AG/EF/337

LES DELEGATIONS APPUIENT LA CREATION D'UNE ECOLE DES CADRES DESTINEE AU PERSONNEL DU SYSTEME DES NATIONS UNIES

9 novembre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/337


LES DELEGATIONS APPUIENT LA CREATION D’UNE ECOLE DES CADRES DESTINEE AU PERSONNEL DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES

20001109

Dans le cadre de l’examen du point intitulé “formation et recherche”, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné, cet après- midi, le fonctionnement des institutions de formation et de recherche du système des Nations Unies que sont l’Université des Nations Unies (UNU), l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et l’Ecole des cadres des Nations Unies. L’UNU ayant fait l’objet de commentaires au cours de la réunion du mardi 8 novembre, les délégations se sont surtout concentrées sur les activités des deux autres institutions. Ainsi, en ce qui concerne l’Ecole des cadres des Nations Unies, créée en 1996 comme projet pilote pour une période de cinq ans et installée au Centre international de formation de l’Organisation internationale du travail (OIT) à Turin en Italie, les délégations ont accueilli avec satisfaction la recommandation du Secrétaire général visant à la transformer, à partir du 1er janvier 2002, en une Ecole des cadres du système des Nations Unies en tant qu’établissement d’enseignement et de gestion des connaissances au service du personnel de l’ensemble des organismes des Nations Unies.

Commentant cette recommandation, au nom de l’Union européenne, le représentant de la France a estimé que l’institutionnalisation de l’Ecole de Turin lui permettra de contribuer à la réforme de l’ONU en renforçant, à travers une culture de gestion à la fois cohérente et dynamique, l’efficacité opérationnelle de son personnel en tant que fonction publique véritablement internationale. Contributeur du projet pilote, l’Observateur de la Suisse s’est dit satisfait que les recommandations du Secrétaire général s’inspirent des commentaires faits par son pays concernant la nécessité d’ajuster les programmes et les opérations de l’Ecole aux besoins exprimés par les équipes de pays des Nations Unies, de décentraliser ses activités de formation au niveau des pays, et de travailler en étroite collaboration avec le Groupe de développement des Nations Unies et le Comité consultatif sur le programme et les questions opérationnelles. Dans le projet de résolution présenté sur la question par l’Union européenne, il est demandé la création d’une Ecole des cadres des Nations Unies en tant qu’institution de gestion du savoir à l’échelle du système des Nations Unies, de formation et d’apprentissage du personnel du système, en particulier en vue de créer un cadre de nature à promouvoir une culture commune de développement économique et social, de paix et de sécurité et de gestion interne. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a déclaré son intention de participer, de façon active, aux structures de direction et de gouvernance de l’Ecole.

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S’agissant de l’UNITAR, les délégations se sont félicitées de sa revitalisation qui a permis la mise en oeuvre de programmes efficaces de formation à la diplomatie multilatérale, à la gestion des affaires internationales, et au renforcement des capacités dans le développement économique et social, en particulier dans les pays en développement. Dans ces conditions, de nombreuses voix ont plaidé pour une augmentation des contributions volontaires faites à l’Institut, qui comme l’a rappelé l’Observateur de la Suisse, ne relève pas du budget ordinaire de l’ONU. Les délégations ont encouragé l’Institut à élargir la base de ses contributeurs, en faisant appel, comme l’a dit le représentant de la France, aux fondations et aux secteurs. Illustrant la précarité du financement de l’Institut, l’Observateur a rappelé qu’au cours des trois dernières années, la moitié du Fonds d’affectation spéciale de l’Institut a été financé par un seul bailleur de fonds, à savoir la Suisse. Ceci est d’autant plus grave, a-t-il souligné, que le Fonds général de l’UNITAR est largement alimenté par le Fonds d’affectation spécial. Les délégations ont aussi souhaité que l’Assemblée générale adopte, au cours de cette session, une résolution exemptant l’Institut des frais de loyers et d’entretien liés à ses locaux à New York, à Genève et à Nairobi.

Les représentants des pays suivants se sont également exprimés : Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Haïti (au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM)), Pakistan, Lesotho (au nom de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADEC)), Jordanie, République de Corée et Bulgarie ainsi que le représentant de l’OIT.

