AG/EF/283

LE DEVELOPPEMENT NE DEPEND PAS SEULEMENT DE LA DISPONIBILITE DES RESSOURCES MAIS AUSSI D'UNE BONNE GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES

1 novembre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/283


LE DEVELOPPEMENT NE DEPEND PAS SEULEMENT DE LA DISPONIBILITE DES RESSOURCES MAIS AUSSI D'UNE BONNE GESTION DES AFFAIRES PUBLIQUES

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La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé cet après-midi son débat sur la convocation d'une réunion internationale de haut niveau qui sera chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental. Les délégations ont convenu de la convocation de cette réunion en l'an 2001 qui doit se pencher sur les questions nationales, internationales et systémiques ayant trait au financement du développement dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance. Compte tenu de la complexité de la question, les délégations ont demandé que le processus préparatoire soit mis en place rapidement pour qu'il puisse définir, de la manière la plus précise possible, les objectifs de la manifestation de haut niveau en tenant compte, comme l'a souhaité la Roumanie, des résultats du nouveau cycle de négociations commerciales de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), des conclusions de la dixième Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED X) et des progrès dans la mise en oeuvre des autres conférences internationales des Nations Unies. A cet égard, Sainte-Lucie a indiqué que la manifestation de haut niveau sur le financement du développement sera la première conférence chargée de dresser un ordre du jour du développement. Un tel ordre du jour, a précisé cette délégation, ne peut être valable sans la prise en compte des composantes économiques du développement que sont les questions financières, monétaires et commerciales.

Les délégations ont donc demandé un examen détaillé de toutes les sources de financement telles que les ressources intérieures étatiques et privées, les ressources provenant de l'allégement de la dette ou encore les flux de capitaux privés étrangers. A cet égard, compte tenu de la volatilité de ces derniers, la Norvège et le Japon ont insisté sur la place toujours centrale de l'Aide publique au développement (APD) dans le financement du développement. Comme beaucoup d'autres délégations, ils ont souhaité que les modalités de versement et d'utilisation de cette APD soient rendues plus efficaces et les montants plus substantiels. La question de la mobilisation des ressources n'est pas une fin en soi, a ajouté le Japon en demandant que la manifestation de haut niveau se penche sur la manière d'utiliser ces ressources et de contrôler leur impact sur le développement par le biais notamment des indicateurs établis lors des différentes conférences des Nations Unies.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/283 1 novembre 1999

Dans ce contexte, des appels ont été lancés à la bonne gouvernance, à l'établissement d'un cadre juridique stable et à l'ouverture des économies qui, par ailleurs, influencent largement le degré d'activités du secteur privé, a notamment souligné le Japon. Les délégations ont insisté sur la participation active de ce secteur au processus préparatoire et à la manifestation finale, étant donné sa part non négligeable dans le financement du développement. Le même argument a été avancé notamment par le Japon pour encourager une participation égale des institutions de Bretton Woods.

Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Maroc; Indonésie, (au nom des pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN); Cuba, Nigéria, Tanzanie (au nom de l'Ouganda et du Kenya); Chili; Norvège; Colombie; Sainte-Lucie; Chine; Madagascar; Roumanie; Mongolie; Japon; Iran; Bhoutan et Venezuela.

La Commission se réunira demain mardi 2 novembre à 10 heures pour tenir une réunion d'annonces de contributions pour les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies.

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ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

La Commission a été saisie d'un projet de résolution relatif au Programme solaire mondial 1996-2005 (A/C.2/54/L.16) aux termes duquel l'Assemblée générale prendrait acte avec satisfaction de l'initiative prise par le Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) d'inviter les chefs de secrétariat des organismes et programmes des Nations Unies compétents, à coopérer à la mise en oeuvre du Programme solaire mondial 1996-2005. Elle prendrait également note de la part prise jusqu'à présent par la Commission solaire mondiale à la mobilisation de l'appui et de l'assistance internationaux pour l'exécution de nombreux projets hautement prioritaires du Programme solaire mondial 1996-2005 relatifs à l'exploitation des énergies renouvelables, dont bon nombre sont en cours d'exécution grâce à des fonds de sources nationales. Elle prendrait note avec satisfaction de l'appui financier fourni par un certain nombre de pays développés et d'Etats Membres de l'Organisation des Nations Unies et d'organisations intergouvernementales, appartenant ou non au système des Nations Unies en vue de la mise en oeuvre du Programme solaire mondial 1996-2005. L'Assemblée générale engagerait les institutions de financement concernées et les donateurs bilatéraux et multilatéraux ainsi que les institutions régionales de financement et les organisations non gouvernementales à appuyer les efforts déployés actuellement pour développer le secteur de l'énergie renouvelable dans les pays en développement en s'appuyant sur des sources d'énergie renouvelables non polluantes dont la viabilité a été démontrée, tout en tenant pleinement compte de la structure de développement des économies fondées sur l'énergie des pays en développement, et d'aider à réunir les investissements requis pour étendre l'approvisionnement en énergie au-delà des zones urbaines.

