LE CYCLE DU DEVELOPPEMENT AUQUEL DEVRAIT ABOUTIR LA PROCHAINE REUNION DE L’OMC PERÇU COMME MEILLEUR CADRE DE CREATION DE RESSOURCES POUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
Communiqué de presse AG/EF/350 |
Deuxième Commission
5e séance – matin
LE CYCLE DU DEVELOPPEMENT AUQUEL DEVRAIT ABOUTIR LA PROCHAINE REUNION DE L’OMC PERÇU COMME MEILLEUR CADRE DE CREATION DE RESSOURCES POUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a poursuivi ce matin son débat général en examinant la conjoncture économique mondiale que les délégations qui ont pris la parole ont jugé de plus en plus négative, au vu du ralentissement généralisé qui affecte les principales économies de la planète et menace de s’étendre aux économies des pays en développement du fait de la baisse de la demande en produits de base.
L’économie mondiale, ont estimé la majorité des délégations, ne pourra être relancée que si une nouvelle croissance incluant toutes les économies jusqu’ici marginalisées par les mécanismes de la mondialisation est rendue possible par une réactivation des échanges commerciaux internationaux. A cet égard, l’ouverture sur une base plus équitable de nouvelles négociations commerciales multilatérales lors de la réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévue à Doha au Qatar s’avère plus que jamais nécessaire, a déclaré le représentant du Brésil. Le Brésil, a-t-il poursuivi, pense que ces nouvelles négociations devraient lancer un cycle commercial qui soit un “cycle du développement” qui s’appuie prioritairement sur un meilleur accès aux marchés et sur l’élimination des barrières que les pays développés posent aux capacités d’exportation des pays en développement dans des secteurs où ceux-ci sont les plus compétitifs. L’entrée de produits qu’exportent le Brésil et d’autres pays en développement, comme l’acier, les jus d’orange, le sucre, la maroquinerie, les textiles, le tabac, le soja, les produits halieutiques et les alcools, fait face à des mesures protectionnistes inacceptables sur les marchés des pays développés, alors que dans le même temps les pays du Sud ont eux, complètement ouvert leurs marchés au cours de la dernière décennie, accumulant ainsi les déficits commerciaux vis-à-vis de leurs partenaires du Nord.
Se joignant au point de vue du Brésil, plusieurs délégations, dont celles de El Salvador, de la Croatie et de la Colombie, ont souhaité que la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) prévue au mois de novembre au Qatar, mette fin aux distorsions systémiques qui existent dans le commerce international et dont certaines ont trait aux marchés agricoles. Les règles du commerce international, ont estimé les délégations doivent répondre aux soucis de la majorité des pays et, en respectant les termes agréés lors du Cycle d’Uruguay, permettre aux pays en développement de générer, à travers leurs échanges, les ressources dont ils ont besoin pour assurer le financement de leur développement. La prochaine réunion de l’OMC, la prochaine Conférence internationale sur le financement du développement prévue au Mexique, et le Sommet
mondial sur le développement durable qui aura lieu en Afrique du Sud, ont des agendas complémentaires dont la réussite permettrait d’aller vers la réalisation des objectifs de développement économique et social énoncés dans la Déclaration du millénaire, ont estimé les délégations.
Outre les délégations citées, les représentants des pays suivants ont pris la parole : République démocratique populaire lao (au nom des pays en développement sans littoral), Cuba, Bénin, Afrique du Sud, Ouganda, Ukraine, Slovaquie, Jamaïque (au nom de la Communauté des Caraïbes), République de Corée, Sainte-Lucie et Bélarus ainsi que le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
La Commission poursuivra son débat général cet après-midi à 15 heures.
