AG/EF/314

PREOCCUPATION DES DELEGATIONS DEVANT LE DECLIN DES RESSOURCES DE BASE DES FONDS ET PROGRAMMES DE L'ONU

9 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/314


PREOCCUPATION DES DELEGATIONS DEVANT LE DECLIN DES RESSOURCES DE BASE DES FONDS ET PROGRAMMES DE L’ONU

20001009

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, cet après-midi, l’examen de la question relative aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies, lequel a permis aux délégations d’exprimer leur préoccupation devant le déclin persistant des ressources de base des fonds et programmes des Nations Unies chargés des activités opérationnelles. Malgré la rationalisation des processus de financement de ces fonds et programmes, notamment ceux du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), qui ont mis en place un cadre pluriannuel de financement, les ressources de base n’ont cessé de baisser. Cette situation, a indiqué l’Observateur de la Suisse, serait sans doute à l'origine du comportement de certains donateurs qui hésitent à s'engager dans un processus de financement sur plusieurs années. Il a noté que le Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) est au nombre des quelques organes de l'ONU qui ont vu augmenter leurs ressources de base ce qui prouve la confiance des donateurs dans la pertinence de ses activités. L’Observateur de la Suisse a demandé au Groupe des Nations Unies pour le développement une évaluation des ressources dont disposent les coordonnateurs résidents sur le terrain pour mesurer l’ampleur de l’insuffisance des fonds. Le déclin des ressources de base s’est révélé d’autant plus préoccupant pour certaines délégations qu’il s’accompagne d’une augmentation des ressources dites “non de base” dont l’attrait pour les donateurs est qu’elles s’accompagnent de conditionnalités définies par eux-mêmes. Cette tendance a été critiquée par des délégations qui ont jugé que de telles conditionnalités vont à l’encontre des principes d’universalité, de neutralité et de multilatéralisme attachés aux activités opérationnelles.

Les délégations se sont félicitées de l’intention de la Norvège, cinquième plus grand contributeur aux fonds et programmes des Nations Unies, d’augmenter sa contribution aux ressources de base du PNUD, du FNUAP et du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). Premier bailleur de fonds des activités opérationnelles de développement, avec 50% du financement, l’Union européenne, a dit la France en son nom, a souhaité que les activités opérationnelles de développement soient redéfinies afin d’assurer une parfaite complémentarité avec l’action conduite par d’autres institutions et notamment les institutions de Bretton Woods. Des délégations ont souhaité que cette complémentarité dans les actions en faveur du développement s'étende au secteur privé et aux ONG, ce qui permettra de mobiliser davantage de ressources et d’assurer une mise en oeuvre coordonnée de projets répondant au mieux aux besoins des populations concernées.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/314 9 octobre 2000

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, France, au nom de l’Union européenne et des pays associés, Colombie, au nom du Groupe de Rio, Norvège, Cuba, Guatemala, Bélarus, Mozambique, Japon et Venezuela. L’Observateur de la Suisse s’est exprimé ainsi que la Directrice adjointe de l’UNIFEM. Le représentant de la Bolivie s’est exprimé sur la question relative à la science et à la technique au service du développement.

La Commission reprendra l’examen de la question relative aux activités opérationnelles de développement demain mardi 10 octobre à 16 heures. Elle tiendra à partir de 14h30 une table ronde sur le statut de la réforme de l’architecture financière internationale.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Science et technique au service du développement

Fin du débat général

M. ROBERT JORDAN-PANDO (Bolivie) a plaidé pour une affectation des ressources financières à la Commission des Nations Unies sur la science et la technique au service du développement. Il a souligné le consensus existant sur le rôle de la science et des technologies de l’information pour le développement dans l’économie actuelle basée sur les connaissances. M. Jordan-Pando a souligné, à cet égard, l’importance qu’il y a à faciliter le transfert de technologie pour combler le fossé numérique qui menace le développement de nombreux pays du Sud. Il a plaidé pour une plus grande collaboration entre tous les intéressés tels que les ONG, le secteur privé, les gouvernements ou encore les universités. La création de forums régionaux sur la technologie de l’information et des communications pourrait garantir les progrès en matière de développement technologique, a estimé le représentant.