La Commission était également saisie d'un projet de résolution intitulé "Rapport du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement" (A/C.2/54/L.17)aux termes duquel l'Assemblée générale ferait sienne la décision intitulée «Projet de budget-programme du Programme des Nations Unies pour l'environnement, budget révisé de l'exercice biennal 1998-1999 et projet de budget pour l'exercice biennal 2000-2001» et prévoirait une augmentation du niveau de financement du Fonds pour l'environnement pour l'exercice biennal 2000-2001. L'Assemblée générale se féliciterait des progrès accomplis dans les négociations relatives à un instrument juridiquement contraignant dans le cadre de l'action internationale de lutte contre certains polluants organiques persistants, en vue de la conclusion de ces négociations au plus tard en 2000, et encouragerait le Programme des Nations Unies pour l'environnement à faire progresser davantage les autres négociations en cours. Elle appuierait la réforme entreprise par le Programme des Nations Unies pour l'environnement et souligne que le Programme doit disposer de ressources financières supplémentaires stables, suffisantes et fiables pour pouvoir s'acquitter intégralement de ses mandats.

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Protection du climat mondial pour les générations présentes et futures

La Commission a été saisie d'un projet de résolution relatif à la Protection du climat mondial pour les générations présentes et futures (A/C.2/54/L.18) aux termes duquel l'Assemblée générale inviterait les pays développés à prendre d'urgence des mesures efficaces au niveau national pour honorer les engagements qu'ils ont pris en vertu du Protocole de Kyoto. Elle déciderait d'inscrire au calendrier des conférences et réunions pour l'exercice biennal 2000-2001 les sessions de la Conférence des Parties et de ses organes subsidiaires, nécessitant des services de conférence pendant 12 semaines, qui sont envisagées pour cet exercice biennal;

MONDIALISATION ET INTERDEPENDANCE

La Commission a été saisie d'un projet de résolution intitulé "Rôle de l'Organisation des Nations Unies s'agissant de promouvoir le développement dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance" (A/C.2/54/L.19) aux termes duquel l'Assemblée générale réaffirmerait que l'Organisation des Nations Unies a un rôle central à jouer pour promouvoir la coopération internationale pour le développement et donner des directives sur les questions liées au développement mondial, en particulier dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance. Elle soulignerait que l'Organisation des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce doivent se concerter d'urgence en vue de définir une démarche globale pour réduire les conséquences négatives de la mondialisation et de l'interdépendance, en tenant compte de la vulnérabilité, des préoccupations et des besoins particuliers des pays en développement;

L'Assemblée générale appellerait à une gouvernance efficace de la mondialisation par la démocratisation de la prise des décisions en matière de politique économique internationale, l'examen intégré des questions de commerce, de financement, de transferts de technologie et de développement par les institutions internationales compétentes, ainsi que la réforme de l'architecture financière internationale et, dans cette perspective, appellerait à un resserrement de la coopération et de la coordination entre l'Organisation des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce. Elle engagerait la communauté internationale à promouvoir une coopération internationale pour le développement fondée sur la croissance économique, la stabilité et l'équité, avec la pleine participation des pays en développement à l'économie mondiale en voie de globalisation.

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L'Assemblée demanderait à la communauté internationale, et en particulier à l'Organisation mondiale du commerce, de concrétiser immédiatement les dispositions des accords commerciaux multilatéraux prévoyant en leur faveur un traitement spécial et différencié pour permettre aux pays en développement. Elle lancerait appel à la réforme de l'architecture financière mondiale, qui devrait assurer une participation accrue des pays en développement aux processus de décision des institutions financières internationales, une place plus importante au financement du développement et une plus grande stabilité financière. L'Assemblée soulignerait avec force que l'Organisation des Nations Unies, les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce devraient intensifier leur collaboration en vue de promouvoir la cohérence des politiques ainsi que la complémentarité et la coordination au niveau mondial des actions visant les questions économiques, financières, commerciales et développementales.

