AG/1188

LE SECRETAIRE GENERAL DEFEND LE ROLE PRIVILEGIE DE L’ONU DANS LA COALITION UNIVERSELLE CONTRE LE TERRORISME

24/09/2001
Communiqué de presse
AG/1188


Assemblée générale

7ème séance plénière – matin


LE SECRETAIRE GENERAL DEFEND LE ROLE PRIVILEGIE DE L’ONU

DANS LA COALITION UNIVERSELLE CONTRE LE TERRORISME


La Fédération de Russie prête à s’engager immédiatement

dans un moratoire contre le déploiement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique


C’est dans un contexte marqué par les conséquences des attaques terroristes du 11 septembre dernier que Kofi Annan, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a présenté ce matin en séance plénière de l’Assemblée générale son rapport sur l’activité de l’Organisation.  Il y a deux semaines, tout le monde s’attendait à ce que s’engage aujourd’hui le débat général et à entendre s’exprimer un grand nombre de chefs d’Etat et de ministres, a-t-il fait observer.  J’avais de mon côté espéré pouvoir mettre en avant ce que je considère comme les priorités des cinq années à venir.  Entre temps, est survenue une attaque si cruelle et destructrice que nous ne l’avons pas encore surmontée, une attaque qui touche non seulement cette ville qui nous est chère et ce pays mais aussi chacun d’entre nous. 


Le Secrétaire général a invité les Etats Membres à réagir de toute leur force, de toute la vigueur de leur humanité commune afin de défendre les valeurs qu’ils partagent.  Il a rappelé les positions prises par le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale le jour même de l’attentat et a invité les Etats à renforcer la paix et sécurité internationales en resserrant les liens entre les nations et non en les soumettant à de nouvelles tensions. 


M. Annan a défendu le rôle privilégié de l’ONU dans l’édification de cette coalition universelle.  Elle seule a la légitimité mondiale, a-t-il fait valoir, pour mener cette lutte à long terme contre le terrorisme.  Il a fait état de l’urgence qu’il y a à ratifier et, plus encore, à appliquer les conventions existantes sur le terrorisme international ainsi qu’à envisager de nouveaux instruments visant à combattre ces crimes haineux.  Mais le Secrétaire général a insisté sur la nécessité de se consacrer à une tâche humanitaire également urgente : aider les victimes de la famine et de la misère et particulièrement, en ce moment, les personnes ayant dû quitter leurs foyers en Afghanistan.


C’est une tâche vitale mais qui ne doit pas nous faire oublier le reste de notre travail, a poursuivi le Secrétaire général. Ces événements tragiques n’ont rendu que plus nécessaire l’ensemble de la mission des Nations Unies.  Au lieu de céder à la tentation de protéger nos marchés, faisons en sorte que la réunion de l’OMC à Doha soit l’occasion de renforcer notre système international d’échanges commerciaux en faisant en sorte que les bénéfices s’en fassent sentir pour tous et particulièrement les pays en développement.  Nous ne devons pas permettre à ces événements de compromettre les engagements pris il y a un an par les chefs d’Etat et de gouvernement lors de la Déclaration du Millénaire, telle que la promesse de réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de ceux qui gagnent moins d’un dollar par jour.


M. Ivan Ivanov, Ministre des affaires étrangères la Fédération de Russie, seul pays représenté au niveau ministériel ce matin, a ouvert le débat en renouvelant la proposition de son pays consistant en une réduction coordonnée avec les Etats-Unis en matière d’armes stratégiques offensives qui ramèneraient à 1500 d’ici à 2008, les ogives nucléaires détenues par chaque pays.  Cela constituerait une avancée sans précédent dans le domaine du désarmement nucléaire, a déclaré M. Ivanov au cours d’un discours fortement axé sur les questions de désarmement.  Il a notamment invité la communauté internationale à travailler à la réalisation d’un accord visant à interdire le déploiement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique ainsi que le non-recours à la force contre les objets spatiaux et a décrit ce qui à son sens devrait en constituer les principes.  Il a déclaré qu’en attendant qu’un accord international soit conclu, son pays était prêt à s’engager immédiatement en faveur d’un moratoire sur le déploiement d’armes dans l’espace extra-atmosphérique à condition que les autres puissances se joignent à cette démarche.


