En cours au Siège de l'ONU

AG/AB/566

LES DELEGATIONS S'INQUIETENT DE L'AMPLEUR DES COUTS SUPPLEMENTAIRES ENTRAINES PAR L'ORGANISATION DU SOMMET DU MILLENAIRE

9 mai 2000


Communiqué de Presse
AG/AB/566


LES DELEGATIONS S'INQUIETENT DE L'AMPLEUR DES COUTS SUPPLEMENTAIRES ENTRAINES PAR L'ORGANISATION DU SOMMET DU MILLENAIRE

20000509

La Commission achève son débat général sur le financement des opérations de maintien de la paix

En raison de l'adoption, depuis plusieurs années, de budgets à croissance zéro, le Secrétariat a une capacité limitée à faire face aux dépenses supplémentaires avec les ressources disponibles, a expliqué le Directeur de la Division de la planification des programmes et du budget, M. Warren Sach, ce matin, aux membres de la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) qui s'interrogeaient sur l'ampleur des incidences financières liées à l'organisation du Sommet du millénaire du 6 au 8 septembre prochains. Depuis qu'en 1998, a-t-il ajouté, l'Assemblée a décidé de faire de sa 55ème session "l'Assemblée du millénaire", des décisions ont été prises concernant notamment le programme de travail et l'organisation de tables rondes, ce qui porte aujourd'hui le coût total de cet événement à près de 3 millions de dollars. Dans la mesure où elles étaient prévisibles, les dépenses supplémentaires ont été incluses dans le budget 2000/2001 établi en 1999. Mais en l'état actuel, il ressort qu'entre 1 111 900 et 1 401 600 dollars ne pourront pas être absorbés par les ressources disponibles et devront être imputés au fonds de réserve. Le Secrétariat est seulement en mesure de présenter une fourchette et non une estimation précise des dépenses, car il est tributaire des décisions que prendront les Etats Membres lors des négociations sur l'organisation du Sommet. M. Sach a rappelé que pour la célébration du Cinquantenaire, événement similaire en taille et en importance, 8 à 9 millions de dollars furent dépensés. En réponse à plusieurs délégations qui s'interrogeaient sur la possibilité de vendre les images de cet événement aux chaînes de télévision, M. Salim Lone, Directeur de la division des informations et des médias au Département de l'Information, a expliqué que la vente de la couverture médiatique n'est pas actuellement pratiquée, et qu'il est délicat d'imposer subitement aux médias un coût jusqu'alors inexistant.

Pour la majorité des intervenants, l'organisation du Sommet du millénaire ne devrait pas entraîner de dépenses supplémentaires, les ressources nécessaires pouvant être trouvées dans le cadre des budgets existants. La représentante de la Tunisie a rappelé que, lors de l'adoption de la première résolution sur cet événement, les Etats Membres s'étaient pourtant montrés d'accord pour donner à cet événement toute l'ampleur et la couverture médiatique qu'il mérite. Les Etats Membres devaient donc se douter des incidences financières qu'il entraînerait. Pour sa part, la représentante de Cuba a estimé que le Sommet du millénaire constituera le premier exemple révélant les conséquences négatives des diverses réductions budgétaires opérées ces dernières années. Rappelant l'imminence de l'événement, le représentant de la Nouvelle-Zélande a appelé les membres de la Commission à prendre rapidement une décision, afin de ne pas retarder davantage les préparatifs.

Les représentants des pays suivants se sont exprimés sur ce point : Etats- Unis, Cuba, Egypte, Canada (au nom du Groupe CANZ), Algérie, République de Corée, Tunisie, Israël, Nouvelle-Zélande, Egypte, Chine, Italie et Israël.

La Commission a, par ailleurs, conclu son débat général sur le financement des opérations de maintien de la paix, en entendant les représentants du Liban, de la République arabe syrienne, des Etats-Unis, d'Israël et du Nigéria (au nom du Groupe des 77 et la Chine) sur le financement des forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen-Orient (FNUOD et FINUL). Le Directeur de la division de la gestion financière et des services d'appui du Département des opérations de maintien de la paix, M. Compton Persaud, a répondu aux questions des délégations concernant le personnel local de la Force des Nations Unies chargée d'observer le dégagement. Le représentant de la France a, quant à lui, fait des observations sur les montants à rembourser au titre du matériel des contingents dans le cadre de la liquidation de la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU).