L'Assemblée soulignerait également avec insistance que les programmes de renforcement des capacités régionales et nationales mis en oeuvre par le système des Nations Unies, et notamment les commissions régionales, les fonds et programmes et les institutions spécialisées doivent comprendre un solide volet axé sur l'aide aux pays en développement en matière de technologies de l'information et de la communication. Elle prierait également le Secrétaire général d'établir un groupe spécial d'experts gouvernementaux des technologies de l'information et de la communication, pour élaborer des propositions concrètes au sujet du rôle que l'Organisation pourrait jouer en vue de renforcer l'intégration des pays en développement au réseau mondial d'information, faciliter l'accès des pays en développement aux technologies de l'information et de la communication à des conditions préférentielles et libérales et promouvoir la participation des pays en développement, notamment par des équipements d'infrastructure, aux activités des secteurs à forte intensité de savoir de l'économie mondiale.

QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Réunion internationale de haut niveau chargée d'examiner la question du financement du développement à l'échelon intergouvernemental

Débat

M. AHMED AMAZIANE (Maroc) a déclaré que la problématique du financement du développement revêt un caractère d'autant plus urgent que le monde ne cesse de se débattre avec les effets dévastateurs des crises financières récurrentes, de la pauvreté rampante, des disparités et des inégalités de tous genres, des obstacles au commerce et de l'endettement extérieur.

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Il est évident, a dit le représentant, que la responsabilité première de la mobilisation des ressources financières pour le développement incombe à chaque pays qui doit réunir les conditions politiques et économiques nécessaires à l'investissement productif et créateur d'emploi. Cela étant, l'environnement économique international joue un rôle d'autant plus important et déterminant que le monde s'intègre davantage grâce aux technologies de l'information et de la communication qui ont facilité des mouvements de capitaux sans précédent. La communauté internationale se doit d'adopter des règles équitables de nature à inciter le capital à se diriger vers les endroits qui en ont le plus besoin et non vers ceux qui en ont le plus. Elle se doit aussi de tenir compte de la vulnérabilité structurelle des économies des pays en développement lorsqu'elle aborde les questions de commerce international en permettant une libéralisation progressive des régimes commerciaux qui commence par les produits pour lesquels ces pays ont un avantage comparatif avéré. La situation en la matière est d'autant plus alarmante qu'on assiste à la résurgence de politiques protectionnistes déguisées telles que celles motivées par les normes sociales et environnementales, le recours abusif aux mesures antidumping et aux normes de santé et de sécurité, les crêtes tarifaires, les subventions ou encore les soit-disant restrictions volontaires aux exportations, en dépit des accords de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Force est donc de constater que les obstacles au commerce continuent d'entraver les exportations des pays en développement et que la dette extérieure continue d'hypothéquer l'avenir de ces pays. Parallèlement, l'Aide publique au développement se contracte régulièrement de telle manière qu'elle ne représente plus que 0,2% du PNB des pays donateurs alors que l'objectif convenu au niveau international est de 0,7%.

L'accès aux marchés des pays développés, la réduction de la dette extérieure des pays en développement lourdement endettés et l'augmentation de l'APD constituent les éléments essentiels de toute stratégie internationale crédible qui veut résoudre durablement les problèmes de financement du développement des pays en développement. Il faut aujourd'hui appeler à une conjugaison du progrès scientifique et technique d'une part, et des principes d'équité d'autre part, pour faire en sorte que le modèle de développement garantisse une vie décente à toute l'humanité dans le respect des limites et de la capacité de la planète. Il faut donc espérer que la réunion de l'an 2001 permettra de réformer les institutions financières internationales de telle manière qu'elles facilitent le développement dans toutes les contrées. La réunion doit être d'une grande envergure étant donné que les problèmes qui lui seront soumis ne peuvent être adéquatement résolus que les décideurs concernés y sont représentés en l'occurrence les ministres des affaires étrangères, des finances et du commerce extérieur. Par ailleurs, les décisions devraient être prises avec l'intention de leur donner une suite ferme et résolue aussi bien par les institutions de Bretton Woods et l'Organisation mondiale du commerce que par les Gouvernements et l'ONU.

