AG/EF/360

EN DEPIT DE LA RATIONALISATION, LE MANQUE DE RESSOURCES ET LEUR IMPREVISIBILITE DEMEURENT LE TENDON D’ACHILLE DES ACTIVITES OPERATIONNELLES DE L’ONU

25/10/2001
Communiqué de presse
AG/EF/360


Deuxième Commission

15ème séance – après midi


EN DEPIT DE LA RATIONALISATION, LE MANQUE DE RESSOURCES ET LEUR IMPREVISIBILITE DEMEURENT LE TENDON D’ACHILLE DES ACTIVITES OPERATIONNELLES DE L’ONU


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi, cet après-midi, son débat sur l’examen triennal des activités opérationnelles de développement menées par le système des Nations Unies.  Toutes les délégations ont ainsi eu l’occasion de souligner le caractère “irremplaçable” de ces activités dans les efforts internationaux d’aide au développement, lesquelles sont préférables aux autres canaux et mécanismes de coopération au développement en raison de leur nature neutre, universelle, multilatérale et subventionnelle.  Ces délégations ont donc dit ne pas comprendre pourquoi les initiatives de rationalisation, conformes à la réforme lancée par le Secrétaire général et aux appels des donateurs, n’ont pas eu pour effet de renverser la tendance à la baisse des ressources de base.  Expliquant ces initiatives, le représentant du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), -Coordonnateur de toutes les activités de développement de l’ONU a insisté sur les processus des Bilans communs de pays et des Plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement (UNDAF).


Ainsi selon lui, les Bilans communs de pays sont devenus le cadre de choix au sein duquel les pays énoncent leurs priorités et leurs besoins en matière de programmes d’assistance au développement, alors que de son côté, l’UNDAF est de plus perçu comme le plan à travers lequel les pays peuvent le mieux utiliser les ressources que le système de l’ONU met à leur disposition.  Le représentant du PNUD a aussi fait part des progrès en matière d’harmonisation et de simplification de la programmation des activités des organismes de l’ONU même s’ils ont été jugés insuffisants par diverses délégations dont le Brésil et la Suisse. 


Néanmoins, et à l’instar de nombreuses délégations, ces deux pays n’ont pas jugé que la lenteur des progrès justifie en quoi que soit la baisse des ressources de base alors que les ressources liées aux conditionnalités sont en hausse.  Si de nombreuses délégations ont appelé à une augmentation urgente de l’Aide publique au développement (APD) en reconnaissant la nécessité de rendre plus efficace son utilisation, d’autres, comme la Suisse, ont émis des idées novatrices pour palier les déficits en la matière.  Ainsi, l’observateur helvétique a notamment préconisé, conformément à une des recommandations du Rapport du Groupe de haut niveau sur le financement du développement, dit “Rapport Zedillo”,  la création d’un “pool commun de ressources”.  Selon lui, un tel mécanisme pourrait réduire la complexité de la gestion d´activités opérationnelles de développement, résoudre les problèmes de coordination parmi les donateurs, minimiser les coûts de transactions et en conséquence optimiser l’impact de l’appui au développement.   Cette approche, a-t-il encore estimé, permettrait aux pays-programmes de diriger véritablement les efforts de développement, conformément au respect du concept d’appropriation prôné par tous.


Examinant également la question de la coopération technique entre pays en développement, la Commission a entendu plusieurs délégations dont celle de la République démocratique populaire lao, au nom des pays en développement sans littoral, qui a expliqué le potentiel d’une telle coopération, en particulier la coopération triangulaire.  La délégation des Etats-Unis a, pour sa part, lancé un avertissement contre le danger pour l’ONU de perdre sa neutralité et de faire en sorte que l’action en la matière aboutisse à un appui à la formulation de positions communes, au niveau régional, sur la question du commerce.


Les pays dont les noms suivent ont aussi pris la parole au cours de cette réunion: Norvège, Philippines, Indonésie, Algérie, Canada, Pologne, Angola, Nigéria, Burkina Faso, Ukraine, Mongolie,  Mexique et Brésil. La Commission a également entendu le représentant du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).


