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AG/AB/561

LES DELEGATIONS AFRICAINES ESTIMENT QU'IL NE FAUT PAS ATTENDRE QUE LA PAIX SOIT RETABLIE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO POUR DEPLOYER LA MISSION PREVUE

29 mars 2000


Communiqué de Presse
AG/AB/561


LES DELEGATIONS AFRICAINES ESTIMENT QU'IL NE FAUT PAS ATTENDRE QUE LA PAIX SOIT RETABLIE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO POUR DEPLOYER LA MISSION PREVUE

20000329

Plusieurs intervenants insistent sur l'importance de recruter et de former du personnel local pour les Missions en RDC et au Timor oriental

La question du financement de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) a été examinée, ce matin, par la Cinquième Commission (administrative et budgétaire), suite à la demande d'autorisation du Secrétaire général d'engager jusqu'à 200 millions de dollars pour répondre aux besoins les plus immédiats de la Mission. Au vu de la complexité du mandat, les délégations ont souligné l'importance d'un financement adéquat qui permette une exécution efficace du mandat de la Mission. Certains pays dont l'Ouganda, le Cameroun et la République-Unie de Tanzanie, se sont néanmoins inquiétés du fait que le déploiement de la Mission soit assujetti à la coopération préalable de toutes les parties ainsi qu'aux assurances fermes et crédibles que celles-ci fourniront en matière de sécurité. "Le fait que certains estiment qu'une opération de maintien de la paix ne doit être déployée qu'une fois la paix rétablie dénote une conception assez particulière des missions, qui semble surtout prévaloir pour l'Afrique", a souligné le représentant de l'Ouganda. En outre, si les besoins de la Mission sont encore difficiles à évaluer, la proposition du Secrétaire général est tout à fait modeste par rapport à l'ampleur de la tâche à accomplir, ont également fait remarquer plusieurs délégués, s'étonnant qu'une délégation ait demandé la réduction de ce montant.

Les représentants des délégations suivantes se sont exprimés sur la question: Portugal (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Australie (au nom du Groupe CANZ), Etats-Unis, Norvège, Zambie, Zimbabwe, Algérie, Chine, République de Corée, Ouganda, Egypte, République-Unie de Tanzanie, Cameroun (au nom du Groupe des Etats d'Afrique) et Namibie. Le Directeur de la Division du financement des opérations de maintien de la paix, M. Bok Yeo, a répondu aux questions des délégations.

La Commission a également examiné le financement des deux missions des Nations Unies au Timor oriental. S'agissant de la Mission d'observation (MINUTO), les événements survenus au Timor oriental en septembre 1999 ayant entraîné des dépenses plus importantes que prévues, le Secrétaire général demande l'ouverture d'un crédit supplémentaire de 26,9 millions de dollars, dont un peu plus de 23 millions seraient à mettre en recouvrement auprès des Etats Membres. En ce qui concerne le fonctionnement de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) du 1er décembre 1999 au 30 juin 2000, le Secrétaire général demande l'ouverture d'un crédit légèrement supérieur à 386 millions de dollars. Ce montant tenant compte des 200 millions de dollars déjà autorisés par l'Assemblée générale en décembre dernier, seuls 186 millions de dollars seraient à

mettre en recouvrement. Sur ce point, le CCQAB estime qu'un certain nombre des besoins calculés par le Secrétariat ont été surévalués, au regard notamment des retards enregistrés dans le déploiement du personnel pour toutes les composantes de la Mission. Il recommande donc d'ouvrir un crédit d'un montant inférieur à celui demandé par le Secrétaire général, soit 350 millions de dollars. Le Comité consultatif suggère, en outre, au Secrétariat de présenter un nouveau rapport d'activités en mai, si des ressources supplémentaires sont nécessaires pour assurer le fonctionnement de l'Administration transitoire entre le 1er juillet et le moment où l'Assemblée générale autorisera l'ouverture de crédits pour la période suivante.

La recommandation du CCQAB a recueilli l'appui d'une majorité des délégations. Ces dernières ont néanmoins insisté sur la nécessité pour l'ATNUTO de disposer de toutes les ressources financières dont elle a besoin pour s'acquitter de sa tâche aussi vaste que complexe. A cet égard, le représentant de l'Australie s'est particulièrement inquiété de voir que seulement 65% des 200 millions de dollars mis en recouvrement en décembre dernier ont été versés jusqu'à présent. Plusieurs intervenants, à l'image de la représentante de la Norvège, ont estimé crucial pour le succès de la Mission de placer le peuple du Timor oriental au centre des préoccupations, d'autant que les conditions de survie extrêmement difficiles constituent une menace à la stabilité sociale. C'est pourquoi, ils ont encouragé le Secrétariat à recruter et former le plus possible du personnel local. A cet égard, le Directeur de la Division de l'administration et de la logistique des opérations de maintien de la paix, M. Hocine Medili, a précisé que dès que le marché du travail au Timor oriental en donnera la possibilité, le personnel chargé des services généraux sera progressivement remplacé par des ressortissants locaux. Compte tenu des difficultés qui persistent quant au maintien de l'ordre sur le terrain, plusieurs délégations ont, à l'image du CCQAB, insisté sur l'importance du déploiement rapide de tous les éléments de police civile.

