AG/EF/320

L'ENDETTEMENT ET LES INSUFFISANCES DANS LE FINANCEMENT FONT OBSTACLE A LA MISE EN OEUVRE D'ACTION 21, SOULIGNE LE NIGERIA

18 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/320


L’ENDETTEMENT ET LES INSUFFISANCES DANS LE FINANCEMENT FONT OBSTACLE A LA MISE EN OEUVRE D’ACTION 21, SOULIGNE LE NIGERIA

20001018

L’Indonésie se propose d’accueillir la Conférence de suivi

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, l’examen de la question relative à l’environnement et au développement durable et a entendu, dans ce cadre, une déclaration du Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales qui a souligné la nécessité d’un engagement politique ferme en ce qui concerne la mise en oeuvre d’Action 21, le programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement (Rio, 1992). Des délégations sont intervenues et ont exprimé, à cet égard, leur déception face à la mise en oeuvre d’Action 21 et devant la dégradation continue de l’environnement. Elles ont fait part de leurs attentes de la Conférence d’examen décennal qui doit se tenir en 2002. A cet égard, l’Indonésie, au nom de l’ASEAN, a souligné la nécessité d’une mise en oeuvre d’Action 21 qui doit prendre en compte l’implication et la participation des populations concernées. C’est pourquoi l’Indonésie suggère que la conférence d’examen se tienne dans un pays de la région de l’Asie et du Pacifique dont les écosystèmes n’ont cessé de se dégrader.

La Commission a entendu le Nigéria qui au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que tous les efforts déployés par les gouvernements nationaux resteront vains si l’on n’examinait pas sérieusement le financement de la mise en oeuvre d’Action 21 et d’autres projets de développement durable, lequel est tributaire de la dette des pays pauvres. Il a souhaité que la Conférence d’examen soit le lieu de se pencher sur cette question et de rappeler aux pays développés les engagements pris en ce qui concerne le renforcement des capacités et le transfert des technologies écologiquement saines. Intervenant au nom de l’Union européenne, la France a souhaité que la Conférence d’examen décennal soit l’occasion d’examiner les liens entre environnement et pauvreté, et entre environnement, santé et sécurité ainsi que la tendance à l’épuisement des ressources naturelles, le changement des modes de production et de consommation, le renforcement de l’architecture institutionnelle dans le domaine du développement durable, et l’analyse des nouveaux défis et des opportunités. Elle a rappelé sa proposition de faire de la Conférence, “le Sommet mondial du développement durable”.

La Commission a entendu en outre la Norvège, Cuba, le Bangladesh et la Mongolie. Auparavant, elle avait été saisie d’un projet de résolution sur le renforcement de la coordination des mécanismes de la commission de la science et de la technique au service du développement, lequel a été présenté par le Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.

Elle poursuivra son débat sur l’environnement et le développement durable demain, jeudi 19 octobre, à 10 heures.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Science et technique au service du développement

Présentation d’un projet de résolution sur le renforcement de la coordination des mécanismes de la Commission de la science et de la technique au service du développement : favoriser la complémentarité des actvitiés de l’ensemble des organismes des Nations Unies dans le domaine des technologies nouvelles et novatrices (A/C.2/55/L.3)

Le texte demande notamment au Secrétaire général de renforcer considérablement la Commission de la science et de la technique et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) en leur apportant des ressources prélevées sur le budget ordinaire pour qu’elles soient mieux à même d’aider les pays en développement dans leurs efforts en la matière. Le texte prie aussi le Secrétaire général de soumettre des propositions concrètes tendant à renforcer le rôle fondamental de la Commission en tant qu’organe chargé de coordonner les activités des organismes des Nations Unies, visant à appuyer les pays en développement dans les efforts qu’ils font pour avoir accès à la science et à la technique.