La Commission poursuivra ses travaux mercredi 15 novembre à 10 heures.

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FORMATION ET RECHERCHE

Rapport du Directeur général de l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche - UNITAR (A/55/14)

Ce rapport couvre la période du 1er juillet 1998 au 30 juin 2000. Il contient principalement de brèves descriptions des programmes en cours et des statistiques relatives à la participation à ces programmes, par région et par pays.

Au début des années 90, rappelle le rapport, l'avenir de l'UNITAR semblait sombre: lourd endettement et crise financière, perte totale de crédibilité, personnel démotivé qui quittait l'organisation, absence d'un projet clairement défini pour l'avenir, et programmes coûteux et d'intérêt souvent discutable. La gravité de cette situation a amené l'UNITAR à engager un programme de restructuration et à adopter un nouveau type de gestion plus stricte et plus rationnelle. Doté de ressources financières limitées, l'Institut a dû concevoir des programmes et un mode de fonctionnement visant des objectifs concrets. Certains programmes ont même dû être supprimés ou refondus, notamment quand ils semblaient dépassés ou quand ils risquaient de faire double emploi avec des initiatives menées par d'autres institutions faisant ou non partie du système de l'ONU. L'UNITAR a dû aussi organiser son processus de restructuration en misant sur la souplesse du système d'administration et sur l'efficacité de son personnel.

Au cours de la période considérée par ce rapport, l'UNITAR a mené 228 programmes de formation sur cinq continents, qui ont bénéficié à 11 170 personnes, la durée de ces programmes allant de quelques jours à six mois. En vue de diminuer le nombre de programmes et d'en augmenter l'efficacité, la mise au point de projets de renforcement des capacités prendra de plus en plus le pas sur les ateliers et les séminaires. Dans le même temps, l'UNITAR continuera de renforcer sa coopération avec les fonds et programmes de l'ONU et avec les institutions spécialisées. La réforme de l'Institut a aussi respecté la recommandation du Corps commun d'inspection concernant la division du travail en matière de formation et de recherche dans le système de l'ONU, dont la répartition se fait comme suit: la première mission de l'UNITAR est la formation et le renforcement des capacités pour les pays en développement et le personnel des missions diplomatiques auprès de l'ONU, alors que l'Ecole des cadres de l'ONU concentre ses efforts sur la formation du personnel des Nations Unies. Aux termes de cette recommandation, les principaux domaines d'activités de l'Université des Nations Unies sont, quant à eux, la recherche et la formation universitaire supérieure, ainsi que le renforcement des capacités des établissements d'enseignement supérieur dans les pays en développement.

L'UNITAR est au service des Etats Membres, qui dans leur ensemble, considèrent que sa restructuration a eu des résultats positifs obtenus dans un délai relativement court, estime le rapport. Le fait que l'UNITAR doive payer un loyer, engager des dépenses de fonctionnement et prendre en charge des frais occasionnés dans les locaux de l'ONU, alors que tous les Etats Membres et notamment les pays en développement ou en transition, bénéficient gratuitement de ces services, constitue un lourd handicap. De plus, depuis 1993, l'UNITAR n'a reçu aucune subvention prélevée sur le budget ordinaire de l'Organisation.

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A sa trente-huitième session, tenue à Genève du 26 au 28 avril 2000, le Conseil d'administration de l'UNITAR a estimé, face à cette situation, qu'étant donné les services inestimables rendus par l'Institut à l'ONU, des installations et des services appropriés devraient être mis à sa disposition à titre gracieux à Genève, Nairobi et New York. Le Conseil d'administration a souhaité que l'Assemblée générale s'exprime de manière plus explicite sur cette question.

