AG/EF/371

L’IMPLICATION DES FEMMES DANS LE DEVELOPPEMENT EST UN SIMPLE CALCUL ECONOMIQUE CAR SANS LA MOITIE DE L’HUMANITE IL N’Y A PAS DE DEVELOPPEMENT DURABLE, ESTIME L’UNION EUROPEENNE

06/11/01
Communiqué de presse
AG/EF/371


Deuxième Commission

24e séance – matin


L’IMPLICATION DES FEMMES DANS LE DEVELOPPEMENT EST UN SIMPLE CALCUL ECONOMIQUE CAR SANS LA MOITIE DE L’HUMANITE IL N’Y A PAS DE DEVELOPPEMENT DURABLE, ESTIME L’UNION EUROPEENNE


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, ce matin, l’examen des questions du développement durable et de la coopération économique internationale, en mettant un accent particulier sur la participation des femmes au développement, la mise en valeur des ressources humaines et le Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat. 


Au cours du débat, toutes les délégations se sont accordées pour dire que comme les hommes, les femmes sont des acteurs et des bénéficiaires du développement.  Ainsi, appuyé par tous, le représentant de la Belgique, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a souligné que la question de la promotion de la participation des femmes au développement est non seulement une question de justice et de droits humains mais elle participe surtout d’un simple calcul économique tant il est vrai qu’il n’y a pas de développement durable sans une pleine participation de la moitié de l’humanité.  Le représentant belge a donc défini quelques domaines d’action dont l’éducation, la participation des femmes aux processus décisionnels à tous les niveaux, la consolidation de la démocratie et du respect des droits de l’homme, l’accès à la propriété, la création d’opportunités d’emploi pour les femmes à tous les niveaux d’éducation, le renforcement des programmes de microcrédits, l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et la reconnaissance des droits des femmes en matière de sexualité et de reproduction.  Abondant dans ce sens, le représentant d’Israël a néanmoins estimé qu’en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, il est important de respecter les relations sociales existantes entre les sexes et de ne pas compromettre l’équilibre délicat entre la nécessité de préserver les rôles traditionnels et les exigences de la société moderne qui implique une entrée massive des femmes sur le marché du travail.


S’agissant du Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique pour le développement par le partenariat, le représentant de l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé la tenue de ce Dialogue, au mois de septembre dernier, qui est arrivé à la conclusion que la mondialisation ne doit pas être conçue comme un processus aveugle qui écraserait sur son passage tous ceux qui n’y sont pas préparés.  Le Dialogue, a insisté le représentant, a relevé qu’une mondialisation concertée était souhaitable tout comme son corollaire une coopération renforcée entre pays et régions. Toujours sur ce Dialogue, le représentant de la Belgique, appuyé notamment par celui du Japon,  s’est interrogé sur la valeur ajoutée réelle d’un tel exercice étant donné qu’il aborde les mêmes thèmes que ceux débattus au sein du Conseil économique et social et de la Deuxième Commission. Il a donc souhaité que  le Dialogue ait lieu désormais dans le cadre des travaux ordinaires du Conseil et de l’Assemblée.


Les délégations dont la liste suit ont également pris la parole au cours de cette réunion:  République de Corée, Venezuela, Libye, et Mexique.  La Commission a aussi entendu l’intervention de l’Observateur du Saint-Siège, ainsi que les présentations liminaires de la Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale du Secrétaire général pour les questions de l’égalité entre les sexes et la promotion de la femme; du Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement; du Directeur de la Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales; du Directeur du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à New York; et du Conseiller principal et Chef du Programme de développement social du Bureau pour le développement des politiques du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).


La Commission poursuivra son débat cet après-midi à 15 heures.


DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE


Note du Secrétaire général sur les programmes de communication pour le développement dans le système des Nations Unies (A/56/221)


Dans cette note, le Secrétaire général transmet le rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) qui contient les recommandations de la septième Table ronde interinstitutions sur la communication pour le développement, organisée par le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) à Salvador de Bahia (Brésil), en 1998.  Le rapport fait également le point des activités en matière de communications pour le développement de l'UNESCO, de l'UNICEF, du Fond des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONU/SIDA), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et de la Banque mondiale.


La Table ronde avait pour objet de mettre en commun informations, données d'expérience et activités de formation; de définir des stratégies et des approches communes; et d'identifier des mécanismes de coopération entre les participants.  La Table ronde a discuté des quatre grands thèmes suivants : approfondissement du concept de communication pour le développement; évaluation des programmes spécialisés; renforcement des connaissances; et communication et impact des médias communautaires sur l'évolution des comportements. 


La Table ronde a adopté l'idée de créer des équipes spéciales qui feraient ressortir le rôle de la communication en tant qu'élément fondamental des programmes de développement.  Ces équipes auraient pour tâche de mettre en évidence des déficiences particulières dans les programmes, de fournir les données requises et de proposer des modèles.  Les participants à la Table ronde ont reconnu l'importance de la recherche pour la communication au service du développement et recommandé d'établir un mécanisme institutionnel qui aurait pour fonction spécialisée d'évaluer les projets à chacune de leurs étapes.  Pour ce faire, l'élaboration d'un guide a été proposée qui faciliterait la conception des programmes et la définition des orientations politiques pour les années à venir.


