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AG/EF/351

MISE EN GARDE, A LA DEUXIEME COMMISSION, CONTRE UNE MARGINALISATION ACCRUE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DEVANT LE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE MONDIALE

02/10/01
Communiqué de presse
AG/EF/351


Deuxième Commission

6e séance – après-midi


MISE EN GARDE, A LA DEUXIEME COMMISSION, CONTRE UNE MARGINALISATION ACCRUE DES PAYS EN DEVELOPPEMENT DEVANT LE RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE MONDIALE


La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi cet après-midi son débat général.  Ouvrant les débats de la Commission, la délégation de Singapour a estimé que le monde n’avait pas encore pris toute la mesure de la chaîne d’évènements enclenchée par les attentats du 11 septembre, qui vient s’ajouter au ralentissement économique et commercial que le monde connaissait depuis quelques mois.  Prenant plus tard la parole, le représentant du Nigéria a estimé que tout ralentissement de l’économie mondiale à l’heure actuelle ne pouvait qu’accentuer la marginalisation dont sont déjà victimes les pays en développement et notamment ceux d’Afrique, dans le processus de mondialisation.


Renforçant cette perception, la représentante de Singapour a prévenu que bien que tous les pays soient de plus en plus menacés par les effets qu’entraînent les interdépendances dues aux mécanismes de la mondialisation, les pays en développement seront les plus affectés par la récession qui pointe à l’horizon, du fait de la faiblesse de leurs moyens et de leurs capacités de réaction.  Prévoyant les tentations protectionnistes auxquelles pourraient succomber certains Etats, la représentante a estimé que seules plus d’ouverture économique et de rétablissement d’échanges internationaux pouvait tirer l’économie de la tendance négative actuelle.  Citant des faits et des statistiques internationales, elle a ensuite fait remarquer qu’en matière de financements, 81% des investissements étrangers directs (IED) en provenance de la première économie mondiale, les Etats-Unis, sont allés en l’an 2000 vers des pays à haut revenu, alors que 18% de ces investissements allaient vers des pays à revenu moyen et seulement 1% aux pays à faible revenu.  Ces figures illustrent clairement les inégalités qui existent dans la répartition des bénéfices de la mondialisation.  Le défi que doivent relever les pays marginalisés est celui de trouver les moyens qui leur permettraient d’augmenter la part des IED et des bénéfices de la mondialisation qu’ils reçoivent.


Liant la question de la répartition des flux d’IED à celle des asymétries du système multilatéral  de commerce international, la représentante a estimé qu’un commerce libre véritable pourrait être la meilleure solution à la pauvreté croissante qui affecte de nombreuses régions du monde.   Sur cette question, le représentant du Nigéria a demandé aux pays développés de mettre fin aux barrières douanières et artificielles “discriminatoires” qu’ils imposent aux exportations des pays en développement, et notamment africains et insulaires, sur leurs marchés.  Si des conditions équitables lui étaient accordées,  a estimé le représentant, l’Afrique pourrait tirer de ses activités commerciales les


ressources dont elle a besoin pour financer son développement.  D’autre part, a-t-il dit, la complémentarité et l’interdépendance des économies devraient amener les pays créditeurs à trouver des solutions rapides au problème de la dette.  Le Nigéria pense, à cet égard, que l’annulation pure et simple de la dette extérieure des pays les plus pauvres et de ceux à revenu intermédiaire, serait une mesure appropriée.


Outre les délégations citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Malaisie, Arménie, Syrie, Cambodge, Mozambique, Paraguay, Guatemala, Bhoutan et Kazakhstan ainsi que la représentante de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).


La Commission poursuivra son débat général demain mercredi 3 octobre à partir de 10 heures.


