En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/382

COMMENT AIDER PLUS EFFICACEMENT LES PMA?

30/11/01
Communiqué de presse
AG/EF/382


Deuxième Commission

35e séance – matin


COMMENT AIDER PLUS EFFICACEMENT LES PMA?


Les Nations Unies ont reconnu en 1971 un groupe de pays dit pays moins avancés (PMA) dont le nombre est passé de 25 à 49 avec plus de 600 millions d’habitants, soit environ 10% de la population mondiale.  Les PMA se distinguent essentiellement par leur participation marginale aux activités du commerce mondial (à peine 6%), par un endettement considérable et par la faiblesse de leurs institutions ainsi que par des lacunes dans leur capacité de gestion.  Ce sont ces problèmes, entre autres, que les délégations à la Deuxième Commission (économique et financière) ont évoqués ce matin dans le cadre de l’examen  de la question relative à la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA.  La Conférence a abouti à l’adoption de mesures dont la mise en œuvre serait, certainement, favorable au bien-être économique de ces pays.  Ce sont précisément la mise en œuvre de ces mesures et de leur suivi que les délégués ont évoquée à la réunion de ce matin.


Les délégations se sont félicitées de la recommandation du Secrétaire général de créer un Bureau de Haut Représentant pour les PMA, qui se chargerait du suivi et de la mise en œuvre des mesures prises à la Réunion de Bruxelles sur les PMA.  Toutefois, des délégations se sont préoccupées du sort de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), dont le rôle est, entre autres, de veiller justement à l’application des mesures favorables au développement des PMA.  Ce faisant ces délégations ont plaidé en faveur de l’importance et de la pertinence du rôle que joue la CNUCED dans la promotion du développement des PMA.  Antigua-et-Barbuda, au nom des petits Etats insulaires en développement, a souligné l’importance des arrangements institutionnels mis au point par le Département des affaires économiques et sociales en faveur de ces pays et la nécessité de rendre ces mesures opérationnelles avant tout autre décision.


Les Etats-Unis, quant à eux, ont fait état des programmes commerciaux comme l’African Growth and Opportunities Act (AGOA) et l’Initiative du Bassin des Caraïbes pour justifier leur participation aux efforts de développement des PMA.  Les importations américaines en provenance de l’Afrique ont augmenté de 17% cette année et atteignent 11,5 milliards de dollars, a dit le représentant de ce pays qui a indiqué que d’autres initiatives seront prises pour aider les petites entreprises et autres en Afrique.  Les Etats-Unis soutiendront les PMA qui font des efforts pour créer de solides structures démocratiques, pour promouvoir la paix et la sécurité et pour mettre en place un cadre viable de politiques économiques respectant les règles du marché, a-t-il souligné.


La Commission, outre les représentants déjà mentionnés a entendu les représentants des pays suivants : Bangladesh, au nom des PMA, Angola, Thaïlande, Mexique, Tanzanie, Burkina Faso, Myanmar, Bénin, Népal, République démocratique populaire lao, Ethiopie, Cap-Vert, Mozambique, Ouganda, Soudan et Etats-Unis  ainsi que les représentants de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI).


La Commission a, en outre, été saisie d’une série de projets de résolution, présentés par l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et relatifs au rapport du Conseil économique et social, à l’environnement et au développement durable, et à la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat.


La prochaine réunion de la Commission aura lieu lundi 3 décembre à

10 heures.


TROISIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES


Suite du débat général


M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré, au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), que le rapport du Secrétaire général sur les résultats de la Conférence de Bruxelles apporte une réponse équilibrée aux questions relatives au suivi de cette Conférence (PMA III).  Au nom des PMA, le Bangladesh se réjouit de la création d’un Bureau de Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement enclavés et pour les petits Etats insulaires en développement.  Nous soulignons la nécessité de doter ce Bureau de moyens suffisants lui permettant de remplir les missions qui lui seront assignées.  Le versement de ressources extrabudgétaires pour son fonctionnement serait désirable.  Nous sommes d’accord que ce Bureau devra jouer un rôle de coordination.  Il serait souhaitable que la CNUCED et ce Bureau établissent des liens de travail efficaces et suivis.  Les missions de la CNUCED ne devront pas être affectées par la création du Bureau.  Le Groupe des PMA soutient la décision du Conseil économique et social d’inscrire à l’ordre du jour de ses sessions de fond la question de la mise en oeuvre des engagements pris lors de la Conférence de Bruxelles.