Présentant le projet de résolution, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Nigéria a rappelé que la résolution adoptée l’année dernière, a été un texte très complet, qui abordait toutes les questions liées à la science et à la technique et l’importance qu’elles ont aux yeux des pays en développement. Le titre du projet de résolution actuel, a souligné le représentant, montre l’importance du renforcement du Comité. Le projet s’adresse aussi aux diverses conférences à venir dans lesquelles les questions de la science et de la technique au service du développement seront traitées. Le projet de résolution reconnaît le rôle de la CNUCED et la nécessité qu’elle participe au mieux aux travaux liés à la science et la technique au service du développement, a dit le représentant.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Rapport du Secrétaire général sur la conservation et la gestion durable des écosystèmes forestiers de l’Afrique centrale : application de la résolution 54/214 de l’Assemblée générale (A/55/95)

Le rapport donne des exemples d’activités qui sont exécutées actuellement dans la région par des organisations internationales. Pour la plupart, ces activités s’inspirent des propositions d’action du Groupe intergouvernemental sur les forêts et du Forum intergouvernemental sur les forêts et visent à les mettre en oeuvre. Le rapport recense quelques-uns des principaux problèmes et obstacles qui freinent les efforts déployés, en vue d’assurer la gestion durable des forêts dans les pays de l’Afrique centrale. Au cours de la dernière décennie, l’Afrique centrale et notamment le bassin du Congo ont bénéficié d’un appui massif de la communauté internationale, car cette sous-région comprend 210 millions d’hectares de forêt tropicale dense et abrite quelques 400 espèces de mammifères, pas moins de 1 000 espèces d’oiseaux et 10 000 espèces végétales dont environ 3 000 sont endémiques. Les forêts de la région sont exploitées à des fins économiques et de subsistance selon l’importance du couvert forestier.

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Selon le rapport, les principales difficultés à une gestion durable tiennent à la capacité limitée des gouvernements à contribuer au financement des projets ainsi qu’aux procédures administratives complexes et à l’absence de transparence dans les opérations du secteur forestier qui favorisent les activités incompatibles avec une gestion durable. Le manque manifeste de coordination entre les différents secteurs entraîne des chevauchements de leurs activités et une concurrence entre eux. Le rapport poursuit en favorisant le renforcement de la participation à la gestion des forêts de la société civile, en particulier des populations rurales et des sociétés privées. Il est nécessaire, estime aussi le rapport, de fournir une aide financière accrue pour passer de la situation actuelle à une gestion durable des forêts. Cela suppose une action concertée de la part des donateurs et une coordination de l’aide financière au niveau national, ainsi qu’une volonté politique plus affirmée. Cela suppose aussi des audits financiers sur le secteur forestier en vue d’entreprendre les réformes fiscales nécessaires et d’améliorer la contribution de ce secteur au développement économique. Enfin et surtout, il est nécessaire de renforcer les mesures de lutte contre les activités illicites (abattage illicite et grand braconnage) et d’instaurer un contrôle plus efficace et transparent des opérations de gestion de la forêt.

Rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale pour l’atténuation des effets du phénomène El Niño (A/55/99-E/2000/86)

Le rapport examine successivement le cadre général du phénomène, les activités en cours et les arrangements futurs relatifs à l’Equipe spéciale interinstitutions sur El Niño et formule des recommandations. Il comprend en annexe des études par pays des effets de l’épisode El Niño de 1997/98. Le terme El Niño est associé à un réchauffement important des couches superficielles des parties centrale et orientale de l’océan Pacifique équatorial. Il survient lorsque les courants d’eau chaude de la partie occidentale de l’océan Pacifique tropical se déplacent vers l’Est et que cesse de se produire la remontée d’eau froide dans la partie orientale de l’océan Pacifique équatorial et le long de la côte Pacifique des Amériques. Une fois commencé, le phénomène dure environ un an mais des anomalies climatiques peuvent subsister plus longtemps dans certaines parties du globe. Le changement des conditions météorologiques saisonnières déclenché par l’épisode El Niño de 1997/1998 a engendré des situations climatiques extrêmes sur de nombreuses régions du globe souvent accompagnées d’effets socioéconomiques majeurs. Les coups de vents violents, les inondations ou les ondes de tempête qui sont survenus lors des orages ont fait plus de 24 000 victimes. Quelque 110 millions de personnes ont été touchées, dont plus de 6 millions ont dû être déplacées car les intempéries avaient détruit les infrastructures communautaires. La valeur directe des pertes a dépassé 34 milliards de dollars.

