AG/EF/257

LE POIDS DE LA DETTE ET SON CARACTERE IRRECOUVRABLE SOULIGNES EN DEUXIEME COMMISSION

6 octobre 1999


Communiqué de Presse
AG/EF/257


LE POIDS DE LA DETTE ET SON CARACTERE IRRECOUVRABLE SOULIGNES EN DEUXIEME COMMISSION

19991006

Compte tenu des indicateurs économiques et sociaux de l'Afrique, aucune économie ne peut assurer sa durabilité et encore moins sa croissance, a estimé le représentant de la Namibie, avant de proclamer la détermination des Africains à relever les formidables défis auxquels ils sont confrontés. Le représentant s'exprimait dans le cadre du débat général de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a notamment permis aux délégations africaines d'attirer une fois de plus l'attention sur le fardeau que représente pour le continent sa dette extérieure qui s'élève à quelque 350 milliards de dollars pour 1998, soit 300% des exportations de biens et services et 100% du Produit intérieur brut (PIB) du continent. Ces chiffres ont conduit les délégations à conclure, comme l'avait déjà fait la Commission économique pour l'Afrique dans son dernier rapport, que "la dette de l'Afrique est essentiellement irrécouvrable et quel que soit le scénario macroéconomique orienté vers la croissance que l'on puisse imaginer, elle ne peut être viable". Confrontée au choix difficile du remboursement du service de la dette, qui consomme l'essentiel de ses revenus, et des prestations sociales, l'Afrique, par la bouche de ses représentants, a demandé une solution hardie, courageuse et novatrice à cette question qui, ont-il rappelé, figure à l'ordre du jour des Nations Unies depuis 13 ans.

Les délégations se sont félicitées de la décision prise par le G7, à Cologne en juin 1999, d'annuler 90% de la dette des pays pauvres les plus lourdement endettés, soit 15 milliards de dollars. A cet égard, elles ont appelé la communauté des créditeurs à s'inspirer de l'exemple donné par le Président Clinton qui a décidé d'annuler 100% de la dette due aux Etats-Unis par ces pays pour autant que les sommes dégagées soient investies dans des programmes sociaux. Les délégations ont, par ailleurs, salué la décision du G7 visant à élargir l'Initiative HIPC de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international en faveur des pays pauvres très endettés de façon qu'elle puisse désormais profiter à 33 pays au lieu de 22. Certaines délégations ont souhaité que les créanciers multilatéraux et bilatéraux prêtent également attention au problème de la dette des pays dits à revenu intermédiaire.

Les représentants des pays suivants ont participé au débat : Bangladesh, Algérie, Maroc, Sénégal, Namibie, Emirats arabes unis, Lesotho et Fidji.

La Commission reprendra son débat général demain jeudi 7 octobre à 10 heures.

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Débat général (suite)

M. ANWARUL KARIM CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé qu'à bien des égards, la mondialisation a accru la vulnérabilité des pays en développement et a cité en exemple, le fait que la libéralisation du commerce a diminué les revenus provenant des taxes à l'importation. Cela est d'autant plus préoccupant, a souligné le représentant, qu'aucune augmentation de la production ou du commerce n'est venue combler ces pertes. La libération financière associée à la mondialisation a eu pour conséquence de lier les économies en développement aux marchés mondiaux des capitaux en les rendant plus dépendantes des mouvements de ces capitaux. La fuite des flux financiers qui s'est produite en 1997 et 1998 a conduit plus d'un à mesurer les risques inhérents à la mondialisation. Prenant note de l'état des préparatifs de la conférence sur le financement du développement, le représentant a, par ailleurs, estimé que la troisième réunion ministérielle de l'OMC, qui va lancer un nouveau cycle de négociations et établir le programme de travail de l'OMC, doit contribuer à définir l'ordre du jour du commerce et du développement pour le prochain millénaire. Pour le représentant, la Deuxième Commission doit envoyer un message clair sur ce qu'elle attend de Seattle.

