AG/COL/177

LE COMITE DE LA DECOLONISATION PRIE LES GOUVERNEMENTS DE L'ARGENTINE ET DU ROYAUME-UNI DE REPRENDRE LES NEGOCIATIONS AU SUJET DES ILES FALKLAND (MALVINAS)

11 juillet 2000


Communiqué de Presse
AG/COL/177


LE COMITE DE LA DECOLONISATION PRIE LES GOUVERNEMENTS DE L'ARGENTINE ET DU ROYAUME-UNI DE REPRENDRE LES NEGOCIATIONS AU SUJET DES ILES FALKLAND (MALVINAS)

20000711

Le Comité spécial a prié ce matin les Gouvernements de l'Argentine et du Royaume-Uni de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours en reprenant leur négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté touchant à la question des îles Falkland (Malvinas). Le Comité spécial a pour cela adopté sans vote un projet de résolution présenté par la délégation du Chili au nom des coauteurs. Toujours aux termes de ce texte, le Comité regrette que malgré le large appui international en faveur de ces négociations, portant sur toutes les aspects relatifs à l'avenir des îles Falkland (Malvinas), l'application des résolutions de l'Assemblée générale sur cette question n'ait pas encore commencé. Il réaffirme son appui sans réserve au Secrétaire général pour la mission de bons offices qu'il effectue.

Les délégations ayant pris la parole, soit dans le cadre de déclarations générales, soit dans le cadre d'une explication de position, ont formulé une interprétation divergente du conflit de souveraineté qui oppose les gouvernements de l'Argentine et du Royaume-Uni. Ils ont cependant relevé le climat positif qui s'est développé et qui s'est traduit notamment par des accords de coopération économique, et ont demandé unaniment aux parties de revenir à la table des négociations.

Pour sa part, le Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte d’Argentine a réitéré l’engagement de son pays à récupérer les territoires et les zones maritimes des îles Malvinas en indiquant que cette position constituait la seule politique d’Etat de l’Argentine et qu’elle est inscrite dans la Constitution. Il a affirmé que l’état actuel des relations entre l’Argentine et le Royaume-Uni permet la coexistence pacifique mais ne permet pas le développement de la région et retarde la possibilité d’un futur plus harmonieux pour toutes les parties.

Le Comité avait en début de séance procédé à l'audition de pétitionnaires, membres du Conseil législatif des îles Falkland (Malvinas) ou natifs du territoire. Certains, à l'instar de certaines délégations, avaient estimé que le processus de décolonisation ne pouvait pas s'appliquer aux îles Falkland (Malvinas) en raison des modifications démographiques apportées par le Royaume-Uni dans les îles. D'autres ont tracé une distinction culturelle entre les peuples des îles Falkland (Malvinas) et ceux d'Amérique latine tout en réaffirmant le statut colonial du territoire.

Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: Brésil au nom du MERCOSUR ainsi que de la Bolivie et du Chili, Uruguay, Paraguay, Tunisie, Iraq, Indonésie, Venezuela, Chine, République arabe syrienne, Cuba, Côte d'Ivoire, Ethiopie, Royaume-Uni de Tanzanie et Bolivie. Les représentants des pays suivants ont fait une explication de position: Grenade, Antigua-et-Barbuda et Sierra Leone.

La prochaine réunion du Comité aura lieu cet après-midi à 15 heures.

QUESTION DES ÎLES FALKLAND (MALVINAS)

Adoption du projet de résolution

Aux termes de la résolution (A/AC.109/2000/L.8), adoptée sans vote, le Comité spécial regrette que malgré le large appui international en faveur de négociations entre les Gouvernements de la République d'Argentine et du Royaume Uni, portant sur tous les aspects relatifs à l'avenir des îles Falkland (Malvinas), l'application des résolutions de l'Assemblée générale sur cette question n'ait pas commencé. Le Comité prie ces Gouvernements de consolider le processus de dialogue et de coopération en cours en reprenant leurs négociations afin de trouver, dans les meilleurs délais, une solution pacifique au conflit de souveraineté touchant à la question des îles Falkland (Malvinas). Il réaffirme son appui sans réserve au Secrétaire général pour la mission de bons offices qu'il effectue afin d'aider les parties à répondre à la demande formulée par l'Assemblée générale dans ses résolutions pertinentes.