Le représentant des Etats-Unis a pour sa part fait observer que la mort de ressortissants de nombreux pays au cours des récentes attaques terroristes, suffisait à démontrer qu’il s’agissait d’une tragédie universelle et que la réponse devrait également l’être.  Il a formé l’espoir que le débat sur le terrorisme prévu la semaine prochaine, sera l’occasion de promouvoir un objectif commun et définir les mesures que les Nations Unies sont prêtes à prendre pour combattre la terreur.


Sont également intervenus au cours du débat les représentants des pays suivants : Algérie, Koweït, Costa Rica, Ukraine, Bangladesh, Népal, Malaisie, Croatie, Suède et Maroc.


L’Assemblée générale poursuivra son examen du rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation cet après-midi à 15 heures.


RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’ACTIVITE DE L’ORGANISATION


Déclarations


M. KOFI ANNAN, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, a fait observer qu’il y a deux semaines, tout le monde s’attendait à ce que s’engage aujourd’hui le débat général auquel devait participer un grand nombre de pays représentés par leurs chefs d’Etat ou leurs Ministres des affaires étrangères.  J’espérais de mon côté pouvoir présenter ce que je considère comme les priorités des cinq années à venir, a-t-il poursuivi.  Entre-temps, notre pays hôte et la ville bien-aimée qui nous accueille étaient frappés par une attaque délibérée et pourtant si cruelle, si malveillante et si destructrice que nous nous efforçons encore aujourd’hui d’en saisir l’énormité.  Il nous faut réagir de toute notre force, en y mettant toute notre humanité commune et les valeurs que nous partageons.  Nous ne pouvons pas les laisser nous menacer.


Le Secrétaire général a rappelé que le Conseil de sécurité, le jour même du massacre, l’avait très justement identifié comme une menace à la paix et la sécurité internationales.  Il a invité les Etats Membres à réagir afin de renforcer cette paix et cette sécurité internationales en resserrant les liens entre les nations et non en les soumettant à de nouvelles tensions.  Il a estimé que l’ONU est le forum naturel au sein duquel doit s’édifier une coalition universelle.  Elle seule a la légitimité mondiale pour cette lutte à long terme contre le terrorisme.


Il a également rappelé que l’Assemblée avait appelé le même jour à engager une action urgente de coopération internationale visant à éradiquer le terrorisme et s’est félicité de l’adoption d’une telle résolution.  C’est, a-t-il fait observer, l’occasion de rappeler l’urgence qu’il y a à ratifier et, plus encore, à appliquer les conventions existantes sur le terrorisme international ainsi qu’à envisager de nouveaux instruments visant à combattre ces crimes haineux.


Le Secrétaire général a également insisté sur la nécessité de se consacrer à une tache humanitaire urgente : aider les victimes de la famine et de la misère et particulièrement, en ce moment, les personnes qui ont dû quitter leurs logements en Afghanistan.


L’attaque du 11 septembre a aussi été une attaque contre la liberté de voyager, d’échanger des biens et des services et de partager des idées, a-t-il poursuivi.  Certains commentateurs y ont vu l’expression d’un conflit de civilisations.  Nous, nous affirmons le contraire et à cet égard, il a rappelé que l’Assemblée avait décidé de proclamer cette année celle du dialogue entre les civilisations.  Réaffirmons la liberté de tous, de toutes les croyances et cultures de se rencontrer, de se côtoyer, de partager des idées et des savoirs dans le respect mutuel et la tolérance pour leur bénéfice mutuel et celui de l’humanité.  L’attaque du 11 septembre a été une attaque contre la primauté du droit; ripostons en affirmant la primauté du droit international et national.  Aucun effort ne doit être épargné pour traduire en justice les auteurs de ces attaques selon un processus clair et transparent.  Travaillons à renforcer les normes et les principes de façon à marquer la différence entre ceux qui recourent au terrorisme et ceux qui le combattent. 