La Commission a entendu sur ce point les déclarations des délégations suivantes: Portugal (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Australie (au nom du Groupe CANZ), Norvège, Malaisie (au nom de l'ANASE), Etats- Unis, Chine et Nigéria (au nom du Groupe des 77 et de la Chine). Le Directeur de la Division du financement des opérations de maintien de la paix, M. Bok Yeo, et le Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, M. Conrad Mselle, sont également intervenus.

La prochaine et dernière réunion de la Commission pour la présente reprise de session aura lieu vendredi 31 mars, dans l'après-midi.

Financement de la Mission des Nations Unies au Timor oriental (point 169)

Documentation

Le rapport du Secrétaire général sur le financement de la Mission des Nations Unies au Timor oriental (A/54/775) contient une demande d'ouverture d'un crédit additionnel d'un montant brut de 26 913 800 dollars et de mise en recouvrement d'un montant brut de 23 241 600 dollars pour la Mission d'observation des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) pour la période du 5 mai au 30 novembre 1999.

Il est rappelé que le montant brut total du crédit ouvert pour la MINUTO s'élève à 92 465 500 dollars pour la période du 5 mai au 30 novembre 1999. Les dépenses pour l'ensemble de cette période se sont élevées au total à un montant brut de 81 342 200 dollars, ce qui laisse un solde inutilisé de 11 123 300 dollars, en tenant compte des contributions volontaires en nature reçues. Ce solde inutilisé s'explique par le fait que les troubles politiques consécutifs à la consultation populaire n'ont pas permis de réaliser toutes les activités de la Mission. Le personnel militaire et civil a été réinstallé du Timor oriental à Darwin (Australie) à la mi-septembre 1999. Une grande partie est restée à Darwin jusqu'à la reprise des activités au Timor oriental, mais un certain nombre d'agents ont été déployés dans d'autres missions de maintien de la paix ou ont été rapatriés à l'expiration de leur contrat. Le déploiement du personnel supplémentaire a été très progressif car il était nécessaire de leur assurer un logement convenable. Les dégâts causés aux autres infrastructures ont retardé aussi la pleine reprise des activités jusqu'en décembre 1999, ce qui s'est traduit par des économies au titre d'un certain nombre de postes de dépenses, principalement pour ce qui est du personnel civil.

Le crédit additionnel demandé représente la différence entre les dépenses totales susmentionnées et le crédit ouvert à l'origine qui s'élevait à 54 428 400 dollars bruts. Le montant brut de 23 241 600 dollars dont la mise en recouvrement est demandée tient compte du crédit additionnel demandé plus haut, non compris les contributions volontaires en nature additionnelles qui s'élèvent à 3 672 200 dollars.

Dans le document A/54/802, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) examine le rapport du Secrétaire général sur l'exécution du budget de la Mission d'observation des Nations Unies au Timor oriental (MINUTO) pour la période du 5 mai au 30 novembre 1999. Il y est indiqué que le Comité consultatif a été informé que le Secrétariat n'a pas prévu une liquidation officielle de la Mission. Une liste détaillée de biens perdus pendant les troubles politiques au Timor oriental, d'une valeur estimée à 4,1 millions de dollars, a été présentée au Comité. Le Comité croit comprendre que le reste des biens de la MINUTO a été transféré à la Mission d'administration transitoire (ATNUTO), mais aucune information détaillée ne lui a été fournie quant aux biens concernés. Le système de contrôle du matériel des missions est en voie d'installation à la MINUTO mais sa configuration ne permet pas de recueillir des informations concernant les biens transférés à l'ATNUTO.

Le Comité recommande que l'Assemblée approuve le crédit additionnel demandé par le Secrétaire général, soit 26 913 800 dollars bruts, ainsi que le mise en recouvrement de 23 241 600 dollars, pour la MINUTO.

Financement de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (point 173)

Le rapport du Secrétaire général (A/54/769) présente le projet de budget de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) pour la période du 1er décembre 1999 au 30 juin 2000. Le montant brut nécessaire au fonctionnement de la Mission pour la période considérée s'élève à 386 341 400 dollars. Sur ce total, 28,5% environ sont destinés à couvrir les dépenses liées au personnel civil, 40,1% les dépenses opérationnelles et 28,9% les dépenses afférentes au personnel militaire. Les contributions du personnel représentent 2,3% du total et moins de 1% correspond à la rubrique "Autres programmes". Les effectifs prévus pour la mission sont de 200 officiers de liaison, 8 950 soldats, 1 640 membres de la police civile, 1 185 membres du personnel international, 1 892 agents locaux, 13 administrateurs recrutés sur le plan national et 486 Volontaires des Nations Unies.

En tant qu'opération pluridimensionnelle intégrée, l'ATNUTO est entièrement responsable de l'administration du Timor oriental, y compris l'administration de la justice, durant sa transition jusqu'à l'indépendance, conformément aux résultats de la consultation populaire. Le quartier général de la Mission se trouve à Dili et son personnel est déployé dans 13 districts. Un bureau de liaison a été établi à Jakarta et une antenne sera créée à Kupang (Timor occidental) et une base logistique de l'arrière sera établie à Darwin (Australie). Le représentant spécial du Secrétaire général, qui est l'Administrateur transitoire du Timor oriental et dirige la Mission, est le plus haut responsable international civil. Il détient les pouvoirs exécutifs civils maximum que la résolution 1272 (1999) du Conseil de sécurité prévoit et lui confie, et dont l'interprétation lui appartient en dernier ressort. Etant donné la complexité et la grande diversité des tâches à accomplir, deux représentants spéciaux adjoints, chargés respectivement de la composante gouvernance et administration publique et de la composante aide humanitaire et relèvement d'urgence, ainsi que le commandant de la Force aideront le Représentant spécial à diriger l'ATNUTO et à gérer ses opérations.

