LES EXIGENCES DE PRODUCTIVITE DE LA MONDIALISATION FONT OBSTACLE A LA PROMOTION ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA MAIN-D'OEUVRE FEMININE
Communiqué de Presse
AG/EF/281
LES EXIGENCES DE PRODUCTIVITE DE LA MONDIALISATION FONT OBSTACLE A LA PROMOTION ECONOMIQUE ET SOCIALE DE LA MAIN-D'OEUVRE FEMININE
19991029Les effets négatifs de la mondialisation sur les femmes et l'emploi ont été inventoriés par la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a achevé l'examen du thème de la participation des femmes au développement, cet après-midi. Les délégations se sont félicitées du rapport exhaustif du Secrétaire général sur les conséquences de la mondialisation sur l'emploi féminin dont le Pakistan a salué le caractère provocateur. Dans l'ensemble, les délégations ont reconnu l'augmentation du nombre des femmes dans le cadre du travail salarié. Elles ont fait observer que cette augmentation vient du secteur informel non réglementé par les normes convenues du droit du travail et caractérisé, par conséquent, par des revenus peu élevés, une absence de protection sociale et une précarité de l'emploi. Les délégations ont imputé l'expansion du secteur informel aux mécanismes de la mondialisation qui, instaurant une concurrence effrénée, a incité à la réduction des coûts de production, en conséquence des coûts sociaux. Ces facteurs conjugués aux coûts de l'ajustement économique structurel et de la réduction drastique des budgets sociaux, exigés aux Etats par les contraintes de la mondialisation, ont aggravé davantage la condition déjà difficile de la main-d'oeuvre féminine. Les délégations ont donc demandé que ces questions soient inscrites à l'ordre du jour de la session extraordinaire que l'Assemblée générale doit tenir en juin 2000 sur la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence de Beijing sur les femmes. Il faut une réflexion approfondie sur la mondialisation, sa dynamique et les forces qui la modèlent à la fois comme idéologie et comme processus, a souligné le Pakistan.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole : Syrie, République de Corée, Nigéria, Koweït, Namibie, Cuba, Pakistan, Japon et Tunisie. Les représentants de l'Organisation internationale du Travail (OIT), du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont également pris la parole.
La Commission poursuivra ses travaux lundi 1er novembre à 10 heures.
DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE
Participation des femmes au développement
Débat
Mme RANDA RIZK (République arabe syrienne) a associé sa délégation à la déclaration du Ghana, faite au nom du Groupe des 77 et de la Chine. L'équité entre les hommes et les femmes a bénéficié d'un consensus sur la scène internationale dès le début des années 90. Le fait de donner aux femmes la possibilité de jouer un rôle social est cependant remis en question par la mondialisation. La pauvreté touche de plus en plus les femmes, et nous soutenons la création d'une journée mondiale pour discuter de ce problème. La chute de l'Aide publique au développement devrait pousser à prendre de nouvelles actions en vue de permettre le respect des engagements pris à cet égard. la Syrie a décidé dans le cadre de sa Constitution, que l'Etat devra jouer un rôle de leader dans l'intégration de la femme dans le processus du développement. Les décisions prises à cet égard permettent aux femmes syriennes de jouer un rôle social important, et les salaires et revenus sont harmonisés avec ceux des hommes. Le Gouvernement syrien met donc tout en oeuvre pour permettre l'épanouissement des femmes, et après la Conférence de Beijing, un cadre d'actions a été mis en place pour qu'à l'horizon 2005, les femmes soient pleinement parties à toutes les activités socioéconomiques du pays. Mais l'occupation de certains territoires comme le Golan, le Sud-Liban et les territoires palestiniens engendre des obstacles à la promotion des femmes de ces régions. Israël doit cesser son occupation de ces territoires si l'on veut résoudre les problèmes des femmes qui y vivent.
Mme CYNDY BERMAN, Organisation internationale du Travail (OIT), s'est félicitée du rapport du Secrétaire général sur les conséquences de la mondialisation sur l'emploi des femmes, en invoquant deux raisons principales. La première tient au fait que l'étude dépasse le rôle de plaidoyer des années précédentes pour fournir une analyse approfondie et complexe du statut global des relations entre les sexes. La deuxième a trait au fait qu'en se concentrant sur le monde du travail, l'étude met en lumière la nécessité urgente de mieux comprendre l'impact de la mondialisation sur la vie quotidienne des femmes et des hommes qui travaillent dans le monde. L'OIT est fière de compter parmi les deux institutions spécialisées qui ont fait une contribution majeure à l'élaboration de l'étude. Si l'emploi féminin s'est accru ces dernières années, a poursuivi Mme Berman, la quantité de nouveaux emplois n'a pas automatiquement eu pour effet d'améliorer la qualité de vie de la majorité des femmes ou la qualité des emplois qui leur sont offerts par l'économie mondialisée.
