AG/EF/269

LA COMMISSION ENTEND DES COMMENTAIRES SUR LA COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

19 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/269


LA COMMISSION ENTEND DES COMMENTAIRES SUR LA COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT

19991019

La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entamé, ce matin, l'examen du lien entre le développement durable et la coopération économique internationale. Elle a entendu, ce faisant, les représentants du Guyana (au nom du Groupe des 77 et de la Chine); de la Finlande (au nom de l'Union européenne et des pays associés); et des Etats-Unis, qui ont commenté les rapports du Secrétaire général sur l'application de la Déclaration sur la coopération économique internationale et de la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement. Les commentaires ont également porté sur les modalités de l'examen quinquennal en 2001 de l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II). L'impact de la révolution de l'information sur la mise en valeur des ressources humaines aux fins du développement et l'opportunité d'une conférence sur le lien entre les migrations internationales et le développement ont en outre fait l'objet de commentaires ainsi que les thèmes proposés pour le prochain dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat.

La Commission a entendu les représentants du Département des affaires économiques et sociale ainsi que ceux du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (HABITAT) et du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) qui ont présenté les rapports du Secrétaire général. Elle a, en outre, entendu le représentant du Guyana, qui au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a présenté des projets de résolution relatifs à la crise de la dette extérieure et le développement; à la mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté; et à la science et à la technique au service du développement.

La Commission poursuivra ses travaux, cet après-midi, à 15 heures.

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QUESTIONS DE POLITIQUE MACROECONOMIQUE

Science et technique au service de développement

Présentation du projet de résolution

La Commission a été saisie d'un projet de résolution intitulé Science et technique au service du développement (A/C.2/54/L.4) tel qu'oralement amendé aux termes duquel l'Assemblée général réaffirmerait que la création de capacités scientifique et techniques dans les pays en développement devrait demeurer un objectif prioritaire pour l'Organisation des Nations Unies, et demanderait instamment que la coopération internationale soit intensifiée et amplifiée afin de permettre aux pays en développement de se doter de capacités scientifiques et techniques endogènes, y compris la capacité d'utiliser les innovations scientifiques et techniques de provenance étrangère ainsi que de les modifier et de les adapter aux conditions locales. Elle réaffirmerait également qu'il importe de faciliter le transfert de techniques aux pays en développement, en particulier dans les secteurs à forte intensité de savoir, afin de renforcer les capacités, moyens et compétences techniques des pays en développement.

L'Assemblée générale réaffirmerait qu'il importe de faciliter le transfert de techniques aux pays en développement, en particulier dans les secteurs à forte intensité de savoir, afin de renforcer les capacités, moyens et compétences techniques des pays en développement. Elle réaffirmerait la nécessité d'honorer les engagements pris en ce concerne la fourniture de ressources financières et le transfert de technologie, tels qu'ils sont énoncés au chapitre 34 d'Action 21, dans les conclusions de la dix-neuvième session extraordinaire de l'Assemblée générale et dans l'Agenda pour le développement. L'Assemblée préconiserait des biotechnologies respectant les intérêts des agriculteurs qui favorisent la reproduction des cultures, améliorent les récoltes d'une campagne à l'autre tout en favorisant la croissance économique et le développement durable des pays en développement.

L'Assemblée encouragerait également le système des Nations Unies à assurer, lorsque ses activités opérationnelles s'y prêtent, le transfert de savoir-faire technique et de compétences technologiques appropriées aux pays en développement. Elle réaffirmerait qu'il est nécessaire de disposer de ressources financières suffisantes de manière continue et assurée pour promouvoir la science et la technique au service du développement, et en particulier pour encourager le renforcement des capacités endogènes dans les pays en développement, compte tenu de leurs priorités.

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L'Assemblée générale soulignerait que les barrières et obstacles au transfert de technologie mis en place à titre unilatéral ou multilatéral, devraient être levés et qu'il faudrait offrir des incitations financières et autres au transfert de technologies nouvelles et novatrices et, à ce propos, invite les organes internationaux compétents à examiner l'accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce afin de s'assurer qu'il ne fait pas obstacle à l'acquisition par les pays en développement des technologies dont ils ont besoin. L'Assemblée générale prierait le Secrétaire général de lui présenter à cinquante-cinquième session, pour examen, par l'intermédiaire du Conseil économique et social, des propositions en vue du renforcement de la coordination des mécanismes de la Commission de la science et de la technique au service du développement dans le cadre de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement, afin d'assurer la coordination des diverses actions et activités dans le domaine des technologies nouvelles et novatrices et de leurs applications, telles que le commerce électronique, dans le but de favoriser la complémentarité des activités de l'Ensemble du système des Nations Unies.

Crise de la dette extérieure et développement

Présentation du projet de résolution

La Commission était saisie d'un projet de résolution relatif au renforcement de la coopération internationale en vue de résoudre durablement le problème de la dette extérieure des pays en développement (A/C.2/54/L.2) aux termes duquel l'Assemblée générale constaterait que l'initiative de Cologne et les décisions prises récemment à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international à propos du renforcement de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés vont dans le sens d'une résolution durable du problème de l'encours et du service de la dette extérieure des pays en développement, en particulier ceux qui sont lourdement endettés. Elle reconnaîtrait que les contraintes financières sont l'un des grands obstacles à la mise en oeuvre rapide de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés et, à ce propos, en appelle aux pays industrialisés qui ne l'ont pas encore fait pour qu'ils versent une contribution à la Facilité d'ajustement structurel renforcé (devenue la Facilité pour la lutte contre la pauvreté et pour la croissance) et au Fonds fiduciaire pour les pays pauvres très endettés.