La Deuxième Commission poursuivra ses travaux demain, vendredi 26 octobre, à 10 heures pour tenir une table ronde sur le thème “ Renforcement des capacités et lutte contre la pauvreté – Enseignements tirés des évaluations”.


ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT


Débat Général


      M. ÄGE B. GRUTLE, Directeur général du Ministère des affaires étrangères de la Norvège, a déclaré que la Norvège pensait que l’ONU devait baser la coopération économique internationale pour le développement sur une série de principes.   Le premier a trait à la réduction de la pauvreté, qui doit être au centre de toutes les actions visant la réalisation des objectifs fixés par le Sommet du Millénaire.  Le deuxième serait que la réduction de la pauvreté doit être basée sur des stratégies et des efforts nationaux développés sur un processus inclusif et participatif.  Le troisième principe a trait aux partenaires extérieurs du développement, qui doivent aligner leurs efforts sur les stratégies nationales.  Les partenaires étrangers doivent aussi améliorer la coordination de leurs efforts entre eux, et harmoniser leurs pratiques et procédures pour éviter une duplication de leurs programmes respectifs.  L’UNDAF pourrait servir à cette harmonisation.  Enfin, le quatrième principe a trait aux droits de l’homme, qui doivent pleinement être inclus dans les programmes nationaux et internationaux, et aussi mettre l’accent sur la prévention des conflits dans les régions soumises à l’instabilité.


M. ENRIQUE MANALO (Philippines) a estimé qu’une part essentielle de la pleine participation des pays en développement dans la réalisation des objectifs de développement est le renforcement de leurs capacités qui doit inclure la faculté des Etats et des acteurs non étatiques à participer à l’élaboration et à la mise en oeuvre des programmes nationaux de développement.  Le renforcement des capacités est également utile, a ajouté le représentant, pour la transposition des objectifs internationaux de développement dans le contexte national et pour la mise en place de programmes concrets au niveau des pays.  Si l’amélioration de la responsabilité de l’Etat, à travers la bonne gouvernance, est une donnée capitale pour le renforcement des capacités nationales, la responsabilité sociale du monde des affaires et le renforcement de la société civile sont d’une égale importance, a-t-il aussi ajouté.  Dans les efforts de développement, a poursuivi le représentant, il faut se garder d’oublier les faiblesses sous-jacentes de l’infrastructure économique et sociale des pays en développement.  Dans ce cadre, il a demandé que toute l’attention requise soit accordée aux secteurs comme l’agriculture qui reste déterminant pour de larges segments de la population mondiale.


Poursuivant, le représentant a insisté sur le fait que les plans et les priorités définis, à l’échelle nationale, sont le seul cadre de référence viable pour les activités opérationnelles des Nations Unies.  Il a donc souhaité que ces activités dépassent le stade de la coordination de l’assistance au développement pour passer à celui de l’intégration dans les efforts nationaux.  Concluant sur la question des ressources, il a estimé que l’augmentation de l’Aide publique au développement (APD) ne suffira pas sans des efforts vigoureux visant leur utilisation efficace.


M. DARMANSJAH DJUMALA (Indonésie) a déclaré que sa délégation partage le point de vue du Secrétaire général quand il déclare que le rôle des activités opérationnelles de l’ONU devrait être accrû pour soutenir et aider les pays récepteurs de programmes à s’intégrer à l’économie mondiale.  Ces activités devraient aider les pays à accélérer leur taux de croissance et de développement et à mieux lutter ainsi contre la pauvreté.  A travers ces opérations, l’Organisation contribuerait ainsi efficacement à la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire.  L’Indonésie regrette que la baisse de l’Aide publique au développement (APD) n’ait pas été compensée par l’allocation de ressources d’un niveau beaucoup plus élevé au système des Nations Unies.  Si nous nous félicitons du nouveau cadre de financement pluriannuel des activités opérationnelles de l’ONU, nous n’avons cependant pas encore pu juger de son caractère opérationnel.  Nous espérons que la Conférence sur le financement du développement qui aura lieu l’an prochain au Mexique permettra de discuter de la question de mobilisation des ressources au profit des activités opérationnelles multilatérales des Nations Unies. 


