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AG/EF/316

LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DOIT SE FONDER SUR UN CONCEPT DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT BASE SUR DES CAPITAUX PRIVES, L'EPARGNE NATIONALE ET LES BENEFICES COMMERCIAUX

12 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/316


LA STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DOIT SE FONDER SUR UN CONCEPT DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT BASE SUR DES CAPITAUX PRIVES, L'EPARGNE NATIONALE ET LES BENEFICES COMMERCIAUX

20001012

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, ce matin, l’examen de la question du développement durable et de la coopération économique internationale. Dans ce cadre, le Nigéria, qui s’est exprimé au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a estimé que peu de pays en développement peuvent réussir le pari de la lutte contre la pauvreté dans le contexte actuel caractérisé par un service de la dette insoutenable, la rareté des investissements étrangers directs (IED) substantiels et prévisibles, la baisse drastique de l’Aide publique au développement (APD) et l'inéquité des relations commerciales. Aux yeux du représentant, la nouvelle stratégie de développement à mettre en oeuvre en ce début de millénaire devra mettre l’accent sur la question cruciale du financement du développement, qui est prioritaire si l’on veut permettre une croissance économique et un développement humain et social soutenus dans les pays du Sud. Ces grandes lignes, a estimé le représentant, doivent viser l'amélioration du flux des ressources de développement en s’appuyant sur les engagements pris par les pays développés lors des grandes conférences internationales de la décennie écoulée, qui incluent le respect du niveau agréé de participation au financement de l’APD. A cela devrait s’ajouter la mise en oeuvre de la substance des termes du Cycle d’Uruguay dans les secteurs économiques bénéficiant aux pays en développement.

La France, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a dit sa préoccupation devant l’insuffisance des résultats en ce qui concerne l’Afrique subsaharienne et les pays les moins avancés (PMA) d’autant plus que l’Union européenne contribue à hauteur de 54% à l’APD mais aussi à hauteur de 58% aux fonds fiduciaires de l’Initiative PPTE - programme d’allègement de la dette à l’intention des pays pauvres très endettés. Face au déclin de l’APD, expliqué non pas par la lassitude des donateurs mais par une crise de confiance dans l’efficacité de cette forme d’aide, la France a encouragé, pour renverser cette tendance, une meilleure gestion des programmes de développement sur le terrain et la consolidation de partenariats entre les institutions de l’ONU, les institutions financières internationales et d’autres acteurs multilatéraux et bilatéraux. Elle a souligné, dans ce contexte, que la bonne utilisation et l’efficacité des ressources allouées au développement dépendent, dans une large mesure, de la bonne gouvernance et du respect des droits humains au niveau national. L’Union européenne a également précisé son point de vue selon lequel l’APD doit venir s'ajouter aux ressources nationales, et être le catalyseur des flux privés et des financements étrangers directs vers les pays en développement.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/316 12 octobre 2000

Devant les propos de la Fédération de Russie, de la Croatie et de la Pologne, qui ont entamé l'examen de la sous-question relative à l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale, la France a dit l’intention de l’Union européenne d’apporter un appui dans l’adoption de politiques internes cohérentes, la promotion de la stabilité politique, le développement des capacités institutionnelles privées et publiques et le traitement des problèmes de corruption, de criminalisation et de développement d’une économie parallèle.

Outre cette sous-question, les délégations qui sont intervenues ont fait des observations liées aux sous-questions relatives à l’application de la Stratégie internationale du développement, au développement culturel, au dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique et internationale, et à l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II). Outre les délégations citées, les représentants des pays suivants se sont exprimés : Norvège, Kirghizistan, Ghana, Indonésie, Uruguay et Guyana, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).

La Commission reprendra ses travaux cet après-midi à 16 heures.

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DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Rapport du Secrétaire général sur l’état d’avancement des préparatifs de l’Année internationale de la montagne, 2002 (A/55/218)

Le rapport a été élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en tant qu’organisme chef de file, en collaboration avec les gouvernements, les organismes compétents des Nations Unies et les ONG. Il décrit les activités aux niveaux national, régional et international et donne des exemples de mesures prises dans certains pays. Il examine des domaines pour lesquels les préparatifs demandent une attention particulière et traite de la question relative à la mobilisation des ressources nécessaires pour financer l’Année. Le rapport suggère des propositions concernant les futures mesures à prendre pour préparer l’Année. Au titre de ces propositions, le rapport suggère la création des comités nationaux chargés d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies nationales de développement durable des montagnes; la mise en place de points de contact nationaux; le parrainage des initiatives et des manifestations destinées à faire prendre conscience du rôle des montagnes dans le développement durable aux niveaux national, régional et mondial; l’aide aux pays en développement et aux pays en transition dans l’élaboration et la mise en oeuvre des stratégies nationales pour le développement durable des montagnes par des mécanismes de coopération bilatéraux, multilatéraux et Sud-Sud ainsi que par des arrangements novateurs; l’implication de la société civile et du secteur privé dans la mise en oeuvre des stratégies nationales pour le développement durable des montagnes, et l’examen et la mise au point d’indicateurs spécifiques à la montagne qui puissent être utiles aux pays ayant des écosystèmes de montagne étendus.

Respect des engagements et application des politiques convenus dans la Déclaration sur la coopération économique internationale, en particulier la relance de la croissance économique et du développement dans les pays en développement et application de la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement

Rapport du Secrétaire général sur le projet de texte relatif à une stratégie internationale de développement pour la première décennie du nouveau millénaire (A/55/89- E/2000/80)

Le projet est axé sur les objectifs à atteindre et sur les mesures et initiatives qu’il serait souhaitable de prendre. Les grandes conférences des Nations Unies ont fixé, pour l’année 2005, plusieurs objectifs quantitatifs qui ont été retenus tels quels bien qu’il soit possible d’en extrapoler des objectifs pour 2010. Le projet ne donne aucune indication concernant les rangs de priorité; les Etats devant déterminer leurs propres priorités à la lumière de celles fixées collectivement par tous les gouvernements. Le projet ne spécifie pas non plus les modalités d’application; celles-ci devant être examinées à une étape ultérieure de l’élaboration de la stratégie tout en restant identiques à celles prévues pour donner suite aux conclusions des conférences.

