AG/EF/366

L’UTILISATION DES ENERGIES RENOUVELABLES PRONEE COMME BASE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE

31/10/2001
Communiqué de presse
AG/EF/366


Deuxième Commission

21e séance – matin


L’UTILISATION DES ENERGIES RENOUVELABLES PRONEE COMME BASE DU DEVELOPPEMENT DURABLE ET DE LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE


L’objectif de la Déclaration du Millénaire visant à réduire de moitié la pauvreté absolue d’ici 2015 ne sera réalisé que si le rôle de l’énergie en la matière est reconnu.  C’est ce qu’a entendu la Deuxième Commission (Commission économique et financière) qui achevait l’examen des questions thématiques liées à l’environnement et au développement, dans la perspective du Sommet mondial pour le développement durable qui doit se tenir à Johannesburg en septembre 2002.  Les délégations ont donc commenté les questions des sources d’énergie nouvelles et renouvelables, de l’application de la Convention sur la lutte contre la désertification, de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles et de l’application du Programme d’action sur le développement des petits Etats insulaires en développement. 


Auteur des propos cités plus-haut, la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) a souligné qu’à l’heure actuelle, les cinq milliards d’habitants des pays en développement sont contraints de se partager 40% de la production énergétique mondiale.  Elle a estimé, à cet égard, que tout scénario viable en matière de développement durable exige un accroissement des sources d’énergie renouvelables.  Etayant ses propos par les chiffres du Conseil mondial de l’énergie, elle a indiqué que le taux d’utilisation de ce type d’énergie, qui est de 14% à l’heure actuelle, pourrait passer à 27% en 2020 si des politiques appropriées étaient appliquées et devrait passer à 50% en 2060 pour réaliser les objectifs en matière de prévention des changements climatiques.


L’importance des sources d’énergie nouvelles et renouvelables a été reconnue par de nombreuses délégations dont celle du Zimbabwe qui a invoqué le principe de responsabilité commune mais différenciée pour appeler au renforcement de la coopération internationale en la matière.  Il a ainsi énuméré les problèmes auxquels sont confrontés les pays en développement en citant l’absence de cadres institutionnels favorables à l’intégration des politiques relatives à ce type d’énergie dans les stratégies nationales de développement; d’informations sur les nouvelles technologies industrielles et de soutien au développement technologique; de financements et d’arrangements financiers, et des ressources humaines indispensables à la maîtrise des technologies nécessaires.  Active dans la défense des sources d’énergie renouvelables pour promouvoir la sécurité alimentaire et le développement rural, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a, par la voix de sa représentante, plaidé pour qu’une assistance soit fournie aux autorités locales et nationales dans le domaine de l’énergie et de l’agriculture pour l’élaboration des politiques et de la mise en place des mécanismes techniques et financiers nécessaires à l’exploitation des sources d’énergie renouvelable.


La question de la sécurité alimentaire défendue par la FAO est revenue dans les interventions concernant l’application de la Convention sur la lutte contre la désertification.  Ainsi, le représentant du Burkina Faso a rappelé que partie du Sahel, son pays est confronté à une problématique de dégradation accélérée de ses ressources naturelles causée par des sécheresses répétitives et des actions anthropiques.  Il a donc souhaité que le Fonds pour l’environnement mondial continue de jouer un rôle primordial dans la résolution des problèmes environnementaux en réservant un traitement équitable à la mise en œuvre des trois conventions découlant du Sommet de la Terre de Rio.  Du point de vue de la recherche, il a jugé judicieux de développer des programmes axés sur une meilleure compréhension des phénomènes de la sécheresse et de la désertification.  L’appel à une meilleure compréhension des phénomènes naturels a également été lancé par le représentant de l’Equateur dans le cadre de l’application de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.  Rappelant qu’au mois de septembre, son pays a signé avec l’Organisation météorologique mondiale (OMM) un Mémorandum de coopération visant la création du Centre international de recherche sur le phénomène El Niño, à Guayaquil, le représentant a espéré que la communauté internationale apportera le soutien technique, scientifique et financier requis pour prévenir les conséquences de ce phénomène qu’il a qualifié de « terrorisme naturel ».  Toujours à propos de la Stratégie internationale, le Président de la Deuxième Commission a attiré l’attention sur les dispositions de la résolution 2001/31, du Conseil économique et social qui a prié le Secrétaire général de présenter un rapport sur la prévention des catastrophes naturelles au processus préparatoire du Sommet de Johannesburg. 