L’Indonésie tient d’autre part à exprimer son soutien à toute recommandation mettant l’accent sur la nécessité d’une définition des programmes et des priorités de développement au niveau des Etats bénéficiaires eux-mêmes.  Nous soutenons donc les efforts que déploie l’ONU et notamment le PNUD en faveur de l’intégration de la CTPD dans la conception des stratégies d’aide et de soutien au développement.  L’accent mis sur la coopération Sud-Sud permettrait en effet de valoriser les connaissances autochtones qui sont généralement mieux adaptées aux besoins des pays que les solutions importées.  L’Indonésie continuera d’accorder beaucoup d’importance aux activités de développement du système de l’ONU et à la coopération internationale pour le développement.


M. BELKACEM SMAÏLI (Algérie) a estimé que les défis de la mondialisation et les besoins urgents des pays en développement pour une meilleure intégration dans le nouvel ordre économique mondial appellent un renforcement accru des activités opérationnelles du système des Nations Unies, dans le strict respect de leur caractère neutre, universel, multilatéral et subventionnel.  Dans la redéfinition de ses objectifs, a souhaité le représentant, le système des Nations Unies doit tenir compte des demandes pressantes des pays en développement, astreints à orienter leurs efforts de développement en fonction des exigences de leur intégration dans l’économie mondiale.  Il a ainsi indiqué que la succession des restructurations entreprises, introduisant de multiples concepts aussi nouveaux que complexe comme l’approche programme, les chiffres indicatifs de planification, le cadre de coopération de pays, le bilan commun de pays ou le plan-cadre pour le développement, suscitent quelques préoccupations. 


En effet, outre le temps et les coûts que nécessitent de telles réformes, le représentant a dit craindre que l’instabilité institutionnelle qu’elles ne manquent pas d’engendrer, ne soit préjudiciable aux programmes des pays bénéficiaires.  Il a ajouté que si le secteur privé doit jouer un rôle de plus en plus actif dans le développement, son implication ne doit toutefois pas viser à changer la nature des activités opérationnelles.  De même que les ressources financières autres que celles de base doivent demeurer un complément aux ressources ordinaires.  Au-delà des réformes qu’il convient de poursuivre, a conclu le représentant, la préoccupation majeure reste celle de la mobilisation des ressources financières.  Il a ainsi estimé que la Conférence sur le financement du développement et le Somment mondial sur le développement durable sont deux occasions de réfléchir aux moyens d’y remédier.


M. GILBERT LAURIN (Canada) a déclaré, concernant les activités opérationnelles de développement de l’ONU, que le Canada souscrit aux vues du Secrétaire général selon lesquelles afin de mieux répondre aux nouvelles demandes d’appui, les réformes doivent être mieux intégrées aux politiques et programmes nationaux de développement.  Le Canada estime aussi que pour réduire au maximum la charge que représente la préparation de ces différentes stratégies pour les gouvernements et la société civile, le système de l’ONU pour le développement et les autres partenaires travaillant dans ce domaine, notamment la Banque mondiale, devraient s’employer à harmoniser les cadres de coordination existants pour éviter le double emploi, et améliorer l’enchaînement entre eux et la collaboration dans leur mise en oeuvre.  Concernant le système de Coordonnateur-résident, tout en se félicitant des améliorations qui y ont été apportées, M. Laurin s´est dit préoccupé par le fardeau supplémentaire qu’il fait peser sur les ressources de base de l’Organisation et de ses Fonds et Programmes.  Concernant les ressources, le Canada est d’avis que la mobilisation des ressources internes des pays est la première mesure à prendre et à assurer.  Cette question sera l’objet d’une préoccupation essentielle lors de la Conférence internationale sur le financement du développement. 


