AG/AB/547

PLUSIEURS DELEGATIONS ESTIMENT QU'UN REEXAMEN DU FINANCEMENT ET DE LA STRUCTURE DE LA MISSION AU KOSOVO SERA NECESSAIRE DANS UN AVENIR PROCHE

7 décembre 1999


Communiqué de Presse
AG/AB/547


PLUSIEURS DELEGATIONS ESTIMENT QU'UN REEXAMEN DU FINANCEMENT ET DE LA STRUCTURE DE LA MISSION AU KOSOVO SERA NECESSAIRE DANS UN AVENIR PROCHE

19991207

"La MINUK est unique en son genre de par son mandat, sa taille et son interaction avec d'autres entités. Elle restera longtemps une Mission en évolution", a déclaré ce matin le représentant des Etats-Unis devant la Cinquième Commission (administrative et budgétaire) qui a achevé son débat général sur le Financement de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK). En accord avec les remarques du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), les Etats-Unis estiment qu'il demeure des difficultés inhérentes à la préparation d'un budget initial pour cette Mission et qu'il sera prudent à l'avenir de revoir ce financement sur la base de l'évolution et des progrès pour s'assurer que l'argent est bien dépensé et que la Mission bénéficie de toutes les ressources nécessaires à son fonctionnement.

Plusieurs délégations ont demandé des précisions quant à certaines remarques faites dans le rapport du CCQAB, notamment en ce qui concerne les effectifs alloués au Bureau des questions de parité entre les sexes, pour lequel le Comité consultatif a demandé de ramener le niveau du poste du responsable de D-2 à P- 5. D'autres délégations ont jugé le tableau des effectifs surévalué, notamment pour ce qui est des cadres et des administrateurs de rang supérieur. La répartition des postes semble en fait trop fragmentée et le Bureau de la gestion des ressources humaines devrait examiner plus avant la structure des postes proposés, a ainsi fait remarquer le représentant la République de Corée. Pour sa part, la délégation cubaine a fait part de son soutien à la proposition du Secrétaire général d'avoir recours aux Volontaires des Nations Unies, ce qui pourrait, selon elle, apporter une réponse viable à la question du personnel fourni à titre gracieux.

Les représentants des pays suivants se sont exprimés sur ce point: Etats-Unis, Philippines, République de Corée, Israël, Allemagne et Cuba. M. Conrad Mselle, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) et M. Bock Yeo, Directeur de la Division du financement du maintien de la paix au Bureau de la planification des programmes et du budget, ont répondu aux questions des délégations.

La prochaine réunion officielle de la Cinquième Commission sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.

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Financement de la Mission d'administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (point 166)

fin du débat

M. DONALD HAYS (Etats-Unis) a rappelé le soutien de son pays à la création et à l'application du mandat de la MINUK, jugée vitale pour la paix et le développement au Kosovo et pour la sécurité régionale. Le soutien des Etats-Unis va aussi au Représentant spécial du Secrétaire général sur place. Le représentant américain a par ailleurs salué le rôle du CCQAB qui est en mesure de fournir des conseils pratiques aux Nations Unies pour que la Mission fonctionne de la façon la plus efficace et la plus organisée possible. Il est à cet égard important de prendre en compte un certain nombre de points mentionnés dans le rapport du Comité consultatif en vue de donner à la MINUK les moyens financiers nécessaires à son démarrage. Comme le CCQAB le dit dans son rapport, a poursuivi M. Hays, la MINUK est unique en son genre, par son mandat, sa taille et son interaction avec d'autres entités telles que l'Union européenne et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Elle restera longtemps une Mission en évolution. Toujours en accord avec le CCQAB, les Etats-Unis estiment qu'il demeure des difficultés inhérentes à la préparation d'un budget initial pour cette Mission et qu'il sera prudent à l'avenir de revoir ce financement sur la base de l'évolution et des progrès pour s'assurer que l'argent est bien dépensé et que la Mission bénéficie de toutes les ressources nécessaires à son fonctionnement. Les Etats-Unis souhaitent par ailleurs une accélération du déploiement de la police civile au Kosovo. Il s'agit là d'une tâche essentielle pour le succès de toute la Mission, a estimé M. Hays.

Mme MARY JO ARAGON (Philippines) a réaffirmé son appui à la MINUK. Elle a demandé au Président du CCQAB de fournir des précisions sur le paragraphe 24 du rapport du CCQAB relatif au bureau des questions de parité entre les sexes. Elle a notamment tenu à savoir pourquoi le CCQAB propose de déclasser le poste du responsable de ce bureau de D-2 à P-5. De l'avis de la représentante, un niveau D-2 permettrait à la personne désignée de mieux s'acquitter de ses fonctions.

