AG/EF/312

L'IMPORTANCE DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER DIRECT ET DU SECTEUR PRIVE EST SOULIGNE DANS LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

6 octobre 2000


Communiqué de Presse
AG/EF/312


L'IMPORTANCE DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER DIRECT ET DU SECTEUR PRIVE EST SOULIGNE DANS LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

20001006

La Norvège et la Nouvelle-Zélande annoncent des initiatives en faveur du développement

Entamant, ce matin, l’examen des questions de politique macroéconomique, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) s’est penchée sur le financement du développement et le transfert net des ressources entre pays en développement et pays développés. Les intervenants ont dit attendre beaucoup de la réunion intergouvernementale de haut niveau qui doit se tenir en 2001. Ils ont eu l’occasion de réaffirmer la place centrale de l’Aide publique au développement (APD) qui, ont-il rappelé, a connu une chute de 15% au cours des six dernières années. Ils ont appelé les pays donateurs à prendre exemple sur la Norvège, qui a dit son intention d'augmenter sa contribution à l'APD à 170 millions de dollars soit une augmentation de 14% en valeur nominale. Les programmes d’allègement de la dette ayant également été cités comme une mesure de transfert net des ressources, des appels ont été lancés aux pays donateurs pour qu’ils contribuent à l’Initiative HIPC à l’intention des pays pauvres lourdement endettés. Là encore, la Norvège a annoncé une contribution de 79 millions de dollars au fonds de l’Initiative. L’importance du secteur privé et de ses capitaux a également été soulignée d’autant plus, comme l’a rappelé Haïti, rares sont les petits pays qui ont un taux d’épargne excédant 10% du Produit intérieur brut (PIB).

Partant, la nécessité d’assurer une stabilité du système financier international a été défendue, et le Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité un rôle accru des institutions financières régionales. L’Indonésie a fait écho à cette proposition et, après avoir souligné le rôle important des banques régionales en matière de financement du développement, a appelé le Fonds monétaire international (FMI) à travailler directement avec les réserves monétaires régionales pour répondre aux asymétries actuelles. L’accès des produits du Sud aux marchés du Nord a été traité notamment par le Brésil, qui y voit une source importante de financement du développement. Abondant dans ce sens, la Banque mondiale a demandé aux pays développés de lever leurs barrières tarifaires dont le coût annuel, pour les pays en développement, représente le double de toute l’assistance financière fournie par la communauté internationale. La France, au nom de l’Union européenne, a rappelé les efforts entrepris dans le cadre de l’accord de partenariat de Cotonou, qui donne un nouveau souffle aux conventions de Lomé, et du cadre pluriannuel de préférences tarifaires généralisées (SPG).

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/312 6 octobre 2000

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, France, au nom de l’Union européenne, Colombie, au nom du Groupe de Rio, Norvège, Indonésie, Ghana, Fédération de Russie, Brésil, Chili, Barbade, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Nouvelle-Zélande, Haïti, Etats-Unis, Chine et l’Egypte. La représentante de la Banque mondiale est intervenue.

Cet après-midi, à 15 heures, la Commission entamera l’examen du sous-point “science et technique au service du développement”.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Financement du développement, y compris le transfert net de ressources entre pays en développement et pays développés

Rapport du Secrétaire général sur la mise en place d'un système financier international stable, capable de relever les défis du développement, en particulier dans les pays en développement (A/55/187 et Add.1 et 2)

Le rapport indique que la crise financière asiatique et ses effets de contagion ont suscité un nouvel élan en faveur de réformes de fond de l’architecture financière internationale qui permettraient de mieux gérer les crises financières, et d’en prévenir l’apparition à l’avenir. Elle a révélé l’existence d’un écart considérable entre un système financier mondial dynamique et sophistiqué et les moyens d’action des institutions chargées d’en assurer la supervision, conduisant à la conclusion que « les institutions existantes ne sont pas adaptées face à la mondialisation financière » (voir le rapport de l’Équipe spéciale du Comité exécutif des affaires économiques et sociales des Nations Unies, « Towards a new international financial architecture », 21 janvier 1999). En conséquence, les commissions régionales se sont félicitées de l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution 54/197 du 22 décembre 1999, qui, entre autres, soulignait qu’il fallait définir plus précisément le rôle et améliorer les capacités des Institutions financières, régionales et sous-régionales en ce qui concernait la prévention, la gestion et le règlement rapide et efficace des crises financières internationales, et encourageait le renforcement du rôle stabilisateur des institutions et arrangements financiers régionaux et sous-régionaux dans le traitement des questions monétaires et financières, conformément à leur mandat. Les secrétaires exécutifs ont fait part de leurs vues à ce sujet au Conseil économique et social, lors de sa session de fond de 2000 [voir le rapport du Secrétaire général sur la coopération régionale dans les domaines économique et social et domaines connexes (E/2000/10 et Add.1 à 3)]. Le présent additif décrit les faits nouveaux survenus au niveau régional et présente les commentaires des secrétaires exécutifs à ce sujet.

