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AG/EF/349

OUTRE LA REUNION DE L’OMC, DEUX AUTRES EVENEMENTS VIENDRONT METTRE A L’EPREUVE LA VOLONTE ET LA DETERMINATION DES ETATS A ELIMINER LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DURABLE

01/10/2001
Communiqué de presse
AG/EF/349


Deuxième Commission

4e séance – après-midi


OUTRE LA REUNION DE L’OMC, DEUX AUTRES EVENEMENTS VIENDRONT METTRE A L’EPREUVE LA VOLONTE ET LA DETERMINATION DES ETATS A ELIMINER LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DURABLE


La Réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Conférence sur le financement du développement et le Sommet mondial sur le développement durable seront l’occasion de mettre à l’épreuve la volonté et la détermination de la communauté internationale à atteindre les objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire de septembre 2000 dont celui de réduire de moitié la pauvreté d’ici 2015, soit à éliminer les obstacles actuels au développement durable.  C’est, en substance, ce qu’ont estimé les délégations qui se sont exprimées, cet après-midi, alors que la Deuxième Commission (Commission économique et financière) poursuivait son débat général, entamé ce matin.


En ce qui concerne la réunion de l’OMC, qui doit se tenir à Doha au Qatar au mois de novembre, les délégations ont reconnu qu’il s’agit là d’une occasion unique de mettre sur pied un système multilatéral ouvert et équitable, fondé sur des règles et non discriminatoire.  Pour ce faire, l’élargissement de la composition de l’OMC a été préconisé ainsi que la mise en oeuvre intégrale des accords issus du Cycle de l’Uruguay de 1995 concernant en particulier l’agriculture, le textile et les vêtements ou encore les traitements préférentiels.  Dans ce contexte, des appels à l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires ont été lancés. 


Par sa capacité à mobiliser des ressources aux fins du développement, la question du commerce a été liée à la Conférence sur le financement du développement, qui aura lieu en mars 2002.  A cette conférence, les délégations ont aussi souhaité que soient abordées les questions de l’architecture financière internationale, de la dette extérieure, de l’aide publique au développement (APD) et de la répartition inégale des flux de capitaux privés.  Dans ce cadre, une discussion franche entre gouvernements, secteur privé et ONG a été préconisée.  La perspective du Sommet mondial sur le développement durable, en septembre 2002, a été l’occasion pour les délégations de souligner le caractère insuffisant de la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence de Rio de 1992, en particulier de ses trois Conventions sur la désertification, le changement climatique et la diversité biologique.


Le représentant du Sénégal a lui saisi l’occasion du débat général pour expliquer les grandes lignes de la Nouvelle Initiative africaine (NIA) adoptée par l’OUA en juillet derniers à l’intitiative des Présidents sénégalais, sud-africain, algérien, nigérian et égyptien.  La NIA, a-t-il dit, traduit la “détermination inflexible” des pays africains à ne compter d’abord que sur eux-mêmes pour sortir de ce que l’OCDE appelle “la famille des pays non membres de l’économie mondiale”. 


La NIA dégage les secteurs prioritaires au développement durablement de l’Afrique que sont les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé.  La mise en oeuvre de la NIA, a néanmoins prévenu le représentant, a besoin d’un partenariat international plus volontariste que jamais, car, même en conjuguant leurs efforts, les pays d’Afrique ne peuvent relever seuls ce défi gigantesque. 


Outre le représentant du Sénégal, ceux des pays suivants ont pris part au débat : Bangladesh, au nom des pays les moins avancés (PMA), Chine, Indonésie, Lituanie, Ghana, Samoa, au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires, Nauru, au nom du Forum des pays insulaires du Pacifique Sud, Mongolie, Philippines, Equateur, Iles Salomon, Pérou, Turquie, Libye et Viet Nam ainsi que les représentants de la Banque mondiale et de l’Union internationale pour la protection de la nature et des ressources naturelles.


La Deuxième Commission poursuivra son débat général demain mardi 2 octobre à partir de 10 heures.


