AG/EF/376

LA SOUVERAINETE DU PEUPLE PALESTINIEN SUR SES RESSOURCES REAFFIRMEE ET RECONNUE EN DEUXIEME COMMISSION

21/11/01
Communiqué de presse
AG/EF/376


Deuxième Commission

29e séance – matin


LA SOUVERAINETE DU PEUPLE PALESTINIEN SUR SES RESSOURCES REAFFIRMEE

ET RECONNUE EN DEUXIEME COMMISSION


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné ce matin la question des répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé.


Prenant la parole au cours du débat qui s’est engagé sur les informations contenues dans le rapport présenté sur cette question par le Secrétaire général, le représentant d’Israël a d’emblée dénoncé le caractère “biaisé et déséquilibré” du document, qui selon lui ne fait pas état des accords déjà signés entre les parties israélienne et palestinienne, ni du fait que l’Autorité palestinienne exerce sa juridiction sur les ressources naturelles des zones sur lesquelles elle exerce son administration.  De plus, a estimé  le représentant, les questions traitées dans le rapport, et qui abordent des sujets que les parties israélienne et palestinienne sont convenues de traiter de manière globale dans le cadre de négociations bilatérales directes ne devraient pas être discutées par la Deuxième Commission.  Il a indiqué qu’aujourd’hui, un accord commun existe sur le plan Mitchell, qui prévoit plusieurs étapes.  Pour Israël, la première est la cessation inconditionnelle de la violence et du terrorisme, puis la mise en place d’une période de calme réelle au terme de laquelle les parties pourront alors commencer à mettre en place des mesures d’établissement de la confiance et puis entamer les négociations politiques.


Répondant à la délégation d’Israël, la représentante de la Mission d’Observation de Palestine auprès des Nations Unies a déclaré que le discours du représentant d’Israël n’est qu’un message de propagande et de désinformation.  Il a, s’appuyant sur des données du rapport, fait un rappel des souffrances que connaissent quotidiennement les populations palestiniennes.  Israël exploite, contre la volonté de la communauté internationale, les ressources des territoires occupés depuis trois décennies, a-t-elle déclaré, et depuis le 28 septembre 2000, début de l’Intifida provoquée, par les abus commis par le gouvernement, l’armée et les colons israéliens sur les populations civiles palestiniennes, 765 Palestiniens, dont une majorité des enfants, ont été abattus par les forces israéliennes, tandis que plus de 25 000 personnes ont été grièvement blessées.  Sur le plan économique, les colons juifs et l’armée israéliennes ont abattu plus d’un million d’arbres fruitiers, notamment des oliviers, et ont détruit une part importante des champs palestiniens déjà privés d’eau et d’irrigation par l’exploitation israélienne des réserves d’eau des territoires situés à l’Ouest du Jourdain, dont Israël s’approprie 80% des ressources.  Les délégations du Liban,


de la Syrie et de l’Egypte, tout en appuyant la représentante de la Mission d’Observation de la Palestine, ont accusé les autorités israéliennes de déverser aux alentours des villages palestiniens les déchets toxiques des industries israéliennes, posant ainsi des menaces sérieuses à la santé des populations palestiniennes, et ont appelé l’Assemblée générale à réaffirmer la souveraineté des Palestiniens sur les ressources de leur sol.


Outre les délégations déjà citées ont également pris la parole au cours de la réunion les pays suivants: Yémen, Emirats arabes unis, Jordanie, Fédération de Russie, Qatar, Malaisie, et Pakistan.  La représentante de la Mission d’Observation de la Palestine a exercé son droit de réponse.  La Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale a fait une présentation liminaire du rapport du Secrétaire général.


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures en examinant le point de son ordre du jour consacré à la formation et à la recherche..