Présentation des rapports

M. IAN KINNIBURGH, Directeur de la Section de l’analyse des politiques du développement du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, a indiqué que la première partie du rapport du Secrétaire général propose un ordre du jour comprenant un certain nombre de principes qui doivent être universellement agréés. Cette partie propose des actions nécessaires à la mise en place d’un système financier international plus stable. Les actions proposées sont relatives aux trois questions essentielles que sont la prévention des crises financières internationales, le règlement des crises et les arrangements institutionnels internationaux. La première ligne de défense d’un pays face à une crise financière se trouve dans la solidité et la robustesse de son secteur financier; la réglementation financière et la supervision étant des éléments clés.

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Toutefois, la réglementation et les normes doivent être conformes au stade de développement économique et financier de chaque pays. Partant, pour faire en sorte que les normes internationales reflètent bien les besoins des pays à tous les stades de développement, il est nécessaire que les pays en développement et les pays à économie en transition participent à l’élaboration et à la modification de ces normes. Les pays doivent en outre bénéficier d’une assistance externe pour mettre en place les capacités nécessaires à la mise en œuvre de ces normes.

En matière de prévention des crises, il faut que chaque pays ait un système de paiements international qui puisse supporter les chocs extérieurs. On ne saurait, en la matière, imposer aux pays des “remèdes” pour les comptes de changes et comptes de capitaux. Il serait important, à cet égard, que la communauté internationale fournisse des analyses objectives sur les forces et les faiblesses de l’ensemble des arrangements relatifs à ces comptes. Si l’importance des mesures nationales doit être soulignée, il ne faut pas pour autant oublier celle de la surveillance multilatérale qui est un élément essentiel à la prévention des crises. Il faut surtout que cette surveillance soit universelle et qu’elle s’applique aussi aux pays importants. L’un des objectifs de cette surveillance devrait être d’éviter une volatilité inutile des taux de change des devises les plus fortes car de telles fluctuations peuvent avoir des conséquences graves sur les économies des autres pays.

Le règlement des crises exige lui que tous les acteurs concernés - créditeurs, débiteurs, investisseurs privés, gouvernements et institutions multilatérales - connaissent à l’avance leur rôle et leur responsabilité. Il faut insuffler plus de prévisibilité dans les actions et assurer un partage équitable des coûts d’une crise financière. Dans le même temps, les principes retenus dans la résolution d’une crise doivent être souples pour pouvoir s’adapter aux circonstances particulières. Il faut donc un équilibre entre les “règles” et le bon sens dans la réponse aux crises. La résolution des crises exigeant une grande quantité de fonds à court terme, il faudrait envisager de créer une facilité internationale “de prêteur de dernier recours” pour une fourniture provisoire de fonds non liée à des conditionnalités.

En ce qui concerne les arrangements internationaux, il faut reconnaître que la structure de gouvernance actuelle du système financier international n’est toujours pas conforme aux principes agréés de la démocratie, du partenariat et de l’appropriation. S’il faut plaider pour une représentation plus équitable à l’échelle internationale, il faut plaider aussi pour une coopération financière internationale renforcée fondée sur le principe de subsidiarité. Il serait ainsi nécessaire de renforcer les organes régionaux et sous-régionaux pour qu’ils puissent jouer un rôle plus important dans le maintien de la stabilité financière. En règle générale, pour éviter les risques et les dangers des crises financières, la mise en place d’une architecture financière internationale demeure la priorité. Aujourd’hui, l’environnement économique favorable représente le cadre idéal pour apporter les changements nécessaires. L’ONU n’est pas l’organe indiqué pour apporter ces changements mais elle est en position de faire valoir les points de vues des Etats Membres sur des questions essentielles au progrès et au bien-être des populations.

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Mme SULAFA AL-BASSAM, Economiste principale et Chef du Bureau des Commissions régionales des Nations Unies à New York, a déclaré que les analyses des Commissions économiques régionales à la suite de la crise financière asiatique ont souligné le renforcement du rôle des institutions régionales dans la réforme du système financier international. Trois arguments militent en faveur de cette position: la mondialisation entraîne un resserrement des interactions régionales, que l’on pourra appeler “régionalisme”; la croissance du commerce et de l’Investissement étranger direct (IED) renforce les liens macroéconomiques, en particulier la demande pour certains services actuellement fournis par le système financier international. Ces prestations seraient mieux fournies par des banques régionales pour les pays d’une même région ou sous-région. Le second argument est que certains de ces services ne justifient pas l’existence d’une institution internationale spécialisée devant agir dans le secteur concerné. Et le troisième point est que si les petits pays ont besoin de gérer une crise ou de financer leur développement, il est cependant plus important pour eux d’avoir pour cela d’autres alternatives que celles de “services ou biens internationaux” que fournissent les grandes organisations internationales. Ces pays, en fait, ont trop peu d’influence sur les institutions mondiales et seraient mieux lotis s’ils recevaient des prestations financières au niveau régional où ils peuvent être mieux compris. Le Fonds monétaire international (FMI) ne devrait pas être perçu comme le seul recours possible en cas de crise. Le modèle pourrait être développé de manière à ce qu’un réseau d’organes financiers régionaux compétitifs puisse compléter le FMI.

