DEUXIEME COMMISSION : LE GROUPE DES 77 ET LA CHINE DEMANDENT QUE LA REUNION SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT, PREVUE POUR 2002, SE TIENNE DANS UN PAYS DU SUD
Communiqué de Presse
AG/EF/343
DEUXIEME COMMISSION : LE GROUPE DES 77 ET LA CHINE DEMANDENT QUE LA REUNION SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT, PREVUE POUR 2002, SE TIENNE DANS UN PAYS DU SUD
20001129La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a souscrit, cet après-midi, à la recommandation du Comité préparatoire de la Réunion internationale de haut niveau chargée dexaminer la question du financement du développement de reporter dun an la Réunion, qui devra se tenir au cours du premier trimestre de 2002, à une date à déterminer dun commun accord. Par ce texte, adopté sans vote, la Commission a recommandé, à son tour, à lAssemblée générale dinviter les pays intéressés à envisager daccueillir la Réunion ou, sils ont déjà fait une offre dans ce sens, à la confirmer. A cet égard, le Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a argué quil serait opportun que la Réunion se déroule dans un pays en développement étant donné quelle traite de questions intéressant ces pays au premier chef. Quant au format et au contenu de la Réunion, la Chine a souhaité quelle prenne la forme dune Conférence internationale avec la participation au plus haut niveau des institutions de Bretton Woods, de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), de la société civile et du secteur privé. Parlant de la participation des institutions internationales, le Groupe des 77 et la Chine se sont félicités de lengagement de la Banque mondiale envers le processus préparatoire et ont souhaité voir aboutir dans les meilleurs délais les négociations relatives à la participation du Fonds monétaire international (FMI) et de lOMC.
Pour ce qui est des questions que devra aborder la Réunion, des délégations, en particulier celles du Togo, au nom de lOrganisation de lunité africaine (OUA) et du Népal, ont trouvé pertinent lordre du jour provisoire préparé par le Comité préparatoire qui prévoit lexamen de questions telles que la mobilisation des ressources financières internes et internationales, la bonne gestion des affaires publiques, le renforcement du secteur des finances et laccroissement des flux de capitaux privés, lamélioration des échanges commerciaux, lAide publique au développement (APD), la dette, la participation des pays en développement aux prises de décisions des institutions financières internationales, et la réforme de larchitecture financière internationale. Commentant la question de lamélioration des échanges commerciaux et celle de la dette, le Guyana, au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) a affirmé quune baisse de 50% des barrières commerciales dans les pays développés génèrerait un gain annuel de 100 milliards de dollars pour les pays en développement. Lannulation de la dette dégagerait, elle, une somme de 2 554 milliards de dollars.
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Commentant également cet ordre du jour provisoire, la République démocratique populaire lao, sexprimant au nom du Groupe des pays sans littoral, a souhaité que lordre du jour comprenne un point particulier relatif aux problèmes spécifiques de ces pays. Sagissant du résultat de la Réunion, la République de Corée a estimé que la déclaration politique quil faudra adopter devra sinspirer de la déclaration du Sommet du millénaire et viser à renforcer la volonté politique dans le domaine du financement du développement et à encourager davantage de cohérence entre les institutions financières internationales.
La prochaine réunion de la Commission aura lieu vendredi 1er décembre à 10 heures.
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REUNION INTERNATIONALE DE HAUT NIVEAU CHARGEE D'EXAMINER LA QUESTION DU FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT A L'ECHELON INTERGOUVERNEMENTAL
débat général
M. A. P. ETANOMARE OSIO (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a observé que les chefs dEtat et de gouvernement du Groupe des 77 avaient clairement dit, lors du Sommet du Sud de La Havane au printemps dernier, limportance quils attachent à la question du financement du développement. Le Groupe des 77 et la Chine se réjouissent de la tenue des réunions préparatoires régionales de Jakarta, Beyrouth, Bogota et Addis-Abeba, et comptent sur la réussite de celle prévue bientôt à Genève. Nous espérons que ce genre de réunion sera possible au cours de lannée 2001, et nous sommes satisfaits des auditions tenues par le Comité préparatoire avec le secteur privé et la société civile en vue de leur participation à lévènement de haut niveau sur le financement du développement. Nous sommes aussi davis que les consultations en cours avec le FMI, lOMC et la Banque mondiale sont importantes, et nous nous félicitons de lengagement de la Banque Mondiale envers le processus préparatoire.