Il a été proposé aussi de créer un site Web où pourraient être regroupés les résultats de la recherche appliquée et les méthodes utilisées pour mettre la communication au service du développement.  Les participants ont suggéré d'entreprendre une étude comparative sur les méthodes utilisées par les différentes organisations du système des Nations Unies ainsi que sur leurs approches et orientations opérationnelles et les résultats et la durée de leurs programmes. Ils ont reconnu le rôle stratégique des médias communautaires et souhaité qu'il soit procédé à un inventaire en vue de faciliter la formation à la communication axée sur les communautés. 


S'agissant de la prochaine table ronde, le FNUAP a accepté de l'organiser du 26 au 29 novembre 2001 à Managua et a proposé les trois thèmes suivants : évaluation des programmes d'information conçus pour juguler la pandémie de VIH/sida; méthodes d'évaluation des programmes de communication en cours d'exécution, et utilisation des radios communautaires afin de toucher les groupes défavorisés.


Rapport du Secrétaire général sur la participation des femmes au développement : accès aux ressources financières et optique sexospécifique (A/56/321)


      Dans ce rapport, le Secrétaire général consacre des chapitres à l'optique sexospécifique dans le financement du développement; aux femmes chef d'entreprise; à l'accès des femmes aux ressources et instruments financiers; à l'accès des femmes à l'information; et à la démarginalisation des femmes.  Dans ses conclusions, le Secrétaire général souligne  que le nombre d'entreprises appartenant à des femmes n'a cessé d'augmenter dans le monde entier. Il ajoute que compte tenu des changements introduits récemment par la mondialisation, les petites entreprises et microentreprises appartenant à des femmes contribuent de plus en plus au développement économique et social de leur pays.  Il indique toutefois que la contribution des femmes est limitée par les difficultés qu'elles éprouvent à accéder aux ressources financières. 


En conséquence, le Secrétaire général juge indispensable que les gouvernements, les ONG et les institutions financières en général, mettent en place des mécanismes financiers accessibles qui répondent aux besoins des entrepreneuses.  Il invite les gouvernements à encourager les banques et autres intermédiaires à étudier des moyens viables d'atteindre les pauvres, en particulier les femmes notamment au moyen de fonds internationaux établis en partenariat entre le secteur public et le secteur privé.  Ils les invite aussi à mettre en place des mécanismes d'épargne attrayants pour les pauvres, en particulier, pour les femmes pauvres et à faire des recherches pour apprendre à mieux connaître les caractéristiques, les besoins financiers et les résultats des entreprises appartenant à des femmes.  Il les invite enfin à s'efforcer d'accorder un traitement égal aux clientes, en sensibilisant leur personnel à tous les niveaux aux comportements sexistes, et à accroître le nombre de femmes occupant des postes de décision.


Le Secrétaire général conclut en estimant que les obstacles que les femmes doivent surmonter pour parvenir à l'égalité en matière de droit à la propriété et d'accès aux ressources productives, au crédit et aux services financiers, à la protection sociale et à un appui pour la création d'entreprise devraient être pris en compte.  Pour leur part, les gouvernements devraient mettre en place, en consultation avec le secteur privé et les ONG, des politiques et des programmes visant à assurer l'égalité entre les sexes à tous les niveaux.


Rapport du Secrétaire général sur la mise en valeur des ressources humaines aux fins du développement : application de la résolution de l'Assemblée générale 54/211 (A/56/162)


      Outre l'introduction, le Secrétaire général décrit, dans ce rapport, le contexte général et la contribution des organismes des Nations Unies.  Dans ses recommandations, il estime qu'en ce qui concerne les initiatives futures de mise en valeur des ressources humaines, les organismes des Nations Unies devraient adopter une perspective plus large, c'est-à-dire ne pas réduire cet objectif à l'éducation et à la formation mais l'étendre au renforcement des capacités par l'acquisition de connaissances et l'introduction de changements institutionnels et de réforme en matière de politique générale.  Les stratégies de ces organismes, dit le Secrétaire général, devraient viser en priorité à faciliter l'accès des pauvres et des pays pauvres aux nouvelles technologies de l'information et de la communication afin de réduire la fracture numérique.  Ils doivent aussi viser à renforcer les capacités humaines et institutionnelles.

Le Secrétaire général ajoute que lors de la mise en ouvre de ces initiatives, l'accent devrait mis sur la participation des communautés et des populations locales au débat sur les questions de politique générale, les réformes institutionnelles, la mondialisation et l'égalité d'accès aux perspectives et aux techniques de la valorisation des ressources humaines.  Les organismes des Nations Unies, y compris les institutions de Bretton Woods, devraient continuer à coordonner leurs efforts en faveur de la valorisation des ressources humaines et dans le même temps, les rendre aussi participatifs et adaptés au terrain que possible. 


