AG/EF/342

LA DEUXIEME COMMISSION RECOMMANDE LA PROCLAMATION D'UNE JOURNEE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE ET LA CREATION D'UNE ECOLE DES CADRES DE L'ONU

29 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/342


LA DEUXIEME COMMISSION RECOMMANDE LA PROCLAMATION D’UNE JOURNEE DE LA DIVERSITE BIOLOGIQUE ET LA CREATION D’UNE ECOLE DES CADRES DE L’ONU

20001129

La Commission discute des moyens d’améliorer la mobilisation des ressources pour le financement du développement en prévision de la Réunion internationale de 2002

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a recommandé, ce matin, à l’Assemblée générale de proclamer le 22 mai, date de l’adoption du texte de la Convention sur la diversité biologique, Journée internationale de la diversité biologique et d’insister sur l’importance des activités de renforcement des capacités pour l’application de la Convention et du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques. Par un autre texte, la Commission a recommandé à l’Assemblée la création, à compter du 1er janvier 2002, d’une Ecole de cadre du système des Nations Unies en tant qu’institution de gestion du savoir, de formation et d’apprentissage du personnel du système des Nations Unies visant à oeuvrer en particulier dans les domaines de la gestion interne du système, de la paix et de la sécurité et du développement économique et social.

Les questions du développement économique et social ont également fait l’objet d’un autre texte par lequel la Commission a recommandé à l’Assemblée de souligner l’importance qu’il y a à mieux faire converger les efforts de toutes les institutions internationales à même de contribuer au renforcement de l’architecture financière internationale afin que celle-ci soit capable de répondre aux priorités de la croissance et du développement et de promouvoir la justice économique et sociale. Par un projet de résolution sur la mise en place d’une architecture financière internationale renforcée et stable, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale d’encourager l’approfondissement du dialogue entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods sur les modalités nécessaires à la consolidation de l’action mondiale dans l’édification d’une nouvelle architecture financière internationale.

La Commission a procédé à un échange de vues sur la nécessité de mettre en place une nouvelle architecture financière internationale dans le cadre des préparatifs de la Réunion sur le financement du développement dont le lieu, la date et le format restent à déterminer. Les crises financières de 1997 et de 1998, le déclin de l’aide publique au développement et le manque d’accès des produits des pays en développement aux marchés internationaux, pour ne citer que ces entraves au développement, ont été évoqués par les délégations des pays du Sud dont les représentants ont souligné l’importance de la Réunion sur le financement.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/342 29 novembre 2000

La Réunion se penchera sur les moyens d'améliorer la mobilisation des ressources nationales et internationales et de renforcer la coopération internationale, en la matière. Pour ce faire, des délégations, à l'instar de celle de la France, au nom de l’Union européenne et des pays associés, ont souhaité une participation à au plus haut niveau des gouvernements, des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods, des organisations internationales ou régionales comme les Banques de développement, du secteur privé et de la société civile.

Au titre des questions à examiner, les délégations ont cité, pour la mobilisation des ressources au niveau national, la transparence dans la gestion des affaires publiques pour créer des conditions favorables à l’investissement privé, mobiliser l’épargne nationale, stabiliser les cadres macroéconomiques et assainir les systèmes bancaires nationaux. Au niveau international, les délégations ont cité comme priorités, la réforme du système financier international avec une participation plus accrue des pays en développement, la lutte contre la volatilité des capitaux et l’instabilité des taux de change, la question de la dette des pays pauvres et des pays à revenu intermédiaire, l’ouverture des marchés internationaux aux produits pour lesquels les pays en développement ont un avantage avéré, la hausse de l’Aide publique au développement et en règle générale, comme l’a dit la Colombie au nom du groupe de Rio, la recherche d’un nouveau consensus international sur les questions financières basées sur les aspects humains et pas uniquement sur les aspects spéculatifs du financement du développement.

Outre les pays cités, les pays suivants ont pris la parole : Norvège, Bangladesh, Maroc, Inde, Guatemala, Trinité-et-Tobago et Japon.