Le Groupe des 77 et Chine espèrent que lévènement se tiendra au cours du premier trimestre de lannée 2002, dans un pays en développement, et nous attendons quun dialogue permanent soit mis en place par le Comité préparatoire pour assurer la clarté, la transparence et la confiance dans la préparation de la rencontre. Nous espérons que cest sur la base de cette transparence que nous serons capables de trouver un nom pertinent à lévènement de haut niveau, dont la dénomination doit respecter lengagement pris par les dirigeants du monde lors du Sommet du millénaire. Sans un nom décent, il nous est difficile daller de lavant dans la préparation de cette rencontre cruciale.
M. ROLAND KPOTSRA (Togo), au nom de lOrganisation de lunité africaine (OUA), a espéré que le report dune année de la Réunion internationale permettra dassurer une meilleure préparation ainsi quune contribution et une participation effectives de tous les acteurs. Il a souhaité que la Réunion prenne la forme dune Conférence internationale ou dune Réunion de haut de niveau politique des Nations Unies, incluant la participation de toutes les parties prenantes. La Réunion devrait aboutir, à lissue de franches discussions, à la mise en place dun partenariat mondial efficient, capable de relancer la croissance dans les pays du Sud et de favoriser lintégration de ces pays à léconomie mondiale. Se félicitant de la pertinence de lordre du jour provisoire décidé par le Comité préparatoire de la Réunion, le représentant a appelé à une participation active des institutions de Bretton Woods Banque mondiale et Fonds monétaire international (FMI)- et de lOrganisation mondiale du commerce (OMC). La contribution de la société civile et du secteur privé simpose tout autant, a ajouté le représentant avant de rappeler que le 36e Sommet de lOUA, tenu à Lomé du 10 au 12 juillet 2000, a invité les pays industrialisés à prendre des initiatives plus hardies visant à lannulation de la dette tout comme il a demandé à la communauté internationale de mettre tout en oeuvre pour que la mondialisation serve les intérêts de tous les pays et quelle permette la participation effective des pays africains au système commercial mondial de manière à les aider à jeter les bases dune croissance durable et équitable.
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Malheureusement, a souligné le représentant, le spectacle désolant de dérision auxquelles ont donné lieu les récentes discussions au sein du Comité préparatoire sur la forme, le format, le lieu et la date de la Réunion internationale incite à penser quil existe toujours des esprits non encore acquis à lévidence selon laquelle le Nord a un intérêt vital à promouvoir le développement économique et social du Sud et à sinvestir résolument dans tous les efforts tendant à son émergence en tant que partenaire viable et solide dans les relations économiques internationales. Le représentant a donc un lancé un appel aux Etats Membres et aux parties prenantes pour quils gardent à lesprit le caractère interdépendant et contemporain du développement ainsi que la situation économique et sociale particulièrement critique dans laquelle se trouve lAfrique et pour quils contribuent à la recherche de solutions adéquates aux maux qui affectent le continent.
M. YING TAOLIU (Chine) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 faite par le Nigéria. Il a déclaré que la Chine appuie la proposition de report de lévènement à lan 2002 afin de mieux sy préparer. Cet évènement devra être une conférence internationale qui aura lieu dans un pays en développement, les Nations Unies jouant le rôle central dans organisation. La Chine regrette que les travaux préparatoires nen soient encore quà lexamen des questions de procédures. Le nom de la rencontre et le lieu de sa tenue auraient déjà du être arrêtés. Nous ne nous opposerons pas à la prorogation de la date limite de dépôt des candidatures de participation de certaines ONG. Notre délégation est prête à collaborer avec dautres pays pour faciliter le succès du processus préparatoire.
