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AG/EF/333

L'UNION EUROPENNE, HOTE DE LA TROISIEME CONFERENCE DE L'ONU SUR LES PMA, PROPOSE L'ERADICATION DE LA PAUVRETE COMME OBJECTIF PRIORITAIRE DE LA RENCONTRE

27 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/333


L’UNION EUROPENNE, HOTE DE LA TROISIEME CONFERENCE DE L’ONU SUR LES PMA, PROPOSE L’ERADICATION DE LA PAUVRETE COMME OBJECTIF PRIORITAIRE DE LA RENCONTRE

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Les 48 pays les moins avancés (PMA), qui représentent 10% de la population mondiale, ne participent au commerce international qu’à hauteur de 0,4 à 0,5%, a souligné, cet après-midi, le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui entamait l’examen de la question liée à l’organisation de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, devant se tenir à Bruxelles au premier semestre 2001. Hôte de la Conférence, l’Union européenne, s’exprimant par la voix de la France, a estimé que l’objectif majeur de la Conférence doit être l’éradication de la pauvreté et le développement durable. La Conférence doit tenir compte des recommandations des conférences des années 90 des Nations Unies et notamment du besoin d’appropriation par les PMA de leurs projets de développement. Il est fondamental, a souligné le représentant de la France, que la Conférence s’appuie sur une approche globale du développement prenant en compte non seulement les politiques macroéconomiques, le problème de l’endettement, le besoin d’aide publique, les flux de l’investissement étranger direct (IED), l’accès aux marchés, mais aussi les dimensions sociales et environnementales du développement humain durable. Selon le représentant, cette approche devra s’appuyer sur les processus existants comme le Cadre de développement de la Banque mondiale, le Cadre de stratégie de réduction de la pauvreté du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale et le Plan-Cadre des Nations Unies pour le développement.

Citant les problèmes du manque d’accès aux marchés internationaux, du déclin de l’Aide publique au développement (APD) et de la dette extérieure qui continuent de faire obstacle au développement social et économique de ces pays, le représentant a souhaité que la Troisième Conférence sur les PMA aboutisse à un nouveau Plan d’action pour la première décennie du nouveau millénaire qui tienne compte des changements fondamentaux intervenus sur la scène économique mondiale et dans les PMA eux-mêmes. A cet égard, le représentant de la Norvège a soulevé la question de l’accès des produits des PMA aux marchés internationaux qui permettrait à ces pays de s’intégrer au processus de mondialisation et de mettre fin à leur marginalisation croissante.

La Commission poursuivra l’examen de cette question mardi 30 octobre à 10 heures.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE: MISE EN OEUVRE D'ACTION 21 ET PROGRAMME RELATIF A LA POURSUITE DE LA MISE EN OEUVRE D'ACTION 21

La Commission a été saisie d’un projet de résolution sur le rapport de la sixième session extraordinaire du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) (A/C.2/55/L.17) dans lequel il est souligné que le PNUE, en tant qu’organisme principal dans le domaine de l’environnement au sein du système des Nations Unies, devrait continuer de jouer un rôle important dans la mise en oeuvre d’Action 21 et dans la préparation de l’examen décennal de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement. Le texte souligne aussi qu’il importe de disposer des ressources stables et prévisibles afin de garantir l’exécution intégrale du mandat du PNUE.

TROISIEME CONFERENCE DES NATIONS UNIES SUR LES PAYS LES MOINS AVANCES

Pour l’examen de cette question, la Commission a été saisie d’un rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement des préparatifs de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA) (A/55/222), et d’une lettre datée du 1er août, adressée au Secrétaire général par le Chargé d’affaires par intérim de la Mission permanente du Japon auprès de l’ONU et transmettant le communiqué adopté par le G-8 à la réunion au sommet d’Okinawa, du 21 au 23 juillet 2000 (A/55/257-S/2000/766); ainsi que d’une lettre datée du 5 octobre, adressé au Secrétaire général par le Représentant permanent du Nigéria auprès de l’ONU et transmettant la déclaration ministérielle adoptée à la vingt- quatrième réunion annuelle des Ministres des affaires étrangères du Groupe des 77, le 15 septembre à New York (A/55/459).

