AG/EF/330

LA CONFIANCE SEMBLE FAIRE DEFAUT A L'ETAT ACTUEL DES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES, NOTE LA CNUCED

26 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/330


LA CONFIANCE SEMBLE FAIRE DEFAUT A L'ETAT ACTUEL DES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES, NOTE LA CNUCED

20001026

La proposition de l’Union européenne, visant à adopter une procédure accélérée d’admission des pays en développement et notamment des pays les moins avancés (PMA) à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), doit être soutenue et rapidement mise en oeuvre, a demandé, ce matin, le représentant de la Fédération de Russie au cours des travaux de la Commission économique et financière (Deuxième Commission), qui examinait les questions de politique macroéconomique. La déclaration de la Fédération de Russie se faisait l’écho du point de vue d’une majorité de délégations qui lient le développement à de meilleurs termes commerciaux qui permettraient à leurs pays, de tirer de leurs exportations, dans le respect strict des Accords du Cycle d’Uruguay, les ressources en investissement dont ils ont besoin pour promouvoir leur développement handicapé par l'endettement et la baisse de l’Aide publique au développement (APD), entre autres. Le Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a estimé que la confiance dans les centres de décision internationaux était au plus bas en raison des inégalités évidentes engendrées par les mécanismes de la mondialisation, et du refus de la communauté internationale de s’attaquer de front aux problèmes qui affectent la majorité des pays. A cet égard, il a reconnu que les différentes rencontres internationales, depuis la crise financière asiatique, n’ont jamais réellement discuté des vraies mesures de la réforme de l’architecture financière internationale, ou encore moins d’une relance de négociations commerciales sur les bases de l’accès aux marchés et de la mise en oeuvre des accords libéralisant réellement les échanges agricoles et textiles.

Au sujet de l'endettement, le représentant de la France, au nom de l’Union européenne, a déclaré que bien que l'Union européenne soutienne les mesures en faveur de l’annulation de la dette des pays pauvres très endettés, elle n'est cependant pas convaincue par les appels à une annulation totale de la dette, portant en particulier sur les créances multilatérales, et à la disparition des conditionnalités mises en place dans le cadre de l’Initiative PPTE. Une annulation totale de la dette qui ne serait pas accompagnée de politiques économiques rigoureuses, de l’instauration d’un climat de confiance avec les institutions financières internationales et d’un soutien continu des bailleurs de fonds, ne permettrait pas aux pays endettés de sortir du cycle du surendettement, a estimé le représentant. Le représentant du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a dit que globalement l’Initiative PPTE était une demi-mesure qui n’a pu résoudre aucun des problèmes financiers qui affectent les PMA.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/330 26 octobre 2000

Regrettant l’absence de mesures efficaces pour régler les problèmes de l’endettement des pays ne faisant pas partie des PPTE, il a exprimé le besoin d’agir simultanément sur trois fronts: celui de l’Initiative PPTE, celui de la dette officielle bilatérale et celui des dettes commerciales. Pour arriver à élaborer le cadre de politiques qui permettrait le lancement de ces actions, le Groupe des 77 et la Chine ont conseillé d'adopter la proposition du Secrétaire général concernant la nomination d’un groupe d’experts indépendants qui auraient pour tâche de conduire une évaluation complète du problème de la dette extérieure.

Les représentants des pays suivants sont intervenus: Colombie (au nom des pays membres du Groupe de Rio), Bangladesh, Norvège, Singapour (au nom de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN)), Jamahiriya arabe libyenne, Brésil (au nom du Marché commun du Sud (Mercosur), ainsi que l’Observateur du Saint-Siège et le Président du Conseil du commerce et du développement de la CNUCED.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Présentation

La Commission a été saisie des rapports A/55/320, A/55/396, et A/55/332, relatifs au commerce et au développement et aux produits de base. Présentant ces rapports, M. RUBENS RICUPERO, Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a déclaré que la Xème CNUCED de Bangkok avait marqué un tournant dans les procédures de décisions internationales sur le développement. Bangkok a vu la naissance d’une nouvelle convergence de vues qui souligne l’importance de la dimension sociale dans les processus et la réflexion sur le développement, a-t-il observé.

L’état actuel des relations internationales en matière économique, à la veille des grandes réunions internationales qui doivent se tenir au cours des mois qui viennent, peut susciter des doutes sur la qualité et le niveau de confiance qui prévalent en ce moment. Nous savons que si nous voulons réaliser les promesses d’une nouvelle économie, nous avons besoin d’une confiance accrue qui seule peut engendrer l’atmosphère indispensable aux investissements. La confiance est menacée dans de nombreux domaines, comme le montrent par exemple les coups sévères portés au processus de paix au Moyen-Orient. Cette situation est un signe des difficultés que le système international a à renforcer sa crédibilité. Ce qui se produit au Moyen-Orient est arrivé au moment où le public ressentait déjà les effets d’un manque de confiance sur la scène économique internationale. La hausse des prix du pétrole, qui a entraîné des manifestations de rue dans certains pays développés, l’affaiblissement de l’Euro, malgré les interventions vigoureuses des pays industrialisés, la volatilité soudaine des bourses, notamment en ce qui concerne les actions des technologies de pointe, et les questions qui se posent sur la crédibilité de la nouvelle économie menée par les Etats-Unis, amènent à se poser la question de savoir pourquoi, à travers le monde on commence à avoir des attitudes pessimistes.