Documentation

Le document de travail établi par le Secrétariat (A/AC.109/2000/11) évoque l'évolution de la Constitution et de la situation politique, les activités de déminage, la situation économique et sociale ainsi que l'enseignement. En ce qui concerne l’évolution politique, il comprend une série de communiqués et déclarations émanant du gouvernement argentin et de celui du Royaume-Uni. Le document rend également compte de la manière dont la question est traitée au sein des Nations Unies.

Audition de pétitionnaires

Mme SHARON HALFORD, membre du Conseil consultatif des îles Falkland, a regretté devoir faire encore pression pour le droit à l'autodétermination des îles Falkland alors que nous entamons ce nouveau millénaire. Elle s'est demandé comment ce Comité pouvait appuyer l'Argentine qui refuse aux habitants des îles Falkland la jouissance des même droits qu'il accorde à d'autres dans le cadre des activités qu'il mène sous l'égide des Nations Unies. La pétitionnaire a toutefois indiqué que la coopération entre les îles Falkland et l'Argentine dans le domaine de la gestion des stocks de poissons s'est améliorée et notamment dans le domaine de la lutte contre le braconnage. Il reste néanmoins beaucoup à faire avant qu'un accord multilatéral sur la protection des ressources maritimes soit mis en place.

Depuis l'année dernière, a regretté à nouveau la pétitionnaire, le nouveau Gouvernement argentin a fait des déclarations publiques pour affirmer qu'il ne prendrait pas contact avec le Gouvernement des îles Falkland. Nous sommes toujours disposés à aller de l'avant mais il semble que ce Gouvernement argentin semble vouloir retourner à l’époque de la méfiance, pensant peut-être éloigner le Gouvernement britannique du peuple des îles Falkland. Les jours de la dominance coloniale autoritaire sont passés et l'Argentine ne peut pas réinventer le passé colonial. La seule voie possible est de reconnaître notre droit à l’autodétermination. Nous ne sommes pas disposés à renoncer à notre droit sur les îles Falkland. Elle a rappelé que le Livre Blanc publié par le Royaume-Uni crée les conditions d'un partenariat moderne avec les îles Falkland. Ce document encourage la bonne gouvernance dans le domaine de la finance et de la lutte contre le trafic de drogues, le développement économique et social et il vise une protection maximale de l'environnement. La pétitionnaire a précisé que le Gouvernement des îles est responsable de la gestion interne de l'île et qu'il ne reçoit pas de ressources de la part du Royaume-Uni. Elle a tenu à tracer une distinction culturelle entre les habitants des îles Falkland des peuples d'Amérique latine.

M. RICHARD COCKWELL, Conseil législatif des îles Falkland, membre démocratiquement élu du Conseil législatif et membre du Conseil exécutif, s’est déclaré préoccupé du manque de référence à l’autodétermination de la population des îles Falkland dans les résolutions de l’Assemblée générale. Selon lui, la question du droit d’autodétermination devrait avoir le pas sur la question de souveraineté, et ces résolutions reviennent à encourager une discussion visant à savoir quelle puissance devrait avoir la main sur les îles Falkland et donc à encourager la continuation du problème. Il a ajouté qu’aucun représentant de l’Argentine ne pourra prouver que les habitants des îles Falkland ne sont pas distincts des Argentins et qu’il s’exprime au nom des habitants de ces îles. Le peuple des îles Falkland a crée une petite nation démocratique et autosuffisante, à l’exception des questions de politique étrangère et de défense. Notre système d’enseignement, par exemple, fait l’envie de la plupart des pays du monde, et les services médicaux gratuits, pris en charge par le gouvernement, sont à la disposition de tous les habitants de l’île. Les îles Falkland ont également pris des mesures de protection de l’environnement, et conscientes de la situation financière privilégiée qui est la leur, les îles Falkland aident les pays qui en ont besoin. A cet égard, il a notamment informé le Comité que, l’année passée, 10 dollars par habitant ont été consacrés à l’aide internationale visant à surmonter les catastrophes naturelles.

