AG/EF/287

LA PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES DOIT S'INSCRIRE DANS UNE STRATEGIE GLOBALE DE DEVELOPPEMENT DURABLE

8 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/287


LA PREVENTION DES CATASTROPHES NATURELLES DOIT S'INSCRIRE DANS UNE STRATEGIE GLOBALE DE DEVELOPPEMENT DURABLE

19991108

Entre 1998 et 1999, 50 000 personnes ont perdu la vie à la suite des ouragans Mitch et George, des tremblements de terre survenus en Turquie, en Grèce, en Afghanistan, à Taïwan, des inondations en Inde, au Népal et au Bangladesh ainsi que des feux de forêts au Brésil, en Fédération de Russie et en Indonésie. Tel est le bilan des catastrophes naturelles établi pour cette période, dont les conséquences ont été évoquées aujourd'hui devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a entamé, ce matin, l'examen de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. Les catastrophes naturelles ont été neuf fois plus importantes au courant de cette décennie que lors des années 1960. Les pertes découlant des 700 catastrophes naturelles au cours de l'année 1998, dont 90% ont touché des pays en développement, sont estimées à 93 milliards de dollars. Compte tenu du coût humain et financier de ces catastrophes, les délégations ont appuyé la recommandation du Secrétaire général de passer d'une culture de réaction à une culture de prévention.

Pour les délégations, l'avènement de cette culture exige l'intensification de la coopération internationale dans le domaine des systèmes d'alerte rapide par le renforcement des capacités nationales et les transferts de technologies. La culture de prévention exige aussi une approche intégrée qui place la question des catastrophes naturelles au coeur même des stratégies globales de développement durable. Les délégations ont accueilli avec satisfaction la recommandation du Secrétaire général visant la création d'une équipe spéciale et d'un secrétariat interorganisations en tant qu'unité distincte du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, dans le cadre de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles qui, en janvier 2000, succédera à la Décennie internationale. La recommandation du Secrétaire général a été d'autant bien accueillie que les délégations ont souligné la nécessité pour les Nations Unies de demeurer le moteur central des efforts en matière de prévention des catastrophes naturelles. S'agissant plus particulièrement du phénomène El Niño, l'Equateur a souhaité la mise en place rapide d'un Centre de recherche sur le phénomène dont la création avait été proposé lors de la Réunion d'experts tenue à Guayaquil en novembre 1998.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/287 8 novembre 1999

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); Finlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés); Etats-Unis, Fédération de Russie, Mexique (au nom du Groupe de Rio); Bangladesh, Equateur, Antigua-et-Barbuda (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires); Turquie, Colombie, Thaïlande, Jamaïque, Afrique du Sud, Nicaragua et Saint-Marin. L'Observateur de la Suisse et le représentant de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) se sont également exprimés. Les rapports du Secrétaire général ont été présentés par le Directeur de la Division pour la prévention des catastrophes naturelles du Bureau de la coordination des affaires humanitaires.

La Commission a, par ailleurs, entendu la présentation de deux projets de résolution, faite par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine, relatifs à la participation des femmes au développement et à la Réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental.

La Commission poursuivra son débat cet après-midi à 15 heures.

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DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Participation des femmes au développement

Présentation du projet de résolution

La Deuxième Commission a été saisie d'un projet de résolution relatif à la Participation des femmes au développement (A/C.2/54/L.21) aux termes duquel l'Assemblée générale engagerait les gouvernements à mettre au point et à promouvoir des méthodologies qui permettent d'intégrer une dimension spécifiquement féminine dans tout ce qui touche à la définition des politiques. Elle demanderait instamment à tous les gouvernement de veiller à ce que les femmes aient pleinement accès à l'éducation, à la technologie et aux ressources économiques, sur un pied d'égalité avec les hommes, d'élargir et d'améliorer l'accès aux facilités de crédit et de faciliter, le cas échéant, le passage des femmes du secteur non structuré au secteur structuré.

L'Assemblée générale serait consciente du rôle que joue le microcrédit dans l'élimination de la pauvreté, l'autonomisation des femmes et la création d'emplois, et, à cet égard, encourage le renforcement des capacités des institutions de crédit existantes ou nouvelles, y compris grâce à l'appui des institutions financières internationales. Elle encouragement vivement les gouvernement à élaborer des lois et à réviser celles qui existent en vue d'accorder aux femmes, en toute égalité et sans restriction aucune, le droit de posséder des terres et d'autres biens, notamment transmis par héritage, et à appliquer des réformes administratives et autres mesures nécessaires pour garantir aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes en matière de crédit, de capitaux, de technologies appropriées, d'accès aux marchés et d'information.

L'Assemblée engagerait les gouvernements à prendre des dispositions, notamment sur le plan législatif, pour faire en sorte que le milieu de travail soit favorable à la famille et tienne compte des considérations spécifiquement féminines. Elle engagerait également les pays développés à redoubler d'efforts pour atteindre dès que possible l'objectif convenu consistant à consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'aide publique au développement et, s'ils sont prêts à le faire, à affecter, à l'intérieur de cet objectif, 0,15% à 0,20% de leur produit national brut aux pays les moins avancés, afin de permettre aux pays en développement d'appliquer des stratégies visant à éliminer la pauvreté, promouvoir l'emploi productif et assurer l'égalité entre les sexes.

