AG/EF/357

LA TUNISIE, A L’ORIGINE DE L’IDEE, EXPLIQUE LE FONCTIONNEMENT DU FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE SOUHAITE PAR DES DELEGATIONS

12/10/01
Communiqué de presse
AG/EF/357


Deuxième Commission

12e séance – après-midi


LA TUNISIE, A L’ORIGINE DE L’IDEE, EXPLIQUE LE FONCTIONNEMENT DU FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE SOUHAITE PAR DES DELEGATIONS


Malgré les progrès en matière de lutte contre la pauvreté, le bilan reste mitigé lorsque l’on regarde les choses aux niveaux régional et national.  En effet, dans l’état actuel des choses, très peu de pays de l’Afrique subsaharienne seront en mesure de réaliser l’objectif fixé dans la Déclaration du Millénaire de septembre 2000, de réduire de moitié la pauvreté absolue d’ici 2015.  Aujourd’hui encore, 3 milliards de personnes vivent avec moins de deux dollars par jour et quelque 130 millions d’enfants n’ont toujours pas accès aux services sociaux de base.  Le constat du Secrétaire général et les chiffres cités par le représentant de la Tanzanie ont été parmi les éléments qui ont motivé l’appui à la création d’un fond mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté exprimé, cet après-midi, par la majorité des délégations devant la Deuxième Commission (Commission économique et financière) alors qu’elle achevait l’examen de la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2000).


A l’origine de l’idée, la Tunisie, par la voix de son Représentant permanent, a invité tous les Etats Membres de l’ONU à contribuer à la concrétisation de ce “projet civilisationnel” à l’occasion de cette 56ème session de l’Assemblée générale.  Expliquant les tenants et les aboutissants du fonds, il a expliqué que ce dernier, qui devra placer ses activités dans le cadre des stratégies nationales de chaque pays récipiendaire, fera des interventions dirigées vers l’amélioration des conditions de vie et la création et la consolidation des sources de revenus par le financement de microprojets dans les domaines de l’agriculture, l’artisanat et les petits métiers.


Répondant aux préoccupations de certaines délégations quant au financement de ce Fonds, le représentant a insisté sur le caractère volontaire des contributions financières qui viendraient aussi bien des individus, du secteur privé, des associations et institutions, des gouvernements et de tout autre contributeur.  Ces contributions seraient ainsi déposées dans un compte fiduciaire administré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a dit le représentant en n’écartant pas l’idée de contributions en nature qui pourraient, selon lui, comprendre des biens et des services ainsi que du travail et du savoir.  Répondant, cette fois, aux mises en garde lancées par certaines délégations contre le double emploi, le représentant de la Tunisie a souligné que loin de se substituer aux Fonds et Programmes de l’ONU, le fonds aurait pour tâche de créer des synergies avec les diverses interventions des organes du système de l’ONU.


La création de ce fonds étant entendue comme un élément venant en appui aux efforts nationaux et internationaux de lutte contre la pauvreté, les délégations, au cours du débat, ont mis l’accent sur d’autres facteurs qui jusqu’ici ont continué de faire obstacle aux progrès en la matière.  Ils ont cité le fardeau de la dette; les déséquilibres des systèmes financier et commercial en demandant des systèmes équitables fondés sur des règles et dans lesquels les pays en développement participeraient sur un pied d’égalité; et la baisse de l’aide publique au développement et le manque de volonté de réaliser l’objectif fixé, pour les pays développés, d’y consacrer 0,7% de leur PNB.


Outre la Tanzanie et la Tunisie, ont participé au débat les représentants du Népal, du Pérou, du Mexique, de la République de Corée, de l’Egypte ainsi que ceux de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).


Cet après-midi, la Commission a, par ailleurs, été saisie d’un projet de résolution relatif à la science et à la technique au service du développement qui a été présenté par le représentant de l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. 


Compte tenu des travaux du Comité préparatoire de la Conférence internationale sur le financement du développement, qui doivent se tenir du 15 au 19 octobre, la Deuxième Commission ne se réunira que le lundi 22 octobre à

10 heures pour commencer l’examen des questions de l’environnement et du développement.


