En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/270

DES DELEGATIONS APPUIENT LA CONVOCATION D'UNE CONFERENCE SUR LES MIGRATIONS ET LE REPORT EN L'AN 2001 DU DIALOGUE SUR LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT

19 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/270


DES DELEGATIONS APPUIENT LA CONVOCATION D'UNE CONFERENCE SUR LES MIGRATIONS ET LE REPORT EN L'AN 2001 DU DIALOGUE SUR LA COOPERATION AU DEVELOPPEMENT

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Le développement durable et la coopération internationale, des thèmes que la Commission économique et financière a examiné cet après-midi, et qui ont permis à certaines délégations d'examiner le rôle joué par les migrations internationales dans le développement. Les interventions ont surtout porté sur le caractère délicat et complexe de la question des migrations internationales. Ainsi, le représentant du Sénégal a expliqué que les migrations internationales font partie des défis globaux dont le traitement et la solution durable ne s'accommodent ni d'une approche unilatérale ni d'une démarche sectorielle. De nombreux appels ont été lancés pour la tenue d'une conférence internationale des Nations Unies qui, selon certaines délégations, doit viser l'harmonisation des normes en matière de migration et tenir compte de la situation de tous les types de migrants. La question reste ouverte quant à savoir s'il doit s'agir d'une réunion politique ou d'une réunion technique. Les représentants du Sénégal, du Mali et des Philippines ont mis l'accent sur la nécessité d'examiner, au nom de la dignité humaine, les conditions de séjour dans les pays d'accueil.

Les interventions ont également porté sur la question du renforcement du dialogue sur la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat. Les délégations ont souligné l'importance de ce forum de haut niveau et proposé plusieurs thèmes. Ce matin, la Finlande, au nom de l'Union européenne avait proposé le thème de la création d'un environnement national et international propice à la mobilisation de ressources intérieures pour le développement dans l'économie mondiale, alors que le Guyana, au nom du Groupe des 77 et de la Chine a souhaité que l'accent soit mis sur la manière de faire face à la mondialisation. Dans l'ensemble, les délégations ont plaidé pour le report du dialogue en l'an 2001, arguant que le nombre de réunions importantes prévues en l'an 2000 pourraient amoindrir l'impact d'un tel dialogue. Pour sa part, l'Observateur du Saint-Siège a attiré l'attention de la Commission sur les effets néfastes des sanctions économiques sur les populations civiles en souhaitant que l'ONU ne devienne pas l'instrument des riches pour punir les pauvres ou l'arme des puissants pour frapper les faibles.

(à suivre - 1a) - 1a - AG/EF/270 19 octobre 1999

Outre les pays cités plus haut, les représentants des pays suivants ont pris part au débat : Costa Rica, Fédération de Russie, Mexique, Norvège, Antigua-et-Barbuda (au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires), Roumanie, Turquie, Indonésie, Croatie, Singapour, Chine, République de Corée, et Nigéria. Les représentants de l'Organisation internationale du travail (OIT) et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont également pris la parole.

La Commission poursuivra son débat demain mercredi 20 octobre à 15 heures.

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DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Mme NURY VARGAS (Costa Rica) a déclaré que le Costa Rica, dont le territoire est réduit en superficie, et dont la population s'élève à peine à trois millions d'habitants, a de bons indices de développement par rapport aux autres pays de sa zone, et de ce fait est un centre d'attraction pour les immigrations de la région. Le Costa Rica accorde sur des bases constitutionnelles, les mêmes droits à ses habitants, qu'ils soient étrangers ou ses propres citoyens, car nous pensons que personne n'abandonne sa patrie et sa terre si des raisons impérieuses ne l'y obligent. Nous avons reçu systématiquement des vagues d'immigrants après chaque catastrophe naturelle qui affecte notre région. Sur 3 millions d'habitants, nous accueillons au moins, officiellement, un demi million d'immigrants. Mais nos ressources étant limitées, nous demandons à la communauté internationale de nous aider sur le plan social et économique à créer des conditions de vie décentes et durables pour ces populations. Nous avons, en ce moment, à faire face à une vague de problèmes de santé inhérents à l'immigration et en ce moment, près de 90% des accouchements à problèmes dans notre pays, mettent en jeu la vie de femmes d'origine étrangère. Il faut aider davantage les pays qui ouvrent leur porte à l'immigration. La proportion d'immigrants par rapport au nombre de la population d'origine nationale est trop importante pour que nous puissions faire seuls face aux difficultés auxquelles nous sommes confrontés. Si le Costa Rica n'arrive pas à aider ces populations migrantes, nous sommes sûrs qu'elles se dirigeront vers d'autres pays, plus au nord, et le problème n'aura été que déplacé.

