEV, Assistant du Président russe pour la stabilité stratégique, a dans un premier temps lu un message du Président Vladimir Poutine à la Conférence dans lequel ce dernier rappelle que la mise en oeuvre rapide du TICEN/CTBT est de l’intérêt de tous et assure que la Fédération de Russie respectera ses engagements en matière de désarmement et de non-prolifération.  Le Président rappelle que son pays a adhéré au Traité et exprime sa préoccupation face aux retards enregistrés dans les ratifications indispensables à son entrée en vigueur. 


M. Sergeev a poursuivi, faisant remarquer que, au cours de la dernière décennie, il est apparu clairement que la stabilité stratégique ne dépend pas uniquement du désarmement nucléaire, soulignant que les autres armes de destruction massive et leurs vecteurs sont préoccupants pour la sécurité humaine.  Il a ajouté que le TICEN/CTBT doit jouer un rôle important dans le désarmement et la stabilité stratégique et a prouvé que des mesures de confiance étaient nécessaires entre les Etats.  Il a fait observer que, cinq ans après son ouverture à la signature, ce Traité n’est toujours pas entré en vigueur, et s’est inquiété des tentatives visant à l’écarter.  De telles initiatives, a-t-il ajouté, provoqueraient une crise du régime du Traité de non- prolifération, intervenant dans le contexte d’autres tentatives visant à réviser le Traité ABM.  Il s’est inquiété des risques de prolifération des missiles et des vecteurs d’armes de destruction massive qui prouveraient que le nucléaire demeure une priorité dans la stabilité stratégique.  Aussi, qui peut garantir que les terroristes ne pourront disposer de ces armes s’est interrogé M. Sergeev, avant de souligner que l’entrée en vigueur rapide du TICEN/CTBT est une étape décisive pour renforcer la non-prolifération.  Rappelant que la Fédération de Russie a ratifié le TICEN/CTBT, l’Accord START II ainsi que les accords ABM de 1997, le représentant a ajouté que son pays avait également entrepris des initiatives de réduction des ses armes stratégiques offensives et de ses vecteurs d’armes de destruction massive.


Faisant allusion aux arguments de ceux qui s’opposent au Traité et selon lesquels on ne peut assurer la fiabilité des armes nucléaires sans procéder à des essais, il a fait observer que la Russie démontre le contraire et que les progrès technologiques permettent aujourd’hui d’assurer la fiabilité de ces armes sans procéder à des tests.  Il a également mentionné les Etats qui refusent de ratifier le Traité au prétexte que le système de vérification n’est pas clairement développé tandis que d’autres avancent que le processus de vérification est inexistant.  Il a estimé que le mécanisme tel que prévu dans le Traité, ainsi que les progrès technologiques ne pouvaient en aucun cas laisser passer les violations.  Il a souligné que son pays allait proposer, en particulier aux Etats-Unis, de développer des mesures de vérification additionnelles allant au-delà des dispositions du Traité sur certains types d’essais nucléaires.  Il a appelé les Etats ne l’ayant pas encore signé et ratifié à le faire sans délai, jugeant son entrée en vigueur impérative.


