AG/EF/305

LA COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLEE DE CONVOQUER EN 2001 UNE REUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

16 décembre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/305


LA COMMISSION RECOMMANDE A L'ASSEMBLEE DE CONVOQUER EN 2001 UNE REUNION DE HAUT NIVEAU SUR LE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

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Elle termine ses travaux et recommande un texte sur le rôle central de l'ONU dans la promotion du développement dans le contexte de la mondialisation

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a terminé, cet après-midi, ses travaux par l'adoption d'un projet de résolution recommandant à l'Assemblée générale de convoquer en l'an 2001 une réunion internationale de décideurs ayant au moins rang de ministre pour examiner la question du financement du développement. La réunion porterait sur les problèmes nationaux, internationaux et systémiques relatifs au développement, lesquels devraient être abordés dans la perspective de la mondialisation et de l'interdépendance. La réunion devrait aussi porter sur la mobilisation des ressources financières en vue de la mise en oeuvre intégrale des résultats des grandes conférences et des principaux sommets organisés par l'ONU au cours des années 90 et de celle de l'Agenda pour le développement. Dans ce contexte, le Secrétaire général serait prié de tenir des consultations, en particulier avec la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI) et l'Organisation mondiale du commerce (OMC), sur les modalités possibles de leur participation. Le représentant du Guyana a pris la parole, au nom du Groupe des 77 et la Chine.

La reconnaissance du rôle central de l'ONU dans l'amélioration de la cohérence des politiques sur les questions liées au développement mondial, a été recommandée à l'Assemblée dans un projet de résolution sur le rôle de l'ONU s'agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance. La Commission a recommandé que l'ONU, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce (OMC) intensifient leur collaboration pour optimiser les avantages et réduire le plus possible les conséquences négatives de la mondialisation, de la libéralisation et de l'interdépendance. La Commission a eu une suspension de séance de deux heures pour finaliser les négociations sur un amendement au paragraphe 10 du projet de résolution concernant l'importance de la bonne gouvernance dans la promotion du développement. L'amendement qui avait été proposé par l'Australie puis amendé, à son tour, par le Groupe des 77 et la Chine, a été finalament adopté par consensus. Les représentants de l'Australie et du Cameroun se sont exprimés. Le Président de la Commission s'est félicité de l'esprit de coopération qui a prévalu durant ces négociations.

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La Commission a en outre adopté tel qu'oralement amendé le projet de son programme de travail biennal pour 2000-2001.

Le Président de la Commission et les représentants du Nigéria, du Guyana (au nom du Groupe des 77 et la Chine), de la Finlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés), des Etats-Unis, de la Fédération de Russie, du Maroc et du Mexique ont fait une déclaration de clôture.

Les travaux de la Commission étaient dirigés par le Président, M. Roble Olhaye (Djibouti) et les trois Vice-Présidents, MM. Daul Matute (Pérou); Giovanni Brauzzi (Italie) et Alexandru Nicolescu (Roumanie). M. Hussam Edin A'Ala (Syrie) assumait les fonctions de Rapporteur. La Commission avait entamé ses travaux le 6 octobre.

L'Assemblée générale se prononcera sur les 44 projets de résolution recommandés par la Commission, jeudi 23 décembre à 10 heures.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

La Commission a adopté sans vote tel qu'oralement amendé un projet de résolution relatif à la Réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental (A/C.2/54/L.75). Par ce texte, l'Assemblée générale déciderait de convoquer une réunion intergouvernementale de décideurs de haut niveau ayant au moins rang de ministre sur le financement du développement qui se tiendra en 2001. Elle déciderait que la réunion portera sur les problèmes nationaux, internationaux et systémiques relatifs au développement, abordés selon une approche intégrée dans la perspective de la mondialisation et de l'interdépendance. Ainsi le développement sera également étudié sous l'angle de ses aspects financiers. La réunion devrait aussi porter sur la mobilisation des ressources financières en vue de la mise en oeuvre intégrale des résultats des grandes conférences et des principaux sommets organisés par l'ONU au cours des années 90 et de celle de l'Agenda pour le développement. L'Assemblée prierait le Secrétaire général de lancer dès que possible les consultations préliminaires avec toutes les parties prenantes concernées, particulièrement en ce qui concerne la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et l'Organisation mondiale du commerce, sur les modalités possibles de leur participation. Elle engagerait les donateurs bilatéraux et multilatéraux à faciliter la participation des pays en développement et les pays en transition et engagerait aussi les entités concernées du système des Nations Unies à proposer des éléments à examiner au cours des préparatifs.

Explication de position

Le représentant du Guyana, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a demandé que les recommandations contenues dans le projet de résolution soient prises en compte dans les incidences financières des textes de la Commission, en particulier en ce qui concerne la création d'une commission préparatoire de la Réunion de haut niveau et les préparatifs demandés à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement.

