LE LIEN ENTRE PAUVRETE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT REMIS EN QUESTION PAR LE PNUD
Communiqué de Presse
AG/EF/273
LE LIEN ENTRE PAUVRETE ET DEGRADATION DE L'ENVIRONNEMENT REMIS EN QUESTION PAR LE PNUD
19991022La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé cet après-midi l'examen de la mise en oeuvre d'Action 21, qui a permis aux délégations et aux organes du système de l'ONU d'inventorier les actions et programmes qu'ils ont entrepris aux plans national et international pour faciliter le développement durable. Soulignant que le lien entre Action 21 et la lutte contre la pauvreté est souvent ignoré, la représentante du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a fait part des conclusions des activités menées dans le cadre de l'Initiative sur la pauvreté et l'environnement, en collaboration avec la Commission européenne. La représentante a expliqué que ces activités ont montré que la pauvreté n'a pas forcément d'effets directs sur la dégradation de l'environnement et que la croissance démographique ne mène pas automatiquement à l'érosion des ressources naturelles. Généralement, a-t-elle ajouté, les pauvres préservent et protègent les ressources dont dépend leur survie. L'Initiative du PNUD vise à fournir aux experts techniques et aux spécialistes du développement un cadre de partage de leurs expériences qui leur permet aussi d'explorer de nouvelles voies de promotion de la lutte contre la pauvreté et de la protection de l'environnement.
Evoquant les techniques en la matière, l'Inde a insisté sur la nécessité de discuter des mesures permettant aux secteurs de la santé et de l'éducation de bénéficier des dernières avancées en matière de technologies nouvelles, notamment des biotechnologies. Ce matin, le représentant des Etats-Unis avait affirmé que le monde entier peut tirer profit des biotechnologies alimentaires et que son pays est disposé à travailler avec les autres nations pour s'assurer que les promesses de ces technologies soient bien comprises et puissent bénéficier à tous. Répondant à cette affirmation cet après-midi, la République de Moldova, s'exprimant au nom des pays à économie en transition, a déclaré que ces pays ne veulent en aucun cas être inclus dans la liste des marchés potentiels de biotechnologies et de produits génétiquement modifiés, du fait des risques qu'ils font courir aux souches naturelles des semences agricoles. Les risques ainsi identifiés dans l'évolution de la situation en matière de protection de l'environnement ont conduit les délégations à demander le renforcement du rôle du Programme des Nations Unies pour l'environnement comme organe directeur du système de l'ONU en la matière.
(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/273 22 octobre 1999
Les questions écologiques émergentes les ont également incité à demander que les travaux préparatoires à la session extraordinaire de l'Assemblée générale de 2002 sur l'examen décennal de la Conférence de Rio commencent le plus tôt possible pour permettre l'identification des obstacles et la formulation des solutions appropriées. A cet égard, le représentant du Pakistan a estimé que le développement durable restera un mirage tant que le principe de la responsabilité commune mais différenciée n'est pas pleinement intégré.
Outre les délégations citées plus haut, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Japon, Bélarus, Philippines, Nigéria, Kenya, Argentine, Ukraine, Pologne, Australie, Guatemala et Bulgarie.
La Commission poursuivra l'examen du lien entre environnement et développement durable lundi 25 octobre 1999 à 10 heures.
ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE
Mise en oeuvre d'Action 21 et Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21
Débat
M. KOICHIRO SEKI (Japon) a déclaré que son pays accorde une priorité à la mise en place des conditions qui pourraient permettre la rapide entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, dont les mécanismes devront permettre une lutte efficace contre les causes et les effets du réchauffement de la planète. Le Japon estime indispensable une accélération des négociations sur les mécanismes de respect de ce Protocole. La Décennie internationale sur la réduction des effets des catastrophes naturelles s'achève cette année, et en tant que pays ayant proposé la célébration et le respect de cette Décennie, le Japon a fait d'énormes efforts, en mettant à la disposition de son Secrétariat des personnels qualifiés, et en abritant la Conférence internationale qui a eu lieu en 1994. Des efforts internationaux concertés continueront d'être requis pour la lutte contre les effets des catastrophes naturelles, même après la fin de la Décennie, aussi la communauté internationale doit-elle promouvoir les réussites atteintes en ce domaine et continuer de partager les expériences acquises dans le cadre de cette Décennie.