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Pour la stratégie, le projet retient comme principaux défis : le développement et la paix; l’élimination de la pauvreté et la faim; la mondialisation et l’évolution des technologies; l’instauration d’un développement durable; la démocratie, la bonne gouvernance, le respect de la légalité et les droits de l’homme; la promotion de la parité entre les sexes et de la participation des femmes au développement; les situations critiques comme celle de l’Afrique, des pays les moins avancés, des petits Etats insulaires en développement, des pays en développement sans littoral, des pays sortant d’un conflit, et des pays ayant la plus forte prévalence du VIH/sida; et le climat politique international et national.

Pour atteindre les objectifs de la stratégie, il faudra, précise le Secrétaire général, faire montre de volonté politique aux niveaux national et international. Un engagement politique résolu de la part de la communauté internationale est indispensable pour renforcer la coopération internationale en faveur du développement. A cette volonté politique s’ajoute la nécessité de recenser et de mobiliser les ressources financières et humaines. Pour être en mesure de s’acquitter de leurs responsabilités, les gouvernements devraient nouer des partenariats avec les autorités locales, le secteur privé, les ONG, les groupes de femmes, de jeunes et de personnes vulnérables. Il faudrait aussi assurer un suivi de la stratégie par des indicateurs d’évaluation des progrès accomplis. La capacité d’un pays de fournir de telles informations est fonction du volume des données de base recueillies par son système de statistiques. Toutefois, la disponibilité des données est déterminée par des facteurs à la fois financiers et historiques, de sorte que les problèmes de qualité, d’actualité et de disponibilité des données persistent. Il appartient aux organismes des Nations Unies de poursuivre les buts et objectifs de la stratégie et de suivre constamment les progrès réalisés. A cet égard, le Conseil économique et social devrait approfondir son dialogue avec les institutions internationales commerciales et financières afin d’assurer une plus grande cohérence entre les objectifs de développement adoptés par la communauté internationale et le fonctionnement des systèmes commerciaux et financiers internationaux.

Rapport du Secrétaire général (A/55/209)

Le rapport analyse les progrès dans les domaines de la croissance économique dans les pays en développement; du développement social avec la lutte contre la pauvreté et la mise en valeur des ressources humaines; de l’évolution de l’environnement international; et de la situation des pays les moins avancés. Il observe que l’un des principaux buts énoncés dans la Déclaration, pour les années 90 était de relancer la croissance dans les pays en développement et de stabiliser les fluctuations à court terme de l’activité économique. Il indique que globalement, 60 des 95 pays en développement ont enregistré des taux de croissance plus élevés durant les années 90 que pendant la décennie précédente. En fait, la crise financière qui a frappé la région de l’Asie du Sud-Est a seulement créé un “point d’inflexion” sur la courbe de la croissance en 1998, débouchant sur une forte reprise en 1999. Pour les pays en développement dans leur ensemble, le taux de croissance annuelle du produit intérieur brut (PIB) a atteint en moyenne 4,4% dans les années 90, contre 2,3% dans les années 80. Cette amélioration est due principalement à une croissance plus importante en Amérique latine et en Asie occidentale. Il reste cependant trois points préoccupants. Premièrement aucune région n’a atteint un taux de croissance du PIB de 7% - but énoncé dans la Stratégie -.

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Deuxièmement, les pays les moins avancés (PMA) ont certes amélioré très légèrement leur performance économique mais la variabilité de la croissance, mesurée par l’écart type du taux, s’est considérablement accrue. Troisièmement, si la mondialisation peut dynamiser la croissance économique des pays les plus pauvres, l’instabilité politique ou la fragilité des institutions, notamment l’appareil judiciaire ou la structure de leur économie de marché, empêchent certains d’entre eux de réaliser pleinement leur potentiel.

La Stratégie soulignait également l’importance d’un processus de développement adapté aux besoins sociaux. Or, de 1987 à 1998, le nombre de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour n’a guère diminué dans les économies en développement et en transition avoisinant toujours 1,2 milliard; la proportion de la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté ayant diminué passant de 28,3% en 1987 à 24% en 1998. Si l’Asie de l’Est, le Moyen-Orient et l’Afrique du nord ont réussi à réduire la pauvreté, il n’en va pas de même pour l’Amérique latine et les Caraïbes ainsi que pour l’Afrique subsaharienne. Ainsi le nombre d’Africains ne disposant pas du minimum vital qui était de 217 millions en 1987 a atteint 291 millions en 1998, signe de l’insuffisance de la croissance économique. Un objectif énoncé de la Stratégie était aussi d’assurer à tous l’accès à l’éducation de base et de donner à 80% au moins de la population d’âge scolaire un enseignement primaire complet. Or l’objectif ne sera pas atteint avant longtemps comme en témoignent les faibles taux de scolarisation dans l’enseignement secondaire et le pourcentage d’enfants qui quittent l’école avant la cinquième année. Sur 101 pays en développement, le pourcentage des enfants qui arrivent en fin de cinquième année n’est supérieur à 80 que dans 53 pays.

La Stratégie notait, par ailleurs, que le développement ne prendra son essor que si l’économie mondiale est à la fois dynamique, stable et à l’abri de trop grandes incertitudes. Cependant, au cours des années 90, l’environnement commercial international n’a pas toujours été favorable. Les exportations mondiales et celles des pays en développement qui avaient fortement augmenté pendant la première moitié de la décennie, ont connu un ralentissement considérable pendant la seconde moitié en raison de la crise financière asiatique de 1997 et, dans une moindre mesure, des perturbations économiques survenues au Brésil et en Fédération de Russie en 1998. De même, la valeur en dollars des exportations mondiales s’est accrue en moyenne de 5,8% durant les années 90 mais pendant la deuxième moitié de la décennie, cette croissance est tombée à 2,4%. Les exportations des pays en développement se sont mieux comportées, progressant au rythme de 8,1% par an en moyenne. Cependant, la valeur des exportations qui était de 11,5% pendant la première moitié de la décennie s’est ralentie pour s’établir à 4% pendant la deuxième moitié. Si le Cycle d’Uruguay a élargi l’accès aux marchés et renforcé la pénétration des marchés, il reste plusieurs questions à régler dont bon nombre présentent un intérêt vital pour les pays en développement. Il s’agit des crêtes tarifaires et de la progressivité des droits de douane pour certains produits, de la tarification des contingents, des mesures non tarifaires, notamment dans le secteur agricole, et des restrictions quantitatives encore appliquées à l’industrie textile et de l’habillement. En outre, des dispositions d’un type nouveau souvent appelées “mesures commerciales correctives” ont été largement utilisées sous la forme de mesures de sauvegarde, de droits antidumping et de droits compensateurs.

