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AG/EF/335

LA COMMISSION CONSTATE LA COMPLEXITE DES PROBLEMES LIES A UNE ENTREE EN VIGUEUR RAPIDE DU PROTOCOLE DE KYOTO SUR LA REDUCTION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

31 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/335


LA COMMISSION CONSTATE LA COMPLEXITE DES PROBLEMES LIES A UNE ENTREE EN VIGUEUR RAPIDE DU PROTOCOLE DE KYOTO SUR LA REDUCTION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE

20001031

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a examiné, cet après-midi, la question de la protection du climat mondial pour les générations présentes et futures en présence du Secrétaire exécutif de la Convention-cadre sur les changements climatiques et du Président de la cinquième Conférence des Etats parties au Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si à ce jour, le Protocole, adopté il y a trois ans, est ratifié par une trentaine de pays, aucun pays industrialisé compris dans l’Annexe I du Protocole –liste des “grands pollueurs” - n’en fait partie, a expliqué le Président de la Conférence des Parties. En vertu du principe de la responsabilité commune mais différenciée, le Protocole engage les pays industrialisés à réduire de 5,2% par rapport au taux de 1990, leurs émissions de gaz à effet de serre durant la période 2008-2012. Appelant à des efforts renforcés en la matière, le représentant de la Norvège a souligné que les pays les moins avancés (PMA) et les petits pays insulaires qui ne sont responsables en rien de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre seront pourtant les premières victimes du changement climatique et de la hausse du niveau de la mer.

La représentante d’Antigua-et-Barbuda, parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a dénoncé le peu d’attention dont semblent faire montre les pays industrialisés, en liant le changement climatique à la fréquence des catastrophes naturelles préjudiciables aux économies et aux vies des habitants de la CARICOM. La représentante a souhaité que la sixième Conférence des Etats parties à la Convention sur les changements climatiques, qui doit se tenir à La Haye la semaine prochaine, contribue à dégager le consensus nécessaire à une entrée en vigueur rapide du Protocole et des trois mécanismes qu’il prévoit, à savoir le mécanisme de développement propre, le mécanisme d’échange d’émissions et le mécanisme de mise en oeuvre conjointe.

Les espoirs placés en la sixième Conférence des parties seront vains, a déclaré, pour sa part, le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Les pays développés n’ont pas à ce jour respecté les engagements pris et les questions prioritaires pour les pays du Sud contenues dans le Protocole de Kyoto n'ont pas reçu de réponses satisfaisantes, a estimé le représentant en parlant du transfert de technologie propre, de la fourniture de ressources nouvelles et additionnelles et du renforcement des capacités. Le refus évident des pays développés de ratifier le Protocole de Kyoto est le signe évident de leur refus d’honorer les obligations qui sont les leurs, a insisté le représentant. Concluant le débat, le Secrétaire exécutif de la Convention a estimé que le fait qu’aucun pays industrialisés de l’Annexe I du Protocole de Kyoto ne soit intervenu au cours de ce débat, reflète la complexité des problèmes qui seront abordés à La Haye.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/335 31 octobre 2000

Les représentants des pays suivants ont également pris la parole : Guatemala, Inde, Kenya, Australie, Bélarus, Pologne, Chili, Argentine et Chine ainsi que l’Observateur de la Suisse. Auparavant, la Commission avait tenu un débat sur la question de la formation et de la recherche qui a permis à l’Inde, à la Chine, au Canada, à la Jordanie et au Japon de commenter les activités de l’Université des Nations Unies (UNU). La Commission a aussi achevé son débat sur la troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA par les déclarations du Japon, des Maldives et de Bhoutan.

La prochaine réunion de la Commission aura lieu le mercredi 8 novembre.