La composante militaire comprend deux éléments complémentaires : la Force des Nations Unies et un groupe d'observateurs militaires.

Le rapport du Secrétaire général fait aussi le point des contributions volontaires, reçues en nature et en espèces. Sur les 22 millions de dollars reçus par le Fonds d'affectation spécial pour l'ATNUTO et les 105 millions de dollars versés au Fonds d'affectation spécial de la Force multinationale, pour la période du 1er juillet 1999 au 30 juin 2000, près de 7,6 millions de dollars ont été pour l'heure dépensés.

Le Secrétaire général demande à l'Assemblée générale d'ouvrir un crédit d'un montant brut de 386 341 400 dollars pour la période allant du 1er décembre 1999 au 30 juin 2000, y compris le montant de 200 millions de dollars qu'elle a approuvé dans sa résolution 54/246 du 23 décembre 1999, par conséquent le montant à mettre en recouvrement s'établit à 186 341 400 dollars.

Dans son rapport sur le financement de l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) (A/54/804), le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) indique qu'au 24 février 2000, 6 643 soldats, 193 observateurs militaires et 634 policiers civils étaient déployés. S'agissant des observateurs militaires, le Comité note que leur nombre devrait être progressivement ramené à 150 d'ici à la fin du mois de juin, soit une réduction de 25%. Le Comité note également que le taux de vacance de postes de 5% retenu pour les prévisions afférentes aux observateurs militaires paraît faible et qu'on n'indique pas clairement comment la réduction du nombre d'observateurs a été prise en compte dans les prévisions. Il présume que cette question sera éclaircie lorsqu'on réévaluera les besoins de la mission pour la période prenant fin le 30 juin 2000. S'étant renseigné sur le montant des dépenses et des engagements qui ont été imputés sur le crédit de 200 millions de dollars approuvé pour la période en cours, il a été informé qu'une somme de 78,6 millions de dollars a été comptabilisée comme dépense pour la période du 1er décembre 1999 au 28 février 2000, y compris des engagements non réglés d'un montant de 18 millions de dollars pour des demandes d'achat de matériel, de 7,3 millions de dollars pour les rations et de 7,2 millions de dollars pour le remboursement de dépenses afférentes aux contingents. De l'avis du CCQAB, le montant de 7,2 millions de dollars susmentionné a peut-être été surestimé, car il aurait été calculé sur la base des coûts standard appliqués à un effectif de 6 643 soldats, alors qu'à compter du 1er février les effectifs n'étaient plus à ce niveau. De même les 7,3 millions de dollars engagés au titre des rations a peut-être aussi été surestimé, dans la mesure où les factures effectives présentées par le prestataire de services pour le mois de février dépendront du nombre de personnes nourries et que l'effectif en février était inférieur à 8 600 hommes, chiffre ayant servi à l'estimation initiale. Le Comité indique aussi que pour la période du 1er mai au 30 juin 2000, le prix de la ration journalière pourrait diminuer en faisant jouer la concurrence, ce qui pourrait permettre une économie de 9,1 millions de dollars par rapport au chiffre initial de 23,3 millions de dollars prévu. Le CCQAB présume en outre que la révision du nombre de soldats inclus dans le budget entraînera un ajustement des prévisions de dépenses afférentes au matériel appartenant aux contingents et au soutien logistique autonome dans le cadre d'une réévaluation tenant compte de l'évolution de la situation sur le plan de la sécurité.

Concernant la police civile, les dépenses prévues ont été calculées sur la base du déploiement progressif de 1 350 membres d'ici à avril 2000. De l'avis du CCQAB, ces paramètres sont quelque peu optimistes, car l'expérience montre que l'on rencontre régulièrement des difficultés dans le déploiement des membres de la police civile. Il estime que les dispositions à prendre pour assurer le déploiement de personnels dûment qualifiés et équipés dans les délais prévus devraient être réexaminés d'urgence. Il ajoute que le rôle joué par la composante police civile et son efficacité pour ce qui est de maintenir l'ordre et de mettre en place une force de police professionnelle crédible et impartiale demeurent décisifs. Il espère donc que lors de la prochaine évaluation des besoins de la mission, le Secrétaire général accordera une attention particulière à l'efficacité de la composante police civile de l'Administration. A cet égard, il note que l'efficacité de la police dépendrait également des moyens mis à sa disposition, y compris des services d'interprétation en quantité suffisante et de bonne qualité, étant donné que toute enquête ou toute investigation devrait être effectuée par l'intermédiaire d'un interprète. En conséquence, le Comité recommande que l'on réévalue le nombre d'interprètes en fonction de l'expérience et de l'efficacité opérationnelle de la mission, et en tenant compte de tous ses besoins.