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Alors que la Stratégie exige des conditions plus stables et plus prévisibles sur les marchés des produits de base, les cours de ces produits ont été déprimés durant les années 90 et cette situation s’est maintenue malgré de fortes hausses du prix du pétrole en 1999. Il faut ajouter que le mécanisme de stabilisation des prix des produits de base du Fonds monétaire international (FMI) n’a pas été utilisé pendant les années 90. Au cours de la décennie, les pays en développement ont été de plus en plus la destination des flux financiers privés, l'investissement étranger direct représentant désormais la source la plus importante des flux de ressources à long terme. Les flux nets de capitaux privés vers les pays en développement ont connu une progression régulière, passant de 42 milliards en 1990 à 200 milliards en 1996, année record, tandis que le montant de ces mêmes apports vers les économies en transition a connu d’importantes fluctuations caractérisées par des tendances positives très faibles au cours de la même période. D’un autre côté, le pourcentage de l’aide publique au développement (APD) par rapport au PNB a accusé une augmentation temporaire, passant de 0,33% en 1990 à 0,34% en 1992, année où elle a atteint son niveau le plus élevé, pour retomber à 0,24% en 1999. La baisse des apports d’APD est généralement attribuée à la “lassitude” des donateurs mais si l’on examine la situation de plus près, on s’aperçoit qu’elle serait plutôt due à une crise de confiance, les donateurs doutant que l’aide puisse atteindre les buts visés.

Intégration de l'économie des pays en transition à l'économie mondiale (A/55/188)

En la matière, le rapport du Secrétaire général passe en revue les activités des organismes des Nations Unies dont la Banque mondiale, le FMI et l’Organisation mondiale du commerce (OMC). En ce qui concerne la Banque mondiale, le rapport signale notamment la rédaction d’un rapport ayant pour thème la route vers la stabilité et la prospérité en Europe du Sud-Est et les stratégies régionales appropriées. Il indique aussi que lors d’une conférence des bailleurs de fonds présidée par la Banque et la Commission européenne, qui a eu lieu en mars 2000, les bailleurs de fonds se sont engagés à verser l’équivalent de 2,4 milliards de dollars pour financer une série d’activités régionales à démarrage rapide. S’agissant du FMI, le rapport souligne que, ces dernières années, le Fonds a continué d’apporter un appui financier aux programmes de stabilisation et de réforme économiques dans la plupart des pays en transition. Certains pays comme les pays baltes n’ont plus besoin de recourir aux ressources du Fonds ou ne cherchent qu’à conclure des accords à titre de précaution pour utiliser ces ressources. D’autres comme la République tchèque, la Hongrie, le Kazakhstan et la Pologne, ont déjà remboursé tous les prêts consentis par le Fonds.

Dans ces cas, les nouvelles initiatives prises par le Fonds dans le cadre de son rôle de surveillance en vue de renforcer l’architecture du système financier international acquièrent une importance particulière. Les programmes d’assistance technique et de coopération du Fonds demeurent un élément clé de ses interventions dans les pays en transition, ajoute le rapport. Pour ce qui est l’OMC, le rapport indique que les activités de l’Organisation auxquelles les pays ont été invités ont notamment porté sur l’agriculture, les règles, les questions d’accès aux marchés, les cours sur le règlement des différends et les services.

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Les pays qui sont à un stade avancé de leur processus d’adhésion demandent souvent au secrétariat de l’OMC de faire des exposés devant les représentants des secteurs public et privé et les membres des parlements afin de mieux faire connaître le système de l’OMC. Les pays qui ont récemment adhéré à l’Organisation ont souvent sollicité une formation au fonctionnement du système, en particulier dans les domaines où il existe de nouvelles obligations.

Développement culturel

Rapport du Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO)

Note du Secrétaire général (A/55/339)

Le rapport rappelle qu'aux termes de la résolution 53/184, l'Assemblée générale invitait tous les Etats et organes intergouvernementaux, les Nations Unies et les ONG à donner effet aux recommandations contenues dans le Plan d'action sur les politiques culturelles pour le développement adopté par la Conférence de Stockholm; à coopérer avec l'UNESCO, et à intensifier leurs efforts pour intégrer la dimension culturelle dans leurs programmes et projets de développement. La Conférence de Stockholm a permis, selon le rapport, de faire reconnaître de plus en plus largement que la culture est un domaine essentiel de l'activité humaine et un ingrédient primordial du processus de développement: elle représente la charpente même de l'identité et la plus grande expression de la créativité individuelle et collective, ainsi qu'un moteur de plus en plus important à la fois de la croissance économique et des énergies et de la cohésion dont ont besoin toutes les sociétés. Parmi les mesures prises à la suite de la Conférence, on peut citer l'établissement par le Ministère canadien du patrimoine, d'un réseau informel de Ministres de la culture, qui se sont réunis pour la première fois en juin 1998 à Ottawa pour examiner les moyens de soutenir les cultures locales et nationales sur une planète de plus en plus mondialisée. Les ministres réunis ont décidé d'établir un réseau international informel pour promouvoir ces objectifs, et le gouvernement du Mexique a accueilli la deuxième réunion de ce réseau informel en 1999, tandis que le gouvernement de la Grèce se proposait d'abriter l'organisation d'une troisième rencontre en septembre 2000.

Parmi les faits nouveaux, le rapport relève que la Banque mondiale a établi un programme de prêts en faveur des projets culturels, et a organisé en collaboration avec le gouvernement italien et l'UNESCO, le séminaire "La culture compte" à Florence du 4 au 7 octobre 1999, sur le financement et l'économie de la culture dans le développement durable. La Banque a créé à cet effet une page spéciale sur son site web dont l'adresse est

La Banque interaméricaine de développement (BID) a, elle aussi, intensifié ses efforts dans le domaine de la culture, et a organisé, avec le concours de l'UNESCO et de l'Institut d'études politiques, un colloque spécial sur le développement et la culture lors de sa réunion annuelle en mars 1999. L'UNESCO a encouragé ces politiques et beaucoup d'autres qui vont dans le sens de la mobilisation de la volonté politique des gouvernements pour qu'ils reconnaissent le rôle central de la culture dans le développement.

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Une résolution adoptée à la Conférence de Stockholm autorisait le Directeur général de l'UNESCO à poursuivre ce but, la culture pouvant jouer un rôle de création d'emplois dans le développement. L'UNESCO est appelée à encourager le partage des connaissances nouvelles et de l'information, en particulier en ce qui concerne le commerce des produits culturels, à faciliter la création de cadres d'action novateurs et à renforcer les capacités nationales et locales de gestion/administration des institutions culturelles tout en développant la coopération interinstitutions de manière à établir des liens étroits entre les politiques culturelles et les politiques éducatives, sociales, de santé et de développement.

Dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat

Rapport du Secrétaire général (A/55/314)

Le rapport du Secrétaire général fournit des indications sur l'application de la résolution 54/213 de l'Assemblée générale aux termes de laquelle l'Assemblée a décidé que le deuxième dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique pour le développement aurait pour thème: "S'adapter à la mondialisation: faciliter l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale au XXIeme siècle". Aux termes de ce texte, l'Assemblée a également décidé, sans modifier la périodicité biennale du dialogue de haut niveau, de reporter la tenue du deuxième dialogue à sa cinquante-sixième session. Au terme des consultations intergouvernementales menées par le Président de la Deuxième Commission le 9 juin 2000, à la demande de l'Assemblée, les participants ont été d'avis que le deuxième dialogue de haut niveau, prévu pendant deux jours, se tienne immédiatement avant le début du débat général de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale. Quant à la forme de l'évènement, il a été recommandé que l'on prévoit à la fois des séances plénières, des tables rondes ministérielles et des groupes informels pour éveiller l'intérêt au plus haut niveau et assurer un dialogue authentique. Un résumé du Président, présenté à la clôture de la réunion, serait le document final le plus indiqué, ont d'autre part estimé les délégations, ce résumé pouvant être enrichi des résumés des différents débats ministériels et informels, et d'observations de conclusion du Président.

Les deux sujets proposés comme axes de réflexion du dialogue sont: "Promotion de l'intégration des pays en développement dans l'économie mondiale et obtention de nouvelles ressources financières publiques et privées destinées à compléter les efforts de développement", et " Amélioration de l'insertion des pays en développement dans le réseau mondial de l'information qui commence à se constituer, et élargissement de l'accès des pays en développement aux technologies de l'information et de la communication (TIC)".

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Plusieurs entités du système des Nations Unies, dont les commissions régionales et les institutions financières internationales, se sont déclarées prêtes à coopérer avec le Secrétaire général pour la préparation du deuxième dialogue de haut niveau, la Commission économique pour l'Europe indiquant, en sa qualité de coordonnateur des commissions régionales, que ces dernières étaient prêtes à prendre une part active au dialogue sous la forme d'une table ronde réunissant les cinq Secrétaires exécutifs des commissions et le Secrétaire général de la CNUCED, table ronde qui serait calquée sur le modèle de celle tenue par le Conseil économique et social sur la question des TIC dans le cadre du débat de haut niveau de sa session de fond de juillet 2000. La table ronde des commissions régionales et de la CNUCED porterait sur le premier thème du dialogue de haut niveau. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont relevé quant à eux, que le thème général du dialogue permettait de tenir compte des résultats de certaines autres initiatives antérieures, comme la réunion de haut niveau sur le financement du développement et la Troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés.

Application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)

Rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre coordonnée par le système des Nations Unies du Programme pour l'habitat (A/55/83-E/2000/62)

Ce rapport a été établi conformément à la résolution 54/208 de l'Assemblée générale sur l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) et à la décision 1999/281 du Conseil économique et social (ECOSOC), en date du 30 juillet 1999, sur les thèmes de sa session de fond de l'an 2000. L'Assemblée générale a accueilli avec satisfaction la décision de l'ECOSOC d'examiner les questions relatives aux établissements humains lors de son débat consacré aux questions de coordination en l'an 2000, et d'adopter comme thème sectoriel "la mise en oeuvre coordonnée par le système des Nations Unies du Programme pour l'habitat", est-il stipulé dans ce rapport qui comporte, entre autres, les vues et les recommandations du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application du Programme pour l'habitat, qui a tenu sa première session de fond à Nairobi du 8 au 12 mai 2000. Le rapport soumet à l'ECOSOC des propositions et des recommandations visant à améliorer la mise en oeuvre coordonnée du Programme pour l'habitat par le système de l'ONU.

Il rappelle que la Déclaration d'Istanbul et le Plan d'action mondial adoptés à la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II) à Istanbul en juin 1996, ont mis l'accent sur deux domaines clefs du développement économique et social: un "développement pour tous", et le "développemnt durable des établissements humains dans un monde de plus en plus urbanisé". A l'échelon mondial la responsabilité de la mise en oeuvre et du suivi du Programme pour l'habitat incombe essentiellement aux Etats Membres, à l'Assemblée générale, au Conseil économique et social, et plus particulièrement, à la Commission des établissements humains. Concrètement, cette Commission, qui est un organe subsidiaire du Conseil, se voit confier la responsabilité de promouvoir la réalisation des objectifs du Programme pour l'habitat -un logement convenable pour tous et un développement humain durable dans tous les pays- ainsi que de suivre et d'évaluer les progrès accomplis dans ce domaine.

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Rapport de la Commission des établissements humains, en sa qualité de comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d’ensemble de l’application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II), sur les travaux de sa première session de fond (8-12 mai 2000) (A/55/121)

Ce rapport fait le compte rendu des travaux de la première session de fond de la Commission des établissements humains en sa qualité de comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée sur l’examen et l’évaluation des décisions d’Habitat II, qui se sont tenus à Nairobi du 8 au 12 mai 2000.

L’annexe 1 du rapport contient les six résolutions adoptées par la Commission à cette occasion, ainsi que le projet de résolution renvoyé à la deuxième session de ses travaux en tant que comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée sur l’évaluation de la mise en oeuvre d’Habitat II.

Présentation

M. ANDREW RADOLF, Conseiller régional en communications à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a fait une présentation orale du rapport intérimaire sur les programmes de communication pour le développement dans le système des Nations Unies. Il a indiqué que le rapport bi-annuel en préparation, qui prendra la forme d’un rapport consolidé interinstitutions sur les programmes de communication pour le développement, présentera également les conclusions de la septième table ronde sur la communication pour le développement organisée par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) du 10 au 13 novembre 1998 à Salvador de Bahia au Brésil. L’objectif de la table ronde était de procéder à un échange d’expériences pour améliorer la coopération entre les institutions et identifier ainsi les points focaux pouvant faciliter un échange d’informations sur les programmes de communication et renforcer la coordination et la coopération internationale dans ce domaine. Au cours de la table ronde, les participants ont envisagé la possibilité de créer un site Web susceptible de collecter les résultats de la recherche appliquée et des méthodologies concernant les programmes de communication. La table ronde a recommandé qu’un mécanisme institutionnel soit développé pour évaluer les projets et faciliter la conception de programmes et l’orientation des politiques dans les années à venir. La table ronde a également reconnu le rôle stratégique de la communauté des médias et a proposé un inventaire des meilleures pratiques et des modèles empiriques pour faciliter la formation en matière de communication.