La Commission reprendra son débat, cet après-midi, à 15 heures.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE : FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT, Y COMPRIS LE TRANSFERT NET DE RESSOURCES ENTRE PAYS EN DEVELOPPEMENT ET PAYS DEVELOPPES

Décision sur le projet de résolution A/C.2/55/L.41

La Commission a adopté un projet de résolution relatif à la mise en place d’une architecture financière internationale renforcée et stable, capable de répondre aux priorités de la croissance et du développement, notamment dans les pays en développement, et de promouvoir la justice économique et sociale. Aux termes de ce texte présenté par M. Mauricio Escanero, Vice-Président de la Commission, l’Assemblée générale soulignerait qu’il importe, au plus haut point de respecter l’engagement pris dans la Déclaration du millénaire de mettre au point un système commercial et financier multilatéral ouvert, équitable, fondé sur le droit, prévisible et non discriminatoire. L’Assemblée soulignerait qu’il importe de mieux faire converger les efforts de toutes les institutions internationales à même de contribuer au renforcement de l’architecture financière internationale afin que celle-ci soit capable de répondre aux priorités de la croissance et du développement, et de promouvoir la justice économique et sociale. L’Assemblée exhorterait la communauté internationale et notamment la Banque mondiale et les banques régionales de développement, et les commissions régionales des Nations Unies à travailler avec le secteur privé pour encourager les mouvements de capitaux privés à long terme, et plus particulièrement l'Investissement étranger direct (IED), en direction de tous les pays en développement. L’Assemblée encouragerait l’approfondissement du dialogue entre le Conseil économique et social et les institutions de Bretton Woods, et à ce sujet recommanderait que leur prochaine réunion de haut niveau examine les modalités nécessaires pour consolider l’action mondiale d’édification d’une architecture financière internationale renforcée et stable.

A l’issue de l’adoption de ce texte par la Commission, le représentant du Chili a déclaré que son pays avait suivi de très près, au cours de ces trois dernières années, les discussions relatives à ce texte. La délégation du Chili désignée par le Groupe des 77 pour le représenter, remercie les Etats membres de ce Groupe. Cette question, a dit le représentant, est cruciale pour les pays en développement, et nous espérons que les Nations Unies continueront de trouver un consensus sur des questions aussi importantes pour préserver la légitimité des résolutions adoptées par l’Organisation.

Le représentant de la République populaire démocratique lao, a dit au nom du Groupe des pays sans littoral, que ces derniers souhaitent recevoir un traitement particulier de la part de la communauté internationale du fait des dépenses importantes qu’ils consacrent au transport. Ces pays doivent recevoir un traitement spécial aux plans financier et de l’élaboration des politiques de développement, a estimé le représentant. Le paragraphe relatif aux pays sans littoral a été éliminé du texte de projet de résolution, mais lorsque les discussions reprendront sur la question du financement du développement et de l’architecture financière internationale, le Groupe des pays sans littoral entend soulever une fois de plus les questions qui lui tiennent à coeur. Intervenant à son tour, le représentant de l’Indonésie, dont la délégation a servi de modérateur au cours des négociations sur le texte adopté, a remercié les délégations de l’esprit de concertation et de compromis dont elles ont fait preuve au cours des consultations.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE : CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE

Décision sur le projes de résolution A/C.2/55/L.44

Au titre de ce point, la Commission a adopté sans vote un projet de résolution sur la diversité biologique recommandant à l’Assemblée générale d’insister sur l’importance des activités de renforcement des capacités pour l’application de la Convention et du Protocole de Cartagena sur la prévention des risques biotechnologiques. L’Assemblée demanderait instamment aux pays développés de faciliter le transfert de biotechnologies écologiquement rationnelles afin de faciliter la bonne application du Protocole de Cartagena. Elle déciderait de proclamer le 22 mai, date de l’adoption du texte de la Convention, Journée internationale de la diversité biologique. Elle considèrerait aussi qu’il est important de mettre au point et d’appliquer rapidement le Plan stratégique pour la Convention et inviterait, par ailleurs, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle à explorer les liens entre l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce et la Convention.