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE


Présentation de projet de résolution


La Commission a entendu la présentation du projet de résolution relatif à la science et la technique au service du développement (A/C.2/56/L.2).  Prenant la parole à ce sujet, le représentant de l’Iran a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que ce projet de résolution se passe de longues explications.  Ce texte, a-t-il dit, a été élaboré par le Groupe des 77 et la Chine.  La demande majeure du texte est celle qui a trait à la réunion, une fois par an, de la Commission de la science et de la technique au service du développement.  Le Groupe des 77 et la Chine est surpris que pour le moment cette Commission ne se réunisse que tous les deux ans, alors que les progrès technologiques s’accélèrent.  Le texte rappelle aussi l’importance de la coopération Nord-Sud dans ce domaine.  Soucieux du consensus, le Groupe des 77 et la Chine attend toute proposition qui viserait à améliorer l’aspect opérationnel du texte proposé, a dit le représentant.


Aux termes du projet de résolution présenté par l’Iran, l’Assemblée générale déciderait que la Commission de la science et de la technique au service du développement se réunira une fois par an.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée soulignerait qu’il est important de faciliter l’accès aux technologies et leur transfert aux pays en développement à des conditions de faveur, en particulier dans des secteurs à forte intensité de connaissances, en vue de renforcer leurs capacités techniques, leurs aptitudes, leur productivité et leur compétitivité sur le marché mondial.  Selon le texte, l’Assemblée soulignerait qu’il faut réduire les limitations réglementaires sur le transfert de technologies, en particulier vers les pays en développement, et qu’il est important d’identifier les obstacles et les restrictions injustifiables qui entravent le transfert de technologie, notamment en vue de résoudre ces problèmes tout en créant des incitations spécifiques, fiscales et autres, pour le transfert de technologies, y compris les technologies nouvelles et novatrices.


MISE EN ŒUVRE DE LA PREMIERE DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ELIMINATION DE LA PAUVRETE


M. NOUREDDINE MEJDOUB (Tunisie) a estimé que la seule voie qui offre quelque espoir d’un avenir meilleur pour toute l’humanité est celle de la coopération et du partenariat.  Dans ce cadre il a cité comme questions importantes l’appui aux pays en développement dans leurs efforts de mettre en oeuvre les stratégies de réduction de la pauvreté, l’allégement rapide et durable de la dette de ces pays, y compris celle des pays à revenus intermédiaires, l’amélioration de l’accès aux marchés pour les produits agricoles et manufacturés des pays en développement, l’élimination des subventions à l’exportation, la mise en place d’un système commercial et financier stable et géré, et le renversement de la tendance à la baisse de l’aide publique au développement (APD).


Le représentant a aussi rappelé que l’appel de son pays à la création d’un fonds mondial de solidarité pour l’élimination de la pauvreté répond à une situation de pauvreté à l’échelle internationale plus qu’alarmante.  Il a souligné qu’en proposant sa création, son pays s’est inspiré de sa propre expérience en


matière de solidarité et des résultats probants qui ont découlé de la création du fonds de solidarité nationale.  Il s’est dit convaincu que ce fonds sera l’outil idoine aux mains de la communauté internationale pour l’élimination de la pauvreté.


Soulignant que ce fonds serait alimenté par des contributions volontaires provenant aussi bien des individus, du secteur privé, des associations et institutions, des gouvernements et de tout autre contributeur, il a estimé que ces contributions pourraient être déposées dans un compte fiduciaire administré par le PNUD alors que les contributions en nature pourraient comprendre des biens et des services, du travail et du savoir.  Dans chaque pays, a poursuivi le représentant, le fonds placera ses activités dans le cadre des politiques, stratégies et activités en cours à l’échelle nationale de chaque pays récipiendaire tout en tenant compte des expériences internationales et locales en la matière.