L'Assemblée générale noterait que, même avec l'introduction des points d'achèvement dits "flottants", la mise en oeuvre en deux étapes triennales de l'Initiative pour les pays qui peuvent en bénéficier exige encore beaucoup de temps pour que l'allégement de la dette soit effectif et, à ce propos, inviterait à resserrer encore le calendrier de l'Initiative à l'égard des pays bénéficiaires pour que ceux-ci puissent profiter d'un allégement aussi tôt que possible, ce qui les aidera à s'engager immédiatement sur la voie du relèvement et du développement économique.

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L'Assemblée noterait également que si 36 pays sont dorénavant admis au bénéfice de l'Initiative, il est nécessaire de réviser la liste des pays concernés par celle-ci, du point de vue notamment de la situation limite de certains pays lourdement endettés, de sorte que le cas de tous les pays pauvres rencontrant des difficultés dans le service de leurs dettes soit pris en compte dans cette initiative, et, à cet égard, inviterait également à envisager des critères de sélection moins stricts, notamment à réduire le niveau des rapports dette-exportation et service de la dette-exportation.

L'Assemblée générale inviterait instamment les pays créanciers à envisager d'annuler la totalité de la dette publique bilatérale des pays pouvant bénéficier de l'Initiative, des pays qui sortent d'un conflit, en particulier ceux qui présentent des arriérés persistants, des pays en développement victimes de graves catastrophes naturelles et des pays présentant de faibles indicateurs du développement social et du développement humain. Elle encouragerait la communauté des créanciers internationaux à envisager d'appliquer des mesures appropriées aux pays surendettés, y compris, le cas échéant, en prenant des mesures de conversion de la dette en faveur des pays d'Afrique à faible revenu, des pays les moins avancés et des pays à revenu intermédiaire, afin de contribuer par un apport approprié et soutenu à la réalisation de l'objectif commun de la gestion viable de la dette.

MISE EN OEUVRE DE LA PREMIERE DECENNIE DES NATIONS UNIES POUR L'ELIMINATION DE LA PAUVRETE (1997-2006)

Présentation du projet de résolution

La Commission était saisie d'un projet de résolution tel qu'oralement amendé intitulé Mise en oeuvre de la première Décennie des Nations Unies pour l'élimination de la pauvreté (A/C.2/54/L.3). Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale demanderait instamment que la communauté internationale redouble d'efforts pour appuyer les initiatives que prennent les pays en développement en vue d'éliminer la pauvreté, notamment en créant un environnement qui facilite leur intégration dans l'économie mondiale, en améliorant leur accès aux marchés, en facilitant les flux de ressources financières et en créant les mécanismes inédits d'allégement de la dette des pays en développement afin que ceux-ci puissent avoir leur juste part des avantages de la mondialisation, tout en se protégeant contre ses effets négatifs et en évitant d'être marginalisés. Elle engagerait les pays développés à consacrer 0,7% de leur produit national brut à l'aide publique au développement, selon l'objectif convenu, et, sur ce montant, à réserver aux pays les moins avancés une part comprise entre 0,15 et 0,20% de leur produit national brut. Elle encouragerait toutes les instances intergouvernementales compétentes à examiner les moyens d'intégrer dans le débat en cours sur l'architecture financière internationale l'objectif de la réduction de la pauvreté dans le contexte des objectifs de développement des pays en développement.

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DEVELOPPEMENT DURABLE ET COOPERATION ECONOMIQUE INTERNATIONALE

Pour l'examen de cette question, la Commission était saisie d'une lettre datée du 17 mai 1999 (A/54/97-E/1999/52), adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l'Arménie auprès de l'organisation des Nations Unies transmettant le texte de la Déclaration d'Erevan sur la décentralisation, adoptée lors de la Conférence internationale intitulée "La décentralisation en Europe orientale et centrale et dans la Communauté d'Etats indépendants: conditions du succès", qui s'est tenue à Erevan du 26 au 28 avril 1999; d'une lettre datée du 8 juillet 1999, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent de l'Egypte auprès de l'Organisation des Nations Unies transmettant une copie du document intitulé "Une stratégie globale de l'emploi" présenté par le Groupe des Quinze à la quatre-vingt- septième session de la Conférence internationale du Travail, tenue à Genève du 1er au 17 juin 1999; d'une lettre datée du 29 décembre 1998 (A/54/56), adressée au Secrétaire général par les Représentants permanents du Bélarus et de la Fédération de Russie auprès de l'Organisation des Nations Unies transmettant le texte de la déclaration conjointe du Président de la République du Bélarus et du Président de la Fédération de Russie, de la Déclaration sur la consolidation de l'union entre la Russie et le Bélarus et du Traité entre la Fédération de Russie et la République du Bélarus sur l'égalité des droits des citoyens, signés à Moscou le 25 décembre 1998 par M. Loukachenko, Président de la République du Bélarus et M. Eltsine, Président de la Fédération de Russie; et d'une lettre datée du 28 juin 1999, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Kenya auprès de l'Organisation des Nations transmettant le communiqué final du quatrième Sommet de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement du Marché commun pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe (COMESA), qui s'est tenu à Nairobi les 24 et 25 mai 1999, sous le thème suivant : "Compte à rebours vers la zone de libre-échange du COMESA: 31 octobre 2000".

Respect des engagements et application des politiques convenus dans la Déclaration sur la coopération économique internationale, en particulier la relance de la croissance économique et du développement dans les pays en développement, et mise en oeuvre de la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement

Rapport du Secrétaire général (A/54/389)

Ce rapport a été établi en réponse à la résolution 53/178 du 15 décembre 1998, par laquelle l'Assemblée générale demandait au Secrétaire général de lui soumettre un document analytique lui permettant d'examiner les progrès réalisés et les obstacles rencontrés dans la mise en oeuvre des engagements et des politiques convenus dans la Déclaration et la Stratégie internationale du développement.