Rapport de l'Equipe d'évaluation indépendante sur l'avenir de l'Ecole des cadres des Nations Unies

Le rapport du Secrétaire général (A/55/369/Add.1) est présenté en réponse aux termes de la résolution 54/228 de l'Assemblée générale, en date du 22 septembre 1999, qui priait le Secrétaire général de prendre l'avis du Comité administratif de coordination et des organismes compétents des Nations Unies, et de lui présenter, à sa cinquante-cinquième session, un rapport sur l'Ecole des cadres des Nations Unies. Le rapport devait présenter des recommandations sur le statut, le financement et les activités futures de l'Ecole des cadres, une fois achevée sa phase pilote en décembre 2000. L'Equipe d'évaluation indépendante chargée du processus d'évaluation et d'analyse du projet, a tenu sa première réunion à Turin les 22 et 23 mai 2000. Au cours de 12 semaines de travaux et de consultations, l'Equipe a consulté les hauts fonctionnaires de nombreuses institutions spécialisées de l'ONU ainsi que ceux des différents fonds et programmes de l'ONU et des institutions de Bretton Woods. Elle a organisé, dans leurs capitales respectives, des réunions auxquelles ont pris part des représentants de deux des pays qui ont joué un rôle central en matière de financement dans la mise en place de l'Ecole des cadres pendant sa phase de projet (l'Italie et le Royaume-Uni).

Le rôle futur de l'Ecole des cadres des Nations Unies devra, selon les informations fournies dans ce rapport, s'appuyer sur une série de principes. L'Ecole ne sera pas un centre de formation s'adressant individuellement aux organismes et institutions de l'ONU. Elle ne devra pas être un centre destiné à satisfaire les besoins de formation et de recherche des Etats Membres. Elle devra agir comme le catalyseur de la gestion de l'apprentissage et du savoir à l'échelle du système de l'ONU, et sera un centre de mise en oeuvre stratégique et de renforcement de la gestion pour le système. L'Ecole devra aussi être un forum dynamique duquel émergeront les nouvelles valeurs et la culture qui régiront la gestion du système onusien. Elle mettra en place des mécanismes institutionnels pour la gestion des connaissances et jouera un rôle dynamique d'organisation et de coordination pour concevoir des approches nouvelles et novatrices s'agissant des systèmes et méthodologies d'éducation, notamment l'enseignement à distance.

Le rapport contient six recommandations principales. La première demande que l'on accorde à l'Ecole des cadres un statut juridique, énoncé dans des Statuts adoptés par l'Assemblée générale, en tant qu'institution permanente à l'échelle du système, statut sujet à renouvellement tous les trois ans. La deuxième recommandation suggère qu'on lui donne le nom d'"Ecole des cadres du système des Nations Unies", afin de rassurer tous les membres du système. La troisième demande que l'on mette en place un système d'administration selon lequel l'Ecole des cadres serait responsable devant un Conseil d'administration.

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La quatrième recommandation suggère que l'Ecole suive une stratégie opérationnelle de retrait progressif, de réorientation et de redéploiement des programmes et des activités pendant trois ans. La cinquième recommande que l'Ecole des cadres encourage la création d'une culture de la gestion harmonisée en tant que centre de formation aux fonctions de gestion et de direction et comme catalyseur du changement dans le système par le biais de l'enseignement et de la gestion des connaissances. La sixième recommandation demande quant à elle, que l'Ecole des cadres joue un rôle dynamique de premier plan dans l'enseignement ouvert et le téléenseignement, et utilise des méthodes d'enseignement novatrices.

Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche

Le rapport du Secrétaire général (A/55/510) fait suite à la résolution 54/229 de l'Assemblée générale en date du 22 décembre 1999 et relative à l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Les questions soulevées par la résolution avaient trait, entre autres, au renforcement de la coopération entre instituts, à l'utilisation systématique de l'UNITAR par les fonds et programmes de l'ONU, à la nécessité d'une continuité dans la direction de l'UNITAR, et au problème des locaux pour les bureaux de l'Institut.

Sur la question de la continuité dans la direction de l'UNITAR, le rapport rappelle qu'à sa trente-huitième session tenue à Genève, le Conseil d'administration de l'UNITAR a réitéré son souci de voir le grade du poste du Directeur général porté à un niveau correspondant à ses responsabilités. La question est examinée par le Secrétaire qui, en attendant, a prolongé l'engagement du Directeur général au-delà de l'âge de la retraite.

