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AG/EF/379

LES DELEGATIONS SALUENT L’ISSUE DE LA CONFERENCE DE MARRAKECH QUI OUVRE LA VOIE A LA RATIFICATION DU PROTOCOLE DE KYOTO RELATIF AUX EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

28/11/01
Communiqué de presse
AG/EF/379


Deuxième Commission

32e séance – matin


LES DELEGATIONS SALUENT L’ISSUE DE LA CONFERENCE DE MARRAKECH QUI OUVRE LA VOIE A LA RATIFICATION DU PROTOCOLE DE KYOTO RELATIF AUX EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE


La question de la protection du climat mondial pour les générations futures doit rester inscrite à l’ordre du jour prioritaire de la communauté internationale, a souligné, ce matin, le Secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, M. Michaël Zammit Cutajar, devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission).  La Commission qui examinait les modalités de la mise en oeuvre de cette Convention entrée en vigueur en 1994 et du Protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre, adopté en 1997, a entendu, dans ce cadre, plusieurs délégations.  Celles-ci ont invoqué le troisième rapport d’évaluation sur le changement climatique du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et se sont inquiétées du fait que la concentration atmosphérique des principaux gaz à effet de serre a atteint sa plus forte hausse depuis plusieurs milliers d’années avec pour conséquence, le réchauffement continu de la planète et ses corollaires, l’augmentation du niveau des mers et une fréquence accrue des inondations et des sécheresses.


Les délégations se sont, en conséquence, félicitées de l’issue de la septième Conférence des Parties à la Convention-cadre qui s’est tenue du 29 octobre au 9 novembre 2001 à Marrakech.  En effet, après l’accord politique de la sixième Conférence des Parties, à Bonn en juillet dernier, la Conférence de Marrakech a adopté les modalités de mise en oeuvre du Protocole, rendant ainsi possible sa ratification et son entrée en vigueur; l’objectif étant d’achever le processus avant le Sommet mondial sur le développement durable qui doit se tenir à Johannesburg en septembre 2002.  Le Sommet sera d’ailleurs saisi de la Déclaration de Marrakech.  Les Accords de Marrakech, ont rappelé les délégations ce matin, contiennent des décisions importantes sur la coopération internationale notamment en matière de transfert des technologies écologiquement saines et d’appui financier.  Dans ce cadre, la Suisse a annoncé une aide aux pays en développement de 410 millions de dollars d’ici à 2005. 


A ce stade, a dit le représentant de l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, nous ne pouvons qu’espérer une ratification rapide des Etats parties à l’Annexe I du Protocole contenant la liste des pays industrialisés recensés comme les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre.  Le représentant a souligné que rien n’aurait été possible à Marrakech sans la contribution de son Groupe qui rassemble les pays les plus vulnérables au changement climatique.  Soulignant l’importance qu’il y a à assurer un caractère universel à la mise en oeuvre du Protocole et de la Convention-cadre, le Secrétaire exécutif de cette dernière a annoncé que la huitième session de la Conférence des Parties se tiendra à

New Delhi en Inde, après une rencontre intersessions à Bonn.  Il a jugé regrettable que les Etats-Unis ne se soient pas encore joints à cet effort commun.


Outre les délégations citées, les représentants des pays suivants ont participé au débat : Antigua-et-Barbuda, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Fédération de Russie, Slovaquie, Japon, Bangladesh, Chine, Kenya, Ukraine, Bahreïn et Etats-Unis ainsi que l’Observateur du Saint-Siège et le représentant de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.


La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi, à 15 heures.


ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE: PROTECTION DU CLIMAT MONDIAL POUR LES GENERATIONS PRESENTES ET FUTURES


Liens institutionnels entre le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l'Organisation des Nations Unies


Rapport du Secrétaire général (A/56/385)