Les interventions du fonds, a-t-il encore dit, porteraient sur l’amélioration des conditions de vie et la création et la consolidation des sources de revenus par le financement de microprojets dans les domaines de l’agriculture, de l’artisanat et des petits métiers en accordant une importance particulière à la population féminine. Ainsi, la politique et les orientations du fonds visent-elles à créer les synergies avec les diverses interventions des autres programmes et fonds des Nations Unies et non à se substituer à elles.  En effet, a insisté le représentant, les interventions du fonds dont la gestion doit s’opérer dans le respect des principes de la transparence et de l’efficience seront exécutées par les organisations de développement gouvernementales et non gouvernementales dotées d’une capacité suffisante et d’une présence sur le terrain.


M. ARJUN KANT MAINALI (Népal) a déclaré qu’au cours des dernières années, les pays développés ont bénéficié de 86% du produit brut mondial, de 68% des IED et de 74% des lignes de téléphone, qui permettent de jouir des avantages des technologies de l’information et de la communication (TIC).  Les pays en développement n’ont eux, reçu que 0,5% des IED mondiaux au cours de la période concernée, le reste allant aux pays en transition ou émergents.   Les pays en développement ont ouvert leurs marchés aux produits des pays riches, a noté le représentant, en faisant remarquer que les pays riches n’avaient pas pris de décision permettant d’assurer la réciprocité dans ce domaine crucial.  Concernant les technologies, bien que certains pays en développement aient voulu s’accrocher au train des TIC en se faisant les sous-traitants de la production de ces technologies, ils n’ont cependant pas bénéficié des retombées financières ou économiques les plus importantes venant de ce secteur.  La fracture numérique Nord/Sud qui existe aujourd’hui est la preuve du fossé créé entre riches et pauvres.


Le Népal se réjouit de la possible création d’un fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté, dont l’idée avait été acceptée par les participants au dernier Sommet Sud-Sud.  Ce fonds devrait servir à soutenir les efforts visant à atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté au niveau mondial.  Le Népal lance un appel aux partenaires de développement du Nord pour qu’ils versent des contributions généreuses à ce fonds.  Les pays du Sud les plus nantis devraient aussi y contribuer.  Les PMA d’Afrique et d’ailleurs ont besoin d’assistance supplémentaire pour assurer leur développement économique et social.  Le Népal apprécie les efforts déployés par l’Union européenne et l’initiative qu’elle a prise lors de la IIIème Conférence des Nations Unies sur les PMA tenue à Bruxelles pour ouvrir ses marchés aux produits de ces pays.  Nous espérons que les engagements pris dans le Programme d’action de Bruxelles seront tenus.  Les pays

enclavés comme le Népal ont besoin d’une attention spéciale de la communauté pour bénéficier de meilleures conditions de transport et de transit.  C’est un effort nécessaire si l’on veut nous donner la chance de développer nos exportations et de participer au commerce international.


M. RAUL SALAZAR (Pérou) a estimé que la pauvreté se révèle être l’un des plus grands problèmes auxquels la communauté internationale est confrontée aujourd’hui.  Il a souhaité, au sein de la Commission, une plus grande participation de la société civile et des milieux d'affaires. En effet, a dit le représentant, il faut comprendre pourquoi dans un monde si prospère, la pauvreté continue de frapper un quart de la population mondiale.  Si l’argument du caractère injuste n’a jamais suscité les réponses voulues, a-t-il poursuivi, il faut se féliciter qu’aujourd’hui, la communauté internationale a fini par appréhender le caractère “inopportun” de la pauvreté comme en témoigne la Déclaration du Millénaire.  La pauvreté, a-t-il dit, met en effet en danger l’expansion du commerce mondial, la paix et la sécurité.  La pauvreté n’est donc plus un phénomène propre à certains pays puisqu’elle affecte tous les pays où qu’elle se trouve.  Aujourd’hui, a insisté le représentant, tous les problèmes se mondialisent, rendant la prospérité de l’un tributaire de l’autre.  La stabilité et l’instabilité se sont donc transformées en notions de portée mondiale. Dans ce contexte, le représentant a souligné les questions de l’APD et de l’accès aux marchés.  Il a donc dit attendre beaucoup de la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) avant d’appuyer la création d’un fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté.