ACTIVITES OPERATIONNELLES DE DEVELOPPEMENT

Activités du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) (A/55/271)

Le rapport du Secrétaire général fait le point du programme et des activités d'UNIFEM, notamment sa stratégie et son plan d'exécution déterminant ses principaux domaines d'activité et d'opération pour la période 1997-1999. En 1999, UNIFEM s'est activement employé à préparer l'examen quinquennal de l'application du Programme d'action de Beijing, et à l'occasion de l'examen mené à l'échelle nationale, régionale et mondiale, le Fonds a examiné ce qui a été accompli pour faire progresser la parité hommes/femmes. UNIFEM a estimé qu'il n'est plus possible de méconnaître la contribution de la moitié de l'humanité et l'impulsion qu'elle peut apporter à la solution de problèmes qui de plus en plus ne tiennent plus compte de frontières nationales, comme la propagation du VIH/sida. UNIFEM est déterminé à encourager, faciliter et promouvoir la participation des femmes à toutes les grandes instances où sont prises des décisions d'importance critique pour le monde.

Dans toutes ses activités, UNIFEM fait appel à cinq stratégies fondamentales pour promouvoir l'accès des femmes au pouvoir économique et politique: renforcer les capacités et l'encadrement des organisations et réseaux féminins; encourager les agents de développement à accorder un appui politique et financier aux femmes; faciliter de nouvelles synergies et des partenariats efficaces entre les organisations féminines, les gouvernements, le système des Nations Unies et le secteur privé; exécuter des projets pilotes et de démonstration qui visent à tester des méthodes novatrices de renforcement des capacités d'action des femmes; et élargir une base de connaissances opérationnelles pour influer sur l'intégration des femmes dans le développement. Les activités de l'UNIFEM visent à systématiser la recherche de la parité hommes/femmes et à aider les organisations féminines à bien jouer leur rôle économique et politique.

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En matière de diffusion des connaissances au moyen des TIC, UNIFEM a pris la direction d'une équipe interinstitutions réunissant le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et Habitat, et qui avait pour objectif d'examiner la mise en œuvre du Programme d'action de Beijing en matière de sexospécificité dans le système de l'ONU.

Concernant les questions budgétaires, le rapport stipule que le montant réel des contributions totales versées à UNIFEM s'est élevé à 23,1 millions de dollars en 1999, contre 22,7 millions en 1998 Sur ce montant de 23,1 millions de dollars, 1,3 millions proviennent de contributions volontaires versées par trois grands donateurs au cours de la nouvelle année fiscale.

Déclaration liminaire

Mme FLAVIA PANSIERE, Directrice adjointe du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a déclaré qu’à la lumière des recommandations faites par différents Etats Membres après l’examen de la mise en œuvre du Programme et du Plan d’action de Beijing, l’UNIFEM voulait se concentrer sur la mise en œuvre de ce Plan d’action en vue de faciliter sa compréhension et l’application du concept de la parité entre les sexes. Le rapport présenté par le Secrétaire général résume les activités menées par l’UNIFEM au cours de l’année 1999 en ce qui concerne l’application des recommandations de la Conférence de Beijing. L’UNIFEM et les Etats Membres, comme l’a si judicieusement fait remarquer le représentant de l’Afrique du Sud, pensent que la mise en oeuvre des mesures de sexospécificité se fera de manière plus visible et plus efficace lorsque les budgets nationaux alloueront des fonds à cette fin, ce qui facilitera l’émancipation sociopolitique des femmes. Les gouvernements de Belgique et d’Italie ont clairement démontré que ce genre de mesures était faisable et pouvait être efficace. A l’heure de la mondialisation, les femmes ont plus que jamais besoin d’être entendues. En matière de négociations et de rétablissement de la paix, au Burundi, l’UNIFEM a mené des contacts et des rencontres qui ont abouti à l’organisation d’une conférence de la paix par les femmes qui s’est tenue à Arusha en Tanzanie. La Namibie, pour sa part, a pris une initiative, visant à ce que les questions de la paix et du rôle que peuvent y jouer les femmes soient examinées, pendant le mois d'octobre, par le Conseil de sécurité. La violence contre les femmes reste un des domaines d’intervention majeurs de l’UNIFEM, et à ce sujet, un fonds d’affection spéciale pour les femmes, établi par l’Assemblée générale en 1996, a reçu cette année 4 millions de dollars de contribution qui permettront de mener des projets en faveur des femmes dans ce domaine dans 65 pays.