- 3 - AG/EF/281 29 octobre 1999
La plupart des nouveaux emplois réservés aux femmes se caractérisent par des conditions de travail insatisfaisantes, des revenus peu élevés et l'absence de protection sociale. L'étude du Secrétaire général a montré la complexité et le caractère intersectoriel des questions de sexospécificité dans tous les aspects du travail. Il devient donc nécessaire, pour s'attaquer aux défis de la mondialisation, de la pauvreté et des relations entre les sexes, d'adopter une approche globale et multidisciplinaire.
L'OIT, pour sa part, se concentre sur quatre domaines stratégiques, à savoir la promotion des normes et des droits du travail, la fourniture d'un emploi décent et la multiplication de meilleurs emplois pour les femmes ainsi que la garantie d'une protection sociale adéquate en ce qui concerne en particulier le travail temporaire ou à temps partiel, et l'établissement d'un dialogue social visant à élargir la participation et à donner aux femmes une voix dans la prise de décisions à tous les niveaux de la société. L'OIT a adopté un plan d'action pour l'intégration du concept d'égalité entre les sexes dans tous les aspects du travail. Ce plan reflète les efforts déployés dans la mise en oeuvre des Conclusions agréées du Conseil économique et social concernant l'intégration de la dimension sexospécifique dans le système des Nations Unies. Le travail consiste à mobiliser l'engagement politique au plus haut niveau, à fournir un appui à la création d'institutions soucieuses d'équité entre les sexes, à offrir un appui technique aux initiatives de renforcement des capacités, et à mobiliser des ressources.
M. PIL-WOO KIM (République de Corée) a dit que les considération sexospécifiques permettent aujourd'hui aux femmes de jouer un rôle accru dans les activités socioéconomiques. Mais il reste encore beaucoup à faire pour traduire les concepts en faits dans la réalité. Nous pensons qu'un examen approfondi de l'impact de la mondialisation sur les femmes doit être fait dans les meilleurs délais, et dans ce cadre nous apprécions l'approche des rapports du Secrétaire général. A cause de la mauvaise réglementation des marchés du travail, les femmes subissent de manière disproportionnée la plupart des retombées négatives de la mondialisation. Nous pensons que des considérations d'équité devront être la base des nouvelles approches à mettre en oeuvre pour trouver des solutions à ce problème. Ce serait une approche saine pour discuter des questions du développement durable, aussi estimons- nous que la prochaine session extraordinaire de l'Assemblée consacrée aux femmes, qui est prévue l'an prochain, devrait donner lieu à des débats de fond sur la question de la condition des femmes dans la mondialisation.
Mme LILIAN ONOH (Nigéria) a invité les "partenaires du développement" à lire attentivement les parties du rapport du Secrétaire général relatif aux conséquences de la mondialisation sur l'emploi des femmes qui concernent la mobilité accrue de l'emploi, dans le contexte de la mondialisation et des migrations, en particulier en ce qui concerne les femmes.
- 4 - AG/EF/281 29 octobre 1999
Pour la représentante, le rapport met clairement en lumière la nécessité urgente pour la communauté internationale d'analyser le lien entre migrations internationales et développement, notamment de réfléchir à la convocation d'une conférence internationale des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement pour traiter de ces questions. L'étude, comme les études précédentes, a pris la différence de salaires entre hommes et femmes comme indicateur du désavantage des femmes sur le marché du travail. Depuis 1972 au Nigéria, a dit la représentante, le code du travail a érigé en infraction toute dérogation au principe de l'égalité des salaires. Le loi vise le secteur privé comme le secteur public et toutes les parties la respecte sur une base volontaire. La représentante fait part de sa crainte que son pays comme d'autres ne comprenne plus tout à fait la mondialisation lorsqu'elle s'étend au domaine culturel et interprète tous les aspects de la société, même le rôle de la femme, sous l'angle unique du mécanisme des prix. La contribution des femmes et des mères aux sociétés va bien au-delà des politiques monétaires parce que le concept du développement comprend bien plus que les chiffres du PNB.