Mme MARGARITA ROSA DA SILVA IZATA (Angola) a soulevé, une nouvelle, fois la question de la participation coordonnée du système des Nations Unies dans la mise en oeuvre du Programme d’action de la Troisième Conférence des PMA.  Elle s’est félicitée, à cet égard, des propositions du Secrétaire général en espérant que l’Assemblée délibérera sans délai sur ces dernières.  Réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté d’ici 2015 tout en promouvant le développement durable est la responsabilité mondiale et non différenciée des pays développés comme des pays en développement, a souligné la représentante.  Elle s’est attardée sur la situation critique des PMA africains pour imputer les faibles performances économiques à la chute des prix des produits de base, à la persistance des conflits ou encore à l’endettement extérieur.  Dans ce contexte, elle a estimé que le nouvel engagement pris par les chefs d’Etat africains dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique met l’accent sur la conviction partagée qu’il est urgent de placer l’Afrique sur les rails de l’économie mondialisée.  L’Angola, a-t—elle dit, est prêt à relever ces défis en espérant que la communauté internationale se joindra à elle dans cette croisade.  La Conférence internationale sur le financement du développement et le Sommet mondial sur le développement durable semblent être un excellent point de départ à cet égard, a conclu la représentante.


M. CASADO, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a déclaré que l’ONUDI a lancé un certain nombre d’initiatives pour soutenir la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles.  Nous avons, entre autres, lancé un programme visant à permettre aux PMA de se joindre au cadre commercial international, notamment dans les domaines des exportations agricoles, alimentaires, et des produits de tannerie.  L’ONUDI est en train de négocier, au niveau régional, avec les pays de la SADC et de la CEDFAO la mise en place de cadres de coopération visant la facilitation des échanges commerciaux au niveau régional.  Nous avons pleinement participé à la Conférence de Bruxelles en coordonnant notamment les débats sur les questions liées à l’énergie, dont les besoins doivent être satisfaits dans les PMA si on veut leur donner les capacités dont ils ont besoin pour améliorer leur cadre et leurs moyens de production.  L’ONUDI souhaiterait que la coordination entre les institutions opérationnelles de l’Organisation des Nations Unies soit améliorée sur cette question, en vue d’apporter un meilleur soutien collectif à la mise en oeuvre des engagements de Bruxelles.  Nous espérons que les Etats Membres donneront à l’ONUDI un rôle accru dans la conception du soutien à apporter aux PMA dans la mise en oeuvre du Plan d’action de Bruxelles.


M. APIRATH VIENRAVI (Thaïlande) s’est dit convaincu que la coopération Sud-Sud peut jouer un rôle important et complémentaire dans l’assistance aux PMA.  Il a dit penser que les enseignements tirés de l’expérience par de nombreux pays en développement peuvent se révéler pertinents pour les efforts de développement des PMA.  De plus, la coopération Sud-Sud peut être renforcée considérablement avec l’assistance des pays développés grâce aux multiples arrangements de coopération triangulaires comme l’appui direct ou les arrangements relatifs au partage des coûts; la recherche commune, et les programmes liés aux projets de développement ou à la formation fournie assurée par un pays tiers.  Le représentant s’est dit heureux de constater le nombre accru de pays développés et de fondations s’occupant du développement qui appuient les activités de coopération Sud-Sud.  Il a, en conséquence, mis l’accent sur les activités du Programme de coopération international de son pays avant de parler du rôle d’appui aux PMA que pourrait acquérir la coopération régionale et sous-régionale.  Il a cité, dans ce contexte, les accords de l’ASEAN et en particulier le projet de coopération en matière de transport qui vise à créer des corridors économiques Est-Ouest et Nord-Sud dans la sous-région du Grand Mékong.