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Débat général

M. AUSTIN PETER ETANOMARE OSIO (Nigéria), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est dit impressionné par les succès enregistrés par l’UNIFEM dans son domaine d’activités. Il a recommandé des études sur l’impact de la crise financière sur les femmes et de l’impact de l’Accord NAFTA sur celles-ci afin, a- t-il dit, de pouvoir formuler des politiques économiques plus appropriées à leur condition. Il a souhaité que l’UNIFEM renforce ses activités dans le domaine de l’élimination de la violence dans les situations de conflits et qu’il élargisse ses activités dans le domaine du renforcement des capacités des femmes. Il a souhaité que des recherches plus approfondies soient menées pour voir de quelle manière l’action mondiale peut contrôler et éliminer le VIH/sida qui affecte particulièrement les femmes. Le représentant a encouragé l’UNIFEM à impliquer davantage les ONG dans son travail et a émis le voeu de voir les pays donateurs et les institutions augmenter leurs contributions financières au Fonds.

Mme CATHERINE GRAS (France), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a déclaré que l’Union européenne, qui est le premier bailleur de fonds en terme d’Aide publique au développement (APD) - 54% de l’APD globale avec un PNB mondial de 29% - apporte un financement substantiel aux différents fonds de développement de l’Organisation des Nations Unies, dont elle assume la moitié des besoins financiers. L’Union européenne estime que l’Organisation des Nations Unies ne doit pas être cantonnée à des fonctions purement normatives en matière économique et sociale. La poursuite des activités opérationnelles de développement nous paraît essentielle, et elles doivent être redéfinies afin d’assurer une parfaite complémentarité avec l’action conduite par d’autres institutions et notamment celles de Bretton Woods. L’Union européenne considère que le caractère innovateur des programmes doit permettre à l’UNIFEM de jouer un rôle de catalyseur au sein du système des Nations Unies.

L’approche basée sur les droits humains est particulièrement pertinente s’agissant de l’UNIFEM, qui a un rôle à jouer pour favoriser la mise en oeuvre effective des conventions internationales, et notamment de la Convention sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes. Le renforcement de la participation des femmes à la prise de décisions dans les trois sphères publique, économique et sociale, constitue un facteur déterminant dans les stratégies de réduction de la pauvreté. L’Union européenne voudrait souligner l’importance, à cet égard, de l’accès des filles à une éducation de qualité. L’UNIFEM doit poursuivre ses efforts en vue d’aider à l’adoption et la mise en oeuvre des législations nationales sanctionnant notamment le viol, les mutilations génitales, la violence domestique et les autres formes de violences. Elle se félicite de l’établissement d’un fonds d’affection spéciale qui est à ce jour le seul mécanisme multilatéral d’appui de l’exécution de stratégies novatrices pour mettre fin à la violence contre les femmes.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie), au nom du Groupe de Rio, a estimé que l’expérience des fonds et programmes des Nations Unies a assuré le succès de projets utiles dans de nombreux pays, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes, où ces projets ont contribué à rendre les pays de la région autosuffisants dans des domaines donnés en favorisant leurs développements économique et social. Le Groupe de Rio appuie, dans ce cadre, les réformes entreprises par les fonds et programmes de l’ONU.

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Il s’est dit, à cet égard, préoccupé par la stagnation des ressources de base de ces fonds et programmes qui nuit particulièrement aux pays à revenu intermédiaire comme ceux de l’Amérique latine et des Caraïbes. Il faudra réfléchir aux critères appropriés pour décider de l’affectation des ressources déjà limitées. La réunion ministérielle du PNUD a envoyé un message bien défini sur la faisabilité d’une telle option. Le représentant a souhaité une collaboration plus grande entre les fonds et programmes de l’ONU et la Banque mondiale, les banques de développement régionales, le secteur privé et la société civile. Il a souligné l’importance qu’il faut attacher à la coopération Sud-Sud qu’il a qualifiée “d’une des voies les plus importantes de coopération au développement pour le XXIe siècle”. Une telle coopération, a-t-il estimé, pourrait contribuer à une réalisation plus rapide des objectifs fixés. Le représentant a attiré l’attention de la Commission sur les notions importantes de l’”appropriation” et l’appel à l’expérience nationale. Il a souhaité que les projets soient menés avec souplesse et soient adaptés aux caractéristiques, aux besoins et aux capacités de chaque pays.