Il faut, a-t-il insisté, plaider pour un accès plus large aux marchés mondiaux des biens et des services. Les pays en développement doivent pouvoir diversifier leurs produits de base et bénéficier d'une stabilité des cours de ces produits. Les produits provenant des pays les moins développés, a constaté le représentant, se heurtent à des tarifs de 30% supérieur à la moyenne mondiale. L'escalade des tarifs constitue également un obstacle à leur capacité d'accroître les revenus du secteur de la manufacture. En outre, les barrières non tarifaires tels que les quotas, les contraintes volontaires de l'exportation et les mesures antidumping continuent d'empêcher l'accès des rares produits qu'offrent les pays les moins développés dont la part du commerce mondial stagne à moins de 0,4%. Abordant la question de la dette, le représentant s'est félicité de l'initiative prise à Cologne par le G8 d'annuler quelque 15 milliards de dettes des pays les moins avancés. Il a aussi salué l'élargissement de l'Initiative des pays pauvres très endettés (HIPC) qui permet désormais à 11 pays supplémentaires d'en bénéficier. Le représentant a ajouté que malgré cette évolution positive, les pays les plus pauvres continuent de dépenser plus pour le remboursement du service de la dette que pour les secteurs de la santé et de l'éducation. Le représentant s'est donc félicité de l'initiative du Président Clinton d'annuler la dette bilatérale des pays les plus pauvres pour autant qu'ils redistribuent les sommes économisées dans les secteurs de la santé, de l'éducation et dans les programmes de lutte contre la pauvreté.

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M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a déclaré qu'à mesure que le débat international avance sur le sujet, la communauté internationale semble se convaincre chaque jour de la nécessité d'oeuvrer en vue de favoriser l'exploitation optimale par tous les pays, et en particulier ceux en développement, des vastes opportunités de coopération dont la mondialisation est porteuse. L'approche positive qu'il est constamment recommandé aux pays en développement d'adopter à l'égard de la mondialisation, doit cependant pouvoir se justifier par un soutien international aussi large qu'effectif à leurs propres efforts tendant à réussir leur pleine intégration à l'économie mondiale. Les immenses besoins des pays en développement, et notamment de ceux d'Afrique, en terme de flux d'aide, d'investissements directs et d'assistance technique pour le renforcement des capacités nationales, et plus particulièrement des ressources humaines, de même qu'en ce qui concerne les débouchés pour les exportations, sont des préalables qui conditionnent toute participation réelle du Sud aux échanges économiques mondiaux.

Les préoccupations propres des pays du Sud et leur aspiration à une participation effective aux affaires mondiales, ont besoin de s'affirmer avec plus de vigueur au niveau des grands cadres de dialogue et de coopération internationaux, qu'il s'agisse du débat en cours sur le renforcement de l'architecture financière internationale, du prochain cycle de négociations commerciales de l'Organisation mondiale du commerce ou d'autres forums, où le Sud a besoin d'être pleinement associé. La pauvreté continue d'être le lot quotidien d'une grande partie de la population mondiale, et près de la moitié des populations africaines. En fait, les dérèglements de l'économie mondiale agissent comme une sorte d'accélérateur de ce phénomène, qui, au lieu de se réduire, gagne plutôt en ampleur. L'autre grand problème que nous voudrions soulever est celui de la crise que connaissent aujourd'hui les activités opérationnelles de développement de l'ONU, du fait de la baisse inquiétante des niveaux de l'Aide publique au développement, dont la conséquence première a été la réduction importante des programmes de coopération menés par les Fonds et Programmes de l'ONU dans nos pays. L'Afrique étant le continent qui subit avec le plus de force les conséquences de la baisse de l'aide, nous voudrions lancer, en notre qualité de Représentant du Président en exercice de l'OUA, un appel solennel à la communauté internationale pour qu'elle apporte à ce continent engagé dans une courageuse entreprise de redressement, tout l'appui dont il a besoin.

M. AHMED AMAZIANE (Maroc) a exprimé l'espoir que la crise financière asiatique aura incité la communauté internationale à réfléchir aux dysfonctionnements monétaires et financiers internationaux et à prendre des mesures de prévention. La coordination rendue nécessaire doit avoir pour objectif de réduire l'impact négatif des flux de capitaux spéculatifs sur les économies des pays en développement et de stimuler les investissements étrangers directs.

