En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/276

LES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT INTEGRENT DAVANTAGE LES QUESTIONS DE POPULATION

26 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/276


LES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT INTEGRENT DAVANTAGE LES QUESTIONS DE POPULATION

19991026

Améliorations dans le domaine de la population, constate le FNUAP

La Commission économique et financière (Deuxième Commission), qui a repris, ce matin, l'examen du lien entre développement et coopération économique, s'est penchée sur l'application du Programme d'action de la Conférence internationale du Caire. Le Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Mme Nafis Sadik, a noté que des progrès avaient été faits dans le domaine de la population, en particulier en ce qui concerne la formulation des politiques qui intègrent davantage les préoccupations en matière de population dans les stratégies de développement. De nombreux pays ont travaillé à l'adoption d'une législation sur la santé et les droits génésiques et de nombreux autres disposent de lois condamnant la violence à l'égard des femmes, en particulier les pratiques telles que la mutilation génitale. Toutefois, des efforts supplémentaires des gouvernements sont nécessaires dans les domaines de la santé génésique et sexuelle et, en particulier pour les jeunes. A cet égard, la représentante de la Finlande, au nom de l'Union européenne, s'est dite particulièrement alarmée par les conséquences du VIH/sida sur les jeunes. Elle a noté que les infections sont maintenant au rythme de 11 par minute. Il a été souligné que les femmes représentent l'avenir et que par conséquent les politiques de développement doivent prendre en compte leurs préoccupations.

La Commission a entendu de nombreuses délégations qui ont expliqué que le manque de ressources constitue le plus grand obstacle à la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. Selon le FNUAP, les pays en développement dépensent près de 7,7 milliards de dollars par an, soit près des 2/3 de l'objectif fixé pour l'an 2000 au Caire alors que les donateurs internationaux ne dépensent qu'1/3 des 5,7 milliards de dollars qui correspondent à la part fixée au Caire. Si des appels pressants ont été lancés pour intensifier la mobilisation des ressources, le représentant de l'Inde a précisé qu'il ne considère pas l'initiative 20/20 - accord entre pays en développement et pays donateurs de consacrer 20% des budgets nationaux et 20% de l'Aide publique au développement aux services sociaux de base - comme une clause obligatoire.

Les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Etats-Unis, Mexique, Norvège, Bangladesh et Pakistan. Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) a également pris la parole.

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La Commission avait auparavant terminé son débat sur la question de l'environnement et du développement durable en entendant les représentants des pays suivants: Pologne, Nigéria, Egypte, Koweït, Jamahiriya arabe libyenne, Arménie, Namibie, Jamaïque, Tanzanie, Maldives et Comores. Le Directeur exécutif de la Convention sur la lutte contre la désertification a commenté les interventions des délégations. La Commission avait, en début de séance, entendu la représentante du Guyana, au nom du Groupe des 77 et la Chine, présenter un projet de résolution relatif à la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification. Elle a souligné que le texte vise principalement à mobiliser les ressources adéquates et espéré le plein appui des partenaires de développement.

La Commission poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures.

- 3 - AG/EF/275 25 octobre 1999

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique

Présentation du projet de résolution

La Commission a été saisie d'un projet de résolution intitulé Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique (A/C.2/54/L.8) aux termes duquel l'Assemblée générale se féliciterait que la Conférence des Parties tienne sa troisième session à Recife (Brésil) du 15 au 26 novembre 1999. Elle demanderait à tous les Etats qui ne sont pas encore parties à la Convention de la ratifier ou d'y adhérer dès que possible. L'Assemblée noterait avec satisfaction que le secrétariat de la Convention a été transféré à Bonn à la fin de janvier 1999 et qu'il a commencé à fonctionner en tant que secrétariat permanent de la Convention.

L'Assemblée générale soulignerait avec une grave préoccupation que, bien qu'ayant commencé à fonctionner au début de 1999, le Mécanisme mondial n'a pas apporté son appui aux activités prévues par la Convention. Elle prierait instamment le Mécanisme mondial de mobiliser des ressources financières et de les mettre à la disposition des pays en développement gravement touchés qui sont parties à la Convention aux fins de la mise en oeuvre de la Convention, y compris l'élaboration des rapports nationaux.

L'Assemblée noterait avec satisfaction que certains pays en développement touchés par la sécheresse et/ou la désertification et une région ont adopté, les premiers, leur programme d'action national et, la seconde, un programme d'action régional, et demanderait par conséquent à la communauté internationale de contribuer à la mise en oeuvre de ces programmes grâce, notamment, à la conclusion d'accords de partenariat, compte tenu des contributions des organisations non gouvernementales.

Débat

M. ARTUR KLOPOTOWSKI (Pologne), réitérant son appui à une pleine mise en oeuvre de la Convention sur la diversité biologique, a indiqué que son pays a développé un des meilleurs systèmes de protection active de la biodiversité et de la réhabilitation des écosystèmes. Le pays possède une des lois les plus anciennes sur la protection de la biodiversité et des forêts qui date de la Renaissance.

