En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/356

LE GROUPE DES 77 ET LA CHINE APPUIE LA CREATION D’UN FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AINSI QUE LE LANCEMENT D’UNE CAMPAGNE EN LA MATIÈRE

12/10/01
Communiqué de presse
AG/EF/356


Deuxième Commission

11e séance – matin


LE GROUPE DES 77 ET LA CHINE APPUIE LA CREATION D’UN FONDS MONDIAL DE SOLIDARITE POUR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETE AINSI QUE LE LANCEMENT D’UNE CAMPAGNE EN LA MATIÈRE


La Deuxième Commission (Commission économique et financière) a examiné, ce matin, l’évolution de la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (1997-2006), phénomène jugé complexe par les délégations puisqu’il exige une stratégie conjuguant les impératifs de la croissance économique et du développement social.  Dans ce cadre, ces délégations ont commenté les chances de succès dans la réalisation de l’objectif fixé dans la Déclaration du Millénaire de septembre 2000 visant à réduire de moitié la pauvreté absolue d’ici à 2015, soit diviser par deux le chiffre de 1,2 milliard de personnes qui vivent avec moins d’un dollar par jour.  Saisi du rapport du Secrétaire général sur la question, qui a été présenté par le Directeur de la Division des politiques sociales et de développement du Département des affaires économiques et sociales, M. John Langmore, les délégations, en particulier celles du Groupe des 77 et de la Chine, ont appuyé les recommandations de lancer une campagne mondiale pour l’élimination de la pauvreté et de créer un fonds mondial de solidarité financé par les contributions volontaires des Etats, des organisations internationales, du secteur privé, des institutions et fondations et des particuliers.


A ce propos, le représentant de la Belgique, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne et des pays associés, a mis en garde contre la possibilité qu’un tel fonds puisse faire double emploi avec les activités opérationnelles déjà en cours et entrer en compétition, pour la mobilisation des ressources, avec les fonds et programmes des Nations Unies.  En terme de lutte contre la pauvreté, il a suggéré quatre types d’actions, à savoir la création d’un environnement interne et externe favorable au développement de l’investissement productif pouvant soutenir une croissance forte, l’accélération d’une croissance économique susceptible de créer des opportunités pour les populations pauvres, le renforcement du pouvoir d’action des pauvres, et la mise en place de systèmes de protection et de sécurité. 


Si la croissance économique a été, en effet, reconnue comme un moteur de la lutte contre la pauvreté par le représentant de l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, cette délégation a néanmoins mis l’accent sur le fait que cette croissance, dans une économie mondialisée, ne peut pas uniquement être portée par des politiques nationales.  Il a donc insisté sur la nécessité d’un environnement international favorable au développement en soulignant particulièrement les inégalités de l’économie actuelle : à ce jour sur les 33 trillions de PNB du monde, 80% vont aux 20% de la population mondiale concentrée dans les pays développés. Il a donc dénoncé les lacunes dans le système financier international, en particulier les difficultés d’accès aux crédits, et le déclin de l’aide publique au développement APD.  A ce propos, le représentant de l’Inde a estimé que si les pays développés respectaient leur engagement – 0,7% du PNB à l’APD-  100 milliards de dollars par an seraient disponibles pour financer le développement, soit le double de la somme jugée nécessaire par le Groupe d’experts sur le financement du développement.  Appuyant ces remarques, le représentant de la Norvège a appelé tous les donateurs à respecter l’engagement pris en rappelant que son pays versera 0,9 du PNB à l’APD en 2002 et que son objectif est d’atteindre le versement de 1% du PNB à l’APD.


Le représentant de l’Iran a également mis l’accent sur le problème de la dette des pays en développement et sur les iniquités du système commercial international.  Dans ce contexte, la Réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Conférence internationale sur le financement du développement, le Sommet mondial de l’alimentation et le Sommet mondial du développement durable ont été identifiés comme des rendez-vous déterminants.


Toujours ce matin, la Deuxième Commission a été saisie de deux projets de résolution relatifs au Sommet mondial de la société de l’information et au lien entre les migrations internationales et le développement, qui ont été présentés respectivement par le représentant de la Tunisie et celui de l’Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.


Les délégations dont la liste suit ont aussi pris la parole au cours de cette réunion: Japon, Indonésie, Chine, Venezuela, Norvège, Maroc, Brésil, Kenya, Ouganda, Afrique du Sud et Mongolie.  L’Observateur permanent du Saint-Siège a également fait une déclaration.


La Deuxième Commission poursuivra son débat cet après-midi, à 15 heures.


QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE


Science et technique au service du développement


Présentation d’un projet de résolution


La Commission a été saisie d’un projet de résolution relatif au Sommet mondial de la société de l’information (A/C.2/56/L.3) qui a été présenté par la Tunisie.  Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale ferait sienne la résolution adoptée par le Conseil de l’Union internationale des télécommunications (UIT) à sa session de 2001 dans laquelle celui-ci souscrit à la proposition du Secrétaire général de l’UIT de tenir le Sommet au plut haut niveau possible en deux phases, la première à Genève en 2003 et la seconde à Tunis en 2005.