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TROISIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES

Débat général

M. TETSUO KONDO (Japon) a déclaré le soutien qu’apporte son pays au processus préparatoire de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA. Le Programme d’action qui sera adopté devra se baser sur les vrais besoins des PMA et être assuré de leur appropriation des politiques qu’il contiendra, a dit le représentant, et il devra aussi assurer des partenariats véritables entre tous les acteurs du développement. Ce Programme d’action devrait aussi respecter le fond des programmes nationaux mis au point par chaque PMA. Il faudra d’autre part, veiller à éviter tout double emploi et duplication des travaux, pour que le travail accompli ne recoupe pas des études et des politiques déjà énoncées par les Stratégies de réduction de la pauvreté des institutions de Bretton Woods et autres politiques mises en oeuvre par des organisations internationales. A cet égard, il est essentiel d’impliquer les mécanismes de coordination de politiques créés par les tables rondes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Banque mondiale. Le Japon soutient la proposition de nouveau Programme d’action soumise au Comité du commerce et du développement à Genève.

M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a estimé que le succès de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA dépend de l’adoption d’un Programme d’action qui traite de la multitude des problèmes de développement rencontrés par ces pays. Le Programme d’action doit tirer les enseignements du passé et comprendre des mesures pragmatiques assorties d’objectifs clairs et quantifiables. Un esprit de partenariat véritable entre les PMA et les pays développés est une condition préalable au succès d’un tel Programme, a insisté le représentant avant d’appeler les pays développés et les organisations financières internationales à se servir du Programme d’action pour réaffirmer leur attachement à l’assistance aux PMA. Résumant sa pensée, le représentant a souhaité que le Programme d’action reflète des engagements réalistes, concrets, quantifiables et orientés vers l’action pour inverser les tendances existantes. Soulignant qu’aujourd’hui, 3 pays ont été considérés comme éligibles à la catégorie des PMA, le représentant a mis en garde contre la tentation de modifier ces statistiques par le recours à des critères d’évaluation des performances et de la vulnérabilité économiques inappropriés et “insensibles”. Citant le cas de son pays, le représentant a indiqué qu’il a été perçu comme un candidat au retrait de la liste alors même que “notre vulnérabilité persiste”. Le représentant a mis l’accent sur le fait que la croissance économique des Maldives a été revue à la baisse en raison de facteurs échappant au contrôle du Gouvernement. Le représentant s’est donc dit convaincu que les critères utilisés actuellement doivent être revus pour refléter au mieux les vulnérabilités des économies des Etats insulaires. Il a ajouté que si ces pays insulaires ont des similarités, ils ont néanmoins des différences qui affectent largement leur potentiel et leur performance économiques.

M. SANGYE RINCHHEN (Bhoutan) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et à celle faite par les Maldives. Il a estimé que le succès de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA tiendrait aux actions prises au niveau national et aux efforts qui seraient déployés par la Communauté internationale en vue de tenir ses engagements.

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Le Bhoutan se prépare activement à la Conférence de Bruxelles et espère que tous les partenaires du développement et notamment les institutions de Bretton Woods feront tout ce qui est possible pour faciliter la mise en oeuvre du Programme d'action qui sera adopté. Les populations des PMA ont besoin que le monde prenne à leur égard les engagements d’un « new deal » qui leur assurerait l’intégration à l’économie mondialisée.