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L'Assemblée avait adopté, à sa dix-huitième session extraordinaire, la résolution 3281, en date du 12 décembre 1974, contenant la Charte des droits et devoirs économiques des Etats. Une Déclaration sur la coopération économique internationale a été adoptée par l'Assemblée le 1er mai 1990. Elle stipulait que le défi le plus important des années 90 consisterait à relancer la croissance et le développement économique et social dans les pays en développement et pour cela, à assurer une croissance soutenue de l'économie mondiale ainsi que des conditions extérieures favorables. Une Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement, adoptée le 21 décembre 1990, reprenait quant à elle, nombre des principes énoncés dans la Déclaration, et avait pour objet de faire en sorte que les années 90 soient une décennie de développement accéléré dans les pays en développement et de renforcement de la coopération internationale.

La Stratégie énonçait les six objectifs indépendants suivants: une dynamisation de la croissance économique dans les pays en développement; un processus de développement adapté aux besoins sociaux, et visant une atténuation notable de l'extrême pauvreté; une amélioration des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux, de nature à étayer le processus de développement; une économie mondiale à la foi plus dynamique et stable et une gestion macroéconomique aux niveaux national et international; un renforcement de la coopération internationale pour le développement; un effort spécial pour résoudre les problèmes des pays les moins avancés, qui sont les pays en développement les plus faibles.

Mais la dynamisation de la croissance économique des pays en développement ne s'est pas toujours matérialisée, contrairement aux attentes énoncées dans la Stratégie, bien que l'on note quelques progrès dans le domaine social et économique, et que la situation soit meilleure dans les années 90 qu'elle ne l'était au cours de la décennie précédente. Mais des difficultés majeures ont surgi, et le risque de marginalisation des membres les plus pauvres de la communauté internationale est plus grand que jamais. La décennie s'achève sur un bilan contrasté, notamment en ce qui concerne les six objectifs proposés par la Stratégie. En dépit des progrès enregistrés dans de nombreux domaines sociaux, le processus de développement n'a pas vraiment été en phase avec les besoins des populations, contrairement à ce que prévoyait la Stratégie. Si le Cycle d'Uruguay a permis d'améliorer le commerce international, il n'en pas été de même en ce qui concerne le système financier international, et la "stabilité de l'économie mondiale et le renforcement marqué de la coopération internationale pour le développement" n'ont pas été au rendez-vous. Les récents événements montrent que de nouvelles réalités doivent être prises en compte en cette veille de troisième millénaire, et qu'il convient d'adapter les principes d'action en conséquence. L'une des tâches primordiales de la communauté internationale est d'assurer la stabilité de l'économie mondiale par divers moyens (réglementation financière, aide adéquate, libéralisation des échanges, allégement de la dette et autres mesures similaires).

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La compétitivité est devenue un impératif national partout dans le monde, mais on s'aperçoit qu'elle peut avoir un coût social inacceptable. On admet aujourd'hui que le développement ne se résume pas à la croissance et que la croissance n'est que la condition nécessaire, mais non suffisante, du développement. Mais développement et croissance ne sont pas forcément synonymes de lutte contre la pauvreté, alors que la lutte contre la pauvreté est l'un des principaux objectifs énoncés dans la Stratégie et l'une des priorités actuelles du développement international.

Application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat II)

Rapport de la Commission des établissements humains sur les travaux de sa dix- septième session - 5-14 mai 1999- (A/54/8)

La dix-septième session de la Commission s'est tenue du 5 au 14 mai 1999 au siège du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) à Nairobi au Kenya. La Commission compte 58 membres, élus pour un mandat de 4 ans. Les sièges en sont repartis comme suit: 16 pour les Etats d'Afrique, 13 pour les Etats d'Asie, 6 pour les Etats d'Europe orientale, 10 pour les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes, 13 pour les Etats d'Europe occidentale et autres Etats. Le Comité de rédaction de la session de la Commission n'a pu parvenir à un consensus sur deux projets de résolution, portant sur les établissements humains israéliens illicites sur le territoire palestinien occupé (HS/C/17/L.2/Rev.1) et sur l'assistance dans les Balkans dans le cadre du conflit en République fédérale de Yougoslavie (HS/C/17/L.4/Rev.1), qui ont été transmis directement à la plénière pour examen.

Dans sa déclaration, M. Klaus Töpfer, Directeur exécutif par intérim d'Habitat, a exposé sa vision pour l'avenir. Evoquant le rythme effréné d'urbanisation dans le monde depuis le début du siècle, il a estimé que le 21ème siècle serait urbain, et que les villes seraient appelées à accroître leur rôle économique, social et environnemental. En raison de l'accroissement de la population urbaine, la pauvreté est devenue de plus en plus un phénomène urbain dans les pays en développement. Elle touche essentiellement les femmes et les enfants, en raison des limitations mises aux activités économiques des femmes, et du fait qu'elles n'ont pas le contrôle des ressources.

Si l'expansion des villes devenait irréversible, le processus d'urbanisation deviendrait en lui-même un instrument de lutte contre la pauvreté et l'exclusion social, pour garantir la justice sociale et la stabilité de l'environnement dans les zones urbaines et rurales. A ce sujet, M. Töpfer s'est préoccupé de la tendance à la baisse de l'Aide publique au développement (APD), étant donné qu'il existe une relation claire entre l'APD, et la réduction de la dette et les objectifs de développement urbain durable, de réduction de la pauvreté et de saine gestion des affaires publiques.

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Il a également évoqué le problème posé par les conflits armés et les situations d'urgence humanitaire, assurant à ce propos les participants que, dans l'avenir, le Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) jouerait également un rôle essentiel en matière de reconstruction après les conflits et les catastrophes.