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Se prononçant sur le Protocole relatif à la biosécurité, le représentant a souhaité la conclusion d'un accord général qui réglemente le commerce international des organismes génétiquement modifiés et garantisse que ces organismes vivants ne puissent circuler qu'avec l'assentiment préalable des Etats concernés, compte tenu des risques que ces organismes peuvent comporter. Affichant la détermination de son pays à respecter les termes de la Convention sur les changements climatiques, le représentant a illustré ses propos en indiquant que les efforts de son pays ont conduit à une réduction des émissions de gaz à effet de serre de plus de 30% par rapport à l'année dernière. Le pays aura à prendre des mesures supplémentaires pour se conformer aux chiffres fixés par le Protocole de Kyoto. En sa qualité de Président de la cinquième Conférence des Parties qui se déroule actuellement, la Pologne entend bien accélérer les négociations sur toutes les questions en suspens pour une entrée en vigueur rapide du Protocole de Kyoto; les décisions finales devant être prises par la sixième Conférence des Parties.

M. M. K. IBRAHIM (Nigéria) a déclaré que le Nigéria est profondément préoccupé par le problème de la désertification qui affecte particulièrement le continent africain et les pays d'Afrique subsaharienne, dont le Nigéria. Il est regrettable que très peu de progrès ait été fait sur la mise en oeuvre de la Convention pour la lutte contre la désertification, notamment en Afrique, où est située la plupart des 70% des terres arides de la planète. La communauté internationale n'a pas sur cette question tenu les engagements financiers et l'assistance qu'elle avait promis. Le manque d'engagement au niveau international se traduit sur le terrain par le haut niveau de pauvreté qui affecte les régions touchées du fait de l'érosion des sols et de la montée démographique dans la plupart de ces régions qui, de ce fait, ne peuvent offrir des conditions de vie décentes à leurs populations. Le Nigéria espère que la nomination d'un Directeur exécutif à la tête du Mécanisme mondial d'application de la Convention et la mise en place d'un cadre de travail permettront à la communauté internationale d'initier des actions efficaces pour la mise en application des termes de la Convention.

Concernant le déclin de la biodiversité, le Nigéria est satisfait de la mise en place d'un Groupe d'experts sur les ressources génétiques et des efforts soutenus qui sont déployés en vue de finaliser les termes d'un protocole sur la sécurité biologique qui créera des procédures sur la sûreté des transferts et de l'usage des organismes vivants génétiquement modifiés. Nous estimons que la mise en oeuvre de la Convention doit s'imposer dans le cadre de la discussion des accords commerciaux de l'Organisation mondiale du commerce. Notre pays est particulièrement concerné par les droits intellectuels et l'accès aux ressources biologiques des pays en développement. Le secteur de la propriété de la pharmacopée traditionnelle nous concerne particulièrement.

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Mme AMANY FAHMY (Egypte) a estimé que la cinquième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, qui doit se tenir à Nairobi au mois de mai 2000, doit aboutir à des décisions qui tiennent compte des droits des pays en développement qui détiennent tout de même plus de 95% de la diversité biologique du monde. La Conférence de Nairobi doit également viser à résoudre les problèmes de biosécurité du fait des risques que les organismes génétiquement modifiés peuvent comporter pour la santé humaine. La représentante s'est jointe aux appels des pays en développement visant au strict respect du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle a jugé regrettable que certains organes internationaux essayent de légitimer l'augmentation de ces émissions en mettant en place des fonds d'échanges de crédits qui conduiront sans aucun doute à une marginalisation des pays en développement. La représentante a poursuivi en accordant la priorité à une pleine mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification et en se félicitant de la tenue de la prochaine Conférence des Parties à Recife au Brésil. Elle s'est déclaré préoccupée par l'amenuisement des ressources financières du Secrétariat de la Convention qui, selon elle, constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la Convention. Elle a pris note du fait que les pays africains se sont engagés à présenter des rapports nationaux sur la mise en oeuvre de la Convention sans avoir pourtant reçu l'appui financier prévu. Les obligations financières et morales convenues par la communauté internationale ne sauraient être négligées et remplacées par des solutions complexes qui conduiraient à une marginalisation accrue des pays en développement. La mise en oeuvre de la Convention, a insisté la représentante, doit se faire au niveau de tous les organes des Nations Unies. Elle a demandé que toutes les Conventions issues de Rio soient traitées de manière équitable et juste. Partant, si la Convention sur la lutte contre la désertification comporte des références au problème de la dette, il est juste que les autres Conventions en comportent aussi. La représentante a terminé en appuyant la décision de la Conférence des Parties de financer le coût des services de conférence pour l'exercice biennal 2000-2001 à partir du budget ordinaire de l'ONU.

M. TAREQ AL-BANAI (Koweït) a déclaré que sa délégation s'associait à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Le Koweït a mis en place, au plan national, des politiques conformes aux Conventions pour la lutte contre la désertification et à la Convention sur la biodiversité. Nous avons créé un organisme consultatif national chargé de conseiller le gouvernement sur tous les problèmes liés à la préservation de l'environnement. Cet organe se trouve au sein de notre ministère de la santé. La sécurité dans l'environnement est devenue un thème essentiel qui entre en considération dans toute décision relative à la passation de marchés dans les domaines de l'habitat, de l'équipement et des travaux publics. Au niveau des pays de notre région, l'agression de l'Iraq contre notre pays a fortement dégradé la vie marine au large de nos eaux, plus de 250 vaisseaux ayant été coulés lors des attaques de l'Iraq. Et le Golfe est aujourd'hui une des zones marines les plus polluées du monde.