La prochaine réunion devrait avoir lieu demain, mercredi 10 mai, à 10 heures, pour permettre à la Commission de se prononcer sur les incidences financières du projet de résolution relatif au Sommet du millénaire.

Financement des forces des Nations Unies chargées du maintien de la paix au Moyen- Orient (point 128 a et b)

Documentation

Les rapports sur ce point ont été présentés dans notre communiqué AG/AB/563 en date du 8 mai 2000.

Débat général

M. HOUSSAM ASAAD DIAB (Liban), s'exprimant au nom du Groupe arabe, a rappelé que l'Assemblée générale avait demandé, par une résolution datée du 8 juin 1999, qu'Israël assume tous les coûts générés pour l'incident du 8 avril 1996, survenu à Canaa au sud du Liban et a demandé au Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour qu'Israël applique cette résolution. Les deux rapports examinés aujourd'hui indiquent qu'Israël ne respecte toujours pas les résolutions et les trois lettres envoyées au représentant d'Israël à ce sujet n'ont pas reçu de réponse. Notant que le montant à rembourser pour l'agression à Canaa s'élève à 1 284 633 de dollars, le représentant a souligné qu'au cours de cet incident 102 civils libanais, qui étaient venus se réfugier dans l'une des tentes des Nations Unies, avaient trouvé la mort. Dans un rapport des Nations Unies daté du 7 mai 1996, il a été estimé que le bombardement du siège de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) avait été délibéré. Le Groupe arabe demande donc qu'Israël assume la responsabilité, notamment financière, de cette agression et exige que la communauté internationale adopte comme elle l'a fait ces trois dernières années, une résolution qui contraigne Israël à payer les dépenses occasionnées par l'incident et à assumer ces responsabilités. Le représentant a regretté que le rapport de cette année ne fasse pas mention, dans son introduction, de cet incident. En outre, il a salué le rôle positif tenu par la FINUL malgré toutes les difficultés auxquelles elle se heurte.

M. ABDOU AL-MOULA NAKKARI (République arabe syrienne) a estimé que la garantie de bonnes conditions de travail du personnel local de la FNUOD constitue une condition essentielle du succès de la mission. Or certains employés ayant été transférés de Damas au camp Faouar, n'ont pas été remboursés pour les dépenses qu'ils ont engagées. La République arabe syrienne ne comprend pas pourquoi les employés locaux n'ont pas perçu cette indemnité, en dépit du fait que, comme les fonctionnaires internationaux, ils bénéficient des mêmes privilèges et immunités. Le CCQAB a déjà admis que la mission est considérée comme opérant dans une zone à risques; le terrain sur lequel cette force opère est difficile et accidenté. Mais le Secrétariat ne semble pas avoir tenu compte de cela. Depuis que le commandement de la Force a été transféré de Damas a Faouar, une bonne partie des moyens logistiques et administratifs attendent toujours d'êt6re améliorés. Par exemple, des climatiseurs sont attendus depuis une année entière. En outre, le Secrétariat n'accorde pas un bon accès à l'Internet et au courrier électronique aux employés locaux alors que l'Internet est accessible depuis la République arabe syrienne. De plus, le Secrétariat n'a pas suivi la recommandation de plusieurs résolutions demandant de recourir le plus possible aux employés locaux pour les postes des agents des services généraux. La République arabe syrienne insiste pour que tous les employés locaux jouissent de leurs droits sans discrimination.

M. ROYAL WHARTON (Etats-Unis) a exprimé son soutien à la FINUL. Toutefois, il a estimé que le fait d'invoquer une résolution de l'Assemblée générale pour faire valoir une demande de remboursement auprès d'un Etat Membre n'est pas valable légalement et c'est pourquoi les Etats-Unis se sont à plusieurs reprises opposées à des résolutions demandant un remboursement de la part d'Israël à la suite d'un accident. Le processus à suivre est que le Secrétaire général continue d'agir pour obtenir le remboursement des dettes auprès des Etats Membres. Utiliser une résolution de financement pour légiférer sur un remboursement n'est pas la bonne méthode et il ne faudrait pas ainsi créer un précédent et politiser le travail de la Commission, a averti le représentant. C'est pourquoi, les Etats- Unis ne peuvent que s'opposer à tout amendement tendant à obtenir un remboursement.