M. TAREQ AL-BANAI (Koweït) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Nous nous félicitons des résultats et des recommandations des dernières grandes conférences des Nations Unies sur la promotion des femmes. La société koweïtienne a beaucoup évolué depuis l'indépendance de notre pays, a dit le délégué, et notamment en ce qui concerne la place des femmes dans la société. Notre Constitution a éliminé toute discrimination basée sur le sexe ou la race dans les activités publiques au Koweït. L'investissement dans la promotion des femmes a des impacts directs et importants dans la promotion du développement et aujourd'hui le taux de participation des femmes à l'éducation, à l'enseignement et à d'autres secteurs clefs de notre pays dépasse les 50%. Les femmes sont aussi profondément impliquées dans les activités culturelles et politiques, et le 16 mai dernier, Sa Majesté l'Emir du Koweït a levé toutes les barrières qui pouvaient encore exister sur la participation des femmes au processus démocratique au Koweït, en leur donnant le droit de vote. La femme koweïtienne a été brutalisée par l'agression irakienne du Koweït et les stigmates psychologiques de cette occupation existent toujours, notamment en ce qui concerne les prisonniers koweïtiens, dont 7 femmes, dont les familles sont toujours sans nouvelle. Nous lançons un appel à tous les pays du monde pour qu'ils nous aident à amener l'Iraq à la raison sur cette question.
Mme SELMA ASHIPALA-MUSAVYI (Namibie) a indiqué que l'unité sur les questions sexospécifiques de la Communauté du développement de l'Afrique australe (SADC) a continué à aider les organisations nationales à mettre en oeuvre leurs programmes. Grâce à cette unité, le Réseau des femmes d'affaires de la SADC a été créé qui vise à faciliter l'émancipation économique des femmes par l'accès au crédit, à la formation, à l'organisation de voyages d'affaires, à la visite de foires commerciales ainsi qu'à la défense des intérêts des femmes d'affaires.
- 5 - AG/EF/281 29 octobre 1999
Le Réseau accueille, en ce moment, en Namibie, la première foire commerciale d'Afrique australe. L'objectif est de contribuer à lutter contre la féminisation de la pauvreté en aidant les femmes à identifier les nouveaux marchés et produits ainsi qu'à ce familiariser avec les nouvelles technologies. La Foire vise aussi à faire que les gouvernements, les banques et les hommes d'affaires considèrent les femmes d'affaires comme des partenaires égaux de l'économie. La Foire comprend également une section consacrée aux techniques indigènes de chaque pays pour encourager le partage d'expérience dans le traitement des ressources locales. La Foire est en fait un forum de nouvelles idées pour permettre aux femmes d'affaires d'élargir et de diversifier leur production.
Mme DIANE ELSON, Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), a déclaré que toutes les conférences internationales avaient souligné l'importance des approches sexospécifiques, par conséquent, UNIFEM est engagé dans la transformation des engagements pris lors de ces rencontres, en activités réellement opérationnelles. Nous avons adopté une approche stratégique orientée vers l'obtention de résultats et destinée à atteindre des objectifs clefs, a poursuivi la représentante. Ces objectifs sont notamment le renforcement des activités économiques des femmes et leurs droits, la mise en place d'une bonne gouvernance et de capacités de direction effectives, et la promotion des droits humains des femmes et des mesures d'élimination de la violence envers les femmes. UNIFEM est aussi engagé dans l'activité cruciale qu'est le soutien à une meilleure maîtrise de la connaissance et de la technique par les femmes, et dans ce cadre, nous travaillons dans plus de cent pays. Concernant les partenariats à mettre en place, nous partons du postulat que pas un seul pays, une organisation, une agence ou un réseau ne peuvent tous seuls résoudre les questions qui se posent, car les solutions à trouver demandent la mise en oeuvre d'actions multisectorielles et multidisciplinaires. Aussi UNIFEM a-t-il travaillé à rapprocher les différentes agences du système de l'ONU autour d'un dialogue en vue de développer des partenariats opérationnels effectifs.