Par ailleurs, toujours selon le Secrétaire général, le système des Nations Unies devrait continuer à forger des partenariats avec le secteur privé chaque fois que possible et revoir à intervalles réguliers leur base de connaissances afin de pouvoir rapidement signaler toute évolution des principaux paramètres de la valorisation des ressources humaines dans un monde en rapide mutation.


Résumé par le Président de l'Assemblée générale du dialogue de haut niveau sur le thème "S'adapter à la mondialisation: faciliter l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale au XXIème siècle" (A/56/482)


Dans ce document, le Président de l'Assemblée générale indique que le premier dialogue de haut niveau, sur le thème des incidences sociales et économiques de la mondialisation et de l'interdépendance et de leurs implications pour l'action gouvernementale, s'était tenu les 17 et 18 septembre 1998.  L'Assemblée a par la suite, aux termes de la résolution 53/181 en date du 15 décembre 1998, décidé d'organiser tous les deux ans une relance du dialogue de haut niveau, afin de stimuler la promotion de la coopération économique internationale pour le développement, précise le Président.  Du fait de la tenue de l'Assemblée du millénaire lors de sa 55ème session, l'Assemblée a décidé, sans modifier la périodicité biennale du dialogue de haut niveau, de reporter le deuxième dialogue à sa 56ème session, indique-t-il d'autre part.


Ce deuxième dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, a eu pour toile de fond les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis d'Amérique, qui ont révélé la nécessité de faire de plus grands efforts, dans le cadre d'une coopération multilatérale élargie, pour combattre le terrorisme international sous toutes ses formes.  Le thème général du dialogue: "S'adapter à mondialisation: faciliter l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale au XXIème siècle", était jugé aussi important qu'opportun du fait du ralentissement économique mondial en cours et souligne la nécessité d'élaborer d'urgence des stratégies pour éliminer la pauvreté.  Ce dialogue a permis d'approfondir la compréhension de la mondialisation, phénomène complexe et multiforme, et les débats ont été instructifs et multiformes, note le Président de l'assemblée générale. 


Les questions soulevées lors du dialogue de haut niveau pourraient utilement être versées aux débats de grandes conférences et réunions à venir, notamment la Réunion ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce à Doha, au Qatar, la Conférence internationale sur le financement du développement à Monterrey au Mexique, et le Sommet mondial pour le développement durable, à Johannesburg en


Afrique du Sud, ainsi qu'à ceux du suivi du Sommet du millénaire et des travaux ordinaires des organes intergouvernementaux, et en particulier des Deuxième et Troisième Commissions de l'Assemblée générale et du Conseil économique, estime le Président de l'Assemblée générale.


Dans la suite de ce document, le Président fait un résumé du débat qui a eu lieu durant les séances plénières et fait aussi un compte-rendu des tables rondes ministérielles et des réunions-débats informelles qui se sont tenues.  On pourra aussi trouver le compte-rendu exhaustif des débats du dialogue de haut niveau dans les communiqués de presse parus sous les cotes AG/1185, AG/1186, et AG/1187 des 20 et 21 septembre 2001. 


Déclarations liminaires


Mme ANGELA KING, Sous-Secrétaire générale et Conseillère spéciale pour les questions d’égalité entre les sexes et de la promotion de la femme, présentant le rapport sur la participation des femmes au développement, a appelé la Commission à tenir compte de la dimension macroéconomique de la mondialisation et de son impact sur les femmes dans ses efforts pour intégrer l’optique sexospécifique dans les discussions et décisions.  En effet, a expliqué la Conseillère spéciale, les femmes sont toujours confrontées au manque d’accès aux crédits, aux technologies, aux services d’appui, à la terre, à la propriété et à l’information.  Dans de nombreux pays d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes, les femmes ne jouissent toujours pas de l’égalité en matière de droits de propriété, y compris le droit à l’héritage.  Mme King a ainsi souligné que les institutions de microfinancement appuyées par les organisations nationales et internationales sont souvent la source la plus viable de ressources financières pour les femmes des pays en développement.  Toutefois, pour assurer la pleine participation des femmes au développement économique, il faut compléter ces programmes en facilitant l’accès des femmes à l’éducation et à la formation ainsi qu’aux technologies de l’information et des communications.  Quelle que soit leur importance, a poursuivi Mme King, les programmes de microfinancement ne doivent pas être considérés comme la panacée de la promotion économique des femmes.  Il est important, a-t-elle dit, de placer  l’optique sexospécifique au centre de l’ensemble des politiques macroéconomiques et en la matière, la Conférence sur le financement du développement offre une occasion unique de se concentrer sur la question. 