M. RON ADAM (Israël) a expliqué que l'incident de Canaa s'est produit alors que le Hezbollah avait installé, le 14 avril 1996, un dépôt de munitions à 300 mètres du centre des Nations Unies sur cette localité. C'est cet acte délibéré qui a attiré le feu sur des civils et occasionné des dégâts aux Nations Unies, a- t-il ajouté, précisant qu'Israël avait donné des avertissements aux Nations Unies. A cette époque, le Hezbollah a tiré des missiles sur le nord d'Israël. En tant qu'Etat souverain, Israël ne pouvait tolérer que des bombes tombent sur son territoire. Le représentant a souligné que son pays n'avait pas connaissance de la présence de Libanais civils dans le camp des Nations Unies. C'est au Hezbollah que revient la responsabilité de cet incident. Intervenant dans des situations de conflit, les missions de paix des Nations Unies courent toujours le risque de subir des pertes. Le représentant a déploré la tentative de rejeter toute la responsabilité financière de cet incident sur Israël et il a estimé qu'il est temps de changer ces résolutions annuelles.

M. HASSAN MOHAMMED HASSAN (Nigéria), s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a réitéré son soutien au mandat de la FINUL et à la résolution et les amendements proposés sur le financement de la Force. Le Groupe des 77 et la Chine, préoccupés par le fait que la Commission doit de nouveau adopter une résolution semblable à celle des trois dernières années, demande que le Secrétaire général assure leur application et rende compte à l'Assemblée générale à sa prochaine session.

M. DIAB (Liban) a estimé qu'Israël cherche à se justifier de ne pas avoir versé les montants demandés par cette Commission au cours des trois dernières années. Ce que le représentant d'Israël caractérise comme étant une erreur fait partie des autres erreurs après 22 ans d'invasion israélienne. Le représentant a souhaité qu'Israël et la Cinquième commission comprennent pourquoi le Liban insiste tant sur la mise en oeuvre de ces résolutions et sur une solution juste au Moyen-Orient. Il a rappelé que le fardeau financier qu'assument tous les Etats membres depuis 20 ans est dû au non-respect de la résolution 425 du Conseil de sécurité, daté du 19 mars 1978, qui demande à Israël de se retirer complètement et sans condition du Liban. La FINUL doit pouvoir assurer le caractère pacifique de sa zone d'opération et un minimum de protection aux civils. Un état ne peut perpétrer une agression contre un lieu actif des Nations Unies, faisant ainsi obstruction à sa mission, agressant des civils réfugiés auprès des Nations Unies pour ensuite demander à l'Organisation le remboursement des dégâts causés.

Reprenant la parole, M. NAKKARI (République arabe syrienne) a rappelé qu'à chaque fois que la Cinquième Commission traite des conséquences de l'agression du poste de la FINUL à Canaa, Israël essaye de justifier cet acte criminel perpétré contre des civils libanais innocents. Depuis trois ans, Israël essaye d'échapper à la communauté internationale qui l'a clairement tenue responsable de la mort de plus de 100 personnes. Comment la délégation israélienne peut-elle affirmer qu'elle soutient les opérations de maintien de la paix alors qu'elle bombarde ces mêmes opérations? Comment également Israël peut-elle revendiquer le droit à la légitime défense alors qu'elle refuse ce droit au peuple libanais? La vérité est qu'Israël a attaqué sciemment le quartier général de la FINUL à Canaa faisant fi du caractère symbolique et sacré de cet endroit. De plus, chaque jour, Israël continue de mener cette politique destructrice en bombardant régulièrement des infrastructures libanaises essentielles. Si Israël est sérieuse dans ses revendications, elle doit immédiatement et sans conditions mettre en oeuvre les résolutions du Conseil de sécurité.

La Cinquième Commission ne doit pas être impliquée dans un débat politique, a reconnu pour sa part M. ADAM (Israël), or c'est précisément ce que le représentant du Liban a fait. Il a rappelé qu'Israël a annoncé son intention de se retirer complètement du Sud-Liban d'ici à juillet 2000, ce que le Ministre des affaires étrangères israélien, M. Lévy, a indiqué officiellement par lettre au Secrétaire général des Nations Unies. Israël entend coopérer pleinement avec les Nations Unies sur le terrain pour appliquer les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale. Plutôt que de préparer des déclarations rituelles annuelles, il faudrait mieux que les voisins libanais et syriens préparent les discours à prononcer autour d'une table de négociation. Israël espère que ses appels à la paix recevront bientôt une réponse.