M. YURI ISAKOV (Fédération de Russie) a appuyé l'idée d'une conférence des Nations Unies sur les migrations et le développement qui selon lui, contribuera à faire passer du niveau régional au niveau international, la recherche de solutions aux problèmes des réfugiés. Pour le représentant, cette conférence doit devenir le point d'orgue des mesures préparatoires prises par les gouvernements et les conférences internationales. La Conférence doit viser à définir les priorités et les possibilités d'une politique coordonnée et élaborer un cadre pour l'harmonisation des pratiques et des législations en matière de migrations. Le document final de la Conférence doit, pour le représentant, être élaboré dans le cadre d'un comité préparatoire qui doit bénéficier de l'appui du Département des affaires et économiques. Le document doit tenir compte de la situation de toutes les catégories de migrants et des nombreux aspects du respect des droits de l'homme. A l'heure actuelle, la priorité doit être d'identifier les paramètres concrets de la conférence et non de fixer une date. Pour ce qui est de la mise en oeuvre d'Habitat II, le représentant a jugé que la dernière session de la Commission sur les établissements humains a donné lieu à des résultats fructueux dont l'objectif central est de faire du Centre des établissements humain une organisation internationale dynamique. Le représentant a appuyé les décisions concernant les principaux éléments de réforme.

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Pour lui, le Centre doit être renforcé en tant qu'entité unique et autonome du système des Nations Unies. Les mesures de réorganisation du Centre vont dans le bon sens, a-t-il dit en espérant une rationalisation plus avant et une coordination avec les activités du PNUD ou de la Commission du développement durable. Le représentant a dit ne pas exclure qu'une collaboration plus accrue avec les autres organes des Nations Unies pourrait mener à une fusion de certaines activités, notamment sur le plan organisationnel. S'arrêtant sur les réformes en matière d'informations, le représentant a estimé qu'elles permettraient de tenir compte des conditions spécifiques du développement économique des pays de l'Europe de l'Est.

M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a estimé que la question des migrations internationales doit être étudiée en profondeur, pour que l'on arrive à en identifier les causes les plus sérieuses et les plus profondes. Le Mexique est en faveur de l'organisation d'une conférence internationale qui discuterait de ce problème. Nous pensons qu'un processus préparatoire important devrait avoir lieu avant la tenue de cette conférence, a précisé le délégué. Il faudra quantifier le problème, et il faudra savoir quelles sont les similitudes socioéconomiques que l'on trouve dans les différentes zones de migration à travers le monde. La question des migrations ne doit cependant pas être confondue avec celle des réfugiés. Le Mexique pense, d'autre part, que la participation des organismes économiques à dimensions régionales et sous-régionales, apporterait des éléments intéressants de discussion et d'analyse à la conférence.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) s'est dit d'avis que le phénomène des migrations internationales, au même titre que la dégradation de l'environnement, par exemple, fait partie des défis globaux dont le traitement et la solution durable ne s'accommodent ni d'une approche unilatérale ni d'une démarche sectorielle. Le représentant a appuyé le projet d'une conférence internationale sur la question en espérant qu'une telle rencontre offrira l'occasion d'aborder non seulement les mouvements volontaires de populations mais les déplacements forcés. Il a souhaité que la conférence traite des questions de fonds liés aux aspects du développement et aux situations humanitaires. Le représentant a poursuivi en souhaitant également que la conférence n'occulte pas la question des conditions de séjour dans les pays d'accueil et son corollaire les pratiques contraires aux normes minimales d'une société civilisée que des millions de migrants endurent quotidiennement à travers le monde. Cette conférence pourrait aussi être, selon le représentant, le point de départ d'une campagne de sensibilisation à l'échelle du globe sur l'apport du migrant à son pays d'accueil tant au plan économique, culturel que social. Cette campagne aurait l'avantage de mieux aider à l'intégration et à l'épanouissement culturel du migrant dans la société où il vit.