Débat

M. JEAN-DAVID LEVITTE (France) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays associés, que les pays les moins avancés (PMA) sont et resteront au coeur des priorités politiques européennes, comme en attestent les Conventions de Lomé successives et les Accords de Cotonou. Lors de la 47e session du Conseil du commerce, a rappelé le représentant, l’Union européenne a renouvelé sa détermination à ce que la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA et son processus préparatoire soient un succès. Concernant la structure de la Conférence, l’Union européenne se montrera vigilante à ce qu’elle ne se complique pas davantage au cours des prochains mois et ne présente pas d’évolutions majeures par rapport au schéma retenu par le premier comité préparatoire qui s’est réuni à New York du 24 au 28 juillet de cette année. Nous tenons à ce que l’objectif majeur de cette conférence soit l’éradication de la pauvreté et le développement durable des PMA, et nous estimons que la Troisième Conférence sur les PMA devrait prendre en compte les résultats des grandes conférences des années 90, ainsi que le besoin d’appropriation par les PMA de leurs projets de développement.

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Il est d’autre part fondamental que la Conférence s’appuie sur une approche globale du développement qui prenne en compte non seulement les aspects économiques essentiels que sont les politiques macroéconomiques, le problème de l’endettement, les besoins en Aide publique au développement (APD), les flux d’investissement étrangers directs (IED), l’accès aux marchés des produits des PMA, mais aussi les dimensions sociales et environnementales du développement humain durable. Cette approche globale devra s’appuyer sur les processus existants, comme le Cadre de développement global (CDF), le Cadre de stratégie de réduction de la pauvreté (PRSP), et le Cadre d’aide au développement des Nations Unies (UNDAF). Cette approche, globale mais respectueuse de la diversité des situations entre les pays, devra user de stratégies contribuant aux objectifs de la consolidation de la paix et de la prévention des conflits, du renforcement de la démocratie et de la réduction des inégalités, notamment entre hommes et femmes, l’amélioration réelle des conditions de vie des populations des PMA devant être au coeur de toutes les préoccupations.

Beaucoup de PMA restent confrontés à un cumul de handicaps qui compromettent leur chance de développement durable. Leurs faiblesses structurelles, le manque d’infrastructures sociales d’éducation et de santé (notamment pour lutter contre les maladies transmissibles et notamment le VIH/sida), l’absence de sécurité alimentaire, leurs difficultés d’accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication (TIC), sont un frein important au développement. Les conflits armés contrariant aussi les perspectives de développement de nombreux PMA, les stratégies de développement à mettre en oeuvre devront accorder une place essentielle au renforcement des capacités institutionnelles de ces pays, c’est-à- dire le renforcement de la société civile et des mécanismes participatifs de prise de décision, ainsi qu’aux moyens d’un cadre pacifique respectueux des droits de l’homme, démocratique et favorisant la bonne gouvernance. Nous espérons que le sommaire annoté du programme d’action en faveur des PMA présenté par le Secrétariat de la Conférence prendra en compte, dans sa version finale, les vues exprimées par le Conseil du commerce et du développement. L’Union européenne souhaite une large mobilisation et un soutien infaillible de la communauté internationale en faveur des PMA. Les Etats, les institutions de Bretton Woods, l’OMC, les fonds et programmes de l’Organisation des Nations Unies, leurs agences spécialisées, et les banques régionales de développement, doivent tous soutenir les PMA avant, pendant et après la Conférence de Bruxelles pour leur donner les moyens d’un développement humain durable, participatif et équitable. Nous nous félicitons enfin de l’invitation lancée par le Secrétariat de la Conférence au secteur privé, à la société civile et aux autorités décentralisées en vue de les faire pleinement participer à la Conférence.