M. JOSE RAMON LORENZO (Mexique) a rappelé que la décision avait été prise, dans la Déclaration du millénaire, de donner aux PMA plus de moyens pour les aider à sortir de la pauvreté et de la marginalisation.  L’amélioration de la qualité de vie des populations des PMA, et la réduction de moitié à l’horizon 2015 du nombre de personnes vivant dans la pauvreté, sont les objectifs affichés de la communauté internationale.  PMA III a été pour nous une occasion de réaffirmer ces engagements.  Le Mexique souhaite étayer les efforts décidés en faveur des PMA à Bruxelles dans le cadre de la coopération Sud-Sud.  Nous sommes convaincus que la coopération entre PMA et entre les PMA et les autres pays du Sud peut permettre de trouver des solutions rapides et adaptées aux problèmes qui se posent aux pays les moins avancés.


M. DISMAS N. P. NGUMA (Tanzanie) a salué les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général concernant le mécanisme de suivi de la mise en oeuvre du Programme d’action de la Conférence de Bruxelles.  Le rapport du Secrétaire général contient des propositions très attendues et qui constituent aujourd’hui une bonne base de discussions.  La portée du nouveau Programme d’action étant très large, tout mécanisme mis en place nécessitera le soutien de toutes les parties prenantes, en particulier celui du système des Nations Unies.  Les propositions du Secrétaire général auront un impact sur la CNUCED, en particulier en ce qui concerne le personnel et certains aspects opérationnels.  Il a appuyé tout effort visant à renforcer la CNUCED, en particulier dans ses activités d’analyse et d’appui aux pays en développement et également, en ce qui concerne les ressources financières.  Le représentant a souhaité une révision du nombre de personnes qui seront transférées de la CNUCED à la nouvelle entité qu’est le Bureau du Haut représentant pour les PMA.


M. KOGDA DER (Burkina Faso) a déclaré que la garantie de la sécurité humaine à chaque citoyen est devenue un enjeu fondamental de la stratégie de développement humain durable du Burkina Faso.  Mais malgré les efforts qu’ils déploient eux-mêmes, les PMA ne peuvent pas, seuls, venir à bout des faiblesses structurelles qui freinent leur développement.  Ils ne disposent pas de ressources financières requises pour mettre en oeuvre leurs projets de développement, et bien souvent, ils sont aussi confrontés à des difficultés de plusieurs ordres, comme les guerres civiles, les famines et les épidémies.  Le Programme d’action pour les années 90 avait retenu un certain nombre de mesures en faveur des PMA, dont l’apport de fonds d’aide publics et privés, la réduction de la dette, et des mesures préférentielles d’accès aux marchés des pays du Nord.  Le Programme reconnaissait aussi la nécessité d’augmenter l’aide publique au développement (APD) et demandait une amélioration de l’environnement économique international.  Mais beaucoup de pays développés n’ont pas pleinement honoré leurs engagements, c’est pourquoi nous pensons qu’à la faveur du nouveau programme adopté à Bruxelles, les PMA devraient bénéficier d’un appui important des donateurs bilatéraux et multilatéraux, de la coopération décentralisée et de la contribution des ONG internationales.


En ce qui le concerne, le Burkina Faso est résolu à renforcer ses capacités de gestion de l’aide internationale, et il a entrepris de réajuster les mécanismes et les procédures de coordination de l’aide.  De même, une simplification des procédures des donateurs est nécessaire pour assurer une meilleure gestion de cette aide.  Notre délégation accueille favorablement le rapport du Secrétaire général, et se réjouit de la proposition de création d’un Bureau de Haut Représentant chargé du suivi et de la coordination de la mise en oeuvre du programme d’action de Bruxelles.  Le Burkina Faso appelle tous les partenaires internationaux à soutenir le nouveau mécanisme mondial de suivi et d’évaluation, tant au sein de l’ECOSOC qu’au niveau de l’Assemblée générale.


