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AG/EF/272

LE DEVELOPPEMENT DURABLE INCOMBE AUX ETATS, MAIS LA SAUVEGARDE DE L'ECOSYSTEME MONDIAL QUI LE SOUS-TEND DEPEND D'UNE MEILLEURE COOPERATION INTERNATIONALE

22 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/272


LE DEVELOPPEMENT DURABLE INCOMBE AUX ETATS, MAIS LA SAUVEGARDE DE L'ECOSYSTEME MONDIAL QUI LE SOUS-TEND DEPEND D'UNE MEILLEURE COOPERATION INTERNATIONALE

19991022

L'insuffisance des capacités institutionnelles, l'imprécision des mandats, la mauvaise définition des rôles et l'absence de priorités clairement énoncées ont été invoqués ce matin par les délégations, pour expliquer le niveau peu satisfaisant des progrès dans la mise en oeuvre d'Action 21, Programme d'action de la Conférence de Rio sur l'environnement et le développement qui s'est tenue en 1992. La Commission économique et financière (Deuxième Commission) entamait ainsi l'examen du lien entre environnement et développement durable qui a conduit les délégations à se faire les défenseur auprès des organismes et institutions des Nations Unies et des divers organes non gouvernementaux, d'une approche coordonnée et intégrée pour une mise en oeuvre globale et efficace des recommandations des conférences internationales de l'ONU.

La responsabilité première des gouvernements dans la mise en oeuvre de ces recommandations, à l'échelle nationale, a été soulignée et à cet égard, des délégations ont argué que les efforts nationaux ne peuvent se révéler déterminants en l'absence d'efforts conjoints à l'échelle internationale. Ces délégations ont rappelé les engagements de Rio concernant l'Aide publique au développement qui doit représenter 0,7% du PNB; la mobilisation de ressources nouvelles et additionnelles; et le transfert de technologie écologiquement saine à des taux préférentiels. La longue liste de projets, qui ont été présentés à la communauté des donateurs, attendent toujours les ressources financières nécessaires à leur exécution, a ainsi insisté la représentante de Cuba pour appeler à une véritable coopération internationale fondée sur le principe de responsabilités communes mais différenciées. Ce principe a également été réaffirmé dans le contexte des modes de consommation et de production, identifiés comme la cause principale de détérioration de l'environnement. Les modes de consommation et de production d'énergie étant particulièrement préoccupants, les délégations se sont félicitées des travaux du Sommet solaire mondial qui s'est tenu à Harare au Zimbabwe en septembre 1996 et qui ont permis d'élaborer un Programme décennal (1996-2005) visant une plus large utilisation de toutes les sources d'énergie renouvelables non polluantes.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/272 22 octobre 1999

Les représentants suivants ont pris la parole : Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Finlande (au nom de l'Union européenne et des Etats associés), Etats-Unis, Fédération de Russie, Mexique (au nom du Groupe de Rio), Indonésie, Norvège, Chypre, Chine, République de Corée, Arabie saoudite, Oman, et Zimbabwe. Les représentants de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ont également pris la parole. Les rapports du Secrétaire général ont été présentés par les représentants du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) et du Département des affaires économiques et sociales.

La Commission poursuivre ses travaux cet après-midi à 15 heures.

ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Rapport du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement sur les travaux de sa vingtième session (A/54/25-Supplément)

Ce rapport, qui fait le point des travaux de sa vingtième session, a été adopté par le Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) à la 11ème séance de sa session, le 5 février 1999. La vingtième session du Conseil d'administration s'est tenue du 1er au 5 février 1999 au siège du PNUE à Nairobi au Kenya. Elle a été ouverte par M. Sid-Ali Ketrandji (Algérie), Vice-Président du Conseil à sa dix-neuvième session. Lors de cette séance d'ouverture, la parole a été donnée à des représentants d'organisations de jeunes, qui ont évoqué l'appel lancé à la jeunesse dans Action 21 pour qu'elle participe activement aux débats sur l'environnement. Ils se sont engagés à mobiliser les jeunes de leurs pays pour qu'ils oeuvrent en faveur de la préservation et de la sauvegarde de l'environnement. A cette fin, le forum des jeunes avait créé un Conseil consultatif des jeunes auprès du PNUE, qui favoriserait la participation de la jeunesse à tous les aspects du travail de l'organisation, y compris à la négociation et à l'élaboration de lois et accords en matière d'environnement, et à la formulation de programmes de travail. Nous devons tous vivre simplement, ont-ils déclaré, pour que les générations futures puissent simplement vivre.

La session du Conseil qui se tenait à Nairobi, marquait, a déclaré M. Sid-Ali Ketrandji, une étape importante dans le processus de réforme et de renouveau du PNUE. Le Programme de travail pour la période 2000-2001 avait pour objet de mettre en application les réformes introduites par le Directeur exécutif et comportait, parmi les domaines d'intervention prioritaires, l'appui à l'Afrique et la solution des problèmes régionaux. Mais le PNUE, pour remplir ses missions, devrait disposer de ressources financières adéquates et nécessaires pour tenir son rôle d'autorité morale mondiale et d'instrument efficace en matière d'environnement.