Cet épisode El Niño de 1997/98 a été remplacé rapidement par les conditions de La Niña qui se sont installées pendant la deuxième moitié de 1998, et se sont maintenues en 1999 et jusqu’en 2000. L’épisode El Niño, poursuit le rapport, a bien montré que l’on disposait de moyens efficaces d’observation et de prévision du climat. Il subsiste toutefois des lacunes dans la connaissance du système climatique et dans la surveillance, dans les modèles de prévision climatique, dont l’élaboration n’en est qu’à ses débuts et qui peuvent encore être sensiblement améliorés.

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Le rapport rappelle que dans le cadre de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles, une Equipe spéciale interinstitutions sur El Niño a été créée en 1997. La Décennie s’étant achevée en 1999, une autre Equipe spéciale et un secrétariat interinstitutions sont désormais chargés de mettre en oeuvre la Stratégie internationale de prévention des catastrophes. L’Equipe spéciale examinera comment évoluent les risques naturels, environnementaux et techniques ainsi que l’efficacité de la prévention des risques dans les domaines stratégiques ou dans des domaines émergents. L’Equipe spéciale mènera aussi des actions concrètes en créant des groupes de travail ad hoc sur des thèmes particuliers ayant trait à des domaines stratégiques tels l’oscillation australe El Niño, l’alerte rapide et la quantification des risques, la vulnérabilité et l’effet des catastrophes naturelles.

Au titre des recommandations, le rapport préconise que les activités consacrées au phénomène El Niño dans le cadre de la Stratégie soient associées à d’autres actions stratégiques pertinentes telles que le Programme d’action pour le climat et les conventions relatives à l’environnement qui découlent de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement; à savoir les conventions sur les changements climatiques, sur la lutte contre la désertification et sur la biodiversité. Etant donné les liens très étroits entre la variabilité du climat, la vulnérabilité sociale et économique et l’efficacité des systèmes d’alerte avancée pour les catastrophes naturelles, le rapport estime indispensable de coordonner l’action des divers groupes de travail de l’Equipe spéciale qui sont chargés de ces questions. Il convient aussi, ajoute le rapport, de soutenir les instances au sein desquelles les spécialistes scientifiques peuvent entretenir des relations permanentes avec les communautés d’utilisateurs et leur fournir des informations météorologiques et climatiques, afin d’adopter une approche pour atténuer les effets de la variabilité du climat et des extrêmes climatiques attendus. Une aide devrait être apportée aux centres régionaux d’étude de l’oscillation australe El Niño comme celui que l’on se propose de créer à Guayaquil en Equateur. Les centres régionaux pourraient faciliter la diffusion d’informations pertinentes aux utilisateurs des pays appartenant à des régions climatiques relativement homogènes et promouvoir la meilleure utilisation possible de ces informations.

Mise en oeuvre d'Action 21 et Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21

Rapport du Conseil d’administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) sur les travaux de sa sixième session extraordinaire (29-31 mai 2000) (A/55/25)

Ce rapport rend compte des travaux du premier Forum ministériel mondial sur l’environnement (sixième session extraordinaire du Programme des Nations Unies pour l’environnement) (PNUE), qui s’est tenu à Malmö en Suède du 29 au 31 mai 2000. Cette rencontre a été convoquée en application des termes de la décision 20/17 prise par le Conseil d’administration le 5 septembre 1999, et de ceux de la résolution 53/242 de l’Assemblée générale relative au Rapport du Secrétaire général sur l’environnement et les établissements humains. Le Sommet de Malmö s’est achevé par l’adoption d’une Déclaration ministérielle qui a été adoptée telle que présentée lors du Sommet, et qui figure en annexe du rapport. Au cours des travaux de cette réunion, les délégations ont également adopté quatre décisions touchant au rôle du PNUE et à la mise en oeuvre d’Action 21.