C’est une tâche vitale mais qui ne doit pas nous faire oublier le reste de notre travail, a poursuivi le Secrétaire général. Ces événements tragiques n’ont rendu que plus nécessaire l’ensemble de la mission des Nations Unies.  Au lieu de céder à la tentation de protéger nos marchés, faisons en sorte que la réunion de l’OMC à Doha soit l’occasion de renforcer notre système international d’échanges commerciaux en faisant en sorte que les bénéfices s’en fassent sentir pour tous et particulièrement pour les pays en développement; nous ne devons par permettre à ces événements de compromettre les engagements pris il y a un an par les chefs d’Etat et de gouvernement lors de la Déclaration du Millénaire, telle que la promesse de réduire de moitié d’ici à 2015 le nombre de ceux qui gagnent moins d’un dollar par jour.


Les maux dont souffre notre monde ne sont que trop réels, a conclu le Secrétaire général.  Il faut que la mondialisation profite à tous mais on n’y parviendra pas par la violence.  Bien au contraire, les espoirs de développement ne peuvent que s’évanouir si le monde se polarise en affrontements violents.  Notre organisation doit se trouver au centre des partenariats qui se créent.  Les chefs d’Etat se sont engagés l’an dernier à renforcer l’ONU qu’ils considèrent comme la maison commune de l’humanité, le lieu où les efforts communs peuvent agir et se renforcer.  Ne nous laissons pas ébranler sur cette voie; rejetons la violence qui n’est que l’expression du nihilisme et du désespoir; affirmons qu’aucune vie humaine ne doit être sacrifiée et que chacun a droit à l’espoir.


M. IGOR S. IVANOV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a déclaré que la croissance des liens économiques devait représenter le début d’un développement solide de l’humanité.  Cependant, a-t-il poursuivi, les avantages de la mondialisation ne sont pas accessibles de la même façon à tous et le fossé continue de se creuser.  En outre, le monde se heurte à des menaces nouvelles.  Il faut, par conséquent, que la société mondiale donne une réponse solidaire aux défis de l’époque et développe une stratégie commune.  S’agissant de la menace terroriste, M. Ivanov a préconisé le renforcement de la sécurité internationale et dans ce contexte, l’ONU doit être l’instrument irremplaçable d’appui à la paix face aux menaces sans précédent.  La Fédération de Russie est favorable à la prise de mesures collectives pour le développement d’une mondialisation sans risque.  Dans le domaine politique, il a indiqué que son pays était favorable à la mise en œuvre des décisions du Sommet du Millénaire au premier rang desquelles la constitution d’un ordre international démocratique.  Pour le représentant, une telle évolution ne sera possible que si tous les États étaient égaux devant le droit international et la Charte des Nations Unies.  A l’ère de la mondialisation, a-il- poursuivi, il faut renforcer et non diluer le droit international.  Il a fait observer que dans son rapport, le Secrétaire général faisait part de son inquiétude face à la croissance permanente des dépenses militaires.  La Fédération de Russie est dans ce domaine favorable à l’élaboration d’un programme réaliste complet visant à l’accélération du processus de désarmement.  Il a précisé que son pays confirmait la réduction concertée des armes offensives stratégiques jusqu’à 1500 ogives stratégiques.  Il a déclaré que son pays souhaitait une coopération stratégique avec les Etats-Unis et qu’il fallait trouver un moyen d’accélérer l’élimination des armes de destruction massive.  Il a en outre insisté sur la nécessité de préparer un accord sur l’interdiction de déployer des armes dans l’espace extra-atmosphérique. 


