En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/319

ISR'L ET L'AUTORITE PALESTINIENNE REAFFIRMENT LEUR ATTACHEMENT AU PROCESSUS DE PAIX QUI DEVRA FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DE LA REGION

17 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/319


ISRAEL ET L'AUTORITE PALESTINIENNE REAFFIRMENT LEUR ATTACHEMENT AU PROCESSUS DE PAIX QUI DEVRA FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DE LA REGION

20001017

Les derniers développements dans le territoire palestinien ne sont pas de nature à favoriser le développement économique et social du peuple palestinien, ont souligné des délégations qui sont intervenues ce matin devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) au cours de l'examen de la question de la souveraineté permanente du peuple palestinien dans le territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles. Les Emirats arabes unis, le Pakistan, le Bahreïn, la Jordanie, le Soudan, la République arabe syrienne, la Tunisie, l’Egypte et le Yémen ont commenté le rapport du Secrétaire général, concluant à la détérioration des conditions de vie du peuple palestinien. Les délégations ont évoqué l’extension des colonies de peuplement, l’isolement des villes palestiniennes, l’exploitation des ressources en eau et des ressources naturelles des territoires, la confiscation des terres, dénoncés comme des pratiques faisant obstacle aux perspectives de développement du peuple palestinien. Israël a observé que ce rapport était partial et qu'il ne tient pas compte des mesures prises par lui en faveur du développement de la région.

Pour sa part, l'Observateur de la Palestine a indiqué que les récents évènements dans le territoire palestinien occupé ont causé la mort de 90 Palestiniens et ont fait 3 000 blessés. Il a dénoncé l’usage de la force par Israël et le fait que les colonies de peuplement soient devenues des “casernes militaires utilisées pour terroriser le peuple palestinien”. Répondant à cette remarque, le représentant d’Israël a déclaré qu’à l’issue du Sommet de Camp David au mois de juillet, sous l’égide du Président Clinton, entre le Premier Ministre israélien et le Président de l’Autorité palestinienne, il avait été convenu que les pourparlers de paix devaient se poursuivre en dehors de toute intimidations ou menaces de violence. Israël, a-t-il dit, n’acceptera pas l’usage de tactiques de violence, et se défendra en employant les moyens à sa disposition et en faisant preuve de la volonté et de la détermination dont il a fait preuve au cours de son histoire au Moyen-Orient. Depuis la Conférence de Madrid et les Accords d’Oslo, a dit le représentant, quatre premiers ministres israéliens se sont attachés à parvenir à un accord de paix avec les Palestiniens sur la promesse qu’ils avaient trouvé un partenaire de paix en la personne de M. Yasser Arafat.

Rejetant les allégations israéliennes selon lesquelles les autorités palestiniennes encourageaient la violence pour exercer une pression sur Israël, l’Observateur de la Palestine a dit que l’impasse actuelle du processus de paix incombe à la politique d’Israël, notamment la politique des colonies de peuplement et la mise en place de mesures faisant obstacle au développement économique et social du peuple palestinien.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/319 17 octobre 2000

Le peuple et l’Autorité palestiniens ont fait des concessions telles que la division de la Palestine en deux Etats palestinien et israélien, le premier ne représentant, aujourd'hui, que les 22% de l'ensemble de la Palestine. Il a réaffirmé son attachement au processus de paix et à tous les accords signés en observant qu’une paix juste et durable ne peut se construire que sur le respect du droit international et des résolutions des Nations Unies. Intervenant sur les perspectives du processus de paix mis à mal par les derniers évènements, le représentant d’Israël a dit que la déclaration faite ce matin à Charm al-Cheikh et visant l’arrêt des violences dans les territoires, pouvait laisser espérer un retour au calme et une reprise des pourparlers en vue d’un futur accord de paix.

La Commission se réunira demain mercredi 18 octobre à 10 heures pour entamer l’examen de la question relative à l’environnement et au développement durable.

