DEUXIEME COMMISSION : APPEL A UN PARTENARIAT RENFORCE POUR SURMONTER LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL
Communiqué de Presse
AG/EF/307
DEUXIEME COMMISSION : APPEL A UN PARTENARIAT RENFORCE POUR SURMONTER LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL
20001002Le Japon annule la dette des pays pauvres
Le Japon a décidé d'annuler purement et simplement la dette des pays admis à l'Initiative HIPC, a indiqué ce matin son représentant à la Deuxième Commission (économique et financière) qui a entamé son débat général sur les questions économiques et financières internationales. Le représentant a précisé que cette annulation ne concernait pas seulement les dettes contractées au titre de l'Aide publique au développement (APD), mais également les dettes non officielles. Le Japon se propose, d'autre part, d'apporter une contribution de 200 millions de dollars au Fonds d'affectation de la Banque mondiale pour l'Initiative HIPC et de fournir une assistance aux pays concernés dans l'élaboration de leur stratégie de réduction de la pauvreté, a ajouté le représentant. Commentant l'impact de lInitiative HIPC sur la réduction de la pauvreté, le Ghana a estimé que les termes qui la régissent sont insuffisants et arrivent trop tard. Il a rejeté lhypothèse de travail du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale selon laquelle l'Initiative accompagnée de mesures d'ouverture des marchés garantira le développement économique et social. Selon le Ghana, il sagit dune hypothèse irréaliste dans la mesure où lOrganisation mondiale du commerce, chargée de mettre en oeuvre les dispositions du Cycle dUruguay concernant les produits pour lesquels les pays du Sud ont des avantages comparatifs, n'a toujours rien entrepris en ce sens.
S'exprimant au nom de l'Union européenne, le représentant de la France a estimé que les stratégies de réduction de la pauvreté doivent intégrer toutes les dimensions de la pauvreté qui ne se définit pas uniquement par l'absence de ressource mais qui inclut aussi la notion de vulnérabilité. Les stratégies doivent viser prioritairement la consolidation des processus démocratiques, la paix et la prévention des conflits et le renforcement des structures institutionnelles de bonne gouvernance.
Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, France, au nom de lUnion européenne et des pays associés, Norvège, Bangladesh, Egypte, Pakistan, Japon, Pérou, Chine, Mexique, Samoa, au nom de lAlliance des petits Etats insulaires, Ghana et Honduras.
Avant le débat général, la Commission a complété son Bureau en élisant M. Navid Hanif (Pakistan) comme troisième Vice-Président et M. Ahmet Amaziane (Maroc) comme Rapporteur.
La Commission reprendra son débat cet après-midi à 15 heures.
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Débat général
M. S. A. ADEKANYE, Département des organisations internationale, Ministère des affaires étrangères du Nigéria, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé quaujourdhui encore 1,5 milliard de personnes vivent en-deçà du seuil de pauvreté et estimé, en conséquence, que le défi que doit relever la Commission consiste à sassurer que la mondialisation et les opportunités considérables quelle offre, aille au-delà de lintégration des pays en développement dans léconomie et le commerce mondialisés. Nous avons besoin, a dit le représentant, dune mondialisation de la compassion pour traiter du problème de cette pauvreté inacceptable dans les pays en développement. Les caractéristiques de léconomie du XXIe siècle, a poursuivi le représentant, se fondent sur les nouvelles technologies, en particulier sur la biotechnologie et les technologies de linformation et de la communication. Dans ce contexte, le représentant a regretté que le débat actuel sur la nécessité douvrir laccès des pays en développement à ces technologies se soit limité à la constatation du fossé numérique. Cest pourquoi, a dit le représentant, le Groupe des 77 et la Chine accueillent avec satisfaction la création dun Groupe spécial sur les nouvelles technologies tout comme ils appuient le mandat du Groupe de travail sur linformatique. Il faut, a ajouté le représentant, mettre en place un mécanisme qui permette de réaliser une connexion universelle dans les pays en développement.