M. IAN KINNIBURGH, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que bien qu’aucun rapport n’ait été publié cette année par le Secrétariat sur la question de la mise en oeuvre des engagements et des  politiques agréés par les Etats Membres dans la Déclaration sur la coopération économique internationale, en particulier la relance de la croissance économique et le développement des pays en développement, et la mise en oeuvre de la stratégie de développement de la Quatrième décennie des Nations Unies pour le développement, deux rapports avaient été soumis à l’examen de l’Assemblée générale à sa 55ème session.  Le premier avait trait aux progrès accomplis dans la mise en oeuvre des objectifs de développement fixés pour les années 1990, et le second contenait un projet de résolution relatif à une stratégie internationale de développement pour la première décennie du nouveau millénaire.  L’Assemblée avait, après l’adoption de la Déclaration du millénaire, décidé de repousser l’examen d’une nouvelle stratégie internationale de développement après la tenue d’un certain nombre de réunions internationales liées aux questions de développement.  Trois de ces réunions: la Session extraordinaire sur le VIH/sida, la Conférence internationale de l’ONU sur les pays les moins avancés, et la Session extraordinaire sur l’habitat, se sont tenues au cours de l’année qui s’achève.  Chacune d’elles a marqué une étape nouvelle vers la réalisation des objectifs du Sommet du millénaire.  Lors de chacune de ces réunions, les gouvernements ont collectivement réitéré leur soutien aux objectifs agréés, et se sont mis d’accord sur les moyens de les atteindre.  Le même genre de progrès est attendu des quatre conférences internationales qui auront lieu en 2002, et qui sont la Session extraordinaire sur les droits de l’enfant, la Conférence internationale sur le financement du développement, le Sommet mondial sur l’alimentation, dont ce sera l’examen quinquennal de mise en oeuvre des recommandations, et le Sommet mondial pour le développement durable.  Les objectifs du millénaire ne seront atteints que si des ressources suffisantes sont disponibles, a dit M. Kinniburgh, et si l’on veut atteindre les résultats escomptés en matière de développement, il faudra que les Etats fassent preuve d’engagement politique et planifient mieux la répartition des ressources.  A cet égard, nous pensons que l’un des objectifs de la Conférence de Monterrey sera de mieux mobiliser les ressources et de concentrer leur usage dans les domaines où elles sont les plus nécessaires.


M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de l’appui au Conseil économique et social et de la coordination du Département des affaires économiques et sociales, présentant le point relatif au Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique pour le développement par le partenariat, a souligné que le fait que le Dialogue se soit tenu dans le  contexte des évènements du 11 septembre a été considéré comme un fait positif par les Etats membres qui ont ainsi manifesté la détermination de l’ONU.  M. Khan a ensuite attiré l’attention de la Commission sur le résumé du Président qui montre que le dialogue a porté sur la mondialisation et sur le ralentissement de l’économie et ses conséquences pour les pays en développement.  Dans ce contexte, les perspectives de la réunion ministérielle de l’OMC, de la Conférence sur le financement du développement et du Sommet mondial pour le développement durable ont été soulignées.  M. Khan a aussi mis l’accent sur les débats “informels” qui ont eu lieu pendant le Dialogue et permis des échanges de vues francs et constructifs.  Pour l’avenir, la question  qu’il faut se poser est de savoir comment conserver le caractère novateur de ce type de Dialogue et  s’il faut solliciter, pour l’enrichir, la participation d’autres parties prenantes comme la société civile, les ONG ou les milieux universitaires.


M. JONES KYAZZE, Directeur du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) à New York, a fait la présentation du rapport sur les programmes de communication pour le développement dans le système des Nations Unies.  Les résultats de la table ronde qui s’est tenue précédemment à Harare sur cette question ont déjà fait l’objet d’un rapport, à dit le représentant.  Le présent rapport contient les compte-rendus de la Septième table ronde interinstitutions sur la communication pour le développement qui a eu lieu du 10 au 13 novembre 1998 à Salvador de Bahia au Brésil.  Un certain nombre d’institutions internationales et d’organismes des Nations Unies ont pris part à cette rencontre, dont l’UNICEF, le PNUD, l’OMS, la FAO, la Banque mondiale, et le FNUAP, qui organisera la prochaine table ronde à Managua, au Nicaragua, cette année, du 26 au 28 novembre.  Cette table ronde sera centrée sur la question du VIH/sida et sur celle des médias communautaires.


M. JAN VANDEMOORTELE, Conseiller principal et Chef du Programme du développement social du Bureau des politiques de développement du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), intervenant également sur la question de la mise en valeur des ressources humaines, a indiqué que les efforts en la matière visent à faire participer les personnes aux avantages de l’économie mondiale.  La demande de personnels compétents augmentant à tous les niveaux, les nations doivent relever des défis complexes.  L’objectif ultime du développement humain est d’enrichir les choix et l’une des ressources est un accès adéquat à une éducation de qualité.  En la matière, les progrès sont mitigés.  On estime, en effet, que 113 millions d’enfants ne vont toujours pas à l’école, soit le même nombre qu’il y a dix ans.  Les raisons en sont le manque de ressources financières et d’accès équitable à l’école ainsi que la mauvaise qualité des structures éducatives.  Il faut mettre l’accent sur l’éducation de base au risque de perdre les gains obtenus tout en intensifiant les efforts en matière d’éducation secondaire, universitaire et d’éducation permanente. Dans ce domaine, s’est félicité l’orateur, des partenariats solides se sont forgés, ces dernières années, en plus des efforts insterinstitutions des Nations Unies.