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Rapport du Secrétaire général sur les mesures prises au sein du système des Nations Unies pour accélérer la mise en oeuvre d'Action 21 et du Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21 (A/55/78-E/2000/56)

Ce document, qui répond aux termes de la résolution 54/218 de l'Assemblée générale sur la "Mise en oeuvre et suivi des textes issus de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement et des résultats de la dix- neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale", est un rapport analytique. Il présente les mesures qui ont été prises au sein du système des Nations Unies pour accélérer la mise en oeuvre d'Action 21 et du programme relatif à la poursuite de cette mise en oeuvre, notamment en identifiant les obstacles rencontrés et en faisant des recommandations quant aux moyens de les surmonter. Le rapport présente les différentes mesures prises par le système des Nations Unies en application des décisions adoptées par la Commission du développement durable à sa septième session, et la suite donnée à la vingt-deuxième session extraordinaire de l'Assemblée consacrée à l'examen et à l'évaluation du Programme d'action pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement.

Le Secrétaire général présente ensuite dans ce rapport les résultats de la huitième session de la Commission du développement durable qui appellent des décisions de la part du système des Nations Unies, et il y énumère les différents obstacles rencontrés par les organes du système de l'ONU dans le domaine du développement durable et ses recommandations en la matière.

Contribution du Fonds pour l'environnement mondial à Action 21

Note du Secrétaire général A/55/94

Ce rapport rappelle que le Fonds pour l'environnement mondial (FEM) dont le financement additionnel, à fonds perdus ou à titre concessionnel, a pour objet de réaliser des activités bénéfiques pour l'environnement mondial. Il devrait couvrir les dépenses supplémentaires qui découleraient, en particulier pour les pays en développement, des activités prévues dans le programme Action 21. Le FEM est donc le "mécanisme financier" désigné des deux principaux traités mondiaux sur l'environnement nés du Sommet de la Terre, et qui sont la Convention-cadre des Nations Unies sur la diversité biologique, et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. En 1998, 36 donateurs ont annoncé 2,75 milliards de dollars de contributions destinés à financer les travaux du FEM jusqu'au nouveau millénaire. Mais le montant des ressources du FEM reste modeste par rapport aux besoins, est-il stipulé dans le rapport.

Le plan Action 21, qui se caractérise par son aspect dynamique, sera mené par les divers acteurs selon les situations, les capacités et les priorités différentes des pays et des régions, dans le strict respect de tous les principes énoncés dans la Déclaration de Rio sur l'environnement et le développement. Action 21 peut évoluer avec le temps, selon les besoins et les circonstances, et le processus marque la naissance d'un nouveau partenariat mondial pour le développement durable.

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La protection de l'environnement mondial et la poursuite d'un développement durable ne sont pas seulement une question d'argent ni même de projets bien conçus. Ils sont plutôt dépendants d'un véritable engagement de tous les acteurs du développement et de l'économie. "Ce que nous avons le plus besoin de faire", rappelle le rapport en paraphrasant l'ancien Premier ministre de Norvège, Mme Gro Harlem Brundtland, "est de persuader les nations de la nécessité du retour au multilatéralisme". Il est clair que les gouvernements ne peuvent tout faire par eux-mêmes et que ce n'est que par une alliance d'institutions que le changement radical des politiques locales, nationales, régionales et mondiales peut se produire. Le FEM s'efforce d'accélérer la création de ces partenariats entre ses 166 pays membres, ses agences d'exécution (PNUD, PNUE, Banque mondiale), les banques régionales de développement, plus de 500 ONG coopérantes, les milieux scientifiques et les nombreuses entreprises de plus en plus nécessaires à une large application des solutions pour un développement durable, compatible avec la survie de la planète. Les problèmes des eaux internationales, en particulier celui de la surexploitation des ressources biologiques, peuvent être réglés en l'espace de quelques décennies, estime le rapport. Si les pays continuent d'abandonner les substances chimiques qui appauvrissent la couche d'ozone, le bouclier protecteur qui protège l'humanité et la terre des rayons solaires nocifs, pourrait être réparé d'ici à l'an 2050, conclut le rapport.