M. SHAMEEM AHSAN (Bangladesh), au nom des pays les moins avancés (PMA), a souligné l’importance de la réunion ministérielle de l’OMC à Doha et de la Conférence internationale sur le financement du développement.  En matière de commerce, il a mis l’accent sur le caractère essentiel d’un accès élargi aux marchés mondiaux pour les produits pour lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif.  Se félicitant, à cet égard, de l’Initiative “Tout sauf les armes” de l’Union européenne, il a invité les autres pays à en faire de même pour les 49 PMA dont le taux de participation au commerce mondial ne s’élève qu’à 0,4%.  Il a jugé particulièrement préoccupant que les produits des PMA se heurtent à des droits de douane de 30% supérieurs à la moyenne mondiale. 


La taxation progressive qui veut que les taxes les plus élevées soient appliquées aux produits manufacturés est un autre obstacle au commerce de même que les barrières non tarifaires telles que les quotas, les restrictions volontaires de l’importation et les mesures antidumping.  Venant à la conférence sur le financement du développement, le représentant a souhaité que les accords issus de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA forment la base de tout travail supplémentaire sur la situation de ces pays lors de cette conférence.  En ce qui concerne la Troisième Conférence, il a jugé important que la Deuxième Commission s’entende, au cours de cette session, sur le meilleur mécanisme de suivi de cette conférence.


M. SHEN GUOFANG (Chine) a déclaré que le système économique international actuel, qui a été conçu il y a plus de cinquante ans, ne répondait pas aux besoins de notre époque.  La communauté internationale devrait faire preuve de sincérité politique pour mettre fin à la situation actuelle, où un groupe de pays détient tous les pouvoirs de décision.  Elle devrait augmenter celui des pays en développement dans les affaires économiques internationales pour les rendre capables de participer de façon équitable à la formulation des règles mondiales.  Une série de conférences internationales allant de la Réunion ministérielle de l’OMC, au Sommet mondial sur le développement durable en passant par la Conférence internationale sur le financement du développement se tiendront en cette fin d’année et au cours de celle qui s’annonce.  Ces conférences offrent, a estimé le représentant, des occasions uniques pour accomplir la mise en oeuvre des objectifs de développement agréés dans la Déclaration du Millénaire.  Concernant les ressources du développement, la communauté internationale devra, selon les conclusions du rapport du Panel de haut niveau sur le financement du développement, dépenser 50 milliards de dollars supplémentaires chaque année, en plus de ce qui avait été auparavant prévu, si l’on veut réaliser les objectifs fixés pour l’horizon 2015.  Quant à l’APD, dont les montants annuels s’élèvent actuellement à environ 53 milliards de dollars, si les pays du Comité d’aide au développement de l’OCDE font un effort pour atteindre le niveau de 0,7% de leur PNB qui avait été agréé, les sommes mobilisées pourront alors satisfaire les besoins actuels.   La Chine pense que la Conférence de Monterrey devrait travailler sur un cadre global concernant la mobilisation des ressources, et qu’elle devrait prendre des engagements de fond et formuler des mesures concrètes, pour trouver des réponses aux questions de l’APD, de la dette et des conditionnalités qui handicapent les pays en développement.


En ce qui concerne le commerce, le rapport du Panel de haut niveau montre que l’élimination des barrières commerciales générerait annuellement des revenus de l’ordre de 130 milliards pour les pays en développement.  Nous demandons aux pays développés de mettre totalement en oeuvre les termes du Cycle d’Uruguay, d’ouvrir leurs marchés et de mettre fin aux obstacles commerciaux qu’ils posent au commerce des pays du Sud, notamment dans les domaines du textile et de l’agriculture, et de respecter les règles du libre marché.  Au cours de la formulation des nouvelles règles commerciales, les difficultés spécifiques que rencontrent les pays en développement devraient être pleinement prises en considération, et la libéralisation du commerce devrait se faire graduellement, en tenant compte des conditions prévalant au niveau national.  La Chine pense que l’OMC devrait faire des préoccupations des pays en développement l’axe directeur et l’essence de sa rencontre de Doha.  Concernant le développement durable, des efforts particuliers doivent être déployés en vue d’aider les pays à résoudre leurs difficultés particulières. Des mesures spéciales doivent être prises pour résoudre les questions liées au transfert de technologies, aux ressources financières, et au renforcement des capacités, en vue de promouvoir la mise en oeuvre complète du plan Action 21 et d’atteindre les objectifs énoncés dans la Déclaration du Millénaire.