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MONDIALISATION ET INTERDEPENDANCE

La Commission a adopté sans vote, tel qu'amendé dans son paragraphe 10, un projet de résolution relatif au rôle de l'Organisation des Nations Unies s'agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance. Aux termes de ce projet de résolution, la Commission recommande à l'Assemblée générale de réaffirmer que l'Organisation des Nations Unies a un rôle central à jouer s'agissant de promouvoir la coopération internationale pour le développement et d'améliorer la cohérence des politiques sur les questions liées au développement mondial, notamment dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance. L'Assemblée soulignerait avec force, aux termes de ce projet, que l'Organisation des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce devraient intensifier leur collaboration, selon qu'il conviendra, en vue de promouvoir la cohérence des politiques pour optimiser les avantages et réduire le plus possible les conséquences négatives de la mondialisation, de la libéralisation et de l'interdépendance, en tenant compte de la vulnérabilité, des préoccupations et des besoins particuliers des pays en développement.

Aux termes de ce texte, l'Assemblée soulignerait qu'il importe, au niveau national, de poursuivre l'application de politiques macroéconomiques rationnelles, de mettre en place des cadres institutionnels et réglementaires efficaces et de valoriser les ressources humaines appropriées, et elle engagerait la communauté internationale à promouvoir une coopération internationale pour le développement en vue d'accroître la participation des pays en développement à l'économie mondiale en voie de globalisation. L'Assemblée engagerait également la communauté internationale à adopter des politiques qui permettent de promouvoir l'équité dans les domaines de la finance, du commerce et du transfert de technologie et d'apporter des solutions aux problèmes des pays en voie de développement en ce qui concerne l'endettement extérieur et le transfert des ressources, la vulnérabilité financière, la détérioration des termes de l'échange et l'accès aux marchés.

Aux termes de ce projet de résolution, l'Assemblée soulignerait avec insistance que les programmes de renforcement des capacités régionales et nationales mis en oeuvre par le système des Nations Unies doivent comprendre un solide volet axé sur l'aide aux pays en développement en matière de technologies de l'information et de la communication. Elle prierait le Secrétaire général d'établir, en collaboration étroite avec la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et en consultation avec les autres organisations compétentes, un rapport détaillé contenant des recommandations concrètes sur un nouveau renforcement du système des Nations Unies dans le transfert des technologies de l'information et de la communication aux pays en développement.

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Aux termes de ce projet de résolution, l'Assemblée prierait le Secrétaire général de réunir, si possible en utilisant des fonds extrabudgétaires, un groupe d'experts de haut niveau des technologies de l'information et de la communication pour établir un rapport contenant des recommandations au sujet du rôle que l'Organisation pourrait jouer en vue de renforcer l'intégration des pays en développement au réseau mondial d'information qui se met en place, faciliter l'accès de pays en développement aux technologies de l'information et de la communication à des conditions préférentielles et libérales, selon qu'il conviendra, et promouvoir la participation des ces pays, notamment par des équipements d'infrastructures, aux activités des secteurs à forte intensité de savoir de l'économie mondiale.

Avant l'adoption de ce projet de résolution, la Commission avait adopté par consensus un amendement figurant au document A/C.2/54/L.78 en remplacement du paragraphe 10. L'amendement initial qui avait été présenté par l'Australie a été, à son tour, amendé par le Groupe des 77 et de la Chine. Tel qu'amendé, l'amendé se lit comme suit : " l'Assemblée générale soulignerait avec insistance l'importance d'un climat propice à l'investissement, en particulier l'investissement étranger direct; de l'ouverture des marchés; d'une gouvernance répondant aux besoins des peuples et fondée sur un service public efficace, participatoire, transparent et responsable, des processus politiques et des administrations; de l'augmentation du volume et de l'efficacité de l'aide publique au développement, et du règlement de la question de l'endettement insoutenable, y compris par des mesures de conversion de la dette et de la souplesse dans la gestion de l'Initiative renforcée en faveur des pays très endettés et, à cet égard, de l'appui à la coopération et à l'intégration régionales, qui sont les questions à traiter en priorité pour réaliser un développement durable dans tous les pays d'Afrique et encourager la participation de tous ces pays à l'économie mondiale".

Déclarations de clôture

Le Président de la Commission, M. ROBLE OLHAYE, a, dans ses remarques de clôture des travaux, déclaré que beaucoup de temps et de persévérance ont été consacrés au traitement de quelques questions sensibles et importantes inscrites à l'ordre du jour de la session de la Commission. Mais vu leur importance, des questions, comme celles liées à la mondialisation et à la réforme de l'architecture financière internationale méritaient qu'on leur consacrât du temps et de l'attention. Je tiens à rendre hommage, a dit M. Olhaye, à tous les membres du Bureau de la Commission, qui ont fait un effort remarquable de coordination des travaux et du respect de l'ordre du jour. Le Secrétariat des Nations Unies et, notamment, M. Nitin Desaï,

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méritent nos félicitations, au vu de la qualité des services mis à la disposition de la Commission et de la bonne tenue de la documentation qui a servi à nos travaux. Nous remercions aussi le Conseil économique et social pour sa contribution à nos travaux et nous sommes heureux que le consensus ait pu se faire sur la grande majorité des textes que nous avons eu à adopter et, notamment, sur le projet de résolution L.38.