Depuis 1982, l’Argentine a rétabli la démocratie. Dans ce contexte, il semble donc anachronique que l’Argentine tente de priver les habitants des îles Falkland du droit d’autodétermination qu’elle-même défend dans cette même enceinte. Il faut regarder vers l’avenir et accepter que les îles Falkland puisse déterminer leur statut sans craindre de domination étrangère, qu’elle soit politique ou commerciale et ce pour le plus grand bien de toute la région.

M. GUILLERMO CLIFTON, habitant des îles Malvinas, a évoqué les problèmes que connaît le territoire dans le secteur productif qui se sont traduits pas un épuisement des ressources, une baisse des prix de la laine et de la viande, l'augmentation des coûts de production et le peu d'accès aux marchés. Le pétitionnaire a regretté la position rigide du Royaume-Uni. L'absence de solution à ce conflit de souveraineté et la mise en œuvre unilatérale du processus d'autodétermination comme solution à ce différend, met en danger l'intégrité territoriale de l'Argentine. Il a qualifié d'illégale l'occupation des îles Malvinas dès 1883 par le Royaume-Uni qui a entrepris d'expulser tous les Argentins du territoire. Par conséquent, les habitants actuels ne sont pas natifs des îles et ils n'entretiennent pas de liens légitimes avec le territoire. Actuellement, les habitants sont les bénéficiaires et non pas les victimes des restes du colonialisme dans les îles et de ce fait, ils ne souhaitent pas qu'un terme soit mis à la situation par le biais de négociations bilatérales. Les avantages dont ils jouissent et les intérêts qu'ils défendent ont augmenté. Le pétitionnaire, souhaitant prouver les droits de souveraineté de l'Argentine sur les îles Malvinas, a rappelé que l'Espagne a transféré à l'Argentine en 1863 toutes les provinces mentionnées dans la Constitution fédérale. Le Royaume-Uni ne peut pas évoquer le droit du premier colonisateur, ni le droit de souveraineté ni se prévaloir d'un titre qui revient à l'Argentine ou à l'Espagne.

M. ALEJANDRO JACOBO BETTS, habitant de îles Malvinas, a déclaré que les îles Falkland sont administrées illégalement par la Puissance administrante de la Grande Bretagne. Cette situation ne devrait pas être compte tenu que, de jure, ces îles appartiennent à l’Argentine. Il a estimé que la population des îles Falkland applique désormais la morale de l’esclave qui consiste à assimiler les arguments de son maître. Il a par ailleurs demandé quelle est la signification du Mémoire de 1968 et des Accords de 1980 si la revendication de souveraineté de l’Argentine n’est pas fondée, et a questionné la motivation du Royaume-Uni pour refuser de négocier pacifiquement un règlement de ce conflit de souveraineté. La rupture unilatérale des négociations par le Royaume Uni entraîne la rupture des obligations vis-à–vis de l’Assemblée générale. Il est impossible de suggérer que les habitants de l’île puisse être à la fois un peuple britannique et un peuple des îles Falkland. L’Argentine n’a –t-elle pas un lien, notamment territorial, qui lui donne la légitimité de définir ce peuple comme argentin ? Il a rappelé que l’Argentine a longtemps considéré cette question comme un problème interne. Il a ajouté que les arguments de langues et de culture sont un moyen pour la population des îles de défendre l’indéfendable qui ne fait que retarder la reconnaissance du vrai sens de la responsabilité. Il a fait observer que la Constitution argentine garantit la préservation de l’identité des communautés ethniques, et que toutes les conditions qu’exige la population quant à ses droits individuels et politiques sont d’ores et déjà garanties dans cette Constitution. Elle garantit également une décentralisation des compétences pour les provinces. Il a conclu en déclarant que l’avenir des îles est nécessairement subordonné aux efforts conjoints des deux parties, le Royaume-Uni et l’Argentine, pour régler le différend pacifiquement. Il a invité le Comité à ramener ces dernières à la table des négociations.