- 2 - AG/EF/319 17 octobre 2000

SOUVERAINETE PERMANENTE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE, Y COMPRIS JERUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPE SUR LEURS RESSOURCES NATURELLES

Répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne sur les conditions de vie du peuple palestinien dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, et de la population arabe dans le Golan syrien occupé (A/55/84- E/2000/16)

Etabli par la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), le rapport décrit en puisant dans différentes sources d’informations la détérioration des conditions de vie du peuple palestinien. Le rapport impute cette situation aux retards dans l’application des accords conclus entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) au fait que ces accords ne sont généralement pas pleinement appliqués et aux pratiques israéliennes, en particulier en ce qui concerne l’expansion des colonies de peuplement et la fermeture des routes reliant les zones placées sous le contrôle de l’Autorité palestinienne à Israël. Le rapport rappelle que le 23 octobre 1998, Israël et l’OLP sont convenus dans le mémorandum de Wye River d’un calendrier révisé pour la mise en oeuvre progressive des premier et deuxième nouveaux redéploiements des forces militaires israéliennes, prévus dans l’Accord intérimaire israélo- palestinien relatif à la Cisjordanie et la bande de Gaza (Oslo II). Le mémorandum de Charm al-Cheikh sur le calendrier d’exécution des engagements non honorés pris au titre des accords signés et sur la reprise des négociations relatives au statut permanent a lui été signé le 4 septembre 1999. En ce qui concerne le Golan syrien occupé, le rapport ne constate pas de progrès substantiels et indique que malgré l’éventualité d’un accord de paix israélo-syrien qui entraînerait l’évacuation des colonies, l’expansion des implantations se poursuit sur les hauteurs du Golan.

Débat

M. MARWAN JILANI, Observateur de la Palestine, a observé que cette session, au lieu d'être le témoin d'un changement dans le processus de paix au Moyen-Orient qui aurait aboutit à un traité de paix entre Israël et la Palestine et entre Israël et la Syrie, est plutôt le témoin de la détérioration de la situation dans les territoires occupés avec un niveau d’agression sans précédent. Les tirs de roquette par hélicoptères et la présence de chars attestent de cette agression. Suite à cela, 90 Palestiniens sont morts et 3 000 autres ont été blessés. Il est évident que cette situation ne menace pas seulement le Moyen-Orient mais aussi la paix et la sécurité internationales tout comme elle représente un danger grave pour la stabilité politique et économique internationale. Il faut pourtant constater que deux délégations continuent d’affirmer que la Commission ne doit pas se saisir de cette question et que les résolutions adoptées constituent une tentative flagrante de politiser la question. La suppression par Israël des droits du peuple palestinien entrave le développement économique et social de la région tout comme elle menace la stabilité sociale et économique du monde entier. Il suffit pour s’en convaincre de lire les grands titres des journaux qui lie la stabilité de la région à la stabilité des marchés internationaux. La politique de confiscation de terres et l’exploitation des ressources en eau et autres ressources naturelles portent préjudice à la coexistence pacifique entre Israéliens et Palestiniens.

- 3 - AG/EF/319 17 octobre 2000

Les colonies de peuplement sont responsables des conditions de vie des Palestiniens et de la violence. Ces colonies sont devenues des casernes militaires utilisées pour terroriser les Palestiniens. Le Sommet de Charm al- Cheikh touche à sa fin au moment même où un fermier palestinien a été assassiné par des colons. En Egypte, la communauté internationale a tenté de mettre fin à la violence alors que le peuple palestinien subit toujours l’isolement de ses villes. Le recours à une force excessive par Israël, le déploiement de chars alors que la Palestine n’en possède pas, montrent l’arrogance du pouvoir israélien et sa mentalité d’occupation militaire.