FORMATION ET RECHERCHE

Présentation et Débat général

M. HANS VAN GINKEL, Recteur de l’Université des Nations Unies (UNU), présentant le rapport du Secrétaire général sur l’Université des Nations Unies (A/55/31), a souligné que cette année marque le 25e anniversaire des activités de l’UNU, qui est installée à Tokyo. L’UNU, a expliqué le Recteur, est aujourd’hui composée d’un centre universitaire à Tokyo et d’un réseau mondial de 12 centres de recherche et de formation. Le budget initial de l’UNU, qui était de 3,4 millions de dollars, est passé à 36 millions de dollars en 2000. En décembre 1999, a indiqué le Recteur, le Conseil d’administration de l’UNU a adopté un Plan stratégique pour une période de 4 ans intitulé “Progrès des connaissances pour la sécurité humaine et le développement”. Le Plan dégage une vision qui fait de l’UNU une organisation plus ouverte de recherche et de renforcement des capacités pour mieux lui permettre de s’attaquer aux problèmes essentiels dont est chargée l’Organisation des Nations Unies. L’UNU regroupe de plus en plus ses projets en cours et ses initiatives nouvelles sous les deux thèmes que sont la paix et le développement durable. En janvier 2000, l’UNU a organisé la première conférence du nouveau millénaire à Tokyo pour mettre en exergue les idées nouvelles intéressantes pour les Nations Unies. En juin 2000, l’Office des Nations Unies à Genève et l’UNU ont convoqué une réunion entre organisations de recherches pour renforcer la collaboration entre les institutions, les chercheurs et les utilisateurs des recherches. M. Ginkel a annoncé qu’il a participé à la première réunion du Conseil interacadémique de Tokyo chargée de réfléchir à la manière dont la recherche peut appuyer l’ONU dans son travail. L’UNU place un accent particulier sur sa contribution au Dialogue entre les civilisations de l’an 2001. C’est dans cet esprit qu’elle a accueilli, la semaine dernière, une Conférence internationale sur l’éthique mondiale. Dans les mois à venir, l’UNU entend organiser une série de quatre ateliers avec l’UNESCO en prévision des conférences de Tokyo et de Kyoto en juin 2001. L’une des oeuvres importantes de l’UNU, a insisté le Recteur, est d’aider à la démarginalisation des universités des pays en développement et à la transformation de la fuite des cerveaux en retour des cerveaux. L’objet principal de l’UNU, a-t-il ajouté, demeure le renforcement des capacités par le développement des établissements académiques et l’apport d’une assistance à la carrière des chercheurs et des savants. L’UNU envisage aussi de créer différents réseaux d’institutions d’experts pour créer des centres d’excellence régionaux.

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M. RATTAN LAL KATARIA (Membre du Parlement de l’Inde) a exprimé l’attachement que l’Inde attache aux activités de l’Université des Nations Unies au Fonds duquel elle a largement contribué, ainsi qu’à celui de l’Institut mondial de recherches sur les politiques de développement d’Helsinki en Finlande. Nous sommes heureux de noter, a poursuivi le représentant, que les instituts de technologie de l’Inde, qui sont le fer de lance de notre pays en matière d’ingénierie, de sciences électroniques et de biotechnologie, sont des partenaires privilégiés de l’UNU. Nous apprécions aussi le fait que l’UNU, ait dans le passé, renforcé ses contributions aux rencontres et délibérations de l’ONU et en particulier aux travaux du Conseil économique et social et de la Deuxième Commission. Les tables rondes organisées par l’UNU sur les technologies de l’information et sur la croissance économique et le développement au mois de mai dernier sont des exemples de ce qu’elle peut positivement apporter.

Nous soutenons le projet souhaité par le Recteur de l’UNU de mener des recherches et des renforcements de capacités dans deux domaines qui nous semblent vitaux: la paix et la gouvernance et l’environnement et le développement durable. Il est cependant important qu’en menant ces travaux, l’UNU garde en mémoire les termes et le mandat de ses processus, qui sont intergouvernementaux, et mette l’accent sur les priorités des pays en développement. Dans le domaine du développement, l’application des sciences au développement devrait être soigneusement examinée, et l’UNU devrait mieux faire connaitre aux Etats Membres le résultat des travaux de ses Centres de recherche et de formation, surtout en ce qui concerne les sciences et les technologies de l’information.

M. JI FUSHENG (Chine) a déclaré que les programmes de l’UNU étaient de plus en plus importants en cette période de mondialisation. Les cours qu’elle organise peuvent aider les pays marginalisés par les mécanismes actuels de mondialisation, notamment en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC), à garder le contact avec les progrès accomplis. La Chine espère que les termes de la Déclaration du Millénaire relatifs à l’importance des connaissances et à leur partage dans le cadre d’une économie mondiale basée sur le savoir, seront pleinement mis en oeuvre.

M. CRAIG WEICHEL (Canada) a rappelé qu’il y a quatre ans, son pays a salué la création du premier grand programme de recherche et de formation de l’Université des Nations Unies au Canada, le Réseau international pour l’eau, l’environnement et la santé (RIEES). Le Gouvernement canadien, a-t-il dit, a fourni les fonds qui ont permis d’instituer le Réseau à l’Université McMaster à Hamilton dans l’Ontario. En tant que membre de la famille de l’Université des Nations Unies, le RIEES coopère étroitement avec d’autres organismes des Nations Unies. Des bureaux de coopération internationale ont été ouverts en Jordanie et au Mexique pour faciliter la planification et la mise en oeuvre de projets. Les projets du RIEES sont basés sur une approche axée sur la demande, la communauté, la participation et la prise en charge des décisions et de l’exécution des projets. Rendant des activités du RIEES en Amérique latine, en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, le représentant a conclu en soulignant que le RIEES et l’Université des Nations Unies ont déjà apporté des contributions notables à l’amélioration de la gestion des eaux et des compétences dans le monde en développement. Il a encouragé ces deux entités à poursuivre leurs efforts dans le sens des principes d’Action 21.