M. JOSTEIN LEIRO (Norvège) a déclaré que la Norvège est prête à contribuer, au-delà de la part mondiale de PNB, au financement des fonds et programmes de l’Organisation des Nations Unies. Depuis un certain nombre d’années notre pays fait partie des cinq plus importants contributeurs aux fonds et programmes de l’Organisation. Notre pays vient d’augmenter sa part de contribution aux budgets de base du PNUD, de l’UNICEF, et du FNUAP, ceci pour prouver sa bonne volonté. En ce qui concerne l’UNIFEM, nous sommes satisfaits du travail accompli par son Directeur exécutif, Mme Noleen Heyzer.

La Norvège est satisfaite du travail accompli par l’UNIFEM dans trois domaines essentiels, qui sont le renforcement des capacités des femmes en matière économique, la promotion des femmes dans les sphères de la gouvernance et du leadership public ainsi que la promotion de l’esprit et de mesures en vue de faire respecter les droits humains des femmes et d’éliminer la violence qu’elles subissent. Nous soutenons aussi la coopération entre l’UNIFEM et les autres agences de l’Organisation des Nations Unies, les ONG et les donateurs bilatéraux.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a rappelé que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies ont fait l’objet de réformes importantes dans le but de rendre les fonds et programmes plus attrayants aux yeux des donateurs. Cela n’a cependant pas empêché la dégradation du financement de telles activités. Le représentant s’est dit préoccupé par la diminution constante des ressources de base des fonds et programmes tandis que les autres sources de financement de ces fonds et programmes sont croissants. L’augmentation de ces ressources qui sont sujettes à des conditionnalités posées par les donateurs est une atteinte aux principes des activités opérationnelles de l’ONU. Il faut renverser cette tendance au risque de voir une érosion de l’impact des activités opérationnelles et une remise en question de leur existence même. Il est nécessaire que tous les pays développés fassent preuve de volonté politique et augmentent leurs contributions pour garantir la pérennité des activités opérationnelles de développement. La mondialisation néolibérale, loin de faciliter les progrès dans les pays, a au contraire accentué les inégalités et les disparités entre riches et pauvres. Le représentant a mis l’accent sur la féminisation de la pauvreté en arguant que 70% des 2 milliards de pauvres sont des femmes.

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La communauté internationale doit prendre des mesures urgentes pour renforcer le rôle de la femme dans la société et garantir sa pleine égalité. Malgré le blocus économique de Cuba, la position de la femme cubaine représente un aspect important des progrès sociaux, a dit le représentant, en indiquant que 43,65% des femmes travaillent dans le secteur public, 62% sont parlementaires, 66% sont professionnelles de niveau moyen ou supérieur et 41% sont chercheurs scientifiques. L’expérience cubaine prouve qu’il est possible d’intégrer la femme à la vie active si la volonté politique existe.

Mme SYLVIA CRISTINA CORADO CUEVAS (Guatemala) a déclaré que les activités opérationnelles de l’ONU sont importantes pour le Guatemala qui sort d’une longue période de conflit. Notre pays a été choisi pour servir de pays pilote pour des opérations de consolidation de la paix à travers des mesures de reconstruction après-conflit. La situation reste cependant fragile au Guatemala, a dit la représentante. La question de la rareté et de l’insuffisance des ressources de base nécessaires aux opérations fait ressortir le problème de la responsabilité partagée. Les défaillances en matière de financement des fonds et programmes ont amené notre pays à faire plus que souvent appel à des ressources de financement qui ne sont pas des ressources de base.