M. VLADZIMI GERUS (Bélarus) s'est félicité que l'année écoulée ait été caractérisée par des décisions importantes, tant au niveau régional qu'international, qui ont accru le processus de mise en oeuvre d'Action 21. Il a appuyé, dans ce cadre, les mesures tendant à renforcer le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et a dit attendre le renforcement du Programme dans les pays d'Europe centrale, étant donné la détérioration importante de l'environnement causée par les conflits armés et aux catastrophes technologiques. Il s'est félicité des travaux de la Commission du développement durable tout en déplorant sa décision de ne pas examiner la question spécifique du développement durable dans la région des Balkans. L'année prochaine sera importante, a poursuivi le représentant, en ce sens qu'elle doit voir la conclusion des négociations menées dans le cadre du Groupe sur les forêts et qu'un débat se tiendra sur la coopération dans les domaines des ressources énergétiques et du développement durable. Au niveau national, le Bélarus a adopté des concepts et un programme de développement durable et pris des mesures pour améliorer la base juridique de sa mise en oeuvre d'Action 21. Des efforts sont également déployés pour établir des normes concernant les émissions de gaz à effet de serre et prendre des mesures supplémentaires pour perfectionner ce processus. Des travaux sont, en outre, entrepris en matière de changement climatique. Le Bélarus, a conclu le représentant, est particulièrement intéressé par la réalisation des programmes d'Action 21 relatifs au développement durable des pays à économie en transition.
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M. JAYANT MALHOUTRA (Inde) a associé sa délégation à la déclaration du Groupe des 77 et de la Chine. Il a estimé qu'il serait utile de faire usage d'une approche plus analytique dans la présentation des rapports examinés par la Commission, notamment dans le domaine des conventions relatives à l'environnement. Il a été reconnu il y a déjà un certain nombre d'années, que des pas essentiels devaient être franchis par les pays développés en vue de réduire leurs niveaux trop élevés de consommation des ressources mondiales et leurs modes de productions économique et industrielle. Mais cela ne s'est pas fait, tout comme aucune mesure significative n'a été prise en vue de résoudre la question épineuse que pose la régulation de l'intensité des flux financiers ou le transfert de technologie qui soient favorables à la protection de l'environnement. Sur un autre plan, cette année quelle n'a pas été notre surprise de constater qu'en matière de biodiversité, la communauté internationale estimait, de manière paradoxale, que les soucis écologiques qui étaient mis au premier rang par les pays développés dans certains forums, étaient relégués par ces mêmes pays à l'arrière-plan, quand il s'agissait de leurs appétits commerciaux insatiables. Nous demandons que la question des transferts de technologie, dont les pays en développement ont tant besoin pour leur essor industriel, mais qui leur sont refusés sous prétexte de possibilité de double usage, trouve une solution finale favorable aux Etats en développement. Concernant les suites à donner au Sommet de la Terre de Rio, l'Inde estime que les obstacles que relève le Secrétaire général dans son rapport, notamment le manque de ressources adéquates, le manque de capacités institutionnelles, les mandats trop vagues et le manque de bonne gouvernance dans les actions menées par certains organes de l'ONU, trouvent rapidement des solutions. Quant aux discussions sur la biodiversité, nous estimons qu'il faudrait arriver à mettre en place des mesures permettant à la fois de bénéficier des avancées technologiques et de préserver les effets de ces technologies sur la santé des personnes et sur la préservation de l'environnement.
M. LIBRAN N. CABACTULAN (Philippines) a fait part de son agacement face au retard enregistré dans la publication du rapport du Secrétaire général sur les arrangements institutionnels internationaux liés à l'environnement et au développement. La publication tardive des rapport ne fait que retarder les travaux de la Commission comme cela s'est produit lors de la 52ème session de l'Assemblée générale. Lorsque les délégations demandent que les rapports leur soient présentés en temps voulu, a insisté le représentant, elles entendent par "en temps voulu" le temps nécessaire à un examen approprié des documents et à une contribution effective des capitales au travail entrepris au Siège. Le représentant a terminé sur la question en jugeant inutile d'invoquer la règle relative à la présentation des rapports puisque les violations à cette règle sont plus nombreuses que les applications. Aux Philippines, a poursuivi le représentant, Action 21 est vécue comme un véritable pacte et pas comme une simple obligation de respecter les engagements internationaux.