M. Ivanov s’est prononcé en faveur d’un moratoire dans ce domaine jusqu’à ce que la communauté internationale parvienne à un accord.  Il a ajouté que son pays appuyait les initiatives de l’ONU dans ce domaine.  Il a manifesté sa préoccupation face à la situation au Moyen-Orient et dans les Balkans et a appelé à réfléchir aux causes profondes des problèmes économiques et sociaux.  Tout en insistant sur la nécessité d’enrayer les conflits internes, il a exprimé des craintes de voir apparaître des tensions sociales que seul le renforcement de la mondialisation est susceptible d’en atténuer les conséquences.  Les problèmes de l’information globale comme les problèmes écologiques sont tout aussi importants.  Quant à ceux du réchauffement de la planète, ils nécessitent une approche approfondie et, dans ce contexte, la Fédération de Russie propose la tenue d’une conférence mondiale en 2003 sur les changements climatiques.  Dans le domaine humanitaire, le Secrétaire général remarque dans son rapport que les droits et les idées individuels se diffusent dans le monde entier mais, le représentant observe qu’il n’y avait pas de garantie que tous les peuples soient à l’abri des tyrannies.  Le caractère universel de l’ONU doit permettre de résoudre les tâches les plus difficiles si elle est en mesure d’accroître son efficacité en matière d’action.


M. CAMERON R. HUME (Etats-Unis) a déclaré que les Américains étaient conscients du fait que des citoyens de dizaines d’autres pays étaient également morts dans les attaques du 11 septembre, qu’il s’agissait d’une tragédie universelle, et que la réponse devrait également l’être.  Il a indiqué qu’il attendait avec impatience le débat sur le terrorisme prévu pour la semaine prochaine.  Nous espérons qu’il permettra de promouvoir un objectif commun ainsi que les mesures que les Nations Unies conviendront d’arrêter pour combattre la terreur, a-t-il indiqué.


Nous vivons un moment crucial, a poursuivi M. Hume et c’est l’occasion pour les Nations Unies de montrer qu’elles sont à la hauteur des aspirations internationales.  Pour leur part, les Etats-Unis continueront à apporter leur appui à l’ensemble des activités de l’Organisation même si nous entendons actuellement soutenir plus particulièrement celles concernant le terrorisme.  Il est temps, a-t-il déclaré, de mettre en oeuvre les mesures visant à mettre fin aux programmes qui n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.  Il est de l’intérêt le plus vital de la communauté internationale tout entière que soit renforcée la pertinence des Nations Unies, a-t-il conclu, et que les Etats-Unis s’engagent à apporter leur contribution à cet effort.


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a indiqué que l’Organisation des Nations Unies n’avait pas d’autre choix, face à l’irruption brutale du terrorisme, que d’agir et d’agir vite en mettant en place une stratégie concertée, coordonnée et efficace.  Constatant que la société civile s’est progressivement imposée comme un acteur influent sur la scène internationale, il a souhaité que les ONG disposent d’un statut consultatif auprès de l’ONU, leur participation devant se faire de manière transparente équitable et rigoureuse, en tenant compte d’un équilibre entre les ONG du Nord et du Sud.


Il a ensuite fait observer que la question du Sahara occidental avait été traitée avec une coupable légèreté dans le rapport du Secrétaire général.  Il a cependant indiqué qu’un corrigendum avait en partie remédié à cette relation sélective des faits.  Il a enfin regretté que la locution «intervention humanitaire» soit de plus en plus utilisée au lieu de la formule «assistance humanitaire».  Il a souhaité que le Comité permanent interorganisations soit beaucoup plus transparent et que ses recommandations soient soumises à l’examen des Etats Membres.