Débat général


Mme TAN YEE WOAN (Singapour) a estimé que le monde n’avait pas encore pris toute la mesure de la chaîne d’évènements  enclenchée par les attentats du 11 septembre.  Ces attaques se sont produites au moment où l’économie internationale connaissait déjà un certain ralentissement.  On ne sait pas si les contre-mesures initiées par les principales économies du monde pourront suffire à stabiliser une situation qui demeure très préoccupante.  Cinq jours avant les attentats, le Secrétaire général des Nations Unies disait déjà que  dans un monde de plus en plus interdépendant, aucune mesure se limitant au plan national ne permet de répondre aux questions critiques qui se posent au système économique mondial.  Cependant, bien que tous les pays  souffrent des effets négatifs de la mondialisation, les pays en développement sont les plus affectés parce que leurs capacités de réaction sont plus faibles que celles des pays riches.  Face à un ralentissement généralisé, la tentation est grande pour certains pays de s’enfermer dans une attitude protectionniste.  Mais nous doutons que ce soit la voie à suivre.  En l’an 2000, rapporte le journal “The Economist”, 81% des IED en provenance des Etats-Unis sont allés vers des pays à haut revenu, alors que 18% de ces investissements allaient vers des pays à revenu moyen et seulement 1% aux pays à faible revenu.  Le défi que doivent relever ces derniers est celui de trouver les moyens qui leur permettraient d’augmenter la part des IED et des bénéfices de la mondialisation qu’ils reçoivent.


Singapour pense que le libre commerce est la solution à la pauvreté croissante.  Une étude menée par MM. Jeffrey Sachs et Andrew Warner, tous deux professeurs à Harvard, a montré qu’au moment où les économies les plus ouvertes connaissaient une croissance de 4,5% par an au cours des années 1970 et 1980, les pays qui avaient choisi des politiques moins libérales ne connaissaient pour leur part qu’une croissance de l’ordre de 0,7%.  En adoptant par exemple des politiques favorables à son inclusion dans l’économie globale, le produit par habitant de la Chine a augmenté pour atteindre le 1/6ème de celui que connaissait la population des Etats-Unis, atteignant 3 700 dollars contre 23 000 dollars en 1995, alors que la Chine avait un revenu par tête d’habitant de 850 dollars en 1975, au moment où celui des Etats-Unis était de 16 000 dollars.  Le commerce permet donc aux pays d’accélérer leur croissance, d’importer les équipements dont ils ont besoin et d’acquérir les outils indispensables à  une croissance de longue durée.  A cet égard, Singapour soutient les initiatives bilatérales d’échanges comme celles qui ont été signées au niveau de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ANASE), du  NAFTA nord-américain, de l’Union européenne, et dans le cadre du programme “Tout sauf les armes” mis en place par les pays européens au profit des PMA.  Il est critique que la réunion de l’OMC qui se tiendra à Doha renforce la libéralisation du commerce.  Ce cycle de négociations doit se faire au bénéfice du développement et doit faire profiter les pays en développement des avantages comparatifs qu’ils ont dans des secteurs clefs comme l’agriculture, les textiles et le sucre.


M. HASMY AGAM (Malaisie) a estimé que la crise financière qui a secoué l’Asie en 1997 a montré que la mondialisation n’est pas la panacée que certains voulaient présenter comme telle.  Il est également clair, a dit le représentant, que la mondialisation a des conséquences néfastes et que son corollaire, la libéralisation, doit être gérée de manière à ne pas interrompre les cycles commerciaux et économiques des pays en développement.  Il est, par ailleurs, tout aussi clair, a-t-il poursuivi, que la crise financière en Asie était une conséquence directe des déficiences du système financier international qui, à bien des égards, s’est révélé défavorable aux pays en développement.  Le système doit être adapté ou corrigé, a insisté le représentant, afin de protéger les économies faibles des attaques faites au nom de l’ouverture et de la mondialisation.  La Malaisie, une économie ouverte, avec un volume commercial deux fois supérieur à la taille de son économie, a besoin d’un régime de taux de change stable et efficace pour faciliter le commerce et l’investissement, à l’échelle internationale.  Malgré sa sortie réussie de la crise financière, la Malaisie sait que dans un monde où les marchés financiers sont hautement intégrés, le risque de contagion et l’éventualité des chocs financiers sont des réalités qu’elle ne peut écarter.  La vigilance est donc de mise.