Les Israéliens persistent et tentent de rejeter la faute sur les Palestiniens en affirmant que les dirigeants palestiniens encouragent les actes de violence. Arguant de considérations racistes, Israël ose affirmer que les Palestiniens envoient leurs enfants à la mort pour des raisons de propagande. La vérité est que tout vient de la persistance de l’occupation. Israël doit comprendre que les Palestiniens aussi aiment leurs enfants et que la paix ne règnera que lorsqu’ils accepteront que les vies palestiniennes sont aussi chères que celles des Juifs. Israël a violé toutes les résolutions de l’ONU et insiste sur sa politique de judaïsation de la ville sainte de Jérusalem. Il poursuit sa politique d’annexion et d’expropriation, et de construction de colonies de peuplement en vue d’empêcher le peuple palestinien d’exercer son droit légitime à l’autodétermination. Le rapport du Secrétaire général témoigne de ces faits et montre que même sous le régime actuel, la construction des colonies a atteint un rythme plus alarmant et supérieur à celui qu'il était. L’échec du processus de paix incombe aux actes colonialistes d’Israël qui ont été condamnés par la communauté internationale tout entière. Les résolutions de l’ONU énoncent clairement la base d’une paix juste, globale et durable. Elles appellent à la fin de l’occupation israélienne et au respect du droit du peuple palestinien à choisir son avenir. Elles appellent au respect du droit de retour des réfugiés et du droit à des dédommagements pour ceux qui ne souhaitent pas être rapatriés. Telle est la base d’une paix juste et durable. Le peuple palestinien a consenti des compromis dont la division de la Palestine historique en deux Etats. Il a aussi accepté que l’Etat palestinien soit institué sur les territoires occupés depuis 1967 qui ne représentent que 22% de la Palestine historique. Il faut rappeler que la résolution 181 de l’ONU allouait à l’Etat juif 54% de la Palestine alors qu’aujourd’hui, Israël représente 78% de la Palestine. Les Palestiniens sont attachés au processus de paix et à tous les accords signés. Ils pensent qu’une paix juste et durable doit se fonder sur le droit international et sur les résolutions pertinentes des Nations Unies qui exigent le retrait d’Israël de tous les territoires occupés depuis 1967, y compris Jérusalem–Est, le respect du droit de retour des réfugiés et la reconnaissance par Israël de sa responsabilité morale et juridique quant au tort fait au peuple palestinien. Les résolutions exigent aussi qu’Israël se retire de tout le Golan syrien occupé, a conclu le représentant.

M. AHMED A. AL-HAMELI (Emirats arabes unis) a observé que les activités illégales de confiscation de terres palestiniennes à des fins d'établir des colonies de peuplement se poursuivent, en dépit des prises de position sans équivoque et des résolutions de la communauté internationale. La confiscation de terres et de sources d’eau palestiniennes, et les autres restrictions imposées par Israël qui visent à priver les Palestiniens de leurs terres et de la jouissance des ressources de leur sous-sol s'inscrivent dans une politique et des pratiques qui vont à l’encontre de tout esprit de paix et de conciliation.

- 4 - AG/EF/319 17 octobre 2000

Les Emirats arabes unis condamnent toute pratique allant à l’encontre du droit à la vie et du juste développement économique des Palestiniens. Nous condamnons l’attitude d’Israël et demandons que les Nations Unies s’expriment clairement sur ces violations. Nous demandons que conformément aux résolutions pertinentes de l’Organisation des Nations Unies et au principe de la terre contre la paix qui avait été convenu, l’Organisation des Nations Unies et la communauté internationale prennent les mesures qui s’imposent pour qu’Israël respecte le droit international.

M. ALAMGIR BABAR (Pakistan) a déclaré que les derniers évènements en Palestine prouvent que le peuple palestinien n’acceptera aucun accord qui ne respecte pas pleinement les résolutions et l’esprit du principe «terre contre paix». L’occupation israélienne a gravement entravé le développement économique et humain des Palestiniens, les nombreux peuplements illégaux et colonies israéliennes étant soutenus par des crédits et une politique délibérée du gouvernement. Les colonies juives sont source de sévère pollution comme le stipule le rapport que nous examinons, les colonies israéliennes déversant leurs eaux usées et leurs déchets industriels dans les cours d’eau et sur les terres palestiniennes. L’incertitude sur le statut final des territoires que maintient Israël, et le manque de lois et législations interdisent aux investisseurs de s’engager dans les territoires palestiniens. Le Pakistan condamne les provocations qui ont eu lieu au Haram al-Charif et qui ont abouti à la situation d' aujourd’hui dans les zones occupées. Israël doit engager clairement des pourparlers en vue de restituer le Golan syrien occupé et d'accepter les droits des Palestiniens sur Jérusalem, qui doit devenir la capitale de l’Etat libre de la Palestine.