Débat général


M. NASSROLLAH KAZEMI KAMYAB (Iran) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que l’équité entre les sexes doit devenir une partie importante de toute politique de développement.  L’autonomisation des femmes doit être intégrée aux politiques appliquées par les institutions financières, a dit le représentant, en souhaitant que l’on aille au-delà des seules politiques de microcrédit.  Les femmes devraient aussi bénéficier des programmes d’initiation à l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) qui sont en cours ou prévus dans les pays en développement, a estimé le représentant.


Concernant les ressources humaines, leur mise en valeur est cruciale comme le souligne le rapport du Secrétaire général, a-t-il poursuivi.  Mais aujourd’hui, le concept même de gestion des ressources doit évoluer vers des stratégies plus souples visant à répondre aux besoins de l’économie mondialisée.  L’accent doit être mis sur l’éducation, et l’objectif primordial des politiques doit être de donner aux individus les compétences qui leur permettraient de participer à la marche d’une économie qui doit être compétitive sur le plan mondial.  L’accès des populations les plus pauvres aux TIC est nécessaire si l’on veut réduire le fossé numérique qui, s’il continue de s’élargir, est source d’appauvrissement pour les groupes marginalisés.  Quant à la question de la coopération économique internationale en faveur du développement, sur laquelle nous avons tenu cette année un dialogue de haut niveau de bonne tenue, malgré les évènements du 11 septembre, nous sommes arrivés à la conclusion que la mondialisation ne doit pas être conçue comme un processus aveugle qui écraserait sur son passage tous ceux qui n’y sont pas préparé.  Le dialogue a relevé qu’une mondialisation concertée était souhaitable, et le Groupe de 77 et la Chine, pensent que la mondialisation doit être basée sur une interdépendance accrue et réellement vécue dans les faits.  Une plus grande coopération mutuelle est à cet égard indispensable entre pays et régions.  La question des TIC a également été évoquée au cours du dialogue, et il est apparu qu’au lieu d’être un outil de marginalisation, elles devaient plutôt aider à intégrer tous les pays à l’économie mondiale.


Concernant la question de la mise en oeuvre de politiques internationales de développement en vue d’atteindre les objectifs de la Quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement, le Groupe des 77 et la Chine pense que le premier objectif devrait être celui de l’amélioration de la qualité de vie des populations vivant dans les pays les plus pauvres.  La réalisation des objectifs agréés lors du Sommet du Millénaire permettrait de satisfaire les exigences de la Quatrième Décennie.  Pour le moment, le principal obstacle qui se pose à la réalisation de ces objectifs est celui du manque de ressources.  Concernant la question de la mobilisation de ces ressources, le représentant a souhaité que la Conférence de Monterrey permette de trouver les moyens qui permettront un financement sûr et stable du développement.


M. JEAN-PAUL CHARLIER (Belgique) au nom de l’Union européenne et des pays associés,  a annoncé que le Conseil des Ministres de la coopération au développement de l’Union examinera dans quelques semaines un programme d’action visant à intégrer l’égalité des sexes dans l’ensemble de la coopération au développement de la Communauté.  La question de l’égalité des sexes et de la participation des femmes au développement, a-t-il dit, n’est pas une thématique distincte de celle de la promotion du développement durable et de l’examen de l’impact de la mondialisation.  Elle est au coeur même de la problématique.  La dimension sexospécifique, a insisté le représentant, doit être intégrée de manière transversale dans toutes les politiques et donc bien sûr dans l’ensemble du fonctionnement des Nations Unies.


Poursuivant, le représentant a mis en exergue une série de domaines sur lesquels il convient de focaliser l’action.  Il a ainsi cité l’éducation, la participation des femmes aux processus décisionnels à tous les niveaux, y compris la participation politique et la nécessité d’une ventilation saine des budgets de l’Etat pour donner la priorité à la lutte contre la pauvreté par la fourniture de services sociaux plutôt qu’aux dépenses militaires et “somptuaires”.   Le représentant a aussi cité la nécessité de consolider la démocratie et le respect des droits de l’homme qu’il a qualifiés de gages de paix, de stabilité politique et de développement.  A cet égard, il a dit la position de l’Union européenne qui est d’encourager toutes les parties impliquées dans les conflits à mieux intégrer les femmes dans les négociations de paix.  Il a attiré l’attention, dans ce contexte, sur l’importance de la mise en oeuvre de la résolution 13/25 du Conseil de sécurité concernant les femmes, la paix et la sécurité.