M. JAN KAVAN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la République tchèque, s’est associé à la déclaration faite par le représentant de la Belgique au nom de l’Union européenne.  Il a jugé que le statut du Traité était plutôt positif même s’il n’est pas encore entré en vigueur.  La Commission préparatoire de l’Organisation du CTBT se réunit régulièrement et produit des résultats constructifs; les pays signataires et ceux qui ont déposé leurs instruments de ratification fournissent des contributions tant sur le plan financier que sur le plan du savoir-faire et le système de vérification international se met en place.  Les activités du Secrétariat technique provisoire de la Commission préparatoire sont impressionnantes.  Le moratoire sur les essais nucléaires de 1998 a été respecté, ce qui est peut être l’élément le plus important.  Néanmoins, ces progrès ne sont pas irréversibles et c’est la raison pour laquelle il nous faut parvenir à la mise en oeuvre du Traité.  Nous estimons également que la lutte en cours contre le terrorisme devrait comprendre des efforts accrus en matière de lutte contre la prolifération nucléaire.  Le représentant a souligné la responsabilité première qui incombe aux 44 Etats dont la ratification conditionne l’entrée en vigueur du Traité et en particulier aux deux Etats dotés d’armes nucléaires.  L’objectif n’est pas de faire le bilan des progrès réalisés mais de définir plutôt les moyens de maintenir et de renforcer l’élan politique.  A cette fin, il faut que la Commission préparatoire poursuive son travail de diffusion, en organisant, entre autres, des ateliers sur la coopération internationale et qu´elle maintienne le dialogue politique avec les Etats qui n’ont pas ratifié ni signé le Traité.


M. DIMITRIJ RUPEL, Ministre des affaires étrangères de la Slovénie, a déclaré que la menace de la possession, par des terroristes, d'armes de destruction massive et de matériaux dangereux est devenue un souci majeur de la communauté internationale.  La réponse à ces nouvelles menaces doit être universelle et inébranlable, les régimes de non-prolifération existants doivent être strictement mis en oeuvre et contrôlés, de même que les traités et les mouvements des technologies et matériaux sensibles.  Il est donc de l'obligation de cette Conférence d'accélérer le processus de mise en oeuvre du TICEN/CTBT, a estimé le représentant.  La Slovénie soutient une approche positive des questions de sécurité fondée sur la confiance et la transparence, et elle a été parmi les premiers pays à signer le TICEN/CTBT en 1996, et l'a ratifié en 1999.  En tant que membre du "Nuclear Suppliers Group" et du Comité Zangguer, la Slovénie a confirmé sa politique de non-prolifération, y compris de non-prolifération biologique et chimique.  Nous devons faire de cette Conférence un succès qui résultera une fois pour toutes en l'interdiction de tous les essais nucléaires.  La Slovénie lance un appel à tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait à ratifier au plus tôt le TICEN/CTBT, et nous en appelons en particulier aux Etats mentionnés dans l'annexe 2 du Traité, leur ratification étant indispensable.  Le mécanisme international de vérification, qui a été créé avec un investissement technique et financier de la communauté internationale, fournit des informations significatives.  Notre pays attache une grande importance à son fonctionnement, et dans le respect des engagements qu'il a pris envers le Traité, il a désigné son Administration de la sécurité nucléaire comme l'autorité nationale chargée de sa mise en oeuvre.


MME OLGA PELLICER (Mexique) a souligné que les objectifs du désarmement nucléaire ont été prioritaires depuis plus de dix ans pour le Mexique.  Le TICEN/CTBT est une étape importante dans les efforts de désarmement nucléaire, a-t-elle ajouté, rappelant que, à la fin de la guerre froide, la communauté internationale avait l’espoir que les mesures de confiance et de non-prolifération seront privilégiées.  Elle a regretté cependant que, à l’aube du 21ème siècle, les théories de la dissuasion nucléaire soient toujours d’actualité et fait observer que la menace de la prolifération s’agrandit, de même que le danger de voir certains groupes terroristes disposer d’armes nucléaires.  Elle a souhaité que cette Conférence permette aux Etats de prendre des engagements afin de favoriser l’entrée en vigueur du Traité et de respecter les moratoires qui s´y rapportent.  Elle a proposé le renforcement des activités de la Commission préparatoire pour convaincre les Etats qui ne l’ont pas encore fait de ratifier le TICEN/CTBT.  Elle a espéré que tous les pays reconsidèreront leurs positions sur la question, en particulier les Etats nucléaires et ceux énumérés à l’Annexe 2 du Traité.  Elle a regretté que l’administration américaine ait annoncé qu’elle ne pourrait pas participer au processus de ratification.  Elle a lancé un appel également à l’Inde, au Pakistan et à la République populaire démocratique de Corée, pour qu’ils signent et ratifient le TICEN/CTBT et que, dans l’attente de son entrée en vigueur, les moratoires sur les essais nucléaires soient maintenus et respectés. 