M. JASSIM MOHAMMED BUALLAY (Bahreïn) a souligné qu’Israël continue de violer délibérément les résolutions des Nations Unies et la Convention de Genève sur le statut des personnes vivant sous occupation. L’image de l’enfant palestinien abattu et porté dans les bras de son père doit constamment rappeler au monde le véritable caractère de l’occupation israélienne. Les conséquences des politiques de peuplement israéliennes entravent toutes possibilités de développement des Palestiniens, dont les ressources en eau sont aussi confisquées par les Israéliens. Le manque d’eau, découlant du détournement des eaux pour le seul bénéfice des colons juifs, a des impacts dramatiques sur la vie des Palestiniens. Le conflit du Moyen-Orient a profondément déstabilisé l’ensemble de la région, rendant la vie des Palestiniens difficile. Nous demandons que l’Etat d’Israël accepte les principes du processus de paix sur la base des résolutions de la communauté internationale et accepte la création de l’Etat libre de Palestine avec pour capitale Jérusalem.

M. WALID AL-HADID (Jordanie) a déclaré que la politique israélienne, telle qu'elle a été pratiquée par les gouvernements successifs, vise à multiplier les colonies de peuplement et à modifier la composition démographique des territoires occupés, en violation des résolutions pertinentes des Nations Unies. Les résolutions sont claires, elles condamnent cette politique et soulignent qu’elles portent préjudice à la réalisation d’une paix juste et durable. L'emplacement géographique des colonies a limité le développement des communautés palestiniennes.

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La politique de colonisation israélienne a réduit la superficie des terres arables, limitant ainsi la participation de l’agriculture dans le PNB palestinien. La présence des colons est à l’origine de la situation tendue. De plus, le détournement des ressources en eau se fait clairement au détriment du peuple palestinien. Israël exploite d’une façon non durable des ressources en eau. Alors que le pays consomme 80% des ressources en eau de la Cisjordanie, il continue d’imposer des restrictions au peuple palestinien. Ce peuple vit également des problèmes de pollution en raison de la présence de déchets industriels dans les eaux provenant des colonies. Pour ce qui est de l’environnement, les règles ne sont pas appliquées de façon stricte alors qu’elles le sont en Israël.

Du point de vue industriel, Israël se complait dans une confusion entre la situation politique et la situation économique. Les mesures prises durant l’occupation restent en vigueur, en particulier la circulation des personnes et des marchandises. Ces mesures ne favorisant guère les relations entre la Palestine et les pays arabes voisins. C’est dans ce contexte qu’il faut placer la politique du travail imposée par Israël aux travailleurs palestiniens. En ce qui concerne les derniers évènements, la Jordanie condamne fermement les agressions et les crimes perpétrés par Israël et ses colons. Ces évènements donnent raison à la Jordanie qui a toujours souligné le caractère volatile de la situation dans laquelle vivent les Palestiniens. Le recours à la violence ne sert à rien. Il ne peut que compromettre le processus de paix et instaurer un climat d’instabilité dans la région.

M. BILLAL GASMALLA (Soudan) a estimé que la visite de M. Ariel Sharon sur l’esplanade des mosquées constitue une provocation pour le peuple palestinien et les Arabes du monde entier. Le Soudan condamne fermement le recours à la force par Israël qui a suivi cette provocation. Aujourd’hui, le processus de paix se trouve dans une impasse en raison de l’arrogance et de l’entêtement d’Israël qui continue à braver la communauté internationale et à violer les résolutions pertinentes de l’ONU. Le rapport du Secrétaire général note la détérioration des conditions de vie des Palestiniens et l’impact des politiques israéliennes sur l’accès des Palestiniens aux ressources en eau, sur leur environnement et sur leur développement économique et social. En ce qui concerne le Golan syrien, le rapport démontre la poursuite de l’extension des colonies de peuplement, le chômage croissant au sein de la population syrienne et l’absence de protection sociale pour les travailleurs. Les violations flagrantes de la quatrième Convention de Genève observées aujourd’hui doivent être condamnées. Les Nations Unies doivent obliger Israël à respecter les résolutions de l’ONU, et la Deuxième Commission doit dire clairement que les colonies de peuplement représentent un obstacle au développement social et économique du peuple palestinien.