Rapport du Secrétaire général sur les moyens d'assurer l'efficacité des préparatifs de l'examen des progrès accomplis dans la mise en oeuvre d'Action 21 et du Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21 (A/55/120)

Ce rapport entre dans le cadre des préparatifs du prochain exercice d'examen et d'évaluation d'ensemble des progrès faits dans l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement durable qui, aux termes de la résolution S/19-2 de l'Assemblée générale, aura lieu en 2002, soit dix ans après la Conférence. Le Secrétaire général soumet dans ce rapport des recommandations et suggestions, en vue de l'organisation de l'examen des progrès accomplis en dix ans, répondant ainsi aux demandes de l'Assemblée et à celles de la Commission du développement durable qui, dans sa décision 7/9, le priait de lui présenter, à sa huitième session, un rapport contenant, entre autres, des suggestions relatives à la forme, à la portée et à la nature des préparatifs de la Conférence décennale d'examen, en vue de l'aider à établir le rapport qui serait présenté à la cinquante-cinquième session de l'Assemblée. Le Secrétaire général fournit aussi dans ce rapport des informations supplémentaires sur les activités et mesures concrètes mises en oeuvre et prévues par les organismes des Nations Unies en appui au processus préparatoire de l'examen décennal.

La Deuxième Commission était saisie d'une note du Secrétaire général (A/55/447) relative à la Contribution du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à la mise en oeuvre d'Action 21 et du Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21. Elle était également saisie d'un rapport du Secrétaire général sur les arrangements institutionnels internationaux relatifs à l'environnement et au développement durable.

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Déclaration liminaire

M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint du Département des affaires économiques et sociales, a souligné que l'ONU accordait la plus grande importance à la mise en oeuvre d’Action 21 et que le processus d’examen “Rio+10” devra mettre l’accent sur l’intégration des considérations relatives à la conservation de l’environnement de manière globale et systématique dans les stratégies de développement. La mise en oeuvre d’Action 21 a besoin d’un engagement politique déterminé et ferme de la part des Etats, a déclaré M. Desaï, qui a recomandé que les préparatifs de la conférence d’examen décennal des résolutions du Sommet de Rio, puissent se dérouler de façon à faire de la 10ème session de la Commission du développement durable une véritable rencontre préparatoire de Rio+10. La proposition qui a été faite est que la 10ème Commission du développement durable (CDD) se tienne immédiatement après la clôture de la 9ème CDD. Les activités menées au sein du Secrétariat se sont attachées à examiner la manière dont les gestionnaires de la conférence d’examen peuvent travailler en collaboration étroite avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE).

Il est important d’assurer des préparatifs visibles et concrets au niveau national. La plupart des recommandations d’Action 21 s’adressent aux Etats et font de ce fait des pays le principal champ d’action de la mise en oeuvre du Programme. La Division du développement durable prépare des documents par pays. Des rapports nous ont été envoyés par les différents pays en vue de faciliter cette tâche. Notre Département, en collaboration avec d’autres entités du Secrétariat, prépare les bases de la conférence de révision et d’examen. Nous avons avancé quelques propositions. Il serait utile, en particulier, qu’au niveau des pays, on engage un processus visant à démontrer comment, au niveau national, les propositions d’Action 21 pourraient être démontrées secteur par secteur. Ceci permettrait d'avoir des exemples concrets de la mise en oeuvre du Programme et de ses impacts sur la qualité du développement. Action 21 est un programme d’action dynamique. Il serait judicieux de démontrer comment dans chaque pays, le Programme permet de donner une dynamique au développement. En Chine et en Inde, nous avons vu que des initiatives avaient été lancées aux niveaux local et communautaire pour intégrer le Programme à la vie publique et même aux activités scolaires. L’appropriation du Programme par les communautés est, selon nous, la voie à encourager.

Nous avons en collaboration avec l’Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) impliqué les coordonnateurs résidents du PNUD dans le processus de mise en oeuvre et de réévaluation, et dans celui de la préparation de Rio+10. Nous aurons d’autre part des contacts formels avec la société civile aux mois de mars et avril 2001. Des tables rondes sont prévues au cours de Rio+10, et nous attendons des suggestions et une collaboration des différentes agences du système de l’Organisation des Nations Unies pour en enrichir les thèmes. Toutes propositions venant des différents Etats Membres et de la société civile seront bien sûr les bienvenues, car il est essentiel de donner un nouvel élan à l’esprit de Rio si l'on veut établir de véritables bases au développement durable.