S’agissant de ce processus, le représentant d’Antigua-et-Barbuda, au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires en développement (AOSIS), a rappelé la décision de la Commission du développement durable d’intégrer l’examen de l’application du Programme d’action de la Barbade sur le développement de ces Etats dans les processus de Johannesburg.


La Commission a aussi entendu les déclarations des représentants de la Mongolie, de Trinidad-et-Tobago, du Burkina Faso, de la République dominicaine, de la République de Corée, et de l’Egypte.  Les représentants du Fonds international pour le développement agricole (FIDA), de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), et de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont aussi pris la parole.


La prochaine réunion de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) sera annoncée dans le Journal.


ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE


Suite du débat général


M. T. J. B. JOKONYA (Zimbabwe) s’est félicité de la clarté des rapports du Secrétaire général sur les questions de développement durable et du développement des énergies renouvelables et de leur utilisation.  Ces rapports indiquent qu’il existe des points sur lesquels les Etats et la communauté internationale devraient concentrer leurs efforts, a dit le représentant.  Ce sont notamment le développement de lois favorables aux énergies renouvelables dans les politiques nationales de développement; la réduction des disparités qui existent dans la fourniture de subventions à la promotion des systèmes de production et de distribution des énergies conventionnelles; le manque d’information sur les nouvelles technologies industrielles et sur les bienfaits économiques et sociaux qu’elles pourraient apporter; le manque de soutien au développement technologique; l’absence de financements et d’arrangements financiers suffisants sur la question, et la rareté des ressources humaines indispensables à la maîtrise et à l’essor des technologies qui permettraient de développer les nouveaux types d’énergie renouvelables.


Le Zimbabwe pense que le respect du principe de base des responsabilités partagées mais différenciées et le souci de permettre aux pays en développement de mettre en œuvre les programmes de leur choix seraient la meilleure approche de promotion du développement durable.  Nous sommes d’accord avec le Secrétaire général quand il affirme que la création d’un environnement porteur accompagné d’arrangements institutionnels adéquats au niveau national pourraient accélérer le développement et une application à grande échelle des énergies renouvelables.  Nous pensons que le principal défi qui se pose aux gouvernements est le développement de ces outils institutionnels.  Ils ont en effet besoin de créer un cadre qui stimule les initiatives du secteur privé et permette de profiter des récentes avancées technologiques dans le domaine concerné.  Ces politiques devraient viser l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.  L’Afrique du Sud, qui est membre de la Commission solaire mondiale, est aussi le pays qui accueillera le prochain Sommet mondial pour le développement durable, et nous sommes certains que la question des énergies renouvelables figurera en bonne place dans l’ordre du jour de ce Sommet.  Des mesures concrètes devraient être adoptées sur la question à Johannesburg, et elles devraient donner un nouvel élan à la Commission solaire mondiale.


M. MARIO ALEMAN (Equateur) a rappelé que le phénomène El Niño de 1997 a eu des conséquences environnementales et économiques chiffrées à plus de 24 milliards de dollars.  Dans la région, les pertes se sont élevées à 11% du PNB.  En conséquence, l’Assemblée générale a décidé d’accorder un traitement particulier à ce phénomène pour élaborer une stratégie visant à en atténuer les effets par une coopération scientifique, technique et financière.  Depuis lors, la Déclaration de Guayaquil a été adoptée en 1998 qui recommandait la création d’un Centre international de recherche sur le phénomène.  En septembre 2001, l’Equateur et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) ont donc signé un Mémorandum de coopération visant à entamer les travaux relatifs à la création du Centre.  Le Gouvernement équatorien, l’OMM et le Secrétariat de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes ont commencé à collaborer.  Maintenant, a dit le représentant, il ne reste plus qu’à espérer que la communauté internationale apportera l’aide technique, scientifique et financière requise pour que le Centre

puisse fonctionner et offrir ses services aux pays en développement.  Le Groupe des 77 et la Chine devrait, à cet égard, présenter un projet de résolution qui, il faut l’espérer, recueillera l’appui de toutes les délégations, a conclu le représentant.