L'Assemblée prierait instamment les donateurs bilatéraux, les institutions financières internationales et les banques régionales de développement d'étudier et de mettre en oeuvre des politiques à l'appui des efforts nationaux visant à assurer que les femmes bénéficient de davantage de ressources.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental

Présentation du projet de résolution

La Commission a été saisie d'un projet de résolution intitulé "Réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental" aux termes duquel l'Assemblée générale déciderait que la première session de fond du Comité préparatoire se tiendra en mai 2000. Elle inviterait les Etats Membres à envisager de dépêcher des experts à la session de fond du Comité préparatoire. Elle demanderait aux commissions régionales, aux banques régionales et aux autres entités régionales compétentes de fournir des contributions au Comité préparatoire. L'Assemblée prierait la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement de fournir des contributions au Comité préparatoire.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles

Rapport du Secrétaire général sur la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles : arrangements consécutifs (A/54/497)

Le Secrétaire général souligne que les principaux objectifs de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes visent à permettre aux collectivités de s'adapter aux effets des risques naturels, technologiques et environnementaux en limitant la menace que ces derniers représentent, au plan économique et social, pour les sociétés modernes, et à passer de la protection contre les risques à la gestion des risques, en intégrant la prévention des risques dans les activités de développement durable. La Stratégie comprend quatre volets découlant de ces objectifs. Elle a pour but de mieux sensibiliser le public aux risques naturels technologiques et environnementaux auxquels les sociétés modernes sont exposées; d'obtenir des pouvoirs publics qu'ils s'engagent à atténuer les risques auxquels sont exposés les populations, leurs moyens de subsistance, l'infrastructure économique et sociale et les ressources naturelles; d'engager la participation des pouvoirs publics à tous les niveaux d'exécution pour donner aux collectivités les moyens de résister aux catastrophes, en renforçant les partenariats et en développant les réseaux de prévention des risques à tous les niveaux; et de réduire les pertes économiques et sociales - rapportées au produit intérieur brut, par exemple - dues aux catastrophes.

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Par sa résolution 1999/63, le Conseil économique et social a demandé qu'une équipe spéciale soit mise en place au titre des arrangements consécutifs à la Décennie. Cet organe serait la principale instance des Nations Unies chargée durablement de la prévention des catastrophes naturelles. L'équipe spéciale aurait principalement pour fonction d'offrir la principale instance du système des Nations Unies pour la mise au point de stratégies et de politiques de prévention des risques naturels; de mettre en évidence les lacunes des politiques et des programmes de prévention des catastrophes et recommander des mesures correctives; de veiller à la complémentarité de l'action des institutions travaillant à prévenir les catastrophes; de donner des directives au secrétariat; et de convoquer des réunions spéciales d'experts sur les questions liées à la prévention des catastrophes.

Rapport du Secrétaire général concernant les arrangements institutionnels relatifs aux activités de prévention des catastrophes menées par les organismes des Nations Unies après la clôture de la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles (A/54/136-E/1999/89)

Le Secrétaire général rappelle que le mandat de la Décennie découlait des buts et objectifs définis dans le Cadre international d'action. En raison de l'état des connaissances scientifiques sur les catastrophes naturelles au début de la Décennie en 1990, les stratégies étaient axées sur la prévention des catastrophes, l'évaluation des dégâts qu'elles pourraient causer et l'atténuation et la réduction des dommages grâce à l'assistance technique et au transfert de technologie, à l'éducation et à la formation. En 1994, s'appuyant sur les conclusions de la Conférence mondiale sur la prévention des catastrophes naturelles ainsi que sur la stratégie et le Plan d'action de Yokohama, le Conseil économique et social préconisait, dans le cadre de l'examen à mi-parcours de la Décennie, de nouvelles stratégies pour la deuxième moitié de la Décennie. En conséquence, on s'est davantage employé à promouvoir les applications concrètes de la science et de la technique dans le domaine de la prévention des catastrophes. Le Secrétaire général souligne que l'évolution de la nature, de la fréquence, de l'intensité et la complexité des catastrophes dans le monde entraîneront nécessairement des modifications des mandats confiés aux organismes des Nations Unies dans le domaine de la prévention des catastrophes. Pour préserver leur capacité d'accompagner les efforts de prévention des catastrophes des Etats Membres au delà de l'an 2000, l'élan suscité par la Décennie devra être maintenu.

Ainsi, selon la compagnie munichoise de réassurance, les pertes économiques résultant des catastrophes naturelles majeures ont été neuf fois plus importantes que celles enregistrées en 1960. Par rapport aux autres années, 1998 a été particulièrement sombre, les pertes totales occasionnées par quelque 700 catastrophes naturelles étant estimées à 93 milliards de dollars.

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La compagnie explique cette augmentation par des facteurs aussi différents que la concentration de la population et des biens dans les zones à haut risque; l'abandon à l'échelle mondiale des stratégies de prévention dans la planification socioéconomique; l'apparition des catastrophes dites complexes de type naturelles- technologiques ou naturelles-écologiques; ou encore le changement climatique. Partant, le Secrétaire général estime qu'une évaluation définitive de la Décennie devra nécessairement prendre en compte l'évolution de la prévention au XXIème siècle. D'une part, les besoins changeront du fait de l'évolution des risques naturels, de leur éventuelle association avec des catastrophes technologiques ou des conflits politiques, et des bouleversements d'ordre socioéconomique et démographique. D'autre part, l'existence de nouveaux outils technologiques et leur utilisation généralisée modifieront également les caractéristiques de la prévention des catastrophes.

Le Secrétariat de la Décennie a, à cet égard, élaboré une proposition portant sur les dispositifs à mettre en place pour la prévention des catastrophes naturelles après la fin de la Décennie. Il s'agit de procéder à la création, le 1er janvier 2000, d'un secrétariat interorganisations pour la prévention des catastrophes naturelles, composée d'une équipe internationale d'experts détachés par les organismes des Nations Unies, les gouvernements et les ONG et financé par des contributions volontaires des Etats Membres et par d'autres sources. Le Secrétaire général recommande que le secrétariat interorganisations soit établi en tant qu'unité distincte au Bureau de la coordination des affaires humanitaires, sous la responsabilité du Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires.