M. DIAB (Liban) a estimé qu'Israël pourrait éviter d'introduire un tel débat politique en Cinquième Commission simplement en payant toutes les sommes dues. Il a rappelé que la conduite de l'opération de paix de manière juste et équitable nécessite que le retrait d'Israël de la plaine de la Bekaa soit un retrait total jusqu'aux frontières reconnues internationalement sans aucune condition. Le représentant a insisté pour que les Nations Unies et la FINUL assument la pleine responsabilités de ces opérations de retrait.

Ce n'est pas la première fois qu'Israël annonce son retrait du Sud-Liban, a rappelé M. NAKKARI (République arabe syrienne). L'an passé à la même époque, un tel retrait avait en effet annoncé sans qu'il soit suivi d'effet. Il faut cette fois que les mots soient suivis d'actes, pour que la communauté internationale puisse effectivement croire Israël. De simples déclarations d'intention, même faites par le Premier Ministre israélien, ne sont pas suffisantes. Il faut que des négociations de paix aient lieu.

M. COMPTON PERSAUD, Directeur de la division de la gestion financière et des services d'appui du Département des opérations de maintien de la paix, a indiqué que les conditions de travail du personnel de la FNUOD ont fait l'objet d'un débat et des actions ont été entreprises pour s'attaquer aux problèmes. Le camp de la FNUOD nécessitait une amélioration des installations électriques pour pouvoir répondre à la demande de puissance des climatiseurs. Les travaux seront achevés vers la mi-juin et tous les bâtiments du camp seront alors climatisés. En ce qui concerne l'accès au courrier électronique, un nouveau programme informatique a été mis en place en janvier et l'accès international, disponible pour tout le personnel, sera fonctionnel dans les deux mois à venir. Pour le remplacement du personnel international par du personnel local, des instructions ont été communiquées par le Contrôleur pour que cet aspect soit davantage pris en considération. Toutefois, M. Persaud a fait remarquer qu'après un examen d'ensemble de la FNUOD, il a été décidé qu'il ne serait pas actuellement pratique d'effectuer un tel transfert. Pour ce qui est de l'affectation du personnel local à d'autres missions, les besoins des missions telles que la FNUOD

font que l'on ne peut pas réaffecter trop de personnel au risque d'en perturber l'équilibre et les activités. Rappelant que l'indemnité pour conditions de vie difficiles est une prestation liée à l'expatriation et n'est approuvée que pour certains types d'affectation, M. Persaud a expliqué qu'il a été demandé au Bureau de la gestion des ressources humaines de vérifier si de telles rémunérations supplémentaires étaient souhaitables dans le cas de la FNUOD.

Financement de la Force de protection des Nations Unies, de l'Opération des Nations Unies pour le rétablissement de la confiance en Croatie, de la Force de déploiement préventif des Nations Unies et du quartier général des Forces de paix des Nations Unies (point 133)

Documentation

Les rapports sur ce point ont été présentés dans notre communiqué AG/AB/563 en date du 8 mai 2000.

Débat général

M. LAURENT GARNIER (France) a rappelé les méthodes liées au calcul des sommes dues au titre des matériels des contingents pour la Force de protection des Nations Unies (FORPRONU). Il a indiqué que le rapport du Secrétaire général publié hier sur la question, révèle un écart de 138 millions de dollars entre les ressources inscrites dans le budget pour les remboursements de matériels et les montants effectivement demandés. La France aimerait savoir si le chiffre fourni dans le rapport est définitif; le Secrétariat ayant reçu toutes les demandes de remboursement de tous les Etats Membres. Le représentant a demandé si ce montant inclut les demandes de remboursement au titre du matériel perdu ou détruit. La délégation française estime à l'heure actuelle que l'Assemblée générale ne dispose pas d'informations suffisantes pour décider du bien-fondé des sommes évoquées dans le rapport du Secrétaire général.

Budget-programme de l'exercice biennal 2000-2001 (point 121)

Documentation

Réforme de l'0rganisation des Nations Unies : mesures et propositions : Assemblée du millénaire (Point 49b) et Projet de budget-programme pour l'exercice biennal 200-2001 (point 121)

Le présent document (A/C.5/54/60) fait état des incidences sur le budget- programme du projet de résolution A/54/L.83/Rev.1 relatif à l'Organisation de la liste des orateurs et des tables rondes pour le Sommet du millénaire.