Toujours dans les domaines d’action, le représentant a inclus l’accès à la propriété surtout foncière ainsi qu’au crédit et ce, dans des conditions de sécurité juridique que n’offre généralement pas le secteur informel.  A cet égard, il a réaffirmé, au nom de l’Union européenne, son attachement aux dispositions du Programme pour l’Habitat et à la Convention contre toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et son Protocole facultatif.   Le représentant a cité un autre domaine d’action qui est la création de véritables opportunités d’emploi pour les femmes à tous les niveaux d’éducation et la garantie d’une égalité de rémunération à travail égal et en matière de conditions d’emploi et de travail.  Il a aussi souligné la nécessité de renforcer les programmes de micro-crédits en mettant toutefois en garde contre la tentation de les considérer comme un point de départ pour la promotion économique des femmes.  A long terme, a-t-il dit, il faudrait orienter l’aide sur l’amélioration des activités rémunératrices des femmes afin de leur permettre d’être compétitives dans les conditions de marchés actuelles.


Poursuivant dans les domaines d’action, le représentant a aussi cité l’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et la reconnaissance des droits des femmes en matière de sexualité et de reproduction.  Il a lié la question à la lutte contre le VIH/sida avant de citer aussi la nécessité pour les Nations Unies d’impliquer les femmes dans la promotion du développement et partant, à la Conférence internationale sur le financement du développement.  Promouvoir la participation des femmes au développement, a conclu le représentant, est une question de justice et de droits humains.  C’est aussi un calcul économique et de simple bon sens.  Il n’y a pas de développement durable sans une pleine participation des femmes et, promouvoir la participation des femmes au développement, c’est promouvoir le développement.


Abordant la question du Dialogue de haut niveau sur la coopération économique, le représentant s’est interrogé sur la valeur ajoutée réelle d’un tel exercice étant donné qu’il aborde les mêmes thèmes que ceux débattus au sein du Conseil économique et social et de la Deuxième Commission. Invoquant la nécessité de rationaliser les travaux de l’Assemblée générale, il s’est prononcé pour la poursuite du dialogue dans le cadre des travaux ordinaires du Conseil et de l’Assemblée.


M. KYUNG-CHUL LEE (République de Corée) a déclaré que le renforcement et la diversification des services financiers destinés aux femmes pour leur participation accrue aux activités économiques, étaient des éléments indispensables à la réalisation des objectifs que se sont fixés les politiques sexospécifiques.  La révolution des moyens d’information et l’usage des TIC, a poursuivi le représentant, ont aidé à faire avancer la cause des femmes et la mise en oeuvre des politiques d’autonomisation des femmes.  Dans ce domaine, la République de Corée, qui est le cinquième pays au monde en terme d’abonnés aux services Internet, compte 40% de femmes utilisatrices de cet outil dans sa population.  Concernant la question du développement et du renforcement des ressources humaines, nous pensons que les objectifs de la Déclaration du Millénaire, qui sont d’assurer que l’éducation primaire soit dispensée à tous les enfants d’ici à 2015, doivent fournir à tous les Etats la base de leurs politiques en la matière.  Notre pays, qui connaît l’importance de l’éducation dans les efforts du développement, mène en ce moment des programmes d’assistance à de nombreux pays en développement dans ce domaine.


M. FUMIO IWAI (Japon) a d’abord souligné l’importance de la mise en valeur des ressources humaines pour la consolidation d’un Etat.  Détaillant l’expérience de son pays en la matière, le représentant a  plaidé pour l’investissement dans le capital humain et le renforcement de la coopération technique.  Ainsi, à l’heure actuelle, le Japon accueille 2,499 étudiants de 138 pays en développement qui reçoivent une formation dans 66 domaines différents dont la médecine, l’éducation, la formation, l’agriculture, l’environnement et l’administration publique.  Abordant aussi la question du Dialogue de haut niveau, le représentant a invité les membres de la Commission à réfléchir à ce qu’il convient d’attendre de cet exercice.  Il faut éviter de “discuter pour le plaisir de discuter” a dit le représentant en suggérant la transformation de ce Dialogue en occasion ordinaire qui permettrait aux Etats Membres d’assurer le suivi de la Conférence internationale sur le financement du développement.


Mme JULIA LOPEZ (Venezuela) a dit que son pays attache la plus grande importance à la coopération internationale dans le domaine de la promotion du développement.  En ce qui concerne les femmes et les services financiers qui pourraient leur permettre d’avoir un accès au crédit, nous avons créé une banque pour la promotion de la femme, qui favorise les activités des petites entreprises créées et dirigées par des femmes.  Quant au renforcement des ressources humaines, nous sommes convaincus qu’il est indispensable de réduire le fossé numérique, qui porte préjudice aux populations les plus défavorisées en leur niant les opportunités qui pourraient s’offrir à elles.  Nous sommes en faveur de politiques de renforcement des ressources humaines qui répondent aux véritables besoins des pays et qui leur permettent de s’intégrer aux échanges économiques mondiaux.  Notre délégation appuie les mécanismes de partenariat avec le secteur privé qui pourraient permettre de donner un élan aux projets de développement durable.  Nous aimerions que le dialogue sur la coopération pour le développement mette un accent particulier sur cet aspect de la coopération internationale.  Nous attendons par ailleurs des Nations Unies qu’elles adaptent les stratégies internationales de développement énoncées dans le cadre de la quatrième Décennie pour le développement au contexte actuel, caractérisé par la mondialisation.  Le Venezuela prie le Secrétaire général d’encourager de nouvelles mesures efficaces en faveur de la coopération et de la solidarité.