M. OLUSEGUN AKINSANYA (Nigéria) a souligné qu’en dépit de ses limitations financières, son pays a initié des projets bilatéraux avec certains PMA africains tout comme il a lancé un programme d’assistance technique nommé “Corps d’assistance technique” avec pour objectif d’aider les PMA d’Afrique et des Caraïbes à former la main-d’oeuvre dont ils ont besoin.  Le représentant s’est félicité du Programme d’action de Bruxelles et des initiatives multilatérales qui ont été annoncées à la Conférence telles que “Tout sauf les armes” de l’Union européenne.  Appelant au renforcement de la coopération internationale pour donner vie au Programme d’action, le représentant a invité la communauté internationale à prendre des mesures décisives pour annuler la dette des PMA, palier leurs lacunes technologiques et dans le domaine des capacités, et appuyer leurs objectifs de développement par un accès aux marchés de toutes les exportations des PMA sans taxes ni quotas.  Il a estimé que les Programmes nationaux d’action mis en place par les différents PMA sont la base sur laquelle doivent se reposer les mesures internationales d’appui à la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. 


Le représentant a lancé un appel à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour qu’elle tienne compte de la dimension “développement” du commerce, en particulier pour les PMA, afin d’améliorer l’accès aux marchés à des conditions préférentielles et l’intégration dans l’économie mondiale.  Cela exige des mécanismes complémentaires propres à garantir la pleine participation des pays du Sud au processus international de prise de décisions.  Il a plaidé pour une augmentation des investissements étrangers directs (IED) et de l’aide publique au développement (APD) ainsi que pour la mobilisation de ressources nouvelles et additionnelles. Commentant les propositions du Secrétaire général quant au  mécanisme de suivi du Programme d’action de Bruxelles, il a voulu que la réforme ne se fasse pas au détriment de la CNUCED.  Pour lui, le Haut Représentant devra travailler avec la CNUCED et les autres institutions du système des Nations Unies.  Une action cohérente des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods et l’OMC ainsi que des initiatives gouvernementales devront être au centre de la politique de réforme globale pour une mise en oeuvre efficace du Programme d’action de Bruxelles, a conclu le représentant.


M. JOEL W. ADECHI (Bénin) a souscrit aux déclarations faites par l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et par le Bangladesh.  Le Bénin soutient les recommandations faites par le Secrétaire général dans son rapport, et il est disposé à endosser celle concernant la création d’un Bureau de Haut Représentant chargé du suivi et de l’évaluation de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles.  Nous soutenons les suggestions ayant trait au financement des activités et au budget de ce Bureau.  Nous recommandons que le Secrétaire général soit invité à faire des propositions en vue de faire démarrer le plus rapidement possible les activités du Bureau du Haut Représentant, au vu de l’urgence des tâches nécessaires à la recherche de solutions aux problèmes des PMA.


M. JAGANNATH PAUDEL (Népal) a imputé la situation des PMA au caractère limité des ressources, aux lacunes dans la gestion du développement, à la limitation de l’accès limité aux marchés, à l’inadéquation des institutions, et à la faiblesse des normes de bonne gouvernance et de promotion de la démocratie.  Au Népal, a-t-il expliqué, la situation s’est aggravée en raison de l’état d’urgence qui a été décrété à la suite des graves activités terroristes menées dans le pays depuis que les Maoïstes ont abandonné, de manière unilatérale, la voie d’un règlement pacifique.  Le nouveau Millénaire doit faire naître un nouvel espoir.  Les actions des PMA doivent être encouragées par une assistance supplémentaire de la part des partenaires du développement et des “amis du Sud”.  Aucun effort ne doit être épargné dans la mise en oeuvre des sept engagements du Programme d’action de Bruxelles.  Il a souligné que le manque de ressources a toujours été un obstacle majeur au développement socioéconomique et au renforcement de la démocratie dans les PMA.


Le représentant a souligné la nécessité d’élargir l’Initiative HIPC à tous les PMA en souhaitant que cet élargissement ne se fasse pas au détriment de l’assistance globale au développement.  Il a plaidé pour une véritable libéralisation commerciale et une aide accrue au renforcement des capacités institutionnelles des PMA. 