Les retombées de la crise asiatique ont suscité des discussions aux niveaux intergouvernemental, régional et sous-régional où les Commission régionales ont pu faire entendre leur point de vue. La surveillance et la coordination des politiques pourraient permettre de prévenir les futures crises, et plusieurs initiatives sont en cours, notamment dans la région Asie-Pacifique, en ce sens. Leur pertinence est reconnue, et nous encourageons l’extension de ce genre d’initiatives de manière à ce qu’elles touchent d’autres pays et régions. Le comité préparatoire de l’Evènement de haut niveau sur le financement du développement a demandé aux Commissions régionales de tenir des consultations dans leurs régions respectives. Celles-ci se tiennent depuis le mois d’août et prendront fin au mois de décembre. Leurs résultats seront communiqués et serviront aux délibérations du Comité. Les points discutés et les recommandations qui en sont issues ont trait à la réforme de l’architecture financière internationale et aux arrangements régionaux et sous-régionaux qui pourraient s’inscrire dans cette réforme.

Présentant ensuite l’additif 2 du rapport du Secrétaire général sur le rôle du secteur privé dans la prévention et le règlement des crises financières, M. JAN KREGEL, Expert de haut niveau sur le financement auprès de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a mis l’accent sur les trois éléments clefs autour desquels s'articule le rapport, à savoir la dette et son service, l’accès aux capitaux et les arrangements pour répartir les coûts d’une crise, de façon équitable entre les financiers.

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Débat général

M. ARTHUR C. I. MBANEFO (Nigéria) a déclaré au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que le système financier international actuel ne peut résoudre les problèmes de déséquilibre dans les flux de ressources financières et les investissements auxquels font face les pays en développement. Le système actuel fonctionne sur la base de règles établies dans le contexte d’une autre époque, celle de l’après deuxième guerre mondiale. Le résultat est que les pays du Sud n’ont que peu de place dans les règles de fonctionnement et de prise de décision de ces institutions. Le Groupe des 77 et la Chine pensent que les institutions financières régionales devraient jouer un rôle actif dans le processus de décisions visant à assurer l’existence et la durabilité d’un système financier international stable soutenant la croissance économique durable et le développement des pays en développement. Nous exprimons ici notre satisfaction au fonctionnement prometteur de certains de ces organismes, entre autres la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque asiatique de développement (ADB), pour le soutien qu’elles ont apporté aux pays qui, dans leurs régions respectives, ont voulu remettre sur les rails leurs économies en difficulté. Nous sommes confiants que dans un système financier international rénové, ces institutions régionales seront, encore plus, le moteur de la croissance et de l’intégration économique de leurs régions.

Le Groupe des 77 et la Chine reconnaissent le rôle important que joue le secteur privé en matière d’IED. Beaucoup d’entreprises de ce secteur ont démontré la confiance qu’elles ont dans l’environnement porteur créé par les pays du Sud après les réformes structurelles. Nous les encourageons à poursuivre dans ce sens. Il y a un besoin crucial d’assurer et de faciliter des flux réguliers, prévisibles et adéquats de financements vers les pays en développement. A cet égard, notre Groupe et la Chine expriment leur soutien à la collaboration entre l’ONU, la Banque mondiale, le FMI, et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les autres parties prenantes pour la manière dont ils ont abordé la discussion de ce problème. La réunion internationale qui se tiendra sur le financement du développement en 2001 offre à cet égard un cadre de choix pour la mise en place de solutions efficaces. Nous appelons les pays développés à s’engager de bonne foi dans la tenue de cette conférence. Le Groupe des 77 et la Chine soutiennent d’autre part l’appel lancé à Prague par la Banque mondiale pour un renforcement de l’aide financière, des ressources supplémentaires pour l’Initiative PPTE renforcée, le démantèlement des barrières commerciales en faveur des pays pauvres et la création de nouveaux instruments finaciers en vue de donner à la communauté internationale les moyens de résoudre tous les problèmes du développement durables.