Nous sommes convaincus que la croissance mondiale va continuer, mais pas au rythme que l’on prévoyait après la fin de la crises asiatique. Nous pensons que l’économie mondiale pourra continuer de croître à un rythme de 3% à 4% par an. Nous sommes aussi convaincus du retour à la normalité des marchés des changes après la crise asiatique. Le potentiel de la région d’Asie du Sud-Est reste intact, malgré la crise financière, et l’économie des Etats-Unis qui continue de croître, malgré une allure un peu plus faible, mais de manière soutenue, reste le moteur de la croissance internationale. C’est la seule grande économie qui ait réussi la transition d’une économie traditionnelle à une économie mue par de nouveaux outils et une nouvelle mentalité technologique. Nous sommes confrontés à la recherche d’un point d’équilibre entre les deux formes d’économie, traditionnelle et technologique. L’après-crise financière asiatique a été caractérisée par un certain laisser-aller, qui se manifeste par une forme d’abandon des questions systémiques dans les négociations en matière économique et financière. Les tendances économiques de ces trois dernières années se sont concentrées sur des questions parallèles et non fondamentales. Par exemple, quand on parle de la réforme de l’architecture financière internationale, il est évident qu’aucune mesure fondamentale de prévention et de contrôle des crises financières et de circulation de capitaux, n’ont été discutées.

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Concernant l’après-Seattle, il est évident que l’OMC n’a pris aucune initiative visant à corriger les asymétries sur les questions cruciales de l’agriculture et des textiles. Les questions qui intéressent le plus les pays en développement sont laissées de côté. Le laisser-aller dont nous parlions tout à l’heure, joint à la crise de confiance, pourraient créer une crise plus grave qui saperait les fondements mêmes des accords régissant l’économie mondiale.

Un retour à l’âge d’or qui a vu les économies d’Europe croître de 5% à 6% pendant 30 ans au cours de l’après-guerre est difficile aujourd’hui. L’économie mondiale était alors assise sur des taux de change fixes et stables. C’était l’âge d’or des institutions de Bretton Woods. On a abandonné ce système en disant que les règles du marché apporteraient des corrections automatiques en cas de déséquilibres. C’était en 1971. A ce jour, ces prévisions ne se sont pas réalisées. On a vu entre temps, le dollar, puis le Yen et ensuite l’Euro, se déprécier sans que la “stabilisation automatique” sensée être générée par les marchés ne se manifeste. L’esprit de coordination et de collaboration qui a prévalu durant la mise en oeuvre du Plan Marshall a disparu, alors que ces valeurs sont aujourd’hui indispensables. C’est encore là une absence de confiance. S’agissant du rétablissement de cette confiance, seul le système des Nations Unies peut réussir à mobiliser les énergies et l’esprit d’impartialité qui sont nécessaires à son rétablissement. C’est dans le cadre de ce processus de rétablissement de la confiance que doivent se tenir la Conférence sur les pays les moins avancés, qui doit avoir lieu à Bruxelles, et la réunion internationale sur le financement du développement. Les enjeux sont les plus importants dans les pays où vivent les plus pauvres, à savoir les pays en développement. Concernant le financement du développement, il faudrait éviter que les pays pauvres, une nouvelle fois, n’effectuent un transfert net de leurs ressources vers les pays riches, comme cela se produit déjà. Des fonds importants quittent les pays en développement et en transition pour aller s’investir dans l’économie américaine, à la recherche de placements plus lucratifs et de profit dans la nouvelle économie. A ce rythme, les pauvres seront encore plus pauvres, et les riches toujours plus riches au fur et à mesure que de nouveaux pôles de nouvelle économie émergent dans les pays du Nord.