M. GEORGE TALBOT (Guyana) a estimé que le financement du développement est la base fondamentale de toutes les activités de développement. Il sest félicité que cette question soit examinée à la fin de ce siècle. La question est dautant plus importante pour la Communauté des Caraïbes (CARICOM) que les pays concernés font face à des défis considérables découlant de leur faiblesse, de leur vulnérabilité et dun environnement économique hostile. Pour les pays de la CARICOM, le commerce est un élément important du financement du développement. Il a expliqué que la région continue de pâtir dun certain nombre de désavantages structurels comme la petite taille de sa base économique et son corollaire, une trop grande dépendance au commerce dun seul produit ou dun nombre limité de produits de base qui représentent dans bien des cas 50% des revenus à lexportation. De plus, la diversification limitée de la production et du commerce ainsi que la vulnérabilité aux catastrophes naturelles expliquent, à bien des égards, la volatilité des revenus. Un autre défi, a ajouté le représentant, est celui de lérosion du commerce préférentiel que viennent aggraver les coûts élevés des transports et de lénergie et les faibles capacités nationales. Partant, louverture des marchés des pays développés est un élément essentiel du financement du développement. Mais, elle nest pas tout, a dit le représentant en arguant que cette ouverture doit saccompagner du renforcement des capacités dexportation et de laccès aux nouvelles technologies. Une baisse de 50% des barrières commerciales dans les pays développés permettrait aux pays en développement de gagner quelque 100 milliards de dollars par an, a souligné le représentant.
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Pour les pays en développement, le principe du traitement spécial et différencié reste un élément crucial de la participation à léconomie mondiale. Le représentant a jugé important de faire en sorte que les efforts tendant à développer un système commercial international fondé sur des règles ne donnent pas lieu à une gestion institutionnelle exigeant lallocation dune quantité disproportionnée de ressources et un système inique. Le représentant sest dit convaincu qu'une plus grande démocratisation et une plus grande transparence dans les processus de prise de décisions des institutions monétaires, financières et commerciales internationales est essentielle à leur bon fonctionnement et va dans lintérêt de la communauté mondiale. Partant, le représentant a appelé les Nations Unies à travailler de concert avec les principales institutions multilatérales pour garantir léquité dans la répartition des bénéficies de léconomie mondiale. Il a appelé à des solutions pour inverser la tendance à la baisse de lAide publique au développement (APD) et pour régler la question de la dette dont lannulation rapporterait quelque 2 554 milliards de dollars pour le financement du développement.
Mme P. NARANGA (Mongolie) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et à celle de la République populaire démocratique lao, au nom des pays sans littoral. La question du financement du développement mérite que soient examinées soigneusement les questions de fond qui lui sont liées. La dette qui est une, constitue un obstacle majeur à lélimination de la pauvreté. Le développement et la prospérité ne peuvent, dautre part, être atteints sans de solides partenariats Nord-Sud, et il est regrettable de constater la baisse drastique de laide publique au développement. Les pays en développement sont de plus en plus marginalisés par la mondialisation, les pays sans littoral étant les plus affectés, de par leur vunérabilité. Depuis la tenue de la réunion consacrée aux pays en développement sans littoral, les recommandations issues des travaux de cette rencontre nont pas été mises en oeuvre. Il serait donc utile de les inclure dans lordre du jour de lévènement sur le financement du développement. La Mongolie espère quun esprit de concertation et de dialogue permettra daboutir à des conclusions satisfaisantes et respectueuses des intérêts de tous les pays, quelles que soient leur taille et leur influence.