L’Archevêque RENATO R. MARTINO, Observateur du Saint-Siège, a estimé que la coopération économique internationale doit se fonder sur le principe “d’une destination universelle des biens matériels” qui peut être le point de départ conceptuel de la recherche des moyens de lutte contre la pauvreté.  Un moyen éprouvé d’atteindre cet objectif, a dit l’Observateur, serait de promouvoir une croissance plus favorable aux pauvres.  Ce type de croissance, a-t-il poursuivi, implique des politiques nationales plus favorables aux pauvres qui puissent leur assurer un développement économique et social durable.  En la matière, la priorité doit être de s’attaquer à la pauvreté rurale étant donné que la plupart des pauvres vivent en milieu rural.  Il est donc nécessaire, a insisté Mgr. Martino, de souligner l’importance des réformes agraires.  Mais ces réformes ne sauraient suffire si elles sont confinées à une redistribution des terres.  Elles doivent devenir un instrument capable d’élargir la capacité des pauvres à devenir propriétaires. Une telle politique devrait aussi prendre en compte d’autres aspects comme la nécessité de développer des fermes pouvant subvenir aux besoins de l’ensemble d’une famille et l’importance pour les autorités publiques de protéger les droits des travailleurs ruraux.  Toujours dans le même ordre d’idées, les systèmes éducatifs doivent être capables d’apporter aux populations rurales les connaissances culturelles et professionnelles dont elles ont besoin.


Au niveau international, l’Observateur a demandé des efforts, en particulier dans le domaine du commerce international.  Ainsi, pour lui, les négociations sur l'agriculture doivent donner lieu à un engagement de réduire les barrières tarifaires.  La coopération internationale doit être renforcée, a-t-il insisté,  ainsi que la contribution du secteur privé pour permettre aux pays en développement d’intensifier leurs processus de diversification, créer les infrastructures nécessaires et appliquer les technologies qui augmentent la productivité agricole d’une manière durable.  Il a poursuivi en souhaitant qu’un système de propriété intellectuelle soit mis en place qui respecte l’équilibre entre la créativité et le besoin des pauvres de partager les avantages des innovations. 


Enfin, Mgr. Martino a souhaité que la gestion durable des ressources biologiques soit promue par une reconnaissance des droits des communautés locales, des  méthodes appliquées par les fermiers pour accroître la biodiversité, la promotion des variétés végétales et le partage des avantages tirés de ce travail.  Le droit à la sécurité alimentaire et à la qualité nutritionnelle doit toujours être placé avant les objectifs commerciaux, a-t-il conclu en appelant à un appui financier plus substantiel à la recherche agronomique notamment dans le domaine des systèmes agricoles organiques déjà mis en place dans diverses communautés locales.


M. AHMED A. EL-ATRASH (Libye) a dit que sa délégation appréciait la qualité des données collectées dans le rapport du Secrétaire général sur la question du renforcement des ressources humaines.  Le lien établi entre les ressources naturelles et les stratégies de développement, de production et de consommation est louable, a déclaré le représentant, en évoquant les questions posées par la croissance démographique dans certaines régions du monde, qui est essentiellement due à l’amélioration des conditions de santé.  Les migrations internationales sont de ce fait devenues des questions d’actualité.  Mais on remarque que la répartition des richesses et de la consommation des ressources continue de se faire de manière inéquitable.  Les 20% de la population mondiale qui vivent dans les régions développés continuent de consommer plus que les 80% de la population mondiale qui vivent dans les zones en développement, a noté le représentant en soulignant le caractère non durable du type de consommation ayant cours actuellement dans les pays riches.  L’eau, notamment, est une ressource épuisable et non renouvelable, a-t-il dit.  Nous espérons donc que les pays développés et notamment ceux de l’OCDE, aideront les pays en développement à gérer les ressources en eau.  La Libye a pour sa part lancé un grand projet d’adduction d’eau souterraine par un canal souterrain artificiel qui fournira 6 millions de mètres cubes d’eau par jour à ses populations.  Nous sommes prêts à partager cette expérience avec tout pays qui le voudrait, pour faire face à la sécheresse et à la désertification.