Débat général
M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré que la conjoncture dans laquelle se tiennent cette année les travaux de la Deuxième Commission n’avait pas de précédent. Les questions économiques et financières mondiales ont été durement affectées par les évènements de New York et de Washington, ceci au moment où l’économie mondiale connaissait déjà un ralentissement. La diminution des importations qui se manifestait déjà aux Etats-Unis a été aggravée par les attentats. La demande en produits de base est à la baisse et la récession qui touche les pays développés va accélérer et approfondir la crise que connaissait déjà les pays en développement marginalisés par la mondialisation. La Colombie pense que la Conférence sur le financement du développement devra donner naissance à une nouvelle alliance mondiale pour l’appui au développement. L’accès aux capitaux qui était jusqu’ici fort inégal, devra être amélioré en faveur des pays du Sud dans un cadre financier international réformé. La Colombie soutient les conclusions et les recommandations du Rapport Zedillo, élaboré par le Panel de haut niveau sur le financement du développement. Comme beaucoup de pays en développement, la Colombie a appliqué ces dernières décennies une politique d’ajustement structurel pour devenir plus attractive aux investissements étrangers directs (IED), mais les gains qui étaient attendus de ces mesures ne sont pas encore perceptibles. Le climat international est menacé en ce moment par des questions de sécurité, mais la Colombie tient à ce que les réunions qui étaient prévues au niveau mondial, comme celle de l’OMC au Qatar, aient lieu. Les questions commerciales dont dépend le financement du développement des pays du Sud, doivent être examinées sous un angle d’équité. Nous demandons un meilleur accès de nos produits aux marchés des pays riches. La Colombie soutient aussi la tenue du Sommet de Johannesburg sur le développement durable, et nous sommes pour une mise en oeuvre complète des principes de Rio et du plan Action 21.
M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a estimé que, dans cette ère de mondialisation, les problèmes économiques ne peuvent être résolus que par la conjugaison de politiques nationales appropriées et de la coopération internationale. Il a, donc, a jugé essentiel de renforcer la participation des pays en développement dans les processus internationaux de prise de décisions, en particulier ceux des institutions financières. Le représentant a estimé que le lancement d’un nouveau cycle de négociations commerciales à la réunion ministérielle de l’OMC peut jouer un rôle important dans la revitalisation du commerce international. Ce cycle, a-t-il insisté, doit être un véritable cycle de développement. Il a dénoncé, dans ce cadre, le traitement réservé aux produits pour lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif et en particulier, la politique de subsides agricoles pratiquée par les pays développés. Ces subsides, a-t-il indiqué en citant les chiffres du Groupe d’experts sur le financement du développement, s’élevaient à 361 milliards de dollars en 1999, soit plus que le PNB total des pays d’Afrique sub-saharienne. L’élimination de ces barrières tarifaires, a-t-il ajouté en citant la même source, représenterait un gain de 150 milliards de dollars par an pour les pays en développement. C´est pourquoi l’appui de la majorité de ces pays au lancement d’un nouveau cycle de négociations dépend d´un accord “précis et ambitieux” sur les questions agricoles. Il s’est également prononcé pour une réévaluation des règles antidumping qui, établies à l’origine pour lutter contre les pratiques commerciales illégales, ont fini par être utilisées à des fins protectionnistes.
Le représentant a aussi soulevé la question de la relation entre les accords sur les droits de propriété intellectuelle liée au commerce (TRIPS) et l’accès aux médicaments qui, selon lui, doit également faire l’objet de discussion au cours de la réunion de l’OMC. Il faut, a-t-il dit, que les règles de propriété intellectuelle respecte l’équilibre entre le droit des avantages financiers d’une invention et l’intérêt général consistant à mettre à la disposition de tous des médicaments essentiels. Le représentant a conclu en regrettant le déclin de l’APD et en appuyant, par ailleurs, l’Initiative HIPC à laquelle son pays contribue.