M. MAKMUR WIDODO (Indonésie) a estimé que la transformation de la mondialisation en une force positive exige un partenariat et un dialogue avec les partenaires de développement et tous les autres acteurs concernés.  Le renforcement des partenariats implique, a-t-il expliqué, l’établissement de liens forts entre les gouvernements, la société civile, les organisations internationales et le secteur privé, y compris les sociétés multinationales.  Dans ce cadre, le représentant a estimé que les questions essentielles sont le financement du développement, le développement durable, la dette extérieure, le commerce international et les produits de base ainsi que le transfert des technologies.  Dans ce contexte, il a souligné l’importance de la Conférence sur le financement du développement en espérant que la réforme de l’architecture financière internationale occupera la place qui lui revient dans l’ordre du jour de la conférence. 


Il faut étudier avec le plus grand soin comment renforcer le rôle des pays en développement dans les processus de prise de décision et dans l’établissement des normes, a dit le représentant avant de souhaiter aussi que la Conférence examine les causes structurelles de l’endettement afin d’y trouver une solution.  Il a, dans la même foulée, plaidé pour la réduction de la dette et de son service et pour que les pays créditeurs et les institutions financières internationales continuent d’apporter une assistance financière concessionnelle pour appuyer, en particulier, la mise en oeuvre des réformes économiques et les programmes d’ajustement structurel.  En conclusion, le représentant a souligné l’enjeu que représente le Sommet mondial sur le développement durable qui doit se tenir en septembre 2002.


M. GEDIMINAS SERKSNYS (Lituanie) a déclaré que son pays croit fermement que les questions liées à la préservation de l’environnement et à l’éradication de la pauvreté doivent être inscrites en priorité à l’ordre du jour des travaux de l’ONU.  Différents aspects du développement durable, comme ceux qui ont trait à l’économie et au développement social et environnemental devraient donc être examinés sous leur aspect d’interdépendance.  La Lituanie tient d’autre part à affirmer que la maîtrise des technologies de l’information et de la communication (TIC) est indispensable, si l’on veut aider la communauté internationale à trouver des solutions aux problèmes de la mondialisation.  Tous les efforts devraient donc être déployés en vue de réduire la fracture numérique qui existe entre riches et pauvres et s’élargit de plus en plus.  Dans ce domaine, notre pays a mis en place, au plan national, une stratégie de création d’une société de l’information et de la connaissance.  Cette stratégie s’appuie sur la mise en place de programmes d’éducation digitale disponibles dans toutes les écoles et qui sont aussi mis à la disposition de tous les travailleurs, dont ceux du secteur public.  Cette stratégie vise aussi à développer à long terme les sciences et la technologie, en veillant à ajuster les programmes aux nouvelles évolutions.  Notre politique nationale vise aussi, entre autres, à développer des centres de promotion du commerce et des entreprises digitales en encourageant le secteur privé à travailler de plus en plus avec laide des nouvelles technologies.  Enfin, nous travaillons à mettre en place le plus rapidement possible un réseau opérationnel de communications et de télécommunications pouvant faciliter la lutte contre le crime organisé et les crimes transnationaux de trafics de drogues, de contrebande et d’immigration illégale.


La Lituanie attache beaucoup d’importance à la tenue du Sommet mondial sur le développement durable qui aura lieu à Johannesburg.  Nous pensons que ce Sommet devrait prendre des engagements concrets afin de lutter contre la pauvreté et promouvoir des méthodes propres et durables de production et de consommation.  Notre pays pense par ailleurs que la Conférence internationale sur le financement du développement prévue au Mexique doit débattre et arriver à un consensus sur une meilleure mobilisation et un meilleur usage des ressources en faveur du développement.  Nous espérons que cette conférence pourra arrêter des objectifs de politique économique et financière cohérents pour pouvoir intégrer des pays ayant des niveaux différents de développement à l’économie mondiale.  En ce qui concerne les politiques macroéconomiques, notre pays est en faveur de politiques d’ajustement qui tiennent compte des spécificités nationales.  Dans cette optique, les pays devraient être incités à développer leurs propres stratégies de réduction de la pauvreté. 