Le représentant, au sujet de la dette, a noté que des initiatives telles que lInitiative HIPC, nont pas fondamentalement changé les données du problème. Il a appelé à lannulation urgente de la dette des pays en développement pour leur permettre dinsuffler un nouvel élan à leurs économies et de résoudre les problèmes socioéconomiques urgents. Evoquant la question du VIH/sida, le représentant sest dit convaincu que la session extraordinaire de lAssemblée générale qui doit se tenir en septembre 2001, jouera un rôle important dans la résolution de ces problèmes. Il a manifesté la même conviction quant à la réunion de haut niveau sur le financement du développement qui doit se tenir en 2001. Passant à la mise en uvre des recommandations de la Conférence des Nations Unies sur lenvironnement et le développement, dite Conférence de Rio 92, le représentant a souhaité que la Conférence dexamen décennal ne serve en aucun cas de plate-forme de renégociation mais quelle se concentre plutôt sur les défis et les obstacles liés à la réalisation des objectifs fixés.
Toujours à propos de lenvironnement, le représentant a évoqué la question de la désertification pour se dire concerné par le manque de ressources nécessaires à la mise en uvre de la Convention des Nations Unies sur la question. Il a estimé que la prochaine Conférence des Etats parties, qui doit se tenir en décembre 2000, fournira loccasion de démontrer lintérêt et lengagement communs eu égard à ce fléau. La stabilité et la croissance de ce monde de plus en plus mondialisé, a conclu le représentant, exigent que les pays du Nord et ceux du Sud forgent un véritable partenariat pour le développement. La Déclaration politique adoptée à lissue du Sommet du millénaire constitue la feuille de route dun tel partenariat. Que cette Commission emprunte cette route pour que ses décisions aient un impact positif sur la vie des peuples du monde, a souhaité le représentant.
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M. YVES DOUTRIAUX (France), au nom de lUnion européenne et des pays associés, a dit que la Déclaration finale du Sommet du millénaire devrait constituer un guide pour les travaux de la Deuxième Commission. Nous devons renforcer les capacités daction de lONU notamment en matière de développement, assurer une mondialisation à visage humain et un meilleur partage de ses bénéfices, réduire les écarts entre pays riches et pays pauvres en accordant une priorité aux pays les moins avancés et au traitement des problèmes spécifiques de lAfrique, a dit le représentant. Tout en reconnaissant la complémentarité entre les diverses sources de financement pour le développement et le rôle primordial du financement interne, lUnion européenne reconnaît pleinement le caractère irremplaçable de lAide publique au développement (APD) en particulier pour les pays les moins avancés. Pour lUnion européenne, les grandes conférences et les sessions extraordinaires des organes de lONU doivent permettre datteindre lobjectif global réaffirmé au Sommet du Millénaire qui est de parvenir à réduire la pauvreté de moitié d'ici à 2015. LUnion européenne, dont le PIB représente un peu moins de 30% du PIB mondial, fournit 54% de lAPD et assume la moitié du financement des activités opérationnelles de développement.
Pour lutter contre la pauvreté, lUnion européenne considère quil est indispensable que les problèmes spécifiques de lAfrique soient pris en compte. La pauvreté ne se définit pas uniquement par labsence de ressources, mais inclut aussi la notion de vulnérabilité. Celle-ci comprend lexposition aux catastrophes naturelles, linsuffisance daccès à léducation, à la santé, aux ressources naturelles, dont leau; à lemploi, aux infrastructures de base, aux technologies de linformation et de la communication. Les stratégies de réduction de la pauvreté doivent intégrer toutes ces dimensions et viser prioritairement la consolidation des processus démocratiques, la paix et la prévention des conflits et le renforcement des structures institutionnelles de bonne gouvernance. Nous croyons quen matière de résolution des conflits, les fonds et programmes des Nations Unies doivent pleinement jouer leur rôle dans la mise en uvre intégrée du rapport du Groupe de haut niveau présidé par lAmbassadeur Brahimi.