M. HUSSEIN SABBAGH (République arabe syrienne) a rappelé que son pays avait déclaré le 27 juillet 2000 devant le Conseil économique et social (ECOSOC) que les pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens et le Golan syrien occupés étaient sources de conflit et d’obstacles au développement des populations arabes des territoires. Nous avons aussi mis en garde Israël contre toute tentative de vouloir changer la réalité géographique et démographique des territoires, et ce ne sont pas les armes et les menaces qui pourront nous faire revenir sur nos principes. La politique d’Israël est clairement une violation flagrante des résolutions pertinentes prises par la communauté internationale sur la question du Moyen–Orient.

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La situation qui règne sur le terrain montre clairement l’absurdité des politiques israéliennes. Malheureusement, ces politiques inconsidérées ont des répercussions dramatiques sur les populations civiles de Palestine et du Golan syrien occupé. Nous assistons à un massacre délibéré d’enfants, de femmes, et d’hommes sans défense par une machine de guerre arrogante. La force brutale dont fait usage Israël ne sera cependant pas suffisante pour briser la juste volonté de liberté du peuple palestinien. Israël ne souhaite pas la paix, mais vise plutôt à soumettre le peuple de Palestine par la force et l’intimidation. Les Palestiniens ont le droit inaliénable de retourner sur leurs terres et, il est étrange qu’Israël ne veuille même pas parler d’un retour à la réalité géographique qui prévalait avant juin 1967. Seule une véritable détermination de la communauté internationale et un rappel des principes internationaux pourrait faire comprendre à Israël qu’il est tenu au respect des principes de la coexistence pacifique des peuples, et qu’il n’est pas une exception à la règle, malgré les apparences.

M. MOHAMED FADHEL AYARI (Tunisie) a estimé que la réunion d’aujourd’hui revêt une très grande importance en ce qu’elle se tient après les évènements dramatiques qui se sont déroulés dans les territoires occupés. Les actes arbitraires des forces de sécurité israélienne ont abouti à des pertes humaines et à des dégâts matériels graves, a dit le représentant en soulignant que les pratiques israéliennes s’avèrent, une nouvelle fois, en violation flagrante de la Convention de Genève. Le représentant s’est dit inquiet de la poursuite de l’occupation israélienne et de ses pratiques inhumaines, en arguant des exemples cités dans le rapport du Secrétaire général. Il a exprimé la même inquiétude en ce qui concerne la situation dans le Golan syrien occupé. Le représentant a réitéré l’appui de son pays au processus de paix et souligné que le fait qu’Israël continue d’étendre ses colonies de peuplement est une violation des résolutions pertinentes des Nations Unies. Le Sommet de Charm al-Cheikh, sous les auspices des Etats-Unis, doit mettre Israël en face de ses responsabilités conformément à la quatrième Convention de Genève, des résolutions pertinentes des Nations Unies et d’un processus de paix fondé sur le principe “de la terre contre la paix”, a conclu le représentant.

M. HAZEM FAHMY (Egypte) a déclaré que l’occupation par la force des territoires palestiniens par Israël est une violation flagrante du droit international. La politique que mène Israël vise à détruire de façon déterminée toute perspective de développement du peuple palestinien. Les actes que pose Israël sont en violation de la Convention de Genève sur la responsabilité des puissances occupantes, et l’Egypte est outrée face à la passivité des Nations Unies, face à ce qui se passe sur le terrain du Moyen-Orient depuis de longues années. Nous demandons que la communauté internationale, qui défend les droits des personnes et des individus et la démocratie, prenne clairement position et ne pratique pas la politique des deux poids deux mesures. Nous demandons que la partie israélienne s’engage à respecter les accords internationaux et les droits des Palestiniens et des Syriens sur les territoires occupés.