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Les pays développés devraient aussi consentir à rendre les règles qui régissent le commerce international plus attentives aux préoccupations des pays en développement en accordant un accès plus facile aux produits pour lesquels ces pays disposent d'un avantage comparatif. Dans ce contexte, a souligné le représentant, la résurgence des politiques protectionnistes décidées au nom des normes sociales et environnementales est préoccupante car elles risquent de remettre en cause les avancées réalisées par les négociations commerciales multilatérales qui ont institué l'OMC. Il est important, a jugé le représentant, de saisir l'occasion de la troisième conférence ministérielle prévue en novembre à Seattle pour consolider les acquis et entamer une ère qui permette au commerce international de contribuer davantage à la cause du développement dans les pays du Sud. Le représentant a poursuivi en estimant que la crise économique et social de l'Afrique est certainement le défi le plus important et le plus engageant que la communauté internationale puisse relever en cette fin de siècle. De tous les continents, a-t-il déclaré, l'Afrique demeure le plus fragile et le plus meurtri par des maux tels que les conflits, l'instabilité, la pauvreté, le Sida et d'autres fléaux sociaux et politiques.

De l'avis du représentant, l'Afrique a besoin de l'appui ferme et résolu de la communauté internationale pour mener à terme les transformations politiques et économiques douloureuses mais nécessaires au développement durable. Cet appui peut se manifester par une aide financière et humanitaire plus importante, la contribution aux efforts de maintien de la paix, la réduction du fardeau de la dette, la promotion des exportations par un accès plus grand aux marchés et l'incitation à l'investissement étranger direct. C'est par un partenariat véritable, a estimé le représentant, que l'Afrique pourra atteindre le taux de croissance de 7% jugé nécessaire pour réduire sensiblement la pauvreté. Avant de conclure, le représentant a tenu à manifester "son grand étonnement" concernant les approches contradictoires qui sont adoptées lorsqu'il s'agit d'aborder les questions nationales et internationales. Il est difficile de justifier pourquoi les principes de démocratie, de participation populaire, de règle de droit, de responsabilité et d'équité sont avancés comme nécessaires à une gestion rationnelle des affaires intérieures d'un pays alors même que l'on refuse d'appliquer ces mêmes principes au traitement des affaires internationales. Il est temps, a déclaré le représentant, de mettre définitivement un terme à ce genre d'attitudes tant il est illusoire de croire que la prospérité d'une minorité infime de l'humanité sera durable à long terme. L'intérêt général de toute l'humanité sera mieux servi si tous les pays sont entendus et associés à l'oeuvre commune de développement du genre humain, a insisté le représentant.

M. IBRA DEGUENE KA (Sénégal) a constaté que le monde vit une période de paradoxes: alors qu'existent les moyens de donner de meilleures conditions de vie à tous, plus d'un milliard d'hommes et de femmes à travers le monde subsistent avec à peine un dollar par jour.

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Le paradoxe est d'autant plus frappant que la pauvreté gagne du terrain au cours de cette décennie consacrée pourtant à son élimination. L'état des engagements pris par la communauté internationale au cours des grandes réunions et sommets demeure décevant, comme l'attestent les sessions d'évaluation et l'état d'exécution de ces engagements. Ce constat a été fait en juin 1997 lors de la session de Rio+5, et en juillet 1999 lors de la réunion de la session CIPD+5 qui faisait le point sur le Programme d'action relatif à l'état de la population mondiale. Il en est de même en ce qui concerne la revue du Programme d'action de la Barbade pour le développement durable des petits Etats insulaires en développement.

Concernant la mondialisation, à qui profite-t-elle réellement? Quelles chances ont donc ceux qui n'ont accès ni à l'eau potable, ni à l'éducation de base, ni aux soins de santé primaires, ni à un logement convenable? Quelle est la part du petit producteur livré à la loi impitoyable du marché, ou du paysan et de l'artisan victimes désignées de la détérioration des termes de l'échange? Que signifie l'Internet pour ceux qui, sans électricité et sans téléphone ne peuvent simplement pas emprunter les autoroutes de l'information? Voila en quels termes se pose la véritable problématique de la mondialisation pour la majorité des peuples que nous représentons ici. La lutte contre la pauvreté ne peut réussir que par l'adoption d'une démarche globale et combinant plusieurs approches. Au plan commercial, il faudrait renoncer à l'unilatéralisme, mettre fin aux obstacles placés devant les exportations des pays en développement vers les marchés des pays riches et respecter les engagements convenus dans le cadre du système généralisé des préférences. Ensuite, il faudrait résolument s'attaquer au problème de la dette, car comme l'a constaté la Commission économique pour l'Afrique (CEA) la dette de l'Afrique, qui représente plus de 100% de son PIB, est essentiellement irrécouvrable. Toute solution à ce problème doit donc comporter une importante radiation de la dette outre une meilleure gestion de celle-ci par le continent.