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Débat général

M. AUSTIN PETER ETANOMARE OSIO (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé qu’un des principaux obstacles à la mise en oeuvre d’Action 21 est l’absence de ressources financières nécessaires. L’origine de cette absence de fonds vient de l’échec des pays développés à honorer les engagements pris dans les diverses conférences des Nations Unies. Aujourd’hui, il faut donc constater l’élargissement du fossé entre Nord et Sud dans la mise en oeuvre d’Action 21, ce qui crée un cercle vicieux qui perpétue la dégradation de l’environnement. Pour le Groupe des 77 et la Chine, l’examen décennal de la mise en oeuvre d’Action 21 doit être organisé dans un pays en développement et doit découler d’un processus préparatoire transparent et constituant une véritable plate-forme pour les gouvernements et les organisations régionales et internationales. Il est important que les organes pertinents des Nations Unies et les organisations financières internationales soient impliqués dans ce processus préparatoire. Ce processus nécessite aujourd’hui la création d’un fonds d’affectation spéciale pour encourager la participation des représentants des pays en développement.

Pour le Groupe des 77 et la Chine, l’examen décennal doit se concentrer sur les moyens d’assurer une mise en oeuvre efficace d’Action 21 et mettre l’accent sur les sources de financement. Action 21 doit devenir le cadre dans lequel les autres résultats de la Conférence de Rio sont examinés tout comme les nouveaux défis, opportunités et questions. Le représentant a apporté son appui à la Déclaration ministérielle de Malmö, adoptée en mai 2000, à l’issue du premier forum ministériel mondial sur l’environnement. Il a commenté les activités du Fonds mondial pour l’environnement et a estimé que l’efficacité du Fonds comme mécanisme financier exige que ses procédures et critères pour la sélection des projets soient simplifiés. Il a souhaité que le Fonds aille de l’avant et commence véritablement son travail de mobilisation de ressources nouvelles et additionnelles pour la mise en oeuvre des conventions.

M. DANIEL LE GARGASSON (France) a déclaré, au nom de l’Union européenne et des pays associés, que l’Union attache une importance capitale à la mise en oeuvre des engagements pris lors de la Conférence de Rio. Le succès de l’examen décennal de Rio est donc une de nos priorités. L’Union se félicite de la réflexion engagée lors de la 8ème session de la Commission du développement durable (CDD) sur la préparation de Rio+10, et elle soutient la décision prise par la 8ème CDD de transformer sa 10ème session en comité préparatoire de Rio+10. Rio+10 doit être une réaffirmation au plus haut niveau de l’engagement des Etats Membres en faveur du développement durable, en particulier eu égard à ses composantes sociale, économique et environnementale. Dans ce cadre, l’Union européenne rappelle sa proposition d’intituler Rio+10, “le Sommet mondial du développement durable”. Les liens entre environnement et pauvreté et entre environnement, santé et sécurité, le renversement de la tendance à l’épuisement des ressources naturelles, (telles que l’eau et l’énergie) par une utilisation plus efficace, le changement des modes de production et de consommation, le renforcement de l’architecture institutionnelle dans le domaine du développement durable, y compris le rôle de la CDD, et l’analyse des nouveaux défis et opportunités qui sont apparues depuis Rio, figurent parmi les thèmes qui devraient être abordés lors de Rio+10.

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L’Union européenne considère que les représentants de la société civile, y compris les milieux d’affaires, doivent être étroitement associés à la préparation et au déroulement de Rio+10. L’Union européenne souhaite réaffirmer sa conviction que même si les diverses Conventions sur l’environnement sont à des stades différents de mise en oeuvre, un approfondissement de la coopération entre leurs Secrétariats et leurs organes directeurs est un impératif pour augmenter leur impact sur le terrain. Elle salue le travail constructif du PNUE à cet égard et espère que les travaux du Groupe de gestion de l’environnement (Environment Mangement Group), contribueront à stimuler les synergies entre les divers instruments internationaux.