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Nous n'avons pas encore jusqu'à ce jour déterminé toutes les conséquences de l'incendie des puits de pétrole koweïtiens sur notre environnement, mais les experts pensent que les sols resteront stériles dans cette zone pour très longtemps. Nous remercions les Nations Unies et le Comité de compensation pour les actions qu'ils ont prises en faveur du Koweït, mais nous demandons que des actions soient prises pour restaurer l'état de notre environnement. Nous demandons, d'autre part, que cette Commission condamne franchement l'Iraq pour la catastrophe écologique qu'il a délibérément causée.

M. AL AUJALI (Jamahiriya arabe libyenne) a mis l'accent sur une des conséquences les plus graves de la désertification et de la sécheresse, à savoir le problème des personnes déplacées et des réfugiés qui a conduit à la désintégration du tissu social, à la fois dans les milieux rural et urbain dans lequel ils s'installent. Les pays en développement doivent donc tout mettre en oeuvre pour intégrer ces personnes dans leur société par l'éducation et le travail, a dit le représentant en soulignant que les efforts de la communauté internationale, dont le HCR, ne sauraient être comparés aux efforts des pays d'accueil. Le problème des personnes déplacées et des réfugiés ne peut être résolu en l'absence d'un environnement adéquat du point de vue économique, social culturel. La création de cet environnement, a précisé le représentant, exige la participation de tous au niveau national mais aussi le renforcement de la coopération internationale.

M. PARUYR HOVHANNISYAN (Arménie) a indiqué que son pays avait mis en place un Plan national de lutte contre la désertification après la seconde Conférence des Etats Parties à la Convention pour la lutte contre la désertification qui s'est tenue à Dakar. Le territoire de l'Arménie se trouvant situé en plus haute altitude que celui de ses voisins, sa désertification a des impacts négatifs sur toute la sous-région. Par conséquent, le Gouvernement de l'Arménie attache beaucoup d'importance à la coopération régionale. Nous considérons la Convention pour la lutte contre la désertification comme l'instrument international le plus important en la matière, qui détermine l'assistance qui devrait être apportée aux pays en développement ou en transition. A cet égard, nous soutenons la création d'un instrument régional additionnel à la Convention qui couvrirait les problèmes spécifiques aux pays d'Europe Centrale et d'Europe de l'Est et faciliterait leur engagement et leur coopération à la Convention. A cet effet un texte a été préparé et présenté par les pays concernés au cours de la première moitié de cette année. L'Arménie en présentera la contenu à la prochaine Conférence des Parties qui se tiendra du 15 au 26 novembre à Recife au Brésil.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a fait part de sa conviction qu'une mise en oeuvre durable de la Convention sur la lutte contre la désertification nécessite une sorte de synchronisation avec le processus d'application des autres Conventions liées au développement durable, à savoir la Convention sur les changements climatiques et la Convention sur la diversité biologique.

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La Namibie reconnaît toutefois l'autonomie institutionnelle et juridique de chacune de ces Conventions. Partant, elle apprécie le rôle institutionnel du Mécanisme mondial chargé notamment de mobiliser des ressources pour la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification et d'aider les pays en développement à conclure des accords de partenariat avec les donateurs. La fonction de catalyseur du Mécanisme mondial sera essentielle au partenariat entre gouvernements, ONG, pays donateurs et institutions financières multilatérales. Le Programme d'action national de la Namibie se fonde sur le principe de la réconciliation entre l'environnement social, économique, juridique et politique et l'environnement naturel afin de créer un équilibre écologique nécessaire au renforcement de l'utilisation durable des ressources naturelles. Pour maintenir l'harmonie et la cohérence dans la mise en oeuvre du Programme lié à l'environnement, la Namibie a institué des programmes spécifiques de développement rural. Dans le nord du pays, il s'est agit d'accroître la production du maïs, du millet, du sorgho et d'introduire des technologies écologiquement saines et des méthodes de culture durable pour améliorer la sécurité alimentaire à tous les niveaux. La Namibie note avec appréciation la contribution des pays donateurs à l'augmentation du capital de la banque agricole du pays et l'apport d'une assistance technique à la stratégie définie par le pays. La Namibie se félicite également de la contribution des Nations Unies en matière de coordination, d'expertise, de fournitures de données et autres informations pour l'application du processus de désertification en Namibie mais aussi dans la région de l'Afrique australe. Mme DIANE QUARLESS (Jamaïque) a estimé que l'exécution du Programme d'action de la Barbade était d'une importance cruciale pour la survie socioéconomique des Petits Etats insulaires en développement. Nous remercions le Gouvernement de la Norvège pour le soutien qu'il apporte au fonctionnement de l'Unité de travail des petits Etats insulaires en développement. Ces petits Etats ne peuvent rien accomplir sans l'aide de la communauté internationale, et le premier pas que nous voudrions voir accompli est celui de la conclusion rapide des Indices de vulnérabilité. Pour les sceptiques en la matière, nous pouvons simplement observer les faits suivants: au cours des 20 dernières années, 44 Etats insulaires sur les 46 qui existent, ont souffert de dévastations causées par plus de 160 cyclones, 42 orages tropicaux, 74 inondations, 69 tremblements de terre et 12 éruptions volcaniques majeures, sans compter celle qui affecte encore en ce moment Montserrat. La fréquence et l'imprévisibilité de ces phénomènes qui causent terreur et dévastations, rendent impossible toute planification des activités de développement d'infrastructures, et retardent le développement de l'industrie du tourisme et de l'agriculture. La Jamaïque est heureuse des travaux menés en ce moment par les Nations Unies et la CNUCED sur le développement des indices de vulnérabilité des petits Etats insulaires, et nous demandons qu'on tienne compte de ces indices dans l'attribution de prêts financiers concessionnels aux Etats insulaires en développement qui doivent aussi bénéficier de conditions préférentielles spéciales dans le cadre des négociations multilatérales sur le commerce.