Dans sa résolution 54/222 en date du 22 décembre 1999, l'Assemblée générale a approuvé le maintien des liens institutionnels établis entre le secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et l'Organisation des Nations Unies, comme le Secrétaire général l'avait proposé et la Conférence des parties à la Convention approuvé à sa cinquième session.  Elle a en outre prié le Secrétaire général de réexaminer le fonctionnement de ces liens institutionnels au plus tard le 31 décembre 2001, en consultation avec la Conférence des Parties, en vue d'y apporter les modifications que les parties pourraient juger souhaitables, et lui présenter un rapport à ce sujet.  Après avoir fait un examen des liens institutionnels existants entre le Secrétariat de la Convention-cadre sur les changements climatiques et l'Organisation des Nations Unies,  le Secrétaire général estime que ces liens se sont révélés constituer un bon outil de gestion du secrétariat de la Convention et ont assuré la souplesse nécessaire pour faire face à l'évolution de la situation.  Au vu de ce qui précède, il recommande que l'Assemblée générale, comme suite à la demande de la Conférence des Parties dans sa décision 6/CP.6, prise à la deuxième partie de sa sixième session, approuve la reconduction des liens existants et du dispositif administratif connexe pour une nouvelle période de cinq ans, cet arrangement devant être revu par les deux organes au plus tard le 31 décembre 2006.


Résultats des sessions de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques


Note du Secrétaire général (A/56/509)


Cette note du Secrétaire général soumet à l'Assemblée générale, conformément à sa décision 55/443 du 20 décembre 2000, le rapport du Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Ce rapport contient quant à lui les compte-rendus des résultats des travaux de la Conférence des Parties à ses quatrième, cinquième et sixième session qui se sont respectivement tenues à Buenos Aires (Uruguay) pour la quatrième session; à Bonn (Allemagne) pour la cinquième; et à la Haye (Pays-Bas) et de nouveau à Bonn, pour la sixième session.  A la reprise de la sixième session qui a eu lieu à Bonn du 16 au 27 juillet 2001, les ministres se sont mis d'accord sur les éléments fondamentaux du Plan d'action adopté en novembre 1998 à Buenos Aires et dont les éléments visaient à renforcer l'application de la Convention-cadre sur les changements climatiques et présentaient un ensemble complet de modalités d'application du Protocole de Kyoto.  Sur la base de l'accord politique atteint cet été à Bonn, il a été reconnu que des ressources financières supplémentaires étaient nécessaires pour aider les pays en développement à faire face aux changements climatiques.  Deux nouveaux fonds doivent ainsi être créés, l'un étant un fonds spécial destiné à financer l'adaptation, le transfert de technologies, les réductions d'émissions de gaz à effet de serre dans les pays en développement Parties à la Convention, et le second fonds étant une initiative en faveur des


pays les moins avancés, destiné à les aider à appliquer la Convention.  Un autre fonds "d'adaptation" administré par le Fonds mondial pour l'environnement (GEF) devrait également être créé dans le cadre du Protocole de Kyoto pour financer la mise en oeuvre de projets et de programmes d'adaptation.


Déclaration liminaire


M. MICHAEL ZAMMIT CUTAJAR, Secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a fait une présentation sur le résultat des travaux de la rencontre qui a eu récemment  lieu à Marrakech, au Maroc, sur la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto relatif à la limitation et la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  La déclaration ministérielle de Marrakech laisse augurer de l’entrée en vigueur prochaine du Protocole de Kyoto, a-t-il dit, en ajoutant que l’accord de Marrakech donne effet au consensus politique auquel les Parties étaient parvenues à Bonn au mois de juillet 2001.  Une série de décisions ont été prises en ce qui concerne les obstacles que rencontrent les pays en développement et les pays les moins avancés (PMA) dans la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto.  Un accent particulier a été mis, lors des travaux de Marrakech, sur la sensibilisation du public aux questions de préservation de la biodiversité.  La huitième session de la conférence des Parties se tiendra à New Delhi en Inde, après une rencontre intersessions à Bonn, a dit M. Cutajar en évoquant le caractère universel que devaient prendre la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto et celle de la Convention-cadre sur les changements climatiques.  Plusieurs pays aimeraient que le Protocole de Kyoto entre en vigueur avant le Sommet sur le développement durable qui aura lieu à Johannesburg au mois de septembre 2002.  Ceci, a fait remarquer M. Cutajar, impose un calendrier de ratification serré, dont les dates doivent être au maximum respectées, notamment par les pays industrialisés responsables de la plus importante part d’émissions à effet de serre.  Il est regrettable que les Etats-Unis ne se soient pas joints à l’effort commun.  Quant aux pays en développement, ils ont plus que jamais besoin de ressources nouvelles et des transferts de technologies qui leur permettraient d’opérer un développement propre et non polluant.  Beaucoup reste à faire pour étoffer les accords atteints à Bonn et à Marrakech, et nous devrions tirer parti des synergies qui se créent à partir des préparatifs du Sommet de Johannesburg et de la nouvelle réflexion lancée sur les politiques économiques, pour faire avancer l’agenda de la protection du climat mondial.  Mon mandat à la tête du secrétariat de la Convention s’achevant, a dit M. Cutajar; je souhaite que la question de la protection du climat mondial pour les générations futures reste inscrite au calendrier le plus urgent de la communauté initernationale.