A ce propos, le représentant de la Tunisie a rappelé que dans le monde actuel, le succès de l’intégration à l’économie mondiale est lié intimement à la mise en place d’un environnement propice, dont une infrastructure appropriée des télécommunications.  Le Sommet, a-t-il estimé, contribuera à réduire le fossé technologique entre le Nord et le Sud tout en offrant à la Tunisie l’opportunité de contribuer à la gestion des changements que connaît le domaine des télécommunications.   


MIGRATIONS INTERNATIONALES ET DEVELOPPEMENT


La Commission a entendu la présentation d’un projet de résolution intitulé Migrations internationales et développement (A/C.2/56/L.4).  Ce faisant, le représentant de l’Iran qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que parmi les facteurs économiques et sociaux négatifs affectant les pays pauvres, la pauvreté qui se répand dans les pays en développement et qui incite les gens à chercher une vie meilleure était à l’origine des migrations internationales.  Le Groupe des 77 a dit le représentant, estime que seule une coopération internationale renforcée peut aider à résoudre positivement les questions que posent ces migrations.  La plupart des éléments du projet de résolution faisaient déjà partie d’un projet de résolution présenté il y a deux ans sur la même question.  Nous pensons qu’il faut tenir compte de certaines des dispositions de la Déclaration du Millénaire et qui ont trait au respect des droits de l’homme sous l’angle du droit au développement.  Le Groupe des 77 et la Chine espère que ce projet de résolution sera adopté par consensus.


Aux termes de ce texte, l’Assemblée générale prendrait acte du rapport du Secrétaire général et engagerait instamment les Etats Membres et les organismes des Nations Unies à renforcer la coopération internationale dans le domaine des migrations internationales et du développement afin de s’attaquer aux causes profondes des migrations, en particulier celles qui sont liées à la pauvreté, et de porter au maximum les avantages que les migrations internationales procurent aux intéressés.


MISE EN OEUVRE DE LA PREMIERE DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L’ELIMINATION DE LA PAUVRETE (1997-2006)


Rapport du Secrétaire général (A/56/229)


Ce rapport fait suite à la résolution 55/210 de l'Assemblée générale par laquelle celle-ci priait le Secrétaire général de lui présenter, à sa cinquante-sixième session, un rapport exhaustif comportant une évaluation des progrès réalisés vers la réalisation des objectifs de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997-2006) et des objectifs en matière de réduction de la pauvreté fixés pour 2015, accompagnés d'un recensement des ressources nécessaires et des sources de financement possibles.  Par la même résolution, l'Assemblée générale priait également le Secrétaire général d'engager des consultations avec les Etats Membres et autres parties intéressées au sujet de la proposition visant à créer un fonds mondial de solidarité pour l'élimination de la pauvreté, et lui faire rapport à ce sujet.


Après avoir examiné les différents aspects, actions entreprises et besoins existant dans la lutte contre la pauvreté, le Secrétaire général conclut dans ce rapport que si des progrès ont été réalisés de manière générale en ce qui concerne la réduction de la pauvreté, la situation est plus contrastée aux niveaux des régions et des pays.  S'agissant de l'objectif fixé pour 2015, diverses études montrent que si, globalement, il sera effectivement atteint si la croissance de la Chine et de l'Inde se poursuit au même rythme, dans de nombreux pays, notamment d'Afrique subsaharienne, ce ne sera probablement pas le cas.  Les pays qui n'ont pas progressé suffisamment en vue de la réduction de la pauvreté et de la réalisation des autres objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du millénaire devront faire en sorte d'accélérer leur croissance économique et d'encourager le développement social en tenant compte des multiples aspects de la pauvreté, et devront veiller à ce que la croissance bénéficie effectivement aux pauvres, recommande le Secrétaire général.  Toutefois, note-t-il, quoi que les pays en développement fassent pour mobiliser les ressources financières intérieures, l'Aide publique au développement (APD) restera pour nombre d'entre eux, et en particulier pour les pays les moins avancés (PMA), une source essentielle de financement, s'ils veulent pouvoir atteindre l'objectif fixé pour 2015.  Concernant la création d'un fonds mondial de solidarité pour l'élimination de la pauvreté, dont l'Assemblée générale avait favorablement accueilli la proposition dans sa résolution 55/210, le Secrétaire général note qu'un grand nombre d'Etats Membres la soutiennent dans les réponses qu'ils ont envoyées au Secrétariat en réponse à la note verbale datée du 16 février 2001 qui leur a été transmise.  Ce fonds, déclare le Secrétaire général dans le rapport, devrait être financé au moyen de donations et de contributions volontaires provenant des Etats Membres, des organisations internationales, des institutions et fondations intéressées, et de particuliers.  Un appel aux contributions volontaires pourrait être à cet effet lancé, suggère-t-il.   


Compte tenu de l'urgence de la tâche qui consiste à réduire de moitié la proportion de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour dans le monde d'ici à 2015 pour, à terme, éliminer la pauvreté, et compte tenu de la nécessité d'une action concertée de tous les gouvernements et acteurs intéressés pour réaliser ces objectifs, le Secrétaire général fait une série de recommandations à présenter à l'Assemblée par la Deuxième Commission.