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M. WALID A. AL-HADID (Jordanie) a déclaré que la Jordanie apprécie les efforts déployés par le Recteur et le Conseil de l’UNU pour qu’il y ait plus d’interactions entre l’UNU et l’ONU, notamment en ce qui concerne les travaux de l’ECOSOC et la réflexion sur l’Aide publique au développement (APD). L’accent mis sur le renforcement des capacités des pays en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles, comme l’eau, a apporté des éclairages indispensables aux Etats qui veulent promouvoir un développement durable. La Jordanie a abrité à cet égard un atelier sur les effets de l’industrialisation sur la gestion des eaux au mois de mai dernier.

La coopération de l’UNU avec le PNUD sur les politiques de mondialisation et sur les ajustements structurels a permis de mieux percevoir les dangers que faisaient peser ces politiques sur le niveau de vie des populations. L’analyse des impacts de certaines politiques économiques et industrielles, menée par l’UNU, a permis de mettre au grand jour certaines de leurs nuisances. La Jordanie est fière d’abriter l’Académie internationale de l’ONU à Amman. Les activités de cette Académie permettent de mieux préparer les cadres qui y séjournent au nouvel environnement international, et elle a même permis de mener des actions en faveur de l’autonomisation des femmes en fournissant des prestations à des groupes de femmes avant certaines conférences internationales, comme celle de Beijing.

M. YUJI KUMAMARU (Japon) a encouragé l’UNU à intensifier sa coopération avec les autres organisations et institutions des Nations Unies. Il a encouragé l’Université à exploiter davantage la technologie de l’information et de la communication pour accroître précisément sa faculté de communiquer avec le reste du système des Nations Unies et le monde universitaire et sa faculté à diffuser son travail dans le monde. Le représentant a conclu sur l’importance qu’il y a à élargir la base des donateurs de l’UNU en arguant que le travail de l’Université mérite un appui ferme puisqu’il sert les intérêts des Etats membres et des communautés universitaires et scientifiques.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE : PROTECTION DU CLIMAT MONDIAL POUR LES GENERATIONS PRESENTES ET FUTURES

Présentation et débat général

Présentant un rapport oral, M. JAN SZYSZKO, Président de la Conférence des Parties au Protocole sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dit Protocole de Kyoto, a rappelé que la réunion de la Commission se déroule deux semaines avant la cinquième Conférence des Parties. Trois années se sont écoulées depuis la Conférence de Kyoto, a souligné le Président de la Conférence, en la qualifiant d’étape audacieuse. L’”étape audacieuse” n’ayant pas conduit aux décisions techniques attendues, le Président de la Conférence a tout de même constaté qu’en dépit des nombreuses déceptions, les ponts se construisent et en particulier entre les pays développés et les pays en développement. On peut être heureux, a-t-il dit, des progrès enregistrés dans l’utilisation des forêts et dans l’aménagement des territoires. La gestion du territoire, a-t-il expliqué, peut conduire à la réduction des puits de gaz carbonique et assurer ainsi une protection rationnelle des ressources naturelles. Le Président de la Conférence a cependant appelé la communauté internationale à accélérer la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. On ne fait pas assez, a-t-il estimé, pour sensibiliser le public aux dangers d’une trop grande augmentation des gaz à effet de serre.

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Il faut informer les citoyens et les convaincre de la nécessité de négocier des mesures rapides. Le Président a fait part de son initiative de lancer des campagnes de vulgarisation, en collaboration avec des ONG ou des institutions publiques. Il a conclu en appelant à un consensus pour l’avenir lequel exige, selon lui, une assistance aux pays en développement. En matière de changement climatique, il est essentiel que les pays s’aident réciproquement.