SOUVERAINETE PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE, Y COMPRIS JERUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPE SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES


Note du Secrétaire général transmettant le rapport de la Commission économique et sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) sur les répercussions économiques et sociales de l'occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe du Golan syrien occupé (A/56/90-E/2001/17)


      La CESAO dont le rapport couvre la période allant d'avril 2000 à mars 2001 indique d'emblée que les retards dans l'application des accords conclus entre Israël et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), leur application incomplète et les délais dans la conclusion d'un accord sur le statut final visant à régler l'ensemble des différends entre les deux parties font que les conditions de vie du peuple palestinien continuent de se détériorer.  Ces retards et les pratiques israéliennes, en particulier en ce qui concerne l'expansion des colonies de peuplement et la fermeture des points de passage, comptent parmi les principales causes de la montée des tensions et de la violence.  La CESAO indique aussi que les déplacements entre les villes, les localités et les villages de Cisjordanie et de la bande de Gaza ont été limités à divers degrés, du fait de l'insécurité des routes et des bouclages imposés par les autorités israéliennes qui ont souvent pris la forme de barrages routiers et de points de contrôle militaires sur les principaux axes routiers.  Par ailleurs, ajoute la CESAO, les autorités israéliennes ont imposé des couvre-feux dans plusieurs zones de Cisjordanie.


En 34 d'occupation, constate la CESAO, Israël a bâti tout un ensemble d'installations civiles et militaires dans le territoire palestinien occupé.  Ainsi, les terres placées sous contrôle israélien exclusif représentent 59% de la Cisjordanie et 20% de la bande de Gaza.  En outre, 30% de Jérusalem-Est sont de fait sous contrôle israélien.  A ce jour, Israël a établi quelque 170 colonies de peuplement en Cisjordanie lesquelles regroupent une population civile d'environ 200 00 personnes.  Quelque 180 000 Israéliens vivent à Jérusalem-est et 7 500 personnes se sont installées dans 16 colonies dans la bande de Gaza.  A quelques exceptions près, les colonies de peuplement sont ou seront reliées par des rocades aux grands axes routiers menant à Israël.


Outre l'expansion des colonies de peuplement et la confiscation des terres, souligne la CESAO, l'eau continue de poser un grave problème aux Palestiniens.  L'accord sur la répartition des ressources en eau communes part du principe, explique la Commission, que la quantité d'eau destinée à la consommation israélienne ne diminue pas aussi bien sur le territoire délimité par la ligne verte que dans les colonies de peuplement.  Il s'ensuit que toute quantité d'eau supplémentaire consommée par les Palestiniens doit provenir de nouvelles sources et non d'une redistribution des ressources existantes.  Si en vertu de l'accord, une augmentation de 30% des quantités d'eau a été décidée pour la période intérimaire allant de septembre 1995 à mai 1999, en juin 2000, seule la moitié des quantités supplémentaires promises avait été produite et fournie aux Palestiniens.


Outre les mesures de sabotage et de destruction des réservoirs d'eau et les déversements d'eaux usées dans ces mêmes réservoirs, la CESAO indique que les tranchées de sécurité creusées en mars 2001 par Israël dans les régions de Jéricho et Ramallah ont également nui à l'approvisionnement en eau des communautés palestiniennes.  Le 31 janvier 2001, une déclaration commune a été signée par les représentants israélien et palestinien établissant qu'en dépit du conflit militaire, les installations d'approvisionnement en eau et les systèmes d'égout devaient être préservés.  Malgré cela, les Palestiniens du village de Hares signalent des coupures d'eau régulières depuis le début de la dernière crise, imputables non pas à la compagnie des eaux israélienne mais aux colons juifs agissant à la faveur de la nuit.  La CESAO évoque aussi la question du déboisement pour indiquer que 80% du déboisement des terres situés dans le territoire palestinien occupé est imputable à l'occupation israélienne. 


La Commission a conclu en soulignant que la crise qui a éclaté entre Israël et l'Autorité palestinienne en septembre 2000 a mis fin à plus de trois années de reprise et de progrès économiques relatifs dans les zones contrôlées par l'Autorité palestinienne.  En 2000, le PIB palestinien a été inférieur de 580 millions de dollars au PIB prévu.  Les pertes économiques subies par le secteur privé au cours des trois dernières années sont estimées à 186, 2 millions de dollars, indique encore la CESAO.  Avant cette crise, dit-elle, quelque 70 000 Palestiniens étaient au chômage.  Or, à ce jour, 190 000 autres travailleurs ont perdu leur emploi depuis septembre 2000 alors même que d'après les renseignements disponibles, un Palestinien qui travaille subvient outre à ses besoins, à ceux de quatre autres personnes.  En conséquence, la crise a directement diminué le revenu de 760 500 autres Palestiniens avec des répercussions négatives immédiates sur plus d'un million d'individus.  Citant les chiffres de la Banque mondiale, la CESAO ajoute que le nombre d'individus vivant en dessous du seuil de pauvreté - soit 2,10 dollars par jour -a augmenté de 50%.