Concernant la question des locaux supplémentaires pour l'Institut, le Secrétaire général a continué d'examiner la demande de l'Assemblée qui l'a prié d'examiner tous les moyens possibles en vue de fournir à l'UNITAR des locaux supplémentaires pour ses bureaux. Aucun élément nouveau ne justifiant de s'écarter de la politique et de la pratique établies et définies par la note sur la location de locaux des Nations Unies par des organes de presse et d'autres entités (A/C.5/54/25), le Secrétaire général pense qu'il est lié par la pratique établie, fondée sur le principe fondamental interdisant de mettre à la charge du budget ordinaire les dépenses relevant de programmes extrabudgétaires. Le Secrétaire général aurait donc besoin d'une autorisation de l'Assemblée générale pour dégager l'UNITAR des frais de location et d'entretien pour les locaux qu'il occupe à New York et à Genève.

Déclaration liminaire

M. JOHN MACHIN, Directeur de l’Ecole des cadres des Nations Unies, a déclaré que le Secrétaire général avait récemment demandé à l’Assemblée générale d’approuver le nouveau Statut de l’Ecole des cadres des Nations Unies, ce qui ouvre des perspectives nouvelles et permet d’être optimiste en ce qui concerne le démarrage effectif de ses activités en janvier 2001. L’Ecole devra être immédiatement capable de répondre aux priorités de formation des différentes agences de l’ONU. Le domaine du maintien de la paix doit, entre autres priorités, bénéficier d’une formation des cadres qui en sont chargés, en matière de prévention des conflits, et l’Ecole a formé au cours des dernières années plusieurs centaines de personnels dans ce domaine crucial.

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Les politiques d’activités opérationnelles étant basées sur le rôle que jouent les représentants-résidents sur le terrain, nous avons formé cette année quatre équipes de pays du PNUD en ce domaine. Et il y a quelques semaines, nous avons tenu un séminaire, ici à New York, sur la question de la communication stratégique, séminaire auquel ont pris part des hauts cadres du Secrétariat, les besoins de communication de l’ONU vers le monde extérieur devant être satisfaits dans les meilleurs délais. Au cours de la période 1998-1999, nous avons passé en revue les programmes conduits par l’Ecole, ce qui nous a permis de mieux orienter les formations fournies à environ 2000 personnes, en vue de satisfaire les besoins des agences en matière de changement de culture de gestion à l’intérieur du système.

Débat

M. AUSTIN PETER ETANOMARE OSIO (Nigéria), au nom de Groupe des 77 et de la Chine, a dit attendre beaucoup de la transformation de l’Ecole des cadres de l’ONU, dite Ecole de Turin, en une Ecole des cadres du système des Nations Unies. Le représentant s’est félicité des réformes entreprises au sein de l’UNITAR. Il a salué le fait que les pays en développement soient parmi les plus importants bénéficiaires des programmes de l’UNITAR. Le représentant a plaidé pour un soutien accru à l’Institut afin, a-t-il dit, de permettre aux Nations Unies de s’acquitter de sa mission de recherche et de formation. Il a attiré, à cet égard, l’attention des Etats Membres sur les problèmes de financement que rencontre l’UNITAR. Maintenant que l’Institut a terminé sa métamorphose, a-t-il dit, il incombe aux Etats Membres de lui assurer un financement adéquat. Le représentant a espéré que les contributeurs, qui avaient suspendu leur assistance, trouveront des raisons suffisantes pour renouveler leur appui. Le représentant a renouvelé son appel au Secrétaire général pour qu’il s'efforce de faire en sorte que l’Institut puisse maintenir ses locaux à New York et à Genève. Il a plaidé pour que le statut du Directeur exécutif du Fonds fiduciaire de l’UNITAR soit reclassé afin qu’il jouisse d’une autorité conforme à sa tâche. Le représentant a souhaité que l’Institut s’implique davantage dans le rétrécissement du fossé numérique en plaidant pour que les appuis techniques et financiers requis lui soient fournis.