Mme CATHERINE GRAS (France), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a réaffirmé l’attachement de l’Union européenne à œuvrer pour que soit atteint dès que possible l’objectif de 0,7% du PNB pour l’Aide publique au développement (APD). Elle a estimé que l'APD doit venir en surplus de la mobilisation des ressources nationales et doit jouer un rôle de catalyseur pour la mobilisation des flux privés et des financements directs internationaux vers les pays en développement. L’Union européenne, a dit la représentante, appelle la Banque mondiale et les banques régionales à un renforcement des ressources "concessionnelles" sur les pays les plus pauvres afin d’y développer les infrastructures de base nécessaires.

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L’Union européenne considère que les politiques envisagées ou déjà prises pour lutter contre la pauvreté et contre les inégalités doivent être au cœur des réformes économiques. Elles ne sauraient se limiter à des filets de sécurité atténuant le choc des politiques d’ajustement.

La représentante a déclaré que l’Union européenne considère l’Initiative HIPC comme un élément essentiel de lutte contre la pauvreté. Elle a appelé les pays créanciers à participer au financement de l’Initiative élargie dans le cadre d’un partage équitable du fardeau. Elle a indiqué que l’Union veillera à ce que l’effort consenti dans le cadre de l’Initiative ne se fasse pas au détriment des autres canaux de l’APD. Parlant de la création d’un environnement extérieur favorable au développement, la représentante a appelé au renforcement des institutions financières internationales, à l’amélioration de la transparence des marchés et du fonctionnement des institutions financières internationales, au renforcement de la réglementation financière dans les pays industrialisés, au renforcement des politiques macroéconomiques et des systèmes financiers des marchés émergeants, à l’amélioration de la prévention et de la gestion des crises, et à la protection des populations les plus pauvres. Sur la question de l’accès aux marchés du Nord, elle a rappelé que le premier partenaire des pays les moins avancés (PMA) est l’Union européenne qui a ouvert très largement son marché aux produits de ces pays et compte aller plus loin dans ce sens. 39 de ces pays sur 48 bénéficient de l’accord de partenariat de Cotonou qui entend donner un nouveau souffle aux conventions de Lomé. Pour répondre aux besoins propres des autres pays en développement, l’Union européenne a mis en place un schéma pluriannuel de préférences tarifaires généralisées (SPG) qui vise à favoriser l’ouverture du marché communautaire aux produits de ces pays, a-t-elle indiqué.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a déclaré, au nom des pays membres du Groupe de Rio, que ces pays pensent qu’au vu du contexte actuel, caractérisé par une expansion continue des marchés financiers internationaux et par la prolifération de ses agents et instruments agissant dans un cadre de capitaux circulant de manière volatile, des efforts doivent être déployés pour améliorer la prévention des crises. Une réforme des institutions responsables de la régulation des finances internationales est indispensable. Les pays du Groupe de Rio proposent, à cet égard, que ces institutions fassent des efforts de vulgarisation et de dissémination, dans tous les pays, des règles et normes internationalement agréées dans les domaines de la banque, des contrôles financiers et des principes de régulation, qui sont les piliers du fonctionnement des marchés financiers mondiaux.

Les institutions financières devraient d’autre part améliorer et augmenter le niveau de leurs facilités de crédits à travers la mise en place de mécanismes transparents et non discriminatoires qui pourraient aider les pays du Sud en difficulté à redevenir solvables. Nous lançons un appel au secteur financier privé pour qu’il joue un rôle actif et constructif en matière de prévention et de résolution des crises. Nous proposons, a dit le représentant, de renforcer le système financier international tout en développant, dans le même temps, les institutions bancaires et financières régionales et sous-régionales qui ont de meilleurs avantages comparatifs de par leurs connaissances des pays de leurs régions.

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M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé que le rapport du Secrétaire général offre une bonne vision de la question du système financier international. Son diagnostic n’est pas encourageant : l’APD et les fonds pour l’allègement de la dette restent bien inférieurs au nombre des engagements. Et à ceux qui pensent que les marchés de capitaux privés contribueront automatiquement à combler le manque d’aide publique, le Secrétaire général a une réponse: le niveau actuel des flux des capitaux privés est largement inférieur au niveau des flux avant les crises financières de l’Asie du Sud-Est. Le Secrétaire général a mis l’accent sur les ramifications dévastatrices des politiques d’ajustements structurelles. De toute évidence, la pauvreté et le manque de développement dans une large partie du monde prouvent que le système économique international doit encore être amélioré. La clef de la réponse réside, a estimé le représentant, dans une mise en œuvre plus efficace du principe de la responsabilité partagée.