M. ALEXANDRO VERNET, habitant des îles Malvinas et membre du Conseil législatif de la province de Terre de feu, a lancé un appel en vue de trouver une solution au statut colonial des îles qui à ses yeux doivent revenir à l'Argentine. M. Vernet qui est l'arrière-petit-fils du premier Gouverneur argentin des îles Malvinas nommé en 1829, M. Luis Vernet, a évoqué l'histoire des îles et notamment le Traité de 1825 signé par les provinces unies Del Rio de la Plata et par le Royaume-Uni qui, a-t-il souligné, reconnaît la légitimité du Gouvernement argentin eu égard à ces territoires. Le Gouvernement de Luis Vernet a apporté la civilisation et la prospérité dans l'île, éveillant ainsi la cupidité et la convoitise du Royaume-Uni. L'usurpation des îles par le Royaume-Uni et l'exclusion du peuple argentin lors de leur occupation sont bien connues de tous. Aujourd’hui, le principe d'autodétermination ne peut pas être appliqué avec équité en raison du fait que le Royaume-Uni s'est assuré l’appui d’une majorité écrasante de colons anglais dans les territoires. L'usurpation par la force d'un territoire ne peut pas donner lieu à un droit légitime ou légal de propriété. Accorder le droit à l'autodétermination à des colons qui occupent illégalement un territoire c'est pervertir le principe de l'intégrité territoriale des Etats. La résolution 2065 de l'Assemblée générale a rejeté l’application du principe du droit à l'autodétermination aux habitants de ces territoires. Les intérêts des habitants des îles doivent certes faire l'objet d'une considération particulière mais il est clair que pour l'Argentine, cette question constitue un conflit de souveraineté territoriale.

Déclarations

M. ADALBERTO RODRIGUEZ GIAVARINI, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a réitéré l’engagement argentin à récupérer les territoires et les zones maritimes des îles Malvinas. C’est la seule politique d’Etat et elle est inscrite dans la Constitution, a-t-il ajouté. Dans cette ligne de pensée, le Gouvernement réitère sa disponibilité à renouer les négociations avec le Royaume-Uni. Il a déploré que le Royaume Uni n’ait pas indiqué jusqu’à présent sa volonté de négocier et empêche non seulement le règlement pacifique du différend mais aussi le développement harmonieux de l’Atlantique du sud-ouest. L’Assemblée générale a réaffirmé en 1987 que la solution pacifique à ce différend passe par la restitution de la souveraineté légitime. La volonté britannique est nécessaire à l’avancement du règlement. Il a rappelé que dix ans se sont écoulés depuis que les deux parties ont renoué des relations diplomatiques et qu’elles ont expressément accepté de mener leurs relations sur la base de la reconnaissance des principes de la Charte des Nations Unies, en particulier de l’obligation de régler les différends pacifiquement. Les deux gouvernements devraient avoir la détermination pour atteindre cet objectif, a-t-il déclaré. Des cadres de coexistence, définis dans des accords provisoires, notamment sur la gestion des ressources maritimes, n’ont pas empêché de nouvelles tensions et n’ont pas fait avancer le processus de règlement du différend. Le pétitionnaire a en outre rappelé que tout acte unilatéral est contraire à la légalité et aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale. Il a affirmé que l’état actuel des relations permet la coexistence pacifique mais elle ne permet pas le développement de la région et retarde la possibilité d’un futur plus harmonieux pour toutes les parties.