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Les Philippines ont intégré le fait que le succès d'Action 21 dépend des pays eux-mêmes. Toutefois, les Nations Unies ne doivent pas utiliser ce fait comme une excuse pour l'inaction. Les Philippines attendent des Nations Unies qu'elles développent des directives nouvelles et rationnelles à l'intention des organisations internationales pour les services de conseils et la coopération technique. Les Nations Unies doivent adopter une action coordonnée et cohérente pour traduire, de la manière la plus fidèle, les résultats des délibérations politiques issues de la Commission du développement durable.
Les Nations Unies doivent recourir à la technologie moderne de l'information et des communications pour renforcer la coordination et promouvoir les synergies au sein de ses organes, institutions, fonds et programmes. S'agissant de la question du transfert de technologie écologiquement saine, le représentant a regretté que le rapport pertinent se soit contenté de donner un aperçu des activités du PNUE, de la CNUCED, du PNUD et de l'ONUDI. Le représentant a encouragé ces entités à redoubler d'efforts pour respecter intégralement ce sur quoi les Etats Membres se sont mis d'accord. Nous, Etats Membres devons aussi être cohérents, a ajouté le représentant en regrettant que les Etats continuent de surcharger le programme de travail du système des Nations Unies malgré l'absence de ressources. S'arrêtant sur la réflexion du Secrétaire général selon laquelle les mandats des entités du système de l'ONU ne sont pas clairement définis, le représentant a demandé au Comité administratif de coordination (CAC) d'énoncer clairement les lacunes afin que les Etats Membres puissent réagir de manière appropriée. Réitérant la responsabilité première des Etats en matière de mise en oeuvre d'Action 21, le représentant a souhaité la création d'indicateurs comparables et des informations continuelles sur les actions prises en matière de modes de consommation et de production non durables.
M. NAVID HANIF (Pakistan) a estimé que le développement durable reste un mirage, malgré tous les grands discours et les promesses jamais tenues de certains pays. Un nombre de plus en plus grand de pays en développement ont vu décliner leur croissance du fait de la mondialisation. La pauvreté cause de plus en plus de crises sociales insolubles. Quant aux pays développés, leur poursuite effrénée de modes de vie toujours plus luxueux a mené à une dégradation sans précédent de l'environnement et à des atteintes irréparables aux ressources de la planète. Les deux dizaines de pays les plus riches du monde, qui sont dans le Nord, abritent moins d'un quart de l'humanité, mais consomment plus de la moitié des ressources mondiales.
Le Pakistan est pleinement engagé dans la mise en oeuvre d'Action 21. Notre pays a fait des progrès significatifs pour contrôler la croissance de sa population, et nos politiques économiques sont d'abord destinées à l'éradication de la pauvreté.
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Concernant le rapport du Secrétaire général, il est mentionné quelque part que des "décisions intergouvernementales" seraient responsables de l'imprécision des mandats et du flou des priorités à accorder à la mise en oeuvre d'Action 21. Nous pensons que le Secrétariat est en dernier ressort responsable de la recherche de clarté, quand des décisions sont prises au niveau des mécanismes intergouvernementaux.
M. M. K. IBRAHIM (Nigéria) a indiqué que son pays a formulé une "Action 21 nationale" qui passe par l'intégration de l'environnement dans la planification du développement à tous les niveaux; le renforcement de la base juridique pour le développement durable; la création et l'amélioration des capacités nationales; et l'éducation, l'information et la sensibilisation de l'opinion publique. Le Gouvernement a initié des mesures importantes dans de nombreux domaines pour compléter et faciliter la mise en oeuvre des programmes nationaux. Le Gouvernement a, en outre, créé un nouveau Ministère de l'environnement et développer des indicateurs de développement pour évaluer les progrès. Le programme ambitieux du Gouvernement se voient pourtant compromis par le peu de progrès dans la mise à disposition par les institutions financières de ressources financières adéquates et prévisibles aux fins du développement durable. L'APD qui doit atteindre 0,7% du PNB est tombée à son taux le plus bas à 0,15%. Le fardeau de la dette extérieure et les effets néfastes de la mondialisation viennent encore compliquer la situation. Il faut donc espérer que la Commission fera des recommandations concrètes pour contribuer à surmonter les obstacles à une mise en oeuvre réussie d'Action 21, en particulier à l'aube de l'examen décennal du Programme d'action en 2002.