L’Assemblée se féliciterait du lancement par le Fonds pour l’environnement mondial de l’initiative pour le développement des capacités visant à évaluer les besoins et les priorités des pays en développement en ce qui concerne la diversité biologique, à élaborer une stratégie et à exécuter un plan d’action pluriannuel en vue de répondre à ces besoins et priorités. Elle demanderait, d’autre part, aux Etats parties à la Convention de régler d’urgence leurs éventuels arriérés de contribution et de verser leurs contributions intégralement et ponctuellement pour assurer la continuité du financement des travaux en cours de la Conférence des Parties.

FORMATION ET RECHERCHE

Décision sur le projet de résolution A/C.2/55/L.25/Rev.1

Au titre ce point, la Commission a adopté un projet de résolution sur l’Ecole des cadres des Nations Unies à Turin (Italie) recommandant à l’Assemblée générale de décider de créer, à compter du 1er janvier 2002, l’Ecole des cadres du système des Nations Unies en tant qu’institution de gestion du savoir à l’échelle du système des Nations Unies et de formation et d’apprentissage du personnel du système visant à oeuvrer en particulier dans les domaines du développement économique et social, de la paix et de la sécurité et de la gestion interne du système des Nations Unies. L’Assemblée prierait le Secrétaire général de lui soumettre une version finale du projet de statut de l’Ecole en tenant compte de l’issue des consultations concernant les fonctions, l’administration et le financement de l’Ecole. L’Assemblée déciderait qu’après la création de l’Ecole des cadres, un rapport devra lui être présenté tous les deux ans sur l’oeuvre, les activités et les réalisations de l’Ecole ainsi que sur sa collaboration avec les autres institutions compétentes des Nations Unies.

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REUNION INTERNATIONALE DE HAUT NIVEAU CHARGEE D'EXAMINER LA QUESTION DU FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT A L'ECHELON INTERGOUVERNEMENTAL

Présentation et débat général

Au titre de ce point, la Commission était saisie d'une lettre datée du 5 mai 2000, adressée au Président de l’Assemblée générale par le Représentant permanent du Nigéria auprès de l’Organisation des Nations Unies, transmettant le texte de la Déclaration et du Programme d’action adoptés par le Sommet du Sud du Groupe des 77, réuni à La Havane du 10 au 14 avril 2000 (A/55/74); d'une lettre datée du 28 juin 2000, adressée au Secrétaire général par les Représentants permanents de l’Égypte et de l’Indonésie auprès de l’Organisation des Nations Unies et transmettant le texte du communiqué commun adopté lors du Sommet organisé au Caire les 19 et 20 juin 2000 (A/55/139); une lettre datée du 8 septembre 2000, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Brésil auprès de l’Organisation des Nations Unies transmettant le texte du Communiqué de Brasilia et du projet de Plan d’action pour l’intégration des infrastructures régionales en Amérique du Sud qui ont été adoptés lors de la réunion des présidents des pays d’Amérique du Sud, qui s’est tenue à Brasilia les 31 août et 1er septembre 2000 (A/55/375); d'une lettre datée du 5 octobre 2000, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Nigéria auprès de l’Organisation des Nations Unies et transmettant le texte de la Déclaration ministérielle adoptée à l’occasion de la vingt-quatrième Réunion annuelle des ministres des affaires étrangères du Groupe des 77, qui s’est tenue au Siège de l’ONU, le 15 septembre 2000 (A/55/459); et d'une lettre datée du 4 octobre 2000, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Pérou auprès de l’Organisation des Nations Unies et transmettant le texte du communiqué publié à l’issue de la soixante-quatrième réunion ministérielle du Groupe intergouvernemental des Vingt- Quatre sur les questions monétaires internationales, qui s’est tenue à Prague le 23 septembre 2000, sous la présidence de Germán Suárez, Président de la Banque centrale de réserve du Pérou (A/C.2/55/6).