M. MICHAEL ZAMMIT CUTAJAR, Secrétaire exécutif de la Convention sur les changements climatiques, a indiqué qu’à ce jour, trente pays seulement ont ratifié le Protocole de Kyoto dont aucun pays industrialisé inscrit dans l’Annexe I relative aux grands pollueurs. La “ratifiabilité” du Protocole, a dit le Secrétaire exécutif, n’est pas le seul défi de la sixième Conférence des Etats Parties à la Convention. L’autre élément, a-t-il dit, est l’assistance que la communauté internationale est disposée à octroyer aux pays en développement. Il s’agira donc de conserver l’équilibre entre la ratification du Protocole et l’intensification de l’appui aux pays en développement. Le Secrétaire exécutif a consacré le reste de son intervention à une présentation de graphiques sur la situation actuelle en matière d’émissions de gaz à effet de serre.

M. OSITADINMA ANAEDU (Nigéria) a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine doutent que les espoirs placés en la Sixième Conférence des parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques puissent se réaliser. Les pays développés ne se sont pas engagés à respecter les promesses qu’ils avaient faites en ce qui concerne leur mode de production et de consommation insoutenables, qui aggravent encore plus les conditions de pauvreté du reste de la planète, et ils sont loin d’avoir honoré les promesses faites en matière de transfert de technologie propre vers les pays en développement. Il est de même de ce qui concerne le renforcement des capacités et l’assurance de ressources financières stables visant à soutenir les efforts de mise en oeuvre des termes de la Convention-cadre par les pays en développement. Le Groupe des 77 et la Chine ne resteront pas inactifs sur ces questions et notamment sur celles qui touchent aux mécanismes de mise en oeuvre et à leur observation. Les priorités des pays en développement, comme le financement du développement et le transfert de technologie et le renforcement des capacités, qui sont contenues dans certaines parties du Protocole de Kyoto doivent être concrètement abordées et satisfaites, avant que toute autre discussion pouvant mener à un succès puisse être abordée lors de la Sixième Conférence des parties. Nous ne nous contenterons pas à ce sujet, de simples discours.

Le Groupe des 77 et la Chine regrettent que très peu ait été accompli dans la mise en oeuvre du Plan d’action de Buenos Aires, du Protocole de Kyoto ou de toutes autres décisions qui traitent des priorités des pays du Sud. Nous estimons que l’indifférence affichée par certains pays développés vis-à-vis du Protocole de Kyoto et envers sa ratification est une démonstration évidente de leur mauvaise volonté à remplir les obligations qu'ils ont contractées au titre de la Convention. Le Groupe des 77 et la Chine demandent donc qu’aucune tentative ne soit faite en vue d’ouvrir un quelconque débat sur une quelconque contribution de ses Etats membres à la mise en oeuvre des termes de la Convention. Nous soutenons les recherches sur des énergies renouvelables et sommes d’avis que l’utilisation des sources d’énergie fossiles devrait être améliorée en vue d’en diminuer les effets nocifs.

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Mais le Groupe des 77 et la Chine n’accepteront pas que le rôle du Comité de l’énergie et des ressources naturelles pour le développement soit renforcé ou que ce Comité reçoive une quelconque prérogative dans le suivi des questions d’énergie abordées par la 9e Commission du développement durable. Nous pensons que seule la Conférence décennale d’examen d’Action 21, qui doit avoir lieu en 2002, a ce droit.

M. OLE PETER COLBY (Norvège) a relevé que les petits Etats insulaires en développement et les PMA, qui ne contribuent pratiquement pas à l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, seront pourtant les premières victimes du changement climatique et de la hausse du niveau de la mer. Il a donc mis l’accent sur l’importance qu’il y a à élaborer des directives et des règles d’utilisation des mécanismes prévus par le Protocole de Kyoto. Répondant aux Etats qui veulent introduire des termes quantitatifs supplémentaires dans la mise en oeuvre du Protocole, le représentant a déclaré que le Protocole ne fournit aucune base à cette proposition et que de telles dispositions restrictives auront un impact politique grave sur la capacité des Parties à respecter les engagements pris à Kyoto. En outre, la mise en place d’un plafond quantifié ne pourra que compromettre la rentabilité et l’efficacité des mécanismes prévus et accroître la surcharge bureaucratique de la mise en oeuvre du Protocole. Soulignant l’importance du Mécanisme de développement propre (CDM), le représentant a expliqué qu’il constitue un instrument prometteur du développement en ce qu’il contribue au développement durable des pays en développement tout en aidant les pays développés à respecter les engagements pris en vertu du Protocole de Kyoto. Le représentant a conclu en soulignant l’importance, pour la mise en oeuvre du Protocole, du renforcement des capacités dans les pays en développement et du transfert de technologie. Il faut saisir l’occasion de la Conférence des Parties pour recenser les obstacles en la matière, a dit le représentant.