Débat général


M. BAGHER ASADI (Iran), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé qu’avec les accords de Bonn qui ont été finalisés et consolidés, il a deux semaines, à Marrakech, la communauté internationale a su relever le défi de rendre ratifiable le Protocole de Kyoto avant le Sommet de Johannesburg sur le développement durable en septembre 2002.  Il a espéré une ratification rapide du Protocole par les Etats parties à l’Annexe I afin d’“arriver à Johannesburg” avec un Protocole en vigueur.  Revenant sur les négociations de Marrakech, le représentant a estimé qu’au-delà des spéculations sur ce qui aurait pu ou a été fait au cours de ce “long et tortueux” processus, les accords de Marrakech comportent un message important qui est celui du multilatéralisme et de la coopération internationale.  Les récentes négociations, a-t-il insisté, ont fait renaître l’espoir et l’optimisme quant à la valeur du dialogue, de la compréhension, de l’engagement et de la coopération dans la recherche de solutions aux questions mondiales d’importance comme le changement climatique.


Le représentant a souligné que ces accords tout comme les accords de Bonn n’auraient pu être conclus sans l’approche positive et constructive ainsi que la contribution du Groupe des 77 et la Chine.  Il a ajouté que les pays en développement, qui sont les plus vulnérables aux effets négatifs du changement climatique, maintiendront un engagement actif dans le processus multilatéral en cours avec pour objectif clair de préserver et de promouvoir plus avant les intérêts communs de l’humanité. 


M. JOHN W. ASHE (Antigua-et-Barbuda) a déclaré, au nom des Etats membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que ces Etats étaient satisfaits de la manière dont M. Zammit Cutajar avait dirigé le secrétariat de la Convention-cadre sur les changements climatiques.  La conférence de Marrakech a permis de boucler plusieurs années de négociations sur le Protocole de Kyoto, a estimé M. Ashe.  La ratification de ce Protocole devrait se faire au plus vite, a-t-il souhaité, en évoquant la possibilité qu’il y aurait alors d’avoir un Sommet mondial sur le développement durable plus efficace si le Protocole entrait en vigueur avant cette rencontre prévue à Johannesburg.  Mais l’entrée en vigueur du Protocole en elle-même ne serait qu’un premier pas dans la lutte contre la dégradation du climat mondial, et la CARICOM estime qu’aucun Etat, aussi puissant soit-il, ne peut rester à l’écart de mesures visant la survie de toute l’humanité.  Le réchauffement de la planète et la montée du niveau des océans qu’il entraîne sont une menace directe à l’existence des Etats insulaires, et nous espérons que le reste de la communauté internationale, et notamment les pays développés, importants émetteurs de gaz à effet de serre, prendront conscience de leurs responsabilités.


Mgr RENATO R. MARTINO, Observateur du Saint-Siège, a souhaité que les réponses apportées à la question du changement climatique reflètent l’interdépendance entre les nations et leur responsabilité commune devant l’avenir de la planète, tout en tenant compte du rôle prépondérant que peut jouer la vertu de la prudence dans la recherche de solutions.  La prudence, a expliqué l’Observateur, s’entend comme l’intelligence appliquée aux actions, et ce, par le savoir et la sagesse.  La prudence ne signifie en aucun cas la primauté, dans la prise de décisions, d’une approche timide et frileuse mais bien plutôt l’établissement d’une base réfléchie et raisonnable pour l’action à prendre.  Peut-être, a ajouté l’Observateur, nous faut-il une troisième révolution après la révolution industrielle et la révolution technologique, celle qui, une nouvelle fois, ferait appel à notre savoir.  Le savoir, a-t-il insisté, nous aidera à passer d’un modèle de consommation des ressources à un modèle de consommation des connaissances.  Au lieu de brûler du charbon et du bois, nous devons commencer à brûler nos connaissances pour qu’enfin les peuples du monde acquièrent plus de valeur que ce qu’ils ne produisent et que la personne humaine soit véritablement le centre des préoccupations en matière de développement durable.  Nous devons, a encore dit l’Observateur, nous garder de devenir une civilisation qui connaît le prix de chaque chose sans en connaître la valeur.  Le savoir est la seule ressource inépuisable qui peut assurer un environnement et un développement durables.  Seul le savoir, trempé dans une éthique des relations avec l’environnement, guidera nos efforts pour le présent et pour le futur, a conclu l’Observateur.