Déclaration liminaire


Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), présentant le rapport de sa Commission,  a appelé l’attention de la deuxième Commission sur les principes fondamentaux du droit international et sur la jurisprudence relative à l’autodétermination et à l’occupation d’un territoire par la force, en particulier la quatrième Convention de Genève de 1949 relative à la protection des civils en temps de guerre qui stipule que la puissance occupante ne doit en aucun cas déporter ou transférer sa propre population civile dans le territoire qu’elle occupe.  La Secrétaire exécutive a, en outre, insisté sur le fait que les activités israéliennes dans les zones occupées sont en contradiction avec la Charte des Nations Unies et ses principes ainsi qu’avec les dispositions des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Les informations contenues dans le rapport, a-t-elle ajouté, soulignent la nécessité de mettre fin aux punitions collectives infligées à tout un peuple.  Les pratiques israéliennes, a-t-elle encore affirmé, ont eu un effet dévastateur sur les conditions de vie du peuple palestinien.  De plus, cette politique se poursuit au mépris des normes internationales tout comme elle ne tient aucun compte des objectifs définis dans les conventions et traités internationaux.  Il s’agit là d’une menace grave à la paix et à la sécurité de l’ensemble de la région, a conclu la Secrétaire exécutive.


Débat général 


M. AHMED AL-HADDAD (Yémen) a souligné à quel point la situation dans les territoires occupés est tendue en raison des agressions de la machine de guerre israélienne.  Mettant l’accent sur le nombre élevé de martyrs à ce jour, il en a conclu que l’obstacle majeur à la paix sont les pratiques israéliennes pourtant déclarées illégales par le Conseil de sécurité.  De son côté, a-t-il ajouté, l’Assemblée générale n’a cessé de réaffirmer les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population du Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, y compris la terre et l’eau.  L représentant s’est attardé sur les restrictions imposées à la libre circulation des Palestiniens entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.  Cette situation, a-t-il expliqué, nuit aux étudiants et aux relations commerciales entre ces deux zones.  Les conséquences négatives de l’occupation israélienne sont, par ailleurs, renforcées par la multiplication des colonies de peuplement et des installations militaires.  Il s’est attardé sur les carences en eau potable et dénoncé en particulier la destruction par Israël de 20 réservoirs d’eau et de la saisie de milliers d’hectares et de zones agraires.  Il a conclu sur la politique fiscale d’Israël avant de réaffirmer, une nouvelle fois, la validité des résolutions pertinentes du Conseil et de l’Assemblée générale et les droits inaliénables du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien.


M. ABDULLAH AHMED SAEED AL-DHANHANI (Emirats arabes unis) a déclaré que malgré les appels de la communauté internationale et les différentes résolutions adoptées sur la question de Palestine, le gouvernement d’Israël continue de mener une politique de terrorisme d’Etat contre le peuple palestinien.  Les vraies intentions du gouvernement d’Israël sont de perpétrer un génocide contre les populations palestiniennes et de peupler leurs terres d’immigrants juifs, a dit le représentant.  Car comment justifier autrement les massacres de civils et d’enfants et les destructions aveugles de maisons et d’infrastructures palestiniennes?  La politique israélienne cache un dessein colonialiste, visant à s’emparer de la ville sainte d’Al-Qods et de contrôler les ressources en terre, en eau et en richesses naturelles des terres palestiniennes.   Le déversement de déchets toxiques aux alentours des localités palestiniennes vise à provoquer, à dessein, des conditions de vie intenables dans ces régions, en vue d’en faire partir les populations civiles.  Les Emirats arabes unis demandent que le Gouvernement israélien respecte les différentes résolutions adoptées par l’ONU sur la question du Moyen-Orient, et nous demandons à la communauté internationale de prendre ses responsabilités en vue de faire respecter le droit des Palestiniens à un Etat souverain ayant pour capitale Al-Qods.