MME EWA ANZORGE (Pologne) a plaidé pour que les pays qui sont à un stade plus avancé de développement continuent de bénéficier de l’assistance des Nations Unies dans des domaines spécifiques.  Elle a donc demandé un rapport sur l’évaluation des activités opérationnelles dans cette catégorie de pays jugeant que l’expérience en la matière est d’un intérêt certain pour la performance globale des Nations Unies dans la coopération au développement.  Dans ce cadre, elle a souligné l’importance de la coopération régionale comme un “pont à deux voies” entre les activités internationales et nationales de développement.  Elle a donc attiré l’attention de ses collègues sur le projet du PNUD concernant un cadre de coopération régionale.  La représentante a également attiré l’attention sur la nécessité de préserver la compétitivité des activités opérationnelles des Nations Unies par rapport aux autres canaux et instruments de la coopération au développement.  Elle a rappelé que la collaboration entre les institutions des Nations Unies et celles de Bretton Woods était nécessaire.


M. SADIG RASHEED, Directeur de la Division des programmes du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a déclaré que l’UNICEF se conformera aux directives et recommandations faites par l’exercice d’examen qui a été mené par le Comité exécutif du Groupe de développement des Nations Unies.  Ces recommandations ont trait au renforcement du lien qui doit être fait entre les activités opérationnelles et la réalisation de la Déclaration du Millénaire; à l’amélioration et au renforcement des partenariats et de la collaboration entre les organismes engagés dans les activités opérationnelles de développement; à la rationalisation et à la simplification des procédures et des instruments utilisés dans la mise en oeuvre des programmes.  L’UNICEF lancera aussi des actions de suivi en vue d’améliorer la conduite des opérations de terrain par les équipes de pays; elle améliorera aussi la qualité de la formation qu’elle donne aux agents impliqués dans la réalisation de ses missions sur le terrain, et elle renforcera les techniques de gestion employées dans le fonctionnement du système de Coordonnateur-résident.  Les enfants faisant l’objet d’une attention particulière dans les objectifs de la Déclaration du Millénaire, les résultats de la session extraordinaire sur l’enfance qui aurait dû se tenir à New York au mois de septembre et qui a été reportée, devront être incorporés dans nos activités opérationnelles de développement.  Nous attendons que les Chefs d’Etat et de gouvernement prennent des engagements qui définiraient des actions spécifiques à prendre pour assurer que les objectifs clefs de la Déclaration du Millénaire qui concernent le bien-être de l’enfance soient atteints.


MME MARGARIDA ROSA DA SILVA IZATA (Angola) a dit son attachement au caractère universel et volontaire des activités opérationnelles de développement.  Ces activités, a-t-elle dit, doivent être capables de répondre aux besoins des pays en développement, de façon souple et conforme aux priorités nationales.  Leur impact, a-t-elle ajouté, doit être renforcé par une augmentation des ressources pour permettre une meilleure réponse dans le contexte actuel caractérisé par des changements rapides.  L’examen triennal, a poursuivi la représentante, donne à la communauté internationale la possibilité de définir de nouvelles stratégies permettant de faire face à un environnement compétitif et ce, avec des ressources limitées.  Elle a donc appuyé la recommandation du Secrétaire général relative au secours, à la réhabilitation et au développement.  Elle a souhaité que l’Assemblée générale insiste sur le lien entre la paix et le développement et accorde toute l’attention voulue à la prévention des conflits par la coopération au développement.  Il faut à tout prix, a insisté la représentante, que l’Assemblée renforce l’interaction entre les activités humanitaires et les activités opérationnelles. 


Après plus de 30 ans de conflit, a-t-elle poursuivi, l’Angola est dans la situation critique qu’est le passage au redressement économique et social.  Dans ce contexte, un cadre de coopération pour le PNUD a été établi sur les thèmes de l’assistance après-conflit, de la lutte contre la pauvreté et de la gouvernance.  Les donateurs ont suivi, a dit la représentante avant d’indiquer que la plupart des programmes et projets ont connu des problèmes pendant leur mise en oeuvre.  La question, a-t-elle dit, est de savoir pourquoi ces programmes apparemment bons ont produit des résultats aussi maigres.  Elle a donc jugé important que le PNUD continue de procéder à un examen approfondi de ses activités pour améliorer leur qualité et leur efficacité.