Les quatre tables rondes prévues au Sommet se tiendront les unes après les autres, en même temps que les séances plénières, et, présidées par un chef d'Etat ou de gouvernement, compteront au moins 40 sièges chacune. L'interprétation sera assurée dans toutes les langues de l'Assemblée générale. Le nombre de places à prévoir pour les médias et le public pourra être réajusté. Toutes les séances devraient se tenir dans la salle du Conseil économique et social qui, si nécessaire, sera reconfigurée. Compte tenu de ces hypothèses, les dépenses se situeraient dans une fourchette de 544 600 dollars à 731 200 dollars pour le Département de l'information et de 567 300 à 670 400 dollars pour le Bureau des services centraux d'appui. Ces montants s'ajouteraient aux 450 000 dollars nécessaires pour assurer la sécurité et aux 193 000 dollars prévus pour les dépenses de protocole.

Dans ce contexte, la Cinquième Commission voudra peut-être informer l'Assemblée que si celle-ci si adopte la résolution A/54/L.83/Rev.1, le montant des dépenses que cela entraînera se situera entre 1 111 900 et 1 401 600. Les dépenses additionnelles effectivement engagées seraient imputées sur le fonds de réserve dans les comptes qui seront présentés dans le premier rapport sur l'exécution du budget qui doit être soumis à l'Assemblée à sa cinquante-cinquième session.

Présentation orale du rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires

M. CONRAD MSELLE, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a estimé que l'organisation d'un événement comme le Sommet millénaire fournit l'occasion d'améliorer sensiblement les locaux et le matériel. C'est pourquoi, le Comité recommande que des efforts soient faits pour optimiser le plus possible les avantages à long terme du Sommet du millénaire. Le Comité recommande que la Commission fasse savoir à l'Assemblée générale que l'adoption du projet de résolution sur la question se traduira par des ressources nécessaires d'un montant ne devant pas dépasser 1 401 600 dollars.

M. THOMAS REPASCH (Etats-Unis) s'est interrogé sur la fourchette des coûts indiqués. Les Etats-Unis s'attendaient en fait à ce que les coûts supplémentaires liés au Sommet du millénaire soient absorbés dans le cadre des budgets alloués pour l'exercice biennal aux deux départements concernés. La délégation américaine s'interroge de surcroît sur la nécessité de reconfigurer la salle du Conseil économique et social pour y tenir des tables rondes. Cette salle en l'état semble idéale et n'est-ce pas pour cette raison qu'elle a été choisie, a fait observer le représentant. De même, les Etats-Unis ne comprennent pas pourquoi des dépenses sont prévues pour la location d'une tente pour accueillir les journalistes; cette disposition ne figurant pas au projet de résolution, a ajouté M. Repasch. En outre, les couvertures télé, radio et photos devraient être assurées par les représentants extérieurs spécialisés dans ces domaines plutôt que d'entraîner des dépenses supplémentaires par l'Organisation. La somme de 90 000 dollars prévue pour la couverture Internet semble également très excessive.

Mme DULCE MARIA BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a soutenu les efforts déployés par les Nations Unies pour l'organisation de l'Assemblée et du Sommet du millénaire. Toutefois elle a regretté que les incidences financières n'aient pas été exposées en mars. Elle a demandé confirmation du fait que les dépenses supplémentaires seront imputées au fonds de réserve pour imprévus ainsi qu'une ventilation des dépenses envisagées pour les services de sécurité. Puisque le département de l'information a vu son budget réduit surtout en terme d'assistance temporaire, ce changement devrait être pris en considération dans l'établissement des dépenses occasionnées par le Sommet.

M. AHMAD H. DARWISH (Egypte) a demandé si la couverture télévisée de 422 300 dollars et la couverture radio de 34 800 dollars prévues vont-elles être vendues aux médias. En outre, il n'a pas jugé nécessaire de remeubler les salles destinées aux entretiens bilatéraux. M. JOHN ORR (Canada), s'exprimant au nom du CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), n'a pas l'impression que les membres de l'Organisation ont envie de dépenser beaucoup d'argent pour cette manifestation. Il n'a pas approuvé la liste des ajouts proposés si tardivement et estimé que les raisons des coûts supplémentaires envisagés devaient être au moins expliquées. Le projet de résolution peut passer devant l'Assemblée sans incidences financières, a-t-il déclaré. A propos de la reconfiguration de la salle du Conseil économique et social, le Canada préfère la configuration la plus simple.