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M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a déclaré, au nom du groupe des Etats de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), que les pays de l'ASEAN, qui avaient connu une croissance économique et un développement remarquables, ont été victimes de la crise financière qui s'est déclenchée en Asie. Alors que certains pays tiraient profit du flot énorme des transferts financiers internationaux, d'autres ont été sévèrement affectés par la volatilité des mouvements de capitaux, et les remèdes qui leur ont été prescrits pour sortir de cette crise se sont, quant à eux, avérés inefficaces. Ils doivent donc être modifiés. La crise asiatique a amené à se poser des questions critiques sur les politiques et les méthodes standardisées destinées à améliorer le cadre macroéconomique des pays, et elle a remis en question le cadre même du financement du développement, et le fameux "Consensus de Washington" sur la libéralisation, est lui-même remis en doute. En ce qui concerne l'Indonésie et les pays de l'ASEAN, il faut tout reprendre à zéro sur cette question.

Après la crise asiatique, les efforts internationaux en vue de réformer le système financier international doivent reconnaître la diversité des circonstances et des priorités de développement des différentes économies, qui sont à des stages différents de développement. Ensuite, nous mettons en question l'efficacité des prescriptions actuelles qui prétendent dans le même temps améliorer et stabiliser les marchés financiers tout en promouvant l'amélioration de la capacité des institutions financières internationales à contenir et résoudre les crises. Enfin, nous estimons que la prévention des crises dépendra dans le futur du renforcement de l'architecture financière internationale et de la surveillance des capitaux à court terme, y compris les échanges monétaires et une plus proche collaboration en matière d'échanges d'information. La première série de discussions menés par le FMI est un premier pas dans la bonne direction. Elle tourne autour de trois questions: l'établissement de normes, l'établissement de la transparence et la participation du secteur privé. Nous pensons qu'il est crucial que ce souci de transparence s'étende au niveau international, et notamment aux processus de décision des institutions de Bretton Woods. Concernant la manifestation de haut niveau prévue en 2001, nous estimons que la participation des nations et des institutions internationales de financement, du secteur privé et des Nations Unies, notamment à travers la CNUCED, doit se faire au plus haut niveau. L'Indonésie et les autres pays de l'ASEAN pensent que la manifestation devrait prendre la forme d'une Conférence, et que toute proposition venant d'un Etat Membre pour héberger cette conférence devrait être prise en considération.

M. RAFAEL DAUSA CESPEDES (Cuba) a indiqué que son pays accorde une grande priorité à la convocation d'une réunion de haut niveau sur le financement du développement qui, selon Cuba, doit se pencher sur les questions de la dette extérieure, du déclin de l'APD, la diminution des flux financiers et la réforme de l'architecture financière internationale.

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Il existe aujourd'hui une dichotomie entre le système financier et les institutions capables de répondre aux exigences toujours croissantes des paramètres actuels. La réforme doit donc viser à impliquer davantage les pays en développement dans le processus de prise de décisions. Il doit s'agir en fait d'élaborer des politiques nouvelles conformes aux besoins du moment. Il faut avant tout tenir compte des problèmes économiques et sociaux actuelles qui exigent une augmentation des flux d'APD avant tout dans le secteur de la production. Il est aussi essentiel que les pays en développement aient accès à de nouvelles sources de financement pour garantir une croissance économique soutenue. L'OCDE doit se montrer plus souple envers les débiteurs lourdement endettés, elle doit aussi chercher à résoudre les problèmes des pays à revenu intermédiaire. Les obstacles que les pays en développement rencontrent sont nombreux et celui lié au commerce n'est pas le moindre. Il faut donc que cette question figure au centre des discussions, y compris les questions liées aux barrières tarifaires et aux lois unilatérales comme la loi Burton-Helms.

M. M. K. IBRAHIM (Nigéria) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Le Nigéria pense que les mécanismes de financement du développement ne peuvent se développer et être renforcés que grâce à une amélioration du cadre de coopération internationale sur la question, a affirmé le délégué. Ce fait a été mis en exergue par un récent rapport de la CNUCED qui stipule que malgré les attentes qu'elle pouvait avoir vis-à-vis de la mondialisation, l'Afrique reste la seule région où la chute de l'APD est supérieure aux montants des investissements directs étrangers. De plus, la capacité des pays du continent a été minée, et même paralysée par le montant de la dette et l'insolvabilité qu'elle entraîne. Dans plusieurs pays en développement, les secteurs qui ont besoin d'une injection urgente de fonds et de financements sont ceux des infrastructures et du développement des ressources humaines. La mobilisation de ressources en faveur de ces secteurs reste une priorité pour nos pays, et nous pensons que les investisseurs devraient trouver un équilibre entre leurs désirs de profit immédiat et la promotion d'un développement durable qui puisse bénéficier aux populations. Le Nigéria pense, d'autre part, que vu l'importance des questions à discuter, le niveau des débats de la conférence à tenir en l'an 2001 sur le financement du développement devrait, au minimum, se faire au niveau ministériel.