Poursuivant, le représentant a estimé que le système économique mondial ne fournit pas l’appui nécessaire aux pays qui ont besoin d’un financement pour leur développement en mettant l’accent sur le fossé et les contradictions entre la rhétorique du développement et la réalité de la coopération au développement.  Si “le commerce et pas l’aide” est un slogan valable, il faut bien avouer que pour les pays pauvres, il ne s’agit pas encore d’une option réaliste.  Beaucoup d’entre eux, a dit le représentant, continuent à subir le fardeau de la dette extérieure et de son service.  Il s’est donc, dans ce contexte, félicité de la convocation de la Conférence internationale sur le financement du développement qui, a-t-il espéré, mettra à l’ordre du jour l’importance d’un esprit de partenariat véritable entre le Nord et le Sud et de la place de l’être humain comme centre du développement durable.  La Conférence doit donc renforcer la coopération internationale aux fins du développement en examinant les questions internationales et systémiques, y compris l’architecture financière internationale, et ce, d’une manière holistique et dans le contexte de la mondialisation.


S’agissant du commerce, le représentant a déclaré que les pays en développement continuent de se heurter à diverses barrières tarifaires et non tarifaires, comme le montrent les marchés de l’agriculture et du textile.  L’euphorie qui a suivi la conclusion du Cycle d’Uruguay en 1995 a fini par être remplacée par les difficultés qu’ont les pays en développement de remplir leurs obligations et de faire valoir leurs droits découlant des accords issus de ce Cycle.  Comme chacun le sait, a estimé le représentant, la plupart de ces difficultés sont dues aux asymétries structurelles de ces accords dans les domaines des subsides, des mesures liées à l’investissement, de l’agriculture et des droits de propriété intellectuelle liée au commerce.  Partant, il a estimé que la réunion ministérielle de l’OMC doit accorder la priorité aux questions agricoles et relatives aux services.  Les questions polémiques devraient être évitées, a-t-il souhaité en soulignant l’existence d’un véritable fossé entre la compréhension des domaines complexes de l’investissement, de la concurrence, de l’environnement et du rôle du gouvernement, d’une part, et la capacité technique, financière et la volonté des pays en développement à négocier sur chacune de ces questions, d’autre part.  Il est essentiel de mesurer l’importance pour les pays en développement de comprendre les implications des questions multisectorielles sur leur gouvernement, leurs milieux des affaires et leurs sociétés.  Partant, l’ordre du jour des futures négociations ne devrait pas pécher par trop d’ambition et prendre en compte ces réalités.


Etant donné que la majorité des membres de l’OMC est constituée de pays en développement, ces derniers s’attendent naturellement à ce que les règles de la concurrence de l’OMC continuent de leur bénéficier, à eux, la majorité.  Partant, a encore dit le représentant, il est impératif que les questions liées aux déséquilibres et aux asymétries des accords du Cycle d’Uruguay et à la pleine mise en oeuvre des obligations existantes et des dispositions relatives au traitement spécial et différencié soient examinées de manière efficace.  Le représentant a enfin souligné l’importance des enjeux du Sommet mondial sur le développement durable en appelant au respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.  Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de financer la mise en oeuvre des recommandations de Rio, par des ressources nouvelles et additionnelles en regrettant que beaucoup d’idées novatrices aient été sacrifiées sur l’autel de la realpolitik.


M. MOVSES ABELIAN (Arménie) a déclaré que les pays enclavés sans littoral ont un besoin particulier d’exploiter les opportunités qui résultent du processus de mondialisation.  L’accélération de l’intégration aux initiatives européennes et régionales renforce la détermination de l’Arménie à adhérer aux mécanismes de l’économie mondiale et à l’interdépendance née de la mondialisation.  Malgré certaines tentatives visant à l’exclure des grands projets énergétiques est-ouest  et des corridors commerciaux qui se mettent en place dans la région du Caucase, l’Arménie est confiante en son intégration dans un système régional de coopération, de stabilité et de sécurité à la formation duquel nous sommes prêts à pleinement prendre part.  Nous sommes confiants que le Caucase du Sud connaîtra une stabilité et une paix durables, ces valeurs se basant sur des valeurs partagées.  Nous considérons la coopération régionale comme une condition préliminaire pour la paix et la stabilité régionale et sommes prêts à tendre la main à tous nos voisins et à tous les pays de notre région.  Le développement durable ne peut s’appuyer que sur la stabilité, politique et la création d’un environnement favorable à l’investissement.  Il est critique à cet égard que les pays en transition abandonnent leurs vieilles méthodes de gestion des affaires publiques pour adopter de nouvelles formes d’organisation et de gestion sociale.  Notre admission à l’OMC signifiera une entrée dans un système commercial ouvert qui nous mettra en contact avec plus de cent pays de manière transparente.