M. PARK HAE-YUN (République de Corée) a déclaré que la MINUK doit recevoir les moyens et les ressources nécessaires pour bien s'acquitter de son mandat. Néanmoins, la République de Corée juge le tableau des effectifs surévalué, notamment pour ce qui est des cadres et des administrateurs de rang supérieur. La répartition des postes semble en fait trop fragmentée et le bureau de la gestion des ressources humaines devrait examiner plus avant la structure des postes proposée. C'est pourquoi la République de Corée appuie le niveau de ressources proposé par le CCQAB, qui représente une réduction de 28 millions de dollars par rapport au montant demandé par le Secrétaire général. Cette réduction ne devrait pas poser de problème ni empêcher la Mission de s'acquitter de son mandat, a estimé le représentant, qui a également demandé à réexaminer la structure des postes à l'avenir et sur la base de l'expérience acquise.

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M. RON ADAM (Israël) a réitéré son appui à la Mission. Il s'est félicité des travaux du personnel de police civile et des représentants des différents organismes présents au Kosovo. M. ADAM a appuyé le niveau des ressources demandé par le Secrétaire général.

M. JORG WERNER MARQUARDT (Allemagne) a estimé que la MINUK est essentielle pour l'avenir de la paix au Kosovo et pour le développement de l'ensemble de la région. Il est donc fondamental que la Mission soit couronnée de succès, a-t-il insisté. Evoquant le paragraphe 40 du rapport du CCQAB, il a demandé au Secrétariat pourquoi exactement il est prévu de déployer six administrateurs recrutés sur le plan local à la composante "Administration civile" de la Mission.

Mme DULCE BUERGO RODRIGUEZ (Cuba) a fait observer que le budget de la Mission n'est pas un budget traditionnel, tout comme les circonstances qui ont conduit à son déploiement. Les positions de Cuba au sujet de l'agression de l'OTAN en Yougoslavie sont à cet égard bien connues, a rappelé la représentante, ajoutant que le CCQAB reconnaît lui-même le caractère unique et sans précédent de la Mission. Selon elle, des demandes budgétaires de l'ampleur de celles nécessaires pour la MINUK exigent des justifications détaillées et convaincantes, ce qui n'est pas le cas malheureusement des informations présentées aujourd'hui à la Commission. Les propositions relatives aux postes, notamment ceux de rang élevé, ne sont par exemple pas justifiées. Il faut en fait que le tableau des effectifs soit moins pléthorique, tout particulièrement pour les catégories D-1 et D-2. De plus, le Secrétariat devrait donner des indications détaillées sur le rôle des différents organismes du système impliqués et sur la manière dont leurs activités sont coordonnées sur le terrain. Pourquoi les pratiques sur le plan de la coopération technique n'ont-elles pas été appliquées, s'est étonnée Mme Buergo Rodriguez. Cuba soutient la proposition du Secrétaire général d'avoir davantage recours aux Volontaires des Nations Unies. Cette initiative pourrait en effet, selon elle, fournir une réponse viable à la question du personnel fourni à titre gracieux. La représentante a en outre demandé pourquoi la structure générale de la Mission se calque sur celle de la KFOR au lieu de correspondre au découpage historique de la zone en sept régions. Elle a également déploré la pratique de présenter des budgets partiels et a rappelé que le financement de toute opération de maintien de la paix doit être conforme aux dispositions de la résolution 49/233 de l'Assemblée générale.

M. Conrad Mselle, Président du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, a précisé qu'au paragraphe 10 de son rapport, le Comité met en lumière certains éléments en matière de coordination et de planification. La mise en oeuvre de ce mécanisme très détaillé sur le papier dépend entièrement du bon vouloir des personnes sur le terrain, a-t-il poursuivi, expliquant qu'il faudra que les recommandations du Comité éxécutif et du Comité mixte de planification, qui visent à éviter les gaspillages, soient respectées par toutes les parties concernées. Les questions de parité

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entre les sexes et des administrateurs recrutés au plan national ont fait l'objet de très longs débats au Comité consultatif, qui a recommandé que pour les activités de parité entre les sexes, le responsable soit à un niveau P-5 et non pas D-2. Les recommandations du CCQAB ne doivent pas empêcher le Secrétaire général de faire à l'avenir de nouvelles propositions en fonction des besoins de la Mission. La porte reste entr'ouverte, a affirmé M. Mselle, ajoutant que les recommandations du CCQAB ne doivent pas être considérées comme définitives et immuables.

M. BOCK YEO, Directeur de la Division du financement du maintien de la paix au Bureau de la planification des programmes et du budget, a précisé que les six administrateurs recrutés au plan national assurent des fonctions non pas linguistiques mais plutôt organiques, et que c'est pour cette raison qu'ils ont été recrutés au niveau national.

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