Depuis deux décennies, la Norvège a dépassé l’objectif fixé de 0,7% du PNB à l’APD et pour l’exercice budgétaire 2001, le pays a prévu de porter l’APD à 170 millions de dollars, soit 14% du PNB, a indiqué le représentant. La Norvège a prévu d’accroître de 61 millions à 68 millions sa contribution au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de 31 millions à 34 millions, sa contribution à l’UNICEF. La Norvège entend aussi doublé sa contribution dans les efforts de lutte contre le VIH/sida et d’octroyer une somme de 22 millions de dollars à l’Alliance mondiale pour les vaccins et l’immunisation. En ce qui concerne l’allègement de la dette, la Norvège a été parmi les premiers pays à accorder une annulation de la dette bilatérale dans le cadre de l’Initiative HIPC. La Norvège, qui vient d’annoncer une contribution de 79 millions de dollars au Fonds d’affection de l’HIPC, entend aussi, l’année prochaine, intensifier ses efforts dans le domaine de la dette multilatérale. L’APD ne suffira pas, à elle seule, à promouvoir le développement ou la croissance, c'est pour cette raison qu'il faudra renforcer le rôle de l’investissement privé. Il a indiqué qu’en prévision de la Conférence sur les PMA de 2001, son pays a invité les représentants de ces pays à participer à une conférence, au mois de janvier prochain, sur le rôle du secteur privé dans la lutte contre la pauvreté.

M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a estimé que la réunion régionale préparatoire à l’Evènement international de haut niveau sur le financement du développement, qui s’est tenue du 2 au 5 août à Djakarta et qui était organisée par la CNUCED, la Commission économique régionale pour l’Asie et le Pacifique et la Banque asiatique de développement, a été un succès. Nous souhaitons que le document final de cette rencontre régionale soit mis à la disposition de la Deuxième Commission. Une des observations faites par la réunion de Djakarta est qu’à la suite de la crise financière asiatique, les pays de la région ont besoin de mécanismes régionaux d’information financière, d’un système d’alerte précoce et d’arrangements financiers pouvant suppléer, en cas de besoin, les mécanismes et ressources du FMI. Au niveau régional, ceci se traduirait par le renforcement des banques régionales et la création ou le renforcement de fonds de réserves. Ceux existant ont déclaré qu’ils pouvaient jouer un rôle important à la fois en matière de gestion des crises et en matière de financement du développement. Dans ce contexte, des réserves financières régionales fortes pourraient, ne serait ce que partiellement, dissuader les spéculateurs d’attaquer les monnaies des différents pays et de ce fait déjouer les menaces qui peuvent peser sur le commerce régional et les relations financières.

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Il serait productif de concevoir une nouvelle architecture financière qui puisse soutenir le développement des institutions régionales pertinentes. A long terme, le FMI pourrait devenir une composante forte d’un réseau global de réserves monétaires régionales, ce qui lui permettrait de mettre l’accent sur ses opérations avec ces réserves, et non plus sur le traitement des difficultés que peuvent individuellement rencontrer des Etats. Nous sommes d’avis que la pertinence du fonctionnement des institutions de Bretton Woods est fortement remise en question par la mondialisation. Durant les discussions sur la gouvernance, la réunion de Djakarta a mis en relief le manque de transparence et de démocratie de ces institutions, donc de leur représentativité légitimiste. Les structures de prises de décisions devraient être plus ouvertes aux pays en développement et élargies en faveur des pays en développement, et nous approuvons en cela les recommandations faites à Prague par le Comité du développement dans son communiqué.

M. K. OSEI-DANQUAH (Ghana) a estimé que la situation actuelle, qui voit les principales économies tenter de contrôler l’ajustement des déséquilibres monétaires sans tenir compte des effets des fluctuations des taux de change sur les autres, doit être améliorée de toute urgence. Il est particulièrement important que la surveillance multilatérale des systèmes monétaires et financiers des principaux pays industrialisés soit intensifiée. Le système actuel de surveillance doit être réexaminé pour analyser son impact sur les capacités des gouvernements nationaux. A cet égard, le représentant a rappelé la proposition de son pays de confier aux institutions de Bretton Woods la tâche de renforcer les capacités institutionnelles des pays en développement pour assurer une convergence institutionnelle entre les pays en développement et les pays développés. Une surveillance sensible aux conditions des pays en développement et une aide en matière de renforcement des capacités ne peuvent que renforcer le système financier international. Ce processus doit être mené avec la participation active de tous les pays, a souhaité le représentant en arguant que pour ce qui est de la question des taux de crédit, par exemple, la transparence dans le débat est requise pour éviter qu’un pays ne se retrouve pas dans une situation désavantageuse, victime des manœuvres des économies dominantes. Les institutions et les mécanismes régionaux doivent jouer un rôle en la matière.