Mme SILVIA CORADO (Guatemala) a associé sa délégation aux déclarations du Groupe des 77 et de la Chine et du groupe de Rio. La forêt guatémaltèque est riche en feuillus qui font de notre territoire un producteur important de carbone, a dit la représentante. Nous accordons une grande importance à la question du changement climatique en raison de ses conséquences sur notre environnement commun. Nous sommes signataires du Protocole de Rio. Nous avons procédé à l’évaluation de notre vulnérabilité en matière de santé humaine et en matière de productivité agricole et notamment de production de céréales. En ce qui concerne l’utilisation du sol en tant que puits de carbone, nous estimons que toutes les forêts, y compris les forêts naturelles, sont des sources de carbone. Nous ne signerons aucun engagement qui puisse plus tard avoir des conséquences négatives sur notre développement économique. Les pays en développement font d’énormes sacrifices pour pallier les abus des pays riches pollueurs et émetteurs de gaz à effet de serre.

M. BALBIR K. PUNJ (Inde) a estimé que ceux qui se sont livrés à une gestion non durable de l’environnement et continuent de le faire doivent payer pour sa réhabilitation. Il a estimé que les dispositions relatives aux échanges d’émissions ne pourront être mises en oeuvre que lorsque les questions des principes et des modalités auront fait l’objet d’un consensus. Le représentant a poursuivi en soulignant l’importance qu'il y a à fournir aux pays en développement l’assistance technique et financière requise ainsi que les technologies écologiquement saines.

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Il s’est dit préoccupé par la tendance actuelle qui voit certains utiliser les mécanismes de Kyoto comme des véhicules d’investissements et de transfert de technologie contrairement aux engagements pris en ce qui concerne la fourniture de ressources nouvelles et additionnelles et sur le transfert de technologie à des termes concessionnels. Parlant du Mécanisme de développement propre, le représentant a souhaité que le choix des domaines et des technologies en la matière reste à la discrétion des pays bénéficiaires. Il s’est également opposé à l’idée d’une autogénération ou d’une génération unilatérale, dans les pays bénéficiaires, de projets liés au Mécanisme étant donné que le Protocole de Kyoto prévoit que chaque projet lié au Mécanisme doit être le produit d’une coopération entre un pays développé et un pays en développement.

Mme DORNELLA M. SETH (Antigua-et–Barbuda), au nom des pays de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a associé leurs délégations à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Les pays de la CARICOM subissent directement les effets de la dégradation du climat mondial, qui se manifestent par des ouragans de plus en plus violents et réguliers qui frappent la région. Les conclusions énoncées il y a une dizaine d’années par le groupe intergouvernemental sur les changements climatiques ont clairement démontré que ces changements étaient dus à l’action humaine. Les pays industrialisés en sont les premiers responsables. Les conclusions de ce groupe seront certainement reprises le mois prochain à La Haye lors de l’examen des termes du Protocole de Kyoto, que les pays développés tardent tant à ratifier. Nos petits Etats insulaires sont les premiers à souffrir de cette situation, et nous attendons des pays du Nord qu’ils démontrent leur bonne foi et leur bonne volonté en ratifiant et en mettant rapidement en oeuvre le Protocole de Kyoto. Les pays de la CARICOM ont rempli leur part des engagements, malgré la mauvaise volonté manifestée par les pays les plus riches, et nous espérons que les pays du Nord mettront tout en oeuvre pour permettre un accord sur le Plan d’action de Buenos Aires, que nous avons tous promis d’adopter à La Haye.