M. HUSSEIN SABBAGH (Syrie) a estimé que l’économie mondiale traverse une phase extrêmement difficile avec des manifestations inquiétantes de récession dont les pays en développement seront les premières victimes.  Pour le représentant, le problème le plus grave est celui de la dette, y compris pour les pays à revenu intermédiaire, et ce, malgré les initiatives existantes comme l’Initiative HIPC.  Ces pays, a poursuivi le représentant, se heurtent aussi au déclin de l’APD qui demeure une source importance de développement.  Parmi les problèmes urgents, il a aussi cité le manque d’accès aux marchés des pays développés en dénonçant les politiques agricoles et les autres barrières tarifaires et non tarifaires.  Il est donc urgent, a dit le représentant, de réformer le système commercial et économique international et d’adopter une approche plus approfondie pour trouver une solution aux problèmes de la dette extérieure.  Il faut, a-t-il ajouté, insister sur la nécessité de ne pas lier les initiatives en matière de dette et l’APD. 


Venant aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies, il a estimé que l’examen de la question doit être l’occasion d’examiner la meilleure manière dont l’ONU peut aider à la mise en oeuvre de la Nouvelle Initiative africaine (NIA).  Il a donc plaidé pour un appui technique et financier à la NIA grâce un partenariat renforcé.  Le représentant a poursuivi en soulignant la nécessité de déployer des efforts internationaux pour créer des partenariats sincères afin que la mondialisation réponde aux exigences de justice sociale.  Soulignant l’importance de la Conférence sur le financement du développement, il a souligné l’obligation des Etats Membres de traduire en réalité les promesses de l’Assemblée du Millénaire.  Un succès en la matière serait une étape importante pour parvenir aux objectifs de la Déclaration du Millénaire.


En ce concerne le développement durable, il a réitéré le principe de responsabilité commune mais différenciée et plaidé pour une assistance aux pays en développement ainsi que pour le transfert de technologies à des conditions préférentielles.  Le Sommet mondial du développement durable, a-t-il conclu, doit ouvrir la voie à l’adoption de mesures spécifiques à cet égard.


M. SUN SUON (Cambodge) a déclaré que la réussite des efforts que les pays déploient en faveur du développement dépendra de la bonne mobilisation des ressources et de la promotion de la coopération et de l’assistance au développement entre pays développés et pays en développement qui ont besoin de soutien pour faire face aux défis qui se posent à eux.  La baisse de l’Aide publique au développement (APD), a estimé le représentant, est une menace au développement des pays les moins nantis.   La dette extérieure demeure quant à elle un obstacle majeur à tous les efforts qu’ils déploient.  Les pays en développement ont besoin que les pays riches leur assurent de meilleurs débouchés commerciaux, un transfert et un accès garanti aux technologies, et une augmentation des IED, ces éléments étant tous vitaux pour leur croissance, si on veut leur donner une chance de réduire de moitié le niveau de la pauvreté qui affecte leurs populations d’ici à l’an 2015.


Le Cambodge attend de la Conférence internationale pour le financement du développement, qui aura lieu au Mexique en 2002, qu’elle permette de trouver des réponses aux difficultés que rencontrent les pays en développement, et notamment les PMA, en matière de financement du développement. Nous espérons que toutes les parties prenantes, dont les institutions  de Bretton Woods, la CNUCED, le secteur privé, le monde des affaires, les Etats et le système des Nations Unies, participeront activement à la fois au processus préparatoire et à la Conférence elle-même.  Faisant partie des PMA, le Cambodge est profondément consterné par la dégradation des conditions économiques de ce groupe de pays. Nous espérons qu’une attention particulière sera prêtée aux questions qui les concernent, et que le programme d’action adopté en leur faveur lors de la Conférence de Bruxelles sera mis en oeuvre.