M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a fait observer que les indicateurs économiques de l'Afrique font apparaître qu'aucune économie ne peut assurer la durabilité de son développement et encore moins sa croissance. Les problèmes cités dans le rapport du Secrétaire général sur les activités de l'Organisation contribuent à la marginalisation de l'Afrique qui, en même temps, doit faire face aux pratiques iniques du système économique international. S'il est vrai que l'économie mondiale augure mal de l'avenir de l'Afrique et de la plupart des pays en développement, l'Afrique reste néanmoins déterminée à construire ses nations et à réussir. Pour le représentant, il ne s'agit en aucun cas de demander l'aumône ou d'excuser le sous-développement de l'Afrique. Il s'agit, au contraire, de proclamer haut et fort la détermination de l'Afrique à faire face aux formidables défis auxquels elle est confrontée.

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Dans le contexte de la mondialisation et de son impact sur les économies des pays en développement, la coopération au développement industriel apparaît donc comme indispensable. Le Programme de la deuxième décennie des Nations Unies pour le développement industriel de l'Afrique adopté en 1997 par la Conférence des Ministres de l'industrie reste d'une importante capitale, a déclaré le représentant, avant d'appeler à un appui plus décisif à la mise en oeuvre du Plan d'action. Le représentant a également évoqué le problème de la dette pour rappeler notamment qu'il figure à l'ordre du jour des Nations Unies depuis plus de 13 ans. Et cependant, a-t-il souligné, les pays en développement continuent à faire face à un choix difficile entre le remboursement du service de la dette et la fourniture des services de base à leurs peuples. Il a été dit à juste titre, a rappelé le représentant, que la dette n'est tout simplement pas remboursable. La résolution 53/175 de l'Assemblée générale souligne d'ailleurs l'importance d'un environnement économique favorable ainsi que celle des efforts des pays en développement pour promouvoir un tel environnement afin d'attirer les investissements étrangers et d'assurer la croissance économique pour surmonter ainsi le problème de la dette. Le représentant s'est, par conséquent, félicité des initiatives récentes des pays créditeurs et des institutions de Bretton Woods.

M. AL HAJRI (Emirats arabes unis) a associé sa délégation à la déclaration faite par le Représentant du Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Des déséquilibres évidents existent entre pays en développement et pays riches, et ces déséquilibres sont une menace pour la stabilité mondiale, a constaté le représentant. La mondialisation freine les aspirations des peuples des pays du Sud en accélérant la dégradation de leurs conditions économiques. Le déclin des prix des produits de base et les obstacles érigés par les pays développés contre les exportations des pays en développement nécessitent la création de mécanismes de dialogue et de résolution des questions les plus difficiles sur des bases respectant les règles du multilatéralisme international. La coopération en matière commerciale, fondée sur des règles d'équité, exige et rend possible le démantèlement des barrières tarifaires qui entravent les exportations des pays du Sud. Les pays et leurs gouvernements devraient élaborer des stratégies globales de croissance en vue de promouvoir un cadre de développement viable et approprié au nouveau contexte de la mondialisation. Nous sommes pour des règles plus justes au sein de l'OMC à laquelle les Emirats arabes unis ont adhéré, a dit le représentant. Les Emirats arabes unis ont adopté une politique économique basée sur la liberté des marchés et des échanges, et ont établi des programmes d'aide avec les pays les moins avancés (PMA). Nous fournissons ainsi une assistance humanitaire aux peuples des zones en conflit, et à ce sujet nous tenons à dénoncer les honteuses pratiques de l'Etat d'Israël en ce qui concerne l'occupation illégale des terres et la confiscation des moyens économiques du peuple palestinien occupé. Nous lançons un appel solennel à la communauté internationale pour qu'elle oblige Israël à respecter le principe de la terre contre la paix auquel ce pays a souscrit en vue de résoudre de manière pacifique la question palestinienne.