M. YURI N. ISAKOV (Fédération de Russie) a estimé que les différents débats au sein du système de l’ONU, notamment du Conseil économique et social auquel se sont joints la Banque mondiale, le FMI et l’OMC, ont grandement facilité la compréhension de la question du financement du développement. Nous pensons, a dit le représentant, que les Nations Unies et les institutions financières internationales devraient mettre l’accent sur la question du renforcement du potentiel des économies en développement et en transition en surveillant et en régulant les activités des marchés financiers et du secteur bancaire. La restructuration bancaire est particulièrement importante puisque ces banques, de par leurs activités internationales assurent un soutien à la croissance économique. Nous pensons que les Nations Unies devraient jouer un rôle à cet égard, de façon que les réformes indispensables correspondent aux conditions et besoins économiques des différents pays.

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M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a souligné que l’agriculture est une source essentielle de revenus dans les pays en développement en expliquant que la plupart de ces pays s’appuient surtout sur les exportations des produits de base dont les revenus et les prix tendent à fluctuer au gré des phénomènes naturels, des facteurs politiques exogènes ou encore de problèmes imprévisibles. Le Brésil, a poursuivi le représentant, a souligné, à plusieurs reprises, l’inconsistance de propos entre la rhétorique sur la liberté du commerce et le recours continu aux politiques protectionnistes mises en place par les pays développés. Le Brésil a, maintes fois, appelé à l’élimination de ces distorsions qui représentent en fait une discrimination contre les plus faibles. Ces schémas protectionnistes et de subsides coûteux et inefficaces ne pénalisent que les pays en développement et menacent des fermiers déjà pauvres qui ne peuvent faire concurrence à une production lourdement subventionnée. Nous avons l’occasion unique de faire de la mondialisation un instrument au service du développement, a dit le représentant. Nous devons, pour ce faire, procéder à la création d’un environnement économique international favorable au développement et à une ouverture des marchés des pays développés égale à l’ouverture qu’ils réclament pour leurs exportations.

M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) a dit que le monde devait passer de considérations purement techniques à des considérations politiques si l’on veut trouver des solutions d’urgence aux problèmes économiques actuels et atteindre les objectifs fixés par le Sommet du millénaire. Les Nations Unies sont le cadre adéquat pour trouver des solutions aux questions du financement du développement. La création d’un système financier stable est importante, comme l’a souligné l’Assemblée générale. C’est un des objectifs que doit chercher à atteindre l’ONU en ce nouveau millénaire. La réduction des transferts financiers adéquats et prévisibles des pays du Nord vers les pays pauvres qui en ont besoin doit trouver une solution. Le Chili comprend que le débat actuel doit viser une coopération souple entre pays riches et pays pauvres en vue d’aboutir à un consensus sur la question du financement du développement, qui pour nous doit répondre aux objectifs de la lutte conte la pauvreté, du développement durable et de la justice sociale au niveau international.

Mme DONNA M. FORDE (Barbade), au nom des pays membres de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), s’est déclarée surprise par le déclin continu de l’APD qu’elle a décrit comme un élément crucial du développement des pays de la région. Conscients de l’importance accrue de l’investissement privé, les pays de la région ont pris les mesures nécessaires pour renforcer leur cadre institutionnel et créer des conditions favorables aux investisseurs internes et externes. Les efforts visant à stabiliser l’économie et le système financier se poursuivent, a affirmé la représentante avant de regretter, dans ce contexte, les politiques de l’OCDE sur l’évasion fiscale. Ces politiques, a-t-elle dit, peuvent priver les pays de la région des flux des capitaux essentiels à leur développement. Car malgré les actions entreprises, la pauvreté persiste, les exportations stagnent et les catastrophes naturelles viennent encore compliquer la situation. Les institutions internationales, a dit la représentante, devraient tenir compte des problèmes spécifiques des pays de la région. Elles ne peuvent laisser la solution aux marchés internationaux d’autant plus que les capitaux volatiles ne sont pas enclins à se diriger vers les marchés de la CARICOM. A cet égard, la représentante a appuyé la proposition tendant à créer une institution de contrôle du système financier international.

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M. GRANT ROBERTSON (Nouvelle-Zélande) a déclaré que la Nouvelle-Zélande appelle la communauté internationale à se pencher d’urgence sur les défis au développement de l’Afrique. Des mesures spéciales doivent, comme l’a stipulé le Sommet du millénaire, être prises en faveur des pays de ce continent. Ces mesures sont celles de l’annulation totale de la dette de ces pays, une amélioration de l’accès aux marchés du Nord à leurs produits, l’augmentation des niveaux de l’APD et de ceux de l’IED et du transfert effectif de technologie. Notre pays pense que les petits Etats insulaires en développement aux économies vulnérables ont besoin du même type de mesures, les marchés financiers pratiquant à leur égard des politiques négatives dues à la perception défavorable que l’on a de leur vulnérabilité.