M. YVES DOUTRIAUX (France), au nom de l’Union européenne, a regretté que les contributions volontaires au Fonds général de l’UNITAR demeurent insuffisantes et a encouragé l’Institut à élargir la base de ses contributeurs, y compris aux fondations et au secteur privé. Le représentant s’est également dit préoccupé par la question des charges de loyer imposées à l’UNITAR en estimant que des facilités appropriées, en particulier des locaux, devraient lui être accordées gratuitement à Genève, à New York et à Nairobi. Le représentant a souhaité que l’Assemblée générale adopte cette année une résolution très explicite sur ce dossier permettant d’arrêter enfin une solution satisfaisante et durable pour l’UNITAR et l’ensemble des Etats Membres qui bénéficient de ses services. Le représentant s’est félicité de l’adoption du Plan stratégique 2000 par le Conseil d’administration de l’Université des Nations Unies (UNU) en décembre. Il a souligné, dans ce cadre, la nécessité de maintenir un équilibre entre les 4 tâches essentielles dont l’UNU doit s’acquitter dans l’exercice de son mandat, à savoir constituer une communauté internationale de chercheurs, servir de pont entre l’ONU et la communauté universitaire internationale, être un groupe de réflexion pour l’Organisation et apporter un soutien au renforcement des capacités notamment dans les pays en développement.

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Le représentant a rappelé la nécessité pour l’UNU de ne pas se contenter d’un rôle de réservoir d’idées mais au contraire d’oeuvrer au renforcement du lien entre la communauté scientifique internationale et celle des décideurs politiques. Il a jugé essentiel d’encourager le développement de communautés académiques solides dans les pays en développement et l’établissement de réseaux internationaux destinés à l’enrichissement mutuel des communautés universitaires des différents pays. Le représentant a poursuivi en se réjouissant des conclusions positives de l’exercice d’évaluation du fonctionnement de l’école des cadres des Nations Unies et a appuyé la recommandation du Secrétaire général tendant à créer une Ecole des cadres du système des Nations Unies en tant qu’établissement d’enseignement et de gestion des connaissances au service du personnel de l’ensemble des organismes des Nations Unies. Il a estimé que l’institutionnalisation de l’Ecole de Turin lui permettra de contribuer à la réforme de l’ONU en renforçant, à travers une culture de gestion à la fois cohérente et dynamique, l’efficacité opérationnelle de son personnel en tant que fonction publique véritablement internationale. Dans cet esprit, le représentant a estimé qu’il est également important que l’Ecole des cadres puisse jouer un rôle de catalyseur de changement à l’échelle du système comme prestataire de services multisectoriels d’apprentissage et de connaissances à l’intention des équipes dirigeantes de tous les organismes des Nations Unies.

Il est important, a poursuivi le représentant, que soit intégré dans les activités de formation confiées à l’Ecole des cadres, comme d’ailleurs dans les autres centres de formation des Nations Unies, le thème de la transition entre l’urgence et le développement qui fait depuis plusieurs mois l’objet de réflexions au sein des Nations Unies et entre les bailleurs de fonds. Le représentant a considéré qu’il est indispensable de maintenir une délimitation claire des compétences entre cette école et les autres centres de formation des Nations Unies, en particulier l’UNITAR et l’UNU. Il faut que ces différentes institutions agissent de la manière la plus complémentaire possible alors que les ressources dont disposent les Nations Unies sont, par définition, limitées. C’est dans cet esprit, a dit le représentant, que l’Union européenne a l’honneur de présenter le projet de résolution L.25 sur l’Ecole des cadres de Turin qui reprend aussi fidèlement que possible les conclusions du rapport du Secrétaire général.

M. JEAN MAXIME MURAT (Haïti) a déclaré, au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), que la CARICOM considère l’UNITAR comme l’un des instruments susceptibles de les aider à faire face aux défis du 21ème siècle. Toutefois, la CARICOM souhaiterait que les discussions soient orientées vers des sujets à caractère économique, financier, social ou encore commercial, liés au développement durable. Nous sommes cependant assez satisfaits, a dit le représentant, de la décision de l’UNITAR de recruter des spécialistes des pays en développement. Nous nous félicitons de l’adoption du nouveau plan stratégique de l’UNITAR, dont les grandes lignes visent à transformer l’Université en outil de recherche et de création susceptible d’aider les pays de la CARICOM et les autres pays en développement, à combler leurs lacunes. A cet égard, l’orientation des travaux vers les thèmes de la paix, de la gouvernance, de l’environnement et du développement durable, nous paraît prometteuse. La CARICOM est inquiète de la situation financière de l’Institut, et invite les pays développés à reprendre leurs contributions volontaires à l’UNITAR.