M. DMITRY MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a déclaré que sa délégation a pris note de la réussite de la Conférence de Marrakech. La communauté internationale a confirmé à Marrakech sa capacité de pouvoir prendre des décisions sur des questions d’une importance capitale pour tous les peuples, a poursuivi le représentant.  La Fédération de Russie s’acquittera de ses obligations dans le cadre de la Convention-cadre sur les changements climatiques.  Notre pays a proposé la convocation en 2003 d’une conférence scientifique internationale sur son sol qui serait  relative à la question de la préservation du climat mondial.  Nous tenons à réitérer cette invitation, qui est la marque de l’intérêt que nous attachons à cette question.


M. IGOR VENCEL (Slovaquie) a indiqué que son pays, partie à la Convention-cadre sur le changement climatique depuis 1994 et au Protocole de Kyoto depuis 1999, a l’intention de ratifier ce dernier au début de l’année prochaine.  Il a estimé qu’en la matière, il est important d’examiner toutes les conséquences de la mise en oeuvre du Protocole afin de ne pas provoquer d’impacts négatifs sur le développement économique des pays.  C’est la raison pour laquelle, il a appuyé les mécanismes de Kyoto tels que l’échange des émissions qui, selon lui, peuvent contribuer à une démarche plus souple dans la réalisation des objectifs fixés en la matière.  Le représentant a indiqué que son pays a un potentiel énorme dans le domaine des énergies renouvelables comme la biomasse ou la géothermie.  Son pays, a-t-il précisé, pense commercialiser davantage ce type d’énergie sur le marché.  A ce stade, a-t-il conclu, un retour en arrière ne serait pas la solution.  Le changement climatique représente une menace réelle pour la planète et requiert une action mondiale, a-t-il dit en appelant à une action rapide.


M. KAZUHIKO KOKUBU (Japon) a déclaré qu’après l’accord conclu à Marrakech, son pays se préparait à ratifier le Protocole de Kyoto en 2002.  Pour assurer l’efficacité des mesures de lutte contre le réchauffement de la planète, il est impératif que tous les pays, sans exception, réduisent leurs émissions de gaz à effet de serre.  C’est pourquoi le Japon, qui est d’avis que tous les Etats doivent vivre sous la même loi internationale, continuera de déployer des efforts pour que les Etats-Unis se joignent au reste de la communauté internationale sur cette question.  Le principe des responsabilités communes et différenciées a été adopté par la Convention-cadre sur les changements climatiques, et nous espérons que le respect de ce principe se concrétisera de manière pratique au cours de la prochaine session de la Conférence des Parties qui aura lieu à New Delhi.  Le Japon rend hommage aux pays en développement, notamment la Chine, qui ont commencé à mettre en oeuvre les termes de la Convention-cadre.  Au mois de mars 2001, notre pays avait formé 4 700 personnes originaires de pays en développement dans le domaine de la préservation de l’environnement, et notre gouvernement finançait, sur des prêts concessionnels à très faibles taux d’intérêts, 48 projets pour un montant de 580 milliards de yens, soit 4,8 milliards de dollars.