Présentant le Rapport du Conseil du commerce et du développement sur sa vingt-troisième réunion directive de la CNUCED (A/55/15 (Part I à IV), M. CAMILO REYES RODRIGUEZ (Colombie), Président du Conseil, a indiqué que le Conseil a commencé ses travaux par un débat sur “l’interdépendance et les questions économiques mondiales sous l’angle du commerce et du développement : crise et relance des marchés émergeants”. Les participants ont convenu qu’à la lumière des crises financières en Asie, il est permis de conclure que des dommages sociaux et économiques peuvent résulter de mauvais diagnostiques et recommandations. Les solutions fondées sur des politiques monétaire et fiscale sévères ne sont pas de la plus grande efficacité. La relance de pays d’Asie semble être due à des politiques non conventionnelles. Le renforcement des systèmes financiers nationaux demeurent le plus grand défi non seulement pour les marchés émergeants mais aussi pour tous les pays en développement qui veulent réduire les risques de crises similaires. Toutefois, la dépendance de la croissance aux marchés et aux ressources extérieures rend de nombreux pays en développement vulnérables au ralentissement économique des pays industrialisés et au changement de leur politique macroéconomique.

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Si la croissance économique mondiale a été impressionnante au cours des trois dernières années, elle s'est inégalement répartie entre les régions. Les grandes disparités existant entre les pays industrialisés ont conduit à des déséquilibres commerciaux en même temps que les innovations technologiques et financières aggravent la fragilité des flux financiers et commerciaux. La mise en oeuvre de politiques monétaires rigoureuses dans les pays industrialisés peut, sous certaines conditions, porter préjudice aux pays en développement. Il est pourtant généralement admis que les pays développés sont mieux à même, que par le passé, de corriger les déséquilibres existants sans compromettre les perspectives de croissance des pays en développement.

La session ordinaire, a poursuivi le Président, a également examiné la question relative aux “défis de croissance financière et de développement dans les pays les moins avancés (PMA). Dans leurs conclusions, les membres du Conseil ont souligné l’importance qu’il y a à accélérer la croissance et le développement durable dans les PMA par la lutte contre la pauvreté, le renforcement des capacités de production et des ressources humaines, la bonne gouvernance, les réformes structurelles et l’intégration dans l’économie mondiale. En ce qui concerne la mise en oeuvre du nouvel ordre du jour pour le développement en Afrique, les membres du Conseil ont conclu qu’en dépit des réformes ambitieuses mises en place dans le continent, le niveau actuel de l’épargne et de l’investissement ne suffira pas à assurer les investissements nécessaires dans le capital humain et les infrastructures sociales et physiques. Ayant admis que l’investissement étranger direct ne sera pas en mesure de combler le manque de ressources dans un avenir proche, les membres du Conseil ont souligné que l’Aide publique au développement (APD) continue de représenter une source importante de ressources extérieures. A long terme, les capitaux privés et l’épargne domestique finiront par remplacer l’APD et réduire ainsi la dépendance de l’Afrique à l’assistance extérieure. Les membres du Conseil ont aussi souligné l’importance qu’il y a à ce que les flux financiers officiels soient incorporés dans une approche globale de développement qui inclut des mesures telles que des mesures d’allègement de la dette et des politiques de réformes institutionnelles. Les membres du Conseil ont aussi pris note de la proposition du Secrétaire général de la CNUCED d’accorder une suspension immédiate du paiement du service de la dette aux pays admissibles à l’Initiative PPTE qui ont entrepris des réformes. Les membres du Conseil ont aussi encouragé les pays africains à mettre en oeuvre des réformes économiques, à renforcer la bonne gouvernance, et à s’engager à investir les sommes économisées grâce aux initiatives d’allègement de la dette dans les secteurs sociaux et la réhabilitation des infrastructures.

Cette année, une des innovations du Conseil a été l’organisation d’un segment de haut niveau qui a porté sur “l’intégration régionale et l’économie mondiale”, a annoncé le Président du Conseil. Après les discussions, les membres du Conseil se sont mis d’accord sur la nécessité d’assurer une certaine complémentarité entre les accords relatifs à l’intégration régionale et ceux relatifs au processus multilatéral. Les pays en développement, ont reconnu les membres du Conseil, ont besoin d’une certaine période d’ajustement pour s’impliquer dans le processus multilatéral. Pour les membres du Conseil, les arrangements régionaux peuvent contribuer à faciliter cette implication. Les membres du Conseil ont aussi ont encouragé l’OMC à se joindre à la CNUCED pour fournir une analyse qui pourrait être la base du réexamen de l’article XXIV du GATT et de certaines dispositions multilatérales concernant l’intégration économique régionale.

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Les membres du Conseil ont également souhaité que l’attention requise soit accordée à la possibilité, pour l’OMC, de systématiser le type de traitements préférentiels prévus dans les accords d’intégration régionale. Les membres du Conseil ont, par ailleurs, reconnu que les déséquilibres et les asymétries du système économique international exigent notamment la restructuration de l’architecture financière internationale. L’ouverture de comptes de capitaux dans le contexte de la dérégulation et de la libéralisation financières est une mesure louable mais elle peut être mieux planifiée. Dans ce domaine, les membres du Conseil ont estimé que le processus de l’Union européenne et de son euro peut servir d’exemple. Peut-être ne vaut-il pas pour tous les cas, ont souligné les membres du Conseil, mais il peut être examiné comme un modèle de libéralisation financière qui pourrait servir au processus de libéralisation commerciale.