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a déclaré, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, que la 5ème réunion des experts gouvernementaux des pays sans littoral et des pays de transit en développement, auxquels se sont joints les représentants des pays donateurs et ceux des institutions financières internationales, a recommandé la convocation d’une réunion interministérielle des pays enclavés et des représentants des institutions financières internationales.  Cette réunion se tiendra en 2003 au Kazakhstan, et il a été demandé à la CNUCED de fournir les moyens nécessaires à la bonne préparation de cette rencontre.  Au vu de l’évolution actuelle de la situation, nous estimons que les moyens accordés au Bureau du Coordonnateur spécial de la CNUCED chargé de la question ne devront pas être sacrifiés au profit de la création du nouveau Bureau du Haut Représentant chargé du suivi et de l’évaluation de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles. 


Le nouveau Bureau devra être doté de moyens adéquats, de ressources aisément identifiables, et de personnel hautement qualifié en vue de satisfaire les questions spécifiques qui concernent les pays enclavés.  Ces pays ont besoin plus que dans le passé, d’une action de plaidoyer efficace.  C’est pour cela que le communiqué ministériel adopté à l’issue de la 2ème réunion ministérielle des pays en développement sans littoral a demandé au Secrétaire général de fournir des ressources adéquates au programme en faveur des pays enclavés.


M. ABDUL MEJID HUSSEIN (Ethiopie) a commenté la question du mécanisme de suivi de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles pour se féliciter de la proposition de créer un Bureau du Haut Représentant.  Il s’est félicité de la distinction faite dans le rapport entre les questions politiques, techniques et opérationnelles liées à la mise en oeuvre du Programme d’action.  Il a appuyé l’idée de limiter la compétence du Haut Représentant à la coordination, au plaidoyer et à l’établissement des rapports.  Le représentant a dit attacher une grande importance à l’installation de ce Bureau à New York en s’inquiétant que la concrétisation de cette proposition ne porte préjudice au travail technique et opérationnel d’un autre Bureau.  Parlant du Bureau du Coordonnateur spécial de la CNUCED pour les PMA, le représentant a souligné la nécessité de lui laisser les prérogatives techniques et opérationnelles en faveur des PMA.  Il a estimé que le renforcement du Bureau du Coordonnateur spécial est un élément essentiel de la mise en oeuvre du Programme d’action et des projets déjà décidés en faveur des PMA.  Il a estimé que le travail technique et opérationnel de la CNUCED est un élément de la visibilité politique que la communauté internationale entend assurer aux questions relatives aux PMA par la création d’un Bureau du Haut Représentant.


M. SEVERINO SOARES ALMEIDA (Cap-Vert) a dit que la pauvreté demeure la question à laquelle devra s’attaquer urgemment la communauté internationale.  La Conférence PMA III de Bruxelles est arrivée à des engagements qui se situent dans l’esprit de la Déclaration du Millénaire.  Face aux échecs des programmes d’action précédents, il est nécessaire que tous les efforts soient déployés pour assurer le succès de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles.  Il est indispensable que les PMA eux-mêmes prennent les choses en main en intégrant les engagements de Bruxelles dans leurs programmes nationaux de gouvernance et de développement.  La volonté politique ne suffira cependant pas à elle seule pour assurer la bonne mise en oeuvre des engagements de Bruxelles.  La création d’un mécanisme de suivi efficace et visible de la mise en oeuvre du Programme de Bruxelles est indispensable.  Le Cap-Vert appuie la recommandation de créer un Bureau de Haut Représentant qui serait chargé de cette question, et nous tenons aussi à souligner que le rôle joué par la CNUCED en faveur des PMA doit être préservé.