M. MOHAMMAD A. ABULHASAN (Koweït) a déclaré que sa délégation accordait la priorité à la question du terrorisme dans le débat général.  Il s’est félicité de l’optimisme du rapport du Secrétaire général dans le domaine de la sécurité internationale mais a fait remarquer que les actes de terrorisme récents marquaient son caractère relatif.  Il a souligné que la lutte contre le terrorisme ne devait pas s’appliquer seulement à une région mais devait être appréhendée de façon globale.  Le représentant a indiqué qu’en dépit des nouveaux défis qui s’imposent, l’ONU reste l’instrument principal dans le domaine de la coopération internationale.  Il a encouragé la mise en œuvre de la déclaration finale du Sommet du Millénaire comme plan d’action que les Nations Unies devaient suivre pour relever les défis de notre époque.  En ce qui concerne l’escalade de la violence au Moyen-Orient, il a dénoncé la politique d’Israël défini comme principal responsable de la situation.  Il a dénoncé également l’attitude de l’Irak qui refuse de coopérer avec les commissions d’inspection et de contrôle des Nations Unies.  Le représentant a lancé un appel au Gouvernement irakien pour qu’il mette en oeuvre une politique de la raison.  En ce qui concerne les opérations de maintien de la paix, le représentant a rendu hommage aux membres des forces de l’ONU pour la sécurité qu’elles assurent aux frontières entre l’Irak et le Koweït.  Il a exprimé sa satisfaction devant le fait que le rapport mentionne que les sanctions doivent être concentrées sur les dirigeants et les responsables pour prévenir leurs conséquences négatives sur le peuple.  Il a également lancé un appel pour que l’ONU poursuive son étude des questions relatives à l’Afrique et à la question du virus VIH/sida.  Il a ajouté que sa délégation aurait espéré trouver, dans le rapport, un plus grand intérêt à la question de l’environnement. 


M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) a indiqué que la promotion des droits de l’homme et le respect de la dignité humaine devaient être les lignes directrices fondamentales de l’activité à la fois des Nations Unies et de chacun des Etats.  Il faut se concentrer, a-t-il ajouté, sur l’application des normes et principes en matière de droits de l’homme, de même que la paix et la sécurité internationales doivent être pensées du point de vue des droits de l’homme.  La clef du futur des Nations Unies, a-t-il poursuivi, réside dans la réforme du Conseil de sécurité, car cela renforcerait les activités de maintien de la paix de l’Organisation.


Concernant la prévention des conflits armés, il s’est prononcé en faveur de la prise en compte des causes structurelles des crises, sans nier la responsabilité des leaders politiques.  Le transfert d’armes aux rebelles, aux groupes extrémistes et terroristes ainsi qu’aux Etats qui violent massivement les droits de l’homme doit être catégoriquement interdit, a-t-il ajouté.  Il a par ailleurs considéré la promotion du développement durable comme un objectif essentiel de l’Organisation.  Il a enfin considéré l’assistance humanitaire comme la plus importante et la plus fructueuse activité des Nations Unies.


M. VALERI KUCHYNSKI (Ukraine) a fait part de tout son soutien aux efforts de réformes engagés par le Secrétaire général ainsi qu’à la mise en œuvre du rapport Brahimi.  A cet égard, il a préconisé l’amélioration des relations entre le Conseil de sécurité, les pays contributeurs de troupes et le Secrétariat et s’est félicité de l’adoption des résolutions 1327 (2000) et 1353 (2001) qui ont mis en place de nouvelles mesures importantes en matière de mécanismes de consultations.  Il a souhaité par ailleurs qu’un rang de priorité élevé soit accordé à la lutte contre la prolifération des armes nucléaires et au désarmement dans les activités des Nations Unies.


Il a également souligné son grand attachement aux actions des Nations Unies dans le domaine de la lutte contre la propagation du VIH/sida, notamment le soutien et l’assistance accordés aux pays les plus affectés.  Il s’est félicité de constater les efforts réalisés par le Secrétaire général en matière de réforme dans le domaine de la gestion et l’administration de l’Organisation, et lui a réitéré tout son soutien dans ses efforts visant à renforcer les Nations Unies.