La Commission était également saisie d'un rapport du Secrétaire général intitulé "Réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental" (A/55/315) et contenant des chapitres relatifs à l'état de la coopération du Secrétariat avec les parties prenantes, l'état d'avancement des préparatifs des consultations régionales, l'état d'avancement des préparatifs des auditions publiques avec la société civile et avec les milieux d'affaires, ainsi que les dispositions prises pour le Secrétariat.

Présentant ce rapport, M. OSCAR DE ROJAS, Coordonnateur exécutif du Secrétariat pour le financement du développement, a indiqué que le Comité préparatoire de la Réunion internationale a terminé ses travaux lundi dernier et a souligné que cela fait plusieurs mois que le Comité essaie d’étayer le processus de la Réunion. Le Secrétariat a bénéficié pour ses travaux de l’aide de certaines grandes institutions telles que la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) ou le Fonds monétaire international (FMI) qui ont prêté du personnel et des bureaux.

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L’une des choses importantes de ces derniers mois est la préparation du rapport du Secrétaire général qui sera soumis au Comité préparatoire au mois de janvier. Il a évoqué les initiatives prises à l’échelle régionale par les Commissions économiques des Nations Unies dans le cadre des préparatifs de la Réunion. Le Secrétariat a participé à la tenue, au sein du Comité préparatoire, des auditions de la société civile et du monde des affaires. Des résumés de ces auditions sont en cours de préparation. Le Coordonnateur a indiqué que le Secrétariat fait tout son possible pour garder des contacts afin d’informer l’opinion publique. Il compte, pour ce faire, sur sa page Web, qui est un moyen de communication important. Le Secrétariat a aussi constitué un fonds d’affectation spéciale volontaire pour aider au financement des différents coûts du processus.

M. KULKUMUT SINGHARA NA AYUDHAYA (Thaïlande) a déclaré, au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) que son pays se félicitait de l’engagement pris par les dirigeants du monde pour la tenue, au plus haut niveau, de l’évènement intergouvernemental international sur le financement du développement. La Thaïlande estime que cet évènement ne devrait pas être perçu comme un fait isolé, mais plutôt comme le début d’un processus agencé autour d’un agenda commun et visant à améliorer la capacité de tous les pays à soutenir et améliorer leur croissance économique. Pour assurer un format positif et porteur à la rencontre, il serait utile, le plus tôt possible, de définir ce que sera le document final de la rencontre. Sera-t-il une déclaration politique, un programme d’action ou la création d’un forum de travail consacré au financement du développement? La réponse doit être trouvée le plus rapidement possible. Nous estimons que le terme “financement du développement” ne doit pas seulement se référer à la question du “financement”, mais il doit également insister sur la notion même de ”développement”, ces deux concepts devant aller de pair et se soutenir mutuellement. Les besoins particuliers des pays les moins avancés, des petits Etats insulaires en développement et des pays enclavés, qui ont beaucoup de mal à attirer l’IED, doivent être discutés. Nous demandons au Fonds monétaire international (FMI), à la Banque mondiale et à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) de participer activement et à tous les niveaux, à la préparation et à la tenue de l’évènement. Il en est de même du secteur privé et des ONG.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé qu'il est temps de voir ce qu’il est possible de faire pour faciliter le financement du développement. Se félicitant des préparatifs du Secrétariat des Nations Unies, le représentant a estimé que le but du Secrétariat doit être de publier un document qui sera abondamment lu et discuté et qui aurait en lui-même un véritable impact. Mais la documentation ne suffit pas, a dit le représentant, en jugeant important d’encourager la participation d’intervenants importants. L’évènement, a-t-il dit, ne peut se limiter à être un prolongement des discussions tenues jusqu’à présent. Sans une augmentation du flux des volumes financiers vers les pays en développement, il sera impossible d’atteindre les objectifs d’élimination de la pauvreté et de l’amélioration de la nutrition et de la santé, a-t-il souligné. Un des objectifs de la Réunion doit être d’accélérer la réalisation des priorités fixées en matière d’Aide publique au développement (APD).