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M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déclaré que la Norvège soutient les efforts de revitalisation du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat), car la communauté internationale dans son ensemble a l'obligation de respecter les engagements pris lors de la tenue de la Conférence Habitat II à Istanbul, en Turquie. La Déclaration d'Istanbul et le Programme Habitat ont reconnu que le Centre Habitat était le point focal de la mise en oeuvre du Programme d'Istanbul. La Norvège considère son soutien à la revitalisation d'HABITAT comme part intégrale de son engagement envers le programme de réformes des Nations Unies. Une véritable stratégie de lutte contre la pauvreté doit prendre en considération l'importance des établissements humains, qui devront faire de plus en plus face aux problèmes que pose une urbanisation trop rapide et incontrôlée, spécialement dans les pays en développement. La campagne sur la gouvernance urbaine et sur la propriété foncière sûre est, à cet égard, primordiale, en ce qu'elle pourrait fournir des réponses à certains problèmes qui se posent aux pays en développement. Les évictions forcées et l'absence de microcrédit empêchent des communautés entières d'avoir accès à des conditions de vie décentes. A notre avis, la campagne en vue d'une propriété foncière sûre est un bon exemple de la manière dont l'ONU peut contribuer à l'éradication de la pauvreté. Notre pays vient de contribuer, à hauteur de deux millions de dollars, au financement d'Habitat, pour l'aider à lancer cette campagne. Nous espérons, concernant le fonctionnement de cet organisme, qu'un Directeur exécutif permanent sera bientôt nommé à sa tête.

M. PATRICK ALBERT LEWIS (Antigua-et-Barbuda), au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires, a évoqué la mise en valeur des ressources humaines pour faire observer que les entreprises des pays de l'Alliance souffrent du manque de compétences, de connaissances et d'expérience qui entravent leur capacité d'innovation et d'adaptation aux changements technologiques et les empêchent de développer les avantages comparatifs qui leur permettraient d'exploiter les marchés commerciaux internationaux. Au cours de la session extraordinaire sur la mise en oeuvre du Programme d'action de la Barbade, les pays de l'Alliance ont identifié un total de 311 projets qui ont été soumis à la communauté internationale et aux donateurs. Dotés d'une éducation de base et d'une formation appropriée, les pays de l'Alliance seront en mesure de relever les défis écologiques et de trouver des solutions novatrices qui leur permettraient d'assumer leur place dans l'économie mondialisée. Sans une aide substantielle, l'absence de capacités institutionnelles et technologiques continuera de faire obstacle à tout effort de développement et de menacer la survie même de ces pays. Les petits Etats insulaires travaillent aujourd'hui à la création de partenariats, en particulier, avec les Nations Unies qui sont les mieux placées pour apporter un appui aux pays et recourir aux organisations régionales. L'Alliance entend également créer de nouveaux partenariats, notamment de nouveaux liens avec la société civile, et encourager une participation accrue du secteur privé.

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M. OVIDIU IERULESCU (Roumanie)a associé sa délégation à la déclaration de la Finlande faite ce matin au nom de l'Union européenne. Il a indiqué en disant que sa délégation accueille favorablement le débat engagé à l'ONU sur la question de la mondialisation. C'est là un suivi pratique au premier dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale par le partenariat. La Roumanie a proposé, dans la perspective du deuxième dialogue de haut niveau, que soit adopté le thème "Promouvoir la sécurité économique: objectif des stratégies nationales et de la coopération internationale pour le développement par le partenariat". Ce thème aiderait à centrer les discussions sur la réalisation d'objectifs économiques et sociaux et sur les conditions à réaliser en vue du mieux-être des populations. Nous espérons que notre proposition recevra toute la considération qu'elle mérite.

M. FEZA OZTURK (Turquie) a réitéré la proposition de son pays d'accueillir un bureau régional d'Habitat pour desservir des pays d'Europe, du Caucase et d'Asie centrale. Ce bureau pourrait ainsi faire avancer le processus de décentralisation dans lequel s'est engagé le Centre des établissements humains. Le Gouvernement turc, a expliqué le représentant, travaille à un projet de coordination en collaboration avec les autorités locales et d'autres partenaires nationaux ainsi qu'avec le Centre des établissements humains. Il espère, à cet égard, recevoir l'appui des pays de la région. S'agissant de la question des migrations internationales et du développement, le représentant a estimé qu'une conférence internationale en la matière doit viser à fournir une plate-forme de discussions sur les questions émergentes; à élaborer des mesures à suivre par les gouvernements, la société civile et les organisations internationales; et à intensifier les efforts pour maintenir la coopération entre les pays d'origine et les pays de destination. Le programme d'action et la déclaration, qui doivent être adoptés à l'issue de la conférence, doivent tenir compte de la situation de tous les types de migrants, a estimé le représentant.

