AG/EF/338

LA COMMISSION RECOMMANDE QUE L'ANNEE 2003 SOIT PROCLAMEE ANNEE INTERNATIONALE DE L'EAU DOUCE

15 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/338


LA COMMISSION RECOMMANDE QUE L’ANNEE 2003 SOIT PROCLAMEE ANNEE INTERNATIONALE DE L’EAU DOUCE

20001115

Procédant, ce matin, à l’adoption d’une série de projets de résolution qui seront soumis à l’Assemblée générale, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a, par un de ces textes, recommandé à l’Assemblée de proclamer l’année 2003, Année internationale de l’eau douce. L’Assemblée engagerait ainsi tous les Etats, les organismes des Nations Unies et tous les autres acteurs à saisir l’occasion de la célébration de cette Année pour faire mieux comprendre l’importance de cette ressource et promouvoir l’action aux niveaux local, national, régional et international. En ce qui concerne l’Année internationale de la montagne, prévue en 2002, la Commission a recommandé à l’Assemblée générale d’encourager les Etats, les fonds et programmes intéressés de l’ONU, les institutions spécialisées, les ONG et le secteur privé à soutenir, notamment par des contributions financières volontaires, des programmes et projets nationaux et internationaux.

La Commission a abordé la question de l’atténuation des efforts du phénomène El Niño dans un autre projet de résolution par lequel elle a demandé à l’Assemblée générale d’inviter le Secrétaire général et les fonds et programmes compétents des Nations Unies ainsi que la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires en vue de la création du centre international de recherche sur El Niño à Guayaquil en Equateur. Au nombre des textes considérés ce matin, un projet de résolution recommande à l’Assemblée générale d’engager notamment les conférences des parties et les secrétariats permanents de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention sur la diversité biologique et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification à renforcer leur complémentarité et à resserrer leur coopération.

La Commission a appelé à l’intensification de la coopération dans un autre texte concernant les relations entre l’ONU et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire par lequel elle a recommandé à l’Assemblée générale d’encourager des consultations entre ces deux instances. Le seul texte ayant fait l’objet d’un vote a été celui concernant la souveraineté du peuple palestinien sur ses ressources naturelles qui a été adoptée par 131 voix pour, 2 contre (Israël et Etats-Unis) et 3 abstentions (Iles Marshall, Kazakhstan et Micronésie). Par ce texte, l’Assemblée générale reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation en cas d’exploitation, de destruction, d’épuisement ou de mise en péril de ses ressources naturelles. Les représentants d’Israël, de l’Egypte, des Etats-Unis, de la France, au nom de l’Union européenne, du Japon ont expliqué leur vote. L’Observateur de la Palestine a fait une déclaration.

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La Commission a en outre été saisie d’une série de projets de résolution relatifs aux produits de base, au commerce international et au développement, à l’élaboration d’une convention sur la prévention du transfert illégal de fonds et le rapatriement des fonds dans les pays d’origine, au Programme d’action sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement, et au Programme solaire mondial.

La prochaine réunion de la Commission sera annoncée dans le Journal.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Commerce et développement

Présentation du projet de résolution (A/C.2/55/L.29)

Par un dispositif de 31 paragraphes, le texte énonce des mesures favorisant l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale. Ainsi, il est réaffirmé, dans ce texte, l’importance de continuer à libéraliser les échanges dans les pays développés et dans les pays en développement, notamment dans les secteurs qui présentent un intérêt pour le commerce d’exportation des pays en développement, en prenant, entre autres, des mesures telles que la réduction sensible des tarifs douaniers, l’abaissement des crêtes tarifaires et la suppression de la progressivité des droits; l’élimination des politiques faussant les échanges, des pratiques perfectionnistes et des barrières non tarifaires dans les relations commerciales internationales; le contrôle multilatéral effectif du recours à l’imposition de droits antidumping, de droits compensateurs, de normes phytosanitaires et techniques, afin de s’assurer que ces mesures respectent les obligations et les règlements multilatéraux et y soient conformes et qu’elles ne soient pas appliquées à des fins protectionnistes; et l’amélioration et la reconduction, par les pays donneurs de préférences, de leurs schémas de Système généralisé de préférence.