La lutte contre les grandes pandémies fait partie des grands défis à relever, et lUnion européenne se félicite à cet égard de la perspective dune session extraordinaire de lAssemblée générale pour accroître la mobilisation des consciences politiques sur le VIH/sida. Nous souhaitons quune date adéquate puisse être trouvée pour la tenue de cette session. Concernant les prochaines grandes échéances des Nations Unies, lUnion européenne est déterminée à prendre une part active à leur préparation. Il en est ainsi de la conférence «Habitat II+5» consacrée à lexamen de la mise en uvre du plan mondial en matière de logement et détablissements humains adopté lors de la Conférence dIstanbul en 1996. LUnion européenne ne souhaite pas que la conférence dexamen soit loccasion de rouvrir des points agréés à Istanbul, notamment le droit à un logement décent et le thème du développement durable des établissements humains dans un monde de plus en plus urbanisé. En 2002 se tiendra le sommet « Rio+10 », qui devra identifier, comme la recommandé la Commission du développement durable à sa 8ème session, des mesures dans les domaines dans lesquels des efforts complémentaires sont nécessaires pour appliquer Action 21 et les autres résultats de la Conférence de Rio, y compris les sources de financement, et devra déboucher sur des décisions opérationnelles. Pour lUnion européenne, dont les ministres de lenvironnement se sont joints aux autres lors du Sommet mondial de Malmö en mai dernier, la coordination des programmes et des institutions environnementaux internationaux doivent être renforcés.
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Concernant les pays les moins avancés (PMA), lUnion européenne a largement ouvert son marché à leurs produits et compte aller plus loin dans ce sens. 39 pays sur 48 bénéficient de la Convention de Cotonou qui entend donner un souffle nouveau aux Conventions de Lomé. Nous mettrons tout en oeuvre pour que la troisième conférence des Nations Unies sur les PMA, qui se tiendra à Bruxelles du 14 au 20 mai 2001, soit un succès. LUnion européenne considère que lobjectif central de cette conférence doit être de progresser vers léradication de la pauvreté, y compris par lintégration des PMA dans léconomie mondiale. Quant au problème de la dette, lUnion européenne considère lInitiative HIPC comme un élément essentiel de lutte contre la pauvreté. Elle appelle donc les pays éligibles à prendre les mesures politiques et économiques nécessaires pour entrer dans ce processus, et demande aux pays créanciers qui ne lont pas encore fait à participer au financement de lInitiative élargie dans le cadre dun partage équitable du fardeau.
Mme SIGRUN MOGEDAL, Secrétaire dEtat aux affaires étrangères de la Norvège, a appelé les Etats Membres à la franchise en les exhortant à reconnaître que la définition dobjectifs ne suffit pas. Il faut aller plus loin, fixer des priorités, parler moins, écouter plus, surmonter les obstacles et se concentrer sur les résultats. Pour ce faire, la représentante a jugé utile dinvestir dans les Nations Unies et de faire en sorte quelles participent et mènent le débat sur la gestion et le financement de la chose publique mondiale. Lamélioration de laccès des pays en développement aux marchés est perçue de plus en plus comme une partie essentielle du développement économique et social, a poursuivi la représentante avant dinviter les Etats Membres à tirer les leçons de Seattle et à faire du prochain cycle de négociations commerciales un cycle de négociations sur le développement. Nous devons, a-t-elle dit, renforcer les Nations Unies pour leur permettre de jouer leur rôle légitime et attendu dans le partenariat avec les institutions de Bretton Woods. Un partenariat véritable fondé sur la reconnaissance des forces et du potentiel de chaque institution, a insisté la représentante. Les efforts des pays délaborer des stratégies de lutte contre la pauvreté doivent être appuyés vigoureusement, a observé la représentante en souhaitant que le développement vienne du dedans et que la politique de contributions soit remplacée par celle de lappropriation. Le financement du développement est une donnée essentielle, a dit la représentante avant de manifester la détermination de son pays à aller au-delà de sa contribution actuelle de 0,9% du PNB pour lAide publique au développement (APD) pour arriver à 1%. Elle a annoncé lintention de son pays daccroître de façon substantielle sa part dAPD aux organisations des Nations Unies.