Le Conseil a entendu M. Klaus Töpfer, Directeur exécutif du PNUE, qui a souligné que les revers financiers dûs aux derniers chocs économiques et budgétaires, ne devraient pas se traduire par un revirement à long terme des politiques environnementales. M. Töpfer a déclaré, concernant le nouvel organigramme intégré du PNUE, qui est plus fonctionnel que sectoriel, que le budget de 119.410.000 dollars, dont 100 millions au titre des activités du programme, représentait le minimum nécessaire pour que le PNUE puisse recouvrer son efficacité, sa masse critique, et les moyens financiers indispensables devant lui permettre de fonctionner. Le rapport de la réunion de haut niveau de la session, qui a eu lieu les 4 et 5 février 1999, figure dans l'annexe II du document UNEP/GC.20/48.

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A la séance d'ouverture le 1er février 199, le Conseil a élu les membres du Bureau ci-après par acclamation: Président: M. László Míklos (Slovaquie); Vice-Présidents: MM. Jean P. Nsengiyumva (Burundi), Leandro Arellano (Mexique), Jan Pronk (Pays-Bas); Rapporteur: M. Hossein Fadaei (République islamique d'Iran).

A sa 11ème séance plénière, le 5 février 1999, le Conseil d'administration a décidé que sa vingt et unième session se tiendrait à Nairobi, au Kenya, du 5 au 9 février 2001.

Pour l'examen de cette question, la Commission était saisie d'une lettre datée du 14 avril 1999 (A/54/80), adressée au Secrétaire général par les Représentants permanents du Kazakhstan, du Kirghizistan, de l'Ouzbékistan, du Tadjikistan et du Turkménistan auprès de l'organisation des Nations Unies transmettant le texte de la Déclaration d'Achgabat et de la déclaration commune des chefs d'Etats de la République du Kazakhstan, de la République kirghize, de la République d'Ouzbékistan, de la République du Tadjikistan et du Turkménistan, adoptées à la réunion des chefs d'Etats tenue le 9 avril 1999 à Achgabat; d'une lettre datée du 17 mai 1999 (A/54/98), adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Bangladesh auprès de l'organisation des Nations Unies transmettant l'Agenda de La Haye pour la paix et la justice au XXIe siècle, qui est le résultat de la Conférence relative à l'Appel de La Haye pour la paix tenue à La Haye du 12 au 15 mai 1999. Cet Agenda reflète les quatre principaux axes d'action de l'Appel de La Haye: les causes profondes de la guerre et le développement d'une culture de paix; les institutions du droit international humanitaire et des droits de l'homme; la prévention, la résolution et la transformation des conflits armés; et le désarmement et la sécurité humaine; et d'une lettre datée du 12 octobre 1999, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de la République du Cameroun transmettant la Déclaration du Sommet de Yaoundé sur la conservation et la gestion durable des forêts tropicales, qui s'est tenu du 12 au 17 mars 1999, regroupant les chefs d'Etat du Cameroun, du Congo, du Gabon, de la République de Guinée équatoriale, de la République centrafricaine et du Tchad.

Rapport du Secrétaire général sur le Programme solaire mondial 1996-2005 (A/54/212)

Ce rapport a été établi conformément aux termes de la résolution 53/7 de l'Assemblée générale, qui invitait le Secrétaire général a lui présenter, à sa 54ème session, un rapport intitulé :"Programme solaire mondial 1996-2005" et relatif aux mesures qu'auront prises les différentes entités du système des Nations Unies, conformément aux dispositions de la résolution 53/7 qui appellent à la prise d'actions concrètes en vue de pleinement intégrer le Programme solaire mondial aux efforts déployés par l'ONU et les Etats Membres en faveur du développement durable.

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Le Comité de l'énergie et des ressources naturelles au service du développement, auquel, à sa première session, était soumis un rapport du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) sous la côte (E/C.13/1998/4), relatif aux sources d'énergie renouvelables, en particulier l'énergie éolienne, préparé par le Centre de coopération sur l'énergie et l'environnement, a souligné notamment que des efforts additionnels devaient être déployés pour recueillir des informations qualitatives et quantitatives sur les sources d'énergie renouvelables disponibles. Le Comité a, entre autres, attiré l'attention sur les recommandations importantes visant à accélérer la mise au point et l'utilisation des techniques indiquées dans le Programme solaire mondial 1996-2005. A sa deuxième session, au mois d'août 2000, le Comité examinera des sources d'énergie renouvelables, en particulier l'énergie solaire, pour laquelle un rapport sera préparé par le Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l'ONU. Le rapport du Comité sur les travaux de sa deuxième session constituera une contribution aux délibérations de la Commission du développement durable à sa neuvième session en 2001.

Après le Sommet solaire mondial tenu à Harare au Zimbabwe en septembre 1996, et organisé sous les auspices de la Commission solaire mondiale, un programme décennal visant une plus large utilisation de toutes les sources d'énergie renouvelables non polluantes a été élaboré. Ce programme, dont le but est également d'améliorer la qualité de vie, notamment dans les zones rurales de pays en développement, a été par la suite approuvé par la Commission solaire mondiale en juin 1997. La Commission, qui est présidée par M. Robert G. Mugabe, Président de la République du Zimbabwe, comprend 18 Chefs d'Etat et de Gouvernement siégeant à titre personnel. Elle supervise et oriente la mise en oeuvre du Programme, avec l'assistance d'un secrétariat et d'un collège de représentants personnels désignés par les commissaires. Le secrétariat de la Commission solaire mondiale fait partie de la Division des sciences de l'ingénierie et de la technologie de l'UNESCO à Paris.