Dans ce cadre, le texte énonce des mesures particulières pour les pays les moins avancés (PMA) et les petits Etats insulaires en développement comme il réaffirme le rôle de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement en tant qu’organe central de coordination pour l’étude des questions touchant le développement et des questions connexes dans les domaines du commerce, des ressources financières, de la technologie, de l’investissement et du développement durable. Le texte réaffirme l’importance qu’il y a à ce que tous les membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) appliquent effectivement les dispositions de l’Acte final énonçant les résultats des négociations commerciales multilatérales du Cycle d’Uruguay ainsi que les dispositions particulières des accords multilatéraux et des décisions ministérielles connexes en faveur des pays en développement. A cet égard, le texte plaide pour une accélération du processus d’intégration des pays en développement et des pays en transition dans l’OMC.

Présentant ce texte de négociations, le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que le lien entre le commerce international et le développement est un sujet important pour tous les pays en développement. Dans la préparation du texte, cette année, a-t-il expliqué, le Groupe des 77 et la Chine ont appelé l’attention sur l’importance d’un système commercial multilatéral vigoureux qui tienne compte des aspirations en matière de développement. Le lien entre le commerce international et le développement, a rappelé le représentant, a été un des sujets les plus importants pendant le Sommet du Millénaire. La question est abordée dans la Déclaration du Millénaire comme dans le Programme d’action du Sommet Sud-Sud. Le texte met en lumière toutes ces recommandations et cherche à trouver des solutions aux questions que se posent les partenaires commerciaux sur la manière de satisfaire les besoins des pays en développement. Le représentant a souhaité que le texte soit adopté par consensus.

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Produits de base

Présentation du projet de résolution (A/C.2/55/L.28)

Aux termes de ce projet de texte présenté par le Nigéria qui a déclaré que la question des produits de base est d’une grande importance pour le Groupe des 77 et la Chine. La nécessité urgente d’appliquer toutes les résolutions pertinentes prises précédemment en la matière et notamment les recommandations de la Xe CNUCED qui a énoncé un important plan d’action sur la question est soulignée. La plupart des pays en développement dépendent de ces produits pour assurer non seulement leur développement, mais aussi leur industrialisation grâce aux revenus qui peuvent en être tirés. Aux termes du projet, l’Assemblée soulignerait que les pays en développement fortement tributaires de produits primaires doivent continuer à promouvoir une politique intérieure et un environnement institutionnel qui encouragent la diversification et la libéralisation des secteurs du commerce et de l’exportation et renforcent la compétitivité. Aux termes de ce texte, l’Assemblée soulignerait que dans le contexte du processus de libéralisation des échanges, il faudrait réduire au maximum les crêtes tarifaires et éliminer le recours aux politiques, aux pratiques et aux obstacles non tarifaires qui faussent les échanges, car ils compromettent la capacité des pays en développement de diversifier leurs exportations et de restructurer, comme il le faudrait, leur secteur des produits de base. L’Assemblée soulignerait qu’une coopération financière efficace devrait être maintenue et poursuivie sans retard, de façon à aider les pays tributaires des produits de base à gérer les fluctuations excessives de leurs recettes d’exportation.

QUESTIONS DE POLITIQUE SECTORIELLE

Les entreprises et le développement

Présentation du projet de résolution (A/C.2/55/L.32)

La Commission a été saisie d'un projet de résolution relatif à l'élaboration d'une convention sur la prévention du transfert illégal de fonds et le rapatriement des fonds dans les pays d'origine. Aux termes de ce projet présenté par la délégation du Nigéria qui a rappelé qu’un document avait été adopté l’année dernière sur la question des transferts illicites de fonds, le Secrétaire général avait été prié de présenter un rapport sur cette question qui nécessite de plus en plus une solution rapide. Les chefs d’Etat des pays en développement ont émis de profondes préoccupations sur cette question lors du Sommet de La Havane et ont demandé à l’Organisation des Nations Unies d’y trouver une réponse. Nous avons conscience de l’importance du droit international pour trouver cette solution et nous sommes conscients du rôle du secteur privé dans la promotion du développement. C’est pourquoi, conformément aux directives du Sommet du Sud de la Havane, nous demandons que s’ouvrent les travaux préparatoires de l’élaboration d’une convention pouvant prévenir les transferts illégaux de fonds et assurer leur retour dans les pays d’origine qui en ont cruellement besoin. Ce processus nécessitera des efforts collectifs de l’ensemble de la communauté internationale, a dit le représentant. Le Groupe des 77 et la Chine espèrent qu’un consensus se dégagera sur cette question.