M. CARLOS DOS SANTOS (Mozambique) a estimé que la mondialisation peut être gérée de manière à satisfaire les besoins de l’ensemble de l’humanité pour autant que la volonté politique existe, celle d’encourager une mondialisation du développement, processus qui requiert le transfert des technologies et des connaissances, l’augmentation de l’APD et de l’IED, la facilitation de l’accès aux marchés et la reconnaissance de l’ONU comme le centre des efforts mondiaux de développement.  Le dialogue politique, le consensus, le partenariat et la coopération, a ajouté le représentant, doivent être recherchés activement.  Dans ce contexte, il a estimé que la Conférence internationale sur le financement du développement doit viser à rechercher des solutions à la baisse de l’APD et de l’IED, à délier l’aide au développement, à réformer l’architecture financière internationale et à fournir une solution durable à la crise de la dette par un allègement de la dette profond et rapide, y compris l’annulation totale de la dette des PMA.


La réunion ministérielle de l’OMC doit, selon le représentant, entraîner la mise en place d’un système commercial prévisible, transparent, non discriminatoire et équitable qui ne renforce pas seulement la libéralisation du commerce mais assure, par-dessus tout, des bénéfices aux pays en développement.  Le défi est d’assurer une pleine mise en oeuvre des accords existants en accordant un traitement préférentiel aux pays les plus pauvres.  Il faut donc résister à la tentation d’engager de nouvelles négociations, en particulier sur des domaines qui ne sont pas liés au commerce ou qui ne sont pas nécessaires à la correction des déséquilibres actuels défavorables aux pays en développement.


Le Sommet mondial sur le développement durable doit, a poursuivi le représentant, rechercher l’instauration d’un équilibre entre la protection de l’environnement et le développement socio-économique tout en plaçant la lutte contre la pauvreté au centre des préoccupations et tout en réitérant le principe de la responsabilité commune mais différenciée.  En ce qui concerne les activités opérationnelles des Nations Unies, la lutte contre la pauvreté doit en rester le principal objectif.  Aucun projet de développement, a insisté le représentant, ne peut réussir s’il ne capture pas l’essence des problèmes existants et ne permet pas l’implication active des communautés locales, y compris dans la définition et la mise en oeuvre dudit projet. 


L’aspect le plus important de l’exercice est d’assurer que les communautés locales prennent en charge leur destin et leur développement.  C’est là l’approche de la Nouvelle Initiative africaine (NIA) et la manière dont les Africains ont choisi de se sortir de la pauvreté, de la misère et du sous-développement.  La volonté politique, la direction, l’appropriation et la détermination.  Ce qu’il faut maintenant, c’est l’appui de la communauté internationale, a conclu le représentant.


M. LOIZAGA (Paraguay) a souscrit à la déclaration faite par l’Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Le monde, a dit le représentant, doit faire face de manière concertée et énergique au terrorisme et aux conséquences des attentats qui ont été perpétrés contre les Etats-Unis et dont les conséquences vont affecter l’économie mondiale.  La Commission ne doit pas perdre de vue les objectifs de la Déclaration du Millénaire, a dit le représentant, en estimant que la Conférence de Monterrey devait être le cadre privilégié où seront débattues les questions qui se posent à la mobilisation des ressources en faveur du développement.  Tout doit être fait pour que cette rencontre soit couronnée de succès, et le Paraguay attend de participer à la finalisation de la préparation de la Conférence. Les Etats Membres, a-t-il estimé, devront aussi réaffirmer leur engagement en faveur du développement durable lors des préparatifs et de la tenue du Sommet du développement durable prévu à Johannesburg en Afrique du Sud.  Le Sommet, a rappelé le représentant, ne doit cependant pas avoir pour mandat de renégocier les termes de Rio; il doit plutôt discuter des conditions de la mise en oeuvre totale des principes agréés à Rio.  Le Paraguay est d‘accord avec le Secrétaire général, quand il dit qu’il faut accélérer la croissance des pays en développement pour faire reculer la pauvreté.  Cependant, nous tenons à dire que parmi les pays en développement il faut reconnaître que certains sont plus vulnérables que d’autres et par conséquent plus d’attention et plus de soutien.  Il est donc impératif que les pays développés ouvrent leurs marchés aux pays les plus pauvres et suppriment notamment les subventions agricoles qu’ils accordent à leurs producteurs et qui portent préjudice aux agriculteurs des pays pauvres.