La Norvège na aucunement lintention de se démarquer comme donateur. Elle est convaincue que toutes les nations doivent contribuer conformément à leur capacité financière. Il faut être franc, a dit la représentant, et reconnaître que certains pays ne le font pas. Elle a estimé que seule une Organisation dotée dune base financière stable peut permettre aux Etats Membres daccomplir leur mission consistant à lutter contre la pauvreté. La pauvreté ne peut être combattue sans un partenariat novateur entre le secteur public et le secteur privé, a-t-elle souligné. La représentante a abordé la question de lallègement de la dette pour appeler à un financement adéquat de lInitiative HIPC. Elle a ajouté que la création dun environnement plus favorable au développement et à la lutte contre la pauvreté resterait caduque sans une bonne gouvernance au niveau national.
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Elle a exprimé lattachement de son pays au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour lequel la Norvège est déjà le plus grand contributeur. Evoquant la question du VIH/sida, elle a annoncé la décision de son Gouvernement de doubler le financement des programmes liés à cette pandémie. Sur le lien entre paix et développement, elle a attiré lattention sur les recommandations contenues dans le rapport du Groupe de travail sur les opérations de maintien de la paix, dit Rapport Brahimi. La Norvège, a-t-elle conclu, est convaincue que la manière la plus sûre pour les nations de montrer leur attachement au système des Nations Unies est dapporter la preuve de limpact et de lefficacité des activités de lONU sur le terrain. Il est de notre responsabilité mutuelle de permettre à lOrganisation de jouer ce rôle.
M. ANRAWUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé que les pays les moins avancés (PMA) sont de plus en plus marginalisés dans les échanges commerciaux de biens et de services internationaux, dont le volume saccroît sans cesse. La part des PMA na représenté que 0,4% du commerce international en 1998, contre 0,6% en 1980 et 0,5% en 1990. Il est temps dinverser cette tendance, a dit le représentant. Concernant les investissements étrangers directs, souvent décrits comme une alternative à lassistance extérieure, on tend à ignorer quil faut avoir atteint un certain niveau de développement institutionnel et de mise en place dinfrastructures pour pouvoir les attirer. La majeure partie de ces capitaux se dirige vers les pays développés, le reste allant sinvestir dans une douzaine déconomies dites émergentes. Les 48 PMA ont attiré jusquici moins de 3 milliards de dollars dinvestissements sur les 600 milliards de capitaux en circulation, ce qui représente 0,4% du montant total. En troisième lieu, a dit M. Chowdhury, le niveau de contribution des pays développés au financement de lAide publique au développement (APD), qui devait, selon les Nations Unies, atteindre 0,7% de leur PNB, sélève aujourdhui à moins de 0,2% de ce PNB. Nous espérons quun certain nombre de pays riches sengageront à atteindre, selon un calendrier clairement énoncé, le niveau de financement dAPD agréé. Nous tenons à ce quun calendrier définitif et à ce que des efforts précis soient déclarés, et non pas seulement des promesses qui ne seront sans doute pas tenues.
Concernant la question de la dette, a dit le représentant, il est clair que de nombreux pays pauvres dépensent plus pour leur service de la dette que pour la santé et léducation de leurs peuples. De nombreux pays ont plus dépensé dans le remboursement de leur dette quils nont reçu daide, se trouvant de ce fait complètement démunis des fonds dont ils auraient besoin pour leurs secteurs sociaux. Nous lançons un appel à tous les partenaires du développement pour quils considèrent les propositions avancées par le Secrétaire général dans son Rapport du millénaire, pour une approche qui inclurait lannulation immédiate de la dette des pays qui ont subi des conflits majeurs ou des catastrophes naturelles. Cette proposition est favorable à laugmentation du nombre de pays éligibles à lInitiative HIPC en permettant aux pays dy accéder sur le critère de la pauvreté. Nous remercions ici Jubilé 2000 pour le soutien apporté à la résolution de la question de la dette.