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République populaire démocratique lao) a déclaré, au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, que les problèmes spécifiques auxquels font face les pays sans littoral ne devraient pas être renvoyés à l’examen des seuls experts. Ces questions devraient être soumises à une conférence de niveau ministériel, où des engagements politiques peuvent être pris. Nous soutenons donc, a dit le représentant, les recommandations faites par la cinquième Réunion du Groupe d’experts gouvernementaux des pays sans littoral et des pays de transit, auxquels se sont joints les représentants des pays donateurs et qui s’est tenue au cours des mois de juillet et d’août cette année. La principale recommandation qu’ils ont faite a trait à l’organisation d’une réunion internationale de niveau ministériel sur la question de la coopération en matière de transport en 2003, au Kazakhstan. Le but de cette réunion serait d’adopter une vision commune sur les transports et de trouver des mesures visant à créer un système de transport efficace. Notre Groupe lance un appel à tous les partenaires de développement, aux organisations multilatérales et intergouvernementales, et aux organisations professionnelles pour qu’ils soutiennent une nouvelle coopération en matière de transport au bénéfice des pays enclavés.
Les questions commerciales sont critiques pour le développement des pays enclavés. Les problèmes que rencontrent ces pays devraient donc faire l’objet d’une attention particulière de la part de la prochaine réunion de l’OMC qui aura lieu à Doha. Ces questions doivent aussi faire l’objet d’un examen à part lors de la Conférence internationale sur le financement du développement prévue à Monterrey au Mexique. Ces réunions devraient mettre au point des mesures qui permettraient aux pays sans littoral d’améliorer leur compétitivité. Nous demandons instamment à l’OMC de donner la priorité aux pays sans littoral durant l’examen des questions ayant trait à la simplification des procédures commerciales. Quant à la Conférence de Monterrey, nous espérons qu’elle réaffirmera que le commerce peut devenir la principale source de revenus pour le financement du développement.
M. ORLANDO REQUEIJO (Cuba) dénonçant les déséquilibres qui caractérisent le monde actuel, a estimé urgent d’apporter des changements radicaux pour permettre aux pays en développement de profiter des avantages de la mondialisation et des nouvelles technologies de l’information et des communications. Dans ce cadre, le représentant a considéré que le thème du financement du développement n’a jamais été aussi pertinent. La tenue de la Conférence internationale sur ce sujet, a-t-il ajouté, constitue un évènement crucial pour tous. Il a souhaité que le Sommet mondial sur le développement permette de faire avancer l’ordre du jour environnemental. Jusqu’ici, a-t-il regretté, la bonne volonté n’a pas été une réponse suffisante aux problèmes réels du développement durable. Le Sommet doit parvenir à des solutions concrètes, a-t-il insisté avant d’évoquer la quatrième réunion ministérielle de l’OMC. A cet égard, il a demandé la prise en compte des
principales préoccupations des pays du tiers-monde en espérant que les résultats se traduiront par des mesures concrètes en faveur des pays en développement à qui les pays développés doivent octroyer le traitement spécial et différencié requis.
La libéralisation du commerce, a poursuivi le représentant, a cependant donné lieu aussi à l’imposition de mesures coercitives unilatérales à des fins politiques. Cuba, a-t-il rappelé, est victime depuis 40 ans d’un blocus économique, commercial et financier “implacable et brutal”, et aggravé par la “Loi Toricelli-Helms.Burton” qui vise à affamer le peuple cubain. Ces mesures doivent être condamnées par la Commission comme une violation du droit international, en particulier des règles commerciales internationales. A propos des activités opérationnelles de développement exécutées par le système des Nations Unies, le représentant a invité la Commission à évaluer les incidences des réformes entreprises quant aux activités sur le terrain.