Pour ce qui est du personnel international, du personnel local et des Volontaires des Nations Unies, le Comité estime que le taux de vacance de postes applicables aux fonctionnaires recrutés sur le plan international et aux personnes engagées devraient être relevé au moins à 35% et à 70% respectivement. Il faudrait redoubler d'efforts pour recruter davantage de spécialistes sur place, spécifiquement pour la mission, et le nombre de généralistes détachés par le Siège pour remplir les fonctions décrites dans le plan d'opérations de la mission, au titre de la gouvernance et de l'administration publique devrait être réduit. Le CCQAB est bien conscient qu'il existe une grave pénurie de personnel qualifié au niveau local due au fait qu'un grand nombre de cadres nationaux du secteur public et du secteur privé ont quitté le Timor oriental, mais il estime qu'il faudrait augmenter le nombre d'administrateurs recrutés sur le plan national en les affectant aux différentes composantes de la mission, ces administrateurs venant s'ajouter à ceux qui sont prévus pour le Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général et la Division de l'administration. De même, le Comité recommande que l'on s'efforce d'augmenter le nombre de Volontaires des Nations Unies et d'agents locaux, ce qui permettrait de réduire ultérieurement le nombre d'agents des services généraux recrutés sur le plan international.

S'agissant de l'organigramme proposé par le Secrétaire général, le Comité estime que le poste de sous-secrétaire général proposé pour le Chef de cabinet au Bureau du Représentant spécial du Secrétaire général ne se justifie pas. De manière générale, le CCQAB estime qu'un grand nombre de postes ont été surclassés et que beaucoup sont peut-être superflus, compte tenu des fonctions décrites. Il recommande que l'on revoie le nombre et le classement des postes pour le personnel international et le personnel, y compris les Volontaires des Nations Unies et que l'on soumette à l'Assemblée générale de nouvelles propositions. Par ailleurs, le Comité a le sentiment que l'on a cherché à mettre en place tous les éléments de la structure du futur gouvernement du Timor oriental. A ce sujet, il estime que la structure embryonnaire ainsi envisagée pourrait aboutir à la mise en place d'une administration et d'un système de gouvernement onéreux pour un Timor oriental indépendant, et qui ne seraient pas nécessairement viables dans un territoire où la population est peu nombreuse (environ 750 000 habitants) et essentiellement agricole. Le CCQAB recommande donc que l'on prenne d'urgence des dispositions en vue d'éliminer des éléments en regroupant certaines fonctions. Le nombre de services proposés et les effectifs correspondants doivent être systématiquement réexaminés afin de créer un système simplifié et viable de gouvernance et d'administration publique. Le Comité fait en outre observer que la structure du Bureau du Représentant spécial adjoint pour la gouvernance et l'administration publique est excessivement complexe et inutilement bureaucratique. Plusieurs domaines semblent faire double emploi et de plus, le Comité ne voit pas clairement quelles initiatives seront prises pour que la dépendance à l'égard du financement extérieur soit réduite au minimum, de façon à poser les bases d'un financement viable des dépenses publiques dans les domaines prioritaires dans les années qui suivront le passage à l'indépendance. Le Comité demande aussi que tout soit fait pour s'assurer qu'il n'y ait pas double emploi dans les travaux juridiques de la Mission, ainsi que dans les activités de secours humanitaires.

Concernant les besoins opérationnels, estimés à 154,9 millions de dollars dont 69,7 millions de dollars de dépenses non récurrentes, le Comité consultatif demande que le prochain budget comprenne des renseignements sur tous les logements fournis. Il recommande aussi au Secrétariat d'examiner avec soin la proposition relative à la construction de 10 bureaux des douanes et de l'immigration, afin de réduire les coûts. Il estime peu probable que la totalité des 14,8 millions de dollars prévus pour les locaux et le logement soit nécessaire. De même, le Comité juge très douteux que la totalité des 19,6 millions de dollars demandés pour les opérations de transport soit engagée durant l'exercice financier s'achevant au 30 juin 2000. Le Comité estime aussi que le montant de 37,4 millions de dollars demandé au titre des opérations aériennes a peut-être été surévalué. Il préconise donc de procéder à un examen du nombre d'avions qui seraient à prévoir, dans la réévaluation des besoins de la mission pour la période s'achevant au 30 juin 2000. Enfin, le Comité pense que, dans les trois mois qui restent, il est peu probable que l'ensemble des 5,5 millions de dollars demandés pour les fournitures et les services divers soit dépensé.

Compte tenu de ces observations, le Comité consultatif recommande à l'Assemblée générale d'ouvrir, pour l'établissement et le fonctionnement de l'ATNUTO, un crédit d'un montant de 350 millions de dollars pour la période du 1er décembre 1999 au 30 juin 2000. Ce montant inclut les 200 millions de dollars déjà autorisés par l'Assemblée générale. La somme à mettre en recouvrement auprès des Etats Membres serait donc de 150 millions de dollars. Le CCQAB recommande, par ailleurs, au Secrétariat de présenter le budget de la mission pour la période du 1er juillet 2000 au 30 juin 2001 en septembre 2000, en tenant compte des résultats de la réévaluation complète des besoins prévue dans le rapport du Secrétaire général au Conseil de sécurité (cf.S/2000/53) et de ses propres observations et commentaires. Il espère que le Secrétariat pourra dégager les leçons de l'exécution du budget et estimer avec plus de précision les besoins de la mission pour l'exercice suivant. Par ailleurs, si pour assurer le fonctionnement de l'ATNUTO entre le 1er juillet et le moment où l'Assemblée générale autorisera l'ouverture d'un crédit pour la période suivante, le Secrétaire général a besoin de ressources supplémentaires, le Comité lui recommande de soumettre, en mai 2000, un rapport d'activité indiquant ces besoins.