M. WALID AL-HADID (Jordanie) a déclaré que l’Assemblée générale avait réaffirmé, à maintes reprises, les droits inaliénables du peuple palestinien sur ses ressources naturelles.  Le rapport de la CESAO, a poursuivi le représentant, démontre les répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne servie, en particulier, par la multiplication des colonies de peuplement dont la répartition géographique fait obstacle au développement des territoires occupés et à la protection de leur environnement.  Aujourd’hui, des centaines de sites du territoire palestinien sont utilisés pour le déversement des déchets, a déclaré le représentant qui a précisé que pendant que les colons israéliens consomment 580 millions de mètres cubes d’eau par an, la population palestinienne doit se contenter d’un million de mètres cubes.  Le représentant a dénonçé aussi la politique de déboisement et d’autres pratiques israéliennes dans les domaines

économique et commercial, et a fait observer que l’installation de colonies de peuplement est un obstacle majeur au processus de paix et une violation flagrante des résolutions pertinentes de l’ONU.  Que devient, dans ce cadre, le principe de la “terre contre la paix”, s’est interrogé le représentant.


M. SAMI ZEIDAN (Liban) a regretté que la Deuxième Commission se réunisse de nouveau cette année pour déplorer “les atrocités commises au quotidien par Israël contre les populations palestiniennes dans les territoires palestiniens occupés, Jérusalem et le Golan syrien occupé”.  L’économie palestinienne est assiégée et systématiquement détruite sous les regards indifférents du  reste du monde, a dit le représentant.  Les violations des droits civils et humains des Palestiniens ont dépassé cette année les limites et au cours de l’année écoulée aucun droit de l’homme n’a été respecté par Israël, qui détruit les bases mêmes de la vie en Palestine.  Nous connaissons le genre de souffrances infligées aux Palestiniens, car nous les avons vécues au Sud Liban qu’Israël a occupé.  C’est pourquoi nous devons percevoir l’Intifida palestinienne comme un appel désespéré à la justice.  La communauté internationale doit donc appuyer le droit des palestiniens à l’autodétermination et à la création d’un Etat souverain.  Nous sommes face à une violation flagrante des libertés humaines.  L’accès des enfants de Palestine à l’éducation est restreint par Israël, qui Membre de l’ONU, va tenter, nous en sommes certains, une nouvelle fois, de saper notre travail en accusant le rapport du Secrétaire général d’être partial.  Nous le disons et le répétons, les résolutions du Conseil doivent être appliquées en vue d’atteindre une paix juste et durable au Moyen-Orient.


Mme NADYA RASHEED, Représentante de l’Observateur de la Palestine auprès des Nations Unies, a déclaré que depuis trois décennies, l’exploitation illégale par Israël des ressources naturelles des territoires palestiniens occupés a nié aux populations palestiniennes le droit de contrôle qu’elles ont sur les ressources de leurs propres terres. Depuis 1967, a dit Mme Rasheed, Israël, puissance occupante a bafoué la souveraineté du peuple palestinien sur les richesses en eau et les potentialités agricoles de ses territoires et de Jérusalem, ainsi que les droits du peuple syrien dans le Golan syrien occupé.  La construction de colonies fait partie des pratiques illégales israéliennes qui portent préjudice au développement socioéconomique des Palestiniens et des populations arabes des territoires occupés et du Golan.  Nous pensons, a déclaré la représentante, que ces pratiques minent ce qui reste du processus de paix palestino-israélien et jette un voile sur les accords auxquels étaient parvenues les deux parties.  Le rapport soumis par le Secrétaire général à la Commission corrobore les informations que la communauté internationale a pu avoir sur la grave détérioration de la situation économique et sociale des territoires occupés et de Jérusalem.  Le rapport note justement que la poursuite de la politique de colonisation que mène actuellement le gouvernement israélien, et les obstacles posés à la libre circulation des Palestiniens, sont une des causes majeures de la violence qui prévaut sur le terrain. Depuis le 28 septembre 2000, a dit Mme Rasheed, les forces d’occupation israéliennes ont tué 765 Palestiniens, la plupart des enfants, et ont blessé gravement plus de 25 000 personnes, dont certaines resteront handicapées à vie.  Les couvre-feux, le blocus des zones palestiniennes et les obstacles posés à la circulation des biens et des marchandises ont paralysé toutes activités économique ou sociale.  Les forces d’occupation et les colons armés israéliens ont porté des coups sévères à l’agriculture palestinienne en déracinant ou abattant plus d’un million d’arbres fruitiers, notamment des oliviers, et en détruisant volontairement des terres agricoles. 