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Les petits Etats insulaires ont présenté cette année 300 projets pour recevoir une aide en vue de leur exécution. Ces projets vont dans le sens de la mise en application du Programme d'action de la Barbade, et nous attendons de la communauté internationale tout le soutien dont nous avons besoin en la matière.

M. SEIF IDDI (Tanzanie) a indiqué que la capacité de l'Afrique à combattre la désertification est limitée par le caractère inadéquat des ressources et de la technologie. Le représentant a imputé le succès limité de la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre la désertification au fait que la communauté internationale ne lui accorde pas le statut qu'il mérite et le confine au statut d'instrument juridique de seconde classe. La désertification est un problème écologique de portée mondiale, qui est étroitement liée à toutes les questions d'environnement. Il est donc impératif que le Mécanisme mondial de la Convention jouisse d'un traitement prioritaire. Le représentant a demandé à la communauté internationale d'aider les pays en développement, en particulier les pays africains, dans les domaines du renforcement des capacités et des ressources financières. Le représentant a terminé en exprimant son appui à une pleine mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade sur le développement des petits Etats insulaires en développement en indiquant qu'en tant que petit Etat insulaire autonome, Zanzibar est directement concerné par le Programme d'action.

M. HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a déclaré que le Programme d'action de la Barbade avait clairement établi les responsabilités nationales, régionales et internationales pour la résolution des problèmes auxquels font face les petits Etats insulaires en développement. En ce qui les concerne, les Maldives ont pris plusieurs mesures pour encourager des pratiques favorables à la création des conditions du développement durable, en cherchant à protéger et préserver au niveau national leur fragile écosystème. Par exemple, une législation en matière de protection de l'environnement a été adoptée en 1994, et des directives sur le traitement des déchets et des ordures en provenance du secteur touristique ont été mises en place et renforcées. Mais il y a une limite à ce qu'un petit Etat insulaire peut faire, notamment en ce qui concerne des phénomènes qui échappent totalement à sa souveraineté, comme le réchauffement de la planète, qui est la cause principale de la dégradation de notre environnement, a souligné le délégué. L'érosion côtière, la salinisation des nappes d'eau phréatiques et la destruction chimique des récifs coralliens sont des problèmes engendrés par les retombées des activités des pays développés. Nous les appelons à respecter les termes des différentes conventions sur l'environnement, et leur demandons de respecter leurs engagements sur la question des ressources pour le développement, dont l'Aide publique au développement. La communauté internationale dans son ensemble, devra joindre les petits Etats insulaires pour une application effective des termes du Programme d'action de la Barbade.

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M. MAHMOUD ABOUD (Comores) a souligné que la sécheresse prolongée, les ouragans et les tempêtes sont des conséquences concrètes des changements climatiques. Cependant, le changement le plus redoutable vient de la montée de la mer qui a déjà englouti aux Comores, de nombreux sites historiques et atolls. Partant, un effort commun de la communauté internationale et des Etats Membres de l'ONU s'avère nécessaire, a dit le représentant. Dans le domaine de la diversité biologique, il a souligné la richesse de son pays qui abrite même une sorte de poisson préhistorique datant de l'ère des dinosaures. Malgré cette grande diversité biologique, les Comores continuent de vivre dans une pauvreté extrême due aux crises économique et politique qui surviennent depuis son indépendance. Aujourd'hui, l'intégration de la dimension environnementale dans les politiques nationales est dictée par l'urgence de la situation. La politique mise en oeuvre vise notamment l'utilisation rationnelle des ressources naturelles, le développement de solutions alternatives, l'amélioration des connaissances en matière d'environnement, la promotion d'une agriculture viable, la gestion rationnelle des ressources forestières et des espaces marins et côtiers. L'économie des Comores, a précisé le représentant, repose sur l'exportation de produits agricoles à haute valeur ajoutée. Aujourd'hui, ce secteur connaît une situation précaire en raison de la détérioration des termes de l'échange et de la faible compétitivité des modes de production. La défaillance de la production agricole risquant de compromettre la sécurité alimentaire et le développement économique durable, le représentant a souhaité que les nouvelles négociations de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) tiennent compte des besoins spécifiques des petits Etats insulaires afin d'éviter une mise en péril de leur développement économique.