M. Giavarini a fait observer que l’Argentine a continuellement fait valoir sa souveraineté légitime sur les Malvinas et a maintenu cette position. Il a par ailleurs déclaré que le Comité spécial a un rôle important à jouer dans le processus. Le cadre existant est favorable pour permettre le règlement du différend. L’Argentine est par ailleurs disposée à prendre en compte les revendications du peuple des îles pour reconnaître leur identité et leurs droits politiques et civils. Grâce à des approches innovantes, il est possible de résoudre le différend. Le Ministre s’est déclaré encouragé par le climat international actuel dans lequel, pour de nombreux cas, le dialogue cède le pas à la crispation et a émis l’espoir que le différend sur les îles Malvines ne sera pas une exception de l’Histoire. Il a conclu en remerciant les Etats Membres qui se sont portés coauteurs de la résolution.

M. GELSON FONSECA (Brésil) a rappelé, au nom des pays du MERCOSUR ainsi que de la Bolivie et du Chili, les termes de la Déclaration sur les îles Malvinas, approuvée à la dixième réunion des Présidents du MERCOSUR, qui consacrent l'appui de ses membres ainsi que des gouvernements de la Bolivie et du Chili aux revendications légitimes de l'Argentine sur les îles Malvinas. Il a également rappelé que lors de la dernière réunion des pays du MERCOSUR le 5 juin 1999, les chefs d'Etat se sont félicités du climat positif entre le Royaume-Uni et l'Argentine. Il a souhaité que le projet de résolution soit adopté sans vote.

M. JULIO BENITEZ SAENZ (Uruguay) s’est associé à la déclaration de l’Argentine et du Brésil. Il a cité l’actuelle Présidente de l’Uruguay alors qu’elle s’exprimait devant l’Assemblée générale pour appeler les deux parties à revenir à la table des négociations et à mettre sur cette table toutes les questions de fond qui font obstacle à la résolution complète de ce différend de souveraineté. Il a indiqué que l’Uruguay maintient avec le Royaume-Uni des liens privilégiés et que pour cette raison il est en position de demander au Royaume-Uni de se comporter conformément à ses obligations d’Etat Membre et de se plier ainsi aux résolutions de l’ONU et de l’Organisation des Etats américains.

M. GENARO VICENTE PAPPALARDO (Paraguay) a réitéré les droits légitimes de l'Argentine sur les îles Malvinas dans le conflit de souveraineté qui l'oppose au Royaume-Uni. Nous avons souvent déclaré dans les instances internationales que le haut niveau atteint dans les relations bilatérales des deux parties constitue une base solide pour la recherche d'une solution commune.

M. MOHAMED SALAH TEKAYA (Tunisie) a appelé le Royaume-Uni à œuvrer pour une solution pacifique, juste, complète et durable du différend qui l’oppose à l’Argentine et à réaliser ainsi les résolutions de l’Assemblée générale et du Comité spécial. Il s’est félicité du climat positif qui règne entre les deux parties et a encouragé les deux pays à continuer sur la voie de la coopération et du dialogue.

M. MOHAMMED AL-HUMAIMIDI (Iraq) a rappelé que c'était la première fois que son pays participe aux travaux du Comité spécial. Alors que nous approchons de la fin de la Décennie pour l'élimination du colonialisme, il existe encore des territoires sous occupation coloniale sous prétexte que les peuples de ces territoires veulent rester sous domination coloniale ou que leurs moyens de subsistance sont trop faibles. Le représentant a estimé que les îles Malvinas appartiennent à l'Argentine et il a dénoncé leur occupation illégale pas le Royaume-Uni. La question du droit à l'autodétermination n'a pas lieu d'être dans ce cas compte tenu du fait que le territoire est peuplé de colons britanniques. L'Argentine a le droit de demander au Royaume-Uni de lui verser des dommages et intérêts pour les torts causés au cours de la période d'occupation

M. DUPITO SIMAMORA (Indonésie) a souligné que la question des îles Falkland (Malvinas) comporte plusieurs spécificités. Notamment, le projet de résolution exige la réconciliation des parties intéressées. Il a constaté que les négociations entre les deux parties ont atteint un niveau important et qu’elles sont décidées à créer un cadre de coopération favorable, notamment dans le cadre de projets conjoints pour la gestion de ressources maritimes.