M. Radolf a indiqué qu’en plus de sa participation à la table ronde, l’UNESCO a lancé un certain nombre d’initiatives en partenariat avec les autres institutions des Nations Unies pour faciliter la diffusion de l’information liée au développement en renforçant les capacités des nations en développement en matière de technologie de l’information et des communications. Ainsi, dans le cadre du Partenariat mondial pour la connaissance, l’UNESCO s’est vue proposer un rôle de chef de file pour ce qui est de développer les capacités des radios communautaires en matière de technologie de l’information et des communications.

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L’UNESCO s’est également engagée à élargir l’accès du grand public à l’information par le recours aux technologies de l’information et des communications et à d’autres technologies comme les CD-ROMS. Dans un mois, l’UNESCO entend convoquer à Paris, un forum intitulé INFOethics 2000 qui réunira des experts des Nations Unies et d’ailleurs pour examiner les questions de l’éthique et de l’information en profondeur. En ce qui concerne le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), M. Radolf a indiqué que le Fonds a produit des modules pour des programmes d’éducation à distance sur la population. Le Fonds a également travaillé avec ONUSIDA sur une campagne mondiale pour impliquer les hommes dans lutte contre le sida. Terminant sur les activités de l’UNICEF, M. Radolf a souligné que l’un des projets principaux de l’an 2000 concerne l’institutionnalisation de la participation des communautés à ses programmes; et la mise en place de programmes de communication pour l’élimination de la polio et la prévention de la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant. L’UNICEF a également créé un site sur l’Internet intitulé “Voix des Jeunes” qui permet aux jeunes d’apprendre et de faire plus et de dire ce qu’ils pensent du monde dans lequel ils vivent.

Débat général

M. OSITADINMA ANAEDU (Nigéria) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que l’humanité fait de plus en plus face à une pauvreté croissante qui fait que 1,2 milliard de personnes, en majorité du monde en développement, souffrent de la faim et vivent dans des conditions inhumaines au moment même où, globalement, le monde connaÎt une période d’expansion économique inédite. Les souffrances que vivent les populations des pays du Sud sont multipliées par le poids de la dette extérieure de leurs pays, le déclin des ressources financières pour le développement, dont l’Aide publique au développement (APD), de même que par la rareté des flux de l’investissement étranger direct (IED). Peu de pays en développement peuvent, dans de telles conditions, réussir le pari de la lutte contre la pauvreté. La nouvelle stratégie de développement à élaborer en ce début de millénaire devra apporter une réponse à la réduction des ressources extérieures qui représente un handicap à la création d’un environnement favorable au développement des pays du Sud. Cette stratégie devra mettre l’accent sur la question cruciale du financement du développement, qui constitue une priorité si l'on veut que la croissance économique et le développement humain et social soutenus deviennent une réalité. Les grandes lignes de la nouvelle stratégie devront veiller à améliorer le flux des ressources de développement en s’appuyant sur les engagements pris par les pays développés lors des grandes conférences internationales de la décennie écoulée. Ces engagements incluent le respect du niveau agréé d’APD. La stratégie passe par l’annulation pure et simple de la dette des pays en développement et par la création d’un système commercial mondial plus juste qui mettrait en oeuvre la substance des Accords du Cycle d’Uruguay dans tous les secteurs de l’économie, et notamment ceux qui sont profitables aux pays du Sud.

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Concernant la question de la culture dans le développement, le Groupe des 77 et la Chine pensent que la culture a le potentiel de renforcer et de donner une énergie supplémentaire à la créativité collective. Elle participe également à éveiller l’attention et l’intérêt des opérateurs économiques et des populations sur des questions dont la résolution peut devenir un moteur de croissance économique et sociale. Notre Groupe appuie les initiatives prises par la Banque mondiale et l’UNESCO en matière de développement culturel pour soutenir l’essor économique et social. Les propositions de l’UNESCO en vue d’aider les Etats à promouvoir des politiques publiques qui reconnaissent le rôle central de la culture dans le développement sont, en ce sens, les bienvenues. Le Groupe des 77 et la Chine soutiennent la proposition de tenir un dialogue de haut niveau de deux jours à la veille de la 56ème Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, en vue de réfléchir à l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale, et aux questions qui touchent à l’émergence d’un réseau mondial d’information et des communications. Quant au programme Habitat, nous sommes engagés dans la préparation de la conférence quinquennale d’examen de la mise en oeuvre des décisions d’Habitat II prévue en juin 2001. Nous estimons que la conférence devra se pencher sur la mise en oeuvre du Programme Habitat et non sur une quelconque revue et révision des engagements pris. Concernant l’organisation de la conférence, nous souhaitons que soit renforcé le rôle du Centre Habitat, de manière à ce qu’il soit l’organe multilatéral en charge de la coordination des activités de la conférence d’examen.

Mme CATHERINE GRAS (France), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a reconnu la situation particulièrement défavorable de l’Afrique subsaharienne et des pays les moins avancés (PMA). Elle a indiqué que l’Union européenne est d’autant plus déçue de l’insuffisance des résultats atteints que son engagement pour le développement est important. Bien que représentant un peu moins du tiers du Produit intérieur brut (PIB) mondial, l’Union européenne représente plus de la moitié (54%) de l’APD mais aussi 58% des contributions versées au fonds fiduciaire de l’Initiative PPTE - Initiative pour les pays pauvres très endettés. Tout en réaffirmant son attachement à oeuvrer pour que soit atteint dès que possible l’objectif de 0,7%, a indiqué la représentante, l’Union européenne considère que l’APD doit venir en surplus de la mobilisation des ressources nationales et doit jouer un rôle de catalyseur pour la mobilisation de flux financiers privés et de financements directs internationaux vers les pays en développement. La représentante a, dans ce cadre, souligné l’importance de renforcer l’efficacité de l’aide par une meilleure gestion des programmes sur le terrain et par la consolidation des partenariats, d’une part entre les agences des Nations Unies, d’autre part entre les Nations Unies et les institutions financières internationales ainsi qu'entre acteurs multilatéraux et bilatéraux.