M. HAMA ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique, a dit en conclusion du débat sur l'environnement et le développement, que les suggestions et les remarques faites lors de ce débat, notamment sur les questions portant sur la lutte contre la désertification et sur l'application des décisions de la Conférence mondiale sur la développement durable des petits Etats insulaires en développement seront discutées et examinées lors de la réunion qui se tiendra bientôt à Recife au Brésil. Concernant les aspects financiers et les ressources liées à la mise en oeuvre des Conventions, il appartient aux délégations d'en décider, mais la Conférence des Parties a estimé qu'il est nécessaire de chercher l'appui de l'Assemblée générale en vue de résoudre la question des coûts. Nous cherchons à instaurer et à enrichir la coopération que nous entretenons avec les autres institutions du système de l'ONU, notamment, la Facilité pour l'environnement mondial et le Fonds international de développement agricole (FIDA). Beaucoup reste à faire en matière de conservation de l'environnement, et ce qui est nécessaire sera fait pour assurer que les institutions qui ont des responsabilités dans la mise en oeuvre des Conventions fassent tout leur possible pour mener à bien leur tâche.

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Concernant la diversité biologique et les changements climatiques, il est de l'intérêt de tous les pays de prendre les mesures qui s'imposent pour arrêter la dégradation des sols et sauvegarder la diversité biologique de la planète. Nous ferons en sorte que la prochaine Conférence des Parties et l'Assemblée soient parfaitement informées de ce qui s'est discuté dans ce forum sur ces différentes questions.

DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement

Rapport sur la vingt-et-unième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à l'examen et à l'évaluation d'ensemble de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement (A/54/442)

Le Secrétaire général rappelle que la session extraordinaire s'est déroulée à New York du 30 juin au 2 juillet, soit cinq ans après la Conférence, qui s'est tenue au Caire, en 1994. Il indique qu'en prévision de la session, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) avait effectué, au milieu de l'année 1998, une enquête auprès de 114 pays en développement et pays à économie en transition et auprès de 18 pays développés pour évaluer, au niveau mondial, les progrès réalisés dans l'application du Programme d'action et de déterminer les difficultés rencontrées. Du 8 au 12 février de cette année, le FNUAP a organisé, à La Haye, un Forum international chargé de dresser un bilan opérationnel de la mise en oeuvre du Programme d'action, qui a permis de formuler, à partir des conclusions des réunions techniques et régionales, des recommandations pour les prochaines étapes de l'application du Programme d'action. Le Forum a rassemblé un large éventail de partenaires en provenance de 177 pays et territoires - ministres et hauts fonctionnaires, parlementaires, représentants d'organisations et d'institutions spécialisées des Nations Unies, représentants d'organisations intergouvernementales et non gouvernementales, représentants de la jeunesse et organes de presse. Le Forum a été précédé du Forum international de parlementaires sur la population et le développement qui s'est tenu du 4 au 6 février 1999; du Forum des ONG qui s'est tenu les 6 et 7 février 1999; et du Forum de la jeunesse qui s'est tenu aux mêmes dates.

Le Secrétaire général souligne que la session extraordinaire de l'Assemblée générale a donné lieu à l'adoption des "Principales mesures pour la poursuite de l'application du Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement" qui sont parues sous la cote A/S-21/5/Add.1). Ces mesures constituent, selon le Secrétaire général, un guide pratique destiné à permettre de mieux centrer les activités et d'intensifier les efforts.

- 11 - AG/EF/275 25 octobre 1999

A la fin du mois d'octobre 1999, l'Equipe spéciale sur les services sociaux de base pour tous se réunira pour examiner les moyens que pourraient mettre en oeuvre les institutions et les organismes des Nations Unies pour continuer de collaborer à la poursuite de l'application du Programme d'action. L'Equipe spéciale se penchera également sur la question de la définition éventuelle de nouveaux indicateurs qui permettraient de mesurer le degré de réalisation des objectifs fixés lors de la session extraordinaire et réfléchira à la mise à jour des indicateurs déjà convenus. Le Secrétaire général invite maintenant à une réflexion sur la manière dont on marquera le dixième anniversaire de l'adoption du Programme d'action. La Commission de la population et du développement s'est d'ailleurs vue proposer d'examiner la question.