M. IGNACIO ARCAYA (Venezuela) a fait part de son soutien à l'Argentine dans le conflit de souveraineté qui l'oppose au Royaume-Uni. Le processus de coopération entre les deux pays est nécessaire. Le maintien des contacts politiques constitue une preuve d'un climat favorable pour la résolution de ce différend.

M. SHEN GUOFANG (Chine), notant que le principe de la résolution pacifique d’un différend portant sur un territoire est largement accepté au sein de la communauté internationale, a appelé les deux parties concernées à prendre des mesures pour régler leur différend et y apporter une solution complète, juste et durable.

M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré appuyer les résolutions des Nations Unies qui incitent à trouver une solution pacifique et durable au conflit de souveraineté qui oppose l'Argentine et le Royaume-Uni. Il a plaidé en faveur d'un dialogue constructif entre ces deux pays.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a réitéré son plein appui à l’exercice de la souveraineté de l’Argentine sur les îles Malvines. Il a déclaré qu’une solution prenant en compte les aspirations de la population des îles est tout à fait réalisable et qu’à cette fin, il convient d’appliquer les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.

M. NOEL-EMMANUEL AHIPEAUD GUEBO (Côte d'Ivoire) a rappelé que les deux parties ont les meilleures relations qui soient d'un point de vue diplomatique et il a souhaité que le projet de résolution présenté aujourd'hui soit adopté par consensus.

M. BERHANEMESKEL NEGA (Ethiopie) a estimé que la question des îles Falkland (Malvinas) constitue une situation coloniale. Nous constatons, a-t-il dit, qu'un esprit de coopération prévaut actuellement entre les deux parties qui s'est traduit par des mesures positives prises dans certains domaines. Le représentant a plaidé en faveur de la reprise des négociations. Il a également fait part de son appui à la mission de bons offices du Secrétaire général.

M. TUVAKO N. MANONGI (République-Unie de Tanzanie) a estimé que la réponse aux soucis légitimes des parties est consignée dans le projet de résolution présenté par le Chili et aux termes duquel le moyen de mettre un terme à la situation coloniale aux îles Falkland (Malvinas) ne peut se faire que dans le cadre d'un règlement négocié. Il ne saurait exister d'autres moyens viables. Nous devons toutefois exprimer notre préoccupation et notre déception quant au fait que la situation n'a pas changé par rapport à l'année dernière. Si nous engageons les deux pays à poursuivre leur dialogue, les solutions de rechange existent et elles sont consignées dans les résolutions de l'Assemblée générale.

M. ROBERTO JORDAN-PANDO (Bolivie) a dénoncé l'arrière-goût de colonialisme prononcé qui marque la situation actuelle. Il a demandé au Comité ce qui était prévu lorsque aucun progrès n'était réalisé en dehors de l'adoption de résolutions. Il a demandé que le Bureau du Comité maintienne un lien étroit avec les deux parties pour que celles-ci reprennent un dialogue effectif.

Explications de position

M. LAMUEL A. STANISLAUS (Grenade) a déclaré qu’il est heureux de souscrire à une résolution de consensus. Il a invité les parties à poursuivre leurs consulations dans cet esprit et dans le respect des populations des îles Falkland (Malvinas). Le principe d’autodétermination peut une nouvelle fois s’appliquer à la situation actuelle compte tenu que la population des îles est seule juge pour définir son avenir.

M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda) a indiqué que la question qui occupe le Comité spécial dépasse son mandat en ce qu'elle traite de souveraineté territoriale et non pas de décolonisation. Nous avons cependant reçu avec satisfaction la nouvelle selon laquelle les deux parties ont fait des progrès notoires qui se sont concrétisés notamment par la déclaration commune de janvier 1999 qui place au premier plan le bien-être des populations.

M. OTTO O. DURING (Sierra Leone) a déclaré qu’il accorde une signification importante aux souhaits et aux intérêts de la population des îles. De l’avis de la Sierra Leone, la résolution devrait faire mention du principe de l’autodétermination.

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