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Mais l’APD seule ne suffit pas, a convenu le représentant en jugeant également important de réfléchir à la manière d’attirer les investissements privés dans les pays en développement. A cet égard, il a indiqué que la Norvège entend organiser un évènement parallèle à la prochaine session du Comité préparatoire, en février, qui réunira des experts du monde universitaire et de l’industrie. Pour le représentant, la Réunion internationale doit aussi réfléchir à la manière d’améliorer la coordination entre les divers organismes des Nations Unies là où la question du financement du développement est importante.

M.DURGADAS BHATTACHARJEE (Bangladesh) a déclaré que le Bangladesh et les autres pays en développement avaient maintes fois relevé que la mondialisation s’accompagnait de déséquilibres croissants et préjudiciables aux pays en développement. La Déclaration du millénaire invite les pays à prendre des mesures équitables pour relancer le développement dans les pays du Sud. Nous estimons, a dit le représentant, que la question de la dette est à cet égard primordiale. Tant que l’on ne lui aura pas trouvé de réponse satisfaisante, rien ne sera possible. Il faudra que les institutions internationales qui traitent de cette question le fassent de façon plus cohérente. Face aux menaces plus nombreuses qui planent chaque jour sur les populations des pays du Sud, en nombre toujours plus croissant, nous pensons que les Nations Unies sont le cadre approprié pour examiner de manière transparente et multilatérale les discussions sur la dette. Nous sommes heureux de l’ouverture faite par l’Organisation des Nations Unies à la société civile et nous aimerions voir plus de participants des pays en développement invités à participer aux forums internationaux sur le développement dans l’avenir. Le Bangladesh se félicite de l’évènement intergouvernemental, à venir, sur le financement du développement, en espérant que des solutions réalistes en émergeront.

M. YVES DOUTRIAUX (France), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a estimé que la Réunion internationale doit être l’occasion d’oeuvrer à une meilleure mobilisation des ressources nationales et internationales pour le développement et de contribuer à une plus grande cohérence des politiques. Il a considéré qu’une meilleure mobilisation des ressources nationales et internationales et une coopération plus efficace entre tous les acteurs du développement, les gouvernements, les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods et d’autres organisations internationales ou régionales (comme les banques de développement), le secteur privé et la société civile sont nécessaires pour atteindre les objectifs que la communauté internationale s’est fixés lors des grandes Conférences des années 90. Le représentant s’est félicité de la participation déjà apportée à cet exercice par la Banque mondiale et a encouragé la participation active du FMI et de l’OMC. Pour une préparation efficace qui devra permettre de mobiliser notamment des participants de haut niveau des gouvernements, le représentant a estimé que le lieu de la tenue de cet évènement, sa forme et son format doivent être décidés prochainement, au cours des travaux du prochain comité préparatoire.

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En ce qui concerne les travaux préparatoires, le représentant a indiqué que l’Union européenne agira pour que soient reconnues, à titre prioritaire, les questions suivantes : la lutte contre la pauvreté, les besoins de tous les pays en développement, la bonne gouvernance, l’amélioration de la cohérence des politiques et des acteurs, la mise en place de nouveaux partenariats avec le secteur privé et la société civile, l’APD, la mise en oeuvre accélérée de l’Initiative PPTE/HIPC élargie, et le respect des principes du Cadre de développement intégré et de la Stratégie de réduction de la pauvreté.