Etant donné que les stratégies de réduction de la pauvreté n'ont pas été mises en oeuvre au même rythme dans tous les pays, le Secrétaire général suggère que l'Assemblée générale engage les gouvernements qui ne l'ont pas encore fait à incorporer dans leur stratégie nationale de développement socioéconomique des buts et objectifs de lutte contre la pauvreté et à veiller à ce que leurs stratégies de réduction de la pauvreté soient véritablement mises en oeuvre.  Dans sa deuxième recommandation, après avoir évoqué la crainte que dans les circonstances actuelles, tous les pays ne soient pas en mesure de réaliser l'objectif de réduction de la pauvreté d'ici à 2015, le Secrétaire général suggère que l'Assemblée insiste auprès des gouvernements pour qu'ils mettent en oeuvre des stratégies destinées à promouvoir une croissance économique et un développement social favorable aux pauvres, en tenant de la nature pluridimensionnelle de la pauvreté.  A cet égard, l'Assemblée pourrait enjoindre la communauté internationale d'appuyer activement les pays en développement dans les efforts qu'ils déploient pour mettre en oeuvre des stratégies de réduction de la pauvreté.  Dans le domaine du commerce, les pays développés devraient être vivement encouragés à améliorer l'accès aux marchés pour les produits agricoles et les biens manufacturés exportés par les pays en développement, à éliminer les subventions à l'exportation et à réduire l'aide destinée à leurs producteurs agricoles, tout en supprimant les obstacles restant aux échanges de produits manufacturés.


Relative aux ressources financières et aux investissements, la troisième recommandation du Secrétaire général suggère que l'Assemblée générale engage les gouvernements à continuer de mettre en oeuvre des mesures destinées à mobiliser davantage de ressources nationales et à promouvoir l'investissement étranger direct (IED) et d'autres flux de capitaux privés en vue de les mettre utilement à profit.  L'Assemblée souhaitera aussi sans doute, au terme de cette recommandation, prier les gouvernements de prendre des dispositions en vue de mettre en place un mécanisme transparent, stable et prévisible destiné à encourager l'investissement privé et les infrastructures institutionnelles permettant la mise en oeuvre efficace de ce mécanisme.  Le Secrétaire général recommande ensuite que l'Assemblée invite les pays développés qui ne l'ont pas encore fait à prendre l'engagement d'atteindre les objectifs consistant à verser 0,7% de leur PNB à l'APD dans des délais fixés, et à réserver de 0,15% à 0,20% de ce PNB aux PMA dès que possible.  Aux termes de sa cinquième recommandation qui concerne la question de la dette, le Secrétaire général suggère que l'Assemblée engage les créanciers multilatéraux et bilatéraux à prendre les mesures voulues pour procéder à une remise de la dette des pays pauvres au titre de l'Initiative PPTE, de manière plus rapide et dans des proportions plus importantes, notamment en leur fournissant les nouvelles sources de financement dont ils auront besoin pour satisfaire aux exigences financières futures de l'Initiative PPTE "renforcée".


Les deux dernières recommandations du Secrétaire général ont trait au renforcement d'une campagne mondiale pour l'élimination de la pauvreté, et à la création du fonds mondial de solidarité pour l'élimination de la pauvreté.  Le Secrétaire général suggère que l'Assemblée invite les Etats Membres et la communauté internationale à leur apporter leur appui et à y participer, et qu'elle donne de nouvelles directions aux organismes de l'ONU en vue d'orienter les activités qu'ils entreprendront aux niveaux national, régional et mondial, pour contribuer à la campagne mondiale en tenant compte de la Déclaration du millénaire et la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (1997-2006).  


M. BAGHER ASADI (Iran), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné qu’au début de ce nouveau millénaire, la pauvreté reste le défi le plus important de l’humanité.  En effet, a-t-il rappelé, un quart de la population mondiale continue de vivre avec moins d’un dollar par jour, montrant ainsi la répartition inégale des richesses et des revenus.  Sur 33 trillions de PNB, 80% vont aux 20% de la population mondiale concentrée dans les pays développés.  La pauvreté, a poursuivi le représentant, est un phénomène complexe qui met en jeu des questions de développement économique et social. Dans ce contexte, il a cité les obstacles, à l’échelle internationale, que sont la baisse des flux financiers, la détérioration des termes de l’échange, le déclin de l’aide publique au développement (APD) et le fardeau de la dette extérieure.  Au niveau national, il a parlé de la faiblesse des infrastructures, du chômage généralisé et de la poursuite des guerres et des conflits.


Ces problèmes, a encore dit le représentant, ont été aggravés par les effets néfastes de la mondialisation dont les avantages potentiels restent à réaliser pour la plupart des pays en développement.  Face à cette situation de pauvreté mondiale, l’Assemblée du Millénaire a fixé des objectifs à réaliser d’ici 2015 en ce qui concerne la pauvreté absolue, a rappelé le représentant avant de reconnaître que leur réalisation ne sera pas facile.  Il a donc jugé impératif pour la communauté internationale de s’attaquer de front à ce problème et ce à tous les niveaux.  Il a souhaité que cette communauté reconnaisse comme il se doit, le lien entre la pauvreté, la paix et la sécurité.  La pauvreté, a-t-il insisté, est la violation la plus importante des droits de l’homme et du droit au développement.