M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a jugé important que la communauté internationale recherche les moyens d’exploiter le potentiel de la mondialisation.  Il faut appuyer, a-t-il dit, la recherche d’un cadre qui permettra d’éliminer la pauvreté, aux niveaux national et international, et en cela, la stabilité des marchés financiers est essentielle.  Nous sommes à la croisée des chemins et nous devons tenir compte des attentes de nos peuples, a dit le représentant en appelant la Deuxième Commission à rechercher un consensus sur un ensemble de questions telles que l’augmentation des ressources et le développement des capacités d’investissement, la coopération financière internationale, la disponibilité du financement à long terme, l’augmentation des fonds multilatéraux y compris l’APD, le financement des résultats des principales conférences de l’ONU.  La communauté internationale devrait aussi s’accorder sur l’identification des préoccupations mondiales les plus importantes, la création de mécanismes régionaux, le développement des capacités des pays en développement, le renforcement de la participation de ces pays au processus de prise de décisions internationales, l’accès aux marchés, la transformation de l’OMC afin qu’elle reflète mieux la dimension “développement” dans le commerce et assurer ainsi une certaine cohérence entre les politiques commerciale, financière et de développement mondiales et enfin l’annulation de la dette.  Le représenté a enfin mis l’accent sur la Nouvelle initiative africaine adopté par l’OUA en juillet dernier qui montre la détermination des pays africains à s’atteler à leur développement.


M. EDUARDO DORYAN  (Banque mondiale) a déclaré que la Banque mondiale a la conviction qu’il faut faire passer le monde d’un état de «mal de vivre» à celui du «bien-être». La Banque, a poursuivi le représentant, aurait aimé être en mesure de présenter à la Commission les résultats des travaux des assemblées annuelles Banque mondiale-FMI.  Mais comme on le sait, ces rencontres ont été annulées, alors que les besoins en matière de développement et de financement se font plus pressants que jamais.   Le Président de la Banque mondiale a dit ce matin que la chute de la croissance mondiale sera accélérée par les conséquences des attentats qui ont eu lieu il y a deux semaines.  La Banque pense que la Réunion de l’OMC prévue au Qatar doit se tenir à tout prix et que la politique financière et budgétaire internationale devra être rapidement revue au cours des semaines et des mois qui viennent en vue d’apporter une aide d’urgence aux pays qui vont bientôt être dans le besoin.  La période qui s’annonce va être très aléatoire pour les pays qui n’ont pas les moyens de réagir rapidement aux crises. 


La Banque mondiale compte participer activement à la Conférence internationale sur le financement du développement et au Sommet sur le développement durable.  Les enjeux de ces deux rencontres sont importants, et leurs synergies sont quasiment liées et interdépendantes.  Les deux rencontres prennent en compte une problématique dont la résolution permettrait aux pays de parvenir à la stabilité économique et sociale sur le long terme.  Les deux conférences se basent aussi sur la nécessité de promouvoir et mettre en oeuvre une bonne gouvernance nationale et de mettre en place un cadre de soutien international parallèle.  Les deux conférences attirent aussi l’attention sur les secteurs de la santé et de l’environnement, et elles mettent en exergue le besoin d’harmoniser et de coordonner les politiques des donateurs bilatéraux et multilatéraux.  Les deux ordres du jour mettent aussi l’accent sur le commerce, qui peut devenir un facteur d’intégration et d’équité dans la mondialisation.  Ces deux rencontres seront aussi organisées dans le respect des objectifs définis par la Déclaration du Millénaire, que la Banque mondiale partage totalement.


La Banque reconnaît que la réduction de la pauvreté et le développement durable peuvent être atteints quand trois conditions sont réunies : ces conditions sont la création des opportunités, qui créent la croissance économique, un meilleur fonctionnement des marchés et l’inclusion de tous les pays dans l’économie; ensuite il faut rendre les gens capables de participer aux décisions dont l’application a un impact sur leur existence.  Enfin, il faut leur assurer la sécurité en réduisant leur vulnérabilité aux maladies, aux chocs économiques, aux disettes, aux catastrophes naturelles et à la violence. 