M. RICHARD DOGANI (Tanzanie), au nom des pays d'Afrique de l'Est, a souligné que les efforts des pays en développement visant à lutter contre le sous-développement sont freinés par l'absence de ressources appropriées. Il est donc urgent d'inverser le flux négatif des pays donateurs vers les pays en développement. Le double processus de la mondialisation et de la libéralisation, a poursuivi le représentant, a eu des effets délétères sur les pays en développement. Il faut espérer à ce stade que les réunions de l'OMC et de la CNUCED IX aborderont ces questions, de manière approfondie.

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Pour le représentant, la conférence sur le financement du développement doit aborder, de manière prioritaire, la question du commerce et trouver des mesures courageuses pour résoudre le problème de l'endettement des pays en développement. A cet égard, le représentant s'est félicité de l'élargissement de l'Initiative HIPC tout en demandant des mesures d'annulation pure et simple de la dette pour les pays les moins avancés. Souhaitant également la réforme des institutions financières internationales, le représentant a jugé essentiel de les rendre plus à l'écoute des pays en développement. Il a conclu sur le rôle des Nations Unies pour souligner leur rôle indispensable dans la recherche d'une réponse équitable aux défis que rencontrent les pays en développement. Pour lui, l'ONU doit jouer un rôle de coordonnateur et élargir la participation des pays en développement dans le processus de prise de décisions économiques et financières. Le représentant a encore souhaité que la conférence de haut niveau se déroule au niveau le plus élevé avec la participation des principaux dirigeants politiques. En ce qui concerne le processus préparatoire, le représentant a demandé qu'il ait lieu le plus tôt possible et qu'il se penche sur la définition du programme de travail du comité et envisage la participation des institutions de Bretton Woods et tous de les acteurs du développement.

M. EDUARDI GALVEZ (Chili) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine et à celle du Groupe de Rio. Le Chili estime que le processus préparatoire de la conférence sur le financement international du développement doit se faire à un niveau élevé. Le Chili pense que l'examen et la définition des questions à débattre par la conférence doivent se faire en premier, et faire l'objet d'une résolution au cours de cette session de la Deuxième Commission. Nous pensons qu'il faut arrêter le plus tôt possible les modalités de la manifestation et définir le rôle et la participation de ses acteurs. Concernant la Banque mondiale et le FMI, il conviendrait de régler rapidement la question de leur participation. Nous proposons qu'un groupe de travail soit constitué à cet effet au sein de cette Commission, et nous pourrions demander au Président de l'Assemblée générale de contacter les personnes compétentes au FMI et à la Banque mondiale pour que le groupe de travail commence rapidement à se concerter. Nous souhaitons souligner que nous apprécions le rapport du Groupe de travail à composition non limitée, qui nous a été soumis aujourd'hui, et que nous souhaitons qu'un consensus se forme rapidement sur la considération de la mise en oeuvre de ses recommandations.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a estimé que la manifestation de haut niveau sur le financement du développement doit examiner et envisager le large éventail des sources de financement existantes et potentielles comme les ressources intérieures, l'APD, la dette extérieure, le flux des capitaux, le rôle du commerce, et les sources nouvelles de financement. La manifestation doit se concentrer sur les besoins et les stratégies de développement de chaque pays. L'exploration des différentes sources de financement du développement, a souligné le représentant, ne doit en aucun cas conduire à une minimisation du rôle de l'APD.

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Les modes des investissements directs étrangers ont montré le caractère volatile de ce type de capitaux et leur répartition inégale. Il est donc urgent de discuter des moyens de rendre l'APD plus efficace. Le succès d'une manifestation de haut niveau dépendra surtout de la participation des ministères clés, du secteur privé et des autres acteurs pertinents comme les institutions multilatérales. L'ECOSOC avait d'ailleurs encouragé la constitution d'une équipe de travail conjointe des Nations Unies et des institutions de Bretton Woods, a rappelé le représentant qui a souligné la nécessité d'impliquer d'autres acteurs tel l'OMC.