Israël s’approprie plus de 80% des ressources en eau en provenance des sources situées dans les collines de la rive occidentale du Jourdain, et limite à 20% de ces réserves la quantité d’eau que peuvent utiliser les populations palestiniennes.  Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, 215 000 Palestiniens n’ont pas accès à l’eau potable et aux quantités d’eau qui peur permettraient d’irriguer leurs champs, ce qui est un obstacle à la fois au développement de leur agriculture et à l’amélioration de la santé.  Nous sommes d’autre part préoccupés par les dommages que cause Israël à l’environnement des territoires occupés en déversant des déchets toxiques qui empoisonnent les eaux souterraines aux alentours des villages palestiniens, et par la destruction des points d’eau menés par l’armée et les colons israéliens.  Les faits dont parle le rapport du Secrétaire général révèlent l’étendue des violations commises par Israël contre le droit international et le droit humanitaire, de même que contre la Quatrième Convention de Genève, relative à la protection des civils en temps de guerre.  Selon les termes de 26 résolutions adoptées par le Conseil de sécurité, cette Convention s’applique aux territoires occupés par Israël depuis 1967.  L’Assemblée générale doit réaffirmer la souveraineté du peuple palestinien et des populations arabes sur les ressources naturelles des territoires occupés, de Jérusalem et du Golan syrien occupé.


M. DANIL MEGIDDO (Israël) a d’emblée dénoncé le caractère biaisé et déséquilibré du rapport dont est saisie la Commission.  Le rapport, a-t-il relevé, ne fait pas état des accords déjà signés entre les deux parties ni du fait que l’Autorité palestinienne exerce sa juridiction sur les ressources naturelles.  Le rapport semble aussi ignorer le fait que des arrangements intérimaires de coopération sont en place dans le domaine du partage des ressources en attendant les résultats des négociations sur le statut final.  De telles négociations, a ajouté le représentant, devront tenir compte du fait que la proximité géographique entre les parties exige une approche réaliste et de coopération qui aille au-delà des concepts rigides de souveraineté qui ont d’ailleurs déjà été affaiblis par les principes du droit environnemental international. Le rapport, a encore estimé le représentant, aborde donc des questions que les parties ont convenu de traiter, de manière globale, dans le cadre de négociations bilatérales directes.  Ces questions n’ont donc pas leur place dans la Deuxième Commission.


Il a poursuivi en indiquant qu’au cours de la dernière décennie, depuis la Conférence de Madrid et des accords d’Oslo, cinq gouvernements israéliens ont travaillé sans relâche à un accord de paix avec les voisins palestiniens, un effort motivé par le postulat qu’Israël a trouvé en la personne du Président Arafat et dans l’Autorité palestinienne des partenaires pour la paix.  En juillet 2000, le Premier Ministre israélien et le Président Arafat se sont rencontrés à Camp David sans parvenir à un  accord alors qu’Israël offrait virtuellement aux Palestiniens toutes les terres.  Des différences peuvent subsister mais elles ne sauraient en aucun cas justifier les tueries, la terreur continue, les tirs et les attentats suicides.  Le terrorisme fait obstacle à un accord avec les Palestiniens, a dit le représentant en soulignant “ de la manière la plus claire et sans ambiguïté” que la terreur ne réussira pas.  Si les Palestiniens, a-t-il déclaré, persistent à faire avancer leurs objectifs par la force, Israël n’aura d’autres choix que de se défendre.


Aujourd’hui, un accord commun existe sur le plan Mitchell qui prévoit plusieurs étapes.  La première est la cessation inconditionnelle de la violence et du terrorisme,  puis la mise en place d’une période de calme réelle.  Ensuite, les parties pourront commencer à mettre en place des mesures d’établissement de la confiance et puis entamer les négociations politiques.  Notre but est d’imposer une cessation de la violence sans conditions. Israël est déterminé à réaliser la paix dans le Moyen-Orient avec tous ses voisins et n’a d’ailleurs épargné aucun effort pour créer un meilleur avenir pour tous les peuples et avec tous les peuples de la région.  Israël espère sincèrement que les Palestiniens et les autres pays de la région les rejoindront dans cet effort.