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Aux termes du projet de résolution, l'Assemblée générale réitèrerait sa condamnation de la corruption, des actes de corruption, du blanchiment d'argent et du transfert illégal de fonds, et elle demanderait que de nouvelles mesures soient prises aux niveaux international et national pour lutter contre la corruption et les actes de corruption dans les transactions internationales, et que la communauté internationale leur apporte son appui. L'Assemblée demanderait, tout en reconnaissant l'importance des mesures nationales, un renforcement de la coopération internationale, notamment dans le cadre des organismes des Nations Unies, pour trouver les moyens d'empêcher les transferts illégaux de fonds et de s'attaquer à ce problème, ainsi que de rapatrier dans les pays d'origine les fonds illégalement transférés, et demanderait à tous les pays et entités concernés de coopérer à cet égard. Aux termes du projet, l'Assemblée générale demanderait que commencent les travaux préparatoires pour l'élaboration d'une convention visant à trouver les moyens d'empêcher les transferts illégaux de fonds et de s'attaquer à ce problème, ainsi que les moyens de rapatrier ces fonds dans les pays d'origine.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement

Présentation du projet de résolution (A/C.2/55/L.30)

La Commission a examiné un projet de résolution relatif à la "protection et au développement durable de la mer des Caraïbes". Présentant ce projet, la délégation du Nigéria a déclaré que la CNUCED avait demandé que la question de la préservation des mers fermées et semi-fermées soit considérée avec attention. Le développement durable des petits Etats insulaires dépend essentiellement des ressources marines, a-t-elle rappelé, en mettant l’accent sur les déclarations et textes internationaux, comme ceux de Rio qui insistent sur une gestion prudente et rationnelle des océans. Le texte présenté est dans le droit respect des différents plans d’action, dont celui de la Barbade qui demande que les ressources des océans, dont dépend le développement des Etats insulaires, soient respectées. Nous espérons, a dit la représentante que ce texte fera l’objet d’un consensus.

Aux termes de ce projet de résolution, l'Assemblée générale demanderait au système des Nations Unies d'appuyer les efforts déployés par les pays des Caraïbes afin de protéger la mer des Caraïbes contre la pollution par les navires, due notamment au rejet illicite de mazout et d'autres substances dangereuses, et contre la pollution provoquée par l'immersion de déchets dangereux, dont des matières radioactives, des déchets nucléaires et des produits chimiques dangereux. L'Assemblée demanderait également à la communauté internationale, au système des Nations Unies et aux institutions financières multilatérales, y compris le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), d'apporter un soutien actif aux mesures prises, de les élargir et de les appliquer. L'Assemblée demanderait en outre aux Etats Membres d'améliorer, à titre prioritaire, leurs moyens d'intervention en cas d'urgence ainsi que les moyens visant à endiguer les dégâts écologiques, notamment dans la zone de la mer des Caraïbes, en cas de catastrophe naturelle, d'accident ou d'incident lié à la navigation maritime.

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Promotion des sources d'énergie nouvelles et renouvelables, y compris la mise en oeuvre du Programme solaire mondial 1996-2005

Présentation du projet de résolution (A/C.2/55/L.31)

La Commission a examiné un projet de résolution relatif au "Programme solaire mondial" présenté par la délégation du Nigéria. L’énergie reste un facteur fondamental dans le processus de développement des pays du Sud, a rappelé la représentante qui a dit que l’énergie solaire pouvait jouer un rôle crucial dans les zones et les pays dépourvus d’autres sources d’énergie.