Rapport du Secrétaire général sur les activités réalisées dans le cadre de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (A/54/132-E/1999/80 et A/54/132/Add.1- E/1999/80/Add.1)

Dans ce rapport, le Secrétaire général donne un aperçu de l'examen à mi-parcours de la Décennie internationale en 1994. Cet examen a été mené par le Conseil économique et social à Yokohama du 23 au 27 mai 1994 dans le cadre d'une Conférence mondiale de 1994 sur la prévention des catastrophes naturelles. Consacrant aussi un chapitre à la question de la prévention des catastrophes dans le cadre de la réforme de l'ONU, le Secrétaire général fait part des activités entreprises à l'aube du XXIème siècle. Il indique ainsi qu'un plan d'action de la Décennie pour 1998-1999 a été lancé à la fin de 1997 avec pour objectif la poursuite des activités de mobilisation, l'élaboration des politiques; et la coordination des capacités institutionnelles. Le plan d'action constitue donc, selon le Secrétaire général, un bon cadre stratégique pour le suivi de la Conférence mondiale de Yokohama et l'orientation de l'action future en matière de prévention des catastrophes.

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Dans le domaine de la mobilisation, une Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles a été établie qui, chaque année, est célébrée le deuxième mercredi d'octobre par tout le système des Nations Unies. Le Secrétaire général indique que cette Journée est devenue un rendez-vous important permettant à tous les organismes associés dans le cadre de la Décennie et aux divers acteurs de la prévention des catastrophes n'appartenant pas au système des Nations Unies de procéder à de multiples échanges de données thématiques et de conseils au sujet des programmes. Chaque année, une campagne semestrielle est orchestrée au niveau mondial et relayée dans près d'une centaine de pays autour d'un grand thème. Par exemple, en 1998, le thème choisi était "La prévention des catastrophes naturelles et les médias : prévenir, c'est d'abord informer".

Dans le domaine de l'élaboration des politiques, le Secrétaire général note que l'une des principales missions définies par le plan d'action de la Décennie est la coordination de l'Equipe spéciale interorganisations sur El Niño, qui a présenté un programme d'action multidisciplinaire concerté entre les organismes partenaires du système des Nations Unies. Cette Equipe permet ainsi d'intégrer les préoccupations scientifiques et techniques et les aspects opérationnels. Un autre axe majeur de l'action menée dans le cadre de la Décennie est l'alerte rapide, domaine qui revêt une importance croissante du fait de l'évolution accélérée des technologies dans des secteurs connexes. La mise en place d'un vaste processus de consultations interinstitutions ont donné lieu à la conférence internationale sur les systèmes d'alerte rapide pour la prévention des catastrophes naturelles, qui s'est tenue à Potsdam en septembre 1998. En ce qui concerne la coordination, le Secrétaire général fait remarquer que 21 conférences thématiques et 10 conférences régionales et autres manifestations ont été organisées sur les divers aspects de la prévention des catastrophes qui intéressent certains groupes d'intervenants ou de pays. Toutes ces manifestations se sont terminées par la manifestation de haut niveau organisée à Genève en juillet 1999, notamment le forum du programme de la Décennie et la session de fond de 1999 du Conseil économique et social. Le Secrétaire général termine son rapport sur les résultats du forum.

Rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale pour l'atténuation des effets du phénomène El Niño (A/54/135- E/1999/88)

Ce rapport est présenté en application des résolutions 52/200 et 53/185 de l'Assemblée générale. Il traite de la question de la prévention des catastrophes naturelles au lendemain de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles, et comporte trois chapitres consacrés au cadre général; aux mesures poursuivies ou engagées depuis le séminaire de Guayaquil; et aux conclusions et recommandations du Secrétaire général sur la question.

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A la suite de l'apparition du phénomène El Niño de 1997- 1998, une Equipe spéciale interorganisations sur El Niño a été mise en place en décembre 1997 dans le cadre de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. Cette Equipe spéciale a permis aux organismes membres et à leurs partenaires en dehors du système des Nations Unies de chercher ensemble à mieux comprendre le phénomène, de diffuser des prévisions météorologiques avancées, et de fournir aux Etats Membres menacés ou touchés par les conséquences du phénomène El Niño une assistance technique et les moyens de renforcer leurs capacités. Dans le cadre d'une meilleure coopération internationale pour une meilleure compréhension scientifique du système climatique, le National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), qui est l'un des principaux organismes chargés de la recherche climatique dans l'hémisphère occidental, indique que, pour la première fois, les pays touchés avaient été avertis des conséquences climatiques liées à El Niño et ont donc pu s'y préparer. La culture de la prévention que devait encourager la Décennie devient donc de plus en plus une réalité. En application de la résolution 52/200 de l'Assemblée générale et grâce à la contribution généreuse du Gouvernement équatorien, le premier séminaire intergouvernemental sur le phénomène El Niño de 1997-1998, s'est tenu à Guayaquil (Equateur) du 9 au 13 novembre 1998. Ce séminaire a été l'occasion d'une collaboration de fond entre les milieux scientifiques et techniques et leurs partenaires opérationnels dans la prévention des catastrophes naturelles, la gestion des conséquences humanitaires qui en découlent et le développement opérationnel, y compris l'appui au renforcement des capacités locales.

La résolution 53/185 adoptée par l'Assemblée porte sur la coopération internationale pour l'atténuation des effets du phénomène El Niño. Dans celle résolution, l'Assemblée a notamment demandé que sa résolution 52/200 continue d'être appliquée dans son intégralité, et a décidé d'étudier le phénomène La Niña dans l'optique de l'application de ladite résolution. En tant que responsable scientifique et technique au sein de l'Equipe spéciale, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a entrepris une étude de faisabilité de la création d'un centre international de recherche sur le phénomène El Niño à Guayaquil, comme demandé dans la Déclaration de Guayaquil. La première étape de l'étude a consisté en une mission de l'OMM en Equateur du 27 janvier au 7 février 1999, qui a tenu des consultations avec de haut fonctionnaires représentant divers offices sectoriels, à Quito et à Guayaquil, et avec les organisations et instituts internationaux compétents. L'OMM a depuis continué de produire et de diffuser périodiquement des données à jour, relatives à la fin de la phase El Niño et au début de la phase La Niña, en collaboration avec les services météorologiques nationaux de ses pays membres et les institutions de recherche climatologique qui lui sont affiliées.