La Commission était également saisie d’un rapport du Secrétaire général sur l’évolution récente de la situation des pays en développement au regard de la dette (A/55/422) qui indique que le montant total de la dette des pays en développement et des pays en transition n’a pratiquement pas changé en 1999 et était estimé à 2 554 milliards de dollars soit une augmentation par rapport à ce qu'elle était en 1998. La dette à long terme a augmenté de 40 milliards de dollars tandis que l’endettement à court terme a légèrement baissé et représentait 16% de la dette totale à la fin de 1999. Dans l’ensemble, le ratio du service de la dette n’a guère changé et s’est situé entre 18 et 19%. Le ratio de l’encours de la dette aux exportations est tombé à 137% et celui de la dette au produit national brut à moins de 42%. La dette à court terme représentait 53% du volume total des réserves de change contre 59% à la fin de 1998 et plus de 70% à la fin de 1997. Le rapport indique que bien que la croissance de la dette extérieure des pays en développement et des pays en transition se soit ralentie, nombre de ces pays restent aux prises avec de graves problèmes liés à la dette et à son service. Les problèmes des pays pauvres très endettés qui ont des causes structurelles, sont loin d’être résolus, et d’autres pays pauvres ont également été touchés par les crises financières et économiques qui ont affecté les marchés émergents et ont entraîné des difficultés de paiement pour certain d’entre eux. Le rapport souligne que nombre de ces marchés ont eu à faire face à des difficultés liées à leur dette aussi bien intérieure qu’extérieure qui menacent la viabilité de leur reprise.

Le rapport passe en revue la mise en oeuvre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE/HIPC), la situation des débiteurs ne faisant pas partie des pays pauvres très endettés; la situation récente des marchés pour la dette commerciale; la mise en oeuvre des accords de restructuration de la dette conclus récemment; le lien entre les crises financières et la dette sur les marchés émergents; et les questions soulevées par la restructuration de la dette commerciale. Dans ses conclusions, le rapport constate que l’approche adoptée au plan international pour résoudre les problèmes de la dette des pays en développement et des pays en transition laisse beaucoup à désirer. Il propose des solutions qui consistent à agir sur trois fronts, à savoir l’Initiative PPTE, la dette publique des pays non-membre des PPTE et la dette commerciale.

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Débat général

M. YVES DOUTRIAUX (France) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays associés, que l’Union européenne est préoccupée de l’impact de la détérioration des cours des produits de base et de la flambée des cours du pétrole sur les pays en développement et les pays les moins avancés, notamment en Afrique. L'Union européenne estime que seuls des efforts déterminés de diversification des exportations et de transformation locale des produits de base permettront aux pays producteurs de bénéficier pleinement du système commercial multilatéral et de limiter les fluctuations de leurs recettes d’exportation. L’Union européenne est cependant consciente que cette évolution prendra du temps et ne sera viable que si l’accès aux marchés de ces produits est garanti. Une aide financière et technique sera également nécessaire à cette transformation, c’est pourquoi l’Accord de Cotonou, conclu cette année avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), prévoit la constitution d’un compte spécial destiné à compenser les pertes de recettes de produits agricoles et de minéraux. L’Union européenne regrette l’échec de certains accords internationaux de produits de base auxquels elle participait activement, et elle ne peut que constater l’inefficacité des accords à clauses économiques visant à stabiliser les cours des produits de base, comme le démontre la décision de dissoudre l’Organisation internationale du caoutchouc naturel.

Concernant la question de la dette, bien qu’elle soutienne les mesures en faveur de l’annulation de la dette des pays pauvres très endettés, l’Union européenne n’est pas convaincue par les appels à une annulation totale de la dette, portant en particulier sur les créances multilatérales, et à la disparition des conditionnalités mises en place dans le cadre de l’Initiative PPTE. Faute de politiques rigoureuses, de l’instauration d’un climat de confiance avec les institutions financières internationales et d’un soutien continu de la part des bailleurs de fonds, les pays en développement ne sortiront pas du cycle du surendettement, quand bien même ils viendraient à bénéficier d’une annulation totale de leur dette. Nous sommes attentifs aux difficultés de mise en oeuvre de l’Initiative PPTE dans les pays sortant de conflit ou encore en conflit et l’Union européenne se réjouit que le FMI et la Banque mondiale aient annoncé leur intention d’agir conjointement dans ces pays. L’Union européenne appelle les pays éligibles à prendre les mesures politiques et économiques en vue d’entrer dans l’Initiative PPTE et demande aux pays créanciers qui ne l’ont pas fait à participer au financement de cette mesure. L’Union européenne rappelle que bien que représentant moins du tiers de l’économie mondiale, elle a apporté 58% des contributions versées au titre de l’initiative PPTE.