M. JOSTEIN LEIRO (Norvège)a déclaré que pour que le développement soit durable, il devra être fondé sur des priorités nationales et tenir compte des intérêts des populations. En conséquence, la protection de l’environnement doit venir en soutien de la lutte contre la pauvreté à travers le développement économique et social. Le Protocole de Kyoto demande aux pays riches et développés de réduire leur taux d’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère tout en introduisant des mécanismes de développement plus propres et en y permettant la participation des pays en développement. L’expérience que nous avons tirée de divers partenariats nous montre que les mesures qui bénéficient à la fois aux niveaux local et régional, en terme de protection de l’environnement, sont celles qui devraient être promues en vue d’atteindre les objectifs du développement. Au stade actuel, les ressources nécessaires à la mise en oeuvre d’Action 21 sont loin d’être disponibles, aussi bien aux niveaux national que mondial. L’Aide publique au développement demeure cruciale pour les pays les moins avancés si l’on veut leur donner une chance de promouvoir un développement durable. La 9ème CDD sera l’occasion de discuter des questions concernant l’énergie et les transports, et nous pensons qu’elle devrait aussi nous amener à discuter des questions de la planification foncière, des technologies propres, et de l’énergie renouvelable. Dans certains pays, environ 80% de la population vit sans sources sures d’énergie, et nous pensons que des plans régionaux de production et de distribution d’énergie sont possibles, ce qui pourrait permettre de développer des marchés énergétiques régionaux.

Concernant la tenue de Rio+10, nous pensons que l’accent devrait être mis sur les préparatifs de la conférence aux niveaux local, national et régional. Les stratégies de promotion du développement durable devraient quant à elles être préparées au niveau national avec une plus grande participation de la société civile, en particulier les ONG, les milieux d’affaires et industriels ainsi que les syndicats, les organisations religieuses et culturelles.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a estimé que les difficultés pour aboutir à un développement durable s’aggravent, en particulier dans les pays en développement. Il en a imputé la responsabilité aux conséquences de la mondialisation néo-libérale et à son modèle de consommation. La lutte contre la dégradation des terres ne peut attendre car la planète comptera 12 milliards d’habitants à la fin du siècle. Pour préserver la vie de la planète, il faut harmoniser les processus de développement. C’est pourquoi les engagements de Rio constituent les éléments fondamentaux de la politique nationale de développement à Cuba, a dit le représentant.

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En dépit du blocus des Etats-Unis, Cuba a réussi à réaliser une politique de développement durable. Aujourd’hui, par exemple, les villes et les campanges sont fournies en eau potable, les premières à 98,5% et les secondes à 79,4% et l’assainissement est respectivement de 93,6% et de 82,5%. Le pays compte 42 projets de recherche dans le domaine écologique et quelque 275 zones protégées.

Comment affronter les réalités de la mondialisation, s’est demandé le représentant en supputant que les solutions théoriques existent dans les programmes d’action des différentes conférences internationales. Les sources de financement demeurent le noeud du problème. Il a appelé les pays développés à honorer leur dette écologique et à veiller au transfert des ressources financières et des techniques écologiquement saines. Le moment est venu de laisser de côté les discours officiels et la rhétorique et de prendre des décisions sérieuses fondées sur la volonté politique de tous, a dit le représentant. Il faut examiner en toute conscience la manière dont on a vécu jusqu’ici et ce qui a été réalisé. Cuba s’oppose à toute tentative de modifier la thématique d’Action 21 au cours du processus Rio+10. Ce processus constitue un défi considérable qui doit être relevé sur un pied d’égalité. Par conséquent, l’organisation de la Conférence dans un pays en développement s’avère toute indiquée.

M. HEMAYETUDDIN, Directeur général pour les Nations Unies du Ministère des affaires étrangères du Bangladesh, a déclaré que la lutte contre la pauvreté et son éradication sont universellement reconnues comme un objectif fondamental de toute politique de développement durable. Le Bangladesh a prouvé que ces objectifs pouvaient être efficacement promus grâce aux initiatives, telles que la création de la Banque Grameen, dont la pertinence a été confirmée lors de la réunion sur le microcrédit de Washington, D.C. en février 1997. Le Bangladesh, fort de cette expérience, lance un appel à la pleine mise en oeuvre des recommandations relatives à l’éradication de la pauvreté de la Commission du développement durable.

