AG/EF/381

POUR ASSURER L’EFFICACITE REQUISE AU SUIVI DE LA CONFERENCE SUR LES PMA, LES DELEGATIONS APPUIENT L’IDEE DE CREATION D’UN BUREAU D’UN HAUT REPRESENTANT

29/11/01
Communiqué de presse
AG/EF/381


Deuxième Commission

34e séance – matin


POUR ASSURER L’EFFICACITE REQUISE AU SUIVI DE LA CONFERENCE SUR LES PMA, LES DELEGATIONS APPUIENT L’IDEE DE CREATION D’UN BUREAU D’UN HAUT REPRESENTANT


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, ce matin, la question du suivi de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA), tenue à Bruxelles du 14 au 20 mai 2001.  A la suite des espoirs déçus résultant des deux Programmes d’action précédents, le débat a porté sur la manière d’assurer que la mise en oeuvre de la “Déclaration de Bruxelles” et des sept engagements contenus dans le Programme d’action de la Conférence aboutiront à des résultats positifs.  Ce faisant, l’initiative du Secrétaire général visant la création d’un Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement a été bien accueillie.  Le Haut Représentant aurait rang de Secrétaire général adjoint et relèverait directement du Secrétaire général.  Son Bureau serait uniquement responsable de la coordination, du plaidoyer et de l’établissement des rapports, les fonctions d’analyse et de coopération technique continuant de relever d’autres organismes du système des Nations Unies telle la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED).  Le Secrétaire général proposerait en outre le transfert vers ce bureau d’une partie du personnel du Bureau du Coordonnateur spécial pour les PMA de la CNUCED.


Les délégations se sont félicitées de ces propositions en arguant qu’il s’agit là de la meilleure manière d’assurer la visibilité nécessaire aux problèmes des PMA et l’implication de l’ensemble du système des Nations Unies dans le développement socioéconomique de ces pays.  Plusieurs d’entre elles ont toutefois souligné le rôle important de la CNUCED.  Le représentant de la Norvège se demandant même, au vu des questions complexes échappant à la compétence du nouveau Bureau, s’il était de l’intérêt réel des PMA d’affaiblir le Bureau du Coordonnateur spécial de la CNUCED.  Saisies d’une projection des ressources nécessaires à la mise en oeuvre de ces propositions dont le coût est estimé à

3 906 400 dollars par an, les délégations ont dit leur disposition à discuter plus avant des modalités de création et de fonctionnement du Bureau du Haut Représentant.


Outre la Norvège, les représentants des pays suivants ont pris part au

débat : Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Belgique, au nom de l’Union européenne et des pays associés, Fédération de Russie, Japon et Norvège.  La Commission a été saisie d’une série de projets de résolutions relatifs aux questions de politique macroéconomique et à la mondialisation et à l’interdépendance.


La Commission poursuivra l’examen du suivi de la Troisième Conférence sur les PMA demain vendredi 30 novembre à 10 heures.


TROISIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES


Mécanisme de suivi pour la coordination, la surveillance et l’examen de l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la Décennie 2001-2010


Rapport du Secrétaire général (A/56/645/Add.1) - Additif


Le présent additif expose les ressources nécessaires pour la mise en oeuvre des propositions du Secrétaire général relatives à l’établissement d’un mécanisme de suivi pour la coordination, la surveillance et l’examen de l’application du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2001-2010.  Treize postes seraient à cet effet créés ou redéployés dans le cadre du budget ordinaire de l’exercice biennal 2002-2003, dont un poste de Secrétaire général adjoint, et un poste de niveau D-2.  Quant aux prévisions de dépenses de fonctionnement du mécanisme proposées dans l’additif, elles s’élèvent à 3 906 400 dollars des Etats-Unis.


Débat général


M. BAGHER ASADI (Iran), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que chacun comprend la complexité de la question et a rappelé l’engagement du Groupe des 77 et de la Chine. Aujourd’hui, il faut se demander ce qui sera fait du travail de Bruxelles, a-t-il demandé en ajoutant que le Programme d’action est vaste mais modeste et réalisable.  Il a mis l’accent sur la question des ressources pour, a-t-il dit, combler le fossé entre les engagements et leur mise en oeuvre.  Il a lancé un appel aux pays développés, au système des Nations Unies et aux institutions multilatérales pour qu’ils s’engagent résolument dans la mise en oeuvre de ce Programme d’action.  Après Bruxelles, a insisté le représentant, la communauté internationale est dans l’obligation d’aider les PMA notamment dans les domaines prioritaires que sont le renforcement des capacités institutionnelles, l’amélioration des flux d’aide publique au développement (APD) et d’autres flux d’investissements directs, l’allègement du fardeau de la dette.  Des mesures spéciales doivent être prises et exécutées en priorité, a insisté le représentant.