M. EVGENY STANISLAVOV (Fédération de Russie) a rappelé qu’une résolution de l’Assemblée générale a demandé à Israël de mettre fin à l’exploitation illégale des ressources et des terres des territoires palestiniens occupés.  Les conditions de vie des populations palestiniennes ont continué de se détériorer malgré les résolutions adoptées et les appels lancés par la communauté internationale, a regretté le représentant.  La Fédération  de Russie s’inquiète de voir que le conflit qui a lieu dans les territoires n’a fait que s’aggraver, la violence appelant la violence et la vengeance la vengeance.  Nous demandons instamment à l’administration palestinienne de prendre des mesures énergiques contre les auteurs d’actes de terrorisme, et au Gouvernement israélien de retirer ses troupes des localités palestiniennes.  Le Président de la Fédération de Russie et son Ministre des affaires étrangères ont décidé de s’impliquer dans la recherche d’une solution politique à la crise du Moyen-Orient.  Nous soutenons les grandes lignes du Rapport Mitchell, et la Fédération de Russie sera avec les autres acteurs de la scène internationale pour permettre une reprise du dialogue sur la question de Palestine.


M. HAZEM FAHMY (Egypte) a constaté qu’Israël entend décidément se placer au-dessus des lois et des résolutions de l’ONU alors que la notion de bonne gouvernance et de vie communautaire repose sur le respect du droit.  Nous voyons aujourd’hui survivre une puissance coloniale, vestige déplorable d’une ère révolue.  Les pratiques discriminatoires et racistes concernant l’exploitation des ressources naturelles d’une population sans armes et sous occupation soulèvent de nombreuses questions, a estimé le représentant.  Beaucoup de pays, a-t-il souligné, avancent des idées novatrices sur la sécurité humaine ou sur la protection des droits de l’homme sans pourtant se soucier de mettre en place une autorité internationale à laquelle les Etats souverains devraient rendre compte.  Allons-nous, s’est interrogé le représentant, continuer de faire subir au peuple palestinien la politique de deux poids et deux mesures ou allons-nous enfin commencer un examen de conscience “face à cette situation honteuse qui est un véritable affront à la communauté internationale”.  Tous les Etats défenseurs des droits de l’homme, a insisté le représentant, doivent se défaire de leur attitude passive face à une situation qui affecte les droits économiques et sociaux du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien occupé.  Il a conclu en formant le voeu que l’année prochaine offrira de meilleures perspectives de paix, d’indépendance et de libération au peuple palestinien qui se languit sous l’occupation israélienne. 


M. HUSSEIN SABBAGH (Syrie) a estimé que le rapport ne faisait que confirmer les informations ayant trait à la souffrance des populations palestiniennes et syriennes vivant dans les territoires sous occupation israélienne.  Israël continue de faire fi des résolutions de la communauté internationale en continuant l’occupation de ces territoires et en les peuplant d’immigrants juifs.  Le Premier Ministre Ariel Sharon n’a-t-il pas déclaré que “la politique de colonisation menée dans le Golan et sur la rive occidentale du Jourdain était une des opérations les plus réussies du sionisme”? s’est interrogé le représentant.  Rappelant les différentes résolutions du Conseil de sécurité, l’orateur a dit que le Conseil avait jugé “nulle et illégale l’occupation du Golan”.  Les femmes, les enfants et les vieillards, a-t-il estimé sont la cible de prédilection des armées, des avions et des chars israéliens qui mènent la politique d’intimidation préconisée par le Premier Ministre d’Israël.  Pour la Syrie la politique de colonisation menée par Israël a pour but de modifier la démographie des territoires et de les peupler de Juifs.