Dans une résolution prise en 1997 sur le Programme solaire mondial 1996- 2005, la Conférence générale de l'UNESCO a demandé à tous les Etats Membres de l'UNESCO de contribuer au succès de la mise en oeuvre du Programme solaire mondial. La Conférence a confirmé l'accent mis sur la mise en oeuvre du programme mondial d'enseignement et de formation en matière d'énergies renouvelables, dont l'UNESCO est l'agent d'exécution. En 1998, le Conseil d'administration de l'UNESCO a recommandé que des actions concrètes soient entreprises pour que le Programme solaire mondial 1996-2005 devienne une entreprise conjointe de l'ensemble du système de l'ONU. Dans ce cadre, le système des Nations Unies déploie des efforts pour promouvoir les politiques et programmes relatifs aux sources d'énergie renouvelables, et encourager une plus grande coopération dans l'exécution de projets internationaux, régionaux, et nationaux, conformément à la résolution 53/7 de l'Assemblée générale.

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Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a intensifié ses activités dans le cadre de son Initiative pour l'énergie durable, qui décrit les rapports entre l'énergie et les principaux objectifs de son programme, en particulier sur l'élimination de la pauvreté. L'Initiative met l'accent sur les activités en faveur des énergies renouvelables et de l'utilisation rationnelle de l'énergie, ainsi que sur les technologies énergétiques modernes non polluantes. Elle souligne, d'autre part, la nécessité d'aborder les questions autres que technologiques, telles que les cadres institutionnel, juridique et fiscal et le renforcement des capacités. En conclusion de ce rapport, le Secrétaire général estime que dans le cadre de l'action globale menée pour permettre aux sources d'énergie renouvelables d'être prises en compte de manière optimale dans l'élaboration d'une stratégie énergétique viable, les gouvernements, les entités des Nations Unies et d'autres organisations, ont accompli des progrès significatifs dans l'exécution du Programme solaire mondial. L'équipe spéciale interorganisations sur l'énergie, dans le cadre de la préparation de la neuvième session de la Commission du développement durable, en l'an 2001, s'attache à faire en sorte que le Programme solaire mondial soit pleinement intégré dans les efforts déployés par les organismes des Nations Unies pour réaliser les objectifs du développement durable.

Mise en oeuvre d'Action 21 et Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21

Rapport du Secrétaire général sur les mesures prises au sein du système des Nations Unies pour accélérer la mise en oeuvre d'Action 21 et du Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21 (A/54/131-E/1999/75)

Dans ce rapport, le Secrétaire général rappelle d'abord qu'en 1992, le Comité administratif de coordination (CAC) a créé en tant qu'organe subsidiaire permanent le Comité interinstitutions du développement durable dont les principaux objectifs sont de promouvoir la coopération et les initiatives communes au sein du système des Nations Unies sur l'environnement et le développement et d'assurer la coordination des mesures prises par les organismes des Nations Unies comme suite aux travaux de la Commission du développement durable et d'autres organes intergouvernementaux dans le domaine du développement durable. Après avoir passer en revue les mesures prises en application des décisions adoptés par la sixième session de la Commission du développement durable et les résultats de sa septième appelant des décisions de la part du système des Nations Unies, le Secrétaire général fait état obstacles rencontrés par les organismes du système des Nations Unies dans le domaine du développement durable.

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Le Secrétaire général indique ainsi que sans ressources supplémentaires, les organismes des Nations Unies ne peuvent entreprendre des activités nouvelles, notamment celles qui sont prévues dans de nombreuses décisions de la Commission du développement durable et concernant, entre autres, le programme de travail de la Commission relatif à la promotion de l'éducation, le Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres ou encore les activités de l'Equipe spéciale interorganisations sur les forêts. Le Secrétaire général poursuit et souligne que l'insuffisance des capacités institutionnelles, l'imprécision des mandats, la mauvaise définition des rôles et l'absence de priorités clairement énoncées - tant au niveau de chaque organisation qu'à l'échelle de l'ensemble du système -, résultant parfois de décisions intergouvernementales, sont d'autres obstacles à l'action des organismes intéressés.

Quelques-uns des obstacles rencontrés, ajoute le Secrétaire général, tiennent aux décisions contradictoires prises par les différents organes directeurs des organisations des Nations Unies. Il note, par exemple, qu'en ce qui concerne le Programme d'action mondial pour la protection du milieu marin contre la pollution due aux activités terrestres, la mise en place du centre d'échanges destinés aux Etats - système d'accès aux sources d'information existantes, aux données en matière d'expériences concrètes, aux services d'experts et à d'éventuelles sources de financement - a été ralentie par le fait que seuls les organes directeurs de l'OMS, de l'AIEA et de la Commission océanographique de l'UNESCO ont adopté des résolutions d'appui au Programme d'action mondial.

Un certain nombre de difficultés particulières, poursuit le Secrétaire général, sont liées à l'importance à quelques aspects intersectoriels du développement durable, par exemple la santé, trop souvent considérée sous le seul angle des services médicaux et comme étant la responsabilité des ministères de la santé. L'OMS, en étroite collaboration avec d'autres organismes des Nations Unies, a entrepris des activités visant à mieux faire comprendre les liens qui existent entre la santé et différentes activités en matière de développement et avec des questions d'intérêt mondial comme les conséquences des changements climatiques sur la santé, et des questions de développement telles que la gestion des ressources naturelles et les modifications de l'utilisation des sols.

Dans ses recommandations, le Secrétaire général estime qu'il convient de mieux coordonner le suivi des récentes grandes conférences de l'ONU de façon à agir en synergie et à utiliser efficacement les ressources limitées. Ainsi que le CAC a entrepris de renforcer le système des organismes de coordination afin d'éviter la coexistence de multiples mécanismes de coordination des politiques à l'échelle internationale.