MME VERA WEILL-HALLE, Fonds international pour le développement agricole (FIDA), a déclaré, au nom du FIDA et du Mécanisme mondial pour la lutte contre la désertification, que la Convention de lutte contre la désertification fournit un cadre commun de mise en œuvre d’actions contre les phénomènes liés à la désertification, qui aggravent la pauvreté dans certaines régions du monde.  Réduire de moitié la pauvreté d’ici à 2015 exige que l’on déploie tous les efforts nécessaires pour mettre en œuvre la Convention de lutte contre la désertification, dont la cinquième Conférence des parties a décidé de renforcer le Mécanisme et d’en augmenter de 33 % le budget de base.  Concernant le FIDA, son nouveau Président a réaffirmé que cet organisme continuera d’apporter ses contributions au Mécanisme mondial de lutte contre la désertification, auquel nous allons verser 2,5 millions de dollars dans les mois qui viennent.  C’est là un aspect de la contribution du FIDA à la mise en œuvre de la Convention.  Ces efforts seront encore renforcés par une plus grande collaboration avec le Fonds pour l’environnement mondial.  Le Mécanisme de lutte contre la désertification a lancé une série d’actions soutenues par le FEM et il a démontré sa capacité à créer des partenariats en matière de collecte de ressources, d’identification de projets pouvant être financés par le FEM, et de canalisation des ressources issues de l’allègement de la dette vers des projets de mise en œuvre de la Convention de lutte contre la désertification.  Le Sommet de Johannesburg nous donnera l’occasion d’évaluer ce que la communauté internationale a fait en vue de faciliter la mise en œuvre des mesures de lutte contre la désertification, et quant à la Conférence sur le financement du développement, nous espérons qu’elle pourra susciter plus de soutien aux projets ruraux de développement.


MME FLORENCE A. CHENOWETH, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a indiqué que son Organisation est activement impliquée dans les préparatifs du Sommet de Johannesburg, en particulier dans l’élaboration de la documentation nécessaire à l’examen des différentes questions.  Cette documentation, a aussi indiqué la représentante, montre qu’en dépit des progrès, à l’échelle internationale, les problèmes d’insécurité alimentaire et de pauvreté continuent d’affecter plus d’un milliard de personnes dont les trois quarts vivent dans les milieux ruraux.  Les tendances à la dégradation des terres, à la perte des sols et à la désertification persistent avec une intensité particulière dans les pays à faibles revenus et parmi les groupes désavantagés.  Les nouvelles technologies agricoles ont généralement conduit à une augmentation sensible de la production qui n’a pourtant pas encore touché les plus nécessiteux.  A cet égard, des efforts ont été déployés pour impliquer les utilisateurs des ressources dans les processus de prise de décisions afin de traiter, de manière plus efficace, des besoins des pays à faibles revenus et des écosystèmes fragiles.  Il s’agit là d’une évolution encourageante, a dit la représentante.