M. JOHN K. A. KOECH (Kenya) a déclaré que son pays tient à la pleine mise en oeuvre d'Action 21. Le fossé grandissant entre pays développés et pays en développement souligne la nécessité et l'urgence de mettre en place un mécanisme dynamique au plan international qui puisse permettre de le réduire. La coopération internationale devra être renforcée, notamment dans les domaines de l'allégement de la dette et des termes du commerce international. Beaucoup de questions ont été abordées par cette Commission, dont celle de la lutte contre la pauvreté. Sans un mécanisme identifié et opérationnel, il sera très difficile d'espérer atteindre des résultats tangibles en ce domaine et de jeter les bases d'un vrai développement durable. La question de la pauvreté est aggravée par l'expansion urbaine qui fait peser des menaces de plus en plus grandes sur l'environnement physique et autres des populations. Seul un meilleur développement économique pourra permettre de faire face à ce phénomène qui reste à l'origine des exodes massifs de populations rurales qui vont dans les villes dans l'espoir d'une meilleure existence. Le Kenya demande que soient discutés les voies et moyens qui pourront faciliter des solutions à ces problèmes.
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Mme KAREN JORGENSEN, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a indiqué que si l'environnement est clairement associé à Action 21, l'accent mis par ce programme sur la pauvreté est souvent ignoré. Action 21 souligne pourtant que le développement durable des ressources naturelles peut être l'arme la plus efficace dans la lutte contre la pauvreté. Ainsi le PNUD, a expliqué la représentante, a mis sur pied, en collaboration avec la Commission européenne, une "Initiative pauvreté-environnement". Les activités liées à cette Initiative ont montré que la pauvreté ne conduit pas nécessairement à une dégradation plus importante de l'environnement. Elles ont aussi montré que la croissance démographique n'implique pas automatiquement une forte érosion des ressources naturelles et que les pauvres sont les premiers disposés à investir dans la protection des ressources dont dépend leur survie. L'Initiative vise à fournir aux décideurs politiques, aux experts techniques, aux "praticiens" du développement et aux chercheurs, un forum de partages d'expérience et d'exploration de moyens novateurs pour promouvoir à la fois la lutte contre la pauvreté et la régénération de l'environnement. L'Initiative parraine, par exemple, un Forum des Ministres sur la pauvreté et l'environnement qui a tenu sa première réunion le 29 septembre dernier. Le Forum a discuté des moyens pratiques d'établir des partenariats avec les pauvres pour l'instauration de meilleures conditions de vie et d'environnement plus sains. Le Forum a également envisagé les possibilités de développer et de renforcer les institutions publiques et celles de la société civile. L'Initiative est un des moyens que le PNUD utilise pour appuyer la mise en oeuvre d'Action 21 au niveau national qui s'effectue souvent grâce à la "Capacité 21" du PNUD. Lancée au Sommet de Rio en 1992, la "Capacité 21" est une initiative novatrice et catalysatrice propre à faciliter l'intégration des considérations économiques, sociales et écologiques dans les programmes nationaux de développement durable.
M. GUSTAVO AINCHILL (Argentine) a dit que le plan de travail que met en place le Groupe de travail sur l'énergie vient à point nommé, car l'énergie est une dimension essentielle de l'économie. L'Argentine estime que les transferts de technologie devraient être mis au premier plan des soucis de la communauté internationale, si on veut donner aux pays en développement une chance de mettre en place des économies solides et durables. Les modes de consommation et de production sont, quant à eux, une question qui revêt une grande importance pour les pays en développement. Elles sont aussi importantes que, par exemple, l'accès à l'eau potable, et nous pensons que l'on devra inclure la question de l'agriculture durable dans les débats de la Commission. Les conditions de vie des populations peuvent être fortement handicapées par des circonstances historiques et culturelles, mais il ne faudra pas vouloir leur imposer des plans et des objectifs de développement par trop simplistes, et sans grande vision et ambition.