M. DJISMUN KASRI (Indonésie) a déclaré que vu la tenue de l'Assemblée du millénaire en l'an 2000, et l'organisation d'un certain nombre d'autres rencontres de haut niveau, il serait sans doute recommandé de reporter la tenue de la session de haut niveau sur le renouvellement du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale, à la 56ème session de l'Assemblée générale qui se tiendra en 2001. Ce délai permettra de prendre plus de temps et de recul dans la préparation des thèmes du dialogue. Les thèmes généraux de ce deuxième dialogue de haut niveau, pourront être décidés au cours des travaux de la présente session de l'Assemblée, alors que des études plus poussées sur le ciblage du dialogue pourra se faire plus tard. A cet égard, le thème proposé par le Secrétaire général pourra être considéré comme thème général des discussions. L'idée de mettre les questions de la mondialisation au centre des débats, au lieu de discuter des "opportunités" qu'elle offre et de chercher les voies et moyens de surmonter ses défis, s'impose de manière urgente.

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Elle pourrait se concrétiser en renforçant la coopération au niveau régional, et en construisant un vrai partenariat pour le développement. Il est impératif, d'autre part, que la préparation du dialogue se fasse de façon très ouverte et participative. Ceci pourrait se faire en mettant en place un cadre favorisant les rencontres entre les gouvernements, les différentes sociétés civiles, le système des Nations Unies, le secteur privé et les ONG.

M. LIBRAN N. CABACTUALAN (Philippines) s'est dit convaincu que ce n'est qu'au moment où la communauté internationale dans son ensemble aura accepté des indicateurs communs en ce qui concerne les établissements humains que les progrès de la mise en oeuvre d'Habitat II pourront être évalués et que les échecs pourront être déterminés. En ce qui concerne la question des migrations et du développement, le représentant a estimé que si l'on respectait les règles et procédures démocratiques, une décision serait déjà prise sur la convocation d'une conférence internationale puisqu'une majorité de pays a déjà répondu favorablement à cette proposition. Beaucoup reste à faire, pourtant, et il est vrai qu'il faut s'assurer que le processus vise à protéger les frontières nationales, la souveraineté nationale, la dignité de l'individu et la protection de ses droits, ainsi que le développement durable et équitable pour tous. Mais rien ne peut nous empêcher d'aller de l'avant en gardant à l'esprit que les pays de destination finissent toujours par bénéficier d'une migration ordonnée puisque leur niveau de prospérité dépend de la disponibilité de la main-d'oeuvre, a observé le représentant qui, en ce qui concerne la mise en oeuvre du Programme d'action en faveur des pays les moins avancés, a réitéré son appui à la convocation d'une troisième conférence des Nations Unies sur la question. Cette conférence permettra un réexamen exhaustif de la question et une réflexion sur la manière de donner un nouvel élan à la mise en oeuvre du Programme d'action ainsi que l'apport aux pays concernés d'un appui international, en particulier dans les domaines de l'Aide publique au développement, de la dette, des investissements et du commerce, a ajouté le représentant.

M. BOCOUM MOHAMADOUN BAREMA (Mali) a déclaré que la communauté internationale doit trouver des solutions aux grands problèmes en matière de coopération internationale. Comment pourrait-on inverser la tendance à la baisse de l'Aide publique au développement? Comment remédier à la dégradation des cours des produits de base? Ce sont là quelques-unes des questions auxquelles les pays en développement devront trouver des éléments de réponse lors du Sommet du Sud à la Havane. Le fardeau de la dette obère les maigres budgets des Etats du Sud, à un moment où il faudrait plutôt trouver des ressources pour investir davantage dans la production, dans un environnement économique mondial de plus en plus compétitif. Le Mali coopère étroitement avec les pays de sa sous-région, car il croit en l'avenir de la coopération et du développement économique régional. Les préoccupations fondamentales de millions de personnes, frappées par la pauvreté dans le monde, doivent être prises en considération.