Débat général

M. NUNO BRUTO (Portugal), s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a souligné l'importance du mandat qui incombe à l'ATNUTO. Cette mission est à la fois très vaste, essentielle et complexe, puisqu'elle doit assurer la sécurité des personnes et maintenir l'ordre, mais aussi poser les fondements des structures de l'administration publique et coordonner les activités humanitaires. Sur le terrain et malgré les résultats déjà obtenus par l'Administration transitoire, de nombreux obstacles subsistent liés aux événements tragiques qui ont eu lieu en septembre 1999. Aujourd'hui, la population du Timor oriental se débat pour satisfaire ses besoins humanitaires fondamentaux. Le chômage et l'effondrement du système éducatif et des services sociaux et publics obscurcissent le futur. En outre, la situation du grand nombre de réfugiés Est-timorais vivant dans des camps au Timor occidental mérite de se voir accorder la plus haute priorité. De manière générale, on estime que 80% de la population ne dispose pas des moyens minimums de survie, a précisé M. Bruto.

C'est pourquoi, il est de la plus haute importance que la Mission dispose de toutes les ressources nécessaires à la satisfaction de son mandat. Il faut pour cela établir une bonne communication avec la population. L'Union européenne invite donc tous les pays qui ont promis de verser des contributions volontaires lors de la Conférence de Tokyo à le faire le plus tôt possible, afin de permettre à l'ATNUTO de fonctionner plus efficacement et ainsi de mieux répondre aux besoins de la population. Le représentant a également rappelé qu'une deuxième conférence d'annonces de contributions aura lieu en juin prochain à Lisbonne. M. Bruto a en outre pris note des observations du CCQAB relatives à la structure de la composante "gouvernance et administration publique" de la Mission et il a demandé au Secrétariat de fournir de plus amples renseignements dans son prochain rapport en mai. L'Union européenne appuie la recommandation du CCQAB d'ouvrir un crédit de 350 millions de dollars pour le fonctionnement de la mission.

M. HENRY FOX (Australie), au nom du Groupe CANZ - Canada, Australie et Nouvelle-Zélande, a réitéré son ferme soutien à la Mission et s'est félicité du rapport du Secrétaire général. Il a expliqué ensuite que contrairement à ce qui est écrit au paragraphe 47 du rapport, les locaux fournis gratuitement à Darwin, ne sont pas mis à disposition par le Gouvernement australien, mais par le Gouvernement du Territoire septentrionnal. De plus, il a ajouté que le Secrétariat ne devrait pas ainsi présumer que ces locaux continueront d'être fournis à titre gracieux et il devrait par conséquent prévoir d'inscrire le coût de leur utilisation dans les budgets futurs. M. Fox a estimé que le manque d'informations et de précisions du rapport du Secrétaire général relevé par le CCQAB n'est guère surprenant, étant donné le caractère nouveau de la mission. Il a encouragé toutefois le Secrétariat à définir de manière plus exacte les besoins dans ses prochains rapports. Le Groupe CANZ appuie la recommandation du CCQAB concernant le niveau de financement à allouer à l'ATNUTO jusqu'au 30 juin 2000.

M. Fox a mis l'accent sur l'importance du recrutement de personnel local pour la réussite de la Mission qui doit poser les fondements de l'administration publique de ce pays bientôt indépendant. Selon lui, la priorité devrait donc être donnée au recrutement et à la formation des Timorais. Il a partagé les préoccupations exprimées dernièrement par le Secrétaire général devant le Conseil de sécurité quant aux difficultés qui subsistent pour maintenir l'ordre. A cet égard, il a estimé, comme le CCQAB que la priorité absolue devrait être accordée au déploiement rapide de la police civile. Le Groupe CANZ regrette le fait qu'au 31 mars 2000, seuls 65% des 200 millions de dollars alloués par l'Assemblée générale en décembre dernier aient été versés. Il engage donc instamment tous les Etats Membres à verser le plus rapidement possible toutes leurs contributions. Il a exhorté également les pays ayant fait des annonces de contributions lors de la Conférence de Tokyo de verser au plus tôt les sommes promises. Le Groupe appuie également le crédit supplémentaire de 26 millions de dollars demandé au titre de la MINUTO.

Mme ANNE MERCHANT (Norvège) a appuyé la recommandation du CCQAB visant à ouvrir un crédit de 350 millions de dollars pour le fonctionnement de la Mission du 1er décembre 1999 au 30 juin 2000. Elle a appuyé également la recommandation du CCQAB qui souhaite accroître le nombre d'administrateurs engagés localement, ainsi que le recours aux Volontaires des Nations Unies. La représentante a souligné par ailleurs l'importance de mettre en place une bonne coordination entre l'ATNUTO, les institutions du système des Nations Unies, celles de Bretton Woods et les ONG. Sur le terrain, la délégation norvégienne juge essentiel que les Timorais soient placés au centre de la Mission et de ses préoccupations. Ceci est d'autant plus fondamental que les conditions économiques menacent la stabilité sociale, a mis en garde Mme Merchant.

Mme SITI HAJJAR ADNIN (Malaisie), s'exprimant au nom de l'Association des Nations de l'Asie du Sud-est (ANASE), a mis l'accent sur l'importance de garantir à la Mission toutes les ressources nécessaires à la satisfaction du mandat et des responsabilités confiées par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. L'ANASE est disposée à souscrire aux recommandations budgétaires du CCQAB, à condition de recevoir l'assurance qu'elles n'auront aucune conséquence négative sur la mise en oeuvre du mandat et sur le nombre et le niveau des postes proposés par le Secrétaire général. L'ANASE appuie également le crédit supplémentaire d'un peu plus de 26 millions de dollars demandés pour la MINUTO. Elle insiste sur l'importance pour la Commission de se prononcer rapidement.