Dans ce cadre, il a souligné la responsabilité première du système des Nations Unies en souhaitant davantage de coordination dans l’exécution du Programme d’action laquelle doit être holistique et cohérente.  S’agissant du suivi de la mise en oeuvre du Programme d’action de Bruxelles, le représentant a qualifié d’importantes et de pratiques les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général, en particulier en ce qui concerne la création d’un bureau de Haut Représentant dépendant directement du Secrétaire général.  Il a souligné la distinction entre les tâches de ce bureau et celles de la CNUCED qui, a-t-il souligné, a une longue expérience en ce qui concerne l’aide aux PMA. Il a insisté sur l’appel lancé par le Secrétaire général aux Etats Membres pour qu’ils dégagent un consensus propre à préserver les intérêts à long terme de l’ensemble des PMA. 


M. BRUNO VAN DER PLUIJM (Belgique) qui s’exprimait au nom de l’Union européenne et des pays qui lui sont associés, a déclaré que l’Union européenne avait été heureuse d’accueillir la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA III).  Le Programme d’action et la Déclaration politique adoptés à Bruxelles ont permis de définir une série d’engagements concrets des PMA et de leurs partenaires de développement.  Pour l’Union européenne, ce partenariat, doté d’une responsabilité mutuelle et partagée, constitue l’épine dorsale du Programme d’action pour les PMA.  L’Union européenne attache beaucoup d’importance à la mise en oeuvre du Programme d’action au niveau national et régional.  Il revient aux gouvernements nationaux de transcrire le Plan d’action en plans de développement nationaux.  Nous comptons sur la participation effective des organismes de l’Organisation des Nations Unies et en particulier de la CNUCED pour assister les gouvernements à mettre en oeuvre les engagements pris en mai dernier.  Le Bilan commun de pays (CCA) et le Cadre d’assistance au développement des Nations Unies (UNDAF) peuvent contribuer à la réussite de la mise en oeuvre des engagements de Bruxelles.  Dans la quasi-totalité des PMA, le plan national de développement devrait prendre la forme d’une Note stratégique de réduction de la pauvreté (PRSP).


S’agissant des modalités de suivi de PMA III, il est essentiel de préserver la continuité du débat engagé à Bruxelles en assurant un suivi qui permette de rehausser la visibilité politique de la cause des PMA.  Quant à la dimension intergouvernementale, nous pensons que le Conseil économique et social doit y jouer un rôle central, et nous nous félicitons de la décision prise par l’ECOSOC d’inscrire à l’ordre du jour de ses sessions annuelles un point relatif à l’examen et à la coordination de la mise en oeuvre du Plan d’action de Bruxelles.  Concernant le mécanisme de suivi, l’Union européenne serait prête à endosser la recommandation de nommer un haut représentant dépendant directement du Secrétaire général, et de transformer l’actuel Bureau pour les PMA et les pays enclavés et les petits Etats insulaires en développement en Bureau du Haut Représentant.


M. E.A. STANISLAVOV (Fédération de Russie) a rappelé que les dispositions prises par son pays pour venir en aide aux PMA consistent notamment à annuler tout quota et toute taxe pour les importations à partir des PMA.  Il a dit l’intention de son pays d’élargir ces mesures à toutes les marchandises provenant des PMA à l’exception des armes.  Soulignant le problème de la dette, il a voulu que la mise en oeuvre de l’Initiative HIPC soit considérée comme prioritaire.  A ce propos, il a fait part de la décision de son pays de réduire la dette totale due à son pays par les pays HIPC de 35 milliards de dollars à 28 milliards.  Quant au suivi de la mise en oeuvre du Programme d’action, il a souligné le rôle du Conseil économique et social et celui de la CNUCED.  Il s’est dit disposé à étudier la proposition du Secrétaire général de créer un bureau de Haut Représentant.