M. MOTSOAHAE THOMAS THABANE, Ministre des affaires étrangères du Lesotho, a déclaré que l’organisation de cette Conférence traduit la détermination de la communauté internationale à mettre un terme aux essais nucléaires pour empêcher la mise au point et les améliorations qualitatives des armes nucléaires.  Notre participation à cette Conférence traduit notre appui au CTBT/TICEN comme outil de désarmement et de non-prolifération nucléaires.


Le représentant a relevé que le soutien au TICEN a été constant et que l’urgence qu’il y a à le mettre en oeuvre à été réaffirmée lors de nombreux forums de discussions.  De même, la Commission préparatoire de l’Organisation du CTBT a effectué de nombreux progrès pour ce qui est de la mise en place du régime de vérification.  Il nous reste néanmoins du chemin à parcourir avant que ce régime soit en mesure de fonctionner.  Nous notons que onze Etats dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur du Traité n’ont toujours pas déposé leurs instruments de ratification.  Nous leur lançons un appel pour qu’ils accélèrent le processus menant à leur ratification du Traité.  Il est préoccupant de constater que parmi ces Etats figurent deux Etats nucléaires.  Il est encore plus préoccupant de constater qu’un Etat de cette liste doit encore s’engager en faveur du CTBT/TICEN.  Le succès de cette Conférence doit passer par le renouvellement de notre appui à la mise en oeuvre du Traité et notamment par la poursuite de consultations informelles avec les pays intéressés.  Une attention particulière doit être accordée aux besoins financiers et aux besoins en matière de formation des pays en développement.


M. THORDUR EGIR OSKARSSON (Islande) a rappelé que sa délégation a toujours été en faveur de l’entrée en vigueur le plus tôt possible du TICEN/CTBT et souligné que les récents événements tragiques avaient mis en lumière l’urgence de parvenir à l’universalité du Traité.  Il a jugé que la signature et la ratification du Traité seraient une étape essentielle pour rendre irréversible le processus et inverser la tendance actuelle à la dépendance accrue vis-à-vis des armes de destruction massive.  Après cinq années, depuis son ouverture à la signature en septembre 1996, les Etats mentionnés à l’Annexe 2 du Traité ne l’ont toujours pas ratifié, a-t-il regretté, alors que d’autres ne l’ont pas encore signé.  Il s’est félicité toutefois de la poursuite du moratoire des Etats-Unis sur l’interdiction des essais nucléaires, souhaitant que cette mesure permette la ratification prochaine du TICEN/CTBT.  Il a exhorté tous les Etats mentionnés à l’Annexe 2 de ratifier le Traité afin de permettre son entrée en vigueur.


M. JOHN DAUTH (Australie) a déclaré que le ferme soutien de l'Australie au TICEN/CTBT est fondé sur sa profonde opposition aux essais nucléaires.  Pendant plus de trois décennies, les gouvernements qui se sont succédés en Australie ont systématiquement réitéré cette opposition et ont milité pour la création de normes internationales d'interdiction des essais, a dit le représentant.  Le Traité met un obstacle efficace au développement d'armes nucléaires par les pays qui n'en ont pas, et il empêche les Etats nucléaires de mettre au point des armes plus sophistiquées.  C'est un grand pas vers l'élimination de ces armes.  Mais les bénéfices de ce Traité ne se feront réellement sentir que quand il entrera en vigueur.  A ce jour, seuls 31 des 44 pays dont la ratification est indispensable l'ont ratifié, a noté M. Dauth.  Parmi eux, seuls trois Etats nucléaires: la France, la Fédération de Russie, et le Royaume-Uni, ont ratifié le Traité.  En plus, ni l'Inde, ni le Pakistan, qui ont procédé à des essais en 1998, n'ont signé ou ratifié le TICEN/CTBT.  L'Australie a constamment exhorté ces pays à maintenir leur moratoire sur les essais et à signer le Traité aussi tôt que possible.  Notre pays reste, d'autre part, déçu par les annonces faites récemment par les Etats-Unis, qui ont dit qu'ils ne ratifieraient pas le TICEN/CTBT.  Nous espérons que les Etats-Unis vont revoir leur position.  Mais la position américaine ne devrait pas servir de prétexte à d'autres pays pour retarder leur propre signature et ratification.  Nous leur demandons de le faire le plus vite possible.  L'Australie est encouragée par les efforts déployés par l'Organisation du Traité en vue d'en mettre en place le mécanisme de vérification.  Nous exhortons tous ceux qui soutiennent le Traité à continuer d'honorer leurs obligations en vue d'assurer que des fonds adéquats sont mis à la disposition de ce mécanisme.