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Quant au problème de la continuité de la direction de l’Institut, la CARICOM souhaite qu’une solution définitive soit trouvée à la question dans les plus brefs délais. Nous sommes aussi d’avis que le Secrétaire général devrait fournir des locaux supplémentaires à l’UNITAR, notamment à New York, afin de lui permettre de mieux encadrer les Etats bénéficiaires de ses services.

M. OLIVIER CHAVE, Observateur de la Suisse, s’est dit d’avis que l’UNITAR mérite un appui accru, tant politique que financier, en attirant l’attention des Etats Membres sur la situation financière critique dans laquelle se trouve actuellement l’Institut. Il a rappelé que, comme plusieurs autres organismes du système des Nations Unies, l’UNITAR ne reçoit aucune contribution financière directe du budget ordinaire des Nations Unies et doit donc réunir ses propres fonds. Il a souligné que les financements pour l’ensemble du budget de l’Institut proviennent d’un nombre limité de bailleurs de fonds et qu’en moyenne durant les trois dernières années, la moitié du Fonds d’affectation spéciale a été financée par un seul bailleur de fonds, à savoir la Suisse. Indépendamment de la situation financière critique dans laquelle se trouve l’UNITAR, a dit le représentant, la Suisse est d’avis que la prédominance d’un seul bailleur de fonds met gravement en question le principe du multilatéralisme pour cet Institut des Nations Unies. Le représentant a invité les Etats Membres, en particulier les pays industrialisés et ceux qui ont recours aux programmes de formation de l’UNITAR, à participer activement au financement de l’Institut afin d’assurer son développement à long terme et la viabilité de ses programmes. Parlant de l’Ecole des cadres des Nations Unies, dite Ecole de Turin, le représentant a regretté que la Suisse, qui a contribué au financement du projet pilote dès le premier jour, n’ait pas été consultée dans le cadre de l’évaluation du fonctionnement de l’Ecole. Il a accueilli avec satisfaction le fait que les commentaires formulés par son pays lors de la session précédente de l’Assemblée aient été pris en considération. Parmi ces commentaires, le représentant a cité la nécessité d’ajuster les programmes et les opérations de l’Ecole aux besoins des équipes de pays des Nations Unies; de décentraliser les activités de formation de l’Ecole au niveau des pays; et de travailler en étroite collaboration avec le Groupe de développement des Nations Unies et le Comité consultatif sur le programme et les questions opérationnelles.

M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a estimé que pour maintenir le niveau des prestations fournies par l’UNITAR, la continuité de sa gestion et de sa direction devait être assurée. Cette exigence devrait être satisfaite avant toutes autres décisions sur l’avenir de cet Institut. Un autre facteur important sur la détermination de l’avenir de l’UNITAR est celui de l’augmentation des ressources qui lui sont allouées et doivent être versées à son Fonds général. Malheureusement, a constaté le représentant, malgré les appels de l’Assemblée générale, l’UNITAR n’a bénéficié d’aucun transfert de fonds en provenance du budget ordinaire de l’ONU depuis 1993. Toutefois, l’Institut a continué de fournir gratuitement des services et des locaux de formation aux Etats Membres.

Le Pakistan est peu surpris qu’il soit observé, dans le paragraphe 14 du rapport du Secrétaire général, qu’aucune nouvelle mesure n’était intervenue qui pourrait permettre de “dévier” des politiques en cours en matière de location de locaux que l’ONU accorde à la presse et à d’autres entités. Mais en fait, une exemption de loyer accordée à l’UNITAR respecterait les grandes lignes de ces règlements administratifs, et ne constituerait pas une “déviation”.

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Nous lançons un appel à l’Assemblée générale pour qu’elle lève et abolisse les frais de loyer et de maintenance que verse l’UNITAR à l’ONU pour les locaux que l’Institut occupe à Genève et à New York. Le rôle important que joue l’UNITAR en matière de formation devrait être mieux reconnu, car si les Nations Unies venaient à refuser leur soutien en facilités de formation aux Etats Membres et notamment aux pays en développement, alors tout le grand discours sur le développement et le renforcement des ressources humaines ne serait qu’un assemblage de mots creux sans aucune substance. Le Pakistan demande instamment que l’UNITAR et les autres instituts de formation du système de l’ONU soient renforcés et qu'ils bénéficient suffisamment de ressources pour leur permettre de remplir leurs mandats. C’est un important investissement pour notre avenir.