Déclaration liminaire

Mme NAFIS SADIK, Directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné que la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'examen quinquennal de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Conférence du Caire sur la population et le développement a été un succès en ce sens qu'elle a permis aux Nations Unies de dégager un consensus à la suite des discussions ouvertes et transparentes qu'y se sont déroulées et qu'elle a marqué cinq années de mise en oeuvre réussie du consensus du Caire. La session extraordinaire a adopté par consensus un document qui identifie une série d'actions-clefs pour la poursuite de la mise en oeuvre du Programme d'action. La session extraordinaire a donc convenu de nouvelles actions dans le domaine de la santé génésique et sexuelle et réitéré les quatre composantes essentielles en la matière, à savoir la planification familiale, la santé maternelle, la prévention et le traitement des maladies sexuellement transmissibles, et le VIH/sida. La session extraordinaire a reconnu les besoins des femmes et des adolescentes en matière de santé génésique et appelé les Gouvernements à fournir les services de santé génésique et sexuelle dans le cadre des services sociaux de base. Le rapport du FNUAP de 1998 a montré que les pays ont fait des progrès considérables dans la mise en oeuvre des objectifs fixés au Caire notamment en intégrant les préoccupations relatives aux questions de population dans les stratégies de développement; en faisant les changements nécessaires pour faciliter l'opérationnalisation du Programme d'action; et en renforçant les partenariats entre Gouvernements et société civile. Les Nations Unies de plus en plus impliquées dans la formulation des politiques et de leur surveillance. Les Parlementaires de nombreux pays ont travaillé à l'adoption d'une législation sur la santé reproductive et ont joué un rôle déterminant dans l'obtention des ressources financières dans ce domaine.

- 12 - AG/EF/275 25 octobre 1999

Les femmes ont de plus en plus participé à la prise de décisions à tous les niveaux dans un certain nombre de pays et de nombreux pays ont voté des lois condamnant la violence à l'égard des femmes, en particulier les pratiques telles que la mutilation génitale. Toutefois, les facteurs socioculturels continuent de compromettre l'égalité entre les sexes et la pleine participation des femmes aux processus de développement. La féminisation de la pauvreté persiste et les dislocations économiques récentes ont affecté les femmes, de manière disproportionnée, et dans certains cas, accru la violence fondées sur le sexe et le trafic des femmes. La nécessité d'assurer les droits génésiques des individus, en particulier des femmes et des filles est plus pressante qu'en 1994. Sur près de 130 millions de naissances par an, plus de 60 millions de femmes ne sont pas assistées par une personne qualifiée; plus de 350 millions de femmes n'ont pas accès à des méthodes contraceptives sûres et efficaces; des millions de femmes sont toujours victimes du viol, de l'inceste et de la violence domestique; plus de la moitié des femmes dans le monde souffriront un moment dans leur vie d'une des formes de violence fondée sur le sexe; 2 millions de filles et de jeunes femmes risquent chaque année la mutilation génitale et quelque 130 millions dans le monde sont déjà mutilées. Il reste beaucoup à faire pour répondre aux besoins des adolescents en ce qui concerne les informations et les services relatifs à la santé génésique et sexuelle.

Le plus grand obstacle à la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire vient du caractère inadéquat des ressources. Aujourd'hui, les pays en développement dépensent près de 7,7 milliards de dollars par an, soit près des 2/3 de l'objectif fixé pour l'an 2000 par la Conférence du Caire. Les donateurs internationaux ne dépensent qu'1/3 des 5,7 milliards de dollars, part fixée au Caire. Il y a quelques semaines à peine, le 20 octobre dernier, le monde a célébré la naissance de la six milliardième personne. Cette journée a été l'occasion d'une réflexion sur la manière de répondre aux besoins pressants en matière de santé génésique et sexuelle, de droits génésiques, d'égalité entre les sexes, et d'émancipation des femmes. La chose la plus importante sera de répondre aux besoins de la cohorte de plus en plus nombreuse de jeunes de 15 à 24 ans qui a atteint le nombre d'un milliard et aux besoins des personnes âgées. Maintenant le FNUAP rentre dans sa quarantième année et attend des directives quant à la manière qui lui permettra de mieux assister les gouvernements, la société civile et le système des Nations Unies dans la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire et celle des recommandations de la session extraordinaire.

Débat

Mme SHERIDAN AMEER (Guyana), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a indiqué que les contributions du FNUAP ont aidé au cours des trois dernières décennies à une meilleure compréhension des questions de population et de développement.

- 13 - AG/EF/275 25 octobre 1999

La Conférence internationale sur la population et le développement du Caire a mis l'accent sur le lien entre ces deux données, lien qui a ensuite été articulé lors de nombreuses réunions techniques internationales. La récente 21ème session spéciale de l'Assemblé générale a reconnu le besoin pour les pays, notamment ceux en développement, de mettre en oeuvre le Programme d'action du Caire malgré les restrictions financières qu'ils subissent. Bien que ces pays aient pu atteindre quelques bons résultats sur la question, nous demandons que la communauté internationale tienne ses engagements en matière d'aide au développement et de financement des programmes à mettre en exécution. Le monde a atteint 6 milliards d'habitants le 12 octobre dernier, et sa population atteindra 9 milliards de personnes en 2050. Comment pourra- t-on s'occuper de toutes ces personnes si l'on n'arrive déjà pas à résoudre les problèmes saillants de pauvreté que la planète connaît aujourd'hui. Les objectifs fixés par la Conférence du Caire ne seront jamais atteints si la pauvreté n'est pas éliminée. Le Groupe des 77 et la Chine pensent que des populations mieux éduquées et mieux informées peuvent mieux aider à lutter contre tous ces défis. L'égalité doit être promue entre hommes et femmes, et les choix complexes que les personnes et les couples doivent faire en matière de procréation doivent être soutenus par des politiques et des services gouvernementaux adéquats. Le Groupe des 77 et la Chine reconnaissent la validité de changements législatifs qui aideraient les gouvernements à mieux rendre opérationnels les objectifs fixés au Caire. Chaque pays cependant doit rester souverain dans la vitesse et les conditions dans lesquelles il met en oeuvre les termes du Caire. Le développement est étroitement lié à la population qui affecte la croissance économique et l'environnement. Nous ne pouvons ignorer la place de la pandémie du sida sur le rendement des populations dans plusieurs pays du Sud aujourd'hui. La lutte contre ce phénomène doit être renforcée. Malheureusement, d'autre part, les violences sexuelles et la discrimination qui favorisent la montée des pandémies, affectent le plus les femmes et les filles. Aussi demandons-nous que des actions vigoureuses soient prises dans ce domaine.