M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a estimé que la participation des institutions de Bretton Woods à la conférence internationale sur le financement du développement devra se faire dès le début du processus préparatoire. Ces institutions doivent être impliquées entièrement de façon à partager les termes des modalités d'organisation de la conférence et à en bénéficier des résultats. Nous sommes confiants à cet égard, que l'Assemblée générale pourra faire une déclaration formelle à cet effet, et que le Président de l'Assemblée officialisera la volonté de l'ONU de travailler avec ces institutions tout au long du processus de la conférence. Quant à la participation du secteur privé, nous l'estimons indispensable, bien qu'elle n'ait pas encore été formellement établie. Nous demandons donc que des mesures adéquates soient prises à cet égard. Concernant les commissions régionales et les banques régionales, nous souhaitons qu'elles soient pleinement impliquées. Concernant l'Amérique latine, la Commission économique pour l'Amérique latine, la Banque interaméricaine de développement et la "Corporaciòn andina de Fomento", nous estimons que ces institutions doivent participer pleinement à toutes les étapes de l'organisation de la manifestation.

Mme SONIA LEONCE-CARRYL (Sainte-Lucie) a appuyé l'idée d'une manifestation intergouvernementale sur le financement du développement qui traiterait des questions nationales, internationales et systémiques liées à la question. Elle a appuyé la proposition visant à impliquer les acteurs pertinents des systèmes monétaire, financier et commercial. L'implication de l'OMC, de la CNUCED et des commissions économiques régionales est d'autant plus importante que le commerce représente une contribution majeure au financement du développement. S'agissant du format de la manifestation, la représentante a appuyé l'idée d'une manifestation sans coparrainage et de haut niveau rassemblant les décideurs politiques sous les auspices des Nations Unies. Il serait aussi utile que la manifestation se penche sur le financement des recommandations des autres conférences internationales des Nations Unies. A cet égard, la représentante a souligné que les autres conférences avaient définies un agenda social et pas un agenda du développement. Pour elle, un agenda du développement ne peut être dressé sans la prise en compte de l'élément économique avec ses aspects financier, monétaire et commercial.

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Mme SHEN GUOFANG (Chine) a déclaré que compte tenu des effets néfastes de la mondialisation sur leurs économies, les pays en développement appellent la communauté internationale à prendre des mesures significatives pour contribuer à résoudre les problèmes et les difficultés qu'ils rencontrent. Le financement du développement constitue, à cet égard, un élément important de ce processus. L'expérience des pays en développement a montré qu'en l'absence d'un appui extérieur, leurs efforts ne suffiront pas à les sortir de la situation actuelle. Il faut dire qu'avec l'arrivée de la mondialisation, les capitaux privés jouent un rôle de plus important dans le financement du développement alors que par leur caractère volatile et spéculatif, ces capitaux représentent plutôt un danger pour le développement durable des pays en développement qui ont su les attirer. Il est, par conséquent, important que des mesures efficaces soient prises pour diriger les capitaux privés vers les domaines du développement et que le marché financier international puisse fonctionner de manière saine et ordonnée. Il faut garder à l'esprit que l'Aide publique au développement a toujours été un élément important de la coopération internationale au développement et que le commerce est depuis longtemps une source de financement du développement. Partant, la chute continue des produits de base et l'aggravation du protectionnisme mettent les pays en développement dans une situation difficile. La communauté internationale doit travailler à l'instauration d'un système commercial réglementé, équitable et transparent. Il faut espérer, à cet égard, que le nouveau cycle de négociations de l'OMC donnera des résultats favorables à l'élimination des barrières commerciales et au renforcement des traitements préférentiels pour aider les pays en développement à financer leur développement par le biais du commerce. La Chine appuie l'idée d'une conférence internationale chargée spécifiquement d'analyser, de manière approfondie, le large éventail des questions liées au financement du développement. Pour la Chine, les discussions doivent se concentrer sur la coopération internationale intergouvernementale et viser à mobiliser la volonté politique et à résoudre le problème réel du manque de financement que vivent les pays en développement.