M. ACHIM STEINER, Union internationale de la protection de la nature et des ressources naturelles, a estimé que le développement durable exige un système de coopération plus solide.  Soulignant que la paix et le développement durable dépendent de la capacité de la communauté internationale de sauvegarder l’environnement et l’habitat, il a affirmé la disposition de son Union à coopérer en ce sens avec les Nations Unies et ses Etats Membres.


M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa) a déclaré, au nom de l’Alliance des petits Etats insulaires en développement, que l’Alliance accordait la plus haute priorité à la tenue du Sommet mondial sur le développement durable, qui sera l’occasion de réaffirmer les principes énoncés à Rio.  Les pays membres de l’Alliance se sont réunis au niveau régional et ont proposé des thèmes qui pourraient être discutés lors du Sommet.  L’Alliance veut participer au développement d’un consensus sur les différentes questions qui seront débattues à Johannesburg et veut mettre l’accent sur l’identification de mécanismes d’échange d’informations et d’expérience entre Etats insulaires.  L’Alliance veut aussi discuter de la manière dont le Fonds mondial pour l’environnement (GEF) pourrait contribuer au succès de la rencontre de Johannesburg, et elle veut énoncer des propositions visant à soutenir le développement des capacités de protection de l’environnement et de promotion du développement durable dans les Etats insulaires.  Par ailleurs, nous réaffirmons notre soutien à la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles.  Nous demandons à cet égard que la situation spéciale de nos Etats soit prise en considération lors des travaux de la Commission.  En ce qui concerne la question des changements climatiques, les pays de l’Alliance remercient les Etats qui oeuvrent pour faire avancer le processus de mise en oeuvre du Protocole de Kyoto.  L’Accord signé à Bonn est à cet égard très encourageant pour nos pays.


M. VINCI N. CLODUMAR (Nauru), au nom du Forum des pays insulaires du Pacifique Sud, a souligné l’importance de la réunion ministérielle de l’OMC et de la conférence sur le financement du développement.  Il a estimé qu’en ce qui concerne ces deux évènements, il est urgent de traiter des besoins commerciaux et financiers du monde en développement, y compris des PMA, des petits Etats insulaires en développement et des pays en développement sans littoral.  Venant au développement durable, il a souligné les liens entre les activités économiques, l’environnement et les sociétés qu’abritent les pays de sa région.  Leur développement, a-t-il précisé, est constamment menacé par les changements environnementaux.  Les catastrophes naturelles ne sont pas seulement un phénomène écologique mais elles représentent aussi une menace grave à la sécurité et au développement durable de nos pays, a-t-il insisté.


M. J. ENKHSAIKHAN (Mongolie) a fait remarquer que les montants de l’Aide publique au développement (APD) avaient globalement diminué de manière alarmante, alors qu’elle reste une source essentielle de financement du développement dans beaucoup de pays en développement et notamment pour les plus pauvres de ces pays que sont les pays les moins avancés (PMA) dont font partie la plupart des pays sans littoral. L’APD ne peut être raisonnablement remplacée par les flux de capitaux privés, a estimé le représentant en soulignant, par conséquent, l’importance cruciale que prenait l’organisation de la Conférence internationale sur le financement du développement.  Cette Conférence offre une chance unique de rétablir le rôle indispensable que joue l’APD dans les pays en développement pour susciter la croissance, le progrès social, l’équité et la protection de l’environnement, a-t-il dit.  La Conférence de Monterrey devrait donc fournir de nouveaux moyens de renforcement des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux en vue d’en faire des outils efficaces de soutien au développement.  La Mongolie souhaite que le processus préparatoire à cette rencontre examine tous les aspects du développement et de son financement et prête attention à la situation particulière des PMA, des Etats enclavés, et des petits Etats insulaires en développement.