S’agissant de la biodiversité, elle a indiqué que la Commission sur les ressources génétiques pour l’alimentation et l’agriculture de la FAO a négocié une version révisée de l’Action internationale sur les ressources génétiques végétales.  Prévue au cours de ce mois, cette nouvelle version sera contraignante et fournira un cadre international agréé pour la conservation et l’utilisation durable de ces ressources importantes, bases de la sécurité alimentaire mondiale.  La FAO contribue aussi, a poursuivi la représentante, à la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique, en ce qui concerne, en particulier, la protection de la flore sauvage.  Après avoir expliqué l’action de la FAO en matière de lutte contre la désertification, la représentante s’est attardée sur la question des sources d’énergie nouvelles et renouvelables.  Il s’agit, a-t-elle dit, de mettre en œuvre des programmes pour promouvoir la sécurité alimentaire et le développement rural.  A cette fin, les autorités locales et nationales, dans le domaine de l’énergie, ainsi que les secteurs agricoles ont besoin d’une aide pour l’élaboration de leurs politiques et pour la mise en place des mécanismes techniques et financiers nécessaires aux programmes pertinents.  L’agriculture et les programmes relatifs aux forêts, a insisté la représentante, peuvent jouer un rôle clef dans le développement du secteur énergétique.


M. J. ENKHSAIKHAN (Mongolie) a estimé que le Sommet mondial pour le développement durable devrait sérieusement chercher à aider les pays les plus désavantagés et les plus vulnérables, dont font partie les pays enclavés sans littoral comme la Mongolie, à s’intégrer à l’économie mondiale et à s’assurer un développement durable.  Les tables rondes qui auront lieu sur la mise en œuvre d’Action 21 avant la tenue du Sommet de Johannesburg, devraient jouer un rôle important à cet égard.  Ces discussions devraient se concentrer sur les moyens et les propositions pratiques et innovatrices qui viseraient à accélérer la mise en œuvre des engagements pris à Rio. 


Pays à faible densité de population et sensible aux catastrophes naturelles, la Mongolie fait face à l’érosion des terres, à la désertification et à des sécheresses saisonnières.  Bien qu’étant le 17ème pays au monde en terme de superficie, la majeure partie de son territoire est constituée de terres non arables.  Plus de 40% de ce territoire sont constitués d’étendues arides, et 95% de ces terres sont menacées par la désertification.  Pour toutes ces raisons, notre pays est très attaché aux modalités de mise en œuvre d’Action 21 et notamment à celle de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification.  Sur cette dernière question, les ressources nous font défaut, aussi bien sur le plan humain que financier, et nous espérons que la réunion qui se tient en ce moment à Marrakech sur les changements climatiques profitera des acquis du récent Sommet de Bonn sur le Protocole de Kyoto, et que ce Protocole lui-même sera finalement mis en œuvre avec le soutien de tous les Etats.


MME ROSLYN KHAN-CUMMINGS (Trinité-et-Tobago) a dit attendre des progrès dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbarde sur le développement des petits Etats insulaires en développement, en particulier dans les domaines de la technologie de l’information et des communications et dans celui de l’index de vulnérabilité.  Elle aussi dit attendre des progrès dans le financement des projets que les petits Etats insulaires ont présentés à la communauté des donateurs en 1999.  Soulignant que ces Etats ont adhéré à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la représentante a souhaité que les clauses relatives aux traitements spéciaux et différenciés soient rapidement appliquées.  Elle a, par ailleurs, appuyé l’inscription dans le programme de travail de l’OMC du lien entre commerce et dette, entre commerce et financement et entre commerce et transfert des technologies. 


En ce qui concerne les préparatifs du Sommet de Johannesburg, la représentante a rappelé la décision de la Commission du développement durable de tenir compte des progrès effectués dans la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade.  A cet égard, elle a indiqué que les experts de sa région ont identifié comme problèmes urgents les taux élevés de pauvreté, les inégalités de revenus, les pressions sur la biodiversité et le manque d’assistance technique et financière pour appuyer les stratégies nationales de développement.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que la désertification constitue de nos jours un des pires désastres naturels qui handicape toute action en faveur du développement durable.  En tant que pays sahélien, le Burkina Faso est confronté à une problématique du développement qui se pose dans une situation de dégradation accélérée de ses ressources naturelles causée par des sécheresses répétitives et des actions anthropiques.  Dans ce contexte, nous avons pris des initiatives en faveur de l’environnement et du développement, tant au niveau des pouvoirs publics qu’à celui du secteur privé.  La gestion des ressources naturelles devrait avoir une approche programmatique tournée vers le développement durable et dont les objectifs viseraient, entre autres, la responsabilité des communautés rurales; la mise en place d’une organisation villageoise représentative et considérée comme partenaire par les intervenants extérieurs, et la création des conditions d’une coordination de toutes les interventions des partenaires extérieurs.


