AG/EF/288

CONSENSUS SUR LES ARRANGEMENTS PRIS PAR L'ONU POUR MAINTENIR L'ELAN DE LA DECENNIE POUR LA PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES (1989-1999)

8 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/288


CONSENSUS SUR LES ARRANGEMENTS PRIS PAR L'ONU POUR MAINTENIR L'ELAN DE LA DECENNIE POUR LA PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES (1989-1999)

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Compte tenu de la relation entre les conséquences des catastrophes naturelles et le développement socioéconomique, la nécessité de maintenir l'élan de la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles, qui doit s'achever cette année, a été soulignée par les délégations devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a achevé, cet après-midi, l'examen de la mise en oeuvre de la Décennie. Les délégations ont appuyé les recommandations du Secrétaire général relatives aux activités de prévention des catastrophes naturelles prévues par les Nations Unies après la clôture de la Décennie. Elles se sont félicitées de la mise au point de la Stratégie internationale intitulée "Pour un monde plus sûr au XXIè siècle : prévention des risques et des catastrophes naturelles" en souhaitant que cette Stratégie tienne compte de la dimension multidisciplinaire des efforts de prévention et d'atténuation des risques des catastrophes naturelles et comme ont insisté certains, des catastrophes technologiques. La prévention doit s'effectuer par le biais d'une approche intégrée comportant des éléments sociologiques, économiques, politiques, organisationnels, scientifiques et techniques, ont insisté les délégations avant d'appuyer la recommandation tendant à créer en janvier 2000, un secrétariat interorganisations composé d'une équipe internationale d'experts détachés par les organismes des Nations Unies, les gouvernements et les ONG et financé par des contributions volontaires des Etats Membres et par d'autres sources. Elles ont également appuyé l'autre recommandation qui consiste à créer une équipe spéciale interorganisations composée de représentants appartenant ou non au système des Nations Unies et qui serait ainsi la principale instance du système des Nations Unies pour la mise au point de stratégies et de politiques de prévention des risques naturels.

Les représentants du Nigéria, d'El Salvador, du Japon, de l'Iran et de l'Indonésie ont pris la parole.

La Commission poursuivra ses travaux demain mardi 9 novembre 1999 à 10 heures.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles

Débat (suite)

M. OSITADINMA ANAEDU (Nigéria) a noté que la surpopulation des zones à hauts risques aggrave dans les pays en développement, menaces posées par les catastrophes naturelles. En Afrique, ces phénomènes portent sévèrement atteinte aux infrastructures et aux ressources dont dépend la survie des populations. Le continent est victime d'un grand nombre de fléaux qui mettent à mal ses ressources humaines et naturelles. Le Nigéria a connu des situations d'urgence dues aux conséquences des orages tropicaux, de l'érosion des sols, des feux de brousse, de la désertification, des vents de l'harmattan, et des glissements de terrain. Ces phénomènes affectent plus de 20% de notre population et touchent à la fois des zones rurales et urbaines, a dit le délégué. Plus de 8% des terres de notre pays souffrent d'érosion, et les 800 kilomètres de côtes que compte notre pays sont affectées par l'érosion marine, qui repousse notre ligne côtière de 2 à 30 mètres par an. Les mesures que nous adoptons pour lutter contre ces phénomènes sont handicapées par le manque de ressources financières et par le manque de savoir technologique, aussi notre pays lance-t-il un appel à la communauté internationale pour le renforcement des capacités des pays en développement dans le domaine de la mise en place de systèmes d'alerte avancée de prévention des catastrophes naturelles. Nous soutenons sur cette question la création d'un groupe ou d'une commission intergouvernementaux, comme le recommande le Secrétaire général dans son rapport.

M. CARLOS ENRIQUE GARCIA GONZALEZ (El Salvador) s'est associé à ceux qui se sont félicités des progrès enregistrés dans le domaine de la prévention des catastrophes naturelles qui ont été rendus possibles par la mise en oeuvre de la Décennie internationale. En octobre 1998, l'ouragan Mitch s'est révélé le phénomène le plus destructeur en Amérique centrale. Ses effets destructeurs ont, en outre, été aggravés par les conséquences de la pression démographique. Cette situation a conduit à un consensus sur la nécessité de transformer les conditions sociales et économiques pour atténuer la vulnérabilité de la région et sur celle d'intensifier la prévention. A cet égard, les pays de la région ont reconnu le rôle central que les Nations Unies peuvent jouer, a dit le représentant avant d'appuyer fermement le passage d'une culture de réaction à une culture de prévention prônée par le Secrétaire général. Il a appuyé tous les efforts déployés pour améliorer les systèmes d'alerte rapide et souhaité, en la matière, une intégration plus avant de la question des catastrophes naturelles dans les stratégies globales de développement durable.