M. EDOUARD AHO-GLELE (Bénin) a associé sa délégation aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe des pays les moins avancés (PMA). Il a ensuite déclaré que les PMA, qui sont les pays les plus vulnérables de la communauté internationale, sont heureux de noter que divers programmes d’action ont été confectionnés pour s’attaquer à leurs préoccupations spécifiques. Mais ces programmes requièrent, a dit le représentant, que des moyens accrus et adéquats soient mis à la disposition des Nations Unies. Le manque de système organisationnel adéquat empêche cependant la mobilisation de moyens qui pourtant sont disponibles, a estimé le représentant, en déplorant que les ressources disponibles soient en même temps mal gérées ou gaspillées. Nous nous félicitons des résultats de la IIIème Conférence des Nations Unies sur les PMA, qui a adopté un nouveau mécanisme de mise en oeuvre, de suivi et de coordination et d’évaluation du programme d’action élaboré à Bruxelles, ce qui permettra un nouveau redimensionnement et une meilleure coordination des différentes interventions par rapport aux objectifs visés. Nous sommes heureux que cette entreprise aboutisse à la création d’un bureau de Haut représentant du Secrétaire général de l’ONU pour les PMA, les pays en développement enclavés et les petits Etats insulaires en développement. Nous nous félicitons à ce sujet, a dit le représentant, de la décision de l’Union européenne d’endosser cette demande des PMA, qui avait été formellement présentée par le Groupe des 77 et de la Chine, et espérons qu’elle recueillera l’adhésion unanime de la Commission.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a mis l’accent sur la Nouvelle initiative africaine (NIA) dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté et de placer les pays africains sur la voie du développement et de la croissance durables et partant, de mettre fin à la marginalisation du continent dans le processus de mondialisation. A cet égard, les pays africains, a dit le représentant, ont reconnu l’importance de la promotion de la paix, de la sécurité, de la démocratie, de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et d’une gestion économique saine ainsi que de la coopération régionale et de l’intégration économique comme conditions préalables au développement. Toutefois, les pays africains ont également reconnu que leurs propres efforts seront insuffisants s’ils ne sont pas complétés par des mesures internationales et l’appui de la communauté internationale. Le représentant s’est donc dit encouragé par l’appui que la NIA a suscité au sein du G-8 et dans d’autres pays développés. Il a aussi cité l’appui du Conseil économique et social de l’ONU et celui des institutions spécialisées des Nations Unies. La NIA fournit un cadre pour les activités futures des Nations Unies dans le continent, a insisté le représentant.
Il a poursuivi en soulignant le caractère crucial des thèmes choisis pour la Conférence internationale sur le financement du développement comme la mobilisation des ressources publiques et privées, le commerce comme moteur de la croissance économique et la nécessité d’éliminer les barrières tarifaires et non tarifaires ou encore l’assistance technique en matière de commerce. A cet égard, il a espéré que la réunion ministérielle de l’OMC pourra lancer un nouveau cycle de négociations pour promouvoir le développement. Le représentant a estimé qu’à Monterrey, l’an prochain, il faudrait peut-être émettre des idées novatrices pour traiter des questions de la dette, des flux de l’IED et d’autres aspects. Venant au Sommet mondial sur le développement durable, il a souhaité qu’il donne lieu à un engagement ferme en faveur de l’intégration de politiques économiquement efficaces, socialement équitables et écologiquement rationnelles. Il a proposé comme thème “La lutte contre la pauvreté, clé du développement durable” et appelé à de nouvelles initiatives dans les domaines de l’eau, de l’énergie, de la biodiversité, de la sécurité alimentaire, de la désertification ou encore de la dégradation des sols. Le Sommet doit aussi aborder la question essentielle du financement des recommandations agréées et élaborer une vision nouvelle de la gouvernance du développement durable, a ajouté le représentant.
Dans le cadre de l’examen des activités opérationnelles de développement, le représentant a insisté sur l’importance toujours réelle de l’APD, d’une coordination accrue entre les institutions des Nations Unies qui s’occupent de questions intersectorielles, et de la participation pleine et entière des gouvernements des pays-programmes à l’élaboration des plans-cadres des Nations Unies pour l’aide au développement. Il a conclu en soulignant son attachement au Programme d’action de Bruxelles sur les PMA qui, a-t-il insisté, requiert maintenant un mécanisme de suivi efficace.