La représentante a exprimé la préoccupation de l’Union européenne devant l’impact dramatique du VIH/sida sur les indicateurs de santé des pays en développement. Elle a, dans ce contexte, dit l’intention de l’Union européenne d’accroître la mobilisation des consciences politiques sur la pandémie, notamment à la faveur de l’organisation d’une future session extraordinaire de l’Assemblée générale. La représentante a dit également comprendre le souci du Secrétariat des Nations Unies de synthétiser les objectifs agréés par la communauté internationale lors des Grandes Conférences des années 90 dans un document unique qui tiendrait lieu de stratégie de développement pour la première décennie du nouveau millénaire.

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La représentante a indiqué que pour l’Union européenne, un tel document suppose une participation aussi active que possible non seulement des Etats membres des Nations Unies mais aussi des différentes institutions multilatérales qui contribuent à la mise en oeuvre des programmes d’action des Grandes Conférences, y compris les institutions financières internationales. La représentante a souligné, à cet égard, l’importance que l’Union européenne attache au renforcement des chapitres relatifs à la bonne gouvernance et au respect des droits humains.

L’Union européenne considère que la saine gestion des affaires publiques par des institutions transparentes et responsables ainsi que le renforcement de l’Etat de droit et la participation des populations à la prise des décisions les concernant constituent un cadre préalable indispensable à la bonne utilisation et donc à l’efficacité des ressources allouées au développement. Le respect des droits humains contribue grandement à la mise en oeuvre d’un développement équitable pour toutes les catégories de population. Venant à la question de l’intégration des pays en transition dans l’économie mondiale, la représentante a souligné la détermination de l’Union européenne d’aider ces pays à poursuivre leurs efforts visant à créer un cadre favorable à l’amélioration de la performance globale de leur économie par l’établissement de politiques internes cohérentes, la promotion de la stabilité politique et de la sécurité intérieure, le développement des capacités institutionnelles privées et publiques et le traitement des problèmes de corruption, de criminalisation et de développement d’une économie parallèle.

Concluant sur la question liée à la convocation d’une session extraordinaire pour examiner la mise en oeuvre d’Habitat, la représentante a indiqué que compte tenu du rôle majeur que doivent désormais jouer, en matière de politique urbaine, les autorités locales, l’Union européenne est tout à fait favorable à ce que les représentants de leurs associations internationales puissent être impliqués dans le processus de suivi et d’évaluation du programme pour l’Habitat. Elle a souligné l’importance des responsabilités qui incombent aux gouvernements nationaux ainsi qu’aux autorités locales pour la bonne mise en oeuvre du programme pour l’Habitat.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a rappelé que la Norvège avait été l’un des premiers pays à soutenir la campagne pour un droit à la propriété foncière sûre et garantie, et pour une meilleure gouvernance urbaine en vue de résoudre certains problèmes épineux qui se posent à l’habitat urbain dans le monde. L’accent mis sur la campagne en faveur d’un droit de propriété foncière garanti doit mettre en exergue le rôle et la place des femmes en la matière, en vue d’améliorer leurs droits de propriété ou d’héritage de la terre, et aussi les possibilités qu’elles pourraient avoir en matière de prêts bancaires immobiliers. Les campagnes lancées en Afrique du Sud et en Inde ont attiré l’attention des plus hautes autorités administratives et politiques sur ces importantes questions et sur le processus qui pourrait leur apporter des réponses. Une des étapes les plus importantes de la mise en oeuvre du Programme Habitat II sera la tenue de sa conférence quinquennale d’examen en juin 2001. La première réunion du comité préparatoire de cet évènement qui a eu lieu au mois de mai dernier, a jeté les bases du travail à accomplir lors de la tenue de la deuxième réunion préparatoire qui aura lieu en février prochain.

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Bien que la première session du comité n’ait pas permis d’aboutir à un consensus sur les documents de base, nous espérons que les questions en suspens pourront être réglées au mois de février. A cet égard nous pensons que les réunions régionales préparatoires prévues, dont notamment celle de Vesteras en Suède, qui aura lieu au mois de novembre, permettront d’apporter des contributions régionales constructives au processus de la conférence d’examen. Nous espérons que l’Assemblée générale soutiendra la proposition de résolution et les directives de participation à la conférence quinquennale d’examen soumises par le comité préparatoire. La Norvège tient particulièrement au rôle que pourraient y jouer les autorités locales et les ONG.

La Norvège considère que le thème choisi pour le dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat est judicieux. Le thème choisi permettra de tirer parti des résultats de la réunion internationale sur le financement du développement et de celle sur les pays les moins avancés.

M. YURIY ISAKOV (Fédération de Russie) a estimé que malgré les progrès enregistrés au cours de ces dix dernières années, les années 90 n’ont pourtant pas été caractérisées par une percée majeure dans la lutte contre la pauvreté ou dans le développement. Dans ces conditions, il faudra que l’on tienne compte des erreurs et des fautes de la décennie passée et que l’on établisse une nouvelle stratégie de développement qui inclut les nouveaux paramètres de la mondialisation et les priorités définies par les grandes conférences des Nations Unies, a-t-il souhaité. Appuyant la stratégie définie par le Secrétaire général, M. Isakov a estimé que son succès dépendra de l’appui des Etats Membres de l’ONU et des organismes multilatéraux. S’agissant de l’intégration des pays à économie en transition dans l’économie mondiale, il a souhaité que l’aspect analytique des rapports du Secrétaire général soit renforcé à l’avenir et souligné qu’un certain nombre des pays en transition ont fait des progrès considérables pour engager leurs économies dans la voie de l'économie de marché et de l’intégration à l’économie mondiale. Il a mis l’accent sur les progrès qui ont permis d’assurer la stabilisation macroéconomique et financière ainsi que la croissance économique. Cependant, a-t-il convenu, le processus de transformation des économies est loin d’être achevé. Cela concerne la Fédération de Russie comme d’autres pays en transition. Pour la plupart de ces pays, il faut encore consolider l’intégration dans le système commercial international, transformer plus avant l’économie, renforcer les secteurs financier et bancaire, attirer les investissements étrangers directs, renforcer la protection de l’environnement et consolider les institutions de la démocratie et de la conduite de l’Etat. Le représentant a donc plaidé pour une aide technique auprès de l’ONU. Il a aussi attiré l’attention sur la limite temporelle de la notion de transition. A l’heure actuelle, a-t-il dit, un certain nombre de pays sont près d’achever ce passage laissant croire que le moment où ils pourront s’associer à la communauté des donateurs n’est pas très éloigné. La durée de cette dernière étape dépendra, selon le représentant, de la manière dont la communauté internationale pourra favoriser le processus dans lequel se sont engagés ces pays. Il a appuyé les préparatifs du deuxième dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale en estimant que les défis identifiés sont tout à fait pertinents. Il a souhaité qu'un processus préparatoire transparent et encourageant la participation de toutes les délégations intéressées soit mis en marche.