M. MAKMUR WIDODO (Indonésie) a observé que la convocation de cette Conférence traduit l’urgence et l’importance d’examiner les mesures à prendre pour faciliter l’entrée en vigueur du TICEN/CTBT.  Il a ajouté qu’il était universellement reconnu que ce Traité était essentiel pour prévenir le développement d’armes de destruction massive et contribuer au désarmement nucléaire et à la non-prolifération.  Il s’est félicité du nombre croissant d’Etats ayant signé et ratifié le TICEN/CTBT mais a regretté dans le même temps que, cinq années après son ouverture à la signature, son entrée en vigueur tarde.  Il a salué les progrès réalisés dans l’établissement d’un mécanisme de vérification fiable qui permette d’identifier et de localiser les explosions avec un haut degré de précision.  Il a également souhaité que les moratoires sur les essais nucléaires, qui sont jusqu’à présent observés et respectés, servent d’élan pour l’entrée en vigueur du Traité et sa ratification par les Etats énumérés à l’Annexe 2 du Traité.  Il a assuré que l’Indonésie déposerait prochainement ses instruments de ratification, soulignant que le Parlement les examine en ce moment.  Il a observé que l’entrée en vigueur, au plus vite, du Traité serait une mesure préventive contre toute tentative de reprises des essais et contre les risques de prolifération horizontale et verticale.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a dit que sa délégation était convaincue de la signification cruciale du TICEN/CTBT dans la mise hors-la-loi des essais nucléaires et la prévention de la mise au point de nouveaux types d'armes atomiques par les Etats nucléaires.  Le Bangladesh considère que le TICEN/CTBT constitue une part essentielle des obligations qu'ont les Etats nucléaires envers le Traité de non-prolifération (TNP) pour mettre fin à la course aux armements et poursuivre le désarmement nucléaire.  Cet aspect contractuel est d'une grande importance pour les Etats non nucléaires qui ont abandonné une fois pour toutes l'option nucléaire, et nous pensons que cela devrait être apprécié dans le contexte pertinent de l'article VI du TNP, a dit le représentant.  Le TICEN minimise aussi l'importance des armes nucléaires dans la sécurité des Etats, ce qui est important pour les Etats non dotés de ces armes.  Enfin, le Traité met en place un système global de vérification, et nous sommes heureux qu'il ait encouragé des Etats non nucléaires à ne pas procéder à des essais.  Nous devrions commencer à penser à un nouveau paradigme de sécurité basé sur une coopération internationale accrue.  Le désarmement nucléaire a une signification particulière dans ce contexte, et nous pensons que la solidarité dont nous sommes témoins dans le combat contre le terrorisme international devrait aussi se manifester en matière de désarmement nucléaire et de non-prolifération.  Nous nous associons aux appels visant le renforcement de l’action en vue de l'entrée en vigueur le plus tôt possible du Traité, et nous devons y encourager la participation la plus large à ces efforts.  La vision d'un monde libéré des armes nucléaires est réalisable. 


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