M. M.K.IBRAHIM (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que la Troisième Conférence sur les PMA qui doit se tenir en 2001 représentera un défi pour la communauté internationale. Se félicitant de la proposition de l’Union européenne d’accueillir la Conférence, le représentant a souligné que les PMA, qui constituent 10% de la population mondiale, ne comptent que pour 0,4 à 0,6% des importations et exportations mondiales. Il s’agit donc d’une question morale, a dit le représentant. Dans un monde caractérisé par la mondialisation, les PMA ont été davantage marginalisés dans l’économie mondiale et le système commercial multilatéral, et ce, dans un contexte de déclin de l’Aide publique au développement (APD) et de la croissance de la dette, a-t-il souligné. Dans ces conditions, il est évident que le Programme d’action en faveur des PMA pour les années 90 n’a jamais été pleinement mis en oeuvre, a insisté le représentant.

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Rappelant les recommandations du Sommet du Groupe des 77 et de la Chine, tenu à la Havane, le représentant a souligné la nécessité d’annuler la dette des PMA; d’élargir l’accès de leurs produits aux marchés et d’éliminer les mesures protectionnistes; et de prévoir un mécanisme pour la pleine participation des pays du Sud dans le processus international de prise de décisions.

Pour le Groupe des 77 et la Chine, la Troisième Conférence devra aboutir à l’adoption d’un nouveau Plan d’action pour la première décennie du nouveau siècle, lequel devra stipuler des mesures qui soient conformes à l’évolution de l’économie mondiale et aux changements intervenus dans les PMA. Comme faits marquants de cette évolution et de ces changements, le représentant a cité l’impact de la mondialisation, la libération et l’interdépendance; les progrès scientifiques et technologiques, les évènements sociaux et économiques survenus dans les PMA; les résultats des grandes conférences des Nations Unies concernant les droits sociaux et le droit au développement; et la performance socio-économique des PMA.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que la plupart des PMA étaient aujourd’hui dans une situation pire qu’il y a une dizaine d’années. Le processus concernant la mise en oeuvre de politiques d’aide au développement des PMA doit être sérieusement repensé. Le processus préparatoire de la Troisième Conférence a certes avancé, mais beaucoup reste à faire avant la rencontre de Bruxelles. Au niveau interinstitutions des efforts supplémentaires doivent être accomplis en vue d’améliorer la cohérence des propositions, l’information et l’implication du secteur privé et de la société civile. Les agences des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods, l’OMC et les partenaires bilatéraux de développement des PMA devraient, à cet égard, renforcer leur coopération dans le cadre du comité préparatoire. Les préparatifs qui se déroulent au niveau national sont aussi cruciaux, et nous espérons que les apports des documents et rapports de pays ont été constructifs et que nous pouvons nous appuyer sur leur expérience pour élaborer un nouveau Programme d’action plus opérationnel et capable d’atteindre plus rapidement les objectifs visés. Le principal objectif du nouveau Programme devrait être l’éradication de la pauvreté, et il devrait placer le bien- être des populations au coeur de ses préoccupations. Le nouveau Programme devrait aussi bénéficier des expériences tirées de la mise en oeuvre des Programmes précédents, et des efforts et expériences individuels de chaque PMA. Une approche plus cohérente devrait aussi être adoptée pour éviter les double emplois et les redondances. Le nouveau Programme devrait aussi servir de point de référence et d’ancrage de la communauté internationale pour tous les efforts qu’elle déploiera dans l’avenir, et notamment au cours des dix prochaines années, en faveur des PMA. Le Programme doit parvenir à mobiliser plus de ressources pour le développement y compris la mobilisation des ressources de l’épargne intérieure, et il devrait faciliter la création d’un secteur financier national viable au niveau de chaque pays. Un autre domaine vers lequel devraient se déployer nos efforts est celui de la réduction de la dette extérieure des PMA, dont le poids sur leurs finances réduites doit être allégé sinon supprimé. La Norvège estime crucial le règlement du problème de l’accès aux marchés des pays riches des produits des pays pauvres. Le développement de leur commerce permettrait aux PMA de rapidement s’intégrer aux échanges mondiaux et aux processus de mondialisation et mettrait fin à leur marginalisation croissante. Cet accès commercial devrait être accompagné du renforcement des capacités de ces pays.

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