M. MARTIN RAKOTONAIVO (Madagascar) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Madagascar estime que la manifestation sur le financement du développement devra discuter de tous les aspects du financement du développement. Elle devra procéder par une approche intégrée des éléments fondamentaux de la coopération économique internationale dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance, l'objectif étant de parvenir à la mobilisation de ressources financières suffisantes aux fins du développement. Madagascar reconnaît la nécessité de mener des efforts de création de conditions aussi bien internes qu'externes favorables à la mobilisation de ressources intérieures.

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Dans ce domaine, notre pays a, par exemple, créé un "Fonds de portage et de privatisation" destiné aux salariés nationaux des entreprises privatisées et aux entreprises dont la majorité du capital est détenue par des ressortissants malgaches. La création d'une bourse des valeurs à Madagascar permettra, pour sa part, de constituer des outils financiers novateurs, dans la mesure où cette nouvelle structure permettra aux Malgaches de participer au processus de privatisation et de financer la croissance des entreprises. Nous pensons que l'examen de la question des ressources internationales par la conférence, devrait, quant à lui, inclure l'Aide publique au développement, la revalorisation des recettes d'exportation des produits de base et le règlement de la question de la dette extérieure. Les questions des capitaux privés, du financement par le commerce, et des nouvelles sources de financement du développement devraient aussi être abordées.

M. ALEXANDRU NICULESCU (Roumanie) a convenu de l'importance d'un processus préparatoire rapide en vue de la manifestation de haut niveau sur le financement du développement, processus qui, selon le représentant, doit être participatoire et continu afin de sensibiliser le public, susciter une participation et un appui, au niveau international, et approfondir la substance de la manifestation finale. Pour le représentant, le lancement rapide d'un processus préparatoire permettra de tenir compte du travail des autres organisations internationales et des progrès accomplis d'ici à l'an 2001, en ce qui concerne notamment le nouveau cycle de négociations commerciales de l'OMC, la CNUCED X ou encore la mise en oeuvre des diverses initiatives sur la question de la dette extérieure et la nouvelle architecture financière internationale. Le représentant a appelé à une certaine souplesse concernant la possibilité d'inviter la Banque mondiale à coparrainer la manifestation finale. Il a souligné l'importance pour le processus préparatoire, de tirer parti de l'expérience des institutions de Bretton Woods, en insistant pour que la Banque mondiale prenne une part active au processus préparatoire ainsi qu'à la manifestation finale. Il a noté avec intérêt que lors de sa réunion annuelle, la Banque mondiale a souligné la nécessité de mettre en place une architecture internationale de développement parallèlement à l'architecture financière internationale, qui établirait ainsi l'équilibre entre les paramètres macroéconomiques et financiers et les aspects humains, structurels et sociaux.

Mme NARANGUA PUNTSAGNOROV (Mongolie) a déclaré que la situation particulière des pays en développement enclavés mériterait une attention particulière de la part de la manifestation de haut niveau sur le financement du développement. Ces pays ont notamment besoin que l'on s'attache à leur donner les infrastructures de transport et de transit dont ils ont besoin, car c'est là un outil indispensable à leur croissance et à leur développement. Les pays en développement enclavés dépensent deux fois la somme de leurs revenus en activités d'exportations à leurs frais de transit.

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La promotion d'infrastructures de transport efficaces bénéficierait non seulement aux Etats enclavés, mais aussi à leurs partenaires commerciaux, car elle permettrait de donner une accélération aux échanges commerciaux dans les deux sens. Notre délégation espère donc que cette Commission adoptera le projet de résolution sur les mesures particulières dont on besoin ces Etats et sur les problèmes spécifiques auxquels ils font face.