Mais, pour faire face aux diverses tâches qui incombent au Centre, la Conférence Habitat II avait souhaité qu'il devienne une institution au profil bien défini, axant ses travaux sur le développement durable des établissements humains, et c'est dans cet esprit que la revitalisation d'Habitat avait été lancée en 1998, en coopération avec les Etats Membres, notamment par l'intermédiaire du Comité des représentants permanents à Nairobi. Ce programme de revitalisation avait été mené à bien, et avait jeté les bases d'une organisation tournée vers l'avenir, souple, novatrice et dynamique, à même de mener à bien ses politiques et programmes autour d'objectifs communs, une organisation transparente respectant pleinement l'obligation de rendre des comptes vis-à-vis des bailleurs de fonds, des pays en développement et des peuples du monde entier, une organisation en mesure de forger des partenariats fructueux avec les autres organismes des Nations Unies et les institutions de Bretton Woods.

Prenant la parole lors de la session de la Commission, le Président du Kenya, M. Daniel Toroitich arap Moi, a déploré que, trois ans après la Conférence Habitat II d'Istanbul, le problème des établissements humains ne soit pas encore résolu, et que l'état des établissements humains n'ait cessé de se détériorer du fait des difficultés économiques et sociales éprouvées par de nombreux pays. La Déclaration d'Istanbul et le Programme pour l'habitat demeurent d'importants points de référence pour ce qui est de la réalisation d'un logement convenable pour tous, ce qui nécessite une action concertée et une coopération au niveau international de la part de toutes les parties prenantes.

Pour le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, relever les défis de l'urbanisation sera une des tâches les plus redoutables auxquelles devra s'atteler la communauté internationale. Soulager la pauvreté, protéger l'environnement, assurer une large participation au niveau des autorités locales sont autant d'impératifs, si l'on veut que l'humanité dans sa majorité, accède à la prospérité sans endommager la planète. La Commission et le Habitat ont un rôle essentiel à jouer, en mettant en oeuvre le plan d'Action mondial adopté il y trois ans à Istanbul.

Une Déclaration a été présentée par des enfants à la Commission à sa 17ème session. Elle met l'accent sur les besoins qui suivent, en faveur de l'enfance: un foyer solide, une alimentation adéquate, des vêtements convenables, l'amour et l'attention de leurs parents, des services médicaux, une éducation, de l'eau potable, des équipements essentiels, un environnement non pollué, et une réduction de la criminalité dans les villes.

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En somme, les urbanistes et les pouvoirs publics doivent fournir à l'enfance un environnement de qualité et des possibilités d'épanouissement physique, émotionnel, spirituel et mental.

A sa première séance, le 5 mai 1999, la Commission a élu son Bureau. M. Gremán Garcia Durán (Colombie) a été élu Président. MM. Abdourahmane Sow (Sénégal), Lars-Göran Engfeldt (Suède) et Vasil Marinov (Bulgarie) ont été élus aux postes de Vice-Présidents; et M. Hossein Fadaei (République islamique d'Iran) au poste de Rapporteur.

Rapport du Secrétaire général sur les préparatifs de la session extraordinaire de l'Assemblée général consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application des décisions de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (HABITAT II) (A/54/322)

Conformément à la résolution 53/180 de l'Assemblée générale, en date du 15 décembre 1998, la Commission des établissements humains, faisant office de Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application du Programme pour l'habitat, a tenu sa session d'organisation à Nairobi au Kenya, le 13 mai 1999. Tous les points de l'ordre du jour ont été traités en une seule séance. La Commission a élu les membres de son Bureau, adopté son règlement intérieur et examiné l'organisation des travaux de sa première session de fond, d'une durée de cinq jours ouvrables, qui se tiendrait à Nairobi en mai 2000. Les membres du Bureau du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application du Programme pour l'habitat ont été élus par acclamation aux postes suivants: Président, M. Germán Garciá-Durán (Colombie); Vice-Présidents: M. Abdourahmane Sow (Sénégal); Vassili Marinov (Bulgarie); et Rapporteur: M. Hossein Fadaei (République islamique d'Iran). Le Bureau a été élu pour toute la durée de la période préparatoire, jusqu'à la convocation de la session extraordinaire de l'Assemblée générale à New York en juin 2001.

Le Comité préparatoire a pris, au cours de ces travaux, deux décisions, dont la première avait trait à l'adoption, pour son usage, du Règlement intérieur de la Commission des établissements humains et la seconde, à l'adoption des recommandations formulées par la Commission , avec les modifications proposées. Ces recommandations ont été transmises à l'Assemblée générale à sa cinquante-quatrième session. Le rapport de la session de la Commission, faisant office de Comité préparatoire de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée à un examen et à une évaluation d'ensemble de l'application du Programme pour l'habitat, a été adopté, sur proposition du Président, par le Bureau au nom du Comité, le 18 août 1999./.

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Mise en valeur des ressources humaines

Rapport du Secrétaire général sur la mise en valeur des ressources humaines aux fins du développement (A/54/408)

Dans ce rapport, le Secrétaire général examine les difficultés et les obstacles rencontrés dans le domaine de la mise en valeur des ressources humaines, y compris la crise économique et financière asiatique et ses répercussions partout dans le monde. Il s'attache à recenser les nouvelles stratégies possibles dans ce domaine.

Reconnaissant, en matière de développement,les limites des stratégies centrées uniquement sur les politiques économiques et financières, la communauté internationale s'oriente de plus en plus vers un nouveau modèle qui envisage le développement comme une transformation de l'ensemble de la société, constate le Secrétaire général. Cette conception globale du développement humain offre à présent une base bien plus large et plus solide à une coopération plus étroite entre les organismes des Nations Unies et la Banque mondiale (et les autres institutions de Bretton Woods) notamment, évolution que l'Assemblée générale préconise depuis de nombreuses années. Le resserrement de la coopération entre les organismes internationaux de développement revêt une importance particulière dans les domaines de la valorisation des ressources humaines et du renforcement des capacités.