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Le courage, la dignité et la grandeur d'âme des ménages, qui dans les pays en difficulté feignent de vivre une vie normale, doivent être reconnus. Car comment peut-on continuer à se sentir humain quand à sa porte des hommes, des femmes et des enfants meurent de faim, alors que dans des régions du monde on procède à un gaspillage insupportable dû à la surabondance? La responsabilité première du développement relève, certes, de chaque peuple et de chaque gouvernement, mais cela n'annule pas toutefois la responsabilité qu'a la communauté internationale envers tous les peuples de la terre. La chute de l'aide au développement et la réduction des financements fournis à des organismes de développement comme le PNUD, sont là pour rappeler à la communauté internationale ses obligations et ses manquements.

Mme JASMINKA DINIC (Croatie), citant les initiatives de son pays en matière d'établissements humains, la représentante a fait observer que la mise en oeuvre d'Habitat est un élément intrinsèque qui implique l'élaboration de rapports biennaux sur la situation de la "planification physique" et l'application de programmes visant l'amélioration de la situation dans les comtés, les villes et les municipalités. Dans ce contexte, la représentante a souhaité que des progrès substantiels soient faits dans la planification des indicateurs qui, selon elle, fourniront une base solide pour l'évaluation de la situation réelle et de la croissance des villes. Une telle planification fournira des indicateurs quantitatifs et qualitatifs essentiels à la programmation, au suivi et à l'évaluation des progrès accomplis dans la qualité des logements et le respect du principe de construction d'établissements humains durables. Le lien entre croissance démographique et urbanisation pose de nouveaux défis et exige l'examen d'autres questions connexes comme les différences de richesse, de classe et de race puisqu'elles s'appliquent également aux établissements humains. Partant, la représentante a jugé utile que le Conseil économique et social examine les questions liées à Habitat, dans le cadre de son segment consacré à la coordination de ses activités.

Mme CATHERINE WONG (Singapour) a déclaré que sa délégation accepte et comprend les recommandations du Secrétaire général sur la convocation d'une conférence internationale sur la question des migrations et du développement. Mais il n'y pas, à l'heure actuelle, de consensus sur cette question entre les pays, notamment en ce qui concerne les objectifs de la conférence ou les questions précises à examiner. Les questions relatives aux migrations ont été abordées dans plusieurs réunions, comme la Conférence internationale sur la population et le développement. Il n'existe toujours pas à ce jour d'explication de consensus sur le lien entre les migrations et le développement. Il faudra consacrer davantage de temps à la collecte de données pertinentes sur la question, et chercher, après-coup, des solutions aux problèmes qui se posent.

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Une conférence sur les migrations ne doit donc se tenir qu'à un moment opportun. La communauté internationale a un ordre du jour déjà surchargé par trop de rencontres internationales. Laissons donc pour le moment tomber cette idée, qui pourra être réexaminée en temps plus opportun.

Mgr RENATO R. MARTINO (Saint-Siège) a attiré l'attention de la Commission sur un aspect souvent oublié du développement durable et de la coopération économique internationale, à savoir les effets négatifs des sanctions économiques. Le fait qu'un gouvernement constitue une menace à la paix et à la sécurité internationales et fait obstacle au rétablissement de la paix, n'exige en aucun cas qu'une population entière soit obligée de souffrir en raison "des décisions diaboliques" de son gouvernement, a estimé le représentant du Saint-Siège. La question des sanctions économiques est, en fait, un chapitre inachevé du droit international contemporain. Ce chapitre exige une redéfinition en théorie comme en pratique. Les sanctions ne peuvent être tout simplement la manière facile de plaire à une opinion publique scandalisée. Leur but premier n'est pas de punir mais de contraindre un gouvernement à changer d'attitude. Si coercitives et non militaires soient- elles, les sanctions doivent respecter la lettre et l'esprit du droit humanitaire. Elles ne doivent pas avoir d'effets non contrôlés ou disproportionnés sur la population civile. Les sanctions ne doivent en aucun cas détruire la capacité des populations à réaliser les objectifs internationalement reconnus de développement humain. Les politiques d'imposition de sanctions se doivent donc de définir clairement les buts et objectifs poursuivis et de prévoir la levée de certains aspects des sanctions en fonction des progrès accomplis. Elles doivent aussi mesurer les conséquences humanitaires que pourrait avoir l'imposition de nouvelles sanctions.