M. ROYAL WHARTON (Etats-Unis) a appuyé les recommandations du CCQAB relatives à la Mission au Timor oriental. Notant que 158 personnes étaient prévues pour les services généraux, le représentant a demandé pourquoi ce nombre est si élevé pour l'ATNUTO et s'est enquis de ce qui sera entrepris pour que ces postes soient confiés à du personnel local. En ce qui concerne le fret aérien, 19,1 millions de dollars ont été prévus pour le transport de matériel appartenant

aux contingents. Le représentant a demandé pourquoi ces coûts sont si élevés. En outre, le représentant s'est interrogé sur les conditions d'achat des 653 véhicules d'une valeur de 14,8 millions prévus au titre de la section transport des dépenses non renouvelables.

Mme SUN MINQIN (Chine) souscrivant à la déclaration des pays de l'ANASE, a appuyé les recommandations du CCQAB. Elle a estimé que la situation actuelle au Timor oriental est en passe de s'améliorer après le transfert des responsabilités à l'ATNUTO. De ce fait, elle a souhaité que des effectifs de police soient déployés très rapidement et que des ressources appropriées soient assurées à la mission.

M. HASSAN MOHAMMED HASSAN (Nigéria) s'exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souhaité que les mesures envisagées soient mises en place rapidement.

Répondant aux questions des délégations du Portugal et de l'Australie, M. BOK YEO, Directeur de la Division du financement des opérations de maintien de la paix, a indiqué qu'une note, établie sur la base de la période actuelle, avait déjà été soumise au CCQAB sur le budget de fonctionnement de l'ATNUTO pour la période après juillet 2000. Compte tenu de l'examen qui doit être entrepris prochainement par le Secrétaire général sur la situation au Timor oriental en matière de sécurité, des informations devraient pouvoir être fournies en mai prochain au CCQAB et à la Commission sur l'évolution de la composante militaire de l'ATNUTO. Puisque la Commission doit examiner le financement de toutes les missions de la paix en mai prochain, le représentant a estimé qu'une brève note pourrait être envoyée au CCQAB au début de la prochaine reprise de session. Ainsi le CCQAB serait en mesure de soumettre un rapport intérimaire concernant les besoins financiers de la mission jusqu'en décembre 2000, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne les locaux utilisés comme bureaux, s'ils ne peuvent continuer à être fournis à titre gracieux, leur location devra être prévue. En réponse à la Malaisie, le représentant a souligné que la recommandation du CCQAB vise à réduire de 30 millions le budget demandé par le Secrétaire général. Le CCQAB a fait état de certains domaines qui ont pu être surévalués en raison de la rapidité de l'évaluation du budget mais il laisse tout de même une certaine marge de manoeuvre au Secrétariat en ce qui concerne la structure de la mission.

M. HOCINE MEDILI, Directeur de la Division de l'administration et de la logistique des missions du Département des opérations de maintien de la paix, répondant aux questions des représentants de l'Australie et des Etats-Unis, a expliqué qu'en ce qui concerne l'utilisation des services généraux, il n'existe pas actuellement de possibilité de recrutement d'Est Timorais pour des tâches complexes, d'où Le nombre de personnels généraux prévu. La formation du personnel est timorais est une priorité pour la Mission et le personnel sera progressivement remplacé par des employés locaux, a souligné M. Medili. Pour les 19,1 millions de dollars destinés au transport, il a expliqué qu'il s'agissait de matériel lourd qui ne se trouvait pas sur le théâtre des opérations. Puisqu'il faut que la conduite soit à droite dans les véhicules, les achats dans ce domaine sont réalisés au cas par cas.

Prenant également la parole le Président du CCQAB, M. Conrad Mselle, a expliqué que le Comité consultatif a effectivement demandé au Secrétariat de présenter en mai un rapport intérimaire pour que la Cinquième Commission puisse examiner la question des ressources nécessaires entre le 1er juillet 2000 et le 31 décembre 2000.

Financement de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (point 175)

Documentation

Ce rapport présente la demande du Secrétaire général en vue du financement de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) (A/54/808). Le 24 février 2000, le Conseil de sécurité, par sa résolution 1291 (2000), a prorogé le mandat de la MONUC jusqu'au 31 août 2000 et autorisé le renforcement de la Mission qui pourra compter jusqu'à 5 537 militaires, y compris jusqu'à 500 observateurs ou davantage si le Secrétaire général le juge nécessaire. Le rapport rappelle que le montant total brut des engagements autorisés par le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) pour le déploiement préliminaire de l'ONU dans la région du Congo, ainsi que pour la MONUC, s'élève à 41 millions de dollars. Au 29 février 2000, le montant total des dépenses et obligations s'élevait à 33,3 millions de dollars, dont 29,9 millions pour l'achat de matériel et 3,4 millions au titre des dépenses liées au personnel militaire et civil. A la fin du mois de mars 2000, la composante militaire de la MONUC comptait 103 militaires appuyés par 97 civils.