M. CARLOS VALERA (Mexique) a déclaré que sa délégation perçoit l’éradication de la pauvreté comme le principal défi de ce début de siècle.  Renverser la tendance à la marginalisation d’une grande partie de la population du monde est une question cruciale de la résolution de laquelle dépendent les solutions que l’on peut trouver à d’autres problèmes qui se posent en ce moment au monde.  Sur le plan national, le Mexique met l’accent sur la mise en œuvre de politiques de développement humain, seule voie pouvant permettre aux populations de se prendre en charge et de sortir de leurs difficultés quotidiennes.  Un peu plus du quart de la population mexicaine a pu bénéficier de programmes visant à lui donner les moyens de profiter des opportunités que génèrent les mécanismes macroéconomiques mis en place par le gouvernement.  La sécurité alimentaire, la santé et l’éducation sont au coeur de nos soucis.  Un dialogue est en cours entre le gouvernement, les milieux universitaires et la société civile sur la manière d’assurer aux populations un cadre social de soutien.  Nous sommes inquiets des projections du PNUD et de la Banque mondiale, dont certaines études récentes veulent prouver que certains pays sont trop en retard pour espérer atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté prônés par l’Assemblée du Millénaire.  Le Mexique espère que la Conférence internationale sur le financement du développement, qu’il accueille au mois de mars prochain à Monterrey, et le Sommet sur le développement durable, prévu à Johannesburg en Afrique du Sud, permettront d’arriver à des consensus permettant d’assurer les conditions d’un mieux-être aux populations qui sont en ce moment les plus pauvres, et au nom desquelles nous devons être conscients que de nos travaux dépend leur survie.


M. DISMAS N. NGUMA (Tanzanie) a jugé inacceptable que la pauvreté persiste autant alors que le monde dispose des ressources et de la capacité de l’éliminer.  S’agit-il seulement d’une question de volonté politique, s’est interrogé le représentant avant d’appeler à une recherche urgente de solutions aux problèmes de la dette extérieure, du manque d’accès aux ressources financières dont l’APD et l’investissement étranger direct (IED), de la faiblesse des prix de produits de base, des catastrophes naturelles et des conflits armés.  La coopération internationale est importante, a poursuivi le représentant en demandant aux pays développés d’aider les pays en développement à assurer leur développement économique.  Insistant sur l’importance de l’APD, le représentant a souligné son rôle dans la création d’un environnement favorable à l’investissement privé dont la mise en place des infrastructures et des services.  Dans ce contexte, le représentant a appuyé l’idée de créer un fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté qui viendrait compléter l’appui financier et technique que reçoivent les pays en développement.  Il a conclu en donnant le détail des efforts déployés par son pays dans la lutte contre la pauvreté.


M. KYUNG-CHUL LEE (République de Corée) a déclaré que son pays est encouragé par les progrès modestes, mais réels, qui ont eu lieu dans les pays en développement dans les domaines de l’alimentation, de l’accès à l’eau potable, de l’éducation primaire et de l’égalité des sexes.  La République de Corée est d’avis que le développement doit être régional et stratégique, et qu’il faut accorder une attention accrue à de nouvelles stratégies, comme celle élaborée par les Africains, pour l’Afrique, sous la dénomination de “Nouvelle initiative africaine”.


Mme RIHTU SIDDHARTH, Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que pour l’OIT, le défi est de développer une compréhension des problèmes tels qu’ils sont vécus par l’homme de la rue.  Il est essentiel, a-t-elle dit, de pouvoir établir un lien entre  “un homme au chômage, sa famille malheureuse et sa communauté déprimée”.  Ainsi, a poursuivi la représentante de l’OIT, traduire le concept de travail décent en un cadre politique pour la lutte contre la pauvreté exige que l’attention soit portée sur quatre éléments étroitement liés, à savoir, l’emploi, les normes de travail, en particulier les principes fondamentaux et les droits du travail, la protection sociale et le dialogue social.  La représentante a ensuite expliqué les termes de l’initiative spéciale que l’OIT a mis au point en Afrique dans le domaine de la création de l’emploi pour la lutte contre la pauvreté.  Elle a également expliqué le programme de réaction à la crise et de reconstruction mis en place par l’OIT pour fournir un appui aux pays dans la formulation et la mise en oeuvre des programmes de reconstruction concentrés sur l’emploi et les niveaux de vie.  En termes pratiques, l’OIT reste active dans le développement des micros ou petites entreprises, la promotion des coopératives, l’application d’une approche fondée sur le travail dans la construction des infrastructures, la microfinance et le développement des compétences pour accroître la valeur du travail sur le marché de l’emploi.