M. M. K. IBRAHIM (Nigéria) a déclaré que son pays apprécie que le Cadre des Nations Unies pour l’assistance au développement (UNDAF) soit actif dans 38 pays et soit en train d’être mis en place dans 31 autres.  Le Nigéria, a dit le représentant, apprécie le rôle que jouent les initiatives prises dans le cadre de l’UNDAF dans les pays où elles sont mises en oeuvre.  L’importance de ce rôle est manifeste dans le suivi et la mise en oeuvre des recommandations et des plans d’action des grandes conférences organisées sous l’égide des Nations Unies.  Nous aimerions que les opportunités que font naître les nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC) soient promues à travers les programmes de l’UNDAF.  Les TIC pourraient être intégrées dans les activités opérationnelles de manière à créer une synergie entre les différents Fonds, Programmes et Agences au niveau national.  Concernant l’harmonisation des méthodes et de la programmation des activités opérationnelles, nous sommes heureux de noter que de bons résultats ont été atteints dans les cycles de programmation des activités des différentes entités opérationnelles de l’ONU sur le terrain.  A cet égard, nous pensons que le concept de “Maison de l’ONU” regroupant sous un même toit les différentes agences a facilité la cohérence et l’harmonisation


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), au nom des pays en développement sans littoral, a souhaité que la coopération Sud-Sud, quels qu’en soient ses succès, ne soit pas perçue comme une solution de rechange à la coopération Nord-Sud mais plutôt comme un complément.  Citant le PNUD, il a souligné que la coopération Sud-Sud est devenue une “grande tente” qui peut également abriter les partenaires du Nord. Dans ce cadre, il a mis l’accent sur l’importance de la coopération triangulaire dans laquelle les pays du Nord peuvent participer par l’apport de fonds.  Cette forme de coopération, a-t-il dit, est aussi un moyen efficace de promouvoir l’appropriation par les pays du Sud du processus de développement.  S’attardant sur les problèmes spécifiques des pays en développement sans littoral, le représentant s’est félicité des progrès réalisés pour faciliter l’échange d’informations et de politiques entre pays du Sud, grâce au projet WIDE – réseau d’informations sur le développement. 


Les pays en développement sans littoral pourront ainsi s’en servir pour faire connaître leurs problèmes et leurs besoins et partager leur expérience. La coopération entre pays en développement, et en particulier, la coopération triangulaire, a insisté le représentant, peut entraîner une plus grande coopération entre les pays sans littoral, les pays de transit et les donateurs dans la recherche de solutions aux problèmes des transports de transit et ce, par l’amélioration et le développement des infrastructures et des services ainsi que par le renforcement des institutions et des ressources humaines.  A cet égard, a-t-il conclu, la Réunion internationale sur la coopération en matière de transport de transit, qui se tiendra au Kazakhstan en 2003,  abordera un large éventail de questions liées aux besoins particuliers des pays en développement sans littoral.  En la matière, a encore dit le représentant, la coopération triangulaire peut jouer un rôle important.


M. MOURAD WAHBA (Programme des Nations Unies pour le développement -PNUD) a déclaré que pour que le Cadre analyse commune de pays pour l’assistance au développement et l’UNDAF deviennent les instruments efficaces qu’avait envisagé le Secrétaire général, il faut réduire et simplifier les procédures de programmation et s’assurer que l’UNDAF réponde aux besoins réels des pays et que ceux-ci s’en approprient les initiatives.  Sur des directives communes et avec une large participation de la communauté des donateurs, l’analyse commune de pays est devenue le cadre de choix au sein duquel les pays énoncent leurs priorités et leurs besoins en matière de programmes d’assistance au développement.  Pour sa part, l’UNDAF est de plus perçu comme le plan à travers lequel les pays peuvent le mieux utiliser les ressources que le système de l’ONU met à leur disposition pour les aider à faire avancer leurs objectifs nationaux de développement.  Au cours de l’année écoulée, des progrès ont aussi été accomplis dans le fonctionnement du système de Coordonnateur-résident du système opérationnel de l’ONU.  Nous comptons élargir le recrutement de candidats originaires d’agences autres que le PNUD, et nous comptons aussi trouver plus de femmes qualifiées pour occuper ces fonctions. En ce moment 24% des Coordonnateurs-résidents sont des femmes, et il y en aura plus dans l’avenir.