M. JOSE ALBERTO BRIZ-GUTIERREZ (Guatemala) a estimé les Nations Unies ont un rôle important à jouer pour encourager le développement, aussi bien dans l’analyse que dans les activités opérationnelles.  Aujourd’hui plus que jamais, a-t-il encore estimé, il faut redoubler d’efforts en matière économique et sociale, en particulier au regard du ralentissement de l’économie américaine, du blocage de l’économie japonaise et des fluctuations de l’économie européenne.  De plus, malgré la chute des taux d’intérêt, l’accès aux crédits et à l’IED reste limité. A cela, il faut ajouter les effets imprévisibles des évènements du 11 septembre qui frappent déjà les économies du tourisme.  Il y a six mois, la CEPAL prévoyait pour l’Amérique latine et les Caraïbes, une croissance de l’ordre de 3,5 en 2001.  Ce chiffre est passé à 3%, puis à 2 % et enfin à 1% pour la semaine prochaine.    


Ayant dressé ce tableau, le représentant a estimé qu’aujourd’hui le grand défi est de faire en sorte que, dans un contexte de croissance nul, à la baisse ou négative, la mondialisation, ne soit pas perçue comme un obstacle au développement.  Il faut discuter avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC, a dit le représentant en qualifiant de rendez-vous importants la réunion de l’OMC, la Conférence sur le financement du développement et le Sommet mondial pour le développement durable.  En conclusion, le représentant a réaffirmé sa conviction que les Nations Unies ont un rôle important à jouer pour encourager le développement et la Deuxième Commission est particulièrement déterminante en la matière.  Il s’est également dit préoccupé par le rôle décroissant des institutions des Nations Unies dans le développement, en particulier par le déclin des ressources du PNUD.


M. DAW PENJO (Bhoutan) a fait remarquer que le programme d’action en faveur des PMA adopté à Bruxelles est une bonne base d’aide à ces pays.  Les résultats de Bruxelles devraient être mis en oeuvre dans le même esprit que celle qui a abouti à leur adoption, a-t-il souhaité.  La mobilisation des ressources financières, la dette extérieure et les difficultés commerciales sont les trois questions qui doivent être urgemment résolues, a estimé le représentant qui s’est ensuite félicité de la création prochaine d’un poste de Haut représentant spécial du Secrétaire général pour les questions affectant les PMA.  Les pays les moins avancés, a-t-il dit, attendent beaucoup de la Conférence de Monterrey, qui devrait prêter attention aux problèmes de base qui sont les leurs, et qui ont trait au logement, aux infrastructures, à l’éducation et à la santé.  Le Bhoutan attache d’autre part beaucoup d’importance au Sommet de Johannesburg, le développement durable étant une problématique essentielle pour les PMA et notamment ceux qui sont affectés par les changements climatiques.


Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan) a dit attacher une grande importance au renforcement des cadres normatifs et organisationnels pour assurer un certain degré de stabilité et de prévisibilité à l’économie mondiale.  Dans ce contexte, elle a souligné l’importance de la Conférence internationale sur le financement du développement qui pourrait, par exemple, trouver les solutions nécessaires au déclin de l’APD.  La représentante a également dit sa satisfaction devant les efforts des Nations Unies pour promouvoir l’intégration des économies en transition dans l’économie mondiale.  Notre pays, a-t-elle déclaré, compte sur la coopération continue de l’ONU dans les domaines des services consultatifs et de l’assistance technique.  Elle a aussi salué l’appui qu’apporte l’Organisation au renforcement de la coopération économique dans la région d’Asie centrale.  Les pays de la région, a-t-elle affirmé, reconnaissent l’importance qu’il y a à éliminer les obstacles à la liberté de circulation des biens et services tout comme ils voient la nécessité de palier la faiblesse des infrastructures de transport, de télécommunications et autres qui limitent le développement des marchés régionaux et du commerce interrégional.  Dans ce contexte, la représentante a indiqué que les Commissions économiques pour l’Europe et l’Asie ont mis en place un programme spécial pour les économies d’Asie centrale. 