M. E. BWOMONO-OLOBO (Ouganda) a souscrit aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et du Groupe des pays en développement sans littoral. Une des meilleures manières d’alléger les difficultés des pays en développement, a déclaré le représentant, est de trouver une solution rapide au problème de la dette, dont le service est un lourd handicap sur les finances de ces pays. La dette est un obstacle majeur à la croissance économique, à l’investissement et à la réduction de la pauvreté, a-t-il estimé. Son élimination devrait donc figurer au premier plan des priorités de la communauté internationale. L’Ouganda pense que la question de la dette devrait être discutée dans le contexte plus large du développement. Bien que les initiatives prises à ce jour aient permis de légèrement soulager les finances de certains pays, notamment les plus pauvres, l’Ouganda regrette que l’Initiative PPTE n’ait pas reçu tout le soutien financier dont elle a besoin. Nous pensons qu’une annulation pure et simple de la dette est la seule solution viable. La Nouvelle initiative africaine (NIA) adoptée par le dernier Sommet de l’OUA au mois de juillet est une des mesures les plus importantes élaborées pour le développement du continent africain au cours de ces dernières décennies. En assumant la totale responsabilité de son développement et de son destin, l’Afrique devrait pouvoir devenir un partenaire crédible et efficace pour le reste du monde. L’Ouganda pense que le commerce est un outil efficace de création de ressources de financement pour le développement. Nous sommes pour un meilleur accès de nos produits sur les marchés occidentaux et espérons que la prochaine réunion de l’OMC à Doha donnera la priorité aux besoins des pays en développement. Nous attendons d’autre part que la Conférence internationale sur le financement du développement trouve les solutions les plus efficaces pour mobiliser de nouvelles ressources financières pour le développement et éradiquer la pauvreté.
M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) a estimé que l’ONU, son mandat universel et son potentiel unique a un rôle à jouer dans l’identification des moyens appropriés pour assister les pays, y compris les pays à économie en transition, à tirer parti des promesses de la mondialisation. Dans ce contexte, il a espéré que la Conférence internationale sur le financement du développement contribuera à la mobilisation des ressources nationales et internationales pour régler les problèmes actuels. Il a jugé, par conséquent, important de s’assurer de la participation de tous les acteurs concernés dont les institutions de Bretton Woods, le secteur privé, la société civile ou encore les commissions régionales. Il a souhaité que le document final de la Conférence reflète les différentes approches du financement du développement, y compris celles qui correspondent aux situations spécifiques des économies en transition et fournissent une plate-forme réaliste pour traiter de la mobilisation des ressources financières. Soulignant l’importance des recommandations contenues dans la Déclaration du millénaire pour la lutte contre la pauvreté, le représentant a dit être convaincu de la nécessité pour la communauté internationale de continuer à appuyer les économies en transition dans leurs efforts de promotion de la lutte contre la pauvreté, de la croissance économique et du règlement des questions environnementales. Il a cité dans ce cadre, la nécessité d’éliminer les mesures antidumping, de renforcer les capacités techniques et institutionnelles des économies en transition, de mettre en place des cadres réglementaires et d’améliorer les systèmes judiciaires et administratifs des pays à économie en transition.
A propos des activités opérationnelles des Nations Unies, il a souhaité que l’Organisation continue à coordonner les activités internationales pour étudier les conséquences à long terme de la catastrophe de Tchernobyl. Le représentant a enfin souligné l’importance du Sommet mondial sur le développement durable en soulignant en particulier la nécessité de parvenir à un compromis sur les questions en suspens liées au Protocole de Kyoto.
M. JOSE ROBERTO ANDINO SALAZAR (El Salvador) a déclaré que sa délégation s’associait totalement à la déclaration faite par l’Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Deux conférences qui vont se tenir au cours de l’année à venir vont s’avérer cruciales pour la mise en oeuvre des objectifs de développement durable, a estimé le représentant. Ce sont la Conférence sur le financement du développement et le Sommet de Johannesburg. Lors du Sommet du G-7 à Gènes, le Président de El Salvador, M. Francisco Florès, et d’autres dirigeants du Sud ont été invités à prendre la parole. Ils ont alors fait part aux pays riches de leurs inquiétudes concernant l’évolution de l’économie mondiale, dont les mécanismes excluent les pays en développement.