M. RICHARD WYATT, Communauté européenne, a ajouté, au nom de l’Union européenne, qu’afin de mettre en pratique les termes de la Déclaration du millénaire, le commerce et l’Investissement étranger direct (IED) doivent participer au financement du développement. Le commerce et l’IED régionaux sont aussi importants que leurs formes internationales dans la promotion de la lutte contre la pauvreté et pour le développement durable. Des politiques nationales solides appuyées par la communauté internationale sont indispensables. Même si nous ne pouvons prendre un moratoire sur le commerce international, des actions peuvent être prises pour donner aux pays les plus affectés par la pauvreté les moyens de mieux s’intégrer au commerce international. A cet égard, l’Union européenne a déjà pris des mesures spéciales d’accès à ses marchés en faveur des produits des PMA.

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Le renforcement de la capacité humaine et institutionnelle est indispensable à l’application de ces mesures. La participation de l’OMC à l’amélioration du cadre commercial international est certes nécessaire, mais l’OMC, étant une institution commerciale, a besoin que les gouvernements et les autres organisations internationales assument un plus grand rôle en la matière et s’acquittent de leurs missions. La CNUCED peut à cet égard jouer un rôle facilitant davantage la cohérence. L’Union européenne a adopté une démarche basée sur le dialogue en ce qui concerne la question liée aux pratiques de travail dans les accords commerciaux. Une approche basée sur des menaces de sanctions est vouée à l’échec, comme l’a montré le Sommet de Seattle. Les pays développés ont des responsabilités dont ils doivent s’acquitter en matière de marchés. Mais nous attendons que les pays en développement poursuivent leurs obligations en matière de libéralisation en éliminant toutes les barrières douanières et tarifaires qui posent des obstacles au libre commerce international. L’Union européenne est pour la prise en compte des intérêts de tous les pays à l’OMC. Nous sommes pour de nouvelles règles de l’OMC en ce qui concerne l’investissement, et sommes pour l’ouverture des marchés en donnant cependant aux gouvernements la latitude d’intervenir quand nécessaire. Il faudrait aussi clarifier et améliorer les règles actuelles de l’OMC en matière de développement durable et notamment en matière de préservation de l’environnement. Nous nous félicitons des efforts de la CNUCED en vue de donner un appui technique aux pays en développement dans le domaine du renforcement des capacités humaines en vue de leur permettre de mieux participer aux négociations commerciales internationales.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie), au nom du Groupe de Rio, a souligné que le système commercial international est un élément fondamental à la croissance des économies, et qu'à cet égard, la décision sur le commerce internationale, adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement de la région le 16 juin dernier, était bienvenue. Il a demandé qu'un nouveau cycle de négociations commerciales dans le cadre de l’OMC, sans exclusion aucune et devant aboutir à une réduction des barrières tarifaires et non tarifaires soit ouvert. Ce nouveau cycle doit viser l’élimination des subventions agricoles et tout facteur déformant le commerce international au détriment des pays au développement. Le cycle doit viser l'élargissement de l’accès aux marchés des pays industrialisés, jusqu'ici caractérisé par des obstacles que sont les barrières techniques, quantitatives, sanitaires et autres mesures antidumping. Il est nécessaire de rétablir la confiance dans le système commercial international qui offrirait de nouvelles opportunités aux pays en développement. Il est nécessaire que l’OMC poursuive les efforts découlant du cycle d’Uruguay, en réaffirmant les engagements pris, en particulier en ce qui concerne l’élimination des mesures protectionnistes et des politiques de subventions.

Venant à l’intégration régionale, le représentant a renouvelé l’attachement du Groupe de Rio à ce concept qui se fonde sur une idée de régionalisme ouvert. Après avoir fait part des progrès des pays du Groupe en la matière, le représentant a souligné l’importance du commerce électronique en jugeant nécessaire de renforcer la coopération internationale dans ce domaine et en se félicitant des discussions de l’OMC et de la CNUCED.

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Le représentant a exprimé sa préoccupation face à l’instabilité des prix des produits de base, dont le niveau en valeur réelle est demeuré très bas. La chute des prix des produits de base, a-t-il souligné, est l’une des causes de l’accroissement de la dette extérieure. Il est important d’assurer la croissance des marchés des produits de base en en promouvant la stabilité des prix et des conditions commerciales. Cela exige une élimination des barrières tarifaires qui sont une distorsion incompatible avec le système commercial multilatéral.