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M. LISEMA W. RALITSOELE (Lesotho) a associé sa délégation à la déclaration faite ce matin par le Guyana au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il est encourageant de noter que la question de la dette extérieure, qui continue de poser des problèmes au développement de l'Afrique, a reçu l'attention qu'elle mérite dans divers forums internationaux. Le Lesotho soutient les différentes initiatives prises en faveur de l'annulation ou de la réduction de la dette, car bien que notre pays ait pris les mesures nécessaires pour honorer le service de sa dette extérieure, son poids représente un obstacle majeur à notre développement. Il est clair que le commerce est devenu le moteur de la croissance économique internationale, mais il est aussi clair que l'Afrique n'est pas en mesure de bénéficier des opportunités offertes par la libéralisation du commerce. Pour qu'il en soit ainsi, certaines conditions en sa faveur sont indispensables, tels qu'un accès améliorée aux marchés à l'exportation, le développement de l'entreprenariat, l'amélioration du fonctionnement des services publics, et la mise en place de capacités supplémentaires pour la formation et le développement de ses ressources humaines.

S'agissant de la question du financement du développement, la réunion prévue à ce sujet en 2001 devrait régler de manière globale ses aspects nationaux et internationaux, dans le contexte de la mondialisation et de l'interdépendance économique. Nous devons continuer à souligner le fait que le développement lui-même est en crise, et que si nous ne prenons pas des mesures audacieuses pour le financer, l'avenir de l'humanité restera sombre. Le Lesotho tient d'autre part à souligner que tous les efforts possibles devraient être déployés pour que le fossé qui existe entre les pays en développement, notamment les moins avancés, et les pays riches, se réduise. A cet égard nous attendons les résultats de la revue du Plan d'action en faveur des pays les moins avancés.

M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) a estimé que dans toutes discussions sur le processus de mondialisation, il convient de noter que les forces du marché ne sont qu'une partie des acteurs de la finance internationale et que les gouvernements ont le devoir d'établir des directives exhaustives. La crise asiatique a, dans ce sens, été une expérience amère qui a mis en lumière les défauts du processus de mondialisation et la nécessité d'une certaine souplesse de la part de tous les acteurs, en particulier des institutions financières multilatérales. Le représentant s'est particulièrement montré préoccupé par l'érosion - intervenant après l'expiration des Accords de Lomé dans quelques mois - des mesures préférentielles qui affectera particulièrement les revenus provenant des principaux produits d'exportation comme le sucre. Il a mis en garde contre la marginalisation des petits Etats insulaires qu'un tel régime commercial pourrait entraîner étant donné que leur économie repose essentiellement sur l'exportation des produits agricoles.

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Le sucre étant, pour Fidji, le principal produit à l'exportation, toute chute des prix impliquera nécessairement un accroissement du volume des exportations pour combler le déficit. Cela signifie en fait une expansion de la capacité d'exploitation et par conséquent, la construction d'infrastructures supplémentaires nécessitant du Gouvernement un investissement initial de plusieurs millions de dollars.

Le représentant a donc souhaité que dans le cadre de l'OMC, les traitements spéciaux et différentiels qui seront réservés aux pays en développement se fondent sur des critères spécifiques de développement et non sur des périodes de transition définies arbitrairement. La création de nouvelles opportunités commerciales - permises désormais par la libéralisation de l'accès aux marchés des pays développés - par la signature d'accords régionaux et multilatéraux doit, selon le représentant, être complétée par des programmes d'assistance visant à renforcer l'investissement et la productivité. De telles mesures rendraient plus effectif l'accès aux marchés préférentiels. Le représentant a en outre appelé à l'élimination totale des plafonds tarifaires et des taxations graduelles afin de placer les produits agricoles sur un pied d'égalité que les autres produits. Il a également appelé à ce que l'on mette un terme à la distorsion des marchés qui découle des mesures de subvention à l'agriculture.

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