Mme AIRA PAIVOKE (Finlande), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a jugé essentiel, au stade actuel, que les gouvernements investissent dans les programmes et services des soins de santé de base qui doivent inclure la santé génésique et sexuelle et les soins de santé pour la mère. La mortalité maternelle est toujours élevée dans de nombreux pays et représente un domaine où des efforts accrus doivent être déployés pour réduire les risques liés à la grossesse, assurer des accouchements sûrs et offrir des soins à la mère et à l'enfant. S'arrêtant sur le problème du VIH/sida, la représentante s'est dite préoccupée par le fait que les infections sont maintenant au rythme de 11 par minute et touchent particulièrement les jeunes. Elle a appuyé les recommandations de la session extraordinaire qui visent à élargir d'ici 2005 l'accès des jeunes aux méthodes préventives, aux tests volontaires du sida et aux services d'assistance sociale.

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La représentante a souhaité que les recommandations du Caire et de la session extraordinaire s'appliquent d'abord au niveau national. Des indicateurs adéquats et universels doivent être définis pour mesurer les résultats et identifier les domaines qui nécessitent une plus grande attention. La représentante a également souligné que les questions de population influencent tous les secteurs du développement. Les gouvernements doivent donc examiner les implications sociales et économiques des changements démographiques.

M. SIM FARAR (Etats-Unis) a observé que la baisse de la mortalité maternelle et infantile dans le monde est une démonstration évidente de la réussite des objectifs de la Conférence du Caire. Les opportunités offertes aux filles par une meilleure éducation se sont aussi développées, et les Etats-unis s'en réjouissent. Le réexamen des acquis de la Conférence du Caire cinq ans après, a démontré que l'accent devrait désormais être mis sur les questions se rapportant aux jeunes, qui constituent presque 50% de la population mondiale. Les Etats-Unis veulent souligner que les décisions que prendront aujourd'hui les jeunes de moins de 25 ans, décideront de l'avenir de la terre au cours du siècle qui va commencer. Nous reconnaissons, en matière financière, que notre pays n'a pas fait ce qui était attendu de lui, bien que nous demeurions le premier contributeur des programmes en faveur de la population. Cependant, l'administration du Président Clinton tient aux engagements du Caire et cherchera à augmenter le niveau des contributions américaines dans la réalisation des objectifs du Caire. Nous espérons sur cette question, reprendre notre part du financement des activités du FNUAP cette année et sommes totalement d'accord avec les travaux de cette institution.

M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a indiqué que la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire et des recommandations de la session extraordinaire devront être en harmonie avec les efforts des gouvernements et de la société civile. Toutes les politiques en la matière se fondent sur le respect des droits des individus y compris du droit à la reproduction. Ces 25 dernières années, le nombre d'enfants par couple est passé de 7 à 2,5. De nouveaux efforts ont été déployés récemment en matière de santé par le biais de réformes institutionnelles et d'une mobilisation plus intense des ressources afin d'assurer l'accès à un service de santé de qualité incluant des services de planification familiale, de santé de la mère et de la femme, de reproduction pour les adolescents. Le Gouvernement intensifie ses efforts sans le domaine de la promotion de l'égalité entre les sexes en s'attaquant aux carences des femmes et des jeunes filles. La session extraordinaire a donné la possibilité d'échanger les expériences et d'en tirer les leçons en reconnaissant les insuffisances et en étudiant les mesures futures. Il convient, a dit le représentant, de renforcer l'appui aux efforts nationaux en intensifiant la coopération internationale et en mobilisant les ressources financières indispensables.

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M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a dit que son pays est satisfait, à la suite de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au réexamen des acquis de la Conférence du Caire cinq ans après, que la priorité ait été accordée à la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle et infantile. Il faudra maintenant accorder davantage d'attention aux besoins des jeunes en matière de santé reproductive. Les jeunes sont de plus en plus vulnérables au HIV/sida et aux autres maladies sexuellement transmissibles. Mais en même temps, des études montrent que ces jeunes en danger ne se sentent pas bien encadrés par les structures actuelles de santé et ne reçoivent pas les informations dont ils ont tant besoin. Les grossesses précoces se traduisent en un abandon hâtif par les jeunes filles de leur cycle d'éducation primaire ou secondaire et souvent, ces filles, sans information et abandonnées à elles.mêmes, recourent à des avortements illégaux et dangereux. Pour atteindre les recommandations du Caire, la Norvège estime qu'un accent particulier doit être mis sur le développement des services sociaux et sur l'éducation et l'implication des femmes et des filles dans tous les processus de développement socioéconomique.