En conséquence, il a estimé qu’une campagne efficace en la matière exige que l’élimination de la pauvreté soit au centre des politiques nationales et de la coopération internationale. En effet, dans un monde interdépendant, la pauvreté ne peut être éliminée sans un effort conjoint de toutes les nations pour créer le climat propice à la mise en oeuvre des politiques nationales.  Il faut donc une coopération internationale réelle pour assurer les progrès en la matière, a insisté le représentant avant de rappeler les propos du Secrétaire général selon lesquels les possibilités pour les pays de réaliser les objectifs fixés semblent peu encourageants.


Il faut, a poursuivi le représentant, accorder une attention particulière à la croissance économique et au développement social; l’un étant le moyen le plus puissant de réaliser le second. Insistant sur le rôle de la croissance économique, il a mis l’accent sur la place centrale des ressources financières.  Bien qu’elles doivent venir de l’épargne nationale, a expliqué le représentant, le capital étranger reste indispensable étant donné l’incapacité actuelle des pays en développement de mobiliser des ressources internes.  Il a donc plaidé pour éliminer les contraintes internationales comme celles liées à l’accès aux crédits et au système financier international pour réduire l’instabilité des courants des capitaux.  Les pays en développement, a-t-il estimé, doivent participer plus avant aux processus de prise de décisions internationales.  L’APD, a-t-il poursuivi, reste un facteur important de lutte contre la pauvreté.  Il a donc demandé aux pays développés de s’acquitter des engagements pris visant à consacrer 0,7% de leur PNB à l’APD.


Bien que l’Initiative PPTE ait fait quelques progrès, a encore dit le représentant, la dette extérieure des pays en développement continue de freiner leur croissance économique.  Il a donc jugé important de fournir toutes les ressources nécessaires afin que cette Initiative puisse être appliquée correctement sans compromettre d’autres courants de l’APD.  Dans ce cadre, le représentant s’est félicité de l’idée de créer un Fonds de solidarité pour l’élimination de la pauvreté en espérant qu’une décision sera prise au cours de cette session de l’Assemblée générale. 


L’expansion du commerce international peut également contribuer à la promotion de la croissance économique et de l’élimination de la pauvreté, a souligné le représentant pour réclamer l’élimination des barrières commerciales dans les pays développés.  Parlant aussi du rôle des technologies, il a plaidé pour la facilitation de leur transfert en insistant sur le fait que la menace grave d’une marginalisation accrue des pays en développement doit amener la communauté internationale à jouer un rôle, avec les Nations Unies en tête, pour mettre au point des mesures appropriées.  Le représentant a conclu en souhaitant que les activités entreprises à l’appui des efforts nationaux soient intensifiées.


M. JEAN DE RUYT (Belgique) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays qui lui sont associés, que tout en reconnaissant le fort potentiel de la mondialisation pour éradiquer la pauvreté, l’Union européenne est préoccupée par le fait que certains pays en développement ne sont pas à même de bénéficier pleinement de ce potentiel.  La mondialisation doit être accompagnée de mesures, aux niveaux national et international, permettant de lui donner un visage humain et de la rendre bénéfique à tous les individus.  L’Union européenne (UE)souligne quatre types d’actions à mener en vue de l’éradication de la pauvreté.  Le premier serait la création d’un environnement interne et externe favorable au développement de l’investissement productif pouvant soutenir une croissance forte.  Les éléments d’un tel environnement sont la prévention des conflits et la bonne gouvernance, la saine gestion des affaires publiques, le respect des droits humains et de l’état de droit, la démocratisation des institutions, la transparence et l’obligation de rendre des comptes dans la gestion des affaires publiques, et la participation des citoyens à la prise des décisions qui les concernent.


Le deuxième type d’action serait de créer les conditions d’une croissance économique accélérée qui crée des opportunités pour les populations pauvres.  L’Union européenne souligne l’importance d’une distribution équitable des fruits de la croissance dans les pays en développement, et de mesures favorisant l’accès des pauvres aux ressources économiques, entre autres à la terre, à l’éducation et au microcrédit.  En troisième lieu, un renforcement du pouvoir d’action des pauvres doit se faire.  Les barrières sociales, les discriminations, la négligence des autorités vis-à-vis des besoins des plus pauvres, le manque d’organisations pouvant représenter ces derniers sont autant d’obstacles à lever.  Enfin, la mise en place de systèmes de protection et de sécurité est indispensable.  Ce sont en effet les populations pauvres qui sont les plus vulnérables aux crises économiques et humanitaires.  La session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le VIH/sida a mis en évidence le lien entre cette pandémie et la pauvreté.  L’UE fera de la lutte contre cette maladie une de ses priorités, entre autres dans le cadre du nouveau Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida et pour la santé.


L’Union européenne se félicite de l’intérêt de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international pour une coopération renforcée afin d’encourager la croissance et de lutter contre la pauvreté dans les pays pauvres.  Il incombe désormais aussi aux pays donateurs de coordonner davantage leurs actions dans la lutte pour l’éradication de la pauvreté.  Il est évident que toutes ces actions impliquent une mobilisation accrue de ressources, ce qui sera un thème majeur de la Conférence internationale sur le financement du développement.  L’Union européenne est d’avis que les financements doivent être en premier lieu d’origine interne, publique ou privée.  Mais nous reconnaissons aussi le caractère irremplaçable de l’Aide publique au développement (APD), en particulier pour les PMA, et nous souhaitons que les efforts soient intensifiés pour atteindre le niveau de 0,7% du PNB des pays riches à verser à l’APD.  Concernant la question de la dette, l’Union européenne soutient l’Initiative PPTE, dont les fruits vont aux secteurs de la santé et de l’éducation dans les 23 pays qui en ont déjà bénéficiés.  Concernant la question de la création d’un fonds mondial de solidarité de lutte contre la pauvreté, nous pensons qu’un tel fonds ne devrait pas faire double emploi avec les actions opérationnelles déjà en cours, ni entrer en compétition pour la mobilisation des ressources avec les Fonds et Programmes des Nations Unies.


M. A. GOPINATHAN (Inde) a estimé qu’en ce qui concerne l’élimination de la pauvreté, une stratégie de développement qui conjuguerait les objectifs de croissance économique et des programmes spécifiques destinés à des catégories particulières de la population est nécessaire.  Le rôle de la communauté internationale dans la création d’un environnement favorable aux politiques nationales est tout aussi essentiel, a ajouté le représentant avant d’estimer que dans un monde “mondialisé”, l’élimination de la pauvreté ne peut être traitée comme un domaine de compétence exclusive pour chaque nation.  La volonté politique est là, a-t-il dit en invoquant la Déclaration du Millénaire qui a fixé pour objectif l’élimination de moitié de la pauvreté absolue d’ici l’an 2015. 


Poursuivant, le représentant a insisté sur le rôle de la communauté internationale pour procurer son aide en matière de renforcement des capacités humaines et institutionnelles, de ressources financières et de technologies adéquates.  Il a aussi estimé que la participation des pays en développement dans les processus internationaux de prise de décisions économiques et d’établissement des normes assurerait la prise en compte de leurs préoccupations et en conséquence, la création d’un environnement favorable au développement.  Rappelant que selon le Groupe d’experts, 50 milliards de dollars seraient nécessaires par an pour réaliser les objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire, il a souligné que le seul respect des engagements relatifs à l’APD permettrait de mettre à disposition des pays en développement quelque 100 milliards de dollars par an.  Il a conclu en appuyant le lancement d’une campagne mondiale contre la pauvreté et la création d’un Fonds mondial de solidarité pour l’élimination de la pauvreté.


M. YOSHIYASHU KAWAGUCHI (Japon) a rappelé que 20% de la population mondiale vit dans la pauvreté.  Le Japon, a poursuivi le représentant, est convaincu que la stabilité politique, le développement social et la croissance économique sont d’une importance cruciale pour la lutte contre la pauvreté.  L’instabilité politique est cause de pauvreté, car elle détruit l’économie, la société et les communautés.  Pour prévenir ce genre de situation, il est important de résoudre pacifiquement ou de prévenir les conflits armés, maintenir l’harmonie sociale et promouvoir la tolérance entre les différentes régions, ethnies, religions et entre groupes linguistiques.  La réduction de la pauvreté a aussi besoin du développement des secteurs sociaux de la santé, de l’éducation et de l’approvisionnement en eau potable.  Le Japon a déployé beaucoup d’efforts d’assistance en faveur des pays en développement pour les aider à combattre les maladies infectieuses comme le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  En l’an 2000, notre pays a consacré 25% de son APD aux secteurs sociaux.


Comme nous l’avons dit auparavant, nous croyons que la croissance économique est un moyen efficace de lutte contre la pauvreté.  En Asie de l’Est, ce phénomène a été démontré de manière éclatante.  Le secteur privé étant la locomotive de la croissance économique, le secteur public pourrait pour sa part favoriser la naissance d’un environnement favorable aux activités du privé.  Les gouvernements devraient mettre en oeuvre de bonnes politiques macroéconomiques et industrielles et créer des cadres régulateurs favorables aux affaires.  Le Japon a formé à cet égard, 3 259 stagiaires et 885 spécialistes originaires de pays en développement pour améliorer les secteurs de la planification et de l’administration publique.  Concernant le développement du secteur industriel, notre pays a consacré 5,5 milliards de dollars américains en 1999 aux infrastructures économiques et de production dans les pays en développement.


M. MOCHAMAD S. HIDAYAT (Indonésie), arguant que le temps de la rhétorique est passé, a appelé à des mesures concrètes aux niveaux national, régional et international pour intégrer les pays en développement dans l’économie mondiale “afin de donner aux pauvres les moyens de s’aider eux-mêmes”.  Dans ce contexte, il sera nécessaire de mettre au point des politiques de développement favorables aux populations pauvres, au niveau national, a dit le représentant avant d’insister sur le fait que, dans le monde que nous connaissons aujourd’hui, les politiques nationales ne suffisent pas.  L’appui international est essentiel, a-t-il dit en insistant sur la création d’un environnement international favorable au développement.  A cet égard, il a mis l’accent sur le moteur que peut être le commerce pour la croissance économique en plaidant pour l’amélioration de l’accès aux marchés des produits agricoles et manufacturés des pays en développement. 


Il a aussi estimé essentiel pour la communauté internationale de fournir des ressources financières additionnelles pour le développement, en particulier sous forme d’APD, et d’élargir et d’améliorer le fonctionnement de l’Initiative PPTE.  Les politiques d’allégement de la dette doivent aussi s’adresser aux pays à faibles et moyens revenus lourdement endettés, a ajouté le représentant avant d’appuyer, à son tour, la proposition visant à créer un Fonds mondial de solidarité pour l’élimination de la pauvreté.


Mme ZHANG XIAO’AN (Chine) a déclaré que la persistance de conflits armés, de soulèvements sociaux, de vagues de réfugiés, de propagation de la pandémie du VIH/sida, et de crises humanitaires et d’actes terroristes ne sont que des manifestations des conséquences incontrôlables de la pauvreté accrue qui frappe certaines parties du monde.  La réduction de la pauvreté pourrait résoudre certaines des questions les plus difficiles auxquelles fait aujourd’hui face la communauté internationale.  Mais, a dit la représentante, le fossé entre riches et pauvres ne fait que s’élargir, causé par les conséquences néfastes de la mondialisation.  Il y a en ce moment 1,2 milliard d’êtres humains qui vivent dans le dénuement le plus abject dans un monde qui pourtant n’a jamais été aussi riche.  Selon la Banque mondiale, les conséquences directes et indirectes des attaques terroristes du 11 septembre vont provoquer l’appauvrissement de 10 millions de personnes supplémentaires, et ceci, une fois de plus dans les pays qui sont déjà les plus pauvres.

La Chine pense que la communauté internationale doit donner plus de soutien concret aux pays en développement, notamment en matière d’APD, dont le niveau de 0,7% du PNB des pays riches devrait absolument être respecté.  Nous pensons aussi qu’en matière commerciale, il faut faire justice aux pays en développement en mettant totalement en oeuvre les termes commerciaux du Cycle d’Uruguay, et notamment en ouvrant les marchés du Nord aux textiles, aux produits agricoles et aux autres productions des pays du Sud où ces pays ont des avantages comparatifs indéniables.  Nous pensons aussi qu’une solution urgente devrait être apportée à la question de la dette, y compris celle des pays à revenu moyen.  C’est à cette condition que l’on pourra efficacement lutter contre la pauvreté.


Mme MARITZA CAMPOS (Venezuela) a souligné que l’élimination de la pauvreté est la question la plus difficile qui se pose à l’humanité, comme l’a reconnu le Sommet du Millénaire.  Stigmatisant la lenteur des progrès en la matière, elle a estimé que dans le processus de mondialisation, il est important de tenir compte des déséquilibres qui existent entre les pays riches et les pays pauvres.  Il nous faut tous ensemble de façon solidaire rechercher les solutions les plus efficaces à ces problèmes, a dit la représentante en jugeant urgent, dans ce cadre, de surmonter les obstacles à la mobilisation des ressources pour financer le développement durable.  On ne peut alléger la pauvreté sans trouver une solution définitive aux problèmes de l’endettement, de la croissance économique, du manque d’accès aux marchés ou encore de l’APD. 


La représentante a déclaré qu’il serait utile d’entreprendre des études sur les effets des politiques et programmes nationaux et internationaux sur l’élimination de la pauvreté.  Il nous faut tous participer aux grands efforts destinés à réaliser les mesures et les objectifs adoptés par les Nations Unies.  Par tous, elle a dit entendre, les Etats, les organisations financières internationales, le système des Nations Unies, les ONG et la société civile.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que la Norvège est d’accord que des objectifs clairs de réduction de la pauvreté doivent être inscrits dans les stratégies nationales de développement.  Nous sommes aussi d’accord que l’accès aux marchés en faveur des tous les produits d’importance pour le développement économique des pays du Sud devrait être amélioré, et notre pays a décidé à cet égard, d’éliminer tous tarifs et quotas douaniers qui étaient imposés aux produits des PMA, à l’exception des armes.  Nous sommes cependant troublés par l’atmosphère qui règne dans certains pays en développement.  Les investisseurs étrangers s’étonnent en effet du niveau de fuite de capitaux en provenance de certains pays du Sud, dont les ressortissants fortunés investissent beaucoup plus à l’étranger que dans leurs propres pays.  Nous savons que d’autres problèmes se posent au financement du développement, dont nous sommes prêts à discuter lors de la tenue de la Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu l’an prochain au Mexique.  Concernant l’APD, la Norvège lui verse en ce moment 0,9% de son PNB, et notre gouvernement a l’intention de porter cette somme à 1%

du PNB.


L’Archevêque RENATO R. MARTINO, Observateur permanent du Saint-Siège, a d’abord rendu hommage au Secrétaire général et aux Nations Unies pour avoir reçu le Prix Nobel de la paix.  A propos de la question de l’élimination de la pauvreté, il a réitéré l’attachement du Saint-Siège au principe selon lequel “l’être humain est au centre des efforts en faveur du développement durable”.  Il s’est félicité que devant les chiffres décourageants en la matière, le monde assiste à des tentatives répétées de trouver des réponses et des solutions. Heureusement, a-t-il insisté, plutôt que de se résigner, les gouvernements continuent de dialoguer en espérant trouver une solution réelle et durable à la question de la pauvreté.  Il faut, a poursuivi Mgr. Martino, changer la compréhension des principes du développement.  En effet, parler de développement économique, de développement social et de protection de l’environnement ne semble plus suffire étant donné la pandémie du VIH/sida et d’autres maladies, les conflits armés, le nombre croissant de réfugiés et de personnes déplacées et l’incapacité de combler les fossés dans la fourniture des services sociaux de base. 


La recherche de réponses et de solutions ne sera pas chose aisée mais tant que les gouvernements et les peuples sont prêts à discuter et à chercher ensemble des moyens réels et durables d’éliminer la pauvreté, le Saint-Siège soutiendra leurs efforts, participera au débat et appuiera leurs résultats, a conclu

Mgr. Martino.


M. ABDELLAH BENMELLOUK (Maroc) a déclaré que soucieux d’aider les pays africains à dégager plus de ressources pour financer leurs programmes de développement et lutter contre la pauvreté, le Maroc a annoncé, lors du Sommet Afrique-Europe tenu au Caire en avril dernier, l’annulation de la dette des pays pauvres d’Afrique et a décidé de garantir un accès libre aux produits importés de ces pays.  La lutte contre la pauvreté est au centre des priorités du Gouvernement du Maroc qui utilise tous les moyens pour aider les populations défavorisées à travers des programmes ciblés, aussi bien en milieu urbain que rural.  Ainsi une Agence de développement social a été créée, et a pour mission de lutter contre la pauvreté en milieu urbain et rural.


Bien que la responsabilité première de la lutte contre la pauvreté incombe aux gouvernements nationaux, l’appui de la communauté internationale et la réalisation d’un environnement international propice pour le développement peuvent jouer un rôle crucial pour la réussite des stratégies nationales.  Dans ce contexte, le Maroc appuie fortement les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général appelant la communauté internationale à venir en aide aux pays en développement dans leurs efforts pour vaincre ce fléau.   Nous appuyons également la création d’un fonds mondial de solidarité pour lutter contre la pauvreté.  La création de ce fonds pourrait contribuer à l’effort de la communauté internationale et compléter le rôle et les activités entreprises par les mécanismes bilatéraux, multilatéraux et internationaux existants.  Nous estimons qu’il est essentiel de donner naissance à ce projet et de consacrer les principes de la solidarité et du partage des responsabilités dans la gestion des problèmes mondiaux, tels que consacrés dans la Déclaration du millénaire.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil), faisant part des succès enregistrés par son pays dans la lutte contre la pauvreté, a néanmoins indiqué que le véritable succès des politiques nationales dépend d’un environnement international favorable au développement.  Elle a donc insisté sur l’impact du ralentissement économique des pays développés sur la capacité des pays en développement de réaliser leurs objectifs de développement.  La représentante a donc mis l’accent sur l’importance de la coopération internationale.  A cet égard, elle a souligné la place centrale du système commercial international en plaidant, à son tour, pour l’amélioration de l’accès aux marchés des produits agricoles et manufacturés des pays en développement et l’élimination des subventions à l’exportation et des barrières tarifaires opposées aux produits pour lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif.

Les risques d’instabilité du système financier international sont un autre sujet de préoccupation, a poursuivi la représentante en souhaitant la mise en place d’un nouveau système auquel les pays en développement participeraient sur un pied d’égalité.  Elle a conclu en appuyant l’idée du Secrétaire général de lancer une campagne mondiale pour l’élimination de la pauvreté, dans le cadre de la Déclaration du Millénaire et de la Première Décennie des Nations Unies.  Elle a aussi appuyé la création d’un fonds mondial de solidarité financé par les contributions volontaires des Etats Membres, des organisations internationales, du secteur privé, des différentes institutions et fondations et des particuliers.  Elle a jugé important que les modalités de gestion de ce Fonds soient discutées au plus tard à la prochaine session de l’Assemblée générale.


M. BOB F. JALANGO (Kenya) a déclaré que le Kenya note que malgré les efforts déployés dans la lutte contre la pauvreté, la situation des pauvres dans les pays d’Afrique empire.  C’est en Afrique que l’on trouve les cas les plus extrêmes de pauvreté, a fait remarquer le représentant en évoquant le problème de la pandémie du VIH/sida, qui est venu aggraver l’état de pauvreté de certains pays africains.  Il serait vain d’espérer sortir de la pauvreté et d’atteindre l’objectif de réduire de moitié le nombre de pauvres si les conditions économiques ne s’améliorent pas, a estimé le représentant.  S’il n’y a pas de progrès dans les domaines de la santé et de l’éducation, il est certain que l’écart entre l’Afrique et les autres régions du monde s’agrandira.  Le continent dispose de ressources naturelles qui pourraient lui permettre de faire face à ses besoins, mais il faudrait qu’il en ait le contrôle et les moyens de mise en valeur et de commercialisation juste au niveau mondial. 


Nous sommes d’accord que les efforts de lutte contre la pauvreté, et de développement, doivent d’abord venir des pays eux-mêmes, mais il serait illusoire de croire que la plupart des pays en développement peuvent assainir leur cadre économique si le poids de la dette qui les accable n’est pas allégé.  En matière de mobilisation de ressources, le Kenya et les autres pays africains demandent seulement que les conditions du commerce mondial soient plus justes et plus équitables.  L’accès aux marchés devrait leur être facilité et l’application intégrale des accords du Cycle d’Uruguay faciliterait leur intégration au commerce mondial et leur donnerait les moyens de mobiliser les ressources dont ils ont besoin pour mettre fin à leur état de pauvreté.


M. EMMANUEL OLOBO BWOMONO (Ouganda) a fait part des efforts déployés par son pays dans la lutte contre la pauvreté, dans le cadre du Plan d’action national.  Il a appelé la communauté internationale à s’associer à ces efforts en rappelant les engagements pris lors des conférences internationales des Nations Unies.  Il a jugé regrettable que la réalisation de l’objectif visant à réduire de moitié absolue d’ici 2015 soit maintenant compromise.  Il a donc appelé à la création d’un environnement favorable, notamment pour ce qui est l’accès aux marchés, qui aurait un impact direct sur la vie quotidienne des peuples.


M. DUMASANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a estimé que la situation actuelle exige des efforts renouvelés, à la fois aux niveaux national et international, pour relever “le défi moral” d’éliminer les pires formes de la pauvreté et du sous-développement.  Rappelant la détermination des dirigeants africains en la matière comme l’atteste l’adoption par l’OUA de la Nouvelle Initiative africaine (NIA), le représentant a souligné l’impact qu’auront les résultats des prochaines conférences et réunions internationales sur la lutte contre la pauvreté.  Il a donc jugé essentiel de renforcer la coopération entre tous les acteurs nationaux et internationaux pour s’assurer que ces rencontres aboutissent à des solutions concrètes en faveur des populations pauvres et apportent la contribution souhaitée à la réalisation des objectifs internationaux de développement.  Il a cité dans ce cadre, le nouveau cycle de négociations de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Conférence internationale sur le financement du développement, le Sommet mondial de l’alimentation et le Sommet mondial sur le développement durable.


Parlant des efforts nationaux, il a dit la détermination de l’Afrique du Sud de lutter résolument contre les maladies, l’analphabétisme, la pauvreté, les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement.  En la matière, il a jugé essentielle la mise en place d’une coopération entre secteur public et secteur privé dans laquelle tous les acteurs concernés participent aux processus de prise de décisions.  Il a également dit attacher une grande importance à la coopération avec les autres pays et les acteurs régionaux, interrégionaux et internationaux ainsi qu’avec les fonds et les programmes des Nations Unies.  Rappelant que cette position est le fondement même de la Nouvelle Initiative africaine (NIA), le représentant a conclu en appuyant l’idée de créer un Fonds mondial de solidarité pour l’élimination de la pauvreté.


Mme O. ENKHTSETESG (Mongolie)a déclaré qu’au cours des 30 dernières années, le nombre de PMA avait presque doublé alors que depuis 1980 leur part dans le commerce mondial avait diminué de 40%.  Dans le même temps, l’APD, qui était un apport indispensable aux efforts de développement des pays les plus pauvres, a diminué de manière alarmante.  En vue de surmonter la “lassitude des donateurs”, a dit la représentante, et de promouvoir un soutien politique en faveur de l’APD, il est essentiel que l’assistance économique extérieure soit capable de susciter la croissance domestique et un développement soutenu et soit mis au service de la réduction, dans le long terme, de la dépendance en aidant à mettre en place un cadre pouvant attirer plus d’IED.  La Conférence internationale sur le financement du développement fournira, nous l’espérons un cadre de discussion de la relance de l’APD, et donnera aux délégations l’occasion de débattre du renforcement de la cohérence et de la consistance des actions de soutien à la lutte contre la pauvreté.  La Mongolie attend de cette Conférence qu’elle mette l’accent sur le renouvellement des efforts de coopération et des mécanismes multilatéraux en cette période de mondialisation.


Les pays enclavés sans littoral sont parmi les nations les plus vulnérables.  Ils dépendent énormément de secteurs dont l’activité est basée sur l’exportation.  Il est donc important que les intérêts et les besoins essentiels de ces pays soient pris en compte et fassent l’objet de mesures spéciales dans les régimes de commerce multilatéraux.  Il est aussi important que la coopération entre ces pays et les pays de transit soit améliorée en vue de faciliter les transports de transit.  La Mongolie soutient la création d’un fonds mondial de solidarité pour la lutte contre la pauvreté, dont les ressources et le potentiel pourraient être mis au service de la lutte contre la pauvreté.


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