M. KENJI HIRATA (Japon) a déclaré que son pays s’efforce d’améliorer l’accès des produits en provenance des PMA sur ses marchés, au vu de l’importance des revenus tirés du commerce dans la promotion du développement.  Le Japon met en ce moment en oeuvre des programmes d’assistance technique dans le domaine commercial en faveur des PMA, et lors de la Conférence de Bruxelles, il s’est engagé à verser un demi-million de dollars des Etats-Unis en vue de soutenir un cadre d’assistance technique commerciale pour les pays les plus pauvres.  En 1998 et 1999, le Japon a été le premier donateur mondial d’aide financière aux PMA, a rappelé le représentant.  En vue de réduire le poids de la dette qui écrase les pays pauvres

les plus lourdement endettés, qui sont au nombre de 31, le Gouvernement japonais prend activement part à la mise en oeuvre de l’Initiative en faveur des pays pauvres lourdement endettés (HIPC).  A cet égard, notre gouvernement a versé 200 millions de dollars au fonds HIPC.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a indiqué que d’ici juillet 2002, son pays aura éliminé les taxes et les quotas sur les importations venant des PMA.  Dans le domaine des investissements, il a indiqué que son pays a augmenté le capital des investissements dans les PMA.  Il a dit partager l’avis de l’Union européenne qui consiste à lier la mise en oeuvre du Programme d’action aux plans nationaux de développement comme le Document stratégique de lutte contre la pauvreté ou le Plan-cadre des Nations Unies pour le développement.  Il a souligné l’importance d’impliquer le secteur privé dans le partenariat international avec les PMA.  Il faut impliquer les milieux d’affaires et promouvoir davantage d’investissements dans les PMA, a-t-il insisté en exhortant ces derniers à mettre en place un environnement national favorable à la mobilisation des ressources nationales et internationales. 


Commentant le rapport du Secrétaire général, il a appuyé la création d’un Bureau de Haut Représentant en jugeant que les questions liées aux PMA sont d’une grande importance dans le système des Nations uNies.  Il est tout aussi important, a-t-il ajouté, d’impliquer plus avant dans ce processus le Groupe des Nations Unies pour le développement, les institutions telles que le PNUD ou encore celles de Bretton Woods.  Mais le Haut Représentant devrait aussi, a-t-il estimé, maintenir des liens étroits avec la CNUCED.  Le Bureau du Haut Représentant devant bénéficier d’un transfert de personnel venant du bureau du Coordonnateur spécial de la CNUCED, le représentant s’est demandé s’il était vraiment de l’intérêt des PMA d’affaiblir la CNUCED.  Il s’est dit prêt à discuter plus avant avec les autres délégations.


Présentation de projets de résolution


Questions de politique macroéconomique


      Par un projet de résolution sur la mise en place d’une architecture financière internationale renforcée et stable, capable de répondre aux priorités de la croissance et du développement, notamment dans les pays en développement, et de promouvoir la justice économique et sociale (A/C.2/56/L.33), présenté par l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée générale soulignerait qu’il est important d’examiner chaque année le point relatif au système financier international et au développement, y compris le transfert net de ressources entre pays développés et pays en développement.  Elle prierait le Secrétaire général de lui présenter à sa prochaine session un rapport sur la réforme de l’architecture internationale, la cohérence des systèmes monétaires, financiers et commerciaux internationaux et les flux financiers nets vers les pays en développement.

Par un autre projet de résolution présenté par l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et relatif au renforcement de la coopération internationale en vue de résoudre durablement le problème de la dette extérieure des pays en développement (A/C.2/56/L.32), l’Assemblée générale prierait le Secrétaire général de lui faire rapport à sa prochaine session sur la coopération internationale engagée en vue de résoudre durablement le problème de la dette extérieure des pays en développement et d’inclure dans son rapport une analyse complète et approfondie des problèmes de l’encours et du service de la dette extérieure des pays en développement, y compris des problèmes qui résultent de l’instabilité financière mondiale, ainsi que de leurs répercussions sur le développement des pays en développement.


Mondialisation et interdépendance


      Aux termes d’un projet de résolution sur le Rôle de l’Organisation des Nations Unies s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance (A/C.2/56/L.34), présenté par l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée se féliciterait de l’engagement de toutes les parties concernées dans les préparatifs de la Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra à Monterrey (Mexique) du 18 au 22 mars 2002.  L’Assemblée prierait ainsi le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa prochaine session, de l’issue de la Conférence notamment en ce qui concerne ses répercussions sur le rôle de l’ONU s’agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance.


Réunion internationale de haut niveau chargée d’examiner la question du financement du développement a l’échelon intergouvernemental


      Au titre du projet de résolution sur la Conférence internationale sur le financement du développement (A/C.2/56/L.31), présenté par l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, l’Assemblée générale, rappelant sa résolution 55/245 du 21 mars 2001 sur la tenue de la Conférence, dans laquelle elle a accepté avec gratitude l’offre faite par le Mexique d’accueillir la Conférence, du 18 au 22 mars à Monterrey, prierait le Secrétaire général de lui rendre compte, à sa prochaine session, de l’issue de la Conférence et de proposer dans son rapport des modalités propres à resserrer la coopération entre les parties prenantes.


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