M. ANDRES FRANCO (Colombie), au nom des pays membres du Groupe de Rio, a déclaré que les chefs d’Etat de ces pays avaient clairement souligné, lors du Sommet du millénaire, que la réunion sur le financement du développement devait trouver des réponses pour le renforcement et l’équité de l’architecture financière internationale, dont les activités devront se fonder sur l'équité. Le Groupe de Rio appuie la résolution A/54/196 relative aux perspectives de financement pour l’Amérique latine et les Caraïbes, dont le texte a été redistribué ce matin à la Commission. Dans la Déclaration du millénaire, nos pays ont fait part de leurs préoccupation face à la mauvaise répartition des flux de l’IED, crucial en cette période de mondialisation. Les bénéfices de la mondialisation doivent être répartis de manière plus équitable selon des politiques prenant en compte l’aspect humain du développement. Il est temps, sur le plan de la finance, de trouver un nouveau consensus international visant le bien-être de tous les pays et populations de la planète. L’Organisation des Nations Unies demeure à cet égard le cadre dans lequel peuvent être menées des négociations légitimes et acceptables par tous, qui tiendraient compte de tous les intérêts pertinents. Il est urgent de mettre en place des mécanismes d’alerte rapide pouvant permettre d’éviter les crises financières, et il est impératif que les pays en développement soient pleinement impliqués dans les discussions et prises de décisions relatives aux questions financières internationales. La conférence devra examiner les questions portant sur les ressources financières pour le développement en soulignant l’importance des termes commerciaux dont les adaptations pourront contribuer à parer l’insuffisance des flux financiers pour le développement. La question de la dette devra être abordée, tout comme celle de la vulnérabilité de certains Etats et notamment les moins avancés et les petits Etats insulaires. La Colombie vient d’organiser une table ronde régionale sur la question du financement du développement et le Groupe de Rio tient à réaffirmer l’importance qu’il attache à cette question.

M. AHMED AMZIANE (Maroc) s’est demandé s’il fallait vraiment attendre l’avènement de la crise asiatique pour se décider enfin à considérer que les appels du Groupe des 77 à la réforme du système financier international étaient justifiés et opportuns d’autant plus que la crise de la dette des années 80 avait déjà fait entrevoir l’existence de dysfonctionnements systémiques majeurs. La communauté internationale se doit dorénavant de prendre des mesures conséquentes et audacieuses pour assurer un financement adéquat des processus de développement dans les pays du Sud à la fois par des incitations aux capitaux privés et par une coopération internationale publique rénovée. Après avoir lancé cet appel, le représentant a convenu que les pays en développement ont la responsabilité principale de mettre en oeuvre un environnement politique et économique favorable à la croissance économique, l’équité sociale et l’éclosion des capacités humaines.

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Il a affirmé, à cet égard, que l’écrasante majorité des pays en développement suivent des politiques d’ouverture politique et économique pour se tailler une place dans un monde de plus en plus compétitif. Néanmoins, pour le représentant, il revient à la communauté internationale de corriger les tendances négatives du système en vigueur de sorte que les investissements et les capitaux privés internationaux soient encouragés à se diriger vers davantage de pays en développement.

Ces corrections, a dit le représentant, ne peuvent être effectives et efficaces que si elles permettent aux pays en développement de générer des ressources financières suffisantes pour investir massivement dans les infrastructures physiques et humaines afin de les rendre attrayants aux yeux des investisseurs internationaux. Le représentant a poursuivi en plaidant pour l’annulation de la dette des pays pauvres et pour la réduction substantielle des pays en développement à revenu intermédiaire, la libéralisation du commerce international des produits et services pour lesquels les pays en développement ont un avantage comparatif avéré; la réforme du système financier international pour contenir la volatilité des flux privés de capitaux, l’instabilité des taux de change et des taux d’intérêt internationaux; la hausse de l’APD, et pour une action plus volontariste en matière de lutte contre la pauvreté et de protection de l’environnement.

M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan)a estimé que le processus devant mener à la réunion sur le financement du développement était générateur d’optimisme au point où en sont les négociations sur la participation du FMI, de l’OMC et de la Banque mondiale. Après les réunions régionales en Asie et en Afrique, dans le cadre de la préparation de la réunion, nous pouvons être encouragés sur la suite des préparatifs. Cependant, il semble que la partie la plus ardue du processus préparatoire n’ait pas encore été abordée. La forme et le format de la Réunion ne sont toujours pas arrêtés, et à preuve, l’évènement n’a pas encore de nom. Il semble que l’incertitude actuelle sur sa dénomination soit en fait un obstacle factice. Le Pakistan estime que l’évènement devrait être une “conférence internationale”. Nous sommes d’accord pour que la rencontre soit la plus large possible et nous espérons qu’elle se tiendra à un endroit le plus approprié. Il faudra résoudre cette question au plus tôt au début de 2001.