M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a indiqué que conformément à la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles, son pays a approuvé, cette année, un Plan stratégique de réduction de la pauvreté pour la période allant de 2001-2005, fondé sur deux piliers; le maintien de la paix et de stabilité et la promotion d’une croissance rapide, durable et élargie dans laquelle l’intitiative privée doit jouer un rôle important.  A plus long terme, une initiative régionale “Action 2025”  a été lancée qui est une stratégie fondée sur un dialogue constructif sur l’avenir du Mozambique.  Les efforts des PMA ne porteront leurs fruits que s’ils sont appuyés par des efforts internationaux notamment en matière d’APD, d’IED, d’accès aux marchés et d’allégement de la dette.  Il a estimé que la Conférence internationale sur le financement du développement et le Sommet mondial sur le développement durable seront essentiels à l’établissement d’un nouvel ordre économique plus juste et plus équitable.  Le représentant a accueilli avec satisfaction la proposition du Secrétaire général de créer, à New York, un Bureau du Haut Représentant sur les PMA.  Il a souligné la nécessité d’assurer une collaboration entre ce Bureau et la CNUCED étant les compétences analytiques et opérationnelles bien connues de cette dernière.  Le représentant a estimé que le transfert prévu du personnel du Bureau du Coordonnateur spécial de la CNUCED pour les PMA vers le Bureau du Haut Représentant ne servirait pas les intérêts des PMA.  Affaiblir la CNUCED affaiblirait davantage la capacité des pays pauvres de mettre en oeuvre le Programme d’action et conduirait à l’échec de la CNUCED et des résultats de la Troisième Conférence sur les PMA, a conclu le représentant.


M. BWOMONO-OLOBO E.(Ouganda) a déclaré que sa délégation soutenait la décision prise par l’ECOSOC d’inscrire à l’ordre du jour de ses sessions de fond la question de la mise en oeuvre du Plan d’action en faveur des PMA pour les dix prochaines années.  L’Ouganda soutient la proposition de la création d’un Bureau de Haut Représentant chargé du suivi de la mise en oeuvre du Plan d’action de Bruxelles.  Nous espérons que cette structure sera dotée de moyens suffisants pour la bonne conduite de ses travaux, et pensons que ces ressources devraient provenir de nouvelles allocations extrabudgétaires, et non pas être tirées des moyens déjà réduits qui sont en ce moment dévolus aux questions concernant les PMA.


Mme RHITU SIDDHARTH, Organisation internationale du travail (OIT), a souligné que l’emploi doit être perçu comme la première étape pour sortir de la pauvreté; le travail étant la première issue à la misère pour les femmes, les hommes et leur famille.  L’emploi doit donc être placé au cœur des programmes d’action de lutte contre la pauvreté.  Rappelant la contribution de l’OIT à la Troisième Conférence sur les PMA, elle a expliqué qu’elle s’inscrit dans le cadre du concept d’“emploi décent” qui signifie un emploi productif et effectué dans des conditions de liberté, d’équité, de sécurité et de dignité humaine.  Elle a attiré l’attention sur les propositions d’action de l’OIT pour l’aide au développement des PMA qui portent sur le développement des ressources humaines, la protection sociale, le dialogue social et l’appui aux groupes vulnérables.  Elle a indiqué que le Forum mondial pour l’emploi, qui s’est réuni au début de ce mois, a mis l’accent sur l’emploi productif comme base d’une stratégie efficace de développement.  Beaucoup de pays en développement ont besoin de mesures spécifiques pour augmenter la productivité et les revenus de leurs travailleurs.  Elle a souligné que s’attaquer à la pauvreté par l’emploi décent ne peut être le fait d’un seul pays ou d’une seule institution multilatérale.  Il faut une action cohérente des gouvernements, des communautés et des institutions des PMA ainsi qu’un appui énergique et soutenu de la communauté internationale. 


M. OMER BASHIR MOHAMED MANIS (Soudan) a estimé que l’amélioration du sort des populations des PMA était une des questions les plus vitales à laquelle doit faire face la communauté internationale.  Le nombre de PMA, qui est aujourd’hui de 49, est le signe de l’aggravation de la condition de ces pays.  La situation à laquelle ils font face est devenue une menace pour la sécurité internationale.  Il ne fait aucun doute que la réalisation du Plan d’action de Bruxelles est cruciale.  Nous nous réjouissons de l’initiative “Tout, sauf les armes” prise par l’Union européenne en vue de faciliter un accès à ses marchés aux produits en provenance des PMA.  Les derniers sommets de Zanzibar, au niveau africain, puis au niveau mondial, à Doha, sur les questions commerciales, ont fait naître des espoirs dans ce domaine dans les PMA. 