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M. KWABENA OSEI-DANQUAH (Ghana) a déclaré que la situation de l’Afrique, comme l'indiquent les chiffres, a empiré malgré les sacrifices consentis par ses peuples et ses gouvernements pour appliquer des réformes macroéconomiques drastiques au cours des dernières décennies. Le nombre de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté s’est accru de 137 millions de personnes et celui des mal nourris a cru de manière exponentielle sur le continent ces dernières années. Si l’on peut accuser les pays en développement d’être en partie responsables de ces échecs, il n'en reste pas moins qu'une part de responsabilité pourrait être imputée au refus ou à l’incapacité de la communauté internationale de mettre en oeuvre des politiques plus justes dans les domaines commercial, financier et économique, en particulier de l'endettement, des flux financiers, et particulièrement de l’APD. Le Sommet du millénaire a clairement reconnu l’échec de la stratégie de développement jusqu’à maintenant en vigueur. Il est donc de notre devoir de concevoir une nouvelle stratégie internationale de développement en ce nouveau siècle en tenant compte des échecs et des leçons du passé. Car si nous continuons sur la trajectoire actuelle en prétendant ne faire que des changements superficiels, qu’est-ce qui nous fait croire que cette nouvelle décennie serait différente des précédentes en matière de développement?

La réponse serait qu’il ne suffit pas simplement d’identifier les leçons à tirer du passé, mais qu’il faut radicalement changer de concept. Si l’on se base sur les projections actuelles, il est clair que l’application des pratiques jusqu’ici en vigueur ne permettra pas à l’Afrique d’atteindre les 7% de croissance annuelle dont elle a besoin de manière soutenue pour réduire la pauvreté. En fait la croissance de 4,25% annuelle du Produit national brut envisagée actuellement semble trop optimiste. Tout en nous félicitant des efforts déployés par les institutions de Bretton Woods pour une nouvelle réflexion et de la collaboration croissante qu’elles entretiennent avec les des Nations Unies, beaucoup reste à faire pour parer aux faiblesses de la soit-disante “architecture de développement”, qui est en fait le résultat d’initiatives disparates menées par un nombre indéterminé d’acteurs politiques et financiers tous mus par la seule dimension internationale de leurs activités et de leurs objectifs. Le moment est venu pour une approche concertée en ce qui concerne les réformes macroéconomiques, l’accès aux marchés, la réforme de l’architecture financière internationale et l’investissement étranger direct. L’APD, selon nous, reste cruciale en vue de renforcer les capacités humaines et les bonnes politiques de gouvernance, ce que ne peuvent faire les fonds privés.

M. DJAUHARI ORATMANGUN (Indonésie) a appuyé, une nouvelle fois, le thème du dialogue de haut niveau qui est “Réponse à la mondialisation : faciliter l’intégration des pays en développement dans l’économie mondiale du XXIè siècle”. Dans ce contexte, le représentant a accueilli avec satisfaction les sous-thèmes et les modalités qui ont déjà été agréés par les délégations, les sous-thèmes étant la mobilisation de nouvelles ressources financières publiques et privées, et l’accès des pays en développement aux technologies de l’information et des communications.

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Abordant la question des établissements humains, le représentant a indiqué que la rapidité du développement économique et la croissance démographique en Asie a donné lieu à une urbanisation accélérée et une concentration plus grande dans un certain nombre de villes, les transformant ainsi en mégapoles. A la suite de la crise économique et des catastrophes naturelles, l’économie sauvage et les taudis se sont développés dépassant les taux de croissance urbains normale. Pour le représentant, le programme pour l’Habitat offre un certain nombre de principes clefs tels que la participation, le partenariat et la coopération internationale tout comme il énumère des stratégies spécifiques.

La session extraordinaire relative à la mise en oeuvre du programme pour l’Habitat doit, aux yeux du représentant, donner une excellente occasion de trouver des solutions aux défis actuels en matière d’urbanisation. L’examen ne doit pas se limiter aux mesures prises au niveau local mais s’élargir aux moyens d’engendrer de nouvelles ressources financières. La session doit aussi être l’occasion de renforcer la coopération internationale qui est un élément essentiel de la mise en oeuvre du programme pour l’Habitat. Le représentant a demandé aux donateurs d’appuyer la participation des autorités locales, des femmes et des jeunes à la session extraordinaire. Se félicitant des activités du Centre pour l’Habitat, le représentant a demandé un appui technique au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), au Centre pour l’Habitat et aux autres organisations internationales du système des Nations Unies pour la mise en place de stratégies visant la construction de logements communautaires. Il a appelé la communauté internationale à promouvoir le transfert des connaissances, en particulier en ce qui concerne les techniques de construction à moindre coût pour offrir des logements à des prix abordables.

Mme ELMIRA IBRAIMOVA (Kirghizistan) a déclaré que le document de travail préparé par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) sur les conditions de vie des populations et des communautés vivant en zones montagneuses décrit bien les approches à adopter pour un développement durable de ces territoires. Ce développement devrait prendre en compte sur un pied d’égalité les conditions écologiques, économiques et sociales des pays montagneux. A cet égard, la célébration de l’Année internationale de la montagne contribuera à promouvoir et à lancer des évènements et des initiatives pouvant contribuer à la réduction de la pauvreté et au lancement d’activités génératrices de revenus pour les populations de ces régions, dont notamment les groupes les plus vulnérables. Ces activités devront se baser sur un usage durable des ressources naturelles que sont l’eau, les forêts, et les terres arables, en préservant la biodiversité et les écosystèmes.

Le Kirghizistan se réjouit de la récente annonce par l’Université des Nations Unies du lancement d’un nouveau projet sur le développement durable des zones montagneuses dont l’objectif est d’améliorer la compréhension des problèmes auxquels font face les pays montagneux. Cette initiative est soutenue par l’Université suisse de Berne, et bénéficie de la contribution financière du Gouvernement du Japon. En vue de jeter les bases de son développement durable, notre pays a préparé un programme de l’Année internationale de la montagne adopté sur décret par notre Président. Nous avons créé à cet égard un Centre national du développement des zones de montagnes en janvier 1999 constitué par plusieurs ONG. Pour nous l’Année de la montagne sera l’occasion de lancer et de renforcer des initiatives visant au développement à long terme de notre pays, et nous espérons être en cela soutenus par la communauté internationale.