M. MICHAEL K.KOECH (Kenya), se fondant sur le concept de responsabilité commune mais différenciée, a souligné la nécessité d’élaborer une réponse mondiale à la menace que fait peser le réchauffement de la planète. Il a, à cet égard, attiré l’attention sur l’ampleur des investissements qu’il faudra faire dans la production de nouvelles sources d’énergie nouvelles et renouvelables. Certains investissements ne pouvant être effectués par les gouvernements nationaux seuls, le représentant a appelé à l’intensification de la coopération internationale. Il a appelé les pays du Nord à aider les pays en développement à mettre en oeuvre des programmes de renforcement des capacités. Il a conclu en appelant les Etats parties au Protocole de Kyoto à n’épargner aucun effort pour assurer son entrée en vigueur, de préférence en 2002, dixième anniversaire de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement.

M. GUY O’BRIEN (Australie) a rappelé qu’à Kyoto, les Etats ont discuté d’objectifs différenciés pour la mise en oeuvre des politiques nationales. Le principe, a-t-il dit, a été matérialisé dans les objectifs liés à la réduction des gaz à effet de serre. Ainsi, l’Australie a accepté d’assumer sa part du fardeau en acceptant de baisser ses émissions de 43% à 8%.

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Pour ce faire, l’Australie a consacré 1 milliard de dollars au cours des cinq dernières années à la mise en oeuvre de programmes nationaux. Il est d’ailleurs permis de croire, a dit le représentant, que l’Australie est le premier pays développé à avoir consacré autant de ressources à cette cause. En novembre 1997 déjà, le Premier Ministre a annoncé un train de mesures d’une valeur de 180 millions de dollars pour une période de cinq ans. Plus récemment, le Gouvernement fédéral a fourni une somme additionnelle de 796 millions de dollars pour une période de quatre ans. En 1998, l’Australie a mis en place une Stratégie nationale qui couvre un large éventail de secteurs clefs comme l’énergie, le transport, l’industrie, les déchets, l’agriculture et les ménages. Pour assurer des efforts coordonnés, le pays a créé un Bureau pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, a dit le représentant avant de donner le détail des mesures mises en place par son pays.

Mme MONIKA RÜLH BURZI (Observateur de la Suisse) a souhaité que la Sixième Conférence des Etats parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques adopte des décisions dans l’intérêt de la sauvegarde du patrimoine commun de l’humanité et de ce cadre de vie irremplaçable que représente le système climatique de la Terre. Les décisions de la conférence des parties ne doivent pas remettre en question l’intégrité environnementale ni de la Convention-cadre ni du Protocole de Kyoto. La Suisse souhaite que les pays industrialisés atteignent l’objectif de réduire leurs émissions de 5,2% au cours de la période 2008-2012 par rapport au niveau de 1990. Ils démontreront ainsi le leadership qu’ils doivent jouer en ce domaine, et pourront alors inviter les pays en développement à participer aux efforts de limitation et de réduction de leurs gaz à effet de serre. Sur le plan national, la Suisse a adopté une loi qui prévoit que les émissions de CO2 devront être réduites de 10% en 2010 par rapport à 1990. La Suisse est, à travers cette loi, déjà en train de mettre en oeuvre le Protocole de Kyoto avant même de l’avoir ratifié.

M. ENDREI POPOV (Bélarus) a déclaré que les changements climatiques mettent la communauté internationale face à des questions auxquelles les Etats ne peuvent répondre que par des actions solidaires et concertées. Le Bélarus met en oeuvre la Convention-cadre sur les changements climatiques en s’efforçant de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Après une identification des sources d’émission et une évaluation de leur importance, le Bélarus a pris des actions en vue de les réduire. Mais du fait du manque de ressources et d’appui internationaux, les actions que mène notre gouvernement se trouvent fortement handicapées, a dit le représentant. Nous nous félicitons cependant de la coopération entre notre pays et la Banque mondiale sur la réduction des gaz à effet de serre, et nous espérons voir cette coopération se poursuivre, malgré les changements politiques et sociaux que traverse en ce moment le Bélarus, et qui ne doivent pas mener à une remise en cause des termes de sa collaboration avec les institutions de développement.