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M. REDA BEBARS (Egypte) a estimé que la mondialisation est devenue un phénomène qui risque de saper la confiance des peuples dans leur potentiel de développement. Il a accueilli avec satisfaction que le Secrétaire général ait admis que lintégration dans léconomie mondiale nest pas la panacée du développement. Le développement nécessite dabord et avant tout une bonne gouvernance internationale et davantage de transparence et de démocratie dans la prise de décisions internationales. Le développement exige aussi la participation accrue de lONU dans la prise de décisions mondiales car seule lOrganisation peut hiérarchiser les mesures prises en fonction des besoins des pays en développement. Sil faut reconnaître que le développement incombe au premier chef aux pays en développement eux-mêmes, il faut reconnaître aussi la nécessité de réformer lordre économique et financier et de créer un climat permettant aux pays en développement de réaliser leurs objectifs. Dans ce contexte, le représentant a réaffirmé la nécessité pour les Nations Unies de jouer un rôle moteur en la matière. A cet égard, il a souligné que la crédibilité de la coopération multilatérale est menacée par le manque de ressources dont souffre lONU. Les pays doivent respecter leurs engagements, a souligné le représentant avant dappeler à des solutions urgentes en ce qui concerne les questions de la dette extérieure, du manque daccès aux marchés du Nord, du prix des produits de base, du déclin de lAPD et du fossé numérique. A cet égard, le représentant a estimé que la réunion de haut niveau sur le financement du développement peut permettre de sortir du dilemme caractérisé par les demandes croissantes adressées à lONU et le manque chronique de ressources dont elle souffre.
M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) a déclaré que les pays du Nord contrôlent largement la finance internationale. Les pays en développement ne sont que des clients sans voix du système existant, a-t-il estimé. Les capitaux privés parcourent le monde à la recherche de profits, et ces capitaux ont, ces dernières années, manqué à de nombreux pays, notamment africains, qui ont pourtant le plus besoin de ces capitaux pour financer leur développement. Mais, de par leur nature et leur volatilité, les capitaux privés internationaux posent des dilemmes difficiles à résoudre aux pays émergents qui ont la chance den recevoir et saperçoivent quils nont pratiquement aucun pouvoir sur leur gestion.
Léchec des négociations de lOrganisation mondiale du commerce (OMC) à Seattle, a clairement démontré la nature injuste du système de commerce international, a dit le représentant. Les secteurs qui favorisaient les pays en développement y sont traités de manière injuste et sont mêmes pratiquement confisqués. Selon certaines estimations, les taxes et tarifs douaniers imposés par les pays de lOCDE causent des pertes de lordre de 20 milliards de dollars aux possibilités dexportations des pays en développement vers les marchés des pays membres de cette organisation. La technologie elle-même est confisquée par les pays riches, qui détiennent 97% des brevets dinvention. Ce nest donc pas une surprise si 80% des utilisateurs de lInternet se trouvent dans les pays riches qui ne représentent pourtant que 17% de la population mondiale. Laccent mis sur la protection des brevets par ces pays, en fait, ne profite quà eux- mêmes. Pour arriver à une répartition équitable des bienfaits de la mondialisation, nous devons nous assurer que ceux-ci ne sont pas abandonnés aux seules forces aveugles du marché.