M. PERCY M. MANGOAELA (Lesotho) s’est félicité des activités de l’UNITAR au niveau national et à celui de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Il a indiqué qu’en dépit de son efficacité et de sa pertinence, l’UNITAR a été dans l’obligation de rejeter des demandes de formation et d’assistance formulées par les Etats Membres en raison du manque de ressources financières. Si les ressources du Fonds spécial ont été utilisées de manière satisfaisante qui sert à développer de nouveaux programmes, à permettre à l’UNITAR de partager ses innovations avec les autres institutions et à élaborer une approche de renforcement des capacités davantage au niveau du système, ne suffit pas à la tâche. Malgré un financement hors du budget ordinaire de l’ONU, l’UNITAR continue à fournir et à élargir ses programmes de formation et à les offrir gracieusement aux Etats Membres. Le représentant a demandé à la communauté internationale d’accroître ses contributions volontaires à l’Institut afin de lui assurer son autonomie et sa stabilité et de préserver la durabilité de ses services. Le représentant a apporté son appui à l’idée d’exempter l’UNITAR des frais de loyer et d’entretien liés à l’occupation des locaux à Genève et à New York.

M. WALID A. AL-HADID (Jordanie) a associé sa délégation à la Déclaration du Groupe des 77 et de la Chine faite par le Nigéria. Le représentant a remercié l’UNITAR pour les cours de formation et les séminaires qu’il a organisés sur les diverses questions qui touchent aux changements de la vie politique et socioéconomique internationale. Ces formations sont particulièrement utiles aux représentants des pays en développement, a estimé le représentant. La Jordanie propose que le système de l’ONU appuie plus l’Institut pour lui permettre de fournir des prestations gratuites aux pays en développement. Cet appui pourrait se traduire par des services de conférences gratuits fournis à l’UNITAR et la mise à sa disposition de locaux gratuits et plus spacieux à New York et à Genève. Il faudrait aussi, a dit le représentant, pouvoir harmoniser les activités de l’UNITAR et les travaux de la Deuxième commission, de manière à ce que les délégations puissent bénéficier des formations offertes en matières économiques, sociales et financières, sans avoir à choisir entre la participation à la tenue des séances de la Commission et les cours de l’Institut.

La Jordanie soutient les recommandations du rapport du Secrétaire général sur la création de l’Ecole des cadres des Nations Unies, notamment en ce qui concerne la formation en matière de maintien de paix et de prévention des conflits.

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M. GARETH HOWELL, Organisation internationale du travail (OIT), a rappelé la gestion de l’Ecole des cadres, créée en 1996 comme projet pilote pour une période de cinq ans, et qui a été confiée à l’OIT. Le même accord, conclu entre le Secrétariat de l’ONU et l’OIT, a expliqué le représentant, prévoyait l’installation de l’Ecole à Turin sur le campus du Centre international de formation de l’OIT. Le représentant a exprimé à la Commission la satisfaction de l’OIT devant la recommandation du Secrétaire général de créer une Ecole des cadres pour le système des Nations Unies, à partir du 1er janvier 2002 en tant qu’établissement d’enseignement et de gestion des connaissances au service du personnel du système des Nations Unies. L’OIT est persuadée que cette décision offrira l’occasion de créer des synergies utiles entre le Centre de l’OIT et les exigences du système des Nations Unies en matière de formation. L’OIT, a dit le représentant, attend avec impatience la conclusion d’un accord sur le détail des arrangements administratifs et financiers liés à la création de l’Ecole des cadres dans les locaux du Centre. Le Centre a déjà pris les mesures nécessaires pour fournir les principes directeurs d’une coopération valable au sein du système des Nations Unies. Ces mesures traitent de la nécessité de maintenir le cadre juridique dans lequel le Centre fonctionne, lequel est régi par l’accord déjà signé entre les autorités italiennes et l’OIT.