M. DAE-WON SUH (République de Corée) a estimé que le succès de la Réunion internationale dépendra du niveau de participation de la société civile, du secteur privé et des institutions telles que la Banque mondiale, le FMI et lOMC. Evoquant le résultat escompté de la Réunion, le représentant a souhaité que la déclaration qui y sera adoptée devra viser dabord et avant tout le renforcement de la volonté politique dans le domaine du financement du développement et jeter les bases des actions futures. Le format et le contenu de la Déclaration du millénaire sont des exemples dont il convient de sinspirer, a dit le représentant avant de juger essentiel que la déclaration appelle à plus de cohérence entre les institutions financières internationales et les autres parties prenantes. Le rôle de la société civile, dans ce contexte, doit être précisé et promu, a dit le représentant avant d'ajouter important que le résultat de la Réunion ne devra pas être envisagé isolément mais comme partie intégrante de la mise en oeuvre de la Déclaration du millénaire.
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M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a déclaré, au nom du Groupe des pays sans littoral en développement, que la réunion intergouvernementale de haut niveau sur la question du financement du développement est un pas important dans la résolution de cette question. Nous sommes favorables au report de la date de la réunion et sommes davis quelle doit se tenir dans un pays en développement avec la participation de tous les acteurs du développement. Le commerce est une source importante de financement du développement, mais les pays enclavés continuent dêtre victimes de leur situation géographique et des conséquences financières quelle entraîne en matière déchanges et de transactions commerciales, dont notamment les coûts de transport. On ne peut ignorer ces coûts, car cela reviendrait à ignorer leurs impacts sur la production et la compétitivité des biens. Les barrières non tarifaires et les quotas viennent sajouter aux difficultés que rencontre notre commerce, a dit le représentant. Les pays soumis à ces contingences ne bénéficient pas de la réduction des barrières tarifaires et de louverture de certains marchés du Nord au commerce. Cest pourquoi nos pays, désavantagés par des barrières naturelles, ont besoin dun traitement spécial et doivent être inscrits sur un point particulier de lagenda de lévènement sur le financement du développement. Des sources de financement spéciales doivent être mises à leur disposition pour une mise en oeuvre harmonieuse de laccord-cadre qui lie nos pays à certains pays développés. Les règles du marché ne sauraient être aveuglément appliquées à nos pays, qui ont besoin dassistance du secteur public des pays du Nord. Lors de la première réunion ministérielle des pays sans littoral, qui a eu lieu à New York, nos ministres ont clairement exprimé le besoin doffrir une assistance spéciale aux pays enclavés. Nous espérons que cet appel sera entendu et sera suivi deffet.
M. TAPAS ADHIKARI (Népal) a souligné que le financement du développement est un point important de lordre du jour de lAssemblée générale. La question, a-t- il dit, revêt une importance capitale pour le développement des pays en développement et pour lamélioration des conditions de vie de leur population. La participation des institutions de Bretton Woods est un élément important en ce sens, a ajouté le représentant en se félicitant, par ailleurs, des audiences que le Comité préparatoire a tenues avec la société civile et le secteur privé. Cette initiative, a-t-il estimé, est un autre élément important qui permettra de renforcer les partenariats nécessaires. La Réunion doit bénéficier de la participation au plus haut niveau possible de toutes les parties prenantes, a poursuivi le représentant en demandant une assistance financière pour assurer la participation des pays pauvres ainsi que celle des représentants de la société civile en particulier les femmes, les médias, les syndicats et les décideurs des pays en développement comme des pays développés. Compte tenu des questions examinées, il est tout à fait normal, a estimé le représentant, que la Réunion se déroule dans un pays en développement. Le défi à relever porte sur trois niveaux, a-t-il conclu, en citant lamélioration des ressources internes par des réformes institutionnelles et fiscales, le partage des meilleures pratiques en la matière et lallègement de la dette; laugmentation de lAPD et dans ce cadre, une plus grande harmonie entre les priorités des donateurs et celles des récipiendaires, et louverture des marchés internationaux par un accès hors taxes et sans quota des produits du Sud.
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