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Dans les conclusions de ce rapport, le Secrétaire général constate que la précision des futures prévisions météorologiques des zones équatoriales de l'océan Pacifique, de l'océan Indien, et de l'Atlantique, dépendra de l'interprétation simultanée des oscillations climatiques apparaissant dans ces régions et d'une parfaite compréhension scientifique de l'interaction entre les trois phénomènes. De ce fait, compte tenu des risques extrêmement graves que présentent ces oscillations, tant en termes de souffrances humaines que de pertes économiques, il faudra prendre des mesures pour renforcer et approfondir l'observation des oscillations climatiques dans les trois grands bassins océaniques et améliorer les modèles de prévision.

On a pu constater qu'une étroite collaboration entre les communautés travaillant à l'atténuation des effets des catastrophes aux niveaux régional et national, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du système des Nations Unies, était extrêmement utile. Il faut donc, recommande le Secrétaire général, prendre les mesures voulues pour que les mécanismes de coordination persistent après la Décennie internationale qui se terminera à la fin de 1999. D'autre part, compte tenu des risques importants et sans doute croissants créés à l'échelle mondiale par la variabilité du climat et les extrêmes climatiques, y compris les manifestations de l'oscillation australe de El Niño, il est absolument indispensable que, dans le cadre des accords qui feront suite à la Décennie internationale, on maintienne les liens institutionnels étroits entre le Comité interorganisations du Programme d'action pour le climat (CIPAC) créé en 1997.

Pour l'examen de cette question, la Commission était saisie d'une lettre datée du 20 septembre 1999 (A/C.2/54/4) adressée au Président de la Deuxième Commission par le Président de l'Assemblée générale transmettant le texte d'un projet de résolution résultant des consultations sur le statut de la mer des Caraïbes.

Déclaration liminaire

M. PHILIPPE BOULLE, Directeur de la Division de la prévention des catastrophes naturelles du Département des affaires humanitaires, a présenté les rapports du Secrétaire général sur la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles. Il a fait observer que dans ces rapports, le Secrétaire général a mis l'accent sur la nécessité de passer d'une culture de réaction à une culture de la prévention au cours du siècle à venir. La Décennie touchant à sa fin, une Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles a donc été mise en place. Cette Stratégie prévoit des mesures qui doivent être appliquées par les gouvernements et le problème en la matière demeure la mobilisation des ressources. Les chiffres montrent que les catastrophes naturelles ont coûté quelque 87 milliards de dollars au cours des dix dernières années. Toutefois les contributions ne représentent que 2% de cette somme.

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Dans ces conditions, aucun pays ne pourra répondre aux besoins de reconstruction. Partant, la seule issue est de définir des politiques en matière de prévention donc de réduction de la vulnérabilité des pays. L'approche multisectorielle des Nations Unies a donné lieu à trois initiatives. La première d'entre elles se nomme RADIUS et vise à élaborer une méthodologie pour calculer avec précision l'impact physique d'un séisme sur les infrastructures d'une ville donnée. La deuxième initiative a consisté à améliorer les systèmes d'alerte rapide que le Conseil économique et social a défini comme une approche nécessitant une coopération renforcée entre tous les acteurs, notamment les gouvernements et les communautés scientifiques. La troisième initiative a porté sur une atténuation plus avant des effets d'El Niño. La Stratégie internationale, qui entrera en vigueur en janvier 2000, évoluera autour de quatre axes, à savoir la sensibilisation du public aux risques naturels, l'engagement des autorités publiques à atténuer ces risques, la participation des pouvoirs publics à l'octroi aux collectivités de moyens de résister aux catastrophes, et la réduction des pertes économiques. Le Secrétaire doit créer une équipe spéciale interinstitutions qui orientera ses travaux d'après les objectifs directeurs de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes.

Mme DONNETTE CRITCHLOW (Guyana) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que les pays membres de ce Groupe attachent beaucoup d'importance à la réduction des conséquences des catastrophes naturelles, notamment à la cause des effets que ces phénomènes ont sur leurs économies et leurs infrastructures. Les statistiques indiquent que 90% de ces catastrophes touchent les pays en développement, et qu'une seule catastrophe peut réduire à néant des années d'efforts de développement. Au début de la Décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles, le Groupe des 77 et la Chine ont espéré que cette Décennie servirait à la communauté internationale pour considérer une approche différente en ce qui concerne le traitement de ces phénomènes. Pendant trop longtemps, la communauté internationale avait adopté une approche de réaction au lieu d'une approche préventive. De plus, aujourd'hui, il est anormal qu'au moment où les catastrophes se développent avec une plus grande fréquence de la Turquie à Antigua-et-Barbuda, la contribution de la communauté internationale, en ce qui concerne les fonds de secours, soit en baisse par rapport au niveau qu'elle avait dans le passé. Nous pensons, comme le Secrétaire général dans le rapport A/54/136, que l'insuffisance de l'investissement dans la réduction des conséquences des catastrophes rend plus chers les coûts des tâches d'assistance humanitaire et de reconstruction.

En ce qui concerne ce problème, les pays en développement ont fait des efforts au niveau national, en mettant en exécution la Stratégie de Yokohama et son Plan d'action. Certains pays ont même mis en place des comités nationaux de la Décennie de réduction des catastrophes naturelles.

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Mais ces actions sont menées avec des ressources très limitées, et nous demandons par conséquent à la communauté internationale d'augmenter son assistance financière envers ces programmes. Le Groupe des 77 et la Chine engagent aussi la communauté internationale à fournir davantage de soutien financier au Fonds pour la réduction des catastrophes naturelles, et au développement ainsi qu'aux transferts de technologies adéquates vers les pays en développement. Les études montrent que dans 5 ans le phénomène El Niño frappera de nouveau. Pour se préparer à cette éventualité, nous demandons au Secrétaire général de prendre toutes les actions nécessaires pour la mise en place en Equateur du Centre de recherche international sur El Niño, et nous demandons à la communauté internationale de faire en sorte que financièrement, technologiquement et scientifiquement, on puisse éviter les impacts négatifs que ce phénomène a eu sur les pays qu'il a touchés.