Au niveau national, notre pays a procédé à la mise en place de mesures d’ajustement structurel, et sur le plan politique, à une démocratisation de sa gouvernance. Notre pays a pu tripler le volume de ses exportations à l’étranger et a réussi à diminuer le niveau de pauvreté de sa population, qui s’était accru ces dernières années des suites des conséquences des tremblements de terres et autres catastrophes naturelles. El Salvador a fait tout ce qui était possible pour s’ouvrir à l’économie libérale et attirer des investissements. Mais les efforts nationaux ne sont pas suffisants, au vu des déséquilibres systémiques qui existent dans l’économie mondiale. C’est pourquoi nous espérons que la Conférence de Monterrey pourra aboutir à des accords permettant de renforcer l’architecture financière internationale. Les pays en développement devraient avoir plus de droits dans un système financier international réformé, et non pas seulement être soumis à des règles à l’élaboration desquelles ils n’ont pas participé. El Salavador appuie la tenue de la réunion ministérielle de l’OMC à Doha. Nous demandons cependant que s’ouvre un cycle de négociations commerciales plus favorable au développement, et qui implique l’application totale des termes du Cycle d’Uruguay. Quant au Sommet du développement durable, prévu à Johannesburg, et dont nous approuvons la tenue, nous demandons qu’il ne se transforme pas en réunion de renégociation des principes adoptés à Rio.
M. IGOR VENCEL (Slovaquie) a manifesté son attachement aux recommandations contenues dans la Déclaration du Millénaire en appelant la communauté internationale à faire davantage pour créer un environnement économique favorable. Il s’est donc prononcé en faveur d’un nouveau cycle de négociations au sein de l’OMC qui reflèterait les intérêts des pays les plus pauvres et améliorerait les conditions nécessaires à un commerce plus ouvert, à un meilleur accès aux marchés et à un accroissement de l’IED. Soulignant aussi l’importance de la Conférence sur le financement du développement, le représentant a estimé qu’elle devrait fournir l’occasion d’adapter l’APD et l’allègement de la dette aux besoins spécifiques de chaque pays.
Mme TANIA VALERIE RAGUZ (Croatie) a déclaré que la recherche du renversement de la tendance à la marginalisation des pays en développement dans le processus de mondialisation, et la promotion d’une croissance économique soutenue et d’un développement durable de ces pays ont conduit la communauté internationale à chercher des consensus qui ne peuvent être discutés qu’au sein de l’ONU. Mais bien que beaucoup ait été fait au sein de l’ONU au cours de la dernière décennie, une coopération internationale approfondie devrait être recherchée au niveau international. La Croatie continuera pour sa part à soutenir les travaux de l’ECOSOC et de la CNUCED et s’attachera à renforcer ces organes, dont le rôle est crucial dans un contexte de recherche de régulation de la mondialisation. La mise en oeuvre des objectifs de la Déclaration du millénaire montre amplement l’utilité et la nécessité d’une coopération accrue entre l’ECOSOC et les institutions de Bretton Woods pour trouver un accord sur les secteurs prioritaires de développement. L’intégration à l’économie mondiale étant un défi de plus en plus difficile à relever pour les pays en développement, il apparaît clairement que ces pays ont besoin, plus que jamais, de ressources accrues qui ne peuvent provenir que des IED et de l’APD. Les IED sont le moyen crucial grâce auquel les pays peuvent arriver à une accélération de leur croissance, mais en même temps, il ne faudrait pas en conclure que leurs flux peuvent remplacer ceux de l’APD. La Croatie est en faveur de la hausse de ces différents flux d’investissements dans et vers les pays en développement. Le renforcement du système commercial multilatéral est pour sa part indispensable à la relance de la croissance mondiale. Mais nous espérons que ce système deviendra plus équitable et plus transparent, et que des actions allant dans ce sens seront initiées lors de la réunion ministérielle de l’OMC le mois prochain au Qatar. La Croatie attache d’autre part une importance prioritaire au succès de la Conférence internationale sur le financement du développement. Nous espérons qu’un agenda collectif de mobilisation de nouvelles ressources en faveur du développement pourra faire l’objet d’un consensus et sera adopté.
Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que pour faire de la mondialisation une force au service de tous, il sera nécessaire de mettre en place un nouveau régime de gouvernance économique internationale véritablement participatif et en assurant une répartition équitable des bénéfices de cette mondialisation. Elle a donc espéré que la Conférence internationale sur le financement du développement abordera les questions nationales, internationales et systémiques liées au financement du développement et ce d’une manière holistique et dans le contexte de la mondialisation et de l’interdépendance. Elle a aussi espéré que la Conférence abordera la question de la mobilisation des ressources financières nécessaires à la réalisation des objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire. Compte tenu de la baisse de l’APD, a poursuivi la représentante, le CARICOM appelle à des partenariats entre les institutions de Bretton Woods, les banques régionales de développement et les institutions des Nations Unies s‘occupant du développement pour améliorer l’efficacité des services offerts aux pays en développement.
A propos de la question du commerce, la représentante a souhaité que le nouveau cycle de négociations de l’OMC, dit “Cycle de développement” se concentre sur la nécessité d’éliminer les politiques qui font obstacle aux exportations des produits agricoles et à forte valeur ajoutée des pays en développement. Elle a aussi souligné la nécessité d’offrir un traitement spécial et différencié aux pays les plus vulnérables. En ce qui concerne la question de la dette, la représentante a appelé de toute urgence à une pleine mise en oeuvre de l’Initiative HIPC en estimant que les donateurs doivent fournir les ressources nécessaires sans porter préjudice aux flux d’APD. Elle a aussi souhaité que les créditeurs bilatéraux et multilatéraux s’attèlent, de manière vigoureuse et rapide, à l’allègement de la dette en offrant un allègement “immédiat et substantiel” aux pays les plus pauvres. Il faut aussi, a conclu la représentante, examiner les préoccupations urgentes des pays à revenu intermédiaire.
M. HO-JIN LEE (République de Corée) a déclaré que l’interdépendance croissante que crée la mondialisation devrait inciter la communauté internationale à adopter une approche holistique pour chercher des solutions aux problèmes économiques et sociaux qui se posent aux Etats Membres. Des partenariats rassemblant les donateurs, les secteurs publics et privés et les organisations internationales devraient être encouragés et renforcés. La République de Corée félicite sous cet angle le Secrétaire général pour le “Contrat mondial” qu’il a lancé entre l’ONU et les entreprises transnationales et la société civile. Elle attache beaucoup d’importance à la tenue de la Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu au Mexique en mars prochain. Nous pensons que les préparatifs de cette rencontre devraient éviter les grands débats politiques et les rhétoriques improductives. Des engagements ne devraient pas être pris à la légère si l’on sait qu’ils ne seront pas tenus. Concernant le Sommet mondial sur le développement, nous estimons que le plan Action 21 doit être le facteur commun autour duquel tous les membres de la communauté internationale parlent de développement durable. La République de Corée versera une contribution au Fonds d’affectation spécial de Rio+10, pour permettre aux pays en développement de prendre activement part aux préparatifs et aux travaux du Sommet de Johannesburg. Enfin, notre pays tient à ce que cette Commission débatte en profondeur de la question des technologies de l’information et de la communication (TIC). Nous ne pouvons rester indifférents à l’élargissement de la fracture numérique, qui crée encore plus d’inégalités entre riches et pauvres. Nous soutenons la création du groupe de travail sur les TIC et nous participerons activement à la tenue du Sommet mondial sur la société de l’information annoncé par l’Union internationale des télécommunications.
Mme SONIA R. LEONCE (Sainte-Lucie) a estimé que la menace la plus grave qui pèse sur le monde actuel vient des déséquilibres systémiques de l’économie mondiale. Cette situation est explosive, a dit la représentante en prévenant des risques d’une multiplication des menaces. La discussion sur la mondialisation ne peut plus se contenter de la rhétorique du partenariat. Il est temps, a insisté la représentante, que le monde en développement envisage le prochain cycle de négociations commerciales de l’OMC comme un moyen de se protéger de la “noyade” que la libéralisation telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui leur promet. Ces pays doivent présenter un front uni face à l’injustice et aux inégalités et refuser d’ingurgiter sans se défendre “le poison” qu’est devenue la mondialisation. Il est temps que les intérêts de tous soient pris en compte, a poursuivi la représentante en indiquant que son pays a connu les effets négatifs de la mondialisation et compris que le même sort attend tous les pays en développement s’ils n’essayent pas de prévenir les conséquences néfastes des théories économiques concoctées par les pays concernés.