Des investissements constants doivent être faits dans les domaines du développement humain, comme l'éducation et la formation, la santé et la nutrition, pour parvenir au bien-être de tous. La note (A/54/540) du Secrétaire général souligne l'importance de la notion de moyens d'existence durables et de l'adoption de stratégies de valorisation de ressources humaines axées sur l'acquisition de compétences, s'agissant des moyens de subsistance durables. C'est une perspective fondamentale pour donner les moyens aux populations de devenir autonomes et autosuffisantes de manière durable dans des conditions favorables. Un autre aspect plus général de la question de la valorisation des ressources humaines est le renforcement des capacités aux fins du développement humain durable. Cette notion appelle une conception globale et intégrée qui donne la priorité aux personnes. La nouvelle société de l'information et du savoir, qui est l'un des traits essentiels du phénomène de mondialisation, concerne tous les pays. Le savoir et l'information deviennent des facteurs de plus en plus importants pour la production, les services, l'autonomisation, et un grand nombre d'activités intéressant la société, sur les plans national, régional et mondial. Ils modifient la division internationale du travail, déterminent la compétitivité des sociétés et des économies nationales, créent de nouveaux schémas de croissance et font naître de nouveaux produits, services et moyens d'existence.

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Les technologies de l'information sont un élément essentiel de la création d'une culture fondée sur l'acquisition de connaissances et de la transformation de la société en une société fondée sur l'apprentissage et le savoir. L'une de leurs applications la plus efficace consiste à promouvoir l'apprentissage par le biais de centres communautaires électroniques (aussi appelés télécentres ou cybercentres). En offrant un accès universel au savoir qui n'est pas tributaire de la viabilité de capacités institutionnelles complexes, ces centres sont au coeur d'une nouvelle culture plus organique que l'apprentissage, et constituent, de ce fait, la trame de la transformation de la société en une société de l'apprentissage constituée par un réseau de communautés apprenantes et intelligentes. L'UNESCO a développé cette stratégie dans le cadre de son initiative "Apprendre sans frontières", et d'autres initiatives, en collaboration avec l'UIT et d'autres partenaires.

Le système des Nations Unies appuie activement les actions menées par les pays en développement pour instaurer l'accès universel aux possibilités d'apprentissage offertes par les technologies de l'information et de la communication. L'une des voies stratégiques par lesquelles il pourrait le plus efficacement leur venir en aide consisterait à appuyer les initiatives de ces pays. On mentionnera à titre d'exemple le colloque régional organisé à Damas en Syrie, sur le thème de l'emploi dans la société de l'information du XXIème siècle, avec l'appui des Etats arabes membres du PNUD, qui a recensé un certain nombre d'initiatives que les pays arabes pourraient prendre pour entrer directement dans l'ère de l'information.

Migrations internationales et développement, y compris la question de la convocation d'une conférence des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement, qui aborderait les questions liées aux migrations

Rapport du Secrétaire général sur les migrations internationales et le développement, y compris la question de la convocation d'une conférence des Nations Unies sur les migrations internationales et le développement, qui aborderait les questions liées aux migrations (A/54/207)

Le rapport du Secrétaire général porte surtout sur les vues des gouvernements concernant la question de la convocation de la conférence. Il indique que sur les 76 gouvernements qui avaient envoyé leur réponse au 30 juin 1999, 45 étaient généralement favorables à la tenue de cette conférence et 26 ont exprimé des réserves. Les 5 autres gouvernements n'appuyaient que partiellement une telle réunion. Le Secrétaire général souligne tout de même que le nombre de réponses ne représente que 39% du nombre total des Etats membres de l'Organisation.

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Il poursuit en faisant remarquer qu'en ce qui concerne le processus préparatoire, presque tous les gouvernements favorables à la conférence ont estimé qu'il serait utile, voire indispensable, d'organiser des réunions régionales ou sous-régionales du fait qu'elles permettraient de parvenir à un premier accord sur des questions aussi complexes que les migrations internationales et le développement. S'agissant du financement de la conférence, la majorité de ces gouvernements ont suggéré qu'elle soit financée par l'ONU, tout en ne précisant pas si le financement devrait être imputé sur le budget ordinaire de l'ONU.

Donnant le sentiment des 26 gouvernements défavorables à la tenue de la conférence, le Secrétaire général explique que ces gouvernements estiment que la question des migrations internationales et du développement a déjà été débattue dans le cadre de plusieurs conférences des Nations Unies et que, du fait des difficultés budgétaires auxquelles se heurte l'ONU, les modestes ressources dont elle dispose seraient utilisées à meilleur escient si l'on veillait à ce que les engagements pris lors de ces conférences soient tenus, au lieu d'envisager la tenue d'une autre conférence. Pour ce qui est des 5 gouvernements approuvant partiellement la tenue de la conférence, le Secrétaire général souligne que leur réserve tient à la nécessité de définir au préalable les objectifs d'une telle conférence. Dans ce rapport, le Secrétaire général donne également un aperçu des activités des mécanismes qui s'occupent des questions relatives aux migrations internationales et au développement à l'intérieur et à l'extérieur du système des Nations Unies.

Pour l'examen de cette question, la Commission était saisie d'une lettre datée du 8 octobre 1999 (A/C.2/54/2), adressée au Président de l'Assemblée générale par le Représentant permanent de la Thaïlande auprès de l'organisation des Nations La Commission transmettant le texte de la "Déclaration de Bangkok sur les migrations irrégulières" qui a été adoptée au Colloque international sur les migrations, tenu à Bangkok du 21 au 23 avril 1999 et organisé par le Gouvernement thaïlandais et l'Organisation internationale pour les migrations. Y ont participé des représentants de haut rang des pays de l'Asie du Sud-Est et des organisations internationales intéressées, y compris le Directeur du Fonds des Nations Unies pour la population.