L'ampleur des tâches qui attendent l'Organisation en vertu de l'Accord de cessez-le-feu de Lusaka appelle une préparation adéquate suivie d'un appui financier. A cet égard, il est impératif que les ressources nécessaires soient mises à disposition, ce qui permettrait de prendre des mesures immédiates pour établir l'infrastructure d'appui destinée à la Mission, d'acquérir des fournitures et le matériel supplémentaires dont celle-ci aura besoin et de conclure les contrats nécessaires en prévision du déploiement militaire et du personnel civil additionnel. On estime, à titre provisoire, qu'un montant de 200 millions de dollars, comprenant les 41 millions déjà autorisés par le CCQAB, sera nécessaire pour répondre aux besoins au titre des rubriques suivantes : logement (42 millions de dollars), transports (50 millions de dollars), transmissions (40 millions de dollars), opérations aériennes (15 millions de dollars), matériel (27 millions de dollars) et personnel (26 millions de dollars).

Ainsi, le Secrétaire général prie l'Assemblée de l'autoriser à engager des dépenses d'un montant maximal de 200 millions de dollars, comprenant le montant brut de 41 millions de dollars précédemment autorisé par le CCQAB.

Le présent document sur le financement de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) (A/54/813) contient les commentaires du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) sur le rapport du Secrétaire général relatif à cette question. Ayant noté les montants indiqués dans le rapport à l'issue d'une évaluation provisoire des ressources qui seront nécessaires pour répondre aux divers besoins de la MONUC (logistique, matériel et personnel), le CCQAB recommande que l'on s'efforce d'utiliser autant que possible des compétences disponibles localement et il encourage le Secrétariat à tirer pleinement parti de l'expérience acquise par le passé dans le cadre de diverses opérations de maintien de la paix en Afrique pour obtenir des biens et services y compris des sous-traitants locaux sur les marchés locaux et régionaux. Le CCQAB recommande que pour répondre aux besoins opérationnels initiaux de la MONUC, l'Assemblée générale autorise le Secrétaire général à engager des dépenses d'un montant maximal de 200 millions de dollars,

comprenant le montant brut de 41 millions de dollars précédemment autorisé par le CCQAB. En faisant cette recommandation, il a à l'esprit les nombreuses incertitudes qui subsistent au sujet de la MONUC, y compris quant au moment de son déploiement. Le CCQAB est également préoccupé par les problèmes que pose nécessairement l'entreposage de biens dans une telle situation.

Débat général

M. EDUARDO RAMOS (Portugal), s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a fait remarquer la soumission tardive des rapports relatifs au financement de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). A l'instar du Secrétaire général, le représentant a estimé que pour être efficace, cette Mission devait recevoir un financement approprié. A cet égard, il a rappelé l'ampleur du mandat de la MONUC qui doit surveiller l'application de l'Accord de cessez-le-feu et enquêter sur les violations de celui-ci, maintenir en permanence une liaison avec tous les quartiers généraux des forces militaires, faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire, déployer et développer une action antimines d'urgence. Dans ce contexte, l'Union européenne approuve les recommandations du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) pour que le Secrétaire général soit autorisé à engager, pour la MONUC, des dépenses d'un montant ne dépassant pas 200 millions de dollars et incluant les 41 millions de dollars déjà autorisés par l'Assemblée générale.

M. HENRY FOX (Australie) s'exprimant au nom du CANZ (Canada, Australie et Nouvelle Zélande), a indiqué que le CANZ approuve la demande du Secrétaire général d'engager des dépenses d'un montant de 200 millions de dollars. La MONUC, dont le déploiement marque une étape importante dans le processus de paix, devrait recevoir les ressources appropriées pour mener à bien son mandat, a-t-il ajouté. Il a également rappelé la complexité de la tâche de la mission et la nécessité d'une préparation adéquate de celle-ci. Ainsi il a estimé que ces 200 millions de dollars amélioraient la capacité des Nations unies à remplir leur mandat.

M. ROYAL WHARTON (Etats-Unis) a rappelé que sa délégation accorde la plus haute priorité au retour de la paix en République démocratique du Congo (RDC). C'est pourquoi, la Mission doit disposer des ressources nécessaires, mais elle doit surtout en faire l'usage le plus efficace. Or, le chiffre de 200 millions demandé par le Secrétaire général semble élevé au premier abord, d'autant qu'il s'agit de couvrir une période de 6 mois seulement. Le représentant a rappelé qu'en outre, pour l'instant, seule une petite partie du personnel prévu a pu être déployée; les conditions de sécurité nécessaires n'étant pas réunies pour un déploiement complet. A quel moment, le Secrétariat s'attend-il à ce que ces conditions soient réunies, a demandé à cet égard M. Wharton. Est-il vraisemblable que même dans le scénario le plus optimiste les 200 millions de dollars seront dépensés ? Pour les Etats-Unis, il serait préférable d'autoriser le Secrétaire général à engager des dépenses pour un maximum de 200 milions de dollars, mais en ne mettant que 160 millions de dollars en recouvrement auprès des Etats Membres.

Mme MERCHANT (Norvège) a exprimé son entier soutien aux efforts du Secrétaire général en vue de rétablir la paix en République démocratique du Congo (RDC). Même s'il reste encore à définir précisément les ressources nécessaires à la MONUC et si son plein déploiement est sujet à des contraintes politiques, militaires et logistiques certaines, il est d'ores et déjà clair que la tâche immense qui attend les Nations Unies en RDC exige un soutien financier approprié. C'est pourquoi la Norvège appuie la demande du Secrétaire général d'engager des dépenses pour un maximum de 200 millions de dollars, comprenant les 41 millions déjà autorisés par le CCQAB. Le règlement pacifique du conflit en RDC n'est pas seulement crucial pour le pays lui-même, mais pour l'ensemble de la région des Grands Lacs. C'est consciente de ces enjeux que la Norvège a décidé de faire une contribution de 1,2 millions de dollars au Fonds d'affectation spéciale, afin notamment de soutenir les efforts de médiation de M. Ketumile Masire, le facilitateur du dialogue intercongolais et de favoriser la démobilisation et la réintégration des anciens combattants, principalement les enfants soldats.