Nous pensons qu’il serait, au niveau de la recherche, judicieux de développer des programmes axés sur une meilleure compréhension des phénomènes de la sécheresse et de la désertification.  Le Burkina Faso appelle à cet égard les partenaires de développement à soutenir les centres de recherche qui existent dans ce domaine et qui ont une vocation régionale, comme l’Institut du Sahel (INSAH) et le Centre régional agro-hydro-météorologique (AGHRYMET) d’Afrique de l’Ouest.


M. JOSE PIMENTEL PACHECO(République dominicaine) a souhaité que le Sommet de Johannesburg tire parti des progrès accomplis dans l’application d’Action 21 et mette en place des mécanismes solides qui garantissent des ressources nouvelles pour permettre de nouveaux progrès et consolider la volonté politique afin d’empêcher tout retour en arrière.  Le représentant a aussi souhaité que les résultats du Sommet soient transparents et réalistes et surtout incontestables.  Le développement durable, a-t-il souligné, dépend d’une lutte efficace contre la pauvreté.  Le représentant a ensuite expliqué la politique de son pays en la matière et souligné la vulnérabilité des pays de sa région aux catastrophes naturelles.  Qualifiant le phénomène El Niño de “terrorisme naturel”, il a dit placer beaucoup d’espoir dans la recherche de solutions aux catastrophes.  Dans ce contexte, son pays appuiera toute résolution qui favorisera la mise en place d’un environnement propice à la protection des terres et des mers et un développement durable de toutes les économies.


M. CHAN-HEE LEE (République de Corée) a déclaré qu’il est encourageant que de nombreuses actions aient été lancées en vue d’assurer la sécurité biologique.  Il est important de mettre au service des pays en développement des mécanismes qui puissent leur permettre de préserver leur biodiversité et de gérer les découvertes

qui s’opèrent dans le domaine des biotechnologies, a estimé le représentant.  La République de Corée attache une grande importance au rôle des biotechnologies dans


la préservation de la diversité biologique, aussi estimons-nous que les informations qui sont pertinentes en ce domaine devraient être mises à la disposition du public et que les décisions le concernant devraient être prises dans la transparence.


M. ENCHO GOSPODINOV, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a manifesté son intérêt pour la Stratégie internationale de prévention des catastrophes et, en tant que membre du Groupe de travail sur la prévention des catastrophes, a dit attendre l’issue des délibérations de la Deuxième Commission sur les groupes de travail créés par l’Equipe spéciale interinstitutions de la Stratégie.  La Fédération, a-t-il poursuivi, envisage les catastrophes sous l’angle des victimes et de leur droit à survivre.  A cet égard, les programmes visant à réduire les effets des catastrophes sont un élément essentiel du travail de la Fédération.  Aujourd’hui, les statistiques montrent que les catastrophes naturelles tuent de 70 à 80 000 personnes chaque année et que l’an 2000 a été l’année la plus meurtrière de cette dernière décennie.  Les catastrophes, a insisté le représentant, détruisent les modes de vies et les moyens de vie.  Elles marginalisent les victimes et les rendent vulnérables en faisant disparaître leur chance d’échapper à la pauvreté.  Les catastrophes sont avant tout une menace au développement.  En la matière, il est important que les pays et les communautés continuent à s’aider eux-mêmes et reconnaissent que la préparation aux catastrophes est la clé.  Il faut travailler ensemble à tous les niveaux en sachant que la notion de “Stratégie internationale de prévention des catastrophes” est un réel défi.  Nous n’avons pas encore les connaissances voulues mais nous sommes prêts à partager notre expérience, a conclu le représentant.