Il a souligné que l’Amérique latine et les Caraïbes connaissent aussi le problème du surendettement. Certains pays, a reconnu le représentant, ont été admis à l’Initiative PPTE alors que les pays à revenus intermédiaires continuent de supporter ce lourd fardeau. Le représentant a lancé un appel aux institutions financières internationales et aux créditeurs publics et privés pour qu’ils reconnaissent les difficultés des pays à bas revenu ou à revenu intermédiaire. Il faut, a dit le représentant, améliorer les processus d’éligibilité aux programmes d’allègement et renforcer la capacité financière des organisations multilatérales pour leur permettre de participer à ces programmes. Il faut aussi renforcer les mécanismes d’arbitrage pour le règlement des différends en prévision des renégociations de la dette extérieure. En conclusion, le représentant a souligné que les programmes d’allègement de la dette ne sauraient en aucun cas être mis en oeuvre au détriment de l’assistance extérieure aux autres activités de développement.

M. SHAFI SAMI (Bangladesh) a estimé qu’aucune des mesures récemment prises au niveau international n’a réglé la question de la marginalisation des pays les moins avancés (PMA). Les asymétries de l’économie internationale devraient rapidement être redressées. L’APD en faveur des PMA a atteint le niveau le plus bas jamais connu et semble refléter un total désintérêt des pays développés envers les difficultés que connaissent les PMA. L’accès aux marchés des produits de ces pays qui ne représentent pourtant qu’une infime fraction du commerce international continue d’être handicapé par des tarifs douaniers qui atteignent parfois 30% de la valeur de ces produits. Il est urgent d’assurer un meilleur prix aux produits de base et de donner aux PMA les termes d’un commerce plus juste et plus équitable. Le Bangladesh espère que, plusieurs PMA ayant évoqué la question de l’importance de l’accès aux marchés pour leurs économies, le processus préparatoire de la Conférence de Bruxelles inclura cette question dans l’ordre du jour de cette rencontre. Il est plus que temps de remédier à la marginalisation de plus en plus criarde des petites économies sur la scène internationale.

M. JOSTEIN LEIRO (Norvège) a plaidé pour une meilleure intégration des pays en développement dans le système commercial multilatéral qui, à ses yeux, exige l’amélioration de l’accès de leurs produits aux marchés, la mise en oeuvre des dispositions relatives aux traitements spéciaux et différentiels et d’autres règles commerciales, et l’apport d’une assistance technique. Seule la prise en compte des intérêts de tous les partenaires commerciaux permettra de dégager le consensus nécessaire à l'ouverture d’un nouveau cycle de négociations commerciales, a estimé le représentant. Il a souligné que l’amélioration de l’environnement économique international ne conduira pas automatique à la croissance économique et à l’élimination de la pauvreté. Il faut promouvoir, de surcroît, la bonne gouvernance et des politiques macroéconomiques saines. Les gouvernements nationaux sont donc responsables de la mise en oeuvre de politiques favorables à la croissance et à la satisfaction des besoins sociaux.

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Le représentant a conclu sur la question de la dette en regrettant que le financement de l’Initiative PPTE n’ait pas encore été assuré. Il a rappelé que son pays et d’autres pays nordiques ont lancé un appel en faveur d’un processus formel pour garantir les sommes demandées aux banques de développement multilatérales. Partant, il s’est félicité de l’Accord de Lisbonne, conclu par les donateurs de l’Initiative, qui assureront des prêts concessionnels et l’intégrité financière des institutions multilatérales.

M. LOH TCK WAI (Singapour), au nom des Etats de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a noté que les exportations des pays de cette région se sont redressées en 1999, passant d’une valeur de 316,6 milliards de dollars américains en 1998 à 341,1 milliards en 1999. Bien que les flux d’IED aient décru de 3 millions de dollars environ, au cours de la même période, ceux-ci restent cependant à un niveau élevé. La croissance moyenne du PNB des différents pays de l’Association au cours de l’année 2000, est de 4,8 à 4,9%, alors qu’elle était en 1998 de 3,3%. La crise financière a fait comprendre aux pays de la région, qu’il est nécessaire de mieux saisir le lien entre le commerce et la stabilité financière et monétaire internationale. Les pays de l’ASEAN sont un microcosme de l’économie internationale, fait d'économies larges et moyennes et d’autres plus petites. Des économies industrialisées, et d’autres purement agricoles, coexistent dans la région. Notre stratégie de développement doit donc tenir compte de cette diversité. Au lieu de renier ses engagements envers le commerce international libre, l’ASEAN a décidé au contraire de réduire la durée de temps au bout de laquelle elle mettra en place des tarifs douaniers de 0,5% au sein d’une zone régionale de libre-échange, d’ici 2002 à 2003.