Aux termes du projet de résolution, l'Assemblée générale soulignerait que d'importantes ressources financières nouvelles et additionnelles demeurent nécessaires pour appuyer les efforts que font les pays en développement qui s'orientent vers des modes durables de production et de consommation énergétiques. Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale réitèrerait son appel à toutes les institutions de financement et aux donateurs bilatéraux et multilatéraux concernés, ainsi qu'aux institutions régionales de financement et aux organisations non gouvernementales, pour qu'ils appuient, selon qu'il conviendra, les efforts actuellement déployés pour développer le secteur de l'énergie renouvelable dans les pays en développement en s'appuyant sur des sources d'énergie renouvelables non polluantes. Elle engagerait le Secrétaire général à poursuivre ses efforts en vue de promouvoir la mobilisation d'une assistance technique et d'un financement adéquats et l'utilisation intégrale des fonds internationaux disponibles en vue de la mise en oeuvre effective de projets nationaux et régionaux hautement prioritaires dans le domaine des sources d'énergie renouvelables. Aux termes de ce projet, l'Assemblée soulignerait la nécessité d'intensifier la recherche-développement à l'appui d'un développement énergétique durable.

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Décision sur le projet de résolution A/C.2/55/L.5

La Commission a adopté par consensus tel qu’oralement amendé un projet de résolution sur l’Etat d’avancement des préparatifs de l’Année internationale de la montagne en 2002. Par ce texte, la Commission recommande à l’Assemblée générale d’encourager tous les Etats, les organismes du système des Nations Unies et toutes les autres parties intéressées à profiter de l’Année internationale pour assurer le bien-être présent et futur des collectivités montagnardes et pour faire mieux percevoir et connaître l’importance de la mise en valeur durable des écosystèmes de montagne. L’Assemblée encouragerait aussi les Etats et les fonds et programmes intéressés de l’ONU, les institutions spécialisées, les ONG et le secteur privé à soutenir, notamment par des contributions financières volontaires, des programmes et projets nationaux et internationaux à l’appui de l’Année internationale.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Décisions sur des projets de résolution

La Commission a adopté un projet de résolution sur l"Année internationale de l'eau douce, 2003" (A/C.2/55/L.33). Aux termes de ce projet de résolution présenté par le Vice-Président de la Commission, M. Navid Hanif (Pakistan), l'Assemblée générale proclamerait l'année 2003, Année internationale de l'eau douce. L'Assemblée inviterait le Sous-Comité des ressources en eau du Comité administratif de coordination à servir d'instance de coordination pour l'Année internationale et à formuler des propositions préliminaires pertinentes, qui seraient examinées par l'Assemblée à sa cinquante-sixième session. Aux termes de ce texte, l'Assemblée demanderait aux Etats Membres, aux organisations nationales et internationales, aux grands groupes et au secteur privé d'offrir des contributions volontaires conformément aux principes directeurs concernant les années internationales et les anniversaires, et elle les engagerait, ainsi que tous les autres acteurs, à saisir l'occasion de la célébration de l'Année internationale de l'eau douce, pour mieux faire comprendre l'importance de cette ressource et pour promouvoir l'action aux niveaux local, national, régional et international.

La Commission a également adopté par consensus un projet de résolution sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño (A/C.2/55/L.27) par lequel elle recommande à l’Assemblée générale d’inviter le Secrétaire général et les organismes, fonds et programmes compétents des Nations Unies, notamment ceux qui participent à la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles, et la communauté internationale à prendre les mesures nécessaires, selon que de besoin, en vue de la création du centre international de recherche sur El Niño à Guayaquil en Equateur. Selon le texte, l’Assemblée générale inviterait aussi la communauté internationale à fournir une assistance financière, technique et scientifique et à apporter sa coopération à cette fin.

Explication de position

Le représentant de l’Equateur a remercié toutes les délégations pour leur appui au texte et a dit espérer l’intensification de la coopération internationale afin de mettre en place dans les brefs délais le centre de Guayaquil.