M. RYUICHIRO YAMAZAKI (Japon) a regretté que le rapport du Groupe de travail sur le financement du développement soit trop général. Afin de rapprocher les points de vue en évitant de politiser la question, a dit le représentant, il convient de se mettre d'accord sur un mécanisme qui pourra conduire au processus préparatoire de la manifestation finale. En ce qui concerne les questions de fond, le représentant a estimé qu'il ne faut pas seulement porter l'attention sur le niveau des ressources disponibles pour le financement du développement mais aussi sur la manière dont ses ressources doivent être utilisées. Il devra donc être demandé aux pays en développement d'établir, eux-mêmes, les priorités et de recourir à la bonne gouvernance. Une plus grande coordination entre partenaires du développement, c'est-à- dire entre pays développés et pays en développement, sera également nécessaire. L'examen de la question de la mobilisation des ressources doit être exhaustif, a poursuivi le représentant, et passer en revue le large éventail des sources financières, notamment les ressources intérieures et extérieures, l'APD et les ressources non liées à l'APD. Il est important d'impliquer le secteur privé dans la réalisation des objectifs de développement puisque la taille des flux de capitaux privés a dépassé depuis longtemps celle des flux publics. Les effets négatifs des capitaux privés, comme leur volatilité ou leur concentration dans un petit nombre de pays doivent être également examinés, a souligné le représentant avant d'ajouter que l'ouverture des marchés, l'établissement d'un cadre juridique stable et la bonne gouvernance influencent largement le degré d'activités du secteur privé dans un pays donné. Il faut non seulement examiner la question de la mobilisation des ressources mais aussi celle des résultats des efforts de développement, a poursuivi le représentant en souhaitant pour ce faire que l'on recoure aux indicateurs établis lors des grandes conférences internationales des Nations Unies. Le représentant a terminé sur l'implication des institutions de Bretton Woods qu'il a souhaitée à tous les stades puisque, a-t-il insisté, elles fournissent une part substantielle de l'aide publique au développement.

M. MOHAMMAD ALI ZARIE ZARE (République islamique d'Iran) a insisté que le processus préparatoire de la manifestation internationale sur le financement du développement devait être réellement participatif, transparent, et ouvert à la participation de tous les Etats Membres, aux membres des agences spécialisées de l'ONU et aux observateurs et devrait aussi faire un rapport à l'Assemblée générale à sa 55ème session.

- 13 - AG/EF/283 1 novembre 1999

Ce processus devrait, comme relevé dans le rapport du Groupe de travail à composition non limitée, concrétiser les potentialités et les opportunités de faire participer le grand public et de générer un soutien international en faveur du financement du développement. Ceci donnerait des chances de succès accrues à la manifestation. Un programme de travail clair et concis permettra au processus préparatoire d'améliorer la possibilité de la participation d'experts des différents ministères concernés et des autres institutions nationales des Etats participants. Il permettrait aussi une contribution plus efficace des institutions de Bretton Woods, de l'OMC, et des différentes agences de l'ONU et autres organisations internationales. Les apports en provenance des différentes commissions régionales, banques régionales et autres institutions régionales seront aussi fort utiles pour une meilleure implication des pays en développement dans le processus. L'Iran partage l'opinion selon laquelle l'événement devrait prendre la forme d'une conférence à part entière à laquelle participeront les décideurs de décisions au niveau politique le plus élevé possible. La conférence devrait aussi bénéficier d'un mécanisme de suivi pour surveiller, évaluer et améliorer la mise en oeuvre de ses résultats.

Mme KUNZANG C. NAMGUEL (Bhoutan) a souligné que la mobilisation des ressources a toujours été la question clef dans la mise en oeuvre des recommandations des différentes conférences internationales des Nations Unies. Il est, par conséquent, impératif que des efforts coordonnés, au niveau international, soient déployés pour traiter des problèmes que rencontrent les pays en développement et de la nécessité de renforcer leur capacité à jouer un rôle plus actif dans l'économie mondiale. Le déclin de l'Aide publique au développement est une source de constante préoccupation, a poursuivi la représentante. Cette tendance à la baisse a pris des dimensions alarmantes et affecté les programmes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et d'autres institutions spécialisées des Nations Unies. Si l'accroissement des flux de capitaux privés est souhaitable, il faut pourtant garder à l'esprit, a souligné la représentante, qu'ils ne pourront financer les investissements requis dans les secteurs sociaux. C'est dans ce contexte, que le Bhoutan attend avec impatience la tenue d'une manifestation de haut niveau sur le financement du développement, a conclu la représentante.

Mme DELMA MIRELLES (Venezuela) a dit que des progrès ont été accomplis par la communauté internationale sur la question du financement du développement. Il est essentiel cependant que cette session de l'Assemblée générale mette rapidement en place le processus préparatoire de fond qui aboutira à la manifestation sur le financement du développement. Les questions des flux de capitaux publics et privés, de la dette, de l'examen de nouvelles sources de financement du développement doivent trouver des réponses lors de cette manifestation. Il est important, comme l'a prévu l'ECOSOC, de mettre rapidement en place un groupe de travail qui inclurait aussi le secteur privé, les ONG et la société civile à une manifestation qui bénéficie déjà du soutien de la grande majorité des Etats Membres.

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