M. ALFATIH HAMAD, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré que le Directeur général de l’UNESCO consacre tous les efforts nécessaires au suivi du Cadre d’action de Dakar (CAD), adopté lors de la tenue du Forum mondial de l’éducation qui a eu lieu à Dakar au Sénégal.  Il est essentiel de maintenir et de renforcer l’engagement politique des Etats envers ce Cadre, aussi bien au niveau national, que régional et international.  Le Cadre de Dakar doit être mis en oeuvre par tous les moyens, et devrait bénéficier des ressources issues des programmes de réduction ou d’annulation de la dette, ou même de contributions du secteur privé.  Contrairement au programme adopté lors de la précédente conférence de l’UNESCO sur l’éducation tenue à Jomtien, l’engagement a été pris d’assurer la mise en oeuvre du Cadre de Dakar en soutenant les pays qui sont décidés à l’appliquer.  Comme l’a dit le Directeur général de l’UNESCO, M. Matsuura, “l’investissement dans l’éducation de base produit toujours un taux élevé de bénéfices en retour.  L’éducation de base contribue de manière décisive à l’amélioration de la vie communautaire.  Elle améliore les conditions de santé, de nutrition, de contrôle de naissances, et ouvre l’esprit des gens aux idées nouvelles qui leur permettent de mieux s’adapter à un monde changeant. Aucune nation ne peut espérer créer et soutenir la croissance économique, facteur de réduction de la pauvreté, sans une population éduquée et lettrée”..


M. AHMED EL-SAID RAGAB (Egypte) a rappelé que les crises financières ont accru l’intérêt de la communauté internationale pour une analyse globale de la situation économique et ce, afin de prévenir toute répétition.  Cette analyse, a-t-il estimé, a rapproché le Nord et le Sud dans la recherche de solutions communes.  Dans ce contexte, le représentant a jugé inacceptable que certains pays n’aient pas la volonté d’honorer des engagements qui pourraient influencer la possibilité de réaliser l’objectif de réduire de moitié la pauvreté absolue d’ici à 2015.  Il a ainsi regretté le manque d’engagement dans la réalisation de l’objectif fixé en matière d’APD en arguant que la communauté internationale ne peut se dire sérieuse dans sa lutte contre la pauvreté alors que les flux financiers vers les pays en développement ne cessent de baisser et que les obstacles au transfert de technologies subsistent.  Souhaitant des avancées sur la question de la mise des accords sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce, le représentant a estimé que pour sauvegarder la crédibilité du système multilatéral, il faut suivre de près les engagements pris par les Etats notamment dans la Déclaration du Millénaire. 


La pauvreté est un phénomène complexe qui dépasse la simple baisse du revenu, a souligné le représentant tout en soulignant aussi la relation entre la pauvreté et l’ordre économique international.  Il a ainsi dénoncé les déséquilibres structurels dans les mécanismes régissant l’économie mondiale dont l’absence des pays en développement dans le processus de prise de décisions internationales.  Il est illogique, a-t-il insisté, de demander des réformes au niveau national sans tenir compte des iniquités, au niveau international.  Le représentant a conclu en disant accorder un intérêt particulier aux efforts des Nations Unies pour examiner les questions de la lutte contre la pauvreté, en particulier en Afrique.  Il a, dans ce cadre, insisté sur les questions de la dette, du déclin des prix des produits de base, de la faiblesse des infrastructures et de la baisse de l’APD.


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