Concernant les efforts d’harmonisation de la programmation des activités des différentes agences, nous avons cette année atteint un taux de 98% de programmation harmonisée dans les pays où interviennent le PNUD, le FNUAP, l’UNICEF et le PAM.  Nous espérons recevoir un appui accru des Etats Membres pour nous éloigner des méthodes qui auparavant surchargeaient les capacités nationales de gestion, et aller vers des méthodes qui favorisent plutôt une maîtrise rapide par les Etats bénéficiaires des programmes que nous menons chez eux.  Parvenir à des résultats concrets est nécessaire pour transformer le PNUD en une institution moderne, flexible et efficace, et c’est sous cet angle que nous percevons la mise en oeuvre du cadre de financement pluriannuel.  En ce qui concerne les ressources, la diminution de celles qui étaient allouées au PNUD s’est arrêtée, et nous connaissons un certain rétablissement des contributions.  Les ressources mises à notre disposition sont actuellement de l’ordre de 2,9 milliards de dollars, dont 28% sont des ressources versées au budget régulier, soit 634 millions de dollars.


M. DER KOGDA (Burkina Faso) a souligné les lacunes dans l’exécution du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement en mettant l’accent sur les insuffisances dans la coordination; dans les capacités nationales pour ce qui est de la mise en oeuvre, du suivi et de l’évaluation des programmes; dans la mise en oeuvre de l’approche programme du fait d’une compréhension plurielle de ce concept et de la préférence des bailleurs de fonds pour les programmes sectoriels au détriment d’une approche d’intégration; et dans la mise en oeuvre de l’exécution nationale.  Le représentant a aussi mis l’accent sur la dispersion des ressources de certains projets à la suite d’une délimitation trop ambitieuse de la zone d’intervention. 


Dans ce contexte, il a estimé que l’exécution efficace du processus Plan-cadre implique des actions vigoureuses en faveur de la lutte contre la pauvreté, de la promotion de la bonne gouvernance, de la mise en place de stratégies efficaces de complémentarité et de synergie entre les activités financées par les institutions des Nations Unies.  Dans le cas de l’exécution nationale, a-t-il conclu, il serait judicieux d’élaborer un protocole d’accord sur les rôles et les responsabilités des différents intervenants aux niveaux de l’exécution en tant que telle mais aussi du suivi et de l’évaluation des programmes.  En vue du succès des processus de bilan commun/Plan-cadre, a ajouté le représentant, la nouvelle stratégie de coopération devra s’appuyer non seulement sur les stratégies gouvernementales mais aussi se préoccuper constamment de l’intégration des recommandations des conférences internationales et du renforcement des capacités d’intervention pour répondre aux situations d’urgence.


M. SERHII YAMPOLSKY (Ukraine) a déclaré que sa délégation soutient un renforcement de la capacité d’assistance au développement du système des Nations Unies pour répondre de manière adéquate aux besoins des pays en développement.   L’Ukraine est en faveur du renforcement des Fonds et Programmes de l’ONU dans les activités qui visent à aider les pays et économies en transition.  Au vu de sa propre expérience, notre pays, a dit le représentant, pense que les activités opérationnelles de l’ONU devraient s’orienter vers la promotion des réformes favorisant l’économie de marché, y compris le développement de l’entreprenariat, la fourniture d’assistance technique, et le conseil dans le domaine du développement des institutions publiques et du renforcement des capacités humaines.  Il est un domaine dans lequel l’Ukraine pense que l’ONU devrait lui accorder une attention particulière:c’est celui de la lutte contre les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, qui est à ce jour la plus grande catastrophe technologique que le monde ait connue.  Une mission multidisciplinaire inter institutions a reconnu cet été que les conséquences de ces catastrophes sont toujours alarmantes, quinze ans plus tard, sur le plan humain.  Notre pays aurait besoin d’un programme spécial à long terme pour y faire face.