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M. HIDEAKI KOBAYASHI (Japon)a indiqué que son pays continue daccorder la plus haute priorité à la situation en Afrique où les problèmes de pauvreté sont particulièrement graves. Le Japon encourage la coopération Asie-Afrique pour que les pays de ces deux régions aient la possibilité de partager leur expérience en matière de développement. Le Japon encourage aussi linvestissement et le commerce entre ces deux régions, convaincu que le secteur privé est le moteur du développement. Gardant à lesprit la possibilité daccueillir une troisième conférence sur le développement en Afrique, le Japon envisage de tenir une réunion au niveau ministériel avant le mois de mars 2001 avec notamment la collaboration du PNUD. En ce qui concerne lallègement de la dette, le Japon a décidé daccorder lannulation pure et simple de la dette des pays admis à lInitiative HIPC, lannulation ne concernant pas seulement les dettes contractées au titre de lAPD mais aussi les dettes non officielles. De plus, pour accélérer la mise en oeuvre de lInitiative HIPC renforcée, le Japon a lintention dapporter une contribution de 200 millions de dollars au Fonds daffectation de la Banque mondiale et de fournir une assistance technique aux pays concernés dans la préparation de leur stratégie de réduction de la pauvreté. Le Japon contribue également au financement du système des Nations Unies. Il a, par exemple, fait une contribution de plus de 80 millions de dollars au Fonds daffectation spécial pour la sécurité humaine créé lan dernier et entend faire une contribution supplémentaire denviron 100 millions de dollars. Depuis neuf ans, le Japon s'est maintenu au rang des plus grands pays donateurs dAide publique au développement. Le Japon participe à plus dun quart de lAPD des pays industrialisés, puisque l'année dernière, il a accordé plus de 15 milliards de dollars à lAPD, une augmentation de près de 44% par rapport à lannée précédente. Le Japon fournit, en outre, son assistance à de nombreux pays et dans plusieurs domaines, comme cest le cas en matière de transfert de technologie. Ainsi le pays est en train d'élaborer un train de mesures pour combler le fossé numérique, initiative qui lui coûtera environ 15 milliards de dollars sur cinq ans. Il en va de même pour la lutte contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose. Le Japon a lancé lInitiative dOkinawa sur les maladies infectieuses qui prévoit laffectation dune somme de 3 milliards de dollars sur cinq ans.
M. JORGE VALDEZ (Pérou) a émis des doutes sur les prévisions optimistes des économistes internationaux sur les perspectives de bienfaits de la mondialisation sur les différents groupes de pays. Le climat international na pas permis de dissiper jusquà maintenant les incertitudes qui pèsent sur léconomie mondiale. Les asymétries du commerce international, la cherté de lénergie et la difficulté dobtenir des financements durables pour le développement ont porté des coups durs à léconomie du Pérou ces dernières années. La pauvreté sest accrûe dans notre pays et touche 40% de notre population, a-t-il dit, en précisant que seule une croissance soutenue de 6% par an permettra de faire baisser le taux de montée du phénomène de la pauvreté. Le Pérou est un petit pays dont laccès aux marchés financiers mondiaux est remis en question dans le contexte international actuel. A cet égard, les Nations Unies et lECOSOC ont un rôle à jouer. Il est inacceptable que les taux tarifaires appliqués sur les produits dont les secteurs sont générateurs demplois et de revenus pour les pays en développement soit 4 fois plus élevés sur les marchés des pays riches. Notre pays, a dit M. Valdez, demande que des actions soient prises au niveau international pour corriger ces injustices. Un certain nombre de mesures doivent être prises pour faire entrer dans la réalité les fameux dividendes de la paix dont on a tant parlé à la fin de la guerre froide.