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Relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat

Pour l'examen de cette question, la Commission était saisie d'une lettre datée du 5 mai 1999 (A/54/94-S/1999/518), adressée au Secrétaire général par les Représentants permanents de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie, de l'Ouzbékistan, de la République de Moldova et de l'Ukraine auprès de l'Organisation des Nations Unies transmettant le texte de la déclaration adoptée, le 24 avril 1999, à Washington, par les Présidents de la République azerbaïdjanaise, de la Géorgie, de la République de Moldova, de la République d'Ouzbékistan et de l'Ukraine.

Rapport du Secrétaire général sur les thèmes proposés pour le deuxième dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat (A/54/328)

Dans ce rapport le Secrétaire général présente les thèmes proposés par 10 Etats Membres dont l'Allemagne, au nom de l'Union européenne, les Etats- Unis ou le Ghana, et par 10 organismes des Nations Unies et organisations intergouvernementales telles que la Banque africaine de développement, la Banque asiatique de développement et la Banque interaméricaine de développement. Pour sa part, le Secrétaire général propose le thème "Relever les défis de la mondialisation en renforçant la coopération régionale et en forgeant de nouveaux partenariats pour le développement." Selon lui, ce thème devrait offrir l'occasion de déterminer l'efficacité de diverses formes de coopération pour le développement et d'étudier des moyens d'assurer la complémentarité et de créer des synergies entre coopération bilatérale et multilatérale, coopération régionale et interrégionale, rôle de l'Etat et des acteurs non étatiques, notamment le secteur privé, et toutes autres formes de coopération, en particulier la coopération sud-sud.

Pour ce qui est des modalités, le Secrétaire général renvoie à son rapport paru sous la cote A/52/425 et souligné que l'idée maîtresse est de suivre une démarche remontant de la base au sommet pour pouvoir enrichir le débat intergouvernemental en y introduisant l'essentiel des perceptions, idées, leçons de l'expérience et orientations en la matière de ceux que la mondialisation intéresse et touche directement. Cette démarche impliquerait l'organisation d'une série de consultations à différents niveaux auxquelles participeraient les gouvernements, les organismes compétents des Nations Unies, les organisations intergouvernementales ainsi que les milieux d'affaires, la communauté universitaire et scientifique, les ONG, les parlementaires et autres composantes de la société civile.

- 14 - AG/EF/269 19 octobre 1999

Déclarations liminaires

M. PATRIZIO CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutions du Département des affaires économiques et sociales a présenté les rapports du Secrétaire général relatifs au respect des engagements et application des politiques convenus dans la Déclaration sur la coopération économique et la mise en oeuvre de la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement; et aux thèmes proposés pour le deuxième dialogue de haut niveau sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement par le partenariat. M. Civili a fait remarquer qu'aucun de ces documents ne mentionne le mot de mondialisation; ce qui, selon lui, souligne la nécessité urgente de prendre compte, en la matière, des nouvelles réalités. Il a estimé qu'un véhicule prometteur serait la relance du dialogue. S'arrêtant sur le rapport relatif au dialogue de haut niveau, M. Civili a expliqué que le rapport part du principe que ce dialogue ne peut être un événement isolé mais plutôt une mesure importante pour renforcer la coopération internationale aux fins du développement.

M. JOSEPH CHAMIE, Directeur de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales, présentant le rapport du Secrétaire général sur les migrations internationales et le développement, a souligné que la migration internationale est un phénomène complexe qui affecte plusieurs aspects de la vie et des sociétés ainsi que le fonctionnement des Etats. Ses liens avec le développement sont variés et de nombreuses questions relatives à ces liens demeurent non résolues et politiquement controversées. Compte tenu des avis des Etats Membres sur la tenue d'une conférence internationale sur la question, M. Chamie a estimé que l'éventualité d'une telle conférence demeure pour le moins incertaine.

M. GANTI RAO, Directeur de la coopération technique et régionale du Centre des Nations Unies sur le établissements humains (HABITAT), a présenté le rapport de cet organisme. Une personne sur dix seulement vivait en milieu urbain au début du siècle contre cinq sur dix 10 aujourd'hui, a-t-il affirmé. Et au siècle prochain, les villes seront le centre de l'expansion économique et de l'évolution technique de la plupart des pays du monde. Mais à l'heure actuelle, nous devons surmonter la pauvreté qui affecte de plus en plus les habitants des villes, en combattant ce phénomène dans son cadre urbain. Le pourcentage moyen des pauvres en milieu urbain atteignait ces dernières années 11% dans la plupart des villes des pays en développement. La pauvreté urbaine se caractérise essentiellement par l'exclusion sociale et par le fait marquant qu'elle affecte de plus en plus les femmes, qui sont victimes de régimes fonciers aléatoires et de l'absence de droits qui devraient leur être accordés et reconnus en ce domaine. Concernant le développement global, la mise en place d'infrastructures rurales dans les pays les plus pauvres ne pourra se faire si les conditions de vie ne s'améliorent pas d'abord dans les villes.

- 15 - AG/EF/269 19 octobre 1999

La plupart des gouvernements sont dépassés par l'ampleur des besoins et la rapidité des changements qui s'opèrent. La Conférence d'Istanbul a souligné le besoin critique de se pencher sur les questions d'urbanisation qui ne peuvent être résolues de manière isolée par les pays en développement. HABITAT doit cependant en lui-même devenir plus crédible, en tant qu'organisme, et des actions sont en cours pour sa revitalisation. Certains pensent qu'Habitat doit adopter des principes de fonctionnement lui donnant un rôle de plaidoyer plus accentué. Nous avons reçu mandat de la Commission sur les établissements humains de mener des campagnes sur le thème d'un logement adéquat pour tous. Une nouvelle vision stratégique doit être mise en oeuvre pour atteindre cet objectif et celui du développement urbain durable. La réorganisation des sous-programmes d'HABITAT, qui sont ramenés de 4 à 2 dénote de la volonté de recentrer les activités du Centre sur des objectifs bien définis.