La Commission a en outre adopté le projet de résolution relatif au Renforcement de la complémentarité des instruments internationaux relatifs à l’environnement et au développement durable (A/C.2/55/L.26). Aux termes de ce texte présenté par le Vice-Président de la Commission, M. Navid Hanif (Pakistan), qui a souligné le consensus dont le texte avait fait l’objet lors des consultations, l’Assemblée engagerait les conférences des parties et les secrétariats permanents de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de la Convention sur la diversité biologique et de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, ainsi que les autres conventions relatives à l’environnement et au développement durable, à poursuivre leurs travaux visant à renforcer leur complémentarité.

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Explication de position

Le représentant de la Fédération de Russie s’est félicité du consensus dont bénéficiait le texte et a exprimé sa satisfaction que cette initiative, favorable au développement durable, avait reçu le soutien de tous les membres de la Commission.

SOUVERAINETE PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE, Y COMPRIS JERUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPE SUR LES RESSOURCES NATURELLES

Décision sur le projet de résolution A/C.2/55/L.7 et Rev.1

La Commission a adopté par 131 voix pour, 2 voix contre (Israël et Etats- Unis) et 3 abstentions (Iles Marshall, Kazakhstan et Micronésie) un projet de résolution sur la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles, par lequel il recommande à l’Assemblée générale de demander à Israël, puissance occupante, de ne pas exploiter, détruire, épuiser ni mettre en péril les ressources naturelles dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem et dans le Golan syrien occupé. L’Assemblée reconnaîtrait le droit du peuple palestinien de demander réparation et exprimerait l’espoir que cette question sera traitée dans le cadre de négociations sur le statut final entre les parties palestinienne et israélienne.

Explications de vote

Le représentant d’Israël a regretté que le débat de la Deuxième Commission serve à proférer des accusations contre un Etat Membre et à adopter un projet de résolution “superflu”. La question du contrôle des ressources, a affirmé le représentant, est déjà couverte par l’Accord intérimaire signé entre Israël et les Palestiniens, le 28 septembre 1995. De plus, Israël et l’Autorité palestinienne ont convenu de résoudre les questions en suspens par le biais de négociations directes. Le représentant a estimé que le Moyen-Orient est à une étape charnière et fait face à deux choix; la reprise de négociations fondées sur les propositions formulées à Camp David ou la poursuite de la violence avec son lot d’instabilité pour toute la région et son pouvoir d’anéantir tous les progrès enregistrés au cours des sept dernières années. Evoquant le premier choix, le représentant a rappelé que dans la lettre qu’il a adressée aux dirigeants du monde, le Premier Ministre d’Israël n’a pas caché son acceptation de l’existence d’un Etat palestinien pour autant qu’il se constitue dans le cadre d’un accord bilatéral global. Le processus de paix, a poursuivi le représentant, a déjà engendré des progrès économiques et sociaux tangibles pour les Palestiniens et l’Autorité palestinienne. La signature d’un accord à Camp David aurait non seulement permis d’éviter la situation actuelle mais aurait permis en outre à Israël et à l’Autorité palestinienne de poursuivre les négociations, y compris celles relatives à la question abordée dans ce projet de résolution.

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Il est regrettable, a dit le représentant, que la Commission mène ses travaux dans le but de préjuger des questions qui doivent faire l’objet de négociations directes entre les deux parties. Le projet de résolution constitue, une nouvelle fois, une tentative de s’ingérer dans des questions liées au processus de paix. Le projet de résolution sort du contexte des questions urgentes qui réclament l’attention de la Commission, a ajouté le représentant.

Le représentant de l'Egypte a précisé que le texte est soumis aux voix à la demande d’une seule délégation. Il a noté que le texte reprend les termes du projet de résolution de l’année dernière et à demandé aux autres délégations de réaffirmer leur attachement aux processus de paix et d’espérer que, l’année prochaine, il ne sera plus nécessaire de présenter un tel texte. Dans le cas contraire, l’Egypte continuera à présenter le même projet de résolution, a ajouté le représentant.