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Il s'agit de trouver des moyens efficaces de donner plus d'importance aux organismes de coordination afin que leur rôle ne consiste pas uniquement à assurer les services et exécuter les activités nécessaires au suivi de la Conférence de Rio mais qu'ils soient également chargés de faciliter la collaboration dans chacun des domaines d'activité à l'échelle du système et intègrent dans leurs activités les mandats d'autres grandes conférences en même temps que ceux de la Conférence de Rio.

Déclarations liminaires

M. ADNAN AMIN, Directeur du Bureau régional pour l'Amérique du Nord du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), a déclaré que le PNUE a mis en oeuvre sa nouvelle vision de la prévention de l'environnement, et a renforcé ses modalités opérationnelles en vue de faire face aux défis du prochain millénaire en la matière. Le Conseil d'administration du PNUE a donné un élan au nouveau rôle que doit jouer le PNUE dans le contexte de la mondialisation. Les conditions actuelles de croissance de l'économie mondiale et de l'usage de l'environnement ne sont en effet pas durables. La pauvreté affecte un nombre considérable de personne, le milieu naturel se dégradant à un rythme accéléré, et il est impératif de revoir les grands équilibres économiques mondiaux et les modes de production, le système actuel mettant en péril l'écosystème mondial. Les réflexions écologiques doivent, pensons-nous, être incluses et prises en compte dans les prises de décision au niveau international. Concernant l'augmentation de la coordination entre les conventions liées à l'environnement et les instruments de politique de développement, le PNUE prend des mesures visant à développer des liens cohérents entre les différentes conventions en vue d'arriver à des synergies et tirer des avantages mutuels des politiques et actions à mettre en oeuvre.

M. SHEM ARUNGU-OLENDE, Section de l'énergie et du transport du Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le Programme solaire mondial en soulignant que l'énergie joue un rôle crucial dans la réalisation des objectifs économiques, sociaux et écologiques du développement durable. L'acquittement de ce rôle exigera des ressources humaines, techniques et financières considérables, a précisé M. Arungu-Olende. Le Programme solaire mondial, a-t-il poursuivi, est lié à d'autres programmes. Il a cité pour illustrer ses propos le fait que la Commission du développement durable consacrera ses travaux aux questions d'énergie au cours de sa session de 2001. En prévision, un Groupe d'experts sur l'énergie et le développement durable se réunira en mars 2000 et au cours du premier trimestre de 2001. Le Programme solaire mondial est le fruit des activités de la Commission solaire mondiale et de l'UNESCO qui a déployé des efforts inlassables pour mobiliser des fonds et une assistance technique. Au sein des Nations Unies, les différentes entités se sont impliquées dans un large éventail d'activités de coopération technique en réponse aux demandes des pays qu'elles appuient.

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Le Département des affaires économiques et sociales a, pour sa part, pris plusieurs initiatives en organisant notamment des séminaires de formation, des ateliers, des colloques et en fournissant une assistance technique aux pays. Pendant les deux premières années, la Commission solaire mondiale a mobilisé environ 500 millions de dollars pour l'exécution de près de 400 projets nationaux. Dans le même temps, plusieurs pays ont promulgué des loi favorables au développement des technologies d'énergie renouvelable, a indiqué le représentant.

Débat

Mme DONNETTE CHRISTINE CRITCHLOW (Guyana) a déclaré au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que les 77 et la Chine restent attachés à la question de la promotion d'un développement durable. C'est la raison pour laquelle les pays membres du Groupe et la Chine ont signé les Conventions et Protocoles internationaux liés à l'environnement. Nous réaffirmons notre foi en l'Action 21 comme un outil indispensable au développement durable et demandons sa mise en oeuvre intégrale par la communauté internationale, a souligné la représentante. Les questions concernant le respect des engagements pris dans le cadre des conférences internationales, notamment en matière de transfert de technologie préservant l'environnement, de renforcement des capacités et d'allégement de la dette des pays les plus pauvres, doivent être résolues par le dialogue, notamment après la publication du rapport de la 19ème session extraordinaire de l'Assemblée, qui stipule que bien que des progrès aient été faits dans ces différents domaines, les tendances à la dégradation de l'environnement n'ont pas changé. Le Groupe des 77 et la Chine demandent aux Etats Membres, dans la préparation de la revue de la Conférence des Nations Unies pour la protection de l'environnement, de faire connaître leurs vues en ce qui concerne la forme, les modalités et la portée des thèmes à inclure dans les discussions de la 8ème session de la Commission du développement durable. Concernant la question des arrangements des institutions internationales liés à l'environnement et au développement, le Groupe des 77 et la Chine notent que le rapport du Secrétaire général n'est pas encore disponible. Nous n'avons donc pu mener des consultations et des délibérations à ce sujet. Nous attendons donc ce rapport et demandons la convocation d'une réunion formelle avec les Secrétariats des Conventions, ce qui nous permettra de nous préparer en vue des débats sur cette question à laquelle nous attachons la plus grande importance.

Mme AIRA PAIVOKE (Finlande), au nom de l'Union européenne et des pays associés, a souligné l'importance d'une approche plus coordonnée et plus intégrée dans le suivi des récentes conférences internationales des Nations Unies afin, a-t-elle précisé, de réaliser une synergie et d'assurer une utilisation plus efficace des ressources limitées.