Les pays de l’ASEAN soutiennent un nouveau cycle de négociations de l’OMC, qui doit se tenir le plus tôt possible. Nous sommes en faveur d’un ordre du jour qui reflète les intérêts de tous les membres de l’OMC, en particulier les pays en développement. Le nouveau cycle devrait par conséquent discuter de questions de l’accès aux marchés et de celles des produits agricoles, auxquels pourraient s'ajouter celles de l’industrie et des services, de l’impact du commerce sur le développement et du renforcement des capacités en faveur des pays les moins avancés, de telle façon que ce cycle soit réellement un “cycle du développement”, comme préconisé à Bangkok au cours de la Xème CNUCED. L’ASEAN a toujours soutenu les nouveaux candidats à l’admission à l’OMC. Nous soutenons de ce fait l’admission de trois de nos membres, qui sont le Cambodge, la République démocratique populaire lao et le Viet Nam.

M. ABDUSSALAM OWN (Jamahiriya arabe libyenne) a estimé que la mondialisation financière et sa main mise sur les activités industrielles constituent la source principale de l’instabilité financière du monde actuel. Malgré la croissance économique mondiale, a poursuivi le représentant, le continent africain reste parmi les régions les plus faibles. Un grand nombre de ces pays n’a pas été en mesure de réaliser un progrès notable sur le plan macroéconomique en raison du manque de ressources financières mais aussi des restrictions au commerce extérieur, du déclin de l’APD, de la faiblesse de l'IED, et du manque d’accès aux nouvelles technologies. S’il faut admettre la théorie de la libéralisation commerciale et de l’interdépendance, il faut pourtant convenir que la voie reste semée d’embûches, a insisté le représentant.

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Les relations commerciales internationales sont loin d’être équilibrées puisqu’elles se caractérisent toujours par l’échange de produits de base contre des produits manufacturés. Malgré la théorie des pays développés sur les avantages comparatifs, on constate que les avantages comparatifs des pays en développement n’ont pas réussi à les sauver de leur soumission aux pays développés et leur offrir les avantages d’une industrie dynamique. Les pays industrialisés comptent bien garder leur monopole et hésitent à mettent en oeuvre les changements requis dans le modèle commercial et le système économique international en tenant compte des besoins des pays en développement. Le représentant a terminé en demandant à la communauté internationale de prendre des mesures efficaces pour empêcher les pays d'imposer des mesures économiques coercitives à d’autres.

M. YURI N. ISAKOV (Fédération de Russie) a fait part de l’inquiétude de sa délégation face aux mesures protectionnistes déguisées sous la forme de politiques dites “antidumping”, qui mettent en péril les capacités d’exportation des pays en développement et en transition dans les secteurs où ils sont les plus compétitifs. Comme beaucoup d’autres pays, la Fédération de Russie plaide pour l’amélioration des contrôles internationaux sur le respect des règlements des disputes commerciales dues à des pratiques protectionnistes. Nous pensons qu’une plus grande libéralisation du commerce doit prendre en considération le véritable état de l’économie mondiale. La vitesse et la profondeur de la libéralisation de l’accès aux marchés devraient pleinement prendre en compte les particularités et le niveau de développement économique de chaque pays. La communauté internationale doit, en ce qui nous concerne, appliquer plus vigoureusement le principe de l’universalité du système de commerce international. Nous sommes choqués par la conclusion du rapport du Secrétaire général que l’admission à l’OMC devient de plus en plus difficile pour les pays en développement et en transition, et particulièrement pour les PMA. C’est là le résultat d’une discrimination flagrante, qui oblige maintenant les nouveaux candidats à passer par des obligations multiples et difficiles à remplir que n’ont pas eu à respecter les pays déjà membres de l’OMC. En six ans, seulement six pays ont pu passer sous les nouvelles fourches caudines qui leur ont été imposées. Nous soutenons donc les propositions avancées par l’Union européenne, qui propose un processus d’admission accélérée en faveur des PMA. La Fédération de Russie exprime d’autre part son appréciation à la CNUCED et au Coordonnateur des Nations Unies sur la question, pour le travail remarquable qu’ils ont accompli dans le domaine du commerce et du développement. La CNUCED mérite à cet égard la gratitude de toute la communauté internationale.

M. A.L. OLUKANNI (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné la nécessité urgente qu’il y a à redoubler d’efforts, au niveau de la coopération internationale, pour redresser la tendance au déclin des prix des produits de base. L’objectif doit être de renforcer la capacité manufacturière des pays en développement et d’encourager la diversification de leur base productive pour éviter la concurrence des mêmes produits dans un marché du Nord déjà restrictif. Evoquant l’intégration des pays en développement au système commercial multilatéral, le représentant a rappelé les recommandations de la CNUCED concernant l’intégration du secteur agriciole dans les règles de l’OMC; l’ouverture des marchés aux exportations des pays en développement; et l’élimination des taxes, des quotas et des pics tarifaires pour les exportations des PMA. Il a rappelé la recommandation consistant à aider les pays en développement à développer leurs infrastructures et à leur apporter une assistance technique pour la mise en oeuvre des accords passés et pour ce qui est de tirer parti des opportunités offertes par les accords multilatéraux.