M. JARGALSAIKHANY ENKHSAIKHAN (Mongolie) a d’abord évoqué la question des nouvelles technologies de l’information et des communications en soulignant l’importance pour les pays en développement de déployer des efforts concertés pour renforcer leur capacité à générer des innovations technologiques et scientifiques et à répondre aux besoins fondamentaux de leur population.  Il a estimé que ces efforts concertés doivent se concentrer sur le renforcement de l’éducation scientifique.  Dans ce cadre, il a appelé à une consolidation des mécanismes de coopération sous-régionale et régionale impliquant les gouvernements, le monde des affaires et les instituts de recherche.  A cet égard, le représentant a mis l’accent sur le potentiel du Réseau WIDE sur l’information sur le développement.


Abordant aussi la question de la coopération technique entre les pays en développement, le représentant s’est félicité du rôle de la Division chargée de la question, en particulier dans les négociations trilatérales sur le transport de transit entre la Mongolie, la Chine et la Fédération de Russie.  Après les deux premiers cycles de négociations, il a espéré le succès du troisième qui est en cours en arguant qu’un accord pourrait renforcer et faciliter le commerce de transit non seulement dans la sous-région mais aussi dans toute la région du Nord-Est asiatique.  En faisant baisser les coûts de transport, l’accord pourrait faire de la Mongolie une des routes importantes de transit du Nord-Est asiatique à l’Europe et à l’Asie centrale et servir de pont terrestre aux marchés émergents que sont la Fédération de Russie et la Chine.


M. CARLOS VALERA (Mexique) a déclaré que les activités opérationnelles de développement devaient conserver leur aspect multilatéral et neutre.  Notre Gouvernement accorde une importance élevée à la mobilisation de ressources adéquates en faveur des activités de développement de l’ONU.  Ces ressources devraient d’abord se faire dans le cadre du budget de base de l’Organisation et de ses Fonds et Programmes.  Le Mexique encourage les pays développés à honorer l’engagement qu’ils avaient pris de verser 0,7% de leur PNB à l’Aide publique au développement (APD) et nous félicitons les pays développés non membres de l’Union européenne qui ont atteint ce seuil de contribution.  La Conférence sur le financement du développement, qui aura lieu dans quelques mois à Monterrey, permettra de discuter de la question de la mobilisation des ressources pour le développement.  Le Mexique soutient la solution des financements pluriannuels en faveur des activités opérationnelles des Nations Unies.  Concernant la coopération économique et technique pour le développement, nous pensons qu’elle doit être encouragée par les Nations Unies.  Les pays d’Amérique latine et centrale ont démontré que le bon fonctionnement de ce type de coopération permettait de trouver des solutions viables et à long terme aux problèmes particuliers que rencontrent les pays en développement dans des domaines qui leur sont communs.


M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a estimé que l’interaction de plus en plus avérée entre les mandats et les domaines d’action des organismes du système des Nations Unies exige un rôle plus actif du Conseil économique et social dans la supervision et l´établissement de directives.  Venant aux Plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement et leur faculté de renforcer la coordination, le représentant a estimé qu’un mécanisme commun de contrôle et d’évaluation pourrait servir de base à la coordination entre les programmes, les fonds et les institutions spécialisées.  Il a mis particulièrement l’accent sur l’assistance technique requise dans les domaines du renforcement des capacités et des connaissances et de la consolidation des institutions et organisations nationales.