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Pour ce faire, des efforts supplémentaires doivent être déployés par le système des Nations Unies, les gouvernements nationaux et des divers éléments non gouvernementaux en gardant à l'esprit que la mise en oeuvre des conférences doit d'abord se faire au niveau national. La représentante a poursuivi en qualifiant de contribution de valeur le travail du Programme solaire mondial de l'UNESCO, en particulier pour le prochain débat sur l'énergie que doit tenir la Commission du développement durable en 2001. De même, en collaboration avec la Commission européenne, le PNUD est en train de préparer un sondage mondial sur l'énergie en tant que contribution aux travaux de la Commission du développement durable. L'Union européenne se félicite des efforts de l'Equipe spéciale interinstitutions sur l'énergie visant à renforcer la coordination et promouvoir une synergie entre les activités des Nations Unies liées à l'énergie.

Compte tenu des initiatives prises par le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, le PNUE, l'UNESCO, la Facilité mondiale pour la protection de l'environnement de la Banque mondiale, la représentante a souligné l'importance qu'il y a à établir des liens entre les acteurs internationaux, intergouvernementaux et non gouvernementaux. Elle a souhaité que soit examiné l'impact des questions liées à l'énergie du point de vue social, économique et écologique et le rôle des différents acteurs notamment le secteur privé et la société civile ainsi que les communautés scientifique et universitaire. L'instauration d'un système d'énergie plus efficace, de modes de consommation plus durables et de formes alternatives d'énergie comme l'énergie solaire sont essentiels à la mise en oeuvre de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique et de son Protocole, dit Protocole de Kyoto. L'Union européenne a publié des directives relatives à l'électricité qui contribuent, par leurs modalités, au développement de formes d'énergie durables et alternatives, a indiqué la représentante.

M. SIM FARAR (Etats-Unis) a déclaré que son pays soutient les activités de la Commission du développement durable, mais qu'il met en garde contre tout usage double des processus de cette Commission, et contre toute tentative d'influencer le cours de ses négociations et l'identification des questions qui doivent y être discutées. Certains sujets devraient être laissés à d'autres forums, mieux adaptés. Depuis la Conférence de Rio, la coopération internationale s'est améliorée dans beaucoup de domaines touchant au développement durable. Les Etats-Unis sont en faveur de la préservation de la biodiversité, qui a des bénéfices incalculables sur la recherche médicale et l'agriculture. Notre pays est engagé dans les négociations qui ont lieu à l'ONU sur cette question. Le Président Clinton a clairement exprimé la volonté de son administration de préserver la sécurité alimentaire, dont fait partie le marché des produits génétiquement modifiés.

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Le monde entier peut tirer profit des biotechnologies alimentaires et les Etats-Unis veulent travailler avec les autres nations pour s'assurer que les promesses de ces technologies sont bien comprises et peuvent bénéficier à tous. Nous avons à faire face ensemble à de nombreux défis et nous sommes disposés à atteindre avec le reste de la communauté internationale, l'objectif du développement durable.

M. VASSILI NEBENZIA (Fédération de Russie) a indiqué que son pays entreprend d'importants efforts pour assurer la mise en oeuvre d'Action 21. La Fédération de Russie continue de participer aux processus internationaux visant la protection de l'environnement. Cette année, a poursuivi le représentant, a été marquée par la signature d'importants accords internationaux, la mise en place d'un processus dynamique de négociations notamment sur l'exploitation durable des forêts, et le fonctionnement plus efficace des mécanismes découlant d'Action 21. Appuyant la tenue d'une session extraordinaire sur le suivi de l'application des recommandations de la Conférence de Rio, le représentant a souhaité que cette conférence soit d'un niveau analytique très élevé. Il a souhaité que l'Assemblée générale adopte une démarche plus intégrée dans le suivi de la mise en oeuvre des différentes conventions liées à l'environnement.

Mme MATILDE GARCIA VERASTEGUI (Mexique) a déclaré au nom des pays membres du groupe de Rio, que le Sommet de la Terre à Rio avait jeté les bases de la promotion d'un développement durable. Le Groupe de Rio pense qu'il est nécessaire de continuer à appliquer le Plan Action 21 face au développement des conditions de pauvreté à travers le monde. La responsabilité de la préservation écologique appartient d'abord aux Etats, et nous tenons à le répéter. Les ressources financières et la coopération technologique entre pays riches et pauvres sont des prémices indispensables à plus de justice économique et sociale dans le monde, et la rencontre entre les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne et de l'Amérique latine et des Caraïbes, qui a lieu au Brésil l'an dernier, a été l'occasion pour ces pays de jeter les bases de leur coopération en matière de développement durable et de croissance.

Les catastrophes naturelles qui ont affecté, ces dernières années, notre région ont sapé les progrès que nous avions fait dans ce domaine, et nous estimons qu'il faudra améliorer les mécanismes d'alerte rapide et de réponse aux catastrophes, de même que les capacités de reconstruction de nos pays à la suite des catastrophes. Nous tenons à la ratification et à la mise en oeuvre de toutes les Conventions sur l'environnement et nous attendons avec impatience les discussions qui auront lieu sur la Convention sur les changements climatiques dont la convocation est prévue à Bonn.

- 11 - AG/EF/272 22 octobre 1999

Nous estimons que la Commission du développement durable, en tant qu'organe de suivi d'Action 21 joue un rôle crucial. Les pays du Groupe de Rio respectent les décisions du Sommet de la Terre et il est important que chacun y joue son rôle. Nous attendons à cet égard plus de volonté politique de la part des pays développés.