L’Initiative HIPC est un exemple de ce que les pays riches peuvent faire pour les plus pauvres. Mais la Nouvelle-Zélande, qui n’est pas un pays créditeur, a toujours soutenu une politique consistant à offrir son APD sous forme de dons. Cette année, nous avons aussi versé 6,4 millions de dollars néo-zélandais au fonds de l’Initiative HIPC. Nous appelons tous les pays qui ont pris des engagements de financement envers cette mesure à les honorer dans les meilleurs délais possibles. Notre pays pense d’autre part que la communauté internationale doit s’atteler à réformer le système financier international de manière à assurer la stabilité des marchés financiers. Nous partageons à cet égard les soucis exprimés par les groupes de travail du Forum sur la stabilité financière, sur la circulation des capitaux, les centres financiers offshore et le fonctionnements des grands centres financiers et monétaires. Notre pays soutient à cet égard les recommandations de la Banque mondiale et du FMI en ce qui concerne le respect de normes et règles financières agréées par tous.

M. JEAM MAXIME MURAT (Haïti) a indiqué que l’exiguïté des marchés des pays les plus pauvres, la faiblesse de leur capacité de production et de leur revenu conjuguée à la poussée démographique les empêchent de dégager une épargne suffisante pour financier les travaux d’infrastructure nécessaires à leur croissance et à leur développement économiques. Rares sont les petits pays qui ont un taux d’épargne excédant 1% de leur PIB. Ce qui les rend fortement tributaires des flux de capitaux étrangers difficiles à attirer et de l’APD qui a accusé une chute de 15% en termes réels au cours des six dernières années. Le représentant a estimé que l’Initiative des Nations Unies en faveur du développement ne pourra se réaliser sans une réelle implication des institutions financières internationales. Il s’est félicité que les décideurs soient disposés à apporter des changements aux structures financières internationales. Il a dit partager l’idée d’une refonte de l’architecture financière mondiale basée sur un renforcement et une démocratisation des institutions concernées. Ces institutions, a-t-il ajouté, doivent aussi se montrer plus flexibles dans leurs approches et plus attentives aux desiderata des responsables nationaux et des populations concernées. Elles doivent être plus transparentes et davantage répondre de leurs actes, a insisté le représentant, avant de juger impératif que les établissements financiers, en particulier les institutions de Bretton Woods, cessent d’être les chasses gardées des grands pays industrialisés.

- 11 - AG/EF/312 6 octobre 2000

M. JOHN DAVIDSON (Etats-Unis) a déclaré que son pays espère pouvoir travailler avec les autres Etats Membres pour arriver à la rédaction d’une résolution de consensus sur le financement du développement. Depuis le dernier sommet de Prague, les Etats-Unis et la communauté internationale ont pris des mesures pour renforcer l’architecture financière internationale de manière à assurer un flux permanent de capitaux au niveau international. Tout en reconnaissant les Nations Unies comme une institution hautement politique, et les contributions positives qu’elles peuvent faire en ce qui concerne le débat sur le financement du développement, les Etats-Unis estiment que c’est à la Banque mondiale, au FMI et aux autres institutions pertinentes qui en ont le mandat et la compétence de formuler et de mettre en oeuvre les politiques qui doivent régir une réforme de l’architecture financière internationale, a dit le représentant. Nous avons voté l’année dernière contre la résolution 54/197, parce qu’elle allait au- delà de tout langage acceptable. Les politiques et actions qu’elle préconisait constituaient une ingérence dans les structures de gouvernance et de prise de décision des institutions financières internationales. Nous travaillerons cette année avec le Secrétariat et tous les membres de la Commission pour éviter une répétition des contentieux.

M. LIU JINGTAO (Chine) a estimé que le défi actuel consiste à mobiliser les ressources nécessaires au financement du développement. Il a jugé qu’en la matière, une des priorités doit être de réformer et de renforcer le système financier international existant. Il est important, a-t-il dit, d’injecter de la transparence dans les informations concernant les flux des capitaux, de renforcer la réglementation financière et la supervision, d’adopter des régimes de taux de change et de comptes de capitaux appropriés et de promouvoir la participation du secteur privé dans la résolution des crises financières. Il faut aussi, a ajouté le représentant, assurer la participation des pays en développement dans le processus de prise de décisions des institutions financières. En ce sens, les Nations Unies peuvent jouer un rôle central en renforçant notamment leur collaboration avec les institutions de Bretton Woods, l’OMC et les autres institutions multilatérales. L’APD, a poursuivi le représentant, demeure la source principale du financement du développement. Il a reconnu le rôle de plus en plus important des capitaux privés dans le financement du développement en plaidant pour la mise en place de mécanismes appropriés au niveau international pour diriger les capitaux privés vers le financement du développement tout en minimisant ses effets négatifs. Le représentant a aussi plaidé pour que les pays en développement soit dotés des moyens de mobiliser des ressources internes.