M. BOUHADOU (Algérie) a exprimé sa préoccupation quant aux montants excessivement élevés contenus dans le rapport du Secrétariat. Il s'est interrogé sur l'opportunité des dépenses supplémentaires. La délégation algérienne estime que pour financer les dépenses entraînées par l'événement, les ressources auraient du être trouvées dans le cadre des budgets existants. Compte tenu de la brève échéance d'ici à la tenue du Sommet, la délégation algérienne est également préoccupée par la présentation tardive des incidences financières sur l'organisation du Sommet du millénaire.

M. HAE-YUN PARK (République de Corée) a demandé pourquoi les évaluations de dépenses donnent lieu à une fourchette aussi grande. La République de Corée estime que l'organisation de cet événement ne devrait pas faire l'objet d'incidences financières sur le budget ordinaire, et certainement pas d'un montant aussi important. Concernant les besoins en services de conférence par exemple, les dépenses devraient être maintenues au plus bas. En fait, elles devraient être les mêmes qu'en temps normal, a déclaré le représentant.

Mme RADHIA ACHOURI (Tunisie) a estimé qu'il faut prendre en considération le fait que les négociations de l'Assemblée générale sur le Sommet du millénaire sont loin d'être achevées et qu'aucune instruction claire n'a donc été donnée au Secrétariat. A ce stade, celui-ci ne travaille que sur présomption et sans savoir le nombre précis des Chefs d'Etat et des délégations qui seront présents pour ce Sommet. En outre, depuis l'adoption en décembre dernier du budget 2000-2001, il y a eu des développements nouveaux dont le Secrétariat doit bien tenir compte. Mme Achouri a rappelé que, lors de l'adoption de la première résolution sur cet événement, les Etats Membres étaient pourtant d'accord pour donner à cet événement toute l'ampleur et la couverture médiatique qu'il mérite. Les Etats Membres devaient par conséquent bien se douter des incidences éventuelles. Il importe désormais de ne pas retarder plus avant les préparatifs de cet événement très proche. Il faut aussi et surtout garder à l'esprit le fait que le Secrétariat n'a pas encore reçu toutes les instructions précises des Etats Membres

M. ADAM (Israël) a estimé que les dépenses prévues pour le Sommet du millénaire pourraient plutôt être consacrées à d'autres fins, tel le développement de l'Afrique, par exemple. Il s'est déclaré préoccupé par les 110 900 dollars demandés pour la restauration de la salle du Conseil économique et social qui ne servira que pendant quatre jours. Israël considère que la Commission ne devrait pas approuver ces incidences sur le budget programme et devrait demander au Secrétariat de présenter de nouvelles propositions.