M. DJAUHARI ORATMANGUN (Indonésie) a convenu que les Nations Unies ont fait leur part du travail dans la promotion de la mise en oeuvre d'Action 21 tout en soulignant que ces efforts ne peuvent être déterminants en l'absence d'une action gouvernementale concrète. L'Indonésie, qui s'est attelée à l'application d'Action 21, voit ses progrès compromis par l'absence d'une action réciproque de la part des partenaires du développement qui tardent à honorer leurs engagements concernant la fourniture de ressources financières adéquates et le transfert de technologie écologiquement saine. Les modes de production et de consommation non durables, principalement dans les pays développés, ont été reconnus comme la cause principale de la dégradation de l'environnement et de sa destruction. La persistance de la pauvreté et le sous-développement ont été identifiés comme une autre cause de cette dégradation. Si donc la détermination de mettre en oeuvre Action 21 est forte dans les pays en développement, rien de concluant ne pourra être fait en l'absence de véritables progrès dans la lutte contre la pauvreté. Les moyens de réaliser la durabilité de l'environnement ont été clairement établis dans Action 21. Il s'agit de la mobilisation de ressources nouvelles et additionnelles, du transfert de technologie écologiquement saine et du renforcement des capacités nationales, a souligné le représentant.

Il a appuyé le fait que la lutte contre la pauvreté soit perçue comme partie intégrante des efforts visant à promouvoir le développement durable. Mais pour ce faire, il est urgent que la communauté internationale honore ses engagements en fournissant, en particulier, des ressources financières à un niveau conforme à l'objectif agréé de 0,7% du PNB. S'exprimant sur la tenue en 2002 de l'évaluation de la mise en oeuvre d'Action 21, dix ans après son adoption, le représentant a souhaité que les préparatifs soient menés le plus tôt possible afin que les défis et les contraintes qui continuent de faire obstacle à une mise en oeuvre effective d'Action 21 puissent être identifiés et que des recommandations efficaces puissent être formulées. Il est également impératif que l'on ne cherche pas à introduire de nouvelles questions et que l'on se concentre sur celles qui figurent déjà dans le consensus de Rio.

M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que les instruments financiers ne sont pas les seuls remèdes à la mauvaise santé écologique de la Terre, mais il peuvent combler le fossé financier nécessaire à la promotion du développement durable, en encourageant des changements dans les comportements économiques. Les ressources indispensables à la mise en oeuvre d'Action 21, à la fois sur les plans national et international, sont loin d'être disponibles.

- 12 - AG/EF/272 22 octobre 1999

Les niveaux actuels de l'Aide publique au développement sont trop bas, et les ressources mises à la disposition de plusieurs institutions internationales de développement continuent de baisser. Nous devons inverser ces tendances. La Norvège attend la prochaine conférence des parties à la Convention sur les changements climatiques qui doit se tenir à Bonn, et nous espérons que cette rencontre sera décisive en ce qui concerne les efforts devant mener à des conclusions et à la mise en place de mécanismes flexibles sur la mise en oeuvre du Protocole de Kyoto. A notre avis, le Protocole de Kyoto a le potentiel de mobiliser des ressources, non seulement en vue de combattre les changements climatiques, mais aussi en vue de promouvoir le développement durable, y compris par les transferts de technologies et la promotion du renforcement des ressources humaines.

M. AGIS LOIZOU (Chypre) a indiqué que, dans le cadre de la mise en oeuvre d'Action 21 et du Programme d'action de la Barbade sur le développement des petits Etats insulaires en développement, son pays a adopté un Plan d'action pour la protection de l'environnement ainsi qu'un Plan stratégique de développement visant une évaluation continue et une amélioration des politiques sociales et économiques. En outre, Chypre s'est associé au Plan d'action du PNUE pour la région de la Méditerranée, au cadre de coopération de l'Union européenne "Euro-Méditerranée" et au processus "Environnement pour l'Europe". Le représentant a souligné que son pays demeure la victime malchanceuse d'une agression extérieure et d'une occupation qui ont causé d'énormes souffrances au peuple et détruit les ressources économiques ainsi que l'héritage culturel et écologique. De plus, le récent tremblement de terre, qui s'est produit dans la région, a causé une grande préoccupation étant donné l'existence de plans visant à construire, à l'opposé de la côte nord chypriote, une centrale d'énergie nucléaire dans une région pourtant hautement vulnérable aux séismes. La coopération et la coordination entre petits Etats étant de la plus grande importance, Chypre réitère son offre de partager son expérience dans les domaines tels que l'énergie solaire, le tourisme durable et la planification, a conclu le représentant en soulignant que la coopération en matière d'environnement doit se fonder sur le principe de responsabilités communes mais différenciées.

Mme BAI YONGJIE (Chine) a dit que la résolution 53/242 reflète le consensus des Etats Membres sur la réforme du PNUE et les établissement humains, et nous espérons, a-t-elle poursuivi, que cette résolution sera appliquée rapidement. La Chine estime qu'Action 21 doit d'abord être mise en oeuvre au plan national. S'engager sur la voie du développement durable relève de la souveraineté des Etats, et la Chine a pris cet engagement. Nous mettons les objectifs d'Action 21 dans nos plans nationaux de développement. La mondialisation a créé des conditions de féroce compétition entre nations, et les pressions écologiques augmentent du fait de la course à la croissance.