Les accords de paix signés lors de la réconciliation nationale sont la base des actions de développement menées au Guatemala par les fonds et programmes de l’Organisation des Nations Unies, dont l’UNIFEM, qui travaille dans le cadre du dialogue et du développement pour la paix. Le Guatemala tient cependant à dire que toutes les activités doivent respecter les choix et priorités nationaux des pays où travaillent les agences du système des Nations Unies, et que le non- respect des versements des contributions remet trop souvent en cause et même en danger les objectifs poursuivis, ce qui peut être dangereux dans des pays sortant de conflits.

M. VALERY ZHDANOVICH (Bélarus) a observé que la priorité des activités opérationnelles doit être la satisfaction des besoins des peuples concernés. Il a appuyé le renforcement du PNUD en ce qui concerne l’aide d’urgence et l’aide aux pays dans la création de mécanismes de prévention des catastrophes. Il a souligné le rôle de l’UNIFEM pour ce qui est du renforcement de la place de la femme dans la résolution des conflits et les efforts de consolidation de la paix. Après la catastrophe de Tchernobyl, le Bélarus a accordé une importance particulière à la participation du PNUD à des programmes plus concrets pour aider les pays concernés à réduire au minimum les conséquences de la catastrophe. Le représentant a conclu sur la stabilité de la situation financière des fonds et programmes de l’ONU en arguant qu’elle passe par la coopération avec les institutions de Bretton Woods, le secteur privé, les ONG et la société civile.

M. ANTONIO MACHEVE (Mozambique) a observé que le plan d'action pour le développement devra être revu et mis en oeuvre en prenant en compte les intérêts de tous les pays. Nous pensons qu'il devrait y avoir une "mondialisation du développement", a-t-il ajouté tout en indiquant que son pays, en ce qui concerne les activités de l’Organisation des Nations Unies en faveur du développement, soutient l'accent sur la coordination entre les fonds et programmes et les activités opérationnelles. Le Mozambique estime que c’est une politique indispensable si l’on veut arriver à vaincre les nombreux maux transfrontaliers actuels comme le VIH/sida, a dit le représentant.

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Les activités de développement sont handicapées par la réduction de l'APD et par celle des contributions aux fonds et programmes de l’ONU, et notamment le PNUD. Le Mozambique a été choisi comme l’un des 11 pays pilotes pour accueillir les nouvelles politiques du système opérationnel de l’ONU à travers le cadre d’assistance au développement des Nations Unies (UNDAF). Les inondations qui ont touché notre pays en début d’année ont été l’occasion de mettre à l’épreuve les mesures de coordination préconisées par l’UNDAF. Nous espérons que les mesures de coordination et de planification coordonnée à travers les réflexions des équipes de pays de l’UNDAF permettront d’obtenir des résultats toujours plus probants.

M. OLIVIER CHAVE, Observateur de la Suisse, a abordé la question du financement des fonds et programmes des Nations Unies pour reconnaître la réticence de certains pays donateurs de s’engager dans la voie d'un financement portant sur plusieurs années. Il a souhaité que le Groupe des Nations Unies pour le développement donne des informations sur l’affectation des ressources aux Coordonnateurs résidents sur le terrain pour évaluer au mieux l’ampleur de la crise financière. Le représentant a souhaité une évaluation du Plan-cadre des Nations Unies pour le développement. Ce Plan doit viser des résultats concrets et doit être entrepris en se fondant sur des cycles de programmes harmonisés. Le représentant a insisté pour que les pays récipiendaires s’approprient les programmes mis en place. Il a mis en garde le Groupe des Nations Unies contre une volonté d’établir un calendrier trop rigide en ce qui concerne la formulation du Plan-cadre pour les années à venir. Les pays programmes doivent tenir un rôle de premier plan dans la mise en oeuvre de cet aspect important du travail des Nations Unies qu’est le Plan-cadre. Se félicitant du travail de l’UNIFEM, le représentant a noté que le Fonds fait partie de ces quelques organes des Nations Unies qui ont connu une augmentation de leurs ressources de base, ce qui représente un signe de confiance générale dans la conduite de ses activités et dans sa pertinence. La Suisse a augmenté sa contribution de base de 14% pour parvenir à 800 000 francs suisses. Elle a octroyé 150 000 francs suisses pour financier les deux éditions de la publication biennale du Fonds intitulée “Progrès des femmes du monde”. Le représentant a souhaité que le plan stratégique du Fonds pour les années 2000-2003 se fonde sur le plan 1997-1999. Il a particulièrement souhaité que le Fonds joue un rôle dans l’organisation de débats et la prise de mesures sur des sujets nouveaux tels que les technologies de l’information ou les mariages forcés; dans la conception d’indicateurs pour mesurer les progrès réalisés dans l’égalité entre les sexes, dans la collecte de données ventilées par sexe, et dans le renforcement des liens entre la Conférence sur les femmes et les autres Conférences des années 90. Le représentant a souhaité que le Fonds joue un rôle pour faciliter l’intégration d’une dimension sexospécifique dans toutes les activités opérationnelles des Nations Unies et, avec la Banque mondiale et d’autres partenaires, assurer la prise en compte d’une approche fondée sur l’égalité dans les cadres globaux de développement et les stratégies sur la réduction de la pauvreté.