M. POWLES (Nouvelle-Zélande) a indiqué que de nombreuses plaintes avaient été formulées par les Etats Membres à propos de la lenteur des préparatifs du Sommet du millénaire. Puisque tout le monde semble être d'accord sur la nécessité de prendre ces décisions d'organisation rapidement, le représentant a demandé que pour garantir le succès de l'Assemblée du millénaire, tout nouveau retard soit évité. M. WARREN SACH, Directeur de la Division de la planification des programmes et du budget, a expliqué que depuis qu'en 1998, l'Assemblée a décidé de faire de sa 55ème session "l'Assemblée du millénaire", les choses ont évolué et des décisions ont été prises concernant notamment le programme de travail, comme par exemple les tables rondes. C'est pourquoi, le Secrétariat doit faire face aujourd'hui à des incidences financières. Dans la mesure où ils étaient prévisibles, ces coûts ont été inclus dans le budget 2000/2001 établi en 1999, a expliqué M. Sach. Toutefois, à l'époque de l'établissement du nouveau budget, le Secrétariat n'avait pas encore connaissance des arrangements demandés par les Etats Membres et visant, par exemple, l'organisation d'un Sommet du millénaire et la couverture médiatique. A l'heure actuelle, les éléments ne sont toujours pas complets et c'est pourquoi le Secrétariat est obligé de présenter une fourchette. On ne sait, par exemple, pas si les tables rondes se tiendront en privé ou en public; dernière option qui a des incidences budgétaires sensibles, puisqu'elle exige une couverture télé, radio ainsi que des communiqués de presse. M. Sach a rappelé que pour la célébration du Cinquantenaire, événement similaire en taille et en importance, 8 à 9 millions de dollars furent dépensés. Cette fois, on envisage des dépenses maximum de 3 millions de dollars. Quant aux remarques selon lesquelles les coûts supplémentaires auraient dû être absorbés dans le cadre du budget ordinaire voté en décembre dernier, M. Sach a expliqué qu'en raison de l'adoption depuis plusieurs années de budgets à croissance zéro, le Secrétariat a une capacité très limitée pour faire face aux dépenses supplémentaires dans le cadre des ressources disponibles. Par rapport au Cinquantenaire, par exemple, la capacité en couverture télévisée de l'Organisation a été réduite de moitié. Par ailleurs, le budget du Département de l'information a été réduit de plus de 800 000 dollars suite à des coupures dans tous les secteurs. En fait, les budgets des deux départements les plus importants pour couvrir l'Assemblée du millénaire ont été tous les deux réduits sensiblement. Une tente pour accueillir à l'extérieur les journalistes est demandée, car il est prévu que tous les journalistes voulant couvrir l'Assemblée ne pourront entrer dans la salle de conférence 1 qui par ailleurs n'est pas suffisamment équipée en matériel de télécommunications, a expliqué ensuite M. Sach, ajoutant que l'on ne peut pas accueillir la presse sans les moyens électroniques appropriés. Les dépenses liées à la restauration des salles de conférence s'expliquent surtout par le fait qu'il faudra engager du personnel temporaire devant travailler le week-end férié de "Labor Day", pendant lequel les heures supplémentaires sont particulièrement élevées. La fourchette donnée s'explique par l'incertitude qui demeure concernant le statut que les Etats Membres décideront de donner aux tables rondes qui sont prévus. Concernant les entretiens bilatéraux qui ont traditionnellement lieu lors de l'Assemblée générale, la norme est d'installer 15 partitions dans les salles de conférence en sous-sol, a expliqué également M. Sach. Pour le Sommet du millénaire se sont 28 salles qui sont prévues, d'où les coûts supplémentaires entraînés. Les ressources demandées au titre de la couverture télévisée se fondent sur l'hypothèse que les tables rondes seront publiques et qu'il faudra donc couvrir à la fois la plénière et ces tables rondes. L'Organisation a, depuis 4 ou 5 ans, pour politique de donner les images de base aux médias qui prennent ensuite en charge les coûts de diffusion. Compte tenu de l'évolution médiatique au niveau mondial, il ne semble plus possible de faire payer une redevance pour les images. M. Sach a rappelé en conclusion que le Secrétariat est tributaire des négociations et des décisions des Etats Membres.

M. SALIM LONE, Directeur de la Division des informations et des médias, a expliqué que tous les fonctionnaires du département de l'information qui ne sont pas requis à des tâches essentielles travailleront sur l'Assemblée et le Sommet du millénaire. Il a précisé qu'à la demande des Etats Membres, le Département a redéployé un montant de 1,7 millions de dollars pour le projet de diffusion radio en direct. L'Assemblée et le Sommet du millénaire constituent une manifestation sans précédent et un défi majeur. Il faut s'assurer qu'un public mondial soit témoin de la confiance que les dirigeants internationaux ont en l'Organisation et en sa capacité à résoudre les défis mondiaux. A cet égard, M. Lone a indiqué qu'une couverture équilibrée et objective de toutes les manifestations devait être assurée. De plus, si les chaînes de télévision étaient autorisées à cette occasion, des problèmes de sécurité et d'espace se poseraient. Chaque délégation doit bénéficier d'une couverture susceptible d'être utilisée dans son pays, a insisté M. Lone. C'est pourquoi le Département a décidé d'effectuer lui-même la couverture du Sommet. Pour ce qui est de la vente de la couverture, qui n'est pas actuellement pratiquée, il est délicat d'imposer aux médias un coût subit. Six sites Internet doivent en outre être créés, un dans chaque langue officielle, et bien que le Département fasse pour cela appel à un fournisseur qui ne fait pas payer ses services, chaque installation par site coûte 15 000 dollars. M. Lone a rappelé qu'en 1995, Kodak avait pris la photographie de groupe du Cinquantenaire, mais que les droits de reproduction lui étaient alors réservés. Il est inacceptable que l'Organisation ne puisse utiliser à sa guise les photographies de l'événement, a-t-il ajouté. Le Département de l'information a jugé intéressant et remarquable d'employer des écrans géants à haute définition afin de montrer que les Nations Unies sont résolues à appliquer des technologies de pointe. Bien que les écrans et la télévision haute définition soient fournis gratuitement, le recours à une telle innovation entraîne quand même des coûts.