Le Pakistan soutient que l’évènement ait lieu au premier trimestre 2002, faute de quoi l’élan dont il a besoin pourra être brisé. La rencontre doit examiner toutes les dimensions de la question de la mondialisation et nous devons tirer parti des avantages comparatifs qu’offre l’Organisation des Nations Unies pour régler le maximum de questions en étant conscient que l’évènement ne sera que le début d’un processus. Seule l’Organisation des Nations Unies a la légitimité nécessaire pour faire de ce sommet un succès. Le développement ne peut plus être abandonné à des mains invisibles. Il doit s’appuyer sur un cadre transparent qui sera le résultat d’efforts constants. Le Pakistan se réjouit sur cette question de la position de la Thaïlande et nous réitérons notre proposition de création de forum au sein de l’Organisation des Nations Unies en vue de discuter, sur une base régulière, de la question du financement du développement. L’engagement pris par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du Sommet du millénaire doit être tenu, si l'on veut aboutir à un monde libéré de la faim, de la misère et des tensions.

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M. KAMALESH SHARMA (Inde) s’est déclaré déçu que la Réunion internationale ait été reportée à l’an 2002, mais a toutefois été encouragé par le fait que ce délai pourra servir à garantir un processus préparatoire plus orienté vers l’action. L’élan des réunions régionales est également encourageant, a ajouté le représentant avant de se féliciter de la participation des différents acteurs dans le processus préparatoire. Il a estimé que la contribution de la Banque mondiale a été constructive et a dit attendre avec impatience celle du FMI et de l’OMC. Les questions systémiques sont essentielles à la stabilité des systèmes financiers et la participation élargie des pays en développement dans le processus de prise de décisions des institutions financières internationales ne pourrait que renforcer la coopération internationale aux fins du développement, a-t-il souligné.

Dans ce contexte, le représentant s’est félicité des auditions des représentants de la société civile organisées par le Comité préparatoire de la Réunion internationale. Il a dit attendre avec impatience les auditions du monde des affaires. Nous devons maintenir l’élan d’ici à la Réunion, a insisté le représentant en souhaitant que la période qui nous sépare de la Réunion soit utilisée au mieux pour produire un engagement constructif. Il a dit s’attendre à un esprit mutuel de partenariat et de coopération avec toutes les délégations afin d’assurer la réalisation de l’objectif commun qui sera de garantir à la Réunion internationale un résultat fructueux.

M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe de Rio faite par la Colombie. La Déclaration du millénaire stipule que tout doit être mis en oeuvre pour assurer le succès de l’évènement de haut niveau sur le financement du développement, a rappelé le représentant. Cette réunion ne doit pas être considérée comme une rencontre de routine, mais doit être perçue comme la clef de voûte des efforts en matière de développement. Pour qu’elle puisse avoir le succès espéré, son fond et son profil, joints à ses possibilités potentielles, doivent être clairement perçus. Sans règlement de la question du financement, il n’y aura pas de véritable développement. L’Organisation des Nations Unies est le seul cadre où peut être défini un développement et un financement sains et transparents. Les répercussions des travaux de réflexion préparatoires à l’évènement se feront sentir dans l’avenir sur la scène économique internationale et auront des impacts durables sur les pays en développement. La clarification, la prise de conscience et l’orientation doivent être un des soucis de la rencontre, et il est important à cet égard de travailler étroitement avec les institutions de Bretton Woods, l’Organisation des Nations Unies ne devant pas cependant être perçue comme outrepassant ses mandats. Le Guatemala estime que l’évènement devrait être perçu comme une “conférence spéciale” et dénommé comme telle. Nous sommes favorables à ce qu’elle se tienne dans la capitale d’un pays en développement, et que chaque pays y soit représenté au plus haut niveau.