Mme AIRA PAIVOKE (Finlande), au nom de l'Union européenne, a appuyé les quatres axes choisis par le Secrétaire général pour la Stratégie de prévention des catastrophes naturelles qui doit succéder en janvier 2000, à la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles. Elle s'est particulièrement félicitée des initiatives prises pour améliorer les liens à tous les niveaux en citant notamment le Mémorandum d'accord sur une coopération améliorée signée par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et la Banque mondiale. La représentante s'est félicitée en outre des initiatives prises par les gouvernements et les entités non gouvernementales pour renforcer la compréhension scientifique du phénomène des catastrophes naturelles. L'Union européenne, a indiqué la représentante, appuie le point de vue du Secrétaire général selon lequel la Stratégie internationale doit servir de plate-forme pour une coopération renforcée afin d'assurer la rentabilité et la complémentarité des efforts de prévention des catastrophes naturelles et d'atténuation de leur impact. S'agissant des arrangements institutionnels, la représentante a souhaité comme le Secrétaire général, que le successeur de la Décennie demeure sous l'autorité directe du Secrétaire général aux affaires humanitaires et qu'il tire les leçons de l'expérience de la Décennie. La représentante a reconnu que la création d'une équipe spéciale interinstitutions sur la prévention des catastrophes naturelles qui tienne compte du caractère pluridisciplinaire de la question et des intérêts de tous les groupes et acteurs concernés n'est pas chose facile. Elle a donc appuyé les recommandations du Secrétaire général en la matière. Des questions restent à éclaircir pourtant, a dit la représentante en citant celle notamment de la participation conjointe des gouvernements intéressés et des experts individuels. Etant donné la complexité des arrangements succédant à la Décennie et la nécessité de les ajuster à l'expérience acquise, la représentante a appuyé la proposition du Secrétaire général tendant à réexaminer ces arrangements au cours de l'année prochaine.

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M. SIM FARAR (Etats-Unis) a déclaré que les Etats-Unis sont heureux d'avoir coparrainé la résolution adoptée par le Conseil économique et social qui créant un cadre international de coopération pour la réduction des catastrophes naturelles. En ligne droite de la Décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles, le premier objectif à atteindre devrait être de mettre en oeuvre les priorités identifiées durant la Décennie de manière pratique et concrète. Notre pays, a continué le délégué, compte sur le Bureau du Coordonnateur de l'assistance humanitaire pour continuer le plaidoyer en faveur de la coordination interinstitutions qui a été menée depuis le début de la Décennie. Nous sommes heureux, d'autre part, que le Conseil économique et social (ECOSOC) ait reconnu le rôle vital de la réduction des catastrophes naturelles dans les stratégies en faveur du développement durable, et que l'ECOSOC ait jugé nécessaire d'intégrer cette notion dans les stratégies opérationnelles des Nations Unies et des autres institutions internationales. Nous espérons promouvoir les partenariats entre les gouvernements, les ONG et le secteur privé dans les pays en développement et les pays développés pour mieux prévenir et faire face aux catastrophes naturelles. Nous travaillons à cet égard avec le PNUD sur l'initiative d'un réseau mondial d'information sur les catastrophes.

M. VASSILI NEBENZIA (Fédération de Russie) a estimé que la dernière décennie a été le témoin d'un nombre croissant de catastrophes naturelles de grande échelle, telles que les ouragans Mitch et George, les tremblements de terre en Afghanistan, en Colombie ou en Turquie, les inondations en Inde, au Népal ou au Bangladesh et les feux de forêts au Brésil, en Indonésie et en Russie. En 1998 seulement, plus de 50 000 personnes ont péri à la suite des catastrophes naturelles et les dommages économiques se sont chiffrés à près de 100 milliards de dollars. Compte tenu de ces faits, il est important de maintenir la question à l'ordre du jour de l'ONU ainsi que les activités de l'Organisation après 2001. Il est également important, a ajouté le représentant, de mettre un accent particulier en même temps que sur la prévention et la réduction des catastrophes naturelles, sur celle des catastrophes écologiques et technologiques. Il faut donc prendre des mesures exhaustives en la matière et les envisager comme partie intégrante de la stratégie du développement durable. Etant donné la multiplication des catastrophes, il est de plus en plus urgent de recourir aux nouvelles technologies, d'unir les efforts de la communauté internationale à cette fin, d'échanger les expériences, les informations et les résultats de la recherche scientifique et de la recherche appliquée. Il faut aussi impliquer davantage les structures nationales existantes dans les efforts de prévention des catastrophes naturelles, particulièrement au vu de la multiplication des initiatives unilatérale, bilatérale et multilatérale dans ce domaine, a conclu le représentant.

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M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a déclaré, au nom des pays du Groupe de Rio, que l'expérience acquise durant la Décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles a montré que le monde devait passer d'une stratégie passive et réactive à une stratégie intégrale plus préventive à l'égard de ces phénomènes. A cet effet, les Ministres des affaires étrangères du Groupe de Rio se sont réunis en mai dernier à Mexico et ont estimé que des actions de coopération régionale permanentes devaient être mises en place, notamment en ce qui concerne la prévention, en vue de pallier à la vulnérabilité des économies des pays affectés par ces phénomènes. Ils ont constaté que la mise en place de mesures rapides de secours d'urgence et de reconstruction rapide des outils économiques touchés par les catastrophes étaient nécessaires pour faciliter la reconstruction d'après-catastrophes et ramener une vie normale.