M. HIDEAKI MARUYAMA (Japon) a dit que le renforcement des activités opérationnelles de développement était l’objectif le plus important à atteindre par le système des Nations Unies. Pour y arriver, le Japon pense que tous les acteurs du développement, en particulier la Banque mondiale, le FMI, la société civile, les ONG et le secteur privé, devraient travailler ensemble de manière à faire bénéficier leur action commune des avantages comparatifs de chacun d’entre eux dans ce partenariat.

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Cette action devrait viser des objectifs communs en employant des indicateurs mesurables et une approche basée sur la recherche de résultats concrets. Dans ce cadre, le Gouvernement du Japon soutient l’idée de Programme commun proposé par le PNUD lors de sa réunion annuelle à Genève. Le Japon pense que le Programme commun devra jouer un rôle central dans la promotion de la coordination de l’aide au niveau des activités opérationnelles de développement de l’Organisation des Nations Unies.

Si la communauté internationale hésite toujours dans la voie à suivre, en ce qui concerne la bonne recette à appliquer pour mettre fin à la pauvreté, nous pensons que l’approche qui consiste à se fixer des objectifs quantifiables et mesurables grâce à des indicateurs pertinents est la meilleure. Les avantages comparatifs de chaque acteur du développement devraient encore ici jouer un rôle important, l’Organisation des Nations Unies ayant les siens, qui sont sa neutralité, son impartialité, son universalité et le fait qu’elle travaille dans un grand nombre de domaines du développement. Quant aux pays en développement faisant face à des situations de pauvreté extrême, le Japon les encourage à intégrer des stratégies de réduction de la pauvreté dans leurs politiques nationales en fixant des limites dans le temps pour la mise en oeuvre et en quantifiant les buts à atteindre pour chaque période donnée. Dans ce contexte, nous attachons une grande importance aux questions touchant à l’égalité entre les sexes, la pauvreté ayant tendance à se féminiser dans le monde. Le Japon pense qu’un contrôle plus larde des ressources par les femmes et le respect de leurs droits humains sont essentiels.

Mme MARITZA CAMPO (Venezuela) s’est déclarée préoccupée par la diminution des ressources de base des fonds et programmes des Nations Unies à tel point qu'elles sont devenues insuffisantes pour réussir le développement. Elle a souhaité que tous les pays, sans discrimination, puissent bénéficier des activités opérationnelles des Nations Unies en insistant sur le fait que de nombreux pays en difficulté, en particulier en Amérique latine, n’en reçoivent pas la part qu’ils méritent. Elle a appelé les pays développés et les bailleurs de fonds à augmenter leur contribution aux ressources de base en appuyant une coopération plus grande entre les fonds et les programmes des Nations Unies et les institutions financières et la société civile. Une telle coopération, a estimé la représentante, serait le meilleur moyen de mobiliser davantage de ressources. Elle a suggéré l'intensification des consultations entre les gouvernements, les organismes de développement et la société civile afin de trouver des solutions nouvelles aux problèmes nouveaux de développement. La représentante a souligné l’importance d’un suivi coordonné des recommandations des conférences des années 90 en souhaitant que l’assistance humanitaire ne se fasse pas au détriment de l’assistance au développement.

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À l’intention des organes d’information. Document non officiel.