M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a souligné la vulnérabilité de son pays au changement climatique compte tenu de son emplacement géographique. Il a mis l’accent sur la sécheresse croissante ou sur l’augmentation du niveau de la mer qui risque d’engloutir quelque 70% des terres du Bangladesh.  Dans ce contexte, il a rappelé que son pays a ratifié la Convention-cadre des Nations Unies, dès avril 1994 avant de citer tous les autres instruments auxquels sont pays a adhéré et expliqué la politique nationale en la matière.  Poursuivant, le représentant a mis l’accent sur les trois questions “vitales”, à savoir la réduction des émissions de gaz à effet de serre par les pays industrialisés, le transfert de ressources financières de ces pays aux pays en développement et le transfert de technologies écologiquement saines.  La réalité est loin des objectifs fixés en la matière, a-t-il souligné en se félicitant que la Conférence de Marrakech ait réanimé les espoirs en matière de coopération internationale.  Il faut agir maintenant et ensemble, a-t-il conclu en appelant à un équilibre entre la consommation et le développement et à la protection du climat mondial sur le principe selon lequel “les intérêts de tous doivent précéder les intérêts égoïstes”.


Mme WANG LING (Chine) a souscrit à la déclaration faite par l’Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Elle a déclaré que la seule manière de faire face efficacement à la question des changements climatiques est d’agir conformément au principe des responsabilités communes mais différentiées, en prenant des mesures concrètes visant la promotion de l’entrée en vigueur, le plus tôt possible, du Protocole de Kyoto.  L’accord de Bonn, a poursuivi la représentante, a recommandé la création de fonds spéciaux pour la mise en oeuvre de la Convention-cadre et l’adaptation des pays en développement et notamment les PMA, au Protocole.  Mais nous sommes inquiets que certains aspects du fonctionnement des fonds spéciaux proposés ne portent atteinte à l’intégrité du Protocole.  Les trois mécanismes du Protocole peuvent eux-mêmes aider les pays en développement à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre à coûts réduits, et le mécanisme visant la promotion d’un développement propre pourrait automatiquement aider les pays en développement à se lancer dans un développement durable.  Nous espérons donc que les règles d’opérations de ces mécanismes seront rapidement arrêtées et que le fonctionnement du mécanisme de promotion d’un développement propre sera rapidement lancé.


Mme MONIKA RUHL BURZI, Observatrice de la Suisse, a rappelé que dans le cadre de l’aide financière aux pays en développement pour la mise en oeuvre de la Convention-cadre des Nations Unies et du Protocole de Kyoto, son pays, en coopération avec l’Union européenne, le Canada, l’Islande, la Nouvelle-Zélande et la Norvège, a annoncé son intention de contribuer à un ensemble de mesures d’aide annuel de 410 millions de dollars, niveau qui sera progressivement atteint d’ici 2005.  Elle a rappelé l’annonce faite par le Président de la Confédération helvétique d’entamer la procédure de ratification du Protocole et a appelé, dans ce cadre, les pays industrialisés à assumer le leadership que leur assigne la Convention dans la lutte contre les changements climatiques.  En la matière, elle a indiqué que son pays privilégie une action domestique substantielle afin de réduire, de façon durable et irréversible, les émissions de gaz à effet de serre.  A cet effet, la Suisse a adopté une loi nationale qui stipule que les émissions de CO2 devront être réduites de 10% d’ici à 2010 par rapport au niveau de 1990.  Avec cette loi, a-t-elle souligné, la Suisse est déjà en train de mettre en vigueur le Protocole de Kyoto avant de l’avoir ratifié. 


M. MICHAEL KOECH, Représentant du Kenya auprès du Programme des Nations Unies pour l’environnement, a déclaré qu’une réponse globale doit être lancée contre le réchauffement de la planète.  A cet égard, le développement de nouvelles sources d’énergie propres et renouvelables suppose des investissements massifs.  Dans le cadre du Protocole de Kyoto, un fonds spécial pour le changement climatique et un fonds pour les PMA devaient être créés afin d’aider ces pays à obtenir des technologies propres et à renforcer leurs capacités.  Le Kenya espère que ces promesses se réaliseront bientôt et qu’elles se traduiront en décisions légales respectant le principe des responsabilités communes mais différenciées.  Le Kenya lance un appel aux partenaires du Nord pour qu’ils assistent les pays en développement dans l’acquisition et la maîtrise de nouvelles technologies et de nouveaux concepts de développement plus propres et plus respectueux de l’environnement.  Enfin, alors que nous nous préparons à prendre part au Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg, nous prions toutes les Parties à la Convention-cadre et au Protocole de Kyoto de respecter l’esprit de Rio, qui préconisait une coopération efficace entre pays du Nord et du Sud en vue d’atteindre le développement durable et mettre fin à la pauvreté.