Concernant les questions liées au commerce international l’Iran, Président du Groupe des 77 et de la Chine a clairement mis en lumière la nécessité de rétablir la confiance dans le système multilatéral de commerce.  Ceci est important pour les pays sans littoral, dont les économies sont fortement dépendantes des conditions commerciales au niveau mondial.  La Mongolie espère donc que la Commission accordera une attention particulière à la situation spécifique des pays enclavés et que leurs demandes spéciales seront prises en compte lors de la réunion de l’OMC à Doha.  A cet égard, notre pays remercie la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) pour l’accent qu’elle met sur la promotion de la coopération en matière de transports en faveur des pays sans littoral.


M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a déclaré qu’il y avait peu de chances que l’Afrique réalise les objectifs de développement fixés pour l’horizon 2015 si les tendances actuelles perdurent sur le contient.  La croissance économique du continent n’a en effet été que de 2,1% au cours de la dernière décennie, alors que la croissance démographique était de 2,8%.  Les différentes initiatives en faveur de l’Afrique, dont celle dénommée UN-NADAF ont eu peu de succès, du fait sans doute du déficit de leadership et du faible degré de participation des Africains eux-mêmes à ces différents efforts.  L’intérêt de la Nouvelle initiative africaine (NIA) adoptée par le Sommet de l’OUA qui s’est tenu à Lusaka, sur proposition des Présidents Thabo Mbeki d’Afrique du Sud, Abdelaziz Bouteflika d’Algérie, Olusegun Obasanjo du Nigéria et Abdoulaye Wade du Sénégal et des autres Chefs d’Etats africains, dont le Président Moubarak d’Egypte, est de créer les conditions d’une bonne gouvernance, et d’une appropriation des TIC en vue de créer les conditions d’une croissance forte, saine et durable en Afrique.  La NIA traduit aussi la détermination inflexible des pays africains à ne compter d’abord que sur eux-mêmes pour sortir de ce que l’OCDE appelle “la famille des pays non membres de l’économie mondiale”.  La NIA dégage les secteurs prioritaires au développement durablement de l’Afrique et qui sont les infrastructures, l’agriculture, l’éducation et la santé.  La mise en oeuvre de la NIA a besoin d’un partenariat international plus volontariste que jamais, car, même en conjuguant leurs efforts, les pays d’Afrique ne peuvent relever seuls ce défi gigantesque.  Nous lançons donc un appel à l’ensemble des délégations ici réunies pour qu’elles soutiennent la mise en oeuvre de la NIA.


M. ENRIQUE MANOLO (Philippines) a déclaré que les engagements de la Déclaration du Millénaire pourraient être réalisés si la communauté internationale faisait preuve de volonté politique.  Les Philippines demandent que des efforts supplémentaires soient déployés en matière de réduction de la dette, a dit le représentant, en estimant que son élimination pouvait donner un essor aux politiques de développement des pays du Sud actuellement endettés.   Concernant le commerce international il est indispensable que les règles de l’OMC soient plus favorables aux besoins des pays du Sud, et les Philippines espèrent que les pays développés respecteront les termes agréés au terme du Cycle d’Uruguay dont les accords devraient être pleinement mis en oeuvre, a-t-il poursuivi.  Nous aimerions aussi que l’OMC fournisse une assistance technique aux pays en développement pour leur permettre d’utiliser les mécanismes de règlements des différends commerciaux qui existent au sein de cette organisation.  Nous soutenons d’autre part les propositions visant à créer un lien de travail plus formel entre l’ONU et l’OMC dans les questions commerciales liées au développement.


Les Philippines sont d’autre part d’avis qu’il faut réformer l’architecture financière internationale pour la rendre plus sensible aux besoins des pays en développement.  Le rôle du secteur privé devrait être, à cet égard, réexaminé, et la surveillance et la régulation des politiques financières internationales devraient être acceptées, ces politiques devant être perçues comme faisant partie de biens publics internationaux.


M. HUMBERTO JIMENEZ TORRES (Equateur) a fait remarquer que la question de la dette et de son service sont un obstacle au développement, de même que, en ce qui concerne le commerce, l’insuffisance de la libéralisation et le manque de transparence.  Pour le représentant, la Réunion ministérielle de l’OMC et la Conférence sur le financement du développement offrent l’occasion, qu’il ne faut pas perdre, de jeter les bases d’un système international équitable et non discriminatoire. 