M. DANIEL DON NANJIRA, (Organisation météorologique mondiale (OMM),  a déclaré que l’OMM joue un rôle clef dans les efforts internationaux visant à prévenir et à atténuer les effets négatifs des catastrophes naturelles, dont 75% sont d’origines hydrométéorologiques : inondations, sécheresse et désertification, cyclones, tremblements de terre, feux de forêts, orages tropicaux, glissements de terrain, éruptions volcaniques et même certains types d’épidémies.  Nous pensons que les sciences et les techniques au service du développement, et le plan d’action qui avait été adopté sur cette question par l’ONU, devraient plus être intégrés à la réflexion préparatoire au Sommet de Johannesburg.  L’OMM, a poursuivi le représentant, soutient d’autre part totalement le fonctionnement du Mécanisme pour la lutte contre la désertification et les travaux de son secrétariat, notamment parce que le Mécanisme est une initiative de la communauté internationale.  L’OMM participe activement aux travaux du Groupe de travail interinstitutions de ce Mécanisme et à ceux de tous ses groupes d’études, dont celui sur les changements climatiques et celui sur la réduction des conséquences des catastrophes naturelles que nous présidons.


L’OMM pense qu’il est indispensable de lier les connaissances traditionnelles et les pratiques de gestion de la terre qu’ont les peuples autochtones, notamment ceux d’Afrique, aux discussions sur l’utilisation de l’environnement et la promotion du développement durable.  Les peuples autochtones ont depuis des temps immémoriaux utilisé des moyens traditionnels de prévention des désastres naturels qui leur ont permis de se protéger et de mettre leurs moyens de production à l’abri des effets des catastrophes.  Il serait judicieux que nous puissions évaluer ces connaissances et améliorer leur efficacité pour pouvoir en faire usage.


MME IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL, Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a expliqué la stratégie de l’ONU en matière d’énergie après avoir commenté les questions de l’accès à l’énergie, de l’énergie dans les milieux ruraux, des sources d’énergie renouvelables, de la technologie propre et de l’efficacité de l’énergie.  Elle a ainsi indiqué que, reconnaissant l’importance des questions énergétiques pour le développement durable, l’ONUDI vise à régler deux problèmes fondamentaux, la dissociation de la croissance économique et de l’utilisation accrue de l’énergie, et la réduction des dommages écologiques causés par l’augmentation de la demande en énergie.  La stratégie de l’ONUDI comprend trois composantes, à savoir la formation de politiques visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et par conséquent, les changements climatiques; le renforcement de l’efficacité énergétique en ce qui concerne l’offre et la demande; et la promotion des sources d’énergie alternatives.  Les programmes et les projets de l’ONUDI en matière d’énergie couvrent le renforcement des capacités institutionnelles, l’identification et l’élimination des obstacles à l’introduction des technologies nouvelles; et le développement et le transfert de technologies.  L’ONUDI participe aussi aux efforts internationaux pour prévenir les changements climatiques.  Elle aide les pays en développement à sensibiliser davantage leurs populations au Protocole de Kyoto et au Mécanisme de développement propre.  La représentante a conclu en attirant l’attention sur les travaux du Forum mondial sur l’énergie durable.


M. PATRICK LEWIS (Antigua-et-Barbuda) a déclaré, au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires (AOSIS), que ce groupe, composé de 37 Etats, souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine.  La préservation des ressources de l’environnement et du développement doive faire l’objet de réflexions liées et interdépendantes, a dit le représentant.  L’application d’Action 21 doit se faire sans hésitation, a-t-il poursuivi, en regrettant que des ”tentatives de révision des engagements pris à Rio” aient eu lieu.  Nous devons promouvoir le développement durable pour le bien de toutes les générations futures et ne pas penser que cet objectif ne concerne que certains pays et leurs peuples.  En ce qui concerne les pays de l’AOSIS, le Programme d’action de la Barbade est essentiel.  Ce Programme prend en compte les vulnérabilités des petits Etats insulaires qui sont les pays les plus menacés par la dégradation de l’environnement.  Le Secrétaire général a lui-même recommandé, dans le cadre du respect des engagements de la Déclaration du millénaire, une mise en œuvre complète du Programme d’action de la Barbade.  Notre groupe pense, comme une majorité de pays, que les moyens traditionnels de développement et d’appui au commerce doivent être modifiés pour permettre aux pays du Sud de générer les ressources de leur développement, mais nous sommes aussi convaincus que l’appui immédiat à la satisfaction des besoins de base de nos économies ne doit pas être négligé. 