- 13 - AG/EF/272 22 octobre 1999

Les ressources naturelles s'épuisent de ce fait, rapidement, et nous pensons que la coopération international devra s'élargir pour que les pays développés tiennent leurs promesses, qui doivent être suivies d'actions concrètes bénéficiant aux nations les moins favorisées. L'expérience de ces dernières années a montré qu'il faut beaucoup d'efforts avant d'arriver à un consensus sur le développement durable, et qu'encore plus d'efforts sont requis dans la mise en oeuvre et le respect des engagements pris. Quand des décisions contradictoires sont prises par des gouvernements et les institutions de l'ONU, nous pensons que l'Assemblée devra agir en vue de ramener l'esprit de coopération et de coordination qui doit exister. En nous basant sur Rio+5, nous pensons que nous devrions procéder à une revue d'examen des recommandations de cette conférence tous les 10 ans, en vue de prendre des actions plus concrètes et plus efficaces en faveur d'Action 21.

Mme YOUNGJU OH (République de Corée) a estimé que les progrès en matière de développement durable exigent la création d'un cadre juridique international chargé des questions de l'environnement, du renforcement de la coordination entre les institutions internationales chargées de l'environnement, des directives internationales pour ce qui concerne les questions écologiques émergentes et de la recherche de solutions réalisables. Les progrès dans la mise en oeuvre d'Action 21 exigent l'adoption d'une approche plus systématique et plus intégrée pour faciliter les discussions substantielles sur les questions écologiques émergentes. A cet égard, les travaux de la Commission du développement durable, fondés sur une approche thématique sont véritablement pertinents. En ce qui concerne la question des modes de production et de consommation, la représentante s'est félicitée que la Commission du développement durable ait identifié quatre nouvelles priorités qui, pour elle, constituent une base solide pour l'élaboration de nouvelles mesures et stratégies. Elle a souhaité des progrès concrets dans l'élaboration des études concernant l'impact de la mondialisation sur les modes de production et de consommation durables.

M. FAWZI BIN ABDUL MAJEED SHOBOKSHI (Arabie saoudite) a dit que du fait de ses valeurs islamiques, son pays est très attaché à la préservation de l'environnement. Nous avons investi des moyens importants dans la préservation de notre écosystème et notre Gouvernement a créé un ministère responsable du contrôle des pollutions et des activités liées à la construction des infrastructures, qui doit respecter certaines normes écologiques. Nous travaillons à sensibiliser notre population à la préservation de l'environnement, et mettons systématiquement en oeuvre les recommandations d'Action 21. Notre premier souci est la lutte contre la désertification, et nous avons, sur ce plan, mis en place des programmes d'aide et de formation en faveur des communautés bédouines. Quant aux ressources marines, nous les exploitons de façon rationnelle en allouant des prêts permettant à nos armateurs de s'équiper de navires qui leur permettent de pêcher en haute mer au lieu de surexploiter les ressources halieutiques côtières.

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Le déversement en mer de déchets toxiques est formellement interdit et combattu par notre pays, et des décrets royaux légifèrent sur la plupart des aspects de la préservation des ressources. L'utilisation des pesticides a baissé de manière spectaculaire en Arabie saoudite au cours de cette décennie, et nous recommandons l'usage de pesticides non conventionnels.

M. AQEEL BA'OMAR (Oman) liant le développement durable à la disponibilité des ressources financières, a plaidé pour l'instauration d'un régime international équilibré pour promouvoir les possibilités commerciales des pays en développement. Il a réitéré l'importance qu'il y a à aider ces pays pour qu'ils relèvent les défis qui découlent de la mondialisation et soient en mesure de mobiliser davantage de ressources aux fins du développement durable. Le représentant a lancé un appel pressant à tous les pays concernés pour qu'ils respectent leurs engagements relatifs à l'APD et réalisent l'objectif fixé à 0,7% du PNB. Oman, a-t-il poursuivi, attache une importance accrue aux questions de l'environnement. Ces efforts ont été reconnus par le PNUE qui vient de lui décerner le prix de l'environnement. En matière d'environnement marin, compte tenu du trafic intense de pétroliers, Oman a mis en oeuvre avec succès la recommandation d'Action 21 visant à interdire le déversement de pétrole en haute mer. Le pays est en train d'organiser une réunion pour sensibiliser tous les pétroliers et généraliser la pratique dans la région. Oman participe activement aux négociations sur les accords relatifs aux produits dangereux. Un comité national est en contact avec les organisations internationales. Le représentant a conclu en réitérant la nécessité pour les pays concernés d'honorer les engagements pris à Rio et de prendre des initiatives dans les domaines techniques en élaborant, par exemple, des plans et des projets pertinents et en appuyant la recherche scientifique.

M. MISCHECK MUCHETWA (Zimbabwe), en faisant le point sur le Programme solaire mondial 1996-2005, dont le Comité est présidé par M. Robert Mugabe, Président du Zimbabwe, a dit que les efforts déployés par son pays en matière de sources d'énergie renouvelables ont abouti à un accroissement du nombre d'utilisateurs d'énergie solaire photovoltaïque qui s'élève à plus de 10 000. Cette énergie est aussi utilisée dans le fonctionnement des pompes à eau qui alimentent plus de 30.000 foyers, ainsi que dans l'approvisionnement en eau potable de centres d'affaires, de cliniques et d'écoles. Ces projets ont pu être réalisés grâce à une fructueuse coopération avec l'Agence allemande de coopération technique (GTZ), l'Agence japonaise de coopération internationale, l'Union européenne, le Gouvernement italien et le Programme des Nations Unies pour le développement. Le Gouvernement du Zimbabwe tient à exprimer son appréciation à tous les autres gouvernements qui ont mis en oeuvre les recommandations et les projets inscrits au Programme solaire mondial. Ces pays comprennent l'Espagne, la Géorgie, l'Autriche, la Tunisie et le Niger.