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh), parlant en sa qualité de Président du Comité préparatoire de la session extraordinaire, a émis l'espoir que l'engagement renouvelé aux objectifs définis au Caire encouragera la communauté internationale, à la fois aux niveaux national et international, à redoubler d'efforts pour mobiliser des ressources nécessaires à une pleine mise en oeuvre du Programme d'action et des recommandations de la session extraordinaire. Les processus préparatoires de l'évaluation des Programmes d'action de Copenhague sur le développement social et de Beijing sur les femmes, qui ont déjà commencé, aborderont de nombreuses questions qui figurent dans le Programme d'action du Caire. Il faut espérer, a dit le représentant, que les acquis de la mise en oeuvre du Programme d'action seront réaffirmés par ces évaluations. Les efforts doivent maintenant se porter sur l'évaluation du dixième anniversaire du Programme d'action du Caire.

M. ALFATIH HAMAD, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a dit, citant M. Federico Mayor, le Directeur général de l'UNESCO, qu'au moment où la planète a atteint les six milliards d'habitants, nous devons nous demander quel avenir nous préparons aux êtres humains de demain. Les peuples de la terre, aujourd'hui, devraient jouir des bénéfices de la paix, mais en fait, ils continuent de souffrir de toutes sortes d'inégalités. Et rien ne signale que ces inégalités se réduiront, quand on observe que 95% des 250 000 êtres humains qui naissent chaque jour naissent dans les pays en développement. Le mandat de l'UNESCO, en matière de population, est de faire de la recherche et de diffuser l'information, et de favoriser l'éducation par des activités de communication visant à encourager des attitudes responsables en matière de procréation.

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L'UNESCO a publié au cours des dernières années plusieurs ouvrages et publications en collaboration souvent avec le FNUAP. Elle continuera de participer aux mécanismes interinstitutions mis en place pour un meilleur suivi des résultats des conférences des Nations Unies, et notamment de la Conférence du Caire.

M. JAYANT MALHOUTRA (Inde) s'est déclaré convaincu de la nécessité pour la communauté internationale de maintenir, en ce qui concerne la mise en oeuvre du Programme d'action sur la population et le développement, l'approche intégrée convenue au Caire. Il s'est opposé à une mise en oeuvre fragmentée par différents organes internationaux. Il a qualifié d'essentielle, pour le respect des engagements et le renforcement des systèmes, la mise à disposition de ressources additionnelles. Il a ainsi appelé les partenaires du développement, en particulier les donateurs et les institutions des Nations Unies, à aider les pays en développement qui en ont besoin à réaliser la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire. La session extraordinaire ayant identifié les moyens de poursuivre la mise en oeuvre du Programme d'action du Caire de manière intégrée et globale, le représentant s'est dit perplexe de constater que le rapport du Secrétaire général ne met pas suffisamment l'accent sur l'engagement convenu de promouvoir un environnement favorable à la croissance économique durable, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté. La création d'un tel environnement suppose l'égalité entre les sexes; la promotion d'un système commercial ouvert, équitable, sûr, non-discriminatoire et prévisible; la promotion des investissements directs; la réduction de la dette et la prise en compte des préoccupations sociales, économiques et écologiques dans les programmes d'ajustement structurel. Les politiques macroéconomiques des pays, a poursuivi le représentant, ne fonctionnent pas dans le vide. Elles sont conditionnées par les scénarios internationaux dominants et leur degré d'adaptation. Il est, par conséquent, indispensable que les scénarios internationaux demeurent favorables aux efforts des pays en développement de réaliser les objectifs fixés au Caire. Le représentant a conclu en indiquant que si son pays était déterminé à augmenter les ressources du secteur social, il considère néanmoins l'initiative 20/20 comme un contrat volontaire entre les donateurs et les pays récipiendaires et en aucun cas comme une clause obligatoire.

M. ALAMGIR BABAR (Pakistan) a déclaré que les conséquences de la croissance démographique sur les pays en développement sont alarmantes. Sur les deux milliards d'habitants qui s'ajouteront à la population mondiale dans les 25 prochaines années, 1,5 milliard naîtra dans les pays en développement et vivra en dessous du seuil de pauvreté. On prévoit qu'à cette période, deux tiers de la population mondiale vivront dans des zones connaissant des pénuries d'eau potable qui seront une des causes du ralentissement des activités économiques. Les ressources alimentaires quant à elles, devront doubler tous les 35 ans pour satisfaire la pression démographique.

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Pour répondre à ces défis, la communauté internationale doit examiner une stratégie globale de financement du développement, qui est la clef à toutes les menaces qui se profilent à l'horizon. La croissance de la population dans les pays en développement aura un impact mondial, et les pays développés ne peuvent s'en détourner du seul fait qu'ils estiment avoir maîtrisé leur propre croissance démographique. Il serait dommage, en effet, pour toute la planète que les progrès qu'ont fait la majorité des pays en développement sur le plan de la population soient réduits à néant du seul fait de l'incapacité à les aider à financer leurs programmes en la matière.

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