Le représentant a, par ailleurs, accueilli avec satisfaction l’accent mis sur la culture de la performance et de la responsabilité comme le montrent la gestion axée sur les résultats et la démarche adoptée dans les plans de financement pluriannuels et dans d’autres mécanismes.  Il s’est toutefois dit inquiet que malgré ces progrès, la tendance à la baisse des ressources de base n’ait pu être inversée.  Il s’est félicité des nouvelles sources de financement en souhaitant qu’elles ne subordonnent pas la coopération technique aux principes et aux processus du secteur financier et qu’elles ne compromettent pas la nature universelle et neutre des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.


MME SIMONE WHITTEMORE (Etats-Unis), a déclaré que les réformes entreprises par le système des Nations Unies en matière de coordination et d’harmonisation des programmes se sont révélées bien fondées.  Concernant les activités opérationnelles de développement, les Etats-Unis, a dit Mme Whittemore, continuent à penser que des analyses communes de pays précises jointes à un cadre UNDAF opérationnel sont nécessaires, si l’on veut arriver à mettre en oeuvre des programmes de développement ayant une chance de réussite.  Beaucoup de travail a été accompli en ce domaine comme le montrent les rapports, mais nous pensons que la prolifération de programmes en la matière n’est pas toujours positive.  Elle peut en effet créer des problèmes en termes d’efficacité et de coût aux pays auxquels sont destinés ces programmes et à leurs partenaires.  Néanmoins, nous pensons que ces problèmes peuvent être surmontés, si nous adhérons à la déclaration que fait le Secrétaire général dans l’ouverture de son rapport sur les activités opérationnelles.  Selon cette déclaration, la coopération technique pour le développement, que mènent les Nations Unies, opère sur la base des principes d’universalité, de neutralité et de respect de la spécificité des pays, et son objectif est de fournir une réponse intégrée et cohérente aux efforts de développement nationaux tout en respectant les priorités que se donnent les Etats eux-mêmes.  Les Etats-Unis endossent le concept de CTPD comme une composante majeure du développement, et nous sommes heureux d’entendre les progrès qui ont été faits dans ce domaine, comme l’a indiqué ce matin Mme Safiatou Ba-N´Daw.  Nous acceptons la pleine participation du système de l’ONU dans ce domaine, mais nous demandons aux organes et organismes de l’ONU de respecter leur universalité et leur neutralité, et par conséquent d’être vigilants et de ne pas participer, directement ou indirectement, à des activités qui mèneraient à la formation de pôles régionaux, par exemple dans le domaine du commerce.  Car bien que la dimension régionale soit importante en matière de développement, nous tenons à affirmer que les efforts devraient d’abord se baser sur les pays et les efforts qui sont faits à ce niveau.


M. DINO BETI, observateur de la Suisse, a d’abord plaidé pour une harmonisation et une simplification des procédures de l’aide en déclarant ne pas comprendre pourquoi les progrès sont si lents dans la finalisation du processus.  L’observateur a ensuite souhaité que la question du financement des activités opérationnelles de développement reste une priorité dans l’ordre du jour des prochaines années.  Compte tenu des tendances actuelles, a dit M. Beti, il sera de plus en plus essentiel d’assurer la meilleure utilisation possible des ressources disponibles.  Cela signifie, a-t-il expliqué, que tout doit être mis en oeuvre pour améliorer l’efficacité de toutes les activités opérationnelles. 


Il s’agit, par exemple, de faire un meilleur usage des cadres de coopération comme les plans-cadres ou les notes stratégiques de lutte contre la pauvreté, d’appliquer plus fréquemment des programmes communs, de procéder à des évaluations communes, de partager les expériences plus systématiquement ou de fournir des services communs quand cela est possible. 


L’observateur a aussi recommandé que les fonds alimentés par plusieurs donateurs pour financer des programmes d’une même nature soient préférés aux fonds créés pour financer des projets uniques.  Il a également suggéré qu’un “pool commun de ressources” soit testé par les Nations Unies.  Tout en minimisant la complexité de la gestion, en aidant à résoudre les problèmes de coordination entre  les donateurs, en diminuant les coûts de transaction et en optimisant l’impact de l’appui au développement, une telle approche pourrait permettre aux pays programmes de mener réellement ces programmes, ce qui ferait du concept d’appropriation une réalité palpable.


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