M. JANUSZ STANCZYK (Pologne) a annoncé que son pays fait partie de ces quelques pays qui ont réussi à respecter les engagements pris en vertu de la Convention. La Pologne, a dit le représentant, n’a pas seulement réussi à stabiliser ses émissions de gaz à effet de serre en 2000 mais elle les a également réduites de plus de 25%. Le pays est tout autant déterminé à mettre en oeuvre les engagements découlant du Protocole de Kyoto et espère que les décisions que prendra la sixième Conférence des Parties à la Convention lui permettront de s’engager dans la voie d’une ratification rapide.

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La Pologne est consciente de ce que les objectifs fixés par le Protocole exigent un processus difficile et ardu qui implique de nombreuses concessions en matière de croissance économique. La Pologne aura, par exemple, à passer de l’énergie thermique à d’autres sources d’énergie et à contenir les émissions de gaz dans son secteur du transport. Aux yeux de la Pologne, le Protocole de Kyoto a ceci de valable qu’il offre un cadre pour l’application des mécanismes du marché. Les mécanismes d’échanges d’émissions et de mise en oeuvre conjointe ne doivent donc pas souffrir de charges additionnelles et de taxes internationales étant donné que cela serait en contradiction avec la nature même de ces mécanismes qui sont supposés aider les pays de l’Annexe I à honorer leurs obligations de la manière la plus rentable.

M. RODRIGO DONOSO (Chili) a associé sa délégation à la déclaration du Nigéria et à celle de la Colombie. La déchirure de la couche d’ozone au-dessus de la pointe sud du continent Sud américain et du reste de l’hémisphère Sud est source de nombreuses inquiétudes. Nous sommes parties à la Convention de vienne sur l’élimination des substances menaçant la couche d’ozone et notamment les CFC (chlorofluorocarbone). Nous sommes fidèles au principe de responsabilité commune et différenciée et au principe de précaution, et demandons, dans ce cadre, que le Protocole de Montréal soit appliqué le plus rapidement possible par tous les pays. Dans ce même cadre, nous demandons la création d’un mécanisme favorable à l’étude des effets que subissent les pays qui sont le plus affectés par la destruction de la couche d’ozone. Le désintérêt politique que l’on a jusqu’ici observé en ce qui concerne la préservation de l’environnement doit prendre fin et la communauté internationale doit sérieusement se pencher sur cette question.

M. GUSTASVO AINCHIL (Argentine) s’est dit préoccupé par l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre dans un certain nombre de pays industrialisés. Il a estimé qu’il est nécessaire de mettre en place les conditions favorables à la ratification du Protocole de Kyoto et de donner aux pays en développement l’assistance technique et financière requise. Le représentant a rappelé que le Plan d’action de Buenos Aires a demandé aux Etats Parties à la Convention sur le changement climatique de parachever les accords sur les questions clefs. Il a exprimé l'espoir que la sixième Conférence des Etats parties fera les progrès qui s’imposent.

M. JI (Chine) a déclaré que les pays développés étaient les principaux responsables de la dégradation du climat de la planète. Le Protocole de Kyoto ne remplacera jamais l’engagement d’assistance financière et de transfert de technologie que les pays riches ont envers les pays en développement, a estimé le représentant. Trois ans après Kyoto, les pays de l’Union européenne ont fait part de leur volonté de se joindre au Protocole, ce qui démontre leur bonne volonté en la matière. Nous espérons que la sixième conférence des parties pourra mettre à son ordre du jour les priorités intéressant les pays en développement. Elle devra mettre l’accent sur des questions déjà discutées et contenues dans les textes existants, et non pas vouloir ouvrir de nouvelles problématiques.

- 11 - AG/EF/335 31 octobre 2000

La question de l’émission des gaz à effet de serre doit être résolue de manière juste et responsable. La conférence doit aboutir à des résultats positifs en étant sensibles aux intérêts de toutes les parties en menant à terme les négociations sur les “trois mécanismes” et sur le “respect des procédures” du Protocole. Les questions du développement et du transfert de technologie propres, du transfert de capitaux, et du renforcement des capacités, doivent être résolues en vue de permettre aux pays en développement de créer des mécanismes leur permettant de faire face aux besoins de préservation de l’environnement tout en assurant leur développement.

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