Nous reconnaissons l’aide que nous donnent nos partenaires traditionnels et les autres donateurs pour mettre en œuvre le Programme de la Barbade.  Mais il faudrait aussi que nos partenaires multilatéraux et les autres bailleurs de fonds non étatiques soient plus souples dans les négociations que nous menons avec eux sur les questions de financement et d’appui à la mise en œuvre des programmes.  Nous avons l’intention, avec l’appui du Groupe des 77 et de la Chine, de soumettre à cette Commission un projet de résolution relatif à l’amélioration des modalités


de mise en œuvre du Programme de la Barbade.  Nous nous sommes réjouis de l’existence d’un réseau de données informatiques conçu pour le soutien au développement durable des petits Etats insulaires en développement (SIDS/Net).  Nous demandons au Secrétaire général de continuer à soutenir le fonctionnement de cet outil aussi bien en personnel qu’en ressources financières.


MME CHRISTINE ALFSEN-NORODOM, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a expliqué que, par le biais de son Programme sur l’homme et la biosphère, l’UNESCO continue de collaborer avec les Parties à la Convention sur la diversité biologique et son Secrétariat à la mise en œuvre des dispositions spécifiques de la Convention et à son programme de travail.  La Conférence des Parties à la Convention a d’ailleurs invité l’UNESCO à lancer une Initiative mondiale sur l’éducation et la sensibilisation à la biodiversité.  Cette initiative vise à mobiliser les gouvernements, les experts et les organisations de tous les pays.  Une stratégie d’ensemble et un projet de programme de travail seront présentés au Conseil d’administration de la Convention, en avril 2002.  Quatre priorités ont été arrêtées, à savoir l’éducation et la sensibilisation en matière de biodiversité, le développement de réseaux et de mécanismes d’échanges pour l’établissement des plans, des programmes et des projets; l’intégration des aspects “communication” et “éducation” de la Convention par l’identification des domaines liés aux politiques de biodiversité; et le développement de modèles pratiques d’éducation en matière de biodiversité.  En ce qui concerne le Sommet de Johannesburg, l’UNESCO, qui dirige l’équipe de travail sur deux chapitres d’Action 21, à savoir “la science au service du développement durable” et “l’éducation, la sensibilisation et la formation”, est disposée à contribuer activement au processus préparatoire.


M. IHAB GAMALEDIN (Egypte) a remercié le Secrétaire exécutif de la Convention de lutte contre la désertification pour les travaux menés par le secrétariat de cette Convention, et a félicité le Fonds mondial pour l’environnement pour ses activités et pour l’organisation prochaine d’un séminaire en Chine sur les questions de la préservation de l’environnement et du financement des programmes pertinents.  L’Egypte appuie aussi les initiatives du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) notamment en matière de lutte contre la désertification, et rappelle la déclaration des Ministres africains réunis au Caire, qui ont dit que la lutte contre la désertification et l’érosion des terres était une composante essentielle de la lutte contre la pauvreté.  Notre délégation aimerait que des ressources supplémentaires soient versées au budget régulier du PNUE, et nous insistons sur la nécessité de la mise en œuvre de la stratégie de Yokohama.  Nous avons constaté qu’il y avait dans le rapport du Secrétaire général une proposition concernant la composition de groupes de travail.  A ce sujet, nous tenons à ce qu’au niveau de l’Afrique, l’Organisation de l’unité africaine, qui représente l’ensemble du continent, continue d’être représentée dans ces groupes de travail sur les questions de développement durable.  Concernant la participation de la société civile, nous pensons que les règlements existants sur les procédures soient appliqués au fonctionnement de tout mécanisme intergouvernemental.


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