M. OLEKSII HOLUBOV (Ukraine) s’est félicité des décisions de Marrakech concernant les besoins des pays à économie en transition dans le domaine du renforcement des capacités et des stratégies de développement durable, y compris l’accès de ces pays aux nouvelles technologies écologiquement saines.  Cette dernière question est particulièrement importante pour l’Ukraine, a indiqué le représentant, au vu de l’expansion de son économie nationale, en particulier dans le domaine de la production industrielle.  Il a rappelé, dans ce cadre, que son pays est un des rares à avoir réduit de moitié les émissions de gaz à effet de serre depuis 1990.  Il a espéré que le Fonds mondial de l’environnement et les autres mécanismes financiers prévus par la Convention-cadre des Nations Unies aideront les pays en développement et les pays à économie en transition à s’adapter aux effets du changement climatique et à ses impacts négatifs.


M. ALI JASSIM ALKHAL (Bahreïn)a souhaité que des mesures concrètes soient prises contre le réchauffement de la planète et la destruction de l’environnement.  Il est surprenant que certains Etats posent des obstacles à la lutte contre les menaces environnementales qui pèsent sur tous les peuples, a dit le représentant.  Le Sommet de Rio avait donné un nouvel élan aux objectifs que devait atteindre l’humanité en matière de développement durable, et nous espérons que le Sommet de Johannesburg permettra de faire le bilan de dix années d’action.  Bahreïn souhaite une forte représentation des femmes au Sommet de Johannesburg.  Elles sont les plus grandes victimes des conséquences désastreuses qu’entraîne la destruction de l’environnement sur la vie des populations.


M. ENCHO GOSPODINOVO, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que la Croix-Rouge des Pays-Bas a pris l’initiative de créer un Centre sur le changement climatique et la réaction aux catastrophes naturelles.  Ce Centre aura l’avantage de sensibiliser davantage les sociétés de la Fédération à l’impact du changement climatique sur leurs opérations et à développer des programmes pour atténuer les effets dévastateurs des phénomènes naturels.  Il a dit son impatience de travailler avec le système des Nations Unies sur ces questions et en la matière, il a souligné l’importance d’opposer au changement climatique des changements créatifs dans la pensée et l’élaboration des actions communes.


M. ROBERT GERBER (Etats-Unis)a demandé des précisions sur les arrangements des travaux du secrétariat et des Etats Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et sur les liens administratifs qui existent entre ce secrétariat et le Secrétariat des Nations Unies.  Les Etats-Unis, a-t-il dit, estiment que le coût des services de conférence de ces travaux ne devraient pas être imputés au budget ordinaire de l’Organisation et que les contributions des Etats au budget ordinaire de l’Organisation des Nations Unies ne devraient pas financer les rencontres des parties à la Convention-cadre ou au Protocole de Kyoto.


Répondant au représentant des Etats-Unis, M. CUTAJAR, Secrétaire exécutif du secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a dit que la question de paiement des coûts de service de conférence ne devait pas être confondue ou liée à celle des liens administratifs qui existent entre ce secrétariat et celui de l’Organisation.  La décision 55/443, adoptée l’an dernier par la Deuxième Commission, indiquait clairement qu’il était possible de différencier la nature des liens administratifs de celle des modalités de paiement des services de conférence.  Le représentant des Etats-Unis devrait donc veiller à ne pas lier les deux questions.


Concernant les résultats de la Conférence de Marrakech, a poursuivi

M. Cutajar, nous sommes heureux de son aboutissement, et les Etats parties remercient le Gouvernement du Royaume du Maroc pour les efforts qu’il a déployés à cette occasion.  La ratification du Protocole de Kyoto se poursuit à un rythme satisfaisant, a-t-il estimé.  Quant à la proposition faite par la Fédération de Russie d’accueillir une conférence scientifique sur les changements climatiques en 2003, nous pensons que la délégation russe pourrait commencer à prendre contact, ici, avec les organisateurs des travaux de la huitième session de la Conférence des Parties qui aura lieu à New Delhi.


Intervenant en fin de réunion, le représentant du Portugal a précisé que l’Union européenne avait fait connaître sa position sur la question examinée aujourd’hui lors d’une séance antérieure de la Deuxième Commission.


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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.