A l'occasion de leur récente rencontre à Rio de Janeiro, les pays d'Amérique latine et des Caraïbes et ceux de l'Union européenne se sont mis d'accord sur un programme de coopération en matière de catastrophes naturelles, qui serait destiné à améliorer les capacités des pays les plus vulnérables à faire face aux catastrophes naturelles. Ce programme aiderait à mettre en place un système de prévention, d'alerte avancée, de réduction des risques et de facilitation de la reconstruction des zones touchées par ces catastrophes qui ont récemment affecté l'Amérique latine et les Caraïbes. Nous ne citerons que les exemples de l'ouragan Mitch et de El Niño. Nous demandons à l'Assemblée générale de nous aider à mettre en oeuvre les recommandations et les plans d'actions de lutte contre les catastrophes naturelles et nous espérons que le Centre d'étude du phénomène El Niño, dont la création avait été discutée et décidée lors du sommet de Guayaquil en Equateur, verra bientôt le jour, a dit le délégué.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a fait observer que les catastrophes naturelles sont expliquées traditionnellement comme "la volonté de Dieu" par opposition aux autres catastrophes humanitaires découlant des guerres et des conflits armées qui sont elles catégorisées comme "le fait de l'homme". La Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles, a estimé le représentant, a contribué à démontrer les liens possibles entre la détérioration de l'environnement causée par les activités humaines et certaines des catastrophes naturelles. Beaucoup reste à faire, du point de vue scientifique, pour clarifier la relation de cause à effet entre les activités humaines et les changements écologiques qui constituent une menace pour l'existence de l'humanité, a dit le représentant en estimant toutefois que la communauté internationale peut faire davantage pour se préparer aux catastrophes naturelles et au moins, prévenir certaines d'entre elles. A cet égard, la planification et les systèmes d'alerte rapide sont des éléments essentiels à une prévention à court terme. A long terme, a estimé le représentant, le développement durable pourrait avoir un réel impact sur la prévention des catastrophes naturelles.

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De toute évidence, à court et à long termes, la coordination entre tous les acteurs apparaît comme l'élément essentiel de la réponse aux catastrophes naturelles mais aussi et surtout du processus de planification et des efforts de prévention. Il faut se féliciter, dans ce contexte, que la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles ait permis d'inscrire à l'ordre du jour de tous les agendas politiques nationaux et internationaux, la question de la prévention des catastrophes naturelles. Il est donc urgent d'intensifier les efforts en matière d'échanges d'informations, d'amélioration des systèmes d'alerte rapide, de transfert de technologies et de coopération technologique. Le représentant a, en conséquence, appuyé les arrangements institutionnels proposés par le Secrétaire général pour succéder à la Décennie internationale qui comprend dans le cadre d'une Stratégie internationale, la constitution d'une équipe spéciale interinstitutions.

M. SYED RAFIQUL HAQUE (Bangladesh) a déclaré que si la Décennie internationale pour la réduction des catastrophes naturelles n'a pas atteint tous les objectifs qui lui avaient été assignés, elle a néanmoins permis d'aboutir à certains résultats encourageants. Certains ont trait notamment à la création par 141 pays de comités nationaux sur la réduction des catastrophes, à la mise en place de mesures pour une meilleure évaluation de la menace de ces catastrophes, à une meilleure compréhension du traitement de ces phénomènes qui doit devenir part des stratégies de développement, et à un meilleur accès à l'information et aux activités d'éducation contre les catastrophes. La fin de cette Décennie nous amène à reconnaître le besoin de préserver les capacités du système de l'ONU à soutenir les actions de lutte contre les catastrophes, et notre pays appuie la recommandation du Secrétaire général pour la mise en place d'un mécanisme de coordination interinstitutions en ce qui concerne la planification, la mise en oeuvre et l'exploitation des synergies en faveur de la réduction des effets des catastrophes naturelles. Nous demandons aussi que la réduction des catastrophes et leur prévention soient liées aux conclusions de toutes les conférences de l'ONU de la décennie 1990.

M. MARIO ALEMAN (Equateur) a souligné que certains pays de sa région ont enregistré un recul économique de 15 ans après le passage d'El Niño. En conséquence, le représentant a souhaité que les Nations Unies demeurent l'élément central d'élaboration de stratégies en matière de prévention et de réduction de catastrophes naturelles. Il s'est ainsi déclaré satisfait de la recommandation du Secrétaire général visant à mettre en place une Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles. Il a souhaité que dans ce cadre, les connaissances scientifiques et techniques soient partagées et mis au service de l'humanité toute entière. Le représentant s'est également félicité des résultat du forum sur la Décennie internationale qui s'est tenue en juillet dernier durant la session de fond du Conseil économique et social.

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A cet égard, le Groupe des 77 et la Chine entendent présenter un projet de décision pour avaliser les décisions du Forum et notamment le mandat d'une équipe spéciale interinstitutions. Se félicitant de la manière dont le système des Nations Unies étudie le phénomène El Niño, le représentant a attiré l'attention de la Commission sur la Réunion d'experts de Guayaquil qui a recommandé la création d'un centre de recherche sur le phénomène d'El Niño. Le Centre travaillerait en étroite collaboration avec les centres régionaux et mondiaux et les informations recueillies seraient transmises à la communauté scientifique internationale. Son budget serait pris en charge par l'Equateur, d'une part, et la communauté internationale d'autre part. Le Centre sera situé en Equateur, véritable observatoire naturel du phénomène El Niño, a souligné le représentant.