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Il est impensable de prétendre que les actions en faveur du maintien de la paix et de la stabilité internationales sont des échecs, dans des zones du monde où la véritable question qui se pose est celle de l'accès aux ressources réduites dont disposent les Etats. La communauté internationale devra donc être plus honnête avec les peuples du monde, et reconnaître que des préalables économiques sont nécessaires à la résolution des conflits. Il n'y aura pas de développement sans reconnaissance de ces facteurs qui sont importants.
M. V. RESHETNIAK (Ukraine) a présenté la réhabilitation de la région forestière de Polissia dans le nord du pays comme une contribution à la renaissance d'un "poumon vert" en Europe. De même, l'amélioration de l'environnement de la région de la mer Noire et du bassin de Dnieper devra être perçues comme une contribution à la recherche de solutions adéquates aux problèmes de ressources en eau potable dans la région et dans le monde. L'année dernière, l'Ukraine a élaboré une base juridique et méthodologique pour la gestion de l'environnement, sa protection et la sécurité nucléaire. Le Parlement vient d'adopter des "Directives principales sur la politique de l'Etat en matière de protection de l'environnement, d'utilisation des ressources naturelles et de sécurité écologique." L'Ukraine attache une grande importance à la coopération régionale en matière d'environnement et se félicite donc des activités de la Commission économique pour l'Europe et de l'Initiative de l'Union européenne "Environnement pour l'Europe". Dans le cadre de cette Initiative, l'Ukraine a commencé les préparatifs de la cinquième Conférence des ministres de l'environnement qui doit se tenir à Kiev en 2002 et qui contribuera donc largement à l'élaboration de la stratégie écologique pour la région au XXIème siècle sur laquelle doit se pencher la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur l'examen décennal des recommandations de Rio. L'une des préoccupations majeures de l'Ukraine étant la lutte contre les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, le représentant s'est dit heureux d'annoncer la poursuite de la première phase de construction du nouvel abri qui vise à rendre plus sûre l'unité détruite lors de la catastrophe. Le représentant a annoncé que son pays est devenu signataire du Protocole de Kyoto en mars 1999 et qu'il a établi, en avril 1999, une Commission nationale interinstitutions pour la mise en oeuvre du Protocole.
M. VITALIE ROBU (République de Moldova) a dit que dans le contexte mondial actuel, l'humanité ne peut pas se permettre de poursuivre une course à la croissance sans considération de ses effets sur les conditions écologiques de la planète. Il est donc important de faire attention aux applications scientifiques et techniques qui seraient une menace à la santé de l'environnement et des personnes. A ce sujet les pays en transition dont fait partie la République de Moldova, ne veulent pas être inscrits sur une liste quelconque de marchés potentiels pour les biotechnologies. Nous pensons, au contraire, qu'il est temps d'accélérer les transferts de technologie respectant l'intégrité de l'environnement.
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Nous sommes sensibles aux dégradations de l'environnement climatique mondial, qui affectent beaucoup de pays, et plus particulièrement ceux dont les économies sont essentiellement agricoles. C'est le cas de notre pays, et nous appelons à la mise en oeuvre des recommandations du Sommet de Rio et demandons une plus grande intervention du PNUE et du PNUD dans notre région.
M. ZBIGNIEW MATUSZEWSKI (Pologne) a renouvelé l'appui de son pays aux efforts visant à renforcer le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) comme organe directeur du système des Nations Unies en matière d'environnement. Il s'est dit convaincu que le PNUE doit continuer à élaborer une approche en usant de sa capacité à utiliser les progrès scientifiques et l'information en matière de protection de l'environnement et à engager les partenaires principaux dans le processus de prise de décisions. Le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer le rôle du PNUD compte tenu de ses avantages comparatifs par rapport aux autres institutions de mise en oeuvre d'Action 21. Ce rôle doit viser à renforcer les liens entre les conventions multilatérales et à privilégier une approche plus fonctionnelle et plus intégrée des problème liés à l'environnement par opposition à l'approche sectorielle utilisée par le passé. Le représentant a indiqué qu'en matière d'environnement, les efforts de son pays ont reçu un nouvel élan donné par le processus d'intégration à l'Union européenne et au ferme engagement d'harmoniser les politiques nationales avec les normes européennes. Le défi actuel est donc d'élaborer une nouvelle politique nationale de l'environnement, a conclu le représentant.