Le Soudan a entrepris la réalisation d’un programme national ambitieux de lutte contre la pauvreté.  Ce programme touche tous les secteurs de l’Etat et la société civile.  Il est fondé sur plusieurs principes, notamment celui de la mobilisation des secteurs agricoles traditionnels et l’implication des femmes, afin d’assurer la sécurité alimentaire du pays.  L’élargissement des réseaux d’échanges traditionnels et modernes est également inscrit à l’ordre du jour de ce programme, ainsi que le renforcement des ressources humaines.  Nous pensons que ce programme national pourra faciliter la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles.  Concernant la création du Bureau du Haut Représentant chargé du suivi et de l’évaluation du Programme de Bruxelles, nous estimons qu’il ne faudrait pas affaiblir la CNUCED.


M. OROBOLA FASEHUN, Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), a déclaré que les PMA ont de nombreuses ressources qui peuvent être utilisées aux fins du développement telles que les ressources génétiques, les connaissances traditionnelles, le folklore et les ressources humaines qui ont tous une valeur économique.  L’OMPI a mis au point des programmes d’assistance aux PMA pour les aider à réaliser un développement durable par le biais de la protection, de la promotion et du recours au système de la propriété intellectuelle.  Au cours des deux dernières années, près de 2 087 fonctionnaires des PMA ont été formés de manière à les sensibiliser au développement des ressources humaines.  Pratiquement tous les PMA ont pu bénéficier des services de l’Académie WIDE d’OMPI, a souligné le représentant qui a indiqué que l’OMPI a fourni une aide dans la modernisation des systèmes de propriété intellectuelle dans les PMA, des sociétés de gestion collective s’occupant notamment des droits des artistes, et la promotion de la propriété intellectuelle.


Mme CLAUDIA SERWER (Etats-Unis) a déclaré que des programmes commerciaux comme l’”African Growth and Opportunities Act” (AGOA) et l’Initiative du Bassin des Caraïbes font partie des initiatives prises par les Etats-Unis pour soutenir les PMA et les pays en développement.  Les importations américaines en provenance de l’Afrique ont augmenté de 17% cette année par rapport à l’an dernier, et atteignent 11,5 milliards de dollars, a dit la représentante.  Quatre pays, à savoir le Sénégal, les Seychelles, l’Erythrée et Madagascar ont doublé le volume et la valeur de leurs exportations vers les Etats-unis.  Le Président Bush a annoncé récemment le lancement du Programme pour le développement du commerce et des entreprises en Afrique, et y a versé cette année 15 millions de dollars.  Ce programme vise à aider les entreprises africaines à tirer profit du cadre de l’AGOA et à vendre leurs produits sur les marchés mondiaux.  Le Président a annoncé la création d’une facilité de soutien de l’OPIC (Overseas Private Investments Corporation) dotée de 200 millions de dollars qui fournira aux entreprises américaines les prêts, les garanties et l’assurance politique dont elles ont besoin pour investir dans les pays d’Afrique subsaharienne.  Notre Gouvernement continuera d’autre part, de demander aux banques multilatérales de développement de fournir davantage d’assistance sous la forme de dons au lieu de prêts.  Les Etats-Unis sont disposés à fournir plus de ressources au nouveau fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies infectieuses, quand ce fonds aura démontré son efficacité.  Sur le plan commercial, le Représentant au commerce de notre Gouvernement a joué à Doha un rôle de pointe dans le lancement d’un nouveau cycle de négociations commerciales.  Les Etats-Unis


soutiendront les PMA qui font des efforts en vue de créer de solides structures démocratiques, promouvoir la paix et la sécurité, et mettre en place un cadre viable de politiques économiques respectant les règles du marché.  Nous pensons que c’est la voie à suivre pour sortir les peuples frères de ces pays de la pauvreté.