Les difficultés socioéconomiques de notre pays et des autres PMA sont aggravées par la dégradation et l’érosion des terres, la sécheresse et la désertification, et d’autres menaces sur l’environnement et la biodiversité. Conjuguées aux conséquences négatives de la mondialisation, ces dégradations exigent aujourd’hui que nos pays bénéficient d’une assistance technique soutenue et adéquate et de mesures favorisant un meilleur accès aux marchés mondiaux. Concernant les menaces environnementales, notamment celles qui viennent des effets négatifs des gaz à effet de serre qui entraînent un réchauffement de la planète et constitue un danger croissant pour les pays à faible relief comme le nôtre,- qui est sujet à des inondations catastrophiques,- nous demandons que les pays pollueurs, essentiellement industrialisés, s’engagent à réduire le niveau de leurs émissions de gaz, selon des calendriers bien déterminés. La civilisation de notre époque, qui a réussi dans de nombreux domaines à améliorer le sort de l’humanité et la qualité de la vie, devrait aussi veiller à préserver le fragile écosystème de la planète qui nous est commune.

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M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie), au nom de l’Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), a expliqué que la région d’Asie et du Pacifique, avec ses caractéristiques géographiques uniques, ses conditions socioéconomiques, sa croissance économique rapide, son explosion démographique, exerce une pression considérable sur son écosystème. Si l’on conjugue ces faits à la récente crise financière et à l’ampleur de la pauvreté, du chômage et de la pression écologique, on comprend que les efforts des pays concernés pour regagner la croissance économique peuvent compliquer leurs efforts de développement durable. En dépit de cela, les pays n’ont épargné aucun effort pour faire avancer l’ordre du jour du développement durable et ils ont compris que la question la plus importante est celle de l’implication des populations dans les politiques de mise en oeuvre.

C’est la raison pour laquelle la tenue dans un pays d’Asie de la Conférence Rio+10 permettra à ces populations de se sentir impliquées plus directement et plus passionnément dans les efforts nécessaires pour renverser les tendances actuelles en matière d’environnement. Qui plus est, il faudra que leur implication soit accompagnée d’efforts de la part des pays développés et de toutes les organisations internationales pertinentes, en matière d’assistance financière, de transfert de technologie et de renforcement des capacités. Dans ce cadre, il faut souligner l’importance du principe de responsabilité commune mais différenciée qui doit devenir la pierre angulaire de la coopération internationale et la base d’un nouveau partenariat au service du développement durable.

Mme O. ENKHTSEGTSEG (Mongolie) a estimé que les causes de dégradation de l’environnement mondial ont été clairement identifiées. Elles sont ancrées dans les problèmes sociaux et économiques que sont la pauvreté, qui est elle-même aggravée par la dette des pays pauvres, des conditions de production économique et de consommation insoutenables et des déséquilibres dans la répartition des richesses mondiales. La question que l’on peut se poser est de savoir si la communauté internationale a la capacité de redresser la situation actuelle. Le monde dispose des ressources technologiques, humaines et financières qui permettraient de donner un sens juste à la vie de tous ses citoyens, mais il semble que ce soit la volonté politique et le sens de solidarité nécessaires qui font en ce moment défaut. Il est indispensable que nous mettions en place les conditions d’un nouveau partenariat productif pour résoudre les problèmes de la pauvreté et du développement durable. Notre délégation espère que le sommet Rio+10 s’attachera à respecter les objectifs clairement définis en vue d’aboutir à un engagement mondial permettant de mettre en oeuvre les recommandations d’Action 21. A ce sujet, seul un véritable partenariat Nord-Sud et un respect des engagements internationaux permettront de réaliser les conditions indispensables au développement durable. La Mongolie participera à toutes les tables rondes régionales et thématiques de l’Agenda 21.

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