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M. IVAN NIMAC (Croatie) a souhaité que les rapports du Secrétaire général aient à l’avenir un caractère plus analytique. Le processus de transition, a expliqué le représentant, n’est possible que s'il est conçu comme un processus progressif. Ce processus est lent et exige non seulement une réglementation libérale et l’introduction de la notion de propriété privée mais aussi des institutions adéquates. Le processus est complexe. Il n’est pas seulement économique mais touche à l’aspect juridique, institutionnel et sociétal. Le processus se fonde sur les prémices que sont la stabilité, la transparence dans l’élaboration des politiques et la responsabilité politique. Les pays en transition sont un groupe disparate et l’aide qu’on leur accorde ne doit en aucun cas prendre la forme d’une panacée. L’objectif de la transition doit être de mettre les pays sur la voie de la croissance durable. Il n’y a pas de formule magique. Tous les pays en transition, avant de parvenir à la croissance, ont connu un recul grave, en particulier pour ce qui est du développement social. Les investissements modestes de la communauté internationale doivent continuer. Les petites économies en transition sont confrontées à des difficultés particulières pour ce qui est de l’accès aux marchés. La libéralisation des échanges et des flux financiers peut aider dans ce domaine même si le danger des flux spéculatifs demeure. La manifestation sur le financement du développement doit, dans ce contexte, traiter spécifiquement des besoins des pays à économie en transition.

M. BORIS SVETOGORSKY (Uruguay) a estimé que la communauté internationale devrait accepter la véritable intégration d’une dimension culturelle au concept du développement. Le développement des technologies de l’information et des communications (TIC) rend encore plus indispensable cette considération, la nouvelle économie mondiale se basant désormais sur les connaissances. Il serait injuste d’autre part de ne pas réfléchir aux développements qui surviennent dans les sociétés du fait de considérations culturelles et religieuses et qui influent sur les choix économiques. Le dialogue entre les civilisations prend ici tout son sens et nous devons aller vers la reconnaissance de la culture comme base de toute société et de tout dialogue sur l’économie mondiale en vue d’éviter l’imposition de modèles difficilement acceptables par des populations qui se sentent dérobées de leur choix. C’est pourquoi nous devons soutenir les mesures préconisées par l’UNESCO et promouvoir un véritable marché commun de la connaissance où chacun prend ce qui lui convient et l’adapte, comme l’ont préconisé les pays d'Amérique latine. Nous pensons que le plus grand défi à relever actuellement est celui de l’accès aux connaissances et du partage de celles qui existent déjà. Seule une promotion de la culture de la paix pourra contribuer à l’élimination de la pauvreté et au mieux-être commun de l’humanité. Ceci ne peut être atteint par les seules mesures politiques. Paix, démocratie, et développement continueront de former la base de la société internationale si la dimension de la culture leur est étroitement associée.

M. GEORGES TALBOT (Guyana), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé qu’après le Sommet du millénaire et les engagements pris à cette occasion, la communauté internationale doit procéder à une évaluation objective des mesures à prendre pour la réalisation des objectifs de développement. Il faudra analyser l’impact des politiques aux niveaux national et international, a- t-il suggéré tout en encourageant l'examen des mécanismes internationaux de développement, y compris les Nations Unies et leurs relations avec les autres institutions multilatérales, afin de les améliorer.

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M. Talbot a souhaité que la question des ressources nécessaires à la réalisation des objectifs fixés soit examinée, et que ce n’est qu’après une telle évaluation, a dit le représentant, qu’il sera possible d’élaborer des politiques, stratégies et mesures appropriées à la réalisation des objectifs fixés par les dirigeants du monde lors du Sommet du millénaire. Le représentant a souhaité que l’objectif visant à accorder 0,7% du PNB à l’APD soit, une nouvelle fois, assorti d’un délai et qu'il soit lié à la réalisation des engagements pris par le Sommet. Il a plaidé pour la fixation de délais concernant les questions de transfert de technologie et de renforcement des capacités dans d’autres domaines. Après avoir abordé la question du développement culturel, le représentant s’est attardé sur celle du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale. Il a estimé que pour être crédible, ce dialogue doit permettre à la communauté internationale, en particulier aux pays en développement, d’analyser, de manière approfondie, la mondialisation. Le représentant a fait part de ses observations sur le programme pour l’Habitat et sur les activités du Centre pour l’Habitat.

M. ARTUR KLOPOTOWSKI (Pologne) a indiqué que son pays a connu une forte croissance qui, liée à une politique monétaire rigoureuse, à un système bancaire consolidé et à des efforts de restructuration industrielle, fera de la Pologne une place de choix pour les investisseurs ce qui la rendra plus compétitive. Le redressement des distorsions et des lourdeurs héritées d’un système dirigiste est la preuve de la volonté et de l’engagement de la Pologne à joindre les pays d’Europe occidentale au sein de l’Union européenne. Mais la pleine intégration à un système où cohabitent les économies hautement performantes d’Europe et à leurs marchés ne se fera qu’avec des mesures allant au-delà de la simple transition. Aussi devons-nous continuer à mettre en oeuvre un agenda et un programme d’action qui feront de la candidature de la Pologne à l’Union européenne en 2002, une candidature acceptable.

Nous sommes cependant inquiets devant le fossé grandissant entre les performances des différentes économies en transition aux niveaux institutionnel et structurel. Comme le montre le dernier rapport d’évaluation des économies européennes, seul un petit groupe d’Etats en transition s’approchent de la véritable économie de marché, et la plupart des autres sont loin d’avoir complétés le simple processus de leur transition. Le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé “Pour une transition réussie pour tous: pauvreté et inégalité en Europe et en Asie centrale”, est une excellente illustration de la recherche de solutions menée par les pays en transition pour répondre aux problèmes qui empêchent encore leur pleine intégration à l’économie mondiale. La Pologne soutient l’engagement des Nations Unies dans ces pays et ces économies sur les plans de l’analyse des politiques et de l’assistance technique. Nous soutenons les activités du système de l’Organisation des Nations Unies qui visent à promouvoir les réformes favorables à l’économie de marché, à l’investissement étranger direct et à l’intégration des pays en transition dans le commerce international.

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