Mme MONIQUE GARRITY (Banque mondiale) a déclaré qu’un consensus s’était dégagé à Prague sur la lutte contre la pauvreté qui doit devenir un objectif universel soutenu par l’ensemble de la communauté internationale. La Banque mondiale est heureuse de l’invitation qui lui a été adressée de participer à l’initiative sur le financement du développement. La coopération avec les Nations Unies à cet égard est une première, et la Banque a mis en place une équipe de travail pour soutenir les travaux du secrétariat de coordination de l’ONU, et elle donne une assistance technique aux groupes de travail interinstitutions qui ont été créés pour préparer le rapport contenant les recommandations du Secrétaire général qui sera publié l’an prochain avant le début des discussions intergouvernementales. A ce niveau, une rencontre entre les membres du comité préparatoire de l’Evènement international de haut niveau sur le financement du développement et les Directeurs exécutifs de la Banque a déjà eu lieu et le dialogue se poursuit.

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Au-delà des préparatifs de la réunion internationale, le rôle de la Banque mondiale dans le financement du développement –en dehors de ses activités habituelles de prêts- se manifeste dans le domaine de la dette et du renforcement des capacités humaines en vue de renforcer les systèmes financiers nationaux des Etats. En ce qui concerne la dette, des décisions doivent être prises sur les cas de 10 pays avant la fin de cette année, sur les termes de l’Initiative HIPC. Le montant de réduction des dettes atteindrait, si la mesure leur était accordée, 30 milliards de dollars, soit plus de 60% des fonds alloués à l'Initiative HIPC. Au cours des travaux de Prague, le Président de la Banque mondiale a fait remarquer que les pays en développement respectent leurs engagements en matière de réforme structurelle et de stabilisation de leurs finances et a appelé les pays riches à honorer leur part du contrat. En disant cela, il leur demandait de fournir des ressources pour une réduction de dette plus importante, plus rapide et qui s’applique à plus de groupes de pays. M. Wolfensohn a aussi demandé la levée des barrières tarifaires imposées par les pays riches aux produits d’exportation des pays en développement. Selon la Banque mondiale, les pertes de revenus occasionnées annuellement par des mesures protectionnistes injustes aux produits des pays pauvres dépassent de plus de deux fois la somme des montants d’aide qu’ils reçoivent chaque année. Enfin, a dit la représentante, la Banque pense qu’il faudrait explorer de nouveaux instruments financiers pour faire face aux questions du VIH/sida, de la défense de l’environnement, de l’éducation de base et de la santé. Ces secteurs devraient, entre autres, bénéficier de plus de dons que de prêts financiers traditionnels.

M. IHAB GAMALELDIN (Egypte) a plaidé pour plus de transparence et de démocratie dans les processus de prise de décisions internationales notamment en ce qui concerne les questions liées à la mise en place de cadres institutionnels. La participation de tous à la prise de décision permettra de maintenir une certaine cohérence dans les politiques des différentes institutions internationales. Il est important que les Nations Unies jouent un rôle de premier plan dans ce domaine en ce qui concerne notamment la recherche d’une solution radicale à la question de la dette des pays en développement et non seulement des pays pauvres les plus endettés. A cet égard, le représentant a estimé que l’Initiative HIPC ne suffira pas à régler la question de la dette de ces pays. Il a mis l’accent sur les statistiques négatives des flux des capitaux vers les pays en développement pour demander ce qu’il convient de faire pour renverser cette tendance. Il a appelé les pays donateurs à prendre exemple sur la Norvège en reconnaissant que l’APD et les ajustements internes ne suffiront pas à régler la question du financement du développement. Il est temps, a estimé le représentant, que les pays développés tiennent compte de l’impact de leurs politiques des changes, de dépenses publiques et du commerce sur les pays en développement tant il est vrai que les exportations pourraient permettre aux pays en développement de disposer des ressources aux fins de leur développement.

Critiquant la manière dont les activités des marchés des capitaux sont menées, le représentant a plaidé pour un meilleur système d’évaluation des risques notamment les risques inhérents aux “hedge funds” ou aux dettes à court terme, responsables des crises de liquidités. Il a souhaité une conclusion prochaine des travaux en cours sur l’élaboration d’un code de conduite financier et l’établissement des critères d’acceptation des flux capitaux. A cet égard, le représentant a souhaité une hiérarchisation des critères à appliquer arguant que l’on ne peut appliquer les 60 agréés jusqu’ici au risque de faire fuir les capitaux.

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Une assistance doit être accordée aux pays en développement pour les rendre en mesure d’appliquer les critères choisis et les aider ainsi à attirer les capitaux privés, a estimé le représentant avant de plaider pour la participation des pays en développement dans les instances chargées de l’élaboration de la nouvelle architecture internationale. Plaidant aussi pour la mise en place de mécanismes de prévention et de gestion des crises financières, le représentant a jugé important que les investisseurs soient, au même titre que les gouvernements nationaux, tenus responsables des mauvaises décisions.

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