M. NIKHIL CHANDAVARKAR, Directeur de la Division des affaires de l’ONU au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a déclaré que le PNUD était fier d’être partie prenante au projet de création de l’Ecole des cadres des Nations Unies. Le PNUD soutient à cet égard les conclusions énoncées par l’Equipe d’évalutaion chargée du processus d’études et de recommandations visant à créer l’Ecole des cadres, et soutient pleinement les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général suggérant que la création de l’Ecole prenne effet le premier janvier 2001. Nous sommes aussi favorables à la création d’un Statut pour l’Ecole, et à la rédaction de rapports biennaux sur les activités de l’Ecole, qui seront soumis à l’examen de l’Assemblée. L’aspect du rapport concernant la collaboration de l’Ecole avec les autres institutions pertinentes de l’ONU intéresse particulièrement le PNUD.

Les fonctionnaires et personnels internationaux sont par excellence des personnes de savoir, et la Déclaration du millénaire a assigné au système de l’ONU des missions qui, pour être accomplies, requièrent une efficacité sans faille en matière de gestion du savoir et de l’information. L’Ecole des cadres est un forum concret à travers lequel les connaissances du système de l’ONU dans les domaines de la paix et de la sécurité, et dans ceux du développement économique et social, peuvent être partagées et améliorées. S’ajoutant aux autres institutions de recherche et de formation de l’ONU que sont l’UNITAR et l’Université des Nations Unies, l’Ecole des cadres a le potentiel d’assurer que les différentes entités de l’ONU atteignent et se maintiennent à la pointe des connaissances de leurs domaines d’expertise, qu’ils soient techniques, normatifs ou opérationnels. La création d’une culture commune de gestion pour tout le système, à travers les enseignements de l’Ecole des cadres est essentielle, ses activités allant au-delà des différences institutionnelles qui existent entre les différentes agences. Enfin, il sera important que l’Ecole, centre de gestion et de partage des connaissances, étendent ses activités hors de l’ONU, de manière à toucher et à faire participer les milieux académiques universitaires, la société civile, et le secteur privé, de façon à permettre à l’Organisation d’étendre sa réflexion et ses connaissances au monde entier. Le PNUD entend, en tant que partie prenante au fonctionnement de l’Ecole, participer activement à ses structures de gouvernance.

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M. SEOK-YOUNG CHOI (République de Corée) a estimé que le rôle de la formation devient de plus en plus important dans la bonne conduite des activités des Nations Unies et pour une meilleure synergie entre les composantes du système. Il est remarquable que l’UNITAR ait pu rationaliser son fonctionnement au cours de son processus de réforme qui s’est déroulé sur un laps de temps très court. Mais la fragilité de la situation financière de l’UNITAR peut faire craindre un recul des progrès que l’Institut a accomplis. La République de Corée espère que l’UNITAR pourra plus travailler dans le domaine du renforcement des capacités des pays en développement pour leur permettre de mieux s’intégrer à l’économie mondiale et de mieux maîtriser les nouvelles technologies de l’information et de la communication.

M. ZLATI KATZARSKI (Bulgarie) a souligné l’excellence des rapports que son pays entretient avec l’UNITAR et a estimé que ce type d’institutions mérite un plus grand appui de la communauté internationale, en particulier pour le rôle qu’ils jouent dans les pays à économie en transition.

Présentation d'un projet de résolution

La Commission a été saisie d’un projet de résolution relatif à l’Ecole des cadres des Nations Unies à Turin (Italie) (A/C.2/55/L.25), présenté par la France au nom de l’Union européenne, aux termes duquel l’Assemblée générale déciderait de créer l’Ecole des cadres des Nations Unies en tant qu’institution de gestion du savoir à l’échelle du système des Nations Unies, de formation et d’apprentissage du personnel du système, en particulier en vue de créer un cadre de nature à promouvoir une culture commune de développement économique et social, de paix et de sécurité, et de gestion interne. Aux termes du projet, l’Assemblée déciderait en outre qu’après la création de l’Ecole des cadres, un rapport biennal devra lui être présenté sur l’oeuvre, les activités et les réalisations de l’Ecole, ainsi que sur la collaboration avec les autres institutions compétentes des Nations Unies.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.