Dans les pays d'Asie et d'Amérique latine, UNIFEM travaille pour qu'une plus grande collaboration existe entre les différents pays en vue de mettre en place des statistiques sexospécifiques à la fois au niveau national et au niveau régional. Cette politique nous a permis d'obtenir des résultats probants, par exemple au Pakistan, ces statistiques ont prouvé que le rôle joué par les femmes méritait que plus de ressources budgétaires leur soient allouées par le gouvernement et les donateurs.
Mme LEUEEN MILLER, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a fait part de la mise en oeuvre du programme sur l'égalité entre les sexes et les politiques macroéconomiques dans le cadre duquel le PNUD recherche des réponses novatrices en la matière qu'il partage avec les gouvernements et les cellules opérationnelles.
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La représentante a fait part du travail du PNUD dans les domaines de l'égalité des sexes et de la lutte contre la pauvreté. Elle a annoncé que cette année, le PNUD vient de terminer une série de consultations avec ses bureaux extérieurs sur la capacité individuelle et organisationnelle requise pour intégrer aux mieux dans ses programmes les préoccupations sexospécifiques. Les résultats de ces consultations figurent dans le rapport relatif à l'expérience du PNUD dans le domaine du renforcement des capacités pour l'intégration de la dimension sexospécifique, disponible sur Internet. La représentante a indiqué qu'une des difficultés en la matière consiste à évaluer les résultats concrets. Elle a souligné que le type de coordination nécessaire entre les différentes cellules n'est pas encore en place. La question de la responsabilité quant à l'intégration de la dimension sexospécifique est d'ailleurs devenue une préoccupation majeure du Comité interinstitutions sur les femmes et l'égalité entre les sexes ainsi que du sous-groupe du PNUD sur l'égalité des sexes. Le Comité a constaté de grandes différences dans la manière dont les directeurs des institutions respectent leurs engagements en matière de sexospécificité, très peu d'entre eux étant tenus responsables de la réalisation des objectifs. De plus, l'intégration de la dimension sexospécifique est souvent considérée comme l'affaire d'une personne plutôt que comme relevant de la responsabilité collective de l'ensemble du personnel. Toutefois, il est clair, a dit la représentante, que les institutions disposent maintenant des capacités de gestion nécessaires au respect des engagements en matière d'égalité entre les sexes.
Mme ILEANA BARBARA NUNEZ MORDOCHE (Cuba) a estimé que la survie de l'INSTRAW devait être soutenue et assurée, car c'est l'une des rares institutions de l'ONU dont le siège se trouve dans un pays en développement. Nous sommes reconnaissants aux pays donateurs qui ont mis à la disposition de l'INSTRAW des moyens de travail moderne, bien que ceux-ci ne doivent pas remplacer les contacts humains traditionnels, a continué la déléguée. Cuba soutient le financement de l'INSTRAW par le budget régulier de l'ONU, car cette institution est trop importante pour continuer à fonctionner sur de simples donations.
Mme MARIAM AFTAB (Pakistan) a remercié le Secrétaire général pour son rapport "provocateur" sur l'impact de la mondialisation sur l'emploi des femmes. La représentante s'est félicitée que le rapport attire l'attention sur le fait que l'intégration accrue des femmes dans le circuit de l'emploi rémunéré s'est faite généralement à des conditions inférieures à celles offertes aux hommes. Le rapport montre aussi que la flexibilité accrue de l'emploi tant louée a certes grossi les rangs des femmes dans les structures de l'emploi rémunéré mais que ces nouveaux emplois ont surtout été créés par les secteurs de travail irréguliers et informels caractérisés par les bas revenus, l'insécurité, le manque de spécialisation et l'absence de perspective de promotion.
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Cette flexibilité et les nouvelles technologies de l'information signifient que les coûts de la volatilité des capitaux et de la récession économique sont surtout payés par les plus vulnérables des travailleurs, à savoir les femmes que les règles du travail et les lois sociales et de protection de l'emploi touchent peu, en particulier dans les pays en développement. Partant, en temps de difficulté économique, la famille devient le dernier recours social. Etant donné que les femmes ont la responsabilité première du ménage et de la famille, ce que l'on attend d'elles est bien plus important en raison de la diminution des dépenses sociales. Le fardeau placé sur les femmes des pays en développement dans leur foyer et en dehors du foyer ont donc augmenté à la suite de la mondialisation. Cela est d'autant plus perturbant que le monde s'aproche du nouveau millénaire. Les pays en développement n'ont cessé d'attirer l'attention sur l'impact négatif de la mondialisation et sur le prétendu caractère inévitable de ce processus. Les recommandations du Secrétaire général ne vont pas assez loin. La situation actuelle exige une analyse plus rigoureuse et plus approfondie du processus de la mondialisation, de sa dynamique et des forces qui continuent à le forger comme idéologie et processus. Une telle analyse pourrait servir de base à un véritable discours sur les choix politiques qui doivent aller au-delà des examens superficiels entrepris par les systèmes existants et combattre les dichotomies créées de toutes pièces.