Le représentant du Nigéria a déclaré que sa délégation voulait adresser ses compliments au Président de la Commission pour la manière dont les travaux de la Deuxième Commission ont été conduits, notamment eu égard aux points les plus difficiles et les plus sensibles de son ordre du jour. La délégation du Nigéria remercie tout le Bureau de la Commission. Tous les participants aux travaux de cette Commission en repartent un peu plus riches sur le plan humain, et nous espérons que les expériences acquises ici seront un acquis pour la prochaine session de la Commission, a dit le délégué. Le Nigéria remercie aussi la Présidence du Groupe des 77, dont le leadership au cours de ces travaux, aura été remarquable.

Le représentant du Guyana, parlant au nom du Groupe des 77 et la Chine, a dit que les travaux de la Commission ont élargi cette année les horizons des débats de cet organe par rapport à ce qu'ils avaient été jusqu'ici. Il a remercié tous les membres du Groupe des 77 et de la Chine pour la manière dont ils ont activement contribué à l'arrêt de l'ordre du jour et aux débats de la Commission, et a fait part de son appréciation en ce qui concerne la manière dont le Bureau de la Commission et le Secrétariat de l'ONU ont rempli leurs tâches. Nous espérons, a dit le délégué, que le nouveau millénaire sera favorable à l'amélioration du sort des peuples du monde entier.

La représentante de la Finlande, au nom de l'Union européenne et des pays associés, a estimé que l'ordre du jour de la Commission n'a pas été difficile. Elle a rappelé que de nombreux travaux ont été influencés par des événements comme la réunion de l'Organisation mondiale du commerce à Seattle. Elle s'est félicitée du consensus réalisé sur la question d'une réunion sur le financement du développement en se déclarant disposée à maintenir le même esprit novateur qui a prévalu au cours de cette session. La mondialisation qui, pour la première fois, a fait l'objet d'un point distinct de l'ordre du jour, a donné lieu à un consensus sur les avantages et les conséquences de ce processus, a souligné la représentante. Elle a terminé sur la question importante de la bonne gouvernance pour dire qu'elle aurait souhaité une référence plus précise à cette question dans le projet de résolution sur le rôle de l'ONU dans la promotion du développement. Réservant son dernier mot à

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l'organisation des travaux de la Commission, elle a souligné que la Commission a adopté 44 résolutions par rapport à 33 l'année dernière et s'est félicitée du consensus qui a prévalu sur la quasi totalité des questions. Elle a regretté le vote enregistré sur le texte concernant la réforme du système financier international et souhaité, par ailleurs, une réflexion sur la façon d'intégrer certaines questions.

Le représentant des Etats-Unis a demandé un réexamen des méthodes de travail de la Commission et une concentration plus réelle sur les résolutions clés. Le représentant a souhaité que plus de temps soit consacré aux négociations plutôt qu'aux déclarations qui sont trop longues parfois. Il s'est dit prêt à travailler au retour du partenariat constructif du passé de façon à voir les résolutions refléter la réalité du monde.

Le représentant de la Fédération de Russie s'est félicité de la prévalence de l'esprit de coopération entre les délégations. Il s'est dit convaincu que c'est grâce à cette atmosphère que des résultats impressionnants ont été possibles. Il s'est déclaré satisfait des résolutions adoptées par la Commission touchant le commerce, l'économie ou encore l'environnement. Ces résolutions, a-t-il estimé, donnent une orientation concrète en matière de coopération internationale pour résoudre les questions sectorielles et mondiales dans l'intérêt de la croissance de tous les pays membres. En ce qui concerne l'environnement, le représentant s'est dit particulièrement satisfait de l'adoption du projet de texte concernant la complémentarité des trois Conventions sur l'environnement.

Le représentant du Maroc a attiré l'attention de la Commission sur la question de la multiplication des réunions informelles-informelles. Il a dit comprendre que ces réunions qui visent à accroître l'efficacité mais a estimé qu'elles ne facilitent pas la participation des petites délégations qui se trouvent souvent parmi les pays en développement. Il a exhorté les membres du bureau à réfléchir à ce problème "objectif et réel" au risque de voir se créer des consensus qui ne sont que des consensus "élitistes". L'ONU a l'avantage d'être à l'écoute des petits pays et il faut le garder à l'esprit. Le représentant a mis l'accent sur la question de la disponibilité des rapports présentés par le Secrétariat. Il a terminé sur la pratique consistant à mettre les textes des Vice-Présidents aux voix alors que par définition il doit s'agir de textes consensuels. Il a dit espérer que cette pratique ne se poursuive pas en rejetant l'idée qu'un membre du Bureau puisse présenter un texte non consensuel et perdre ainsi la neutralité requise.

Le représentant du Mexique a estimé qu'à quelques jours du nouveau millénaire, les Nations Unies sont appelées à jouer un rôle essentiel dans la compréhension entre les nations. Il a réitéré sa détermination à poursuivre ses efforts dans la recherche de consensus internationaux.

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