M. HENRY JACKLEN, Directeur du programme pour le développement du secteur privé du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a déclaré que de plus en plus la communauté internationale adopte de nouveaux modèles de développement sur une base plus holistique. Cette approche du développement, qui se manifeste aussi par une coopération accrue entre l'ONU et les institutions de Bretton Woods, doit être encouragée. Une note du Secrétaire général suggère qu'en matière de développement des ressources humaines, des facilités devraient être accordées aux populations pour leur permettre de devenir plus autonomes. L'information, la communication et la connaissance sont devenues les outils premiers d'expansion économique et de création de richesses. La mise en place d'économies basées sur l'information et la communication peut être favorisées par la création de réseaux de vulgarisation et de diffusion de la connaissance, tels que les cybercentres ou centres électroniques d'apprentissage. Le système de l'ONU est actif en ce domaine, en appuyant les initiatives des pays, et en donnant aux communautés l'opportunité d'avoir accès à l'information. L'apprentissage et l'acquisition des connaissances sont ainsi facilités.

Débat général

Mme DONNETTE CRITCHLOW (Guyana) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que les effets négatifs de la mondialisation sur les pays en développement se sont aggravés du fait de l'impossibilité de respecter les engagements que la communauté internationale avaient pris en faveur de ces pays dans le cadre de la Déclaration sur la coopération économique internationale, et la Stratégie internationale du développement pour la quatrième Décennie des Nations Unies pour le développement. Les objectifs de la Déclaration et de la Stratégie n'ont pu être atteints du fait du non* respect de ses engagements par la communauté internationale. Ces constats imposent à la Commission de réaffirmer les objectifs arrêtés et de fixer un nouveau calendrier réaliste pour leur réalisation.

- 16 - AG/EF/269 19 octobre 1999

En matière économique, les pays en développement ne pourront jamais suivre l'allure impulsée par les pays développés, dont les activités économiques sont de plus en plus centrées sur des bases de connaissance toujours croissantes et plus élargies, à moins que des efforts substantiels ne soient déployés pour réellement intégrer les pays en développement à l'économie internationale.

Concernant la mise en oeuvre des recommandations de la Conférence des Nations Unies sur les établissements humains (Habitat), le Groupe des 77 et la Chine constatent que des progrès limités ont été accomplis depuis la tenue de la Conférence en 1977. Mais les pays en développement manquent cruellement de ressources pour faire face aux conséquences de leur rapide urbanisation. Les problèmes que rencontrent la plupart d'entre eux ont été exacerbés par de mauvaises performances économiques et par les retombées négatives de la mondialisation de l'économie et de la libéralisation du commerce. Le déficit de ressources s'est encore aggravé du fait de la chute de l'Aide publique au développement, et du refus des pays riches de tenir leurs engagements. Au regard de cette situation, le Groupe des 77 et la Chine appellent à une action immédiate et intensive en vue d'augmenter le niveau des ressources destinées aux activités d'amélioration de l'habitat.

Sur un autre point de notre ordre du jour, nous estimons, a dit la représentante, que le développement et le renforcement des ressources humaines sont d'une importance cruciale pour le développement socioéconomique des pays en développement, surtout en cette ère de mondialisation de l'économie. A cet égard, nous approuvons le contenu et les propositions du rapport du Secrétaire général sur les technologies de l'information et de la communication, liées au développement des ressources humaines. Quant à la question des migrations internationales, nous pensons qu'elle devrait être traitée parallèlement au dialogue sur le développement. Le Groupe des 77 et la Chine pensent que diverses modalités doivent être explorées en vue de traiter sérieusement de cette question, et, à cet égard, nous approuvons l'initiative du Gouvernement de la Thaïlande, qui, avec le soutien de l'Organisation internationale pour les migrations, a tenu au mois d'avril dernier un symposium international visant à sensibiliser l'opinion mondiale et à mobiliser les volontés politiques en Asie sur le problème des migrations.

Mme MARJATTA RASI (Finlande), au nom de l'Union européenne et des pays associées, a commenté les questions de la mise en oeuvre de la Déclaration sur la coopération économique internationale et celles de la Stratégie internationale du développement. Elle a souligné que seule une action consistante, cohérente, intégrée et coordonnée pourra assurer l'application effective des résultats des conférences et sommets des Nations Unies.

- 17 - AG/EF/269 19 octobre 1999

Notre action n'est pas cohérente, a dit la représentante, en expliquant que la Commission continue d'examiner, de manière distincte, les questions liées au développement durable et celles liées à la coopération économique internationale alors mêmes qu'elles apparaissent sous le même point de l'ordre du jour. La Commission, a estimé la représentante, doit se concentrer sur les liens entre les deux questions. Elle a ajouté que le caractère répétitif et fragmenté des discussions actuelles empêche en fait la Commission d'avoir une vue d'ensemble de la situation. La représentante s'est félicitée de la décision du Conseil économique et social d'évaluer, au cours de sa prochaine session de fonds, les progrès enregistrés par le système des Nations Unies dans la promotion d'une mise en oeuvre intégrée et coordonnée des résultats des principaux sommets et conférences. L'Assemblée générale, a insisté la représentante, doit s'impliquer dans ce processus qui pourrait avoir un impact sur les discussions de l'Assemblée du Millénaire concernant l'élimination de la pauvreté.