M. ALI YAHYA (Israël) a souligné que son pays a depuis longtemps réalisé le rôle central de l’implication des femmes dans le processus de développement comme en témoigne le Centre international de formation Golda Meir Mont Carmel, un des premiers centres de formation affilié à MASHAV, le Centre israélien pour la coopération internationale.  Expliquant les activités du Centre Golda Meir, le représentant a souligné qu’en matière d’égalité entre les hommes et les femmes, il est important de respecter les relations sociales existantes entre hommes et femmes et de ne pas compromettre l’équilibre délicat entre la nécessité de préserver les rôles traditionnels et les exigences de la société moderne qui implique de faire appel aux femmes sur le marché du travail.  En Israël, les cours de formation impliquant la coopération entre hommes et femmes ont donné des résultats positifs. Par le biais d’une reconnaissance accrue de l’importance des femmes dans le développement, d’une législation appropriée, de cours de formation particuliers et d’une approche graduelle pour changer les normes sociales relatives au statut de la femme, Israël espère permettre aux femmes d’exploiter leur potentiel et d’occuper la place qui leur revient dans la société, a conclu le représentant.


M. Yahia a déclaré qu’Israël partage l’expérience qu’il a acquise dans les domaines du développement économique, de l’agriculture, de la science et de la technologie et des techniques de gestion avec tous les secteurs des populations de nombreux pays en développement.  La formation que notre pays fournit vise à améliorer la qualité de vie des populations rurales des pays en développement, et à faciliter le décollage de ces pays en leur donnant des chances d’exportation de leurs produits.  Nous pensons que la démocratie est source de création d’opportunités économiques et de stabilité régionale, a poursuivi le représentant.  Et plus qu’auparavant, l’éducation est, pour sa part, devenue une condition du développement.  A cause de la situation qui prévaut actuellement dans la région, notre pays a des difficultés à développer des échanges commerciaux avec d’autres pays, car le boycott économique décrété contre lui par les pays arabes rend difficile d’une part l’importation de matières premières, et de l’autre, la promotion des exportations.  Israël a donc mis l’accent sur le développement de ressources humaines de haute qualité, en vue de pallier la rareté des ressources naturelles.  Notre pays s’est également attaché à développer des industries de pointe pour encourager la croissance à long terme et fournir des débouchés à ses populations.  Parlant de modèle de développement, nous aimerions mentionner l’expérience unique que notre pays a menée avec le concept des “kibboutz”, ces villages communautaires de développement sur lesquels l’Etat d’Israël s’est construit.  C’est un modèle que nous aimerions aujourd’hui suggérer aux pays en développement, qui pourraient en étudier et en adapter les mécanismes.


M. CARLOS VALERA (Mexique)  a d’abord commenté la question de la participation au développement pour indiquer que son pays a accueilli, au mois d’octobre dernier, le Sommet du microcrédit pour l’Amérique latine et les Caraïbes qui a examiné la viabilité des institutions de microfinancement et la manière de les créer et de les gérer et d’accroître leur incidence sur la qualité de vie des populations visées.  Le Sommet a également examiné la mise oeuvre des politiques en la matière et le fonctionnement des institutions nationales.  A cet égard, le Mexique, qui a mis en place un système de financement fondé sur les microcrédit et l’épargne, estime que la Conférence internationale sur le financement du développement sera l’occasion de continuer à progresser dans la mise au point de mécanismes qui favorisent le microcrédit.  Venant à la mise en valeur des ressources humaines, le représentant a souhaité que les stratégies en la matière comprennent la facilitation de l’accès de la population aux technologies de l’information et des communications et encouragent une grande collaboration entre les institutions des Nations Unies, y compris celles de Bretton Woods, le secteur privé et la société civile.


Mme FLORENCE A. CHENOWETH, Directrice du Bureau de liaison de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à New York, a déclaré que dans les zones rurales, les agricultrices ont beaucoup de mal à tirer avantage de la mondialisation, du fait du manque de ressources financières, d’accès au crédit, et de moyens d’éducation.  Le nombre de foyers dirigés par des femmes a quant à lui augmenté au cours de la période actuelle du fait de la migration croissante des hommes vers les villes.  Ce sont donc les revenus des femmes qui constituent le principal soutien des familles.  Il faut, a estimé la représentante, permettre un meilleur accès des femmes à la possession des terres, et trouver des solutions aux exigences de certaines structures traditionnelles qui nient aux femmes cet accès.  La mise à leur disposition de ressources de crédit leur permettrait de sortir de la situation actuelle.  L’accès des femmes rurales


aux services financiers est donc l’une des priorités de la FAO, et nous cherchons à développer des institutions de petit crédit viables dans les zones rurales.  Nous concevons et mettons en oeuvre des services financiers durables travaillant au bénéfice des populations rurales, et avons mis sur pied un  programme d’analyse sexospécifique et de soutien à la promotion de mécanismes financiers en faveur des femmes.  Favoriser l’égalité entre les sexes sera une des finalités du plan d’action 2002-2007 sur la différentiation sexuelle et le développement, que le conseil d’administration de la FAO examinera à la fin de ce mois, a dit la représentante. 


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