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Des projets liés à l'énergie renouvelable sont aussi en cours en Equateur, en Indonésie, en Fédération de Russie, en Namibie, au Sénégal, au Nigéria, au Malawi, en République populaire de Chine, en Tanzanie, au Kenya et au Ghana, pour ne citer que quelques pays. C'est là une évolution fort encourageante.

M. ALFATIH HAMAD, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), a indiqué que depuis la rédaction du rapport du Secrétaire général sur le Programme solaire mondial, l'UNESCO a organisé, du 19 juillet au 6 octobre, en France et en Italie, une université d'été sur l'électricité solaire dans les milieux ruraux et retirés; une réunion des Etats membres de la Commission solaire mondiale; et une conférence sur le lancement du Programme mondial relatif au traitement de la nourriture et à la cuisson par énergie solaire. L'UNESCO a poursuivi ses efforts pour établir une coopération plus étroite avec les organismes et programmes concernés du système des Nations Unies. Une invitation a été envoyée au Président de la Banque mondiale et au Directeur exécutif du PNUE pour procéder à une mise en oeuvre conjointe des projets contenus dans le Programme solaire mondial pour la période allant de 1996 à 2005. L'UNESCO est en outre membre de l'Equipe spéciale interinstitutions sur l'énergie et participe activement à toutes les réunions relatives à l'énergie notamment les réunions préparatoires à la Commission du développement durable qui doit se réunir en 2001 pour examiner entre autres la relation entre atmosphère et énergie et entre énergie et transport.

M. DON NANJIRA, Organisation météorologique mondiale (OMM), a déclaré que l'un des défis auquel devront faire face les Nations Unies sera de promouvoir les applications de la science et de la technologie dans les réflexions et actions liées au développement durable. Ce genre d'approche sera la seule à pouvoir offrir une approche alternative aux méthodes de travail qui ont jusqu'ici consisté en une espèce de simple routine quand il s'agissait de réagir aux problèmes causés par le développement et la préservation de l'environnement. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) est une entité intergouvernementale qui applique les avancées scientifiques et technologiques à la promotion du développement durable. Elle est responsable de la coordination des activités du système des Nations Unies dans le domaine de la météorologie et de l'hydrologie dont les applications peuvent prévenir ou atténuer les impacts négatifs des catastrophes climatiques, qui ont affecté ces dernières années tant de petits pays en développement. L'OMM soutient les efforts des Etats Membres, et notamment ceux des pays en développement, en vue du renforcement de leurs capacités nationales dans la perspective de la mise en oeuvre d'Action 21.

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L'OMM continuera d'oeuvrer en faveur des petits Etats en développement, et renforce d'autre part son assistance aux petits Etats insulaires, en participant activement à la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade et à la lutte contre les désastres écologiques dans ces pays et à d'autres touchés par des désastres climatiques. L'Organisation météorologique mondiale est aussi profondément concernée par la mise en oeuvre effective des clauses et des recommandations d'Action 21 et des Conventions de l'ONU relatives aux changements climatiques et à la désertification.

Mme ILEANA NUNEZ MORDOCHE (Cuba) a souligné que quelques jours à peine se sont écoulés depuis la session extraordinaire sur l'évaluation de la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade où des préoccupations ont été exprimées quant à l'insuffisance des résultats obtenus à ce jour. Les problèmes économiques et sociaux ne cessent d'augmenter et exigent aujourd'hui la pleine mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade et d'Action 21. La mondialisation néolibérale, a poursuivi la représentante, a creusé le fossé entre riches et pauvres et l'environnement n'a pas échappé à ce paradigme. La dégradation de l'environnement menace bien plus les pays en développement, étant donné que les pauvres n'ont d'autres choix que de continuer à exercer une pression sur l'environnement. Comment interdire la coupe du bois quand c'est le seul moyen de survie? Comment faire admettre au paysan sa responsabilité en matière de protection de l'environnement quand les pays développés émettant des gaz à effet de serre sont les premiers responsables du changement climatique? Comment parler de durabilité de l'environnement quand la consommation de l'électricité est 5 fois plus importante dans les pays développés que dans les pays en développement? La mondialisation détruit la planète et ce fait n'empêche pas les pays développés de continuer à imposer un mode de consommation non viable. Il est temps que les pays en développement participent davantage à tous les processus internationaux de prises de décisions notamment ceux liés à l'économie et au commerce. Les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière d'APD et doivent offrir des ressources supplémentaires, et assurer le transfert de technologie à des tarifs préférentiels. La longue liste de projets présentés à la communauté des donateurs attend toujours les moyens financiers nécessaires à leur exécution, a insisté la représentante. La guerre économique qui est livrée à Cuba depuis 40 ans, a-t-elle poursuivi, n'a pas empêché le pays d'adopter une politique de développement durable. Les engagements de Rio et de la Barbade sont respectés et constituent aujourd'hui le pilier du développement économique et social. Cuba est en outre attachée aux efforts régionaux et rappelle l'importance de la coopération en tant que solution viable pour relever les grands défis lancés à la région. Il faut que les riches et les pauvres unissent leurs efforts pour arrêter le développement non durable au risque de compromettre la survie de l'humanité, a conclu la représentante.

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