M. GEOFFREY PROSSER (Australie) a estimé que la Commission sur le développement durable traitera lors de sa 8ème session de thèmes auxquels l'Australie accorde la plus importance, comme la gestion des terres et des ressources, l'agriculture, les ressources financières, le commerce, l'investissement et la croissance économique. Il est essentiel, pour la Commission, de mettre l'accent sur ces thèmes dans le contexte de la promotion du développement durable. L'Australie, pour sa part, abritera une rencontre intersession dans le cadre de la 8ème Commission du développement durable, en l'occurrence une conférence internationale intitulée "International Landcare 2000" qui aura lieu du 2 au 5 mars 2000 à Melbourne. Cette conférence fournira une opportunité d'explorer la manière dont les communautés, les agences, le monde des affaires et les gouvernements du monde, travaillent ensemble pour trouver des réponses aux questions concernant l'agriculture durable, la biodiversité et l'effet de serre. Cette année, nous aurons une chance de discuter des synergies entre l'environnement et le développement, lors du Sommet de l'Organisation mondiale du commerce à Seattle le mois prochain. A notre avis, une priorité devrait être accordée à la réforme des distorsions qui, au niveau commercial, ont des effets néfastes sur l'environnement, y compris les subventions versées à l'agriculture et au secteur de la pêche.
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Mme SILVIA CRISTINA CORADO-CUEVAS (Guatemala) a estimé que le processus de développement durable dans son pays comme dans la région, constitue un exemple de volonté politique pour aboutir à un développement soucieux de la préservation de la terre pour les générations futures. La question du développement durable a acquis une telle importance qu'elle est entrée dans les plus hautes sphères de décisions, comme les Sommets des chefs d'Etat. Le cadre général du processus de développement durable est l'Alliance centraméricaine qui fait de ce type de développement la politique centrale des Etats et de la sous-région dans son ensemble. Le Guatemala a donc ainsi créé le Conseil national de l'environnement, a expliqué la représentante. La question du changement climatique est l'un des sujets qui préoccupe gravement le Guatemala, a-t-elle poursuivi, étant donné les incidences sur son économie et sa population. Elle a donc appelé à un renversement de la tendance de réchauffement de la planète qui aggrave des phénomènes comme l'ouragan Mitch ou les oscillations météorologiques comme El Niño. Il est important, a-t-elle estimé, que les pays mentionnés dans l'Annexe I du Protocole de Kyoto remplissent leurs obligations relatives aux émissions. La représentante a poursuivi en soulignant que l'Amérique centrale détient 10% de la diversité biologique de la planète avant d'annoncer qu'avec l'appui du Fonds pour l'environnement, un couloir biologique mésoaméricain a été créé. Au niveau national, le Gouvernement a créé un Conseil national de la biodiversité.
M. ZVETOLYUB BASMAJIEV (Bulgarie) a déclaré que le Gouvernement de la Bulgarie réaffirme son engagement au respect du Plan Action 21 et des principes du Sommet de Rio. Nous saisissons cette occasion pour répéter l'urgence de la mise en oeuvre de toutes les clauses de ces deux documents, et pensons que leur mise en oeuvre doit se faire en commun, tout en respectant certaines spécificités nationales. Nous sommes d'avis, en accord avec les différentes conférences de l'ONU sur l'environnement et le développement, que les initiatives de mise en oeuvre de ces programmes doivent d'abord être prises au niveau national, avec la participation des gouvernements, des ONG et du secteur privé et de la société civile. Nous pensons que le rôle des Nations Unies est de faciliter la coordination et la coopération entre ces différents acteurs. Concernant la revue du processus de mise en oeuvre d'Action 21, et de la poursuite du développement durable, nous pensons que pour obtenir de bons résultats, les préparatifs de ces travaux devraient commencer le plus tôt possible.
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