M. HIDEAKI MARUYAMA (Japon) a estimé qu'il est essentiel que les femmes participent au développement économique et social à égalité avec les hommes, et qu'elles partagent de façon équitable les bénéfices découlant du développement et de la mondialisation, assurant ainsi la durabilité de ce premier. A cette fin, le Gouvernement du Japon a créé le Fonds japonais pour les femmes au développement au sein du PNUD en 1995, où il avait déjà établi en 1986 le Fonds japonais du développement des ressources humaines. Ces deux initiatives sont destinées à soutenir la promotion des femmes dans le développement économique et social et à renforcer les capacités humaines féminines. En 1998, la contribution de notre pays au Fonds des femmes au développement s'élevait à 7,9 millions de dollars et cette année, nous lui verserons 3 millions de dollars, tandis que nous ferons une contribution de 10 millions de dollars au Fonds chargé des ressources humaines. Nous espérons que ces donations serviront la cause de l'égalité des sexes. Le Japon estime que la responsabilisation des femmes devrait leur permettre de réaliser leur plein potentiel et leur donner plus de choix dans la vie.
M. FADHEL AYARI (Tunisie) a affirmé que son pays a fait du principe du respect des droits de l'homme et de la promotion des femmes une constante de sa politique et ce, depuis son indépendance. Afin d'instaurer une véritable égalité des sexes, le pays a entrepris l'amendement du code du statut personnel, du code de la nationalité, du code pénal et du code du travail. Des efforts ont été déployés dans le domaine de l'éducation qui ont donné des résultats enviables.
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Des mécanismes institutionnels ont également été mis en place pour promouvoir le statut de la femme. La mise en oeuvre du Programme d'action de Beijing en Tunisie se fait sur deux axes, à savoir le respect du principe d'égalité des sexes et la dynamisation du rôle de la femme afin qu'elle participe activement au développement intégral.
M. FELIX BAMEXON, Programme alimentaire mondial (PAM), a pris la parole pour dire que le Programme alimentaire mondial (PAM) soutient l'intégration des femmes au développement et l'inclusion des perspectives sexospécifiques dans les processus de prise de décisions. Nous avons introduit ces perspectives dans les activités d'aide alimentaire du PAM, et nous demandons en ce moment que la même démarche soit effectuée dans les secours en cas de catastrophes naturelles. Nos partenaires cependant ne sont pas encore tous convaincus de la pertinence de ces options dans tous les cas de figure. La mondialisation, reconnaît le PAM, peut accroître et creuser les inégalités entre les sexes, et les mécanismes de ce phénomène ne peuvent point s'autoréguler, il faut donc établir des normes. Les femmes, qui travaillent essentiellement dans l'économie informelle, n'apparaissent pas toujours au niveau des statistiques des pays et sont de ce fait mal servies sur le plan de l'octroi des ressources. Nous essayons d'influer sur l'amélioration des compétences des femmes grâce aux activités de formation, ce qui permet de rompre les barrières qui s'élèvent devant elles sur le plan social. Nous fournissons un filet de sécurité à tous ceux qui sont abandonnés par les structures de l'économie internationale, et nous avons exprimé devant l'ECOSOC la nécessité de démarginaliser les femmes, surtout lorsqu'elles sont chefs de familles et ne bénéficient pas des avantages et couverture sociale souvent octroyés aux hommes ayant les mêmes responsabilités. En matière d'éducation, nous avons pris l'engagement, après Beijing, de donner une priorité aux filles. Cette approche est en cours d'évaluation et au Pakistan, l'augmentation du nombre de fillettes dans les structures d'éducation a atteint un taux de 200%. Il faut donner aux femmes la possibilité d'être productives, alors que nous procéderons bientôt à l'évaluation de Beijing+5, le PAM organise des revues au niveau régional pour pouvoir participer pleinement à ce Sommet prévu en l'an 2000 ici à New York.
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