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Le représentant a terminé en soulignant l'importance qu'il y a à mobiliser des ressources adéquates et en lançant un appel à la communauté internationale pour qu'elle fasse en sorte qu'en 2005 toutes les contributions financières aux efforts de prévention des catastrophes naturelles soient rassemblées.

M. KOUICHIRO SEKI (Japon) a déclaré que la Décennie internationale de prévention des catastrophes naturelles, qui s'achève cette année doit faire l'objet d'un bilan de la part de la communauté internationale. Le Japon pour sa part, a fourni des ressources humaines au Secrétariat de cette Décennie, et nous soutenons tous les efforts qui ont été faits pour mettre en place des conditions permettant une meilleure qualité des secours après les catastrophes. La communauté internationale doit aller de l'avant dans ce cadre et préserver les acquis de la Décennie. En ce qui le concerne, le Japon fera tout son possible pour continuer à apporter son assistance aux pays et personnes victimes de ces catastrophes.

M. MOHAMMED ALI ZARIE-ZARE (Iran) a insisté sur la dimension préventive que doit avoir la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles succédant à la Décennie internationale. Il faut tout mettre en oeuvre que les initiatives prises visent a atténuer l'impact des catastrophes naturelles sur le développement social et économique des pays. Le représentant a estimé que la société et les ONG peuvent jouer un rôle clé dans la prévention des catastrophes naturelles auprès des populations locales. Soulignant l'importance du renforcement des capacités au niveau national, le représentant a appelé à l'intensification de la coopération internationale, en particulier en matière de transfert de technologie. Il a également lancé un appel pour plus de coordination entre les gouvernements et les Nations Unies. La prévention des catastrophes naturelles, a insisté le représentant, doit s'inscrire dans le suivi des conférences internationales, en particulier celles du développement social et des établissements humains. Le représentant a conclu sur les mesures prises par son pays dans le contexte de la prévention et de l'atténuation des risques des catastrophes naturelles. Le programme gouvernemental, a-t-il dit, met un accent particulier sur le rôle des jeunes.

M. DJAUHARI ORATMANGUN (Indonésie) s'est dit déconcerté de constater que la plupart des pertes en vies humaines et des dommages matériels auraient pu être évités si les stratégies de prévention des catastrophes naturelles, déjà agréées, avaient été mises en oeuvre. La communauté internationale doit, dans ce contexte, intensifier ses efforts pour traiter des catastrophes naturelles dans le cadre de l'assistance humanitaire. L'accent étant surtout mis sur l'appui à la période post-conflit, il convient de rétablir l'équilibre et concentrer davantage l'attention sur l'assistance à la prévention et aux conséquences des catastrophes naturelles. Le représentant s'est dit encouragé par l'évolution positive dans la mise en oeuvre de la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles qui touche à sa fin.

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Il a réitéré sa conviction selon laquelle les pertes découlant des catastrophes naturelles sont dues, pour une large part, à la pauvreté et au sous-développement. Ces conditions constituent un obstacle majeur à la planification et à la mise en oeuvre des stratégies de prévention des catastrophes naturelles, a dit le représentant en soulignant qu'en cette ère de mondialisation, la coopération multilatérale pour le développement subit des pressions extrêmes qui aggravent le problème et les chances d'atténuation de l'impact des catastrophes naturelles. Si utiles qu'elles soient, les nouvelles technologies ne pourront contribuer à des améliorations notables en l'absence d'une coopération au développement et à la lutte contre la pauvreté. Le représentant a, dans ce cadre, mis l'accent sur la nécessité de créer une culture de prévention. Il a convenu qu'à long terme, la réussite des stratégies de prévention dépendra de leur degré d'intégration dans les programmes globaux de développement. Le représentant s'est félicité de la création d'un secrétariat et d'une équipe spéciale interinstitutions au sein du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, et ce dans le cadre de la Stratégie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles qui doit succéder à la Décennie.

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