Venant à l'application des décisions d'Habitat II, la représentante a souhaité que le processus préparatoire de l'examen quinquennal de la mise en oeuvre de ces décisions soit transparent et ouvert. Pour la représentante, l'examen quinquennal doit être utilisé comme l'occasion de renforcer davantage la mise en oeuvre de l'Agenda d'Habitat II en évaluant les contraintes en matière de prise de décisions politiques et en matière de capacités et de ressources. L'examen doit viser à renforcer la coopération entre tous les acteurs pertinents et envisager des mesures supplémentaires pour appuyer le processus de mise en oeuvre. Le développement durable des zones urbaines et rurales étant directement lié à la pauvreté, la représentante a jugé urgent d'examiner la question de la pauvreté urbaine qui touche, a-t-elle précisé, des centaines de millions de personnes dans le monde, en particulier les femmes et les enfants. Pour la représentante, la pauvreté urbaine doit être le "groupe objectif" dans le cadre de l'examen quinquennal. De même, cet examen doit clairement identifier les contraintes, les succès, les raisons des échecs et les approches alternatives pour la mise en oeuvre future des décisions d'Habitat II. Réitérant la nécessité d'un suivi coordonné des conférences des Nations Unies, la représentante s'est félicitée de la décision de la Commission sur les établissements humains d'établir le lien entre la mise en oeuvre d'Action 21 - Conférence sur l'environnement et le développement - et l'Agenda d'Habitat. Elle a souhaité que les institutions de développement multilatérales et bilatérales, d'une part, et les institutions de Bretton Woods, d'autre part, établissent et renforcent des mécanismes de coopération pour intégrer, dans leur politiques et programmes, les engagements et actions relatifs aux établissements humains.

S'agissant de la mise en valeur des ressources humaines aux fins du développement, la représentante a jugé pertinent que le rapport du Secrétaire général porte sur les défis pour les ressources humaines que représente la révolution de l'information.

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Si elle n'est pas bien gérée, a prévenu la représentant, l'émergence de l'âge de l'information marginalisera davantage les marginalisés. Elle s'est félicitée de la recommandation du Secrétaire général d'impliquer davantage l'Organisation dans les efforts des pays en développement tendant à parvenir à un accès universel aux techniques de l'information et des communications. Elle a aussi attiré l'attention de la Commission sur le Rapport annuel du PNUD qui fait part des initiatives de certains pays dans l'amélioration de l'accès aux communications. Toujours à propos du rapport du Secrétaire général, la représentante s'est montrée surprise qu'il ne fasse que très peu référence à la place de la femme dans cette nouvelle ère de la communication, étant donné son rôle majeur dans le développement.

Pour ce qui est de la question des migrations internationales et du développement, la représentante a souhaité que la question soit examinée au sein des mécanismes existants des Nations Unies plutôt que dans le cadre d'une nouvelle conférence. Dans l'éventualité d'une telle conférence, il faudrait, a dit la représentante, réfléchir sérieusement à la nature de la question. Elle a souligné que la migration et les situations démographiques et économiques varient largement d'un pays à l'autre voire d'une région à l'autre. Elle a souhaité que la question de la migration soit examinée, de manière intégrée et en tenant compte des questions liées au développement. C'est d'ailleurs sous cet angle que la Conférence du Caire s'est penchée sur la question, a ajouté la représentante.

Terminant sa déclaration sur la question de la relance du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement, la représentante a estimé que le dialogue doit continuer à être étroitement lié au travail des principales Commissions de l'Assemblée générale, en particulier la Deuxième Commission et éviter les doubles emplois évidents concernant les thèmes et le format. Elle a souhaité un dialogue plus interactif et une participation accrue des acteurs non gouvernementaux. Poursuivant, la représentante s'est interrogée sur l'opportunité d'un tel dialogue arguant que l'ordre du jour de l'an 2000 est déjà chargé de réunions importantes et d'événements qui risquent de nuire à la visibilité et à l'élan du dialogue. Partant, la représentante a proposer de reporter le prochain dialogue de haut niveau à la 56ème session de l'Assemblée générale. Rappelant que le thème proposé par l'Union européenne concerne la création d'un environnement national et international propices à la mobilisation des ressources nationales pour le développement aux fins d'une intégration dans l'économique mondiale, la représentante a expliqué que ce thème donnera l'occasion de traiter de plusieurs questions importantes comme l'impact de la mondialisation sur les pays en développement, l'approche en matière de partenariats ou encore le renforcement des capacités nationales.

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M. REVIUS ORTIQUE (Etats-Unis) a déclaré que le rapport sur le développement des ressources humaines faisait abstraction d'initiatives importantes comme NetAid, que les Etats-Unis estiment importants en matière de perspective de développement des ressources humaines. De plus, les Etats-Unis aimeraient voir les droits de l'homme être inclus dans toute réflexion sur le développement des ressources humaines. Concernant le renouvellement du dialogue sur le renforcement de la coopération économique internationale pour le développement, nous aimerions attirer l'attention de la Commission sur le thème proposé par notre pays, et qui est "Renforcement de la coopération économique internationale pour le développement à travers le partenariat: l'engagement du secteur privé", a poursuivi le délégué. Les Etats-Unis pensent en effet que le secteur privé joue un rôle crucial, entre autre en attirant et encourageant les investissements directs étrangers, en promouvant le développement économique et en encourageant l'usage plus efficace des ressources nationales.

En ce qui concerne les établissements humains, les Etats-Unis approuvent l'accord qui s'est fait autour de la recommandation contenue dans le rapport du Secrétaire général, et qui concerne le renforcement du système de l'ONU dans le domaine de l'environnement et de l'habitat. Nous sommes cependant concernés par le manque d'un Directeur exécutif permanent à la tête d'HABITAT, et demandons au Secrétaire général d'accélérer les procédures pouvant permettre la nomination rapide d'un responsable permanent à la tête du Centre.

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