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M. WANG YINGFAN (Chine) a plaidé pour le renforcement de la gouvernance mondiale pour pouvoir transformer la mondialisation en une force bénéfique à tous les peuples du monde. Dans ce contexte, le représentant a souhaité une réforme du système économique mondial qui doit refléter les intérêts de la majorité. Les Nations Unies, en tant quorganisation la plus universelle et la plus représentative, doivent jouer un rôle central dans la gouvernance et la régulation de la mondialisation. Il a plaidé également pour une participation égale des pays en développement dans la formulation des politiques. Il a appelé, dans ce cadre, la communauté internationale à changer la situation actuelle où pendant trop longtemps le pouvoir de décisions dans les institutions multilatérales est resté aux mains dune minorité de pays. La communauté internationale doit faire preuve de volonté politique et dun réel esprit démocratique pour réformer le système financier et commercial international afin de mettre sur pied un système multilatéral ouvert, équitable, respectueux des règles, prévisible et non discriminatoire. Pour leur part, les Nations Unies doivent continuer à renforcer le dialogue et la coordination entre leurs organes pertinents et les institutions et organisations économiques multilatérales, a dit le représentant avant de plaider aussi pour la promotion dun type nouveau de coopération internationale. Il a appelé les pays développés à faciliter laccès à leurs marchés, à réaliser lobjectif de 0,7% du PNB pour lAPD, et à trouver une solution définitive au problème de la dette. Il a souhaité que les institutions internationales coopèrent pleinement avec les pays en développement dans la fourniture de lassistance afin que leurs politiques correspondent au mieux aux besoins des pays concernés. Pour le représentant, lOrganisation mondiale du commerce (OMC) doit faire des préoccupations des pays en développement le point central de son prochain cycle de négociations. La communauté internationale doit prendre des mesures concrètes pour combler le fossé numérique et permettre ainsi aux pays en développement un accès aux technologies de linformation pour leurs efforts de développement et de lutte contre la pauvreté, a insisté le représentant. Il a enfin plaidé pour le droit de chaque pays de choisir ses paramètres de développement. Il a appelé les pays développés à respecter ce droit et à sabstenir dimposer des politiques économiques, des normes sociales et des modèles de développement.
M. MAURIZIO ESQUINERO (Mexique) a réaffirmé le rôle central de lAssemblée générale de lONU qui, a-t-il dit, est le seul forum représentatif de lensemble des Etats et peuples membres des Nations Unies. La Deuxième Commission doit donc travailler dans lesprit de la Déclaration du millénaire, a-t-il estimé. La priorité fondamentale de toute politique internationale de développement doit être darriver à une certaine équité entre les nations et les peuples, et lordre économique international doit être conforme à lobjectif de développement durable pour tous. LONU peut et doit assurer un climat économique international juste basé sur la résolution de trois défis qui touchent notamment à la mise en place dune architecture financière internationale équitable. Sur cette question, lONU doit travailler avec les institutions de Bretton Woods pour trouver des réponses à la problématique du financement du développement. Les travaux de la Commission doivent préparer la réunion internationale prévue à cet effet. Le deuxième défi majeur touche à la question du commerce international. A cet effet, lappel lancé à Carthagène par les chefs d'Etat dAmérique latine et des Caraïbes pour un nouveau cycle de négociations commerciales doit être entendu.
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Le troisième défi est celui posé par la maîtrise des technologies de linformation et de la communication (TIC). Elle aura pour rôle de mettre en place un cadre normatif et institutionnel favorable à la maîtrise des TIC par tous. Elle reste le seul cadre où peut être élaboré la coresponsabilité de tous ses membres dans les domaines économique et social.
M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa), au nom de lAlliance des petits Etats insulaires, a estimé que la création de partenariats et la mise en place dune coordination efficace entre les petits Etats insulaires et entre eux et les pays donateurs sera une donnée essentielle de la mise en uvre du Programme daction de la Barbade sur le développement des petits Etats insulaires. Pour le représentant, le véritable défi sera de sassurer que la mondialisation ne devienne pas un instrument doppression pour les petites communautés vulnérables mais plutôt un moyen doffrir de réelles opportunités et des perspectives améliorées de développement. A cet égard, le représentant a annoncé la tenue en mars 2001 dun séminaire sur le commerce, lenvironnement et les petits Etats insulaires. Il a fait part de sa conviction que son groupe de pays na pas reçu de la part des