- 11 - AG/EF/330 26 octobre 2000

Abordant la question de la dette extérieure, le représentant a convenu avec le rapport du Secrétaire général que l’Initiative PPTE n’a pas réussi à résoudre le problème de la dette des pays pauvres très endettés. Il a constaté le manque de progrès en ce qui concerne l'inclusion de certains pays débiteurs en développement dans la liste des pays pauvres très endettés et celle des pays à faible revenu ou à revenu intermédiaire. Il a demandé que des actions radicales soient prises dans le domaine de l’Initiative PPTE, de la dette officielle et de la dette commerciale. Le représentant a appuyé la proposition du Secrétaire général de nommer un groupe d’experts indépendants chargé de mener une évaluation objective et globale du problème de la dette. Pour lui, cette évaluation doit porter sur le caractère non durable de la dette; la question de l’éligibilité aux programmes d’allègement de la dette et de leurs conditionnalités; les modalités concernant l’octroi de fonds pour l’allègement de la dette; l’élimination de la dette bilatérale officielle; et l’engagement des créditeurs à mettre en oeuvre les recommandations du groupe d’experts.

M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil), au nom des pays du Marché commun du Sud (Mercosur), a soutenu la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine faite par le Nigéria. Le Mercosur est le quatrième groupement économique du monde, a rappelé M. Caldas de Moura. L’intégration économique régionale joue un rôle important de facilitation pour l’intégration au système multilatéral de commerce mondial. Le Mercosur est basé sur des principes du libéralisme ouvert, en vue de favoriser l’intégration des quatre pays qui le composent aux échanges mondiaux. Malheureusement, a regretté le représentant, la mise en oeuvre tronquée des accords du Cycle d’Uruguay, caractérisée par l’emploi de mesures protectionnistes déguisées sous la forme de versement continu de subventions aux agriculteurs, fait planer des doutes sur la coopération économique internationale et sur la confiance. Les termes du Cycle d’Uruguay sont nettement en faveur de la réglementation du commerce agricole mondial, et nos pays attendent que ces volets soient mis en oeuvre. Le Mercosur dénonce les pratiques protectionnistes et le non-respect de la circulation des personnes qui devraient être aussi libre que celle des capitaux. Tant qu’il n’y aura pas de réformes réelles en matière de commerce mondial et d’élimination des subventions agricoles, la confiance internationale envers le système commercial multilatéral ne pourra pas être rétablie. L’échec de Seattle a clairement montré aux principaux acteurs mondiaux que les asymétries et l’injustice ne peuvent plus être passivement acceptées.

M. RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) a estimé que la mise en oeuvre rapide et efficace des programmes d’allègement de la dette est une nécessité urgente si l’on veut que les Nations Unies enregistrent des progrès dans la lutte contre la pauvreté et réalisent l’objectif, accepté par les gouvernements du Sud et du Nord, de réduire de moitié le nombre de personnes vivant dans la pauvreté d’ici à l’an 2015. La conscience de l’interdépendance entre les nations doit conduire à davantage de solidarité et les progrès scientifiques doivent s’accompagner d’une éthique du partage, a dit le représentant. Il a souligné que l’élaboration de stratégies nationales de lutte contre la pauvreté prendra du temps et aura à s’adapter aux circonstances spécifiques de chaque pays. Le représentant a accueilli avec satisfaction la reconnaissance par tous de la nécessité d’une approche souple, en particulier envers ces pays qui, malgré d’énormes obstacles, ont montré des signes clairs de bonne volonté en mettant en oeuvre des réformes économiques et sociales.

- 12 - AG/EF/330 26 octobre 2000

L’Initiative PPTE dans sa forme actuelle ne suffit pas, a dit le représentant en attirant l’attention sur la situation des pays pauvres qui continuent à se heurter aux effets négatifs du protectionnisme des riches et à affecter des sommes importantes au paiement du service de la dette. Le représentant a invité la communauté internationale et les institutions internationales à étudier plus avant la possibilité d’un allègement plus considérable de la dette des pays les plus pauvres. Rappelant les appels du Pape Jean-Paul II en faveur d’une “culture de la solidarité”, le représentant a souhaité que la prochaine réunion sur le financement du développement offre l’occasion d’étudier la manière dont de nouveaux partenariats peuvent être créés pour fournir les ressources additionnelles nécessaires. Le secteur privé, privilégié du système économique nouveau, doit assumer la responsabilité sociale qui lui revient, a ajouté le représentant avant de dire qu’un monde interdépendant ne peut se fonder uniquement sur la défense des intérêts privés ou nationaux étroits. Ce monde exige de la solidarité.

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