M. HAMAD AL DOSARI (Qatar) a estimé que l’implantation des colonies de peuplement est un des obstacles majeurs à la réalisation de la paix dans la région.  La politique d’Israël à l’égard du peuple palestinien et de la population arabe du Golan syrien, a-t-il souligné, est une violation flagrante du droit international et des droits de l’homme.  Il a rappelé les propos de l’Emir du Qatar qui a jugé que le temps est venu de mettre fin à la tragédie du peuple palestinien et de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités.  Il a aussi attiré l’attention sur la Déclaration adoptée par l’Organisation de la Conférence islamique (OCI), le 10 octobre dernier, dans laquelle les Ministres des affaires étrangères se sont félicités de la position du Président américain qui s’est prononcé en faveur de la création d’un Etat palestinien.  L’occupation n’a aucun avenir, seule une paix juste et durable peut assurer la stabilité et l’ONU doit prendre ses responsabilités pour garantir le respect de tous les droits du peuple dont celui d’établir un Etat indépendant avec Al-Qods-Al Sharif comme capitale, a conclu le représentant.


M. GANESON SIVAGURUNATHAN (Malaisie) a estimé qu’Israël a violé toutes les résolutions du Conseil de sécurité sur la question du Moyen-Orient et le principe de la terre contre la paix qui avait été adopté comme base d’un règlement politique de la question de Palestine.  La Malaisie souhaite, a dit le représentant, que l’Assemblée adopte une nouvelle résolution demandant à Israël, puissance occupante, de mettre fin à l’exploitation illégale des ressources des territoires palestiniens et arabes occupés.  La Malaisie soutient le droit des populations palestiniennes d’être indemnisées des abus et de l’exploitation illicite de leurs ressources, et  nous soutenons la naissance d’un Etat palestinien souverain, a déclaré le représentant.


M. MUHAMMAD HASSAN (Pakistan) a appelé la communauté internationale à prendre des mesures non seulement pour faciliter la reprise du processus de paix mais aussi pour mettre fin à la violence et à la coercition dans les territoires occupés.  Il a souligné, à cet égard, qu'une paix durable ne pourra être réalisée en liant la partie la plus faible à des accords tout en laissant les mains libres à la partie la plus forte.  Le recours disproportionné à la force contre le peuple palestinien et la poursuite de la politique relative aux colonies de peuplement compromettent les perspectives de paix, a estimé le représentant avant de souligner que la situation actuelle en Palestine exige une intervention active de la part de la communauté internationale pour renverser cette tendance dangereuse et contrôler la mise en oeuvre des engagements pris et des accords signés.  Le Pakistan, a ajouté le représentant, réitère son ferme appui à la lutte légitime du peuple palestinien pour le respect de ses droits inaliénables. Il appuie aussi la mise en oeuvre du Rapport Mitchell et la proposition de déployer une force internationale d’observation dans les territoires occupés, y compris Jérusalem. 


Par ailleurs, a poursuivi le représentant, le Pakistan appelle au respect de la quatrième Convention de Genève et souligne que le statut d’Al-Qods-Al –Sharif demeure un élément central d’un règlement global du conflit.  Aucune paix durable ne sera réalisée, a conclu le représentant, sans le respect des droits légitimes du peuple palestinien, y compris celui d’établir un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale et celui d’exercer sa pleine souveraineté sur Al-Haram Al- Sharif.


Droit de réponse


La représentante de la Mission d’Observation de la Palestine a déclaré que le rapport présenté aujourd’hui par le Secrétaire général, dont la délégation d’Israël a dit qu’il était partial, n’était pas le seul à transmettre des informations sur les violations des droits du peuple palestinien par Israël.  Le représentant d’Israël, a-t-elle poursuivi, a dit que son gouvernement avait fait, lors des négociations menées sous l’égide du Président Clinton à Camp David une “offre généreuse à l’Autorité palestinienne”.  Ce n’est là qu’un mythe et un outil de propagande a dit la représentante.  La puissance occupante est responsable de campagnes d’assassinats contre les leaders palestiniens et d’un blocus contre le peuple palestinien, toutes choses inexcusables au regard du droit international.  La construction de colonies de peuplements se poursuit malgré les condamnations de la communauté internationale, et il est ironique d’entendre Israël parler de deux voix différentes selon ses intérêts du moment.  L’Autorité palestinienne est totalement en faveur d’une reprise du dialogue et des négociations de paix sur la question de Palestine, et elle soutient les propositions avancées  par le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, M. Colin Powell, au cours de la déclaration qu’il a faite hier.


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