M. ABDELLAH BEN MELLOUK (Maroc) a souligné l’urgence de prendre des mesures concrètes en matière de financement du développement au sein d’une architecture financière internationale stable et cohérente.  Il a estimé, en conséquence, que la Conférence sur le financement du développement sera une occasion pour discuter des mesures à prendre en vue de redresser la situation, assurer la disponibilité des ressources financières et renforcer la coopération internationale dans ce domaine.  Il a insisté sur le fait que la mobilisation des ressources internes ne peut à elle seule assurer le développement en précisant qu’on ne peut continuer à parler de l’intégration des pays en développement sans consolider le système commercial multilatéral et le rendre plus sensible et plus ouvert aux intérêts des pays en développement.  Dans la perspective de la réunion ministérielle de l’OMC, le représentant a invité la communauté internationale à reconnaître que l’avenir du système commercial multilatéral passe par l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale et la réponse à leurs problèmes spécifiques.  Seule une approche inclusive, participative et transparente peut amener tous les partenaires à discuter des réponses spécifiques à apporter aux problèmes du développement, a-t-il dit tout en déplorant le déclin de l’APD.


M. Ben Mellouk a alors souhaité qu’en appui aux efforts pour renverser la tendance, des mesures soient également prises pour stimuler et encourager les investissements privés nationaux et internationaux.  A cet égard, il a souligné l’importance de la mise en place de partenariats entre secteur privé et secteur public avant de mettre l’accent sur l’importance pour les pays en développement d’avoir accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication.  Pour ce faire, le représentant a jugé essentiel que la communauté internationale investisse dans les infrastructures de base., les capacités institutionnelles et les ressources humaines.


M. JEREMIAH MANELE (Iles Salomon) a abordé les questions de la pauvreté et du sous-développement et celle des PMA ainsi que celles de la coopération au développement et de la mondialisation.  Dans ce contexte, il a estimé que, dans un monde de plus en plus interdépendant, la politique des donateurs en matière de commerce et d’investissement, d’agriculture, de systèmes financiers, d’environnement, de politique sociale, de gouvernance et du règlement des conflits doit viser à promouvoir le développement des plus pauvres.  Sans cela, les pays les plus vulnérables risqueraient une plus grande marginalisation et la réunion de l’OMC doit être l’occasion de discuter en profondeur de ces questions.  Abordant la question du financement du développement, le représentant a estimé que la conférence à venir doit chercher à accroître l’efficacité de l’APD pour permettre aux pays en développement d’attirer l’investissement privé.  Cette conférence doit aussi, selon le représentant, tenir compte des vulnérabilités inhérentes aux pays et des conditions défavorables de l’économie mondiale.  Le représentant a enfin souhaité que le Sommet mondial sur le développement durable recherche les moyens d’assurer une mise en oeuvre intégrale d’action 21 et de Rio plus 5.   Il faut aussi, a-t-il dit, y explorer les moyens de mettre pleinement en oeuvre le Programme d’action de la Barbade.


M. RAUL SALAZAR-COSIO (Pérou) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et à celle que fera le Chili au nom des pays andins. Les inégalités sociales se sont accrues à la fois au niveau national et au niveau mondial, a déclaré le représentant.  La fracture numérique a créé de nouvelles inégalités qui s’ajoutent à celles qui existaient déjà au début de la mondialisation.  Le panorama économique est de plus en plus décourageant pour des pays comme le Pérou, qui ont mené des programmes d’ajustement au début des années 90 et ont adhéré totalement au credo libéral en supprimant tous les investissements publics dans les secteurs sociaux.  La crise qui s’amorce aujourd’hui signifie malheureusement que nous ne récolterons jamais les fruits de nos sacrifices, a regretté les représentant.  Les pays en développement n’ont pas la capacité de canaliser les flux d’IED et ne peuvent orienter les investissements vers les secteurs qui leur permettraient de rebâtir leur base sociale pour pouvoir redevenir compétitifs.  La réunion des Chefs d’Etats de notre région, qui a eu lieu à Santiago au Chili, a demandé que tous les efforts soient déployés pour rééquilibrer les échanges commerciaux internationaux.  Un second sommet régional, tenu à Rio au Brésil, a demandé aux pays d’Amérique latine de revendiquer l’application des termes du Cycle d’Uruguay avant toute nouvelle négociation sectorielle à Doha. Le Pérou est favorable à l’application  de traitements préférentiels différenciés en faveur des pays en développement.