M. AHMED AL-HADAD (Yémen) a estimé que la force de la machine militaire israélienne contre les enfants, les vieillards et les femmes souligne la nécessité de multiplier les efforts en faveur du processus de paix. Le représentant a notamment souhaité que la question des colonies de peuplement soit examinée du point de vue des droits de l’homme. Il a argué que c’est le refus d’Israël de reconnaître les droits du peuple palestinien qui complique la situation et qui empêchent les médiateurs notamment ceux réunis à Charm al-Cheikh de sortir du cercle vicieux entretenu par Israël.

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Le représentant a évoqué le rapport du Secrétaire général et estimé que la politique des autorités israéliennes ne saurait mener à la paix dans la région. Les meurtres n’ont jamais conduit à la soumission, a-t-il insisté. Il faut retrouver le chemin du droit et reconnaître les résolutions pertinentes des Nations Unies et les droits inaliénables du peuple palestinien à établir un Etat indépendant avec Al Qods pour capitale, a conclu le représentant.

M. DANIEL MEGUIDO (Israël) a déclaré que depuis la Conférence de Madrid et les accords d’Oslo, quatre gouvernements israéliens se sont attachés à suivre une politique et à prendre des mesures dans le but d'aboutir à un accord de paix avec les Palestiniens sur la base que l’Etat d’Israël avait trouvé un partenaire de paix en la personne du Président de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat. Au mois de juillet, le Premier Ministre israélien, M. Ehud Barak, et M. Arafat se sont rencontrés à Camp David sous l’égide du Président Clinton en vue d’arriver à un accord sur un statut permanent pour les territoires palestiniens. Au cours des négociations, Israël a démontré sa volonté de faire des concessions, même difficiles, en vue de parvenir à la paix. Bien que le sommet n’ait pas atteint son objectif, il a pu surmonter quelques difficultés majeures. Un des aboutissements du sommet fut un accord visant à ce que les négociations se poursuivent en dehors de toutes intimidations et menaces de violence. Mais au cours des deux dernières semaines, nous avons assisté à une explosion de violence comme nous n’en avions jamais vu depuis de longues années. Cette violence qui menace le processus de paix, a été déclenchée par les Palestiniens, qui veulent créer ainsi une nouvelle réalité en vue d’obliger Israël à faire de nouvelles concessions.

Nous tenons à déclarer que ces tactiques n’aboutiront à rien. Si les Palestiniens continuent sur cette lancée, Israël se défendra. Nous ne mènerons aucune négociation sous la pression, tant qu’il n’y aura pas de cessation de la violence. Avec la détermination dont nous avons toujours fait preuve au cours de notre histoire au Moyen-Orient, nous agirons en vue de mettre fin aux hostilités. Une perspective positive a été enregistrée ce matin au sommet de Charm al-Cheikh, les deux parties s’engageant à mettre fin à la violence, et nous espérons que le dialogue pourra reprendre. Le processus de paix, ces deux dernières semaines, a souffert, toutefois Israël est déterminé à faire la paix au Moyen-Orient. La région peut s’épanouir économiquement grâce à la coopération entre Israël et ses voisins. Nous pouvons ensemble développer des terres qui aujourd’hui sont arides, grâce à la science et la technologie. Nous pouvons trouver des réponses au manque d’eau, à la salinité des sols et la désertification qui menace certaines zones.

Droit de réponse

L’Observateur de la Palestine, répondant à Israël, a commenté les allégations selon lesquelles les Palestiniens sont responsables de la violence et tentent, par cette violence, de forcer Israël à accepter leur position. Le rapport des forces sur le terrain et les moyens employés par Israël pour intimider non seulement les autorités palestiniennes mais également le peuple palestinien constituent un démenti à ces allégations, a souligné le représentant. Il a évoqué un journal israélien qui, dans un article intitulé “les balles au service du mensonge” a fait ressortir la disparité entre les “versions officielles” du Gouvernement israélien et la réalité des faits sur le terrain.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.