M. JENO STAEHELIN (Observateur de la Suisse) a déclaré que son pays attache beaucoup d'importance à la poursuite des travaux accomplis durant la Décennie pour la réduction des catastrophes naturelles. La Suisse a indiqué lors de la session de fond de l'ECOSOC à Genève, que le mandat confié à la Décennie restait d'actualité et qu'un mécanisme de coordination efficace visant à promouvoir la gestion des catastrophes et des risques naturels devait être créé au sein du système des Nations Unies. Nous sommes pour la mise en place d'une nouvelle structure en l'an 2000 et nous avons soutenu que cette structure devrait tenir compte des dimensions nationales et internationales des catastrophes naturelles. De plus, l'approche adoptée doit se faire à long terme, et la structure doit fonctionner comme centre de compétences et non comme structure opérationnelle. La Suisse a coparrainé la résolution adoptée par l'ECOSOC sur la lutte contre les catastrophes naturelles, qui a été adoptée à l'unanimité. Nous tenons cependant aujourd'hui à préciser, concernant la composition de l'équipe spéciale interorganisations, que la nomination des représentants de la société en son sein, devrait être opérée par la communauté scientifique de leurs pays d'origine et non par l'ancien Comité scientifique et technique. De plus, le Secrétariat devrait plus tenir compte de la diversité des Etats Membres de l'ONU sur cette question. M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda) s'est déclaré convaincu que la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles a joué un rôle essentiel dans la sensibilisation du public et l'édification d'une culture de la prévention. La création de comités nationaux et la fixation d'objectifs focaux dans un certain nombre de pays de l'Alliance des petits Etats insulaires ont a été bienvenues. A ce stade, a poursuivi le représentant, il convient de déterminer les actions préventives disponibles, en particulier pour les pays les plus vulnérables. Il faut, pour ce faire, renforcer les systèmes d'alerte rapide recourant aux données recueillies à partir des satellites et la diffusion d'informations par Internet. Dans toutes les activités qui seront entreprises, il faut souligner la nécessité d'une coopération à tous les niveaux, a conclu le représentant.

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M. FEZA OZTURK (Turquie) a déclaré qu'en 1999, l'ouragan Mitch, des cyclones, des inondations et des tremblements de terre catastrophiques ont causé des ravages et des milliers de morts en Turquie, en Grèce, à Taïwan et au Mexique. Les dégâts économiques se sont chiffrés à plusieurs milliards de dollars. La Turquie et les autres pays ont appris à leur dépens qu'il était urgent de mettre en place des mesures efficaces de lutte contre les impacts négatifs des catastrophes naturelles et pour leur prévention. Le tremblement de terre qui a frappé notre pays au mois d'août, a dit le délégué, nous a montré le niveau insuffisant de notre système de prévention et des mesures de réduction des effets des catastrophes. Les normes de construction architecturales, par exemple, si elles avaient été plus rigoureuses, auraient permis de sauver des vies humaines et d'intervenir de manière plus efficace. Nous remercions les Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et tous ceux qui nous ont porté assistance, et nous sommes reconnaissants du soutien qui a été donné à la résolution concertée présentée par la Turquie et la Grèce sur une coopération pour la création d'une capacité commune de réponse aux catastrophes, qui viendrait s'ajouter aux capacités de l'ONU en matière d'assistance humanitaire.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a indiqué que dans le cadre du renforcement de la coopération régionale en matière de prévention des catastrophes naturelles, l'Association des pays des Caraïbes a adopté récemment un Accord de coopération régionale et que le Groupe de Rio a adopté au cours de son Sommet, une Déclaration visant à coordonner les efforts de réduction et d'atténuation des effets des catastrophes naturelles. Pour le représentant, la question des catastrophes naturelles doit être maintenue dans le cadre des questions de l'environnement et du développement durable et faire partie intégrante des stratégies de développement durable définies par les Nations Unies et les autres organisations internationales. Le représentant a appuyé la création d'une équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies qui devrait fournir des directives sur la manière de mettre en oeuvre la Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles. Il a particulièrement mis l'accent sur la nécessité de renforcer la culture de prévention et les systèmes d'alerte rapide par le transfert de technologies, une meilleure éducation, la formation professionnelle et la sensibilisation du public.

M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a déclaré que la Thaïlande, qui n'a pas été épargnée par les catastrophes naturelles, a créé en 1979 un Comité national sur la prévention des catastrophes naturelles pour coordonner les actions prises pour la lutte contre ces catastrophes naturelles ou celles qui sont provoquées par l'action humaine. Les stratégies adoptées dans ce cadre ont été incorporées dans le plan quinquennal actuel de développement économique et social de la Thaïlande. Elles comprennent la formation de volontaires, la dissémination de l'information sur les catastrophes par la radio, la télévision et les journaux, et l'insertion de ces questions dans le cursus scolaire des adolescents.

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La Thaïlande est aussi fière de la contribution qu'apportent le Centre asiatique de préparation aux catastrophes naturelles et l'Institut de technologie de Bangkok au développement de capacités de réaction aux catastrophes. Notre pays est, d'autre part, actif au niveau international, a dit le délégué, et nous avons entrepris plusieurs actions aux niveaux bilatéral et multilatéral. C'est pourquoi nous coparrainerons la résolution inspirée par la Grèce et la Turquie sur les capacités internationales de réponse aux catastrophes.

M. D.D.C. DON NAJIRA, Organisation météorologique mondiale (OMM), a fait observer que le rôle actif de l'OMM dans le domaine de la prévention des catastrophes naturelles et de l'atténuation de leurs effets négatifs est bien réel, en tant qu'autorité en matière de météorologie. En 1991, l'OMM a adopté un plan d'action pour la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles dont les mesures visaient notamment le renforcement des capacités nationales ou l'organisation d'activités de sensibilisation. Le plan d'action a été révisé pour tenir compte de l'évolution des circonstances. L'OMM avec l'appui de la Commission océanographique de l'UNESCO, le PNUE et la Commission internationale pour la science a publié une étude sur El Niño à la suite de la Réunion d'experts qui s'est tenue à Guayaquil. En collaboration avec l'UNESCO, l'OMM a aussi organisé un sous-forum sur la science et la technologie dans le cadre du forum sur la Décennie internationale qui s'est tenue en juillet au cours de la session de fond du Conseil économique et social. L'OMM entend continuer à mener des activités de prévention dans les Etats Membres et à collaborer avec les autres organisations du système des Nations Unies après la fin de la Décennie. Les activités qu'elle prévoit sont d'ailleurs consignées dans son dernier plan d'action.

Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque) a associé sa délégation aux déclarations du Groupe des 77 et la Chine et des petits Etats insulaires (AOSIS). L'année 1998 a été, comme le relève le rapport du Secrétaire général, une année sombre pour les Caraïbes a déclaré la déléguée. Les inondations et les tempêtes ont tué des milliers de personnes dans le monde, et si on y inclut les tremblements de terre, les pertes en vies humaines se sont élevées à au moins 50 000 personnes. Les petits Etats insulaires sont plus que toutes autres nations, particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles. Nous sommes satisfaits que le Conseil économique et social ait, en conséquence, pris une décision sur la suite à réserver à la Décennie pour la réduction des catastrophes naturelles. Nous espérons que la résolution qui sera adoptée à cet égard lors de la présente Assemblée générale, servira à établir le travail de l'après Décennie au 21ème siècle, car si la Décennie prend fin, les catastrophes, elles, ne s'arrêteront certainement pas.

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La Jamaïque soutient les activités du Groupe de travail des Nations Unies et pense qu'il est crucial que ce mécanisme poursuivre les tâches qui lui ont été assignées concernant les mesures de réduction des effets des catastrophes naturelles. Ces efforts doivent être poursuivis en tenant compte des effets du réchauffement de la planète et des changements climatiques. Nous reconnaissons que l'accent doit être davantage mis sur la participation des ONG et leur coopération avec les organisations internationales pour améliorer les activités de plaidoyer et de construction de consensus en vue de créer une coalition mondiale contre les désastres naturels. Comme nous le rappelle le Secrétaire général, nous devons passer d'une culture de réaction aux catastrophes à une culture de prévention, qui non seulement coûterait moins cher, mais permettrait de minimiser les conséquences négatives de ces phénomènes. La lutte contre les catastrophes naturelles, comme la prévention des guerres et des conflits, doit être perçue comme un impératif moral, a conclu la déléguée.

M. HAIKO ALFELD (Afrique du Sud) a affirmé l'attachement de son pays aux buts et objectifs de la Décennie internationale pour la prévention des catastrophes naturelles qui, selon lui, a contribué à créer une approche multidisciplinaire en mettant l'accent sur la coopération entre les différentes parties prenantes. Parlant de l'Afrique en particulier, le représentant a indiqué que plusieurs pays africains ont réussi à mettre en place des programmes très étendu d'évaluation des catastrophes naturelles. Il a souligné que des lacunes subsistent, en particulier en ce qui concerne la création d'une méthodologie sous-régionale et régionale. Le représentant a souhaité que la communauté internationale entame une réflexion en la matière et que le successeur de la Décennie contribue à accélérer les efforts. Le représentant a fait savoir que les pays africains sont prêts à tenir un colloque pour élaborer un plan d'action africain en ce qui concerne la prévention des catastrophes naturelles. En ce qui concerne la suite à donner à la Décennie internationale, le représentant a jugé essentiel que le Secrétariat interinstitutions et l'équipe spéciale maintiennent le caractère interdisciplinaire du Secrétariat de la Décennie. Il a appuyé les recommandations du Secrétaire général visant à consolider une culture de la prévention et à établir des synergies intersectorielles. Les compétences pour réduire les catastrophes naturelles existent, a conclu le représentant. Il faut maintenant trouver la volonté politique pour transformer ce savoir en actions concrètes.

M. ALFONSO ORTEGA URBINA (Nicaragua) a déclaré que son pays a bien souvent été affecté par les catastrophes naturelles, dont la dernière et la plus sévère, a été l'ouragan Mitch. Nous sommes très préoccupés par le fait que ces phénomènes affectent surtout les populations pauvres, a dit le délégué. Nous avons aujourd'hui à prendre soin de milliers d'orphelins, et les survivants des catastrophes ont bien souvent perdu leur mode de subsistance.

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L'ouragan Mitch a causé des dégâts importants à notre pays au niveau national, et nous soutenons à cet égard le lien établi entre les catastrophes et la promotion du développement durable. Mais il ne s'agit pas de s'arrêter à des discours. Nous voulons que des mesures efficaces soient prises pour mettre fin aux causes des changements climatiques, qui sont humaines. Notre pays déploie des efforts de réhabilitation et de reconstruction au niveau national, malgré la pénurie de ressources. Nous aimerions pouvoir disposer de techniques pour la mise en place d'un système d'alerte rapide, car ce genre d'initiative et de dispositif nous permettrait d'améliorer nos défenses contre les effets des catastrophes. Nous demandons aussi de l'aide, pour éduquer notre population et nous pensons que des organismes comme la Croix-Rouge seraient les mieux adaptés pour l'encadrement de ces actions de formation et d'éducation.

Mme ENRICA TADDEI (Saint-Marin) a estimé que le passage d'une culture de réaction à une culture de prévention en matière de catastrophes naturelles exige d'abord une évaluation claire des causes de ces catastrophes et l'adoption d'une approche holistique. La représentante s'est félicitée des efforts du CICR, du PNUD et de l'UNESCO. Elle a salué l'adoption du mandat du Genève sur la prévention des catastrophes et de la Stratégie de prévention. La représentante a manifesté son intérêt pour l'Accord de coopération régionale signé en avril dernier par les Ministres des affaires étrangères de l'Association des pays des Caraïbes et pour la proposition du Mexique consistant à établir des listes nationales des ressources disponibles pour répondre aux catastrophes naturelles et des directives pour une gestion efficace de la coopération internationale. La représentante a observé que la branche locale du Centre européen pour la médecine des catastrophes de Saint-Marin n'a cessé depuis sa création d'organiser des forums, des tables rondes, des réunions et des discussions avec les plus éminents experts européens pour trouver des moyens efficaces de répondre à la prévention des catastrophes naturelles, d'apporter les secours nécessaires et d'atténuer les effets de ces catastrophes.

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