S'il faut tirer une leçon de l'histoire récente, il faut convenir que les régimes, qui ont poussé leur pays dans des actes d'agression et des conflits non justifiés, sortent souvent politiquement renforcés et non affaiblis de sanctions indéfinies. L'attention du peuple est, en effet, détournée des violations des droits de l'homme pour se focaliser sur l"ennemi commun". Les sanctions économiques sont donc une excuse confortable pour les gouvernements concernés et servent de bouclier aux personnes mêmes qu'elles prétendent viser. En effet, il est reconnu que les intérêts proches des objectifs officiels des sanctions économiques ont été impliqués dans un commerce illicite lucratif, en violation des sanctions. Le représentant du Saint-Siège a également attiré l'attention de la Commission sur l'impact des sanctions sur les pays tiers avant de s'arrêter sur les projets humanitaires visant à alléger les effets des sanctions. Il a fait observer que les complexités et les noeuds bureaucratiques de ces projets peuvent aggraver une crise. Des projets bien intentionnés peuvent donc poser des défis supplémentaires à la paix et à l'unité de la communauté internationale, a insisté le représentant.

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Les dispositions de la Charte des Nations Unies ne doivent pas devenir l'instrument des riches pour punir les pauvres ni l'arme des puissants pour frapper les faibles. L'ONU ne doit pas devenir l'endroit de prédilection de certains Etats pour sauvegarder leur prétendues "intérêts nationaux" au détriment des autres et pour exercer le droit d'infliger des souffrances supplémentaires à des peuples innocents. Quand on détourne les yeux sur les violations de certains, comment peut-on punir des violations moins graves par l'imposition de sanctions? s'est interrogé le représentant du Saint-Siège.

M. MA XUESONG (Chine) a déclaré que la coopération internationale pour le développement doit être revitalisée grâce à un dialogue et à des partenariats renforcés. Les futurs dialogues de haut niveau sur cette question, devront continuer à accorder la priorité aux thèmes de la coopération internationale pour le développement en période de mondialisation, et la communauté internationale doit faire tout ce qu'elle peut pour maintenir la vigueur de cette coopération et trouver un consensus en ce domaine. La Déclaration sur la coopération économique en faveur du développement, et la Stratégie pour la quatrième Décennie des Nations Unies en faveur du développement restent des documents d'actualité. La Chine lance un appel à la communauté internationale, et notamment aux pays riches, pour qu'ils fassent preuve de volonté politique et respectent pleinement les engagements pris dans les secteurs du financement du développement, de la résolution de la question de la dette, des questions commerciales, et des transferts de technologie. Ceci aiderait à créer un environnement favorable au développement des pays pauvres et à surmonter les obstacles qu'ils rencontrent sur la voie de leur essor socioéconomique. Les pays développés eux-mêmes bénéficieraient des retombées de cet environnement.

Mme CAROL LUBIN, Organisation internationale du Travail (OIT), a souhaité que l'harmonisation des normes en matière de migrations tienne compte de la question de la féminisation de la migration. Elle a également attiré l'attention sur l'augmentation de l'immigration illégale et son corollaire qui touche à l'emploi et à la protection sur le lieu de travail. S'agissant de la migration permanente, la représentante a insisté sur l'importance de la réunification familiale et mis l'accent sur la Recommandation et la Convention de l'OIT qui comportent des définitions du concept de "membre de famille éligible à la réunification familiale" ainsi que des arrangements sociaux pouvant se révéler nécessaires. Le Programme de migration de l'OIT a créé un nouveau mécanisme pour étudier les modes ou les pratiques en ce qui concerne les mauvais traitements infligés aux travailleurs migrants. L'OIT a également commencé la mise en place d'une banque de données sur la migration qui sera placée sur Internet afin de fournir des informations quantitatives et qualitatives sur les conditions de vie et de travail des migrants.

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L'OIT vient, en outre, d'accepter de coparrainer le Programme de politiques des migrations internationales en partenariat avec l'Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR), le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) et l'OIM. L'objectif du programme est de développer des capacités institutionnelles à long terme dans le domaine des politiques de migrations internationales. Terminant sa déclaration sur la convocation d'une conférence sur les migrations internationales et le développement, la représentante a souhaité qu'une telle conférence se fonde sur les principes entérinés par les instruments internationaux existants. Pour elle, la conférence doit être de nature technique et viser à dégager un large consensus sur les questions actuelles de l'emploi et de la protection du travailleur migrant et de sa famille.