M. SHAMEEM AHSAN (Bangladesh) après avoir souligné la nécessité d’œuvrer ensemble contre le terrorisme, s’est félicité des deux grands événements ayant marqué la session 2000-2001, à savoir le Sommet du Millénaire et la Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.  Il a attiré l’attention sur plusieurs points et notamment sur la question des besoins croissant en matière de maintien de la paix, qui prennent de plus en plus un caractère multidimensionnel : droits de l’homme, désarmement, protection des enfants, réintégration des anciens combattants, etc.  A ce sujet, il a observé que la bataille la plus importante à mener était celle qu’il faudra mener contre l’extrême pauvreté, tel qu’il ressort clairement des débats du Sommet du Millénaire.  Il a également dénoncé l’impasse dans le domaine des accords de désarmement notamment dans le domaine nucléaire, regrettant la prolifération des armes et l’augmentation croissante des budgets de l’armement.


Faisant référence à la troisième Conférence des Nations Unies sur les Pays les Moins Avancés (PMA), il s’est félicité de l’affirmation du Secrétaire général sur notre responsabilité collective face aux problèmes d’inégalité, pour le respect de la dignité, dans le souci d’assurer que la globalisation devienne une force motrice positive pour les peuples du monde.  Après avoir pris note des efforts constants accomplis pour la réforme des Nations Unies, dont les quatre deniers budgets biennaux ont connu une croissance zéro, il a néanmoins regretté la baisse de la part du budget consacrée au domaine économique et social et a exprimé l’espoir que cette situation connaîtra une amélioration dans le cadre de l’étude du prochain budget biennal de l’Organisation.


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal), rappelant que l’ONU était née des cendres de la Seconde Guerre mondiale, a insisté sur la nécessité actuelle de disposer d’une organisation plus forte et mieux équipée, capable de jouer un rôle charnière dans les affaires mondiales en tant qu’organe universel le plus représentatif et a jugé que les Nations Unies pouvaient se prévaloir d’un bilan mitigé constitué de succès et d’échecs.  Les élections démocratiques du Timor oriental, le retrait d’Israël du Sud-Liban, l’amélioration de la situation au Kosovo et la foi croissante de pays en proie à des troubles dans l’Organisation nous rassurent sur son utilité,


a-t-il déclaré.  La mondialisation a déclenché des opportunités de croissance pour les riches et encore plus de misère pour les autres, encore plus de richesses pour les uns, des aspirations croissantes pour les autres.  A cet égard, l’Organisation n’a pas été à la hauteur de sa mission mais nous sommes confiants, et beaucoup d’autres avec nous, dans le fait que nous avons collectivement les connaissances, les moyens et les ressources pour l’y aider, à condition que la volonté politique et la vision soient présentes.


Le fléau du terrorisme est devenu le souci le plus pressant et nous sommes heureux que l’Assemblée générale ait prévu prochainement un débat sur ce sujet, a-t-il poursuivi.  Nous devons garder à l’esprit les récentes pertes humaines et matérielles colossales des attaques terroristes du 11 septembre, adopter de toute urgence des mesures déterminées et rapides.  Le Népal condamne fermement le terrorisme dans toutes ses manifestations et souhaite participer aux efforts visant à son éradication.  A propos du rapport du Secrétaire général sur l’activité de l’Organisation, il s’est dit étonné du fait que les problèmes parfois dramatiques des pays en développement enclavés et des Etats insulaires en développement, dont certains portent atteinte à leur existence même, n’étaient pas mentionnés.  Il a également exprimé son inquiétude à l’égard de la priorité de plus en plus faible accordée au développement au sein des structures des Nations Unies et a jugé que le rapport ne soulignait pas suffisamment le rôle joué par le développement dans les tâches assumées par l’ONU dans le domaine de la paix et de l’aide humanitaire.  Il s’est déclaré vivement préoccupé par le déclin des moyens en personnel et en ressources de base ainsi que par les menaces croissantes sur certains mécanismes orientés vers le développement.  Il a conclu en lançant un appel au Secrétaire général pour qu’il prenne davantage en compte les besoins et sensibilités des petits pays pauvres. 