La représentante des Etats-Unis a déclaré que sa délégation continuera de s’opposer à la résolution sur les ressources naturelles de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza et du Plateau du Golan. Les Etats-Unis ont jugé inapproprié de faire intervenir l’Assemblée générale sur une question encore en négociations. Les Etats-Unis font également objection à la référence de “Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem”, car elle constitue une tentative de préjuger du résultat final des négociations. Les Nations Unies doivent concentrer leur attention sur le renforcement de leur rôle dans le processus de paix. Nous appelons les autres délégations à voter, comme nous, contre ce texte qui à nos yeux est déséquilibré, a dit la représentante.

Le représentant de la France, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a expliqué son vote en déclarant que les ressources naturelles de tout territoire acquis par la force armée ne doivent pas faire l’objet d’une utilisation illégale ou inappropriée de la part de la puissance occupante. Le représentant a réaffirmé que la quatrième Conférence de Genève de 1949 s’applique aux territoires occupés et que toute transgression des droits du peuple palestinien relative à cette convention est illégale. Le représentant a convenu que les problèmes évoqués dans le projet de résolution relèvent de questions qui doivent être traitées dans le cadre de négociations sur le statut permanent du processus de paix au Proche- Orient, dont l’Union souhaite la reprise le plus rapidement possible. La résolution adoptée aujourd’hui, a ajouté le représentant, ne doit donc pas être considérée comme préjudiciable à ces négociations ou comme préjugeant de leur résultat. Il importe, à cet égard, de s’abstenir de toute action ou déclaration susceptible d’être interprétée comme telle.

Le représentant du Japon, réitérant la volonté de son pays d’aider les parties à réaliser une paix juste et durable dans la région, a indiqué que c’est, dans cet esprit, qu’il s’est prononcé en faveur du projet de résolution. L’appui du Japon à ce texte, a expliqué le représentant, ne préjuge aucunement des résultats des négociations sur le statut final. En outre, l’acceptation par le Japon du terme “souveraineté permanente” ne signifie nullement que le pays a changé sa position sur le statut juridique des "territoires occupés". Avant de conclure, le représentant a estimé que la Deuxième Commission n’est pas le forum approprié pour examiner des projets de résolution qui traitent de questions fondamentalement politiques.

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Prenant la parole, l’Observateur de la Palestine a remercié toutes les délégations qui avaient soit introduit, soit voté en faveur du projet de résolution, qui exprime clairement l’appui de la communauté internationale au processus de paix. Cet appui écrasant, comme l’atteste le vote, montre que la communauté internationale, tout en défendant le processus de paix soutient le respect des droits de l’homme partout où ils sont bafoués. Les actions soit disant unilatérales que dénonce le représentant d’Israël viennent en fait des agissements de son propre gouvernement, au vu des politiques qu’Israël mène dans les territoires occupés. Nous regrettons qu’un membre permanent du Conseil de sécurité ait voté contre ce texte, au mépris des conventions de Genève relatives aux puissances occupantes. La partie palestinienne, pour sa part reste fidèle au processus de paix initié à Madrid.

ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

La Commission n’a adopté aucune résolution sur ce chapitre mais s’est contentée de prendre note du rapport intitulé "Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM)" paru sous la cote A/55/271.

Commentant cette décision, le représentant du Nigéria a expliqué que le Groupe des 77 et la Chine n’ont présenté aucune résolution, au titre de cette question, en raison des deux résolutions qui ont été adoptées par le Conseil économique et social, dont celle concernant le financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies qui, a-t-il estimé, aurait dû être soumise à l’Assemblée générale. De même étant donné que l’examen triennal de ces activités n’aura lieu que l’année prochaine, il n’était pas nécessaire de présenter un projet de résolution sur la question, a expliqué le représentant.

MONDIALISATION ET INTERDEPENDANCE

Décision sur le projet de résolution A/C.2/55/L.16

La Commission a adopté le projet de résolution relatif à la Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique de la mer Noire. Aux termes de ce projet, l’Assemblée générale prendrait acte de la Déclaration du Sommet d’Istanbul, adoptée le 17 novembre 1999 par les chefs d’Etat ou de gouvernement des Etats membres de l’Organisation de coopération économique de la mer Noire et du souhait qui y est exprimé de renforcer la coopération entre le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies et l’Organisation de coopération économique de la mer noire.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.