A la demande de ces dernières, les pays en développement ont libéralisé leur commerce pour intégrer une économie qui est devenu une force autonome échappant à tout contrôle. Ces institutions, a encore dit la représentante, exigent des pays en développement qu’ils créent un environnement favorable aux flux des capitaux alors même que l’APD continue de baisser. Il ne faut compter que sur le secteur privé qui est devenu le credo du moment comme en témoigne la déclaration prononcée par un grand donateur qui promettait une baisse de l’APD, a insisté la représentant avant de citer une étude de la CNUCED selon laquelle sans une réaction de politique globale le ralentissement de l’économie sera un phénomène cyclique pour l’économie mondiale. Nous devons, a dit la représentant, nous opposer aux changements que le Nord propose lorsqu’il veut dépouiller l’ONU de son mandat du développement.
L’environnement économique exige un changement d’attitude et l’arrêt des actions qui ne tiennent pas compte de la nécessité d’appliquer les accords du Cycle d’Uruguay dont ceux concernant le traitement spécial et différencié et l’assistance technique. Il est temps que les pays en développement aient la possibilité de participer pleinement à l’énoncé des politiques économiques internationales. Le moment nous donne l’occasion de redresser les torts et de corriger les injustices, a conclu la représentante en jugeant que la Conférence sur le financement du développement est l’occasion de réexaminer l’économie mondiale et de corriger fondamentalement les conditions favorables à la marginalisation économique et à l’augmentation de la pauvreté.
M. SERGEI S. LING (Bélarus) a déclaré que la réunion ministérielle de l’OMC, la Conférence internationale sur le financement du développement et le Sommet sur le développement durable avaient des agendas complémentaires dont la réalisation va dans le sens de la mise en oeuvre des objectifs de la Déclaration du millénaire. L’ONU a une occasion unique de trouver et de faire adopter un consensus universel sur la question cruciale du financement du développement. Le Bélarus soutient les recommandations du rapport Zedillo sur le financement du développement. Il ne faudrait pas cependant oublier qu’il existe déjà des mécanismes commerciaux et financiers internationaux dont l’usage n’a pas été pleinement exploré ou qui n’ont jamais été appliqués, a dit le représentant. Ces mécanismes ont trait aux règles internationales d’échanges commerciaux, dont le respect à la lettre pourrait permettre aux pays en développement et en transition de générer les ressources qui leur manquent pour le financement du développement. Le Bélarus fait partie des pays qui demandent que les accords agréés au cours du cycle précédent de négociations commerciales soient pleinement mis en œuvre. Nous soutenons les objectifs de développement durable et sommes pour une mise en oeuvre totale des principes de Rio.
M. JONES KYAZZE, Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a déclaré indiquer que l’adhésion de l’UNESCO au Groupe des Nations Unies sur le développement la place en meilleure position pour contribuer à l’action du développement à l’échelle du système non seulement aux activités opérationnelles mais aussi aux “moins spectaculaires mais néanmoins essentiel” aspects du développement comme la culture dans le développement. Rappelant les termes tenus par le Directeur général de l’UNESCO à la dernière session spéciale du Conseil économique et social sur le développement durable de l’Afrique, il a dit : “la complexité du monde contemporain de plus en plus interdépendant requiert des conseils scientifiques informés pour former la base de la prise de décisions”. La Conférence mondiale de 1999 sur la science a établi pour l’UNESCO les moyens d’appuyer et de promouvoir la coopération scientifique à tous les niveaux en tirant parti de son unique avantage dans la conjugaison des sciences naturelles et humaines. Le représentant a donc invité les membres de la Commission, lors de l’examen entrant dans ce cadre, à garder à l’esprit la disposition de l’UNESCO à contribuer à l’effort global du système des Nations Unies pour parvenir à un développement durable humain et équilibré.
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