M. PATRICK LEWIS (Antigua-et-Barbuda) au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires, s’est dit profondément préoccupé par la proposition du Secrétaire général visant à confier au Bureau du Haut Représentant le mandat d’appuyer le suivi coordonné de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement.  Il a rappelé que ces Etats ont été reconnus comme une catégorie particulière du point de vue de l’environnement et du développement et qu’en raison de leur fragilité écologique et de leur vulnérabilité économique, ils se trouvent confrontés à des obstacles majeurs dans leurs efforts de développement durable.  De plus, les conditions physiques particulières de ces pays affaiblissent leur capacité de tirer parti du développement économique mondial et en conséquence, de réussir un développement durable.  Le représentant a estimé que l’approche suggérée pour traiter de ces préoccupations, tout adéquate qu’elle soit pour les PMA et les pays sans littoral, ne conviendrait, en aucun cas, aux petits Etats insulaires.  Il a voulu que les arrangements institutionnels du suivi du Programme d’action de la Barbade, mis au point par le Département des affaires économique et social, soient rendus opérationnels avant toute décision visant à confier la coordination du suivi du Programme d’action à un autre mécanisme.  Il a proposé le retrait pur et simple des références à ce Programme des propositions du Secrétaire général.


Présentation de projets de résolutions


Protection du climat mondial pour les générations présentes et futures


Par un projet de résolution présenté par l’Iran, et relatif à la protection du climat mondial pour les générations futures (A/C.2/56/L.41), l’Assemblée générale engagerait les Etats Membres à ratifier le Protocole de Kyoto à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques ou à y adhérer, afin qu’il entre en vigueur de préférence avant le dixième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement en 2002.  L’Assemblée prendrait acte des Accords de Marrakech adoptés à la septième session de la Conférence des Parties à la Convention, complétant les Accords de Bonn sur la mise en oeuvre du Plan d’action de Buenos Aires et ouvrant la voie à l’entrée en vigueur en temps voulu du Protocole.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée approuverait la reconduction des liens institutionnels entre le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l’Organisation des Nations Unies, ainsi que des dispositions administratives connexes pour une nouvelle période de cinq ans, et elle prierait le Secrétaire général de réexaminer le fonctionnement de ces liens institutionnels au plus tard le 31 décembre 2006, en consultation avec la Conférence des Parties à la Convention-cadre en vue d’y apporter les modifications que les Parties pourraient juger souhaitables et de lui présenter un rapport à ce sujet.


Vingt-cinquième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)


Par le projet de résolution relatif à la vingt-cinquième session extraordinaire de l’Assemblée consacrée à un examen et à une évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur établissements humains (Habitat II) (A/C.2/56/L.39) présenté par l’Iran au nom du Groupe des 77 et la Chine, l’Assemblée générale soulignerait qu’il est important de faire des objectifs d’un logement convenable pour tous et d’un développement durable des établissements humains dans un monde en urbanisation, qui figurent dans le Programme pour l’habitat et la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire, un élément central des politiques adoptées au  niveau national, en particulier dans les pays en développement, et à l’échelle internationale.  Par ce texte, l’Assemblée demanderait aux organes compétents du système des Nations Unies, notamment aux institutions spécialisées, programmes, fonds et commissions régionales, ainsi qu’à la Banque mondiale et aux banques de développement régionales agissant dans le cadre de leurs mandats respectifs, d’appuyer pleinement la mise en oeuvre efficace du Programme pour l’habitat et de la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire au niveau national.


Renforcement du mandat et du statut de la Commission des établissements humains et du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat)


Par une résolution présentée par l’Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine et relative au renforcement du mandat et du statut de la Commission des établissements humains et du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) l’Assemblée générale déciderait que, au 1er janvier 2002, la Commission des établissements humains deviendra le Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour les établissements humains, organe subsidiaire de l’Assemblée.  L’Assemblée générale déciderait aussi que, au 1er janvier 2002, le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat)deviendra le secrétariat du Programme des Nations Unies pour les établissements humains, et elle déciderait que le Programme des Nations Unies pour les établissements humains, en tant que point central de la mise en oeuvre du Programme pour l’habitat, aura un siège au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.