Mme NDIORO NDIAYE, Organisation internationale pour les migrations (OIM), a déclaré que l'on ne se rend pas toujours compte que la majeure partie des migrations se font en fait entre pays en développement, et non pas toujours des pays du Sud vers les pays du Nord. Mais quel est le coût réel de la perte par les pays en développement de leurs travailleurs qualifiés et de leurs cadres spécialisés? Comment peut-on apporter à ce genre de questions des réponses sensées, alors que, dans bien des cas, on ne peut que se faire une idée très vague de la taille même des populations immigrées, celle-ci relevant parfois du mystère le plus opaque.

Le débat international sur les migrations a énormément progressé au cours des dix dernières années, et nous le devons en grande partie au Programme d'action de la Conférence internationale sur la population et le développement, à la Conférence de Copenhague sur le développement social et à la Conférence de Beijing sur les femmes, dont les recommandations ont été dans une certaine mesure, mises en oeuvre. Il existe un besoin patent de mettre au point des cadres intégrés de politique générale tenant compte des liens entre les migrations, l'aide publique au développement, le commerce, l'investissement et les plans de développement démographique et social. Dans certains pays, on note une progression dans la mise en place de mécanismes gouvernementaux internes, qui peuvent contribuer à l'élaboration de tels programmes et cadres multisectoriels. Les défis qui s'annoncent en termes de migrations pour le prochain millénaire, sont énormes. Les mouvements de population resteront toujours une source d'espoir et de progrès. Etant donné le caractère universel de la migration humaine, le développement ne pourra jamais s'envisager sans migration.

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M. HWANG SUNG-YUN (République de Corée) a souligné que le but ultime du processus de développement doit être la réalisation d'une croissance équilibrée; la croissance économique ne pouvant être le seul étalon de mesure du niveau de développement. Les objectifs sociaux d'équité, d'égalité entre les sexes, d'éducation et de santé doivent être intégrés au stade initial des stratégies de développement. Il est donc important que des investissements soient faits dans les infrastructures socioéconomiques et les services sociaux de base pendant tout le processus de développement. Il est également important de créer un environnement international favorable au développement pour appuyer les efforts des pays en développement en matière de développement durable. Le système international du commerce et des finances doit aussi être amélioré afin d'intégrer pleinement les pays en développement à l'économie mondiale et à prévenir avec succès les effets néfastes de la mondialisation. Des efforts doivent aussi se poursuivre pour mobiliser les ressources financières internationales, en particulier l'Aide publique au développement. Certaines conditions sont des préalables à la réalisation de l'objectif du développement durable, a estimé le représentant avant de souligner l'importance des politiques macroéonomiques et des pratiques bancaires saines. La bonne gouvernance est également essentielle à une gestion appropriée du système économique et social, a-t-il ajouté. Il a estimé plus judicieux que les gouvernements créent des conditions intérieures favorables au développement durable en servant de facilitateur plutôt que de régulateur. S'agissant du dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat, le représentant a souhaité que le thème du dialogue se concentre davantage sur les aspects spécifiques de la coopération économique internationale et de la coopération au développement ainsi que sur la prise de décisions politiques. Pour lui, le thème doit tirer profit des avantages comparatifs des Nations Unies en ce qui concerne les objectifs de développement à long terme et la croissance économique soutenue.

M. A. P. ETANOMARE OSIO (Nigéria) a associé sa délégation à la déclaration faite par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Le Nigéria pense que les pays en développement devraient recevoir, de la part de la communauté internationale, les moyens de pouvoir mieux s'opposer aux effets néfastes de la mondialisation, si l'on veut leur donner une chance de croissance et d'intégration dans l'économie mondiale actuelle. Quant à la Stratégie internationale pour le développement, qui sera mise en oeuvre dans le cadre de la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement, le Nigéria pense qu'elle devra chercher à tirer le maximum de bénéfices provenant de la libéralisation du commerce, des mesures d'allégement de la dette, des plans d'éradication de la pauvreté, du développement des ressources humaines et du renforcement des capacités.

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Concernant le développement des ressources humaines, nous nous félicitons de la place donnée à la réflexion et aux actions visant la démarginalisation des femmes et des jeunes. Les ressources humaines sont la clef du développement et nous proposons que les programmes de développement de ces ressources soient renforcés par l'inclusion de la formation en matière de technologies de l'information et de la communication, l'activité humaine et la création de richesses économiques étant de plus en plus dépendantes de la connaissance que peuvent transmettre ces techniques et technologies.

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