M. MATHIAS DAKA (Zambie) a souligné l'importance qu'il attache au bon financement de la MONUC, étant donné le rôle que son pays joue dans le processus de paix en RDC. C'est pourquoi, il a appuyé la demande de ressources formulée par le Secrétaire général. Le représentant a également remercié tous les Etats Membres qui ont soutenu les activités de la Commission mixte militaire actuellement basée à Lusaka.

M. LOVEMORE MAZEMO (Zimbabwe) a rappelé que l'Accord de Lusaka a été signé depuis plusieurs mois. Or, le fait que les Nations Unies n'ont pas encore pu déployer une force sur place compromet les chances de réussite de cet Accord. Il s'est dit préoccupé par la possibilité d'un déploiement dans les 4 à 6 mois. La MONUC devrait être une priorité absolue de l'Organisation.

M. BOUHADOU (Algérie) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et a appuyé pleinement la demande du Secrétaire général visant à pouvoir engager des dépenses pour un maximum de 200 millions de dollars. Le représentant a également exprimé son appui à la recommandation du CCQAB formulée au paragraphe 4 de son rapport quant à la nécessité de recourir le plus possible aux compétences locales.

Mme SUN MINQUI (Chine) a rappelé l'importance que son Gouvernement attache aux efforts de paix sur le continent africain. Elle a estimé que la MONUC a véritablement un rôle important à jouer en RDC et elle a appuyé les observations du CCQAB à cet égard. La Chine soutient la demande du Secrétaire général d'engager des dépenses pour un montant maximum de 200 millions de dollars.

M. PARK HAE-YUN (République de Corée) a fait remarquer que la MONUC a un rôle important à jouer dans la région et si les besoins sont difficiles à évaluer, la tâche de cette mission n'en est pas moins extrêmement importante. La République de Corée appuie la demande du Secrétaire général pour engager un montant ne dépassant pas 200 millions de dollars et attend une proposition tenant compte de manière plus précise des besoins de la MONUC.

M. NESTER ODAGA JALOMAYO (Ouganda) a souligné que la Mission doit disposer de toutes les ressources dont elle a besoin comme toutes les autres missions de maintien de la paix. Il s'est déclaré préoccupé par les lenteurs et les réticences auxquelles se heurte le déploiement de la Mission. Si certains estiment que la mission ne devrait être déployée qu'une fois la paix rétablie, cela dénote une conception des missions de maintien de la paix un peu particulière qui semble prévaloir pour l'Afrique, a-t-il ajouté. La MONUC va se heurter à un certain nombre de difficultés dans son déploiement et de ce fait, le montant demandé par le Secrétaire général est tout à fait modeste. Il faut ici faire confiance à l'avis du Secrétaire général en ce qui concerne l'estimation des besoins, a-t-il suggéré.

M. AHMED DARWISH (Egypte), souscrivant à la déclaration du Nigéria, a indiqué que l'Egypte attache une grande importance à la MONUC et approuve les recommandations du CCQAB.

M. MUHAMMAD YUSSUF (République-Unie de Tanzanie) a fait remarquer que le rapport du Secrétaire général indique que la mission sera déployée une fois les fonds et l'assurance de la coopération de toutes les parties reçus. Certes la situation en RDC est très tendue, a-t-il ajouté, mais aucune mission n'est déployée seulement après que la situation soit devenue parfaitement sûre dans un pays. Rappelant qu'une résolution du Conseil de sécurité avait été adoptée sur la question, il a souligné que dans d'autres cas, le déploiement de missions n'était pas tributaire d'un engagement ferme de la part des parties. Le représentant a donc demandé pourquoi cette mission était assujettie à des conditions différentes. Il a d'autre part pleinement appuyé les recommandations du CCQAB.

M. EKORONG A DONG (Cameroun), s'exprimant au nom du Groupe des Etats d'Afrique, s'est déclaré préoccupé par les conditions posées au déploiement de l'opération en RDC. Il a par ailleurs appuyé les recommandations du CCQAB et a souhaité recevoir au plus tôt le rapport plus détaillé du Secrétaire général sur la question.

M. GEBHARD KANDANGA (Namibie), a fait remarquer que l'évaluation du Secrétaire général des dépenses nécessaires à la MONUC se fonde sur une enquête de terrain. De ce fait, il s'est déclaré surpris qu'une délégation ait souhaité une réduction du montant de 200 millions de dollars demandé.

Répondant aux commentaires et questions des délégations, M. BOK YEO, Directeur de la Division du financement des opérations de maintien de la paix, a expliqué que l'évaluation des besoins présentée par le Secrétariat n'est pas excessive. La demande formulée par le Secrétaire général vise à mettre le mécanisme de pourvoi des fonds en marche puisque l'on sait qu'il faut toujours au moins 4 mois avant que les premiers fonds mis en recouvrement par l'Assemblée générale parviennent à l'Organisation. M. Yeo a précisé que les 41 millions de dollars déjà autorisés par le CCQAB ont été dépensés à hauteur d'environ 30 millions.

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