Nations Unies lattention requise en matière de commerce. Les pays concernés envisagent dailleurs de présenter des idées sur le renforcement de la Section des petits Etats insulaires en développement du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies. Parlant de la sixième Conférence des Etats parties à la Convention sur le changement climatique, le représentant a estimé que le moment est venu de fournir un meilleur appui technique net financier aux petits Etats insulaires. Pour lui, la sixième Conférence peut être loccasion pour les pays développés de renouveler leurs engagements en matière de transfert de technologie, de renforcement des capacités et de recherche scientifique. Le représentant a évoqué le Protocole sur la biosécurité pour annoncer la tenue en décembre dun séminaire sur la question à lintention des petits Etats insulaires en développement. Soulignant limportance pour ces pays de renforcer leurs capacités, le représentant a attiré lattention sur le séminaire qui sest tenu au début de cette année et sur ses conclusions et recommandations. Le représentant a terminé sur la question du système de réseau SIDS/Net petits Etats insulaires en développement sur le Net - pour dire que compte tenu du rôle que joue ce réseau pour les Etats concernés, le SIDS/Net devrait être financé par le budget ordinaire de lONU et non plus par des contributions volontaires.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a estimé que le fossé entre riches et pauvres ne pourra que sélargir si des solutions ne sont pas trouvées aux problèmes du financement du développement, et en particulier au rôle que peut y jouer le commerce. La question de la dette et celle de la circulation des capitaux de manière équitable et ordonnée doivent aussi trouver des solutions satisfaisantes. Le Ghana pense dautre part, en ce qui concerne la question de la dette, que les initiatives et les idées avancées par les institutions de Bretton Woods, qui conditionnent la réduction de la pauvreté à un lien entre la réduction de la dette et laccès aux marchés des pays riches, arrivent trop tard. La Deuxième Commission, selon notre délégation, ne doit pas tenir de débats sur la problématique énoncée par les institutions de Bretton Woods, qui ne rentre dailleurs pas dans lesprit des résolutions avancées par cette Commission.
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Nous sommes heureux que les pays du G8 aient mis laccent, lors de leur rencontre dOkinawa, sur la possibilité de travailler à atteindre des objectifs annuels précis en ce qui concerne la réduction de la dette, comme cela avait été agréé entre eux à Cologne. Si nous voulons que lallègement de la dette ait des impacts durables, il faudra que les pays développés aillent plus loin, en acceptant notamment de mettre en uvre les véritables conclusions et termes du Cycle dUruguay en matière de textiles et autres produits pour lesquels les pays en développement ont des avantages comparatifs.
Un partenariat doit être mis en place, qui lierait les pays ne développement à lOMC et au secteur privé, en vue de discuter de mesures qui pourraient favoriser les premiers en matière de lutte contre la pauvreté. Ce partenariat s'efforcera, entre autres, de trouver des solutions équitables au problème de la circulation des investissements privés, qui devraient être dirigés vers toutes les régions du monde. Concernant lAide publique au développement (APD), nous pensons quelle devrait récompenser les efforts accomplis en vue de mettre en place de nouvelles politiques et mesures de bonne gouvernance au niveau national. Ses fonds devraient sorienter en priorité, selon nous, vers les secteurs du renforcement des institutions et des capacités humaines. Les Nations Unies et les institutions de Bretton Woods devraient, a proposé le représentant, réfléchir ensemble à un système de mesures politiques nationales et internationales qui donneraient à chaque être humain, en ce nouveau siècle, les moyens de son épanouissement en permettant à chaque société de fournir à ses ressortissants une éducation et un minimum de soins de santé leur permettant de sintégrer à lenvironnement international.
Mme NOEMI ESPINOZA MADRID (Honduras)a souhaité que les Nations Unies évaluent ce qui a été fait depuis leur création et répondent aux défis qui se dressent devant elles. Pour la représentante, le défi le plus important consiste à faire de la mondialisation un vecteur dopportunités pour tous les êtres humains. Le Sommet du millénaire a confié aux Nations Unies la tâche de créer un nouveau modèle de développement au bénéfice de tous. Le Honduras est particulièrement attaché au lien entre développement et environnement, conscient que certains progrès ont entraîné une utilisation excessive des ressources. Le pays est donc persuadé de la capacité de lOrganisation de veiller à ce que le XXIe siècle soit un siècle prospère, convaincu que son caractère multilatéral et son expérience lui donne la légitimité requise pour améliorer la qualité de vie des êtres humains.
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