M. HASMY AGAM (Malaisie) a félicité le Secrétaire général des Nations Unies de ses efforts pour passer d’une culture de réaction à une culture de prévention.  Dans ce contexte, il a encouragé le développement d’une concertation plus étroite entre le Conseil de sécurité et le Secrétaire général.  Il a également encouragé la mise en œuvre d’approches innovantes et flexibles parmi lesquelles la réalisation de rapports régionaux et sous-régionaux périodiques sur les conflits qui menacent la paix et la sécurité internationales. 


Le représentant a manifesté son soutien aux Opérations de maintien de la paix et a rappelé que sa délégation soutenait pleinement les recommandations pratiques du rapport Brahimi et souhaitait son application rapide.  Il a poursuivi en affirmant que la question du terrorisme devait tenir une place fondamentale dans les discussions qui portent sur la paix et la sécurité et ce, en raison des événements récents mais aussi parce que le terrorisme à l’encontre de civils est monnaie courante dans de nombreux conflits.  M. Agam a déclaré qu’il était nécessaire de développer une stratégie internationale globale fondée sur une analyse des facteurs qui provoquent une telle violence.  Cette approche implique la communauté internationale et les Nations Unies qui sont seules légitimées à prendre des mesures qui puissent combattre cette menace au plan mondial. 


En ce qui concerne le désarmement, le représentant partage la déception du Secrétaire général face à la faible coopération internationale en la matière.  Tant que les armes nucléaires existeront, aucune complaisance n’est possible, a-t-il déclaré.  Il a condamné dans ce contexte les projets visant à déployer des systèmes de défense nationale qui menacent les efforts de désarmement.  Il a estimé que le problème de la prolifération des armes légères devait notamment être envisagé selon les perspectives globales de prévention des conflits.  En outre, il a noté que la crise humanitaire en Iraq témoigne que les sanctions ont des effets socioéconomiques désastreux; il a exprimé son inquiétude face aux séquelles possibles.  Le représentant s’est déclaré favorable à la suppression des sanctions et a exhorté l’Irak à coopérer avec la communauté internationale.  De même, a-t-il poursuivi, les sanctions à l’encontre de la Libye et du Soudan doivent être levées.  M. Agam a poursuivi en affirmant qu’il fallait prêter attention à la propagation du sida en Afrique mais aussi en Asie. 


Mentionnant la question du développement durable, il a affirmé qu’une coopération internationale exigeait que les pays développés affirment leur volonté de mettre en oeuvre le programme Action 21.  Le représentant a en outre appelé le Secrétaire général à faire ratifier le Protocole de Kyoto par les pays qui ne l’ont pas encor fait.  M. Agam a souhaité que l’élimination de la pauvreté soit une priorité qui doit passer par l’allègement de la dette et des appuis financier et technique.  En ce qui concerne la notion de souveraineté des peuples, le représentant à estimé que l’ONU devait continuer à respecter ce principe.  Il a encouragé l’organisation à poursuivre ses efforts en matière de gestion et a manifesté son inquiétude face à ses problèmes financiers.  Il a enfin félicité le Département de l’information de ses progrès récents.


M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a déclaré que sa délégation appuyait pleinement les recommandations du rapport Brahimi et les efforts du Secrétaire général de faire évoluer les Nations Unies d’une culture de réaction à une culture de prévention.  Il a exprimé, évoquant la frustration ressentie en matière de sécurité suite aux attaques terroristes, sa satisfaction de voir un débat sur le terrorisme se tenir dès la semaine prochaine à l’Assemblée générale.  S´agissant de l’acte terroriste qui vient de frapper New York, il s’est dit persuadé que cet acte loin de constituer une victoire pour le terrorisme, allait plutôt marquer le début de la fin de ce phénomène.