Reprenant la parole, M. Sach a indiqué que les coûts seront facturés au regard du fonds de réserve selon la procédure. Les coûts de 450 000 dollars pour la sécurité se rapporte au personnel, dont certains membres familiers avec les procédures de l'Organisation viendront de Genève, et au matériel, notamment pour la surveillance - Rayon X, radio, etc.-

M. DARWISH (Egypte) est revenu sur la possibilité pour les Nations Unies de tirer des recettes de cet événement important. Il s'est dit convaincu que certaines grandes chaînes de télévision américaines seront très intéressées par cet événement, c'est pourquoi il faudrait envisager ces grands médias de faire payer la diffusion des images.

M. QIANGWU ZHOU (Chine) a insisté sur l'importance des préparatifs pour garantir le succès du Sommet du millénaire. L'Organisation est tributaire au nombre de chefs d'Etat qui vont participer à cet événement. Pour faire des économies, il faut que les arrangements de cette manifestation soient mis au point le plus rapidement possible.

Mme BUERGO-RODRIGUEZ (Cuba) a dit comprendre les difficultés auxquelles le Secrétariat doit faire face pour fournir des informations précises dans la mesure où le processus intergouvernemental de négociation se poursuit. Elle a insisté sur la nécessité de prendre en compte le fait que l'Assemblée doit se prononcer rapidement sur les préparatifs du Sommet du millénaire. Les Etats Membres devront à leur tour prendre des dispositions pour leur participation à cet événement. Mme Buergo-Rodriguez a demandé au Secrétariat de confirmer que le coût des services de conférence et les services linguistiques nécessaires aux négociations qui vont être menées par le Président de l'Assemblée générale seront bien pris en charge dans la limite des ressources disponibles. Concernant les dépenses liées aux mesures de sécurité, elle s'est demandée si plutôt que de recourir à des agents extérieurs,

l'Organisation ne pouvait pas recourir à ses propres agents de sécurité. La représentante a estimé que le Sommet du millénaire sera peut-être le premier exemple permettant clairement de voir les conséquences négatives des diverses réductions budgétaires opérées ces dernières années.

Mme RENATA ARCHINI DE GIOVANNI (Italie) s'est dite particulièrement surprise par les ressources prévues pour reconfigurer la salle du Conseil économique et social, étant donné que sa délégation a, il y a seulement quelques mois, fourni des fonds pour assurer le réaménagement de cette salle.

M. ADAM (Israël) a demandé si la couverture télévisée de l'Assemblée générale serait diffusée en direct et quelle serait la contribution des pays dans ce domaine.

M. Sach a expliqué qu'un rapport serait présenté sur l'exercice biennal 2000-2001 avec les changements à chaque chapitre, y compris ceux émanant du rapport d'exécution. En ce qui concerne la possibilité d'avoir des recettes provenant de la diffusion de cette manifestation si toutes les informations doivent être diffusées, il est souhaitable de conserver la politique actuelle bien que des accords puissent être envisagés avec certaines chaînes de télévision.

M. Lone a indiqué que bien qu'aucun sondage n'a été effectué pour estimer le nombre de téléspectateurs potentiels, les chaînes de télévision ont déjà manifesté un intérêt très vif pour la manifestation. Lors de la publication du rapport du millénaire du Secrétaire général, par exemple, de nombreuses chaînes du monde entier, certaines en direct, avaient diffusé des images de l'événement. Toutefois, diffuser l'ensemble du Sommet en direct semble difficile en raison notamment du décalage horaire, a par ailleurs précisé M. Lone. Dans tous les cas, le Département de l'information collabore avec les chaînes de télévision et les stations de radio pour que chacun dans le monde, ait la possibilité de voir les images ou d'entendre les discours du Sommet se rapportant à sa région.

M. POWLES (Nouvelle Zélande) a déclaré que la Présidence de l'Assemblée générale n'avait pas l'intention de préparer une révision 2.

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