M. ALPER COSKUN (Turquie) a souhaité que le développement, qui est une préoccupation mondiale, permette de transcender les idéologies et les intérêts à court terme.  Le développement, dont la responsabilité première incombe à chaque pays, nécessite un développement sain et durable des ressources humaines et naturelles, en particulier la bonne gouvernance, la mise en place de cadres juridique et réglementaire transparents et une gestion informée de l’économie de marché.  Mais, a poursuivi le représentant, ces éléments seuls ne sauraient garantir un développement aussi modeste fut-il.  Pour lui, le développement durable nécessite, en effet, la coopération internationale.  Dans ce contexte, il a émis l’espoir que la Conférence sur le financement du développement sera l’occasion pour la communauté internationale d’adopter une approche unifiée dans les efforts visant à combler le fossé entre les pays développés et les pays en développement.  Il a aussi formulé le voeu que le Sommet mondial sur le développement durable donnera des résultats fructueux fondés sur le principe de  la responsabilité commune mais différenciée. 


M. AHMED A. EL ATRASH (Libye) a déclaré, après avoir souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine, que les problèmes de l’Afrique devaient être une des priorités parmi les sujets discutés au sein de la Commission.  Les rapports transmis par le Secrétaire général montrent l’importance du rôle de l’ONU dans la recherche de solutions aux questions économiques internationales, a poursuivi le représentant.  La lutte contre la pauvreté est un des premiers objectifs que doit s’assigner la communauté internationale.  Le rapport du Secrétaire général montre clairement que l’Afrique et les autres régions pauvres du monde n’ont pas elles-mêmes les moyens de sortir du cercle vicieux dans lequel elles sont enfermées du fait de mauvais choix imposés au niveau mondial.  Il y a de plus en plus de pauvres au Sud et de plus en plus de riches au Nord, où se concentrent de plus en plus les richesses de la planète. La Libye milite pour l’annulation pure et simple de la dette et elle est favorable à une réforme de l’architecture financière internationale pour créer un cadre transparent et juste de financement des besoins de développement.  Nous demandons qu’un accent soit mis sur le renforcement de la coopération internationale pour le développement dans tous les domaines, qu’ils soient financiers, technologiques ou environnementaux.  Le Groupe des 77 a adopté un programme d’action lors du Sommet de la Havane, que nous aimerions voir reconnu et adopté au niveau mondial et multilatéral en vue de garantir un développement durable à tous les Etats.  La Libye demande aussi la levé de tous les embargos qui empêchent des pays et des


peuples de participer aux activités économiques mondiales.  Nous condamnons d’autre part toutes les formes de terrorisme, qui doivent être combattues sous l’égide de l’ONU, et dénonçons ceux qui prétendent justifier ces actes par la pratique d’une religion.


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a estimé, qu’en matière de financement du développement, les pays développés doivent respecter les engagements pris en matière d’APD et les pays en développement participent, à égalité, à la définition des politiques de développement pour pouvoir tirer parti des bénéfices de la mondialisation et des flux de capitaux internationaux.  La libéralisation du commerce, a poursuivi le représentant, est devenue un moyen essentiel d’assurer le développement.  Un système multilatéral ouvert, équitable, prévisible, non discriminatoire et fondé sur des règles reconnues pourrait donc faciliter le développement des pays en développement.  Dans ce contexte, le représentant a souligné l’importance de la Conférence sur le financement du développement ainsi que celle d’un nouveau cycle de négociations au sein de l’OMC.  A cet égard, il a dit son espoir de voir l‘accession prochaine du Viet Nam qui devrait bénéficier du traitement préférentiel applicable à un pays en développement.


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