Il a également attiré l’attention sur la réalité de la mondialisation qui marque désormais de son empreinte notre société et la complexité des défis qu’elle entraîne en termes de lutte contre la pauvreté et des catastrophes naturelles.  A cet égard il a rappelé que les Nations Unies étant la seule organisation à vocation mondiale pouvant faire face à la complexité de ces nouveaux défis, il était impératif de réformer l’Organisation et a fait part de tout son soutien aux efforts du Secrétaire général qui vont dans ce sens.  Il a en outre évoqué la nécessité d’élargir le débat sur la réforme au Conseil de sécurité et la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, en y incluant également la question du renforcement du Conseil économique et social, pour le rendre à même de  faire face à la complexité croissante des problèmes.


Il a regretté l’absence d’une prévention adéquate en matière de catastrophes naturelles et d´une politique appropriée en ce qui concerne la lutte contre la pauvreté.  En effet, a-t-il précisé, la situation est pire que jamais pour beaucoup de pays.  Quant aux droit de l´homme, il a recommandé que le fossé entre les normes existantes et la réalité sur le terrain soit comblé dans les meilleurs délais.

M. PIERRE SCHORI (Suède) a souligné l’importance qu’il attache, au regard des actes de terreur qui viennent de se produire, à l’établissement de la Cour pénale internationale.  Il a ajouté que la question de la réforme des Opérations de maintien de la paix, notamment dans ses aspects financiers, ainsi que celle de la prévention des conflits armés constituaient également des priorités.  Il par ailleurs appelé tous les Etats Membres à payer leurs contributions à temps.


Concernant la non-prolifération des armes nucléaires, il s’est prononcé en faveur de la consolidation des résultats du traité de non-prolifération nucléaire et du renforcement du régime de non-prolifération.  Il a enfin attiré l’attention sur deux importantes conférences à venir : la Conférence internationale sur le financement du développement et le Sommet de Johannesburg sur le développement durable.


M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), après s’être engagé à participer la semaine prochaine à la réflexion sur la réponse à donner au terrorisme en tant que nouvelle menace à la paix et à la sécurité internationales, s’est félicité de l’impressionnante activité déployée par l’Organisation, partout où la sécurité et la paix sont menacées, et notamment de la coopération établie entre l’ONU et les Organisations régionales africaines dans la mise en œuvre des opérations de maintien de la paix en Afrique.  Il a, à cet égard, appuyé particulièrement les suggestions tendant à dépêcher dans les régions où la situation paraît très instable, des missions interdisciplinaires d’enquêtes et de renforcement de la confiance.  Il a également insisté sur le fait qu’une opération de maintien de la paix, pour atteindre entièrement son but, ne doit pas se limiter seulement à asseoir un cessez-le-feu, mais qu’elle devait aussi veiller à la promotion du dialogue entre les protagonistes, et mettre en œuvre une véritable «stratégie de consolidation de la paix» dont le continent africain a grand besoin.  Il a déclaré approuver l’ouverture d’un Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest et s’est félicité de constater que la fonction préventive continue d’être au centre des préoccupations du Secrétaire général. 


Le représentant a également soutenu l’établissement de mécanismes de coopération bilatérale et sous-régionale durables, orientés vers une interdépendance garante d’un développement économique et social harmonieux.  Il a en outre vivement regretté le langage jugé «inapproprié» du représentant de l’Algérie, qualifiant les initiatives du Secrétaire général pour une paix durable au Maghreb, de «coupable légèreté» à un moment où les parties concernées, y compris l’Algérie, devraient se concentrer sur les négociations initiées par le Conseil de sécurité, sur la base du «projet d’Accord-cadre relatif au statut du Sahara occidental».


*   ***   *


À l’intention des organes d’information. Document non officiel.