M. ROSLYN KHAN-CUMMINGS (Trinité-et-Tobago) a jugé que le financement du développement pourrait représenter le domaine dans lequel les Nations Unies pourront remplir les engagements économiques et sociaux pris à l'issue des grandes conférences des années 90. Elle s’est félicitée des travaux préparatoires à la fois au niveau du Comité préparatoire qu’à celui du Secrétariat. Elle a attiré l’attention sur la Déclaration publiée par les pays d’Amérique latine et des Caraïbes à l’issue de leur réunion régionale préparatoire. Elle a espéré que d’ici à l’an 2002, d’autres initiatives auront lieu pour enrichir les travaux préparatoires.

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Pour la représentante, les questions les plus importantes à examiner au cours de ce processus préparatoire, sont celles de la mobilisation des ressources nationales et de l’accès à l’investissement direct étranger et aux autres flux de capitaux privés. A cet égard, elle a indiqué que dans les Caraïbes, les flux de capitaux externes sont passés de 420 millions de dollars en 1982 à 250 millions en 1990. Les transferts nets de capitaux sont négatifs depuis 1990. Le déclin des flux de l’assistance concessionnelle posera, en outre, un défi supplémentaire pour les petits Etats. Evoquant le commerce, la représentante a appelé les pays développés à fournir des incitatifs fiscaux aux sociétés multinationales pour qu’elles encouragent les flux des investissements privés vers les petits Etats. Elle a estimé que les Nations Unies et la communauté internationale doivent créer les moyens de mobiliser des ressources financières aux fins du développement. Au sein de l’OMC, les petits Etats devraient bénéficier de traitements spéciaux et différenciés dans les accords commerciaux ainsi qu’en ce qui concerne l’accès aux différentes sources de financement.

Sur la question de la dette, la représentante a appuyé l’élargissement de l’Initiative PPTE/HIPC tout en se montrant préoccupée par les conditionnalités, les critères d’éligibilité et le partage des coûts. L’objectif de l’Initiative PPTE qui vise à réduire la dette des pays pauvres et à l'amener progressivement à un niveau viable, se fait attendre et est fonction de performances contraignantes. La contribution des pays de l’OCDE au Fonds d’affectation spéciale de l’Initiative n’est pas à la hauteur des promesses faites. Les banques régionales continuent de rencontrer des difficultés dans la mobilisation des ressources nécessaires à l’allègement de la dette des pays admis à l’Initiative. Il semblerait, a dit la représentante, que l’Initiative est surtout financée par les pays en développement. Telle qu’elle est appliquée, cette Initiative ne garantit en aucun cas une égalité de traitement. La nécessité de réformer le système de prise de décisions des institutions financières internationales s'impose, a-t-elle souligné.

M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon) a déclaré que son pays fera preuve de souplesse en ce qui concerne la dénomination à donner à l’évènement de haut niveau sur le financement du développement. Le Japon préfèrerait un nom qui reflèterait le point de vue de la majorité des Etats Membres après une libre discussion sur la question. Il serait utile que le lieu de l’évènement soit arrêté au premier trimestre 2001, en vue de permettre au Secrétariat de commencer sérieusement ses préparatifs. Si aucun Etat ne s’offrait à accueillir l’évènement, celui-ci se tiendrait alors au Siège à New York. Le Comité préparatoire devrait aussi arrêter rapidement la forme et le format de la rencontre, la nature de ses conclusions et la méthode de préparation de son document final. Nous pensons que l’évènement devra être précéder de tables rondes au cours desquelles les Etats Membres et les autres parties prenantes pourraient discuter des différentes questions inscrites à l’ordre du jour, en vue de permettre le libre échange des points de vue. La rencontre devra aussi inclure une courte session intergouvernementale en vue de l’adoption du document final. Concernant ce dernier, le Japon pense que pour donner un maximum d’impact aux points de vue des preneurs de décisions, il devrait se présenter sous la forme d’une courte déclaration politique lue par les ministres participants. La Déclaration du millénaire pourrait à cet égard servir de modèle. Il y aurait ensuite un résumé des travaux faits par le président de la rencontre, et qui refléterait les points de vues exprimés lors des travaux. Nous sommes contre toute idée de long texte final à adopter après négociations qui se baserait sur le modèle suivi jusqu'ici lors des grandes conférences internationales et sommets organisés par l’Organisation des Nations Unies.

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