Toujours à propos de la question commerciale, la représentante a souhaité que l’OMC soit réformée pour que les relations commerciales soient véritablement libéralisées et démocratisées.  Un pays sans littoral comme le Kazakhstan, ainsi que les autres pays de la région, doit avoir de multiples accès aux marchés.  Il est important, a insisté la représentante, de continuer à améliorer les programmes liés au système de transit en Asie centrale.  Dans ce contexte, le Kazakhstan réitère l’importance de la coopération entre pays sans littoral, pays de transit et pays donateurs dans l’amélioration et le développement des infrastructures du transport de transit.


M. ETANOMARE OSIO (Nigéria) a estimé que tout ralentissement de l’économie mondiale aggrave la marginalisation des pays en développement et les exclut un peu plus des bénéfices de la mondialisation.  C’est pourquoi, a déclaré le représentant, il faut rendre le système commercial multilatéral plus ouvert, plus équitable et plus transparent, pour le rendre plus sensible aux besoins des pays en développement.  Les pays riches doivent démanteler les barrières douanières, sanitaires et phytosanitaires qu’ils posent aux exportations des pays du Sud, notamment dans les secteurs du textile, de l’agriculture et de la confection, dans lesquels ces pays et surtout les Etats africains et les petits Etats insulaires, bénéficient d’avantages comparatifs.   Les ressources que pourraient générer ces échanges pourraient largement financer le développement de ces pays, et le Nigéria espère que l’OMC se penchera le mois prochain sur les distorsions artificielles qui ont porté préjudice aux pays pauvres.


En ce qui concerne l’Afrique, de nouvelles mesures visant l’instauration de l’équité au niveau international pourraient permettre au continent de développer des capacités et un cadre d’accueil plus attractif pour les IED, qui jusqu’à maintenant ont trop ignoré le continent.  Nous ne pouvons nier l’importance des investissements privés, et nous invitons le secteur privé à occuper la place qui lui revient lors de la tenue de la prochaine Conférence sur le financement du développement.  Nous appelons d’autre part la communauté internationale à prêter plus d’attention à la question de la dette.  Nous pensons que celle-ci pourrait être simplement annulée aussi bien pour les pays les plus pauvres que pour ceux qui sont classés à revenu moyen.  L’interdépendance actuelle entre toutes les économies mondiales serait mieux servie si la prospérité devenait mutuelle et était promue sur la base d’une coopération sans discrimination.


Mme FLORENCE A. CHENOWETH, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a annoncé la parution prochaine de l’état de l’alimentation et de l’agriculture dans le monde qui traite notamment des deux questions que sont l’avenir de l’environnement commercial des produits agricoles et le coût de la famine.  Elle a expliqué que la réduction annuelle des personnes mal nourries dans le monde a été bien en deçà de la moyenne de 20 millions nécessaires à la réalisation de l’objectif fixé dans la Déclaration du Millénaire et consistant à réduire de moitié la famine dans le monde d’ici 2015.  En conséquence, a-t-elle dit, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont convenu de se réunir du 5 au 9 novembre pour évaluer la situation, définir les mesures


nécessaires à la réalisation des recommandations contenues dans les documents finaux du Sommet mondial de l’alimentation de 1996, et prendre les mesures nécessaires pour accélérer le rythme de la réalisation de l’objectif visant à réduire de moitié la famine dans le monde.


Parlant du prochain Sommet mondial sur le développement durable, la représentante a rappelé que son organisation a été nommée chef de travaux sur différents chapitres d’Action 21.  Elle a enfin annoncé que, pour témoigner de l’appui de la FAO aux réformes des Nations Unies, l’Organisation a rejoint le Groupe